Rencontres Impromptues

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Rencontres Impromptues
Mel Lit Ca
Rencontres Impromptues
Publié sur Scribay le 17/05/2016
Rencontres Impromptues
À propos de l'auteur
Jeune femme de 27 ans, passionnée d'écriture et bien plus encore, j'essaie de
parfaire mon écriture de jour en jour. Un moment de détente, un voyage au coeur de
mon imagination.... laissez-vous tenter. Commentez, partagez. Mes deux premiers
romans, "Jusqu'au bout" et "Rencontres Impromptues" sont disponibles sur Amazon.
à très bientôt
À propos du texte
Mila, jeune et talentueuse chroniqueuse pour le magazine Woman & Co, se voue
corps et âme à son travail et à sa nouvelle vie. Victime d'un lourd passé et nouant de
difficiles relations avec autrui, les secrets de Mila seront malgré elle mis à nu. Sa
rencontre avec Hugo, son nouveau collègue remettra tout en question. Avec lui, elle
apprendra de nouveau à vivre, à aimer. Ce sera un face à face avec son passé, son
présent et son futur.
Licence
Tous droits réservés
L'œuvre ne peut être distribuée, modifiée ou exploitée sans autorisation de l'auteur.
Rencontres Impromptues
Chapitre 1
La nuit est noire. Seule une lampe éclaire mon bureau. Un silence de plomb habite
l’immeuble aux nombreux étages. Depuis que j’occupe ce nouveau poste, je ne
compte plus les heures passées devant mon ordinateur.
-
Stop pour aujourd’hui.
D'un claquement sec, je ferme mon ordinateur, me masse les tempes et range mon
plan de travail. La lettre suivante attendra bien demain. Ainsi que les dizaines
d'autres... Je me lève en remettant mes chaussures. Lorsque je passe la majeure
partie de ma journée à écrire, je préfère par-dessus tout être à l’aise. Confort
optimal, travail admirable. Certains jours, j’aimerais pouvoir me multiplier afin que
tous ces gens puissent lire mes réponses le plus vite possible. J’observe les
différentes piles de courriers rangées par date d'envoi, songe à la confiance que tous
mes lecteurs me portent et mon cœur sourit. C'est ce que j’aime faire. Je ne voudrais
changer de métier pour rien au monde.... Des centaines de personnes m’écrivent via
le magazine pour me demander des conseils sur leur vie privée, leur travail, leur
famille…. Après mon diplôme de psychologie, j’ai eu l’idée d’allier ma passion,
l’écriture, et ma carrière professionnelle. Je proposai, non sans culot, mon projet au
directeur du plus grand magazine New-yorkais et décrochai une place de
chroniqueuse. Et ce n’est pas sans succès. Je regarde ma montre et prends vite mes
clés de voiture. Comme d'habitude, elle est la dernière présente sur le parking, tout
comme moi. Je marche d'un pas vif, peu rassurée par l’obscurité et l’heure si tardive
et m’engouffre dans mon auto.
Elle ne voit pas, derrière elle, une silhouette sortir également de l’immeuble, l’épier
et fondre dans la nuit noire.
Les rues sont vides. Tous les habitants sont déjà dans les bras de Morphée. La pluie
s’abat sur la ville soudainement. Les orages sont fréquents ces derniers jours de Mai.
Je glisse le long des avenues, les paupières lourdes et à mon grand désespoir,
remarque la lumière orange s'allumer m’indiquer seulement quelques kilomètres
avant la sécheresse de mon réservoir. Je n'en aurai pas assez pour rentrer jusque
chez moi. Je soupire, me remémore la plus proche station et m'y dirige contre mon
gré. Le gazole a encore monté et je me demande jusqu'où le prix du baril s'élèvera.
Prise de fatigue, j’abandonne ma réflexion en pensant que de toute façon, ça ne
changera rien. Je remets la pompe à sa place et m'installe une nouvelle fois derrière
mon volant, telle une automate.
- Bonsoir.
Je sursaute de frayeur. A ma droite se trouve un inconnu à la voix grave. Je ne l'ai ni
entendu, ni vu monter. Ce n'est pas possible. Mon état de fatigue est donc plus grand
que je ne le supposais. Je regarde ses mains pour vérifier qu’il ne détient pas une
arme. Négatif. Je tente de respirer avant de prononcer :
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Rencontres Impromptues
- Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? Je vous préviens je n'ai ni argent ni bijoux....
- Parce que j'ai une tête de voleur ? Sympa... Ne vous inquiétez pas mademoiselle,
ma voiture est en panne, il tombe des cordes et je n'ai pas de portable pour appeler
un taxi. J'habite tout près, si vous pouviez me raccompagner, vous me sauveriez la
vie...
