De la lumière ayant une longueur d`onde de 310 nm arrive sur du
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De la lumière ayant une longueur d`onde de 310 nm arrive sur du
De la lumière ayant une longueur d’onde de 310 nm arrive sur du sodium (travail d’extraction = 2,46 eV). Quelle est la vitesse maximale des électrons éjectés ? boson.ulb.ac.be/la-lumiere-vue-comme-une-particule/ Découvrez comment résoudre ce problème dans ce chapitre. Luc Tremblay Collège Mérici, Québec Résultats expérimentaux du 19e siècle Les corps chauds émettent des ondes électromagnétiques. On a déjà parlé de ce phénomène dans la section sur le spectre électromagnétique. Par exemple, cet anneau métallique chauffé à plusieurs centaines de degrés Celsius émet un rayonnement plutôt rougeorange. Dès 1792, un fabricant de porcelaine anglais nommé Thomas Wedgewood nota le premier le lien entre la couleur et la température. Il remarqua en.wikipedia.org/wiki/Thermal_radiation que tous ses fours très chauds émettaient exactement la même teinte de rouge quand ils étaient à la même température, peu importe leur forme, leur taille ou la façon dont ils étaient construits. Les observations faites par de nombreux physiciens au cours des années suivantes permirent de conclure que la couleur de la lumière émise change avec la température. À température ambiante, le rayonnement émis est invisible (c’est de l’infrarouge). Si on chauffe l’objet, il commence à émettre du rouge à environ 700 K. Puis, à mesure qu’on le chauffe encore plus, sa couleur passe du rouge à l’orange, au jaune, au blanc puis au bleu. Voici un vidéo montrant comment change la couleur de la lumière émise par un corps en fonction de sa température. http://www.youtube.com/watch?v=jCTmN7HY76k En fait, ce rayonnement n’est pas monochromatique (une seule couleur ou longueur d’onde). Voici ce qu’on obtient quand on fait le graphique de l’intensité du rayonnement en fonction de la longueur d’onde pour des corps à 3000 K, 4000 K, 5000 K, 6000 K et 7000 K. www.astrosurf.com/spectrodavid/page_resultats_basse_resolution_au_SA100.htm Version 2016b 11-La physique quantique 2 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec Vous pouvez également explorer un peu plus sur ce site. http://gilbert.gastebois.pagesperso-orange.fr/java/planck/planck.htm On remarque alors qu’il y a un pic d’émission à une certaine longueur d’onde et que ce maximum dépend de la température du corps. Plus le corps est chaud, plus la longueur d’onde du pic est petite. On va appeler cette longueur d’onde du pic d’émission pic . On découvrit en 1893, à partir des résultats expérimentaux, la loi suivante. Longueur d’onde du pic d’émission (Loi de Wien) pic 2,898 103 mK T où T est la température de l’objet. L’aire sous la courbe représente la puissance rayonnée par unité de surface par l’objet. On remarque que l’aire augmente avec la température. Plus le corps est chaud, plus il y a de l’énergie rayonnée par unité de surface. En fait, la puissance rayonnée augmente très vite avec la température puisqu’elle suit cette loi, découverte en 1879, toujours à partir des résultats expérimentaux. Puissance rayonnée par un corps chaud (loi de Stephan-Boltzmann) P A T 4 T04 où est une constante valant 5,67 x 10-8 W/m² K4, A est l’aire de l’objet, T est la température de l’objet et T0 est la température du milieu dans lequel se trouve l’objet. (Ces températures sont en kelvins.) Ces résultats sont précieux en astrophysique, car ils permettent de connaitre plusieurs caractéristiques des étoiles puisqu’elles rayonnent (presque) comme des corps chauds parfaits. Exemple 11.1.1 La lumière émise par l’étoile Sirius a une puissance de 1,295 x 1028 W (soit 33 fois la luminosité du Soleil) et un pic d’émissivité à 290 nm. a) Quelle est la température de surface de cette étoile ? On peut trouver la température avec la formule du pic d’émissivité. Version 2016b 11-La physique quantique 3 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec 2,898 103 m K pic T 2,898 103 m K 290 109 m T T 9993K b) Quel est le rayon de cette étoile ? On trouve l’aire de la surface de cette étoile avec la formule de la puissance. P A T 4 T04 1, 295 1028W 5,67 108 mW2 K 4 A 9993K 0 K 4 4 A 2, 29 1019 m ² Comme l’aire d’une sphère est 4r², on a 4 r ² 2, 29 1019 m ² r 1,35 109 m (Ce qui est 1,94 fois le rayon du Soleil.) La loi de Rayleigh-Jeans Il y avait cependant un sérieux problème quand on tentait d’expliquer ce rayonnement. C’était le fameux deuxième nuage noir de Kelvin dans le ciel bleu de la physique du 19e siècle. À la base, le principe est simple. Les atomes du corps chaud sont en oscillations à cause de la température. Avec cette oscillation, il y a des particules chargées qui accélèrent, ce qui crée des ondes électromagnétiques. Plus il fait chaud, plus les oscillations sont importantes et plus le rayonnement est important. On part du principe que l’objet est en équilibre avec son environnement et qu’il absorbe tout le rayonnement qui arrive sur lui (d’où le nom de rayonnement du corps noir qu’on donne souvent à ce phénomène). Mais les calculs, faits à partir de 1860 (mais de façon plus soutenue après 1890), n’arrivaient pas à reproduire les résultats expérimentaux. uel.unisciel.fr/chimie/strucmic/strucmic_ch01/co/appren dre_ch1_11.html La formule théorique, dite formule de Rayleigh-Jeans, arrivait plutôt à une loi du rayonnement montrée sur la figure. Ce qui était Version 2016b 11-La physique quantique 4 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec encore plus embêtant, c’est que l’aire sous la courbe théorique (qui représente la puissance émise) était