Fils noble lance - laventureparlecrit
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Fils noble lance - laventureparlecrit
Les "Fils de la Noble Lance" en avant-première La nuit viola le jour subitement. En quelques instants, le temps se figea dans l’éternité. Une nuit noire et chaotique avait happé le ciel poivre et sel des Highlands. En quelques secondes, telle une éclipse, le jour avait disparu, attaqué par une obscurité apocalyptique. Le monstre, qui avait ainsi, recouvert le royaume des Pictes, avait même gobé les lumineuses étoiles des Ancêtres. Faith en fut si surprise qu’elle arrêta la voiture et coupa le moteur de sa vieille Ford. Ses deux mains serrant le volant, elle leva les yeux au ciel, à la manière des repentants. Le ciel n’existait plus. Le ciel avait disparu. Un frisson la parcourut. Le silence inquiétant qui frappa son ouïe de citadine commença à la faire paniquer. Plus rien ne semblait vivant. Elle n’entendait que sa propre respiration haletante, bien trop bruyante et incontrôlable à son goût. Tout était anormalement figé. Cet immobilisme la terrifia. Elle se pencha et chercha à tâtons son sac à main. Elle en extirpa son téléphone portable. Elle tenta désespérément de le faire fonctionner. Bien sûr, il n’y avait aucun réseau. Seule, immobile, noyée sous cette immensité nocturne, elle soupira. Elle ferma les yeux pour essayer vainement de se concentrer afin de contrôler sa peur grandissante. Faith chercha à réfléchir logiquement à la situation. Lorsqu’elle les ouvrit à nouveau, la nuit sombre avait disparu, elle aussi, happée à son tour par une brume épaisse. Comme un mirage, comme un changement de décor dans une pièce de théâtre, cet immense nuage grisonnant avait pris en otage toute la vallée. Comment était-ce possible ? Que se passait-il ? Enfermée sous cette chape filandreuse, Faith commençait à étouffer. Elle voulut sortir de son véhicule, mais toute cette masse aérienne cachait même le capot de la voiture. Toute sa lourdeur grise et claustrale enfermait Faith dans une profonde solitude, orpheline du Monde. Faith espérait que de l’autre côté de cette épaisse clôture brumeuse il y avait toujours des hommes et des bêtes. Faith s’apprêtait à ouvrir sa portière malgré la difficulté, lorsque, dans ce désert surnaturel, quelque chose frappa sa vitre, voletant de nulle part. Faith échappa un cri de surprise. L’écho du cri résonna longtemps dans l’immensité vide. La chose, si on pouvait appeler ça une chose ressemblait de très loin à une chauve-souris. La chauve-souris était probablement l’être vivant auquel ressemblait le plus cette chose. En tout cas, ce fut la première association que Faith fit. L’Homme aime mettre les choses dans des catégories logiques et expliquées afin de se rassurer d’une peur primitive et ancestrale. Une seconde chose s’écrasa sur le pare-brise. Il se mit à pleuvoir d’une pluie torrentielle composée uniquement de ces choses. Faith hurla tout l’air que ses poumons pouvaient contenir. Elle venait, à cet instant, de dépasser le stade civilisé où il fallait garder son sang-froid. Il n’y avait rien de civiliser ou de civilisation dans cette terrifiante expérience qu’elle était en train de vivre. Une main, juste une main, une main d’homme, une paume et cinq doigts, démunie de toute autre partie corporelle venait de s’aplatir sur son pare-brise. Cette main se mit à saigner abondamment. Le sang chaud et fumant dans cette atmosphère glaciale donna naissance à un alevin qui prit peu à peu la forme d’un poisson. Ce poisson abandonna rapidement sa tête de vertébré aquatique pour prendre forme humaine. C’était devenu une tête humaine, aux cheveux et à la barbe flamboyante. Elle tourna violemment la clef pour faire démarrer la voiture. En temps normal, ce geste démesuré aurait cassé la clef. Elle fit vrombir le moteur. Elle appuya de toutes ses forces sur la pédale d’accélérateur. La vieille Ford sursauta rageusement. Elle fondit (dans) le manteau brumeux aussi rapidement qu’une flèche de long Bow fracassant un crâne ennemi. Cette foutue main, au grand désespoir de Faith, ne bougeait absolument pas du pare-brise malgré la pression de la vitesse ! Faith donna de grands coups secs de volant et d’accélérateur, mais rien n’y fit. Elle se rendit compte que plus elle essayait de s’en débarrasser ce truc à barbe rousse et queue de poisson plus cela la fixait malicieusement. Cela s’enfonçait dangereusement dans l’épaisseur même de la vitre du pare-brise. Faith tremblait. Cela allait finir par la toucher. Le pare-brise commençait à se fissurer de part et d’autre. Faith voulut crier, mais le son ne dépassa pas l’intention. Une lumière blanche d’une grande pureté et d’une grande intensité l’aveugla. Elle lâcha le volant et tenta avec ses mains de se protéger le visage. Un bruit de verre brisé, des bêlements terrorisés la tirèrent de son inconscience. Elle ouvrit les yeux, la tête dans le volant. Le visage d’un homme aux cheveux et à la barbe rousse, le visage bariolé de sang tentait de lui parler. Il la touchait. Faith paniqua. Elle crut que c’était l’homme-poisson ! Elle se débattit et voulut crier, mais une douleur la transperça et lui coupa le souffle. C’était sa jambe. Il lui était impossible de la bouger. Sa jambe avait pour cercueil tout un tas de pièces du véhicule. Il ne restait plus grand-chose de l’avant de la Ford. Tout semblait avoir trouvé refuge près de sa jambe. Une autre tête apparue. C’était une tête bien humaine qui parlait, qui parlait un langage d’homme, un anglais aux accents bien prononcés, un bel accent écossais. - Nous allons vous sortir de là. Laissez-vous faire… Je m’appelle Logan et vous ? C’était un homme, un homme. Ni une bête, ni un monstre encore moins une vision, Logan était un homme. Faith… Soupira-t-elle entre la douleur et le soulagement. Des mains l’agrippèrent. Faith ne comprenait pas vraiment ce qui était en train de se passer. La douleur la terrassait. Le soulagement de voir d’autres êtres humains la rassurait. Elle était presque inconsciente. Des bêlements paniqués continuaient. Faith entendait sous les pas des hommes présents le verre brisé du véhicule. Logan la sortit, aidé par un second homme. Ce dernier était celui qu’elle avait pris pour l’homme-poisson. C’était juste un jeune homme roux au visage blessé. Faith sentit quelque chose l’a frôlé. Elle serra par réflexe, plus fortement le cou de ce Logan, cet inconnu qui l’a portait. …Bliblibliblibli blibliblibli…. L’autre jeune homme sifflait un drôle d’air. Un bruit de clochette répondit à ce sifflement. - Laisse Shaun…suivra qui suivra…