Syndicat des Pharmaciens du Var
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Syndicat des Pharmaciens du Var
Toulon, le 22 septembre 2010 Monsieur le Président de la commission des comptes de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie 66, avenue du Maine 75694 PARIS cedex 14 Nos Réf. MS/CL/courrier Objet : Monsieur le Président, Le 11 juin 1999 les pharmaciens ont obtenu le droit (voire même le devoir) de substitution pour les médicaments inscrits au répertoire de l’AFSSAPS. La profession a été fortement mobilisée pour réaliser et accomplir ce challenge qui était un accord gagnant-gagnant pour la Cpam et le pharmacien puisque, pour le pharmacien, la marge sur le générique est en valeur la même que celle sur le princeps. Le pharmacien ayant la possibilité d’avoir des remises supplémentaires (totalement transparentes pour la Cpam) afin qu’il puisse financer le stock de médicaments génériques et être dédommagé pour le temps passé au comptoir à expliquer aux patients une mesure novatrice mais somme toute contraignante pour le patient. Malgré les freins provenant des prescripteurs, le taux de substitution a atteint près de 75% fin 2006. La loi du 21/12/2006 applicable le 1/1/2007 consistant à ne pas pratiquer le 1/3 payant pour les patients qui refusaient le générique a permis d’augmenter ce taux de quelques points par l’effet d’annonce qu’il a créé. Aujourd’hui le taux de substitution diminue régulièrement car les patients (avec la complicité des prescripteurs qui inscrivent de plus en plus la mention Non Substituable) refusent de plus en plus les génériques. Ceci s’explique de plusieurs façons : 1) Pendant 10 ans les pharmaciens ont expliqué aux patients que prendre des génériques était un geste citoyen pour faire des économies et sauver la cpam. Au regard de cela les patients voient le nombre de médicaments non remboursés augmenter, la base de remboursement diminuer et le fait de payer une franchise de 0.50€ par boite. 2) L’élargissement du répertoire (ce qui est une excellente chose) oblige les patients à avoir de plus en plus de médicaments génériques à prendre chaque jour, ce qui ne simplifie pas la tâche. 3) Les prescripteurs pour diverses raisons freinent le dispositif et les médias dénigrent les génériques presque systématiquement. Syndicat des Pharmaciens du Var 237, place de la Liberté - B.P. 461 - 83055 TOULON Cx : 04.94.92.68.56. - Fax: 04.94.24.51.06. e.mail : [email protected] 4) La mesure 1/3 payant contre génériques s’essouffle et arrive en bout de course. Rappelons que cette mesure ne fait rien gagner à la Cpam puisque le patient est quand même remboursé entièrement s’il prend le princeps. Cependant la substitution doit continuer à se développer car c’est l’un des moyens pour faire faire des économies à la Cpam sans réduire la qualité des soins. En chiffre cela représente plus d’un milliard d’euros d’économies par an. Après 11 ans de substitution il faut faire évoluer le système. Après l’accord gagnant-gagnant entre la Cpam et les pharmaciens il faut impliquer et récompenser les patients qui prennent les génériques. Une mesure simple consisterait à ne pas faire payer le forfait de 50cts par boite sur les médicaments génériques inscrits au répertoire, sachant que ce forfait est plafonné à 50€ par an et qu’il est très vite atteint par des patients gros consommateurs. Une augmentation de 10% du taux de substitution permettrait de faire, par an, plus de 100 millions d’économie. Voici en quelques chiffres ce que cette mesure de suppression de la franchise de 50cts sur les médicaments inscrits au répertoire des génériques pourrait rapporter: Prenons l’exemple du Plavix-Clopidogrel : 12 Millions de boites par an à 49.08€ pour le Plavix et 30.75€ pour son générique le Clopidogrel. Actuellement substitué à 50% soit 6M de boites à 49.08€ soit environ 295 M€ 6M de boites à 30.08€ soit environ 180 M€ Total 475 M€ Avec une augmentation de la substitution à 66% (ce qui n’est pas énorme) 4M de boites à 49.08€ soit environ 195 M€ 8M de boites à 30.08€ soit environ 240 M€ Total 435 M€ Soit une économie de 40M€ et un coût pour la suppression de franchise de 6M€ (et même moins du fait du plafonnement à 50€ ainsi que les CMUistes qui ne payent pas le forfait) Bilan 34M€ gagné uniquement sur le Plavix – Clopidogrel !!! Nous souhaitons vivement, pour le bien des finances publiques, que cette mesure soit intégrée au PLFSS 2011. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, nos sentiments distingués. Pour le conseil d’Administration du Syndicat des Pharmaciens du Var, le président : Michel SIFFRE Syndicat des Pharmaciens du Var 237, place de la Liberté - B.P. 461 - 83055 TOULON Cx : 04.94.92.68.56. - Fax: 04.94.24.51.06. e.mail : [email protected]