infinie ! Cela signifie que les objets se refroidiraient instantanément dans un immense sursaut de rayonnement émis. Ce n’est vraiment pas ce qui se passe. On appelait ce résultat la catastrophe ultraviolette puisque la formule théorique divergeait sérieusement pour les petites longueurs d’onde (ultraviolet et plus petite) alors que l’accord était meilleur pour les grandes longueurs d’onde. Il fallait trouver une façon de réconcilier la théorie et l’expérience. L’hypothèse de Planck En 1900, Max Planck découvrit qu’on obtient le bon résultat si on suppose que les atomes émettent de l’énergie d’une façon très particulière. Alors que les atomes peuvent émettre n’importe quelle quantité de rayonnement dans la théorie classique, Planck affirme qu’ils doivent émettre l’énergie par paquet, qu’on appellera quantum d’énergie (quanta au pluriel). Le quantum d’énergie pour un atome en oscillation harmonique avec une fréquence f est Quantum d’énergie d’un atome en oscillation harmonique E hf où h est une constante appelée constante de Planck et qui vaut Constante de Planck h 6, 626 1034 J s L’énergie du rayonnement émis par un atome doit, selon Planck, être un multiple entier du quantum d’énergie. Énergie émise par un atome en oscillation E nhf où n est un entier. C’est ce qu’on appelle la quantification de l’énergie. Voyons pourquoi cette hypothèse élimine la catastrophe ultraviolette. Pour des fréquences basses (donc de grandes longueurs d’onde), la valeur du quantum d’énergie hf est petite. Prenons des chiffres pour illustrer. Supposons que l’énergie d’oscillation de l’atome est de 100 eV et que le quantum d’énergie à cette fréquence est de 1 eV. La valeur du quantum d’énergie est alors beaucoup plus petite que l’énergie de l’atome et l’atome peut facilement émettre du rayonnement. C’est facile d’émettre 1 eV (ou 2 eV ou 3 eV… puisqu’on peut émettre un nombre entier de quanta) quand on a une Version 2016b 11-La physique quantique 5 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec énergie de 100 eV. Les atomes peuvent émettre beaucoup de quanta d’énergie, mais comme l’énergie de chaque quantum est relativement petite, l’intensité globale n’est pas si grande. C’est pourquoi la courbe n’est pas si élevée à droite sur le graphique. Allons maintenant à des fréquences un peu plus grandes, de sorte que le quantum d’énergie vaut maintenant 5 eV. Un atome qui a une énergie de 100 eV peut facilement émettre de tels quanta d’énergie. Comme chaque quantum a plus d’énergie, le rayonnement émis est plus intense. C’est pourquoi la courbe de l’intensité (courbe bleue) monte quand la longueur d’onde diminue à droite sur le graphique. uel.unisciel.fr/chimie/strucmic/strucmic_ch01/co/appren dre_ch1_11.html Allons maintenant à des fréquences encore plus grandes. Supposons que hf vaut maintenant 30 eV. Un atome ayant une énergie de 100 eV peut encore émettre un quantum ou des quanta d’énergie, mais ce sera plus difficile. Plus on doit émettre une quantité importante d’énergie d’un seul coup, moins c’est probable que cela se produise. Cela commence à faire diminuer la quantité de rayonnement prévu, de sorte que la courbe du rayonnement (en bleu) commence à augmenter moins vite que ce que prévoyait la physique classique (en rouge) quand la longueur d’onde diminue. Pour des hautes fréquences (donc de petites longueurs d’onde), le quantum d’énergie est encore plus grand. Supposons alors que hf vaut 200 eV. Il devient alors impossible qu’un atome ayant une énergie de 100 eV puisse émettre du rayonnement. Comment voulez-vous qu’un atome ayant une énergie de 100 eV émette un quantum de 200 eV ? Dans ce cas, le rayonnement est complètement éliminé. Cette impossibilité d’émettre du rayonnement de grande fréquence explique la chute brutale de la courbe à gauche du graphique. (La chute ne serait pas instantanée à 100 eV parce que cette valeur représenterait l’énergie moyenne des atomes. Certains atomes auraient plus d’énergie que cela et pourraient émettre des quanta avec une énergie plus grande que 100 eV, mais ils seront peu nombreux.) L’hypothèse de Planck laisse donc le rayonnement ayant de grandes longueurs d’onde identique à ce qu’il était, alors qu’elle diminue le rayonnement aux fréquences moyennes et élimine le rayonnement aux basses fréquences. C’est exactement ce qu’il nous fallait pour éviter la catastrophe ultraviolette. Avec cette hypothèse des quanta et un choix judicieux de la valeur de la constante de Planck, l’accord est parfait entre la théorie et l’expérience. (Il faut dire que Planck a fait le raisonnement inverse : il a trouvé une fonction qui était en accord avec la théorie et il a ensuite cherché ce qu’on devait supposer pour arriver à un tel résultat. Il arriva alors à la conclusion que la lumière devait être émise par quanta.) Reste que personne ne savait pourquoi l’énergie émise devait être un nombre entier de quanta valant hf. Planck tenta pendant plusieurs années de trouver une justification, mais Version 2016b 11-La physique quantique 6 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec il n’y parvint jamais. Sans explications plausibles, plusieurs n’y voyaient qu’un truc mathématique. Einstein arriva, en 1905 (la même année qu’il a fait la relativité !), à un résultat très intéressant concernant la lumière. Si on enferme de la lumière dans une boite (évidemment, les côtés sont des miroirs), elle a les mêmes propriétés qu’un gaz de particules. Les résultats montrent même que ces particules ont une énergie égale à hf ! Pour Einstein, c’était plus qu’une coïncidence. Il proposa donc l’hypothèse des photons (nom donné en 1926 par le