- Et puis quoi encore ? Je ne vous connais pas, il en est hors de question que je
raccompagne un inconnu qui monte dans ma voiture sans me demander la
permission. Pour qui vous vous prenez ? Tenez, je vous passe mon portable.
Avant que je ne fasse quoi que ce soit, l'homme claque la porte, la rouvre et me
balance :
- Puis-je ?
Puis il s'installe à nouveau à côté de moi et continue :
- Voilà, c'est fait, je vous l'ai demandé... Vous vous sentez mieux maintenant ?
- Je ne vous ai pas donné la permission au cas où vous ne l'auriez pas remarqué.
Agacée par son attitude, je cherche dans mon sac mon portable. Je le refouille à
nouveau. Pas de téléphone. J’ai dû l'oublier sur mon bureau. La poisse. Je jette un œil
sur l'homme assis côté passager et jette mon sac à l’arrière. Grand brun, il ne parait
pas bien dangereux, je l’avoue. Si ses traits ne sont pas repoussants, son ton et sa
manière d’être le sont sans aucun doute.
- Alors votre portable ?
- Je ne l'ai pas.
- Ba voilà, ça règle la question. Vous avez un sacré caractère vous savez ?
- Sortez de ma voiture immédiatement.
- Non. Allez, démarrez. De toute manière je ne descendrais pas de la voiture.
- Et vous attendiez la première voiture qui s'arrêterait ?
- Oh non, j'en ai vu passer quelques-unes devant moi, mais vous, vous avez tellement
un beau petit cul que je n'ai pu résister.
Je peste aussitôt. Je soutiens la cause des femmes et surtout, l’égalité entre hommes
et femme, et c’est ce que je prône constamment dans mes courriers. Ce n’est pas
aujourd’hui qu’on me parlera de cette façon.
- Vous n'êtes qu'un porc. Vous vous croyez supérieur à moi pour me parler de cette
façon ? Je ne démarrerai pas la voiture. Vous serez bien obligé de trouver un autre
chauffeur si vous voulez rentrer chez vous.
- L'idée de passer la nuit avec vous dans votre voiture est loin de m'effrayer. Bien au
contraire. Je reste volontiers si c'est une proposition.
- Dans vos rêves. J'ai une bombe lacrymogène avec moi. Je m'en suis déjà servie.
- Vous n'arriverez pas à l'attraper avant que je vous arrête. Pas la peine d'y penser.
Commençant à perdre patience, j’hésite sur la façon de réagir avec ce genre de
personne. Je tombe de fatigue et ma réunion demain aux aurores achève ma prise de
décision.
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Rencontres Impromptues
- Je vous raccompagne seulement pour me débarrasser de vous. On n’a pas envie de
rester une seconde de plus à vos côtés.
- Elles disent toutes ça au début.
J’ignore sa dernière remarque et mets les gaz pour m'en débarrasser au plus
vite. Mon cœur bat rapidement, la peur s’installe dans mon habitacle. J’espère
profondément ne pas être tombée sur un fou. Un sociopathe. Un tueur en série. Je
chasse ces idées saugrenues et me concentre sur quelque chose de concret, la route.
- Où est-ce que vous habitez ?
- Longez l'avenue et prenez la seconde à droite. Quel est votre nom ? J'aime bien
connaître l'identité de mes chauffeurs.
- Allez-vous faire foutre. Vous ne saurez rien de moi et je ne veux rien savoir de vous.
Vous me filez la gerbe.
- Charmant. Et vous dîtes que je suis impoli ? Vous devriez vous regarder. Arrêtezvous ici. On est arrivé.
Je me gare devant une résidence privée et aperçois un gardien à son entrée.
Attendant quelques secondes, je ne remarque aucun geste de mon voisin. Je me
tourne vers lui. Il me regarde, sourire aux lèvres. Son bras est posé sur l’appui de
fenêtre, comme s’il attendait quelque chose. J’observe son costume noir, bien coupé
apparemment. Il doit sans doute travailler dans les affaires, ou les banques…. Je
soupire en me rendant compte que je n’en ai strictement rien à faire.
- Qu'est-ce que vous attendez ? Je n’ai pas toute la nuit.
- Oh excusez-moi, je pensais que vous montiez avec moi. Mais ça ne va pas être pour
ce soir apparemment.
Il se redresse et ouvre la portière.
- Ni ce soir, ni jamais. Et je doute qu'une femme veuille bien se donner à vous.
- Détrompez-vous. A bientôt.
Avant même qu'il n'ait fermé la porte, je démarre en trombe et m'enfuis. La porte se
referme d'elle-même. Quinze minutes plus tard, je me déshabille et file droit dans
mon lit en m’endormant aussitôt.
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