Ghibli s`expose à Paris - L`Université Paris Descartes

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Ghibli s`expose à Paris - L`Université Paris Descartes
Ghibli s'expose à Paris
Chihiro, Totoro, Mononoké, tant d'illustres personnages qu'accueille Art Ludique-Le Musée jusqu'au 1er mars 2015.
Au total, 1300 planches originales des films du studio Ghibli sont ainsi dévoilées pour la première fois (et sans doute
la dernière) dans une exposition onirique riche en émotions, retraçant le parcours du célèbre studio fondé par Hayao
Miyazaki et Isao Takahata.
Les salles se succèdent, les films avec elles. Plongeant les spectateurs d'un univers à l'autre, l'exposition Dessins du Studio
Ghibli nous amène à découvrir le travail artistique derrière le chef-d’œuvre. Les murs de l'exposition sont recouverts de layout,
feuillets dessinés par le réalisateur ou ses collaborateurs et visant à donner des directives aux différentes équipes d'animation
(décors, personnages, mouvement de caméra...). Une place prédominante est ainsi dévolue aux dessins annotés de chiffres
et de caractères japonais. Car le but de cette exposition est bien de montrer le travail de toute une équipe. « Aujourd'hui,
beaucoup de gens pensent qu'il suffit d'appuyer sur un bouton pour mettre une scène en marche, dit Jean-Jaques Launier,
Président et fondateur du musée. Mais pour un film du studio Ghibli, ce sont au minimum 400 personnes qui travaillent. ».
Du travail, il en a également fallu pour mettre cette exposition sur pied. Elle se déroule à Paris à l'entière initiative du Studio
Ghibli. L'agencement des dessins a donc nécessité une grande réorganisation du lieu. « Nous avons travaillé avec les
architectes japonais, explique Jean-Jaques Launier, lesquels ont maquetté l'organisation des différentes salles. » Et le résultat
est probant. Des salles accueillantes, calmes et bien remplies sans non plus déborder d'articles. On les arpente
chronologiquement, et presque chaque film a la sienne. Du premier long-métrage réalisé en collaboration par Miyazaki et
Takohata, Nausicaä de la Valée du Vent en 1984, un an avant la fondation du studio Ghibli, jusqu'aux derniers films, Le conte
de la Princesse Kaguya et Le vent se lève et en passant par les chef-d ‘œuvres comme Le Château ambulant ou Princesse
Mononoké, la féerie des images emporte le visiteur jusqu'au plus profond de l'imagination des dessinateurs. Certaines images
apparaissent même plus belles que dans les films achevés, en cela qu'elles ont la profondeur de l'inspiration, la force de
l'original.
Art ludique – Le Musée a précédemment accueilli les expositions Pixar et Marvel. Son fondateur a eu à cœur de donner à l'art
de l'entertainment une place centrale car, à ses yeux, ces artistes comptent parmi les plus grands du siècle. Comparant
Hayao Miyazaki à Gustave Doré ou Honoré Daumier, Jean-Jaques Launier ne lésine pas sur les moyens pour créer des
expositions dignent des « géants » de nos jours. Par conséquent, les prix s'en ressentent. À 12,5€ le ticket étudiant, il répond
à la question du coût par une attaque aux subventions des musées : « Si aujourd'hui, le ministère de la culture préfère donner
des subventions aux grands musées nationaux pour nous exposer des urinoirs [comprendre l’œuvre de Duchamps, ndlr], il
faut que d'autres personnes investissent pour permettre une reconnaissance des véritables grands artistes contemporains. »
Et d'ajouter que « les étudiants auront dans les prochaines années à se confronter au coût de nos exigences.» Une exposition
où le visiteur en a pour son argent en somme, avec en prime quelques layout du prochain film, qui sortira le 14 janvier
prochain, Souvenirs de Marnie.
Gabriel Gorce

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