chimiste Lewis aux particules de lumière) Hypothèse des photons d’Einstein La lumière est composée de particules (les photons) dont l’énergie est E hf Cela allait beaucoup plus loin que ce que Planck avait proposé. Pour Planck, l’énergie émise par les corps chauds se fait par bloc de hf, mais cela ne signifie pas nécessairement que la lumière reste en paquet ayant une énergie hf après l’émission. La lumière reste une onde et elle peut avoir n’importe quelle énergie. Seul le processus d’émission est quantifié selon Planck. Pour Einstein, il y avait quantification, car on devait émettre des photons. Puisque l’énergie des photons est hf, cela faisait baisser l’énergie des atomes de hf. Une fois la lumière émise, elle restait sous forme de photons. On peut dire que le succès ne fut pas immédiat et on peut comprendre pourquoi. Depuis 1830, tout semblait indiquer que la lumière est une onde. Les expériences d’interférence, de diffraction et de polarisation avaient convaincu tout le monde que la lumière est une onde. De plus, les équations de Maxwell montrent clairement que la lumière est une onde. Et voilà qu’Einstein vient proposer que la lumière est une particule ! Pendant près de 20 ans, Einstein fut pratiquement le seul à y croire, et lui-même douta souvent de cette hypothèse au cours de cette période. Il y avait cependant un élément qui semblait appuyer cette idée, c’est l’effet photoélectrique que nous verrons à la section suivante. Exemple 11.2.1 Une source de 10 W émet de la lumière ayant une longueur d’onde de 600 nm. Combien de photons sont émis chaque seconde ? Pour trouver le nombre de photons en 1 seconde, il faut connaitre la quantité d’énergie émise en 1 seconde et l’énergie d’un photon à cette fréquence. Avec ces données, on trouvera le nombre de photons avec Version 2016b 11-La physique quantique 7 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec N Énergie émise en 1 seconde Énergie d'un photon L’énergie émise en 1 seconde est E Pt 10W 1s 10 J L’énergie d’un seul photon est E hf hc 6,626 1034 J s 3 108 ms 600 109 m 3,313 1019 J Le nombre de photons émis est donc Énergie émise en 1 seconde Énergie d'un photon 10 J J 3,313 1019 photons N 3, 018 1019 photons Exemple 11.2.2 De la lumière rouge ayant une intensité de 15 W/m² et une longueur d’onde de 600 nm arrive sur un capteur ayant une aire de 2 m². Combien de photons sont captés en 5 secondes par ce capteur ? Pour trouver le nombre de photons en 5 secondes, il faut connaitre la quantité d’énergie captée en 5 secondes et l’énergie d’un photon à cette fréquence. Avec ces données, on trouvera le nombre de photons avec N Énergie captée en 5 secondes Énergie d'un photon L’énergie reçue par le capteur en 5 secondes est Version 2016b 11-La physique quantique 8 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec E I a t 15 mW² 2m² 5s 150 J L’énergie d’un seul photon est E hf hc 6,626 1034 J s 3 108 ms 600 109 m 3,313 1019 J Le nombre de photons reçus est donc Énergie captée en 5 secondes Énergie d'un photon 150 J J 3,313 1019 photons N 4,53 1020 photons On va faire maintenant un petit raccourci pour calculer l’énergie d’un photon en eV à partir de la longueur d’onde en nm. Pour faire ce raccourci, on utilise la formule E hf hc dans laquelle on convertit les joules en eV et les mètres en nanomètres dans les constantes h et c. Cela nous donne E hc 109 nm 6,626 1034 J s 3 108 ms 1eV 1m 1,602 1019 J 1239,98eV nm On peut donc calculer l’énergie à partir de la longueur d’onde avec la formule suivante. Version 2016b 11-La physique quantique 9 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec Énergie des photons à partir de la longueur d’onde E 1240eV nm Pour appuyer sa théorie des photons, Einstein l’applique à un phénomène qui semblait défier la théorie ondulatoire : l’effet photoélectrique. Dans cet effet, de la lumière qui arrive sur un métal provoque l’éjection d’électrons présents dans le métal. Hertz avait découvert l’effet en 1887, mais il fallut attendre 1899 pour que J.J. Thomson comprenne qu’il y avait éjection d’électrons. On peut voir dans ce vidéo que la lumière qui arrive sur la canette éjecte des électrons, ce qui change la charge de la canette et qui fait que les petits bouts de papier ne se repoussent plus les uns les autres. http://www.youtube.com/watch?v=WO38qVDGgqw Une onde peut effectivement éjecter des électrons, mais les expériences de Lenard en 1902 avaient mis en évidence des faits troublants. Il découvrit premièrement que l’énergie cinétique maximale des électrons émis est indépendante de l’intensité de la lumière, donc de l’amplitude de l’onde. Il découvrit aussi que cette énergie maximale augmente si la fréquence de la lumière augmente. cnx.org/content/m39551/1.1/?collection=col11244/latest Pour illustrer pourquoi ces résultats étaient troublants, prenons une analogie. Imaginons que des vagues arrivant sur une plage poussent de petits cailloux sur cette plage. Le fait que l’énergie est indépendante de l’amplitude de l’onde voudrait dire que la vitesse avec laquelle les cailloux sont poussés est indépendante de l’amplitude de l’onde. Un vague de 1 cm de haut pousserait les cailloux avec la même vitesse qu’un vague de 20 mètres de haut ! (Si est identique pour les deux ondes.) Ce qui influencerait la vitesse des cailloux, c’est la longueur d’onde de vague. Plus la longueur d’onde est petite, plus les cailloux seraient poussés violemment. Une vague de 1 cm de haut, mais ayant une longueur d’onde de 10 cm, pousserait les cailloux avec plus de force qu’une vague de 20 mètres de haut ayant une longueur d’onde de 30 m. De toute évidence, ces résultats n’avaient pas de bon sens. Version 2016b 11-La physique quantique 10 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec Einstein proposa donc l’explication suivante en 1905. Les électrons sont éjectés quand ils absorbent un photon. En absorbant le photon, ils gagnent l’énergie qu’avait le photon, ce qui leur permet d’être éjectés si le photon avait assez d’énergie. On obtient alors le résultat suivant. Énergie de l'électron = Énergie du photon - Travail pour sortir du métal Une fois que l’électron est sorti du métal, son énergie est sous forme d’énergie cinétique. L’énergie du photon est hf et le travail nécessaire pour sortir du métal est une constante qui dépend uniquement du métal. Ce travail s’appelle le travail d’extraction . Par exemple, il faut 4,08 eV pour sortir un électron d’un morceau d’aluminium. On a alors l’équation suivante. Effet photoélectrique Ek max hf Cette formule prévoit que l’énergie cinétique maximale des électrons éjectés augmente bel et bien avec la fréquence. Elle prévoit aussi que cette énergie est indépendante de l’intensité de l’onde puisque cette intensité ne se retrouve nulle part dans l’équation. Selon Einstein, le nombre d’électrons éjectés augmente si on augmente l’intensité de la lumière (puisqu’il y aura plus de photons pour éjecter des électrons), mais l’énergie de chaque électron reste la même puisqu’un électron n’absorbe qu’un seul photon. Ceci était aussi en accord avec les observations de Lenard en 1902. On remarque aussi que cette équation prévoit l’existence d’une fréquence seuil. En bas d’une certaine fréquence, les photons n’ont pas assez d’énergie pour éjecter des électrons. S’il faut 4 eV pour sortir un électron du métal et que les photons n’ont que 3 eV, on se doute bien qu’il ne se passera rien. L’éjection se produit si l’énergie des photons est supérieure au travail d’extraction. Cela signifie qu’il y a des électrons éjectés seulement si hf La fréquence seuil, qui est la fréquence minimale, est donc Fréquence seuil pour l’effet photoélectrique f0 h L’explication d’Einstein permet également de comprendre pourquoi on obtient l’énergie cinétique maximum des électrons. L’électron a la valeur de l’énergie cinétique maximale Version 2016b 11-La physique quantique 11 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec s’il ne se passe rien de plus que l’absorption du photon et la sortie du métal. Il est possible par contre que l’électron perde un peu d’énergie lors d’une collision avec un autre électron ou un noyau atomique. En 1905, on n’avait pas beaucoup de détails expérimentaux sur l’effet photoélectrique. On savait que l’énergie des électrons augmentait avec la fréquence, mais on ne savait pas comment elle augmentait. Il fallut attendre 1916 pour que Millikan fasse une expérience pour vérifier comment augmente l’énergie des électrons en fonction de la fréquence de la lumière. En fait, Millikan voulait montrer qu’Einstein avait tort et que son idée des photons était ridicule. Sauf que, quand Millikan fit l’expérience, il obtint un graphique suivant. Or, c’est exactement ce qu’avait prévu Einstein ! On voit l’éjection des électrons qui commence à une fréquence seuil et l’énergie cinétique des électrons qui augmente linéairement avec la fréquence par la suite. Selon Einstein, la pente est égale à la constante de Planck et c’est exactement ce que Millikan observa expérimentalement. www.a-levelphysicstutor.com/quantphys-photo-elect.php Exemple 11.3.1 De la lumière ayant une longueur d’onde de 310 nm arrive sur du sodium (travail d’extraction = 2,46 eV). a) Quelle est l’énergie cinétique maximale des électrons éjectés ? L’énergie cinétique maximale est Ek max hf hc 1240eV nm 2, 46eV 310nm 1,54eV b) Quelle est la vitesse maximale des électrons éjectés ? Version 2016b 11-La physique quantique 12 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec Avec l’énergie cinétique maximale, on trouve la vitesse maximale. Ek max 1 2 mvmax 2 1 2 2, 467 1019 J 9,11 1031 kg vmax 2 vmax 7,36 105 ms Vous remarquez surement qu’il fallait mettre l’énergie en joule avant de la mettre dans l’équation. Vous remarquez surement qu’on pouvait prendre ½mv² pour l’énergie cinétique, car la vitesse des électrons n’est pas près de celle de la lumière. c) Quelle est la longueur d’onde seuil de ce métal ? La longueur d’onde seuil se trouve avec la fréquence seuil. 0 c f0 hc (car f 0 h ) 1240eV nm 2, 46eV 504nm Allait-on voir renaitre la théorie corpusculaire de la lumière ? Le problème, c’est que l’effet photoélectrique était le seul phénomène expliqué par cette théorie. Il n’y avait aucune autre preuve expérimentale de cette théorie alors qu’il y en avait une multitude pour la théorie ondulatoire. Il n’est donc pas étonnant que l’idée des photons n’eût que très peu de partisans avant 1923. Einstein avait lui-même des réserves jusqu’en 1917 environ. Tout changea en 1923 quand on expliqua de l’effet Compton avec les photons. On étudiait depuis le début du 20e siècle le passage des rayons X (découvert en 1895) à travers la matière. À la fin des années 10, on savait que les rayons diffusés (déviés de leur trajectoire initiale) avaient une longueur d’onde un peu plus grande que la longueur d’onde des rayons incidents (’ > ). en.wikipedia.org/wiki/Compton_scattering Version 2016b 11-La physique quantique 13 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec (En réalité, il y a des rayons x diffusés dans toutes les directions en même temps. On ne montre ici que la lumière dans une seule direction.) Les expériences ont montré que le changement de longueur d’onde ne dépendait que de l’angle de diffusion selon la formule 0,0024263nm 1 cos Cette valeur de 0,0024263 nm porte le nom de longueur d’onde de Compton et est notée . La diffusion elle-même n’est pas mystérieuse. L’onde incidente fait un champ électrique oscillant qui fait osciller les électrons dans la substance. Le rayonnement diffusé vient de ces oscillations puisque les électrons qui oscillent émettent du rayonnement électromagnétique. C’est le changement de longueur d’onde qui était mystérieux. Selon la théorie ondulatoire, l’oscillation des électrons devait se faire à la même fréquence que l’onde initiale et l’onde émise par les électrons devait se faire à la même fréquence que l’oscillation des électrons. L’onde diffusée aurait donc dû avoir la même fréquence, et donc la même longueur d’onde, que l’onde initiale. Ce n’est toutefois pas ce qu’on observait… En 1923, Arthur Compton découvrit la solution en supposant que la lumière est composée de photons et que les photons incidents entrent en collision parfaitement élastique avec des électrons dans la substance. Cette collision fait perdre une partie de l’énergie aux électrons, ce qui fait baisser leur fréquence et donc monter leur longueur d’onde. Examinons si cette hypothèse de collision nous donne le bon changement de longueur d’onde. Voici ce que nous avons avant et après la collision. Dans une telle collision élastique, l’énergie cinétique et la quantité de mouvement sont conservées. Dans ces équations, représentera le photon et e l’électron. Les équations sont donc Version 2016b 11-La physique quantique 14 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec Équations de conservation pour l’effet Compton E E Ek e p p cos pe cos 0 p sin pe sin Conservation de l'énergie Conservation de la quantité de mouvement en x Conservation de la quantité de mouvement en y On va premièrement éliminer . Pour y arriver, on va isoler ′ cos et ′ sin dans les équations de la quantité de mouvement. pe cos p p cos pe sin p sin Et on utilise ensuite sin² + cos² = 1 pour obtenir pe cos 2 pe sin p p cos p sin 2 2 2 pe2 cos ² pe2 sin ² p2 2 p p cos p2 cos ² p2 sin ² pe2 cos ² sin ² p2 2 p p cos p2 cos ² sin ² pe2 p2 2 p p cos p2 Cette équation est notre première équation. Par la suite, on utilise la formule reliant l’énergie relativiste et la quantité de mouvement pour l’électron. E 2 pe2c 2 m 2c 4 E mc 2 pe2c 2 m 2c 4 2 k En utilisant la formule de la conservation de l’énergie lors de la collision (Ek =E -E' ), cette équation devient E E mc 2 pe2c 2 m2c 4 2 Comme pour le photon on a E = pc, on obtient E E mc 2 pe2 c 2 m 2 c 4 2 p c p c mc p c m c p p c 2mc p p m c p c p p 2mc p p p 2 2 2 2 2 2 2 4 e 3 2 4 2 2 e 2 Version 2016b m 2c 4 2 e 11-La physique quantique 15 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec Cette équation est notre deuxième équation. On a maintenant 2 équations nous donnant la quantité de mouvement de l’électron après la collision. pe2 p2 2 p p cos p2 pe2 p p 2mc p p 2 Les deux côtés droits de ces équations doivent être égaux. p p 2mc p p p2 2 p p cos p2 p p 2mc p p p2 2 p p cos p2 2 Ce qui nous donne 2 p2 2 p p p '2 2mc p p p2 2 p p cos p2 2 p p 2mc p p 2 p p cos mc p p p p 1 cos Cette quantité de mouvement du photon est reliée à la longueur d’onde de la lumière par p On a donc E hf h c c mc p p p p 1 cos h h h h mc 1 cos mc h 1 cos Ce qui nous donne Effet Compton h 1 cos mc Comme Version 2016b 11-La physique quantique 16 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec h 6,62607 1034 J s 0,0024263nm mc 9,1094 1031 kg 2,99792 108 ms on obtient exactement ce qu’on observait expérimentalement ! Une collision entre un photon et un électron explique donc l’effet Compton. Exemple 11.4.1 Des rayons X, ayant une longueur d’onde de 0,01 nm, entrent en collision avec des électrons. Pour les rayons X diffusés à 30° … a) quelle est la longueur d’onde des rayons X ? Le changement de longueur d’onde est 2, 43 10 3 nm 1 cos 30 3, 2 10 4 nm (Remarquez que toutes les ondes électromagnétiques subissent ce changement de longueur d’onde. On peut cependant dire qu’un tel changement ne serait pas facilement observable pour de la lumière visible vu la faiblesse du changement.) La longueur d’onde des rayons x diffusés à 30° est donc 0, 01nm 0, 00032 nm 0, 01032 nm b) quelles sont les énergies des photons avant et après la collision ? L’énergie des photons avant la collision est E hc 1240eV nm 124keV 0, 01nm L’énergie des photons après la collision est E hc 1240eV nm 120,155keV 0,01032nm On voit que le photon a perdu un peu d’énergie lors de la collision. Version 2016b 11-La physique quantique 17 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec c) quelle est l’énergie cinétique de l’électron après la collision ? On trouve l’énergie cinétique de l’électron avec la formule de la conservation de l’énergie dans la collision. E E Eke 124keV 120,155keV Eke Ek e 3,845keV (Ce qui signifie que la vitesse de l’électron est 3,68 x 107 m/s.) En réalité, il y a deux fréquences reçues à l’angle parce que les photons peuvent être déviés par un électron ou par le noyau atomique. Comme le changement de fréquence dépend de la masse de ce qui a été frappé par le photon (selon h/mc dans la formule), le changement de fréquence n’est pas le même. Le noyau étant tellement lourd, il ne reçoit pratiquement pas d’énergie lors de la collision et la fréquence du photon n’est pratiquement pas changée quand il frappe le noyau. En résumé, les calculs de Compton montraient clairement que la lumière était composée de photons. Une nouvelle preuve s’ajoutait pour supporter l’hypothèse d’Einstein. C’est à partir de ce moment que l’idée des photons fut acceptée par la communauté scientifique. L’effet photoélectrique et l’effet Compton montrent deux interactions différentes entre un photon et un électron. Le photon peut être absorbé par l’électron, comme dans l’effet photoélectrique, ou il peut simplement faire une collision élastique avec l’électron, comme dans l’effet Compton. Les raies spectrales Au début du 20e siècle, la constante de Planck fit également son apparition dans l’explication d’un autre phénomène : les raies spectrales. Commençons par expliquer ce que sont les raies spectrales. Quand on chauffe (disons 3000 K) un gaz peu dense, il se met à émettre de la lumière. Cette lumière est cependant un peu particulière. Il n’y a que certaines longueurs d’onde très précises qui sont émises. Quand on fait le spectre de ce gaz, il n’y a que quelques lignes dans le spectre, plutôt qu’un spectre continu. Ce sont ces lignes qu’on appelle des raies spectrales. Si on fait le spectre de la lumière qui passe à travers ce même gaz peu dense, mais froid, on obtient cette foisci un spectre d’absorption. Le gaz a absorbé les mêmes longueurs d’onde que celles émises par le gaz quand il est chaud. Version 2016b 11-La physique quantique 18 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec physicscentral.com/experiment/askaphysicist/physics-answer.cfm?uid=20130604091958 William Wollaston observa le premier des raies spectrales en 1802 lors qu’il découvrit des raies d’absorption dans le spectre su Soleil. Dès 1814, Joseph Fraunhofer avait catalogué 475 de ces raies d’absorption dans le spectre solaire. On peut voir ces raies d’absorption dans la figure suivante qui nous montre le spectre du Soleil. spiff.rit.edu/classes/phys230/lectures/spectrographs/spectrographs.html En fait, chaque élément a un spectre particulier. Les longueurs d’onde émises par chacun des éléments (évidemment sous forme de gaz) sont différentes. Version 2016b 11-La physique quantique 19 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec spiff.rit.edu/classes/phys230/lectures/spectrographs/spectrographs.html Voyez quelques raies spectrales dans ce vidéo. http://www.youtube.com/watch?v=2ZlhRChr_Bw Explorez cet applet pour voir le spectre de plusieurs éléments. http://gilbert.gastebois.pagesperso-orange.fr/java/spectres/spectres.htm Les études de spectroscopie devinrent nettement plus poussées avec les travaux de Gustav Kirchhoff et Robert Bunsen vers 1850. Ces progrès menèrent à la découverte de nombreux nouveaux éléments. Par exemple, on découvrit en 1868 des raies d’absorption dans le spectre du Soleil qui ne correspondaient à aucun élément connu. On comprit alors qu’on avait affaire à un élément auparavant inconnu, qu’on appela hélium (qui vient d’hélios, qui veut dire Soleil en grec). On identifia ainsi 12 nouveaux éléments (césium, rubidium, thorium, indium, gallium, scandium, germanium, hélium, néon, argon, krypton et xénon) à partir de leur spectre. C’est donc ainsi que l’on connait la composition de Soleil. Les raies d’absorption nous indiquent tous les éléments présents dans le Soleil. On peut même faire le spectre des étoiles et ainsi connaitre leur composition chimique malgré la très grande distance qui nous sépare de ces étoiles. Version 2016b 11-La physique quantique 20 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec Le spectre de l’hydrogène Voici à quoi ressemble le spectre de l’hydrogène. astrodave.name On peut y distinguer 4 raies dans le visible. Les longueurs d’onde de ces raies, mesurées pour la première fois par Anders Jona Ångström en 1853, sont : 656,3 nm (rouge), 486,1 nm (bleu), 434,1 nm (violet) et 410,2 nm (violet, parfois difficile à voir). Il y a beaucoup d’autres raies, mais elles sont en dehors du visible. Au 19e siècle, on parvint à trouver une formule qui donne les longueurs d’onde émises par l’hydrogène. En commençant avec les travaux de Balmer en 1884 jusqu’aux travaux de Ritz en 1908 en passant par ceux de Rydberg en 1889, on arriva à la formule suivante, appelée la formule de Balmer. 1 1 RH 2 2 m n 1 où n et m sont des entiers (n’importe quels entiers qui respectent la condition n < m) et RH est la constante de Rydberg qui vaut RH 1, 09737 107 m 1 Par exemple, si m = 3 et n = 2, on obtient 656,1 nm, qui est la raie rouge dans le spectre de l’hydrogène. Cette formule n’est pas basée sur une théorie, c’est uniquement du gossage de formule pour arriver à une formule qui nous donne les bonnes valeurs des longueurs d’onde. Bien sûr, on chercha à expliquer pourquoi les atomes émettent certaines couleurs précises et pourquoi la formule de Balmer était bonne pour l’hydrogène, mais on n’avait en réalité aucune chance d’y parvenir au 19e siècle. Pour y arriver, il faut connaitre la structure interne des atomes et on en était encore à simplement tenter de prouver que les atomes existent. Ultimement, les valeurs des raies spectrales émises par l’hydrogène vont servir de guide pour connaitre la structure de l’atome. Mais à cette époque, c’était un peu comme essayer de faire le plan d’un piano en connaissant uniquement les fréquences des notes qu’il produit. Version 2016b 11-La physique quantique 21 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec L’atome de Rutherford Après 1905, il ne reste pratiquement plus de scientifiques qui doutent de l’existence des atomes. (Un des arguments finaux fut fait par Einstein en 1905 avec sa thèse de doctorat sur le mouvement brownien. C’est aussi durant cette même année qu’il publia ses articles sur la relativité et l’effet photoélectrique. Il avait également un fils de 1 an, Hans-Albert. Pas étonnant qu’on appelle 1905 l’année miraculeuse d’Einstein.) Toutefois, à cette époque, on a très peu de détails concernant la structure interne de l’atome. On se doute qu’il y a des électrons (découvert en 1897) dans l’atome, mais on ne sait pas grand-chose de plus. Après 1906, on commence à se douter que le nombre d’électrons dans l’atome correspond au numéro atomique de l’élément. En 1908, Marsden et Geiger font passer des noyaux d’hélium (appelé aussi particule alpha) à travers une feuille d’or très mince et observent comment dévient ces noyaux. Ils obtiennent des résultats très différents de ce qui était attendu. Alors qu’on s’attendait toujours à des déviations peu importantes, on obtient parfois des déviations très importantes pouvant aller jusqu’à 180°. C’est Ernest Rutherford qui trouva, en 1911, une explication aux résultats de cette expérience : dans l’atome, il y a un noyau positif très petit (environ 10-14 m) où on retrouve pratiquement toute la masse de l’atome et il y a des électrons négatifs autour du noyau. On représente souvent ce modèle comme sur la figure de droite. (Plusieurs personnes pensent que cette image représente correctement le modèle atomique actuel, mais ce n’est pas tout à fait ça.) simple.wikipedia.org/wiki/Atom Remarquez que Rutherford n’a jamais dit que les électrons tournaient autour du noyau, un peu comme les planètes autour du Soleil. Il savait qu’il y avait de graves problèmes avec un tel modèle. Hantaro Nagaoka avait déjà proposé un tel modèle en 1904, mais on s’est vite aperçu que les électrons en orbite émettraient alors un rayonnement électromagnétique (car les charges qui accélèrent émettent un tel rayonnement) qui leur ferait perdre de l’énergie. Cette perte d’énergie, qui rapproche les électrons du noyau, se fait si vite que les électrons s’écraseraient sur le noyau en un millionième de seconde ! On peut dire que le résultat n’est pas un atome très stable. Rutherford savait cela et a évité la question en disant simplement qu’il y avait des électrons autour du noyau, sans préciser leur mouvement ou leur position. Les postulats de Bohr En 1913, Niels Bohr réussit à obtenir la formule de Balmer en partant de ce qu’avait découvert Rutherford, c’est-à-dire un noyau positif entouré d’électrons. Version 2016b 11-La physique quantique 22 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec Bohr apprend l’existence de la formule de Balmer au début de 1913. En quelques mois, il parvint à obtenir cette formule, mais il a dû faire quelques postulats pour y arriver. Les voici Postulats de Bohr 1) Les électrons sont sur des orbites circulaires stables autour du noyau. 2) Les orbites stables sont celles où mvr n h 2 où n est un entier appelé nombre quantique (qui correspond au niveau de l’orbite, comme on le verra plus loin). 3) Quand l’électron change d’orbite, l’énergie de l’électron change. L’énergie perdue par l’électron est émise sous forme de rayonnement électromagnétique dont la fréquence est donnée par E hf Le premier postulat est en désaccord avec les lois de l’électromagnétisme puisque selon cette théorie, un électron en orbite perdrait de l’énergie par rayonnement et s’écraserait sur le noyau. On voit également la constante h apparaître dans les deuxième et troisième postulats. C’était la troisième fois que h était utilisé après le rayonnement des corps chauds et l’effet photoélectrique. Le troisième postulat ne signifie pas que Bohr était partisan de l’hypothèse de photons d’Einstein. Il affirmait qu’il y a du rayonnement d’énergie hf, mais il n’a jamais dit que ce rayonnement devait être sous forme de photons. Nous allons utiliser les photons ici, même si Bohr ne l’a pas fait (ils furent incorporés au modèle plus tard). On peut se demander comment Bohr a bien pu penser à ces postulats. En fait, on va montrer que ces postulats mènent directement à la formule de Balmer. Bohr, lui, a fait le raisonnement inverse : il est parti de la formule de Balmer pour ensuite aller déduire quels postulats on doit faire pour y arriver. Même si les postulats ne sont pas plausibles ou ne sont pas justifiés, on espère que de futures découvertes permettront de les prouver ou de les justifier. Bohr n’était pas certain que ce qu’il avait fait était bon puisque les postulats ne reposaient sur absolument rien d’autre que le fait qu’ils permettaient d’arriver à la formule de Balmer. Il demandait d’ailleurs à tous les physiciens qu’il rencontrait en 1913 et 1914 s’ils croyaient en sa théorie. Il y avait beaucoup de réactions et plusieurs émettaient des réserves, mais on voyait Version 2016b 11-La physique quantique 23 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec bien que les idées de Bohr prédisaient correctement les longueurs d’onde émise par l’hydrogène et qu’il y avait surement quelque chose d’important dans cette théorie. Après les travaux de Bohr, peu doutaient que l’hydrogène était bel et bien formé d’un noyau et d’un électron. Examinons maintenant comment ces postulats nous amènent à la formule des longueurs d’onde émises par l’hydrogène. La force et l’énergie électrique Toute la preuve commence avec la force électrique, car c’est cette force qui garde l’électron avec le noyau atomique. La grandeur de la force électrique entre deux charges est F k q1q2 r² À partir de cette force, on peut trouver l’énergie (potentielle) électrique de deux charges. U kq1q2 r Dans ces formules, q1 et q2 sont les charges électriques (mesurées en coulomb), r est la distance entre les charges et k est une constante dont la valeur est très près de k 9 109 Nm ² C² On va faire ici le cas d’un atome avec un seul électron. Le noyau pourra cependant compter plusieurs protons (on dira qu’il y a Z protons dans le noyau). Si Z = 1, c’est un atome d’hydrogène. Si Z = 2, c’est un atome d’hélium ionisé une fois (He+). Si Z = 3, c’est un atome de lithium ionisé deux fois (Li2+) et ainsi de suite. La valeur absolue de la charge électrique de l’électron et du proton est e = 1,602 10-19 C (l’électron a une charge de –e et le proton une charge de +e). Les charges électriques sont donc q1 e (électron) q2 Ze (noyau) Version 2016b 11-La physique quantique 24 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec La force et l’énergie dans l’atome à un seul électron sont donc F k Ze e k Ze e r kZe 2 U r U r² kZe 2 F r² Le rayon des orbites Si l’électron fait un mouvement circulaire, c’est qu’une force centripète agit sur l’électron. Comme la seule force qui agit sur l’électron est la force électrique, cette dernière doit être la force centripète. On a donc (on note la masse de l’électron me ) me v 2 kZe2 2 r r kZe2 me v 2 r Mais le deuxième postulat nous dit que me rv n h 2 On va utiliser la notation suivante pour alléger un peu les équations. h 2 On a alors me rv n v n rme Si on remplace dans l’équation de la force centripète, on a kZe 2 me v r 2 2 n kZe 2 me r me r Version 2016b 11-La physique quantique 25 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec On peut simplifier pour obtenir n2 2 r me kZe2 Il y a dans cette formule, une multitude de constantes. On peut donc définir le rayon de Bohr avec la formule suivante. Rayon de Bohr (a0 ) a0 2 0, 05292nm me ke2 Les rayons des orbites sont donc Rayon des orbites dans le modèle atomique de Bohr n2 n2 rn a0 0, 05292nm Z Z On a ajouté un indice à r pour indiquer la valeur de n. Ainsi, r2 est la valeur de r quand n vaut 2. La vitesse de l’électron sur une orbite On peut alors trouver la vitesse avec la formule suivante. me rv n v n rme En utilisant la formule du rayon trouvée précédemment, on a vn n me kZe 2 me n 2 2 vn kZe 2 n La vitesse de l’électron par rapport à celle de la lumière est vn kZe 2 c nc Version 2016b 11-La physique quantique 26 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec Trouvons leur valeur de cette vitesse pour le niveau n = 1 de l’hydrogène. v ke 2 1 c c 137, 04 Cette valeur de 1/137,04 qui n’a pas d’unité, porte le nom de constante de structure fine et elle est notée . La vitesse de l’électron dans l’atome de Bohr est donc Vitesse de l’électron dans le modèle atomique de Bohr vn Z c n 137,04 L’énergie de l’électron sur une orbite L’énergie mécanique de l’électron sur son orbite est E Ek U kZe2 1 2 E mev r 2 Or, l’équation de la force centripète me v 2 kZe2 r nous permet d’écrire l’énergie cinétique sous la forme suivante. 1 kZe2 me v 2 2 2r (Notez qu’on a pris la formule non relativiste de l’énergie cinétique puisqu’on sait, par le calcul de la vitesse à la section précédente, que la vitesse de l’électron sur l’orbite, bien que grande, est 137 fois plus petite que la vitesse de la lumière.) On a donc Version 2016b 11-La physique quantique 27 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec E Ek U kZe 2 kZe 2 r 2r 2 kZe 2r Si on utilise maintenant la formule du rayon de l’orbite, on a E kZe 2 2r me kZe 2 2n 2 2 m k 2 Z 2e4 e 2 2 2n kZe 2 Encore une fois, on peut simplifier en calculant la valeur de toutes ces constantes (qui est la valeur du premier niveau de l’hydrogène). Énergie du premier niveau de l’hydrogène EH 1 me k 2 e 4 13, 605692eV 2 2 Les énergies des différents niveaux atomiques sont donc Énergie des niveaux dans le modèle atomique de Bohr En Z2 Z2 E 13, 61eV H1 n2 n2 Les énergies des premiers niveaux (c’est-à-dire des orbites) de l’hydrogène sont donc 13, 61eV 13, 61eV 1 13, 61eV 3, 40eV EH 2 4 13, 61eV 1,51eV EH 3 9 13, 61eV 0,85eV EH 4 16 EH 1 On peut représenter ces énergies par le diagramme suivant. Version 2016b 11-La physique quantique 28 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec www.ac-grenoble.fr/loubet.valence/userfiles/file/Disciplines/Sciences/SPC/1S/Cours/smartphone/co/emission_lumiere.html Dans ce diagramme, il n’y a qu’un seul axe qui est l’axe vertical utilisé pour l’énergie. On peut remarquer que l’énergie des niveaux augmente (de moins en moins négatif) à mesure que n augmente. L’énergie des niveaux est négative puisque l’électron est lié au noyau. Comme l’énergie électrique U est nulle loin du noyau, l’électron ne peut pas quitter le noyau, car il ne peut être aux endroits où l’énergie U est plus grande que l’énergie mécanique. Ainsi, pour arracher un électron de l’atome, on doit lui fournir de l’énergie. L’énergie minimale de l’électron loin du noyau est 0 (énergie cinétique nulle et U = 0 loin du noyau). Si l’énergie de l’électron sur son orbite est de -13,61 eV, on doit donc lui fournir au moins 13,61 eV pour que son énergie soit au moins 0. Ainsi, les valeurs absolues des énergies calculées correspondent aux énergies nécessaires pour arracher l’électron de l’atome. La formule de Balmer On peut maintenant voir comment arriver à la formule de Balmer. Au départ, l’énergie de l’électron sur son orbite de départ Ei . Après le changement d’orbite, l’énergie de l’électron est Ef . Selon le principe de conservation de l’énergie, on a E E Ei E f E photon E photon Ei E f Si on utilise les valeurs de l’énergie de l’électron, on a Version 2016b 11-La physique quantique 29 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec E photon Ei E f E photon hf 13, 605692eV 13, 605692eV 2 ni n 2f 13, 605692eV 13, 605692eV n 2f ni2 1 1 13, 605692eV 2 2 n f ni hc 1 13, 605692eV hc 1 1 2 2 n f ni 13, 605692eV 1 1 1239,84eV nm n 2f ni2 1 1 1 0, 0109737 nm 1 2 2 n f ni 1 1 1 1, 09737 107 m1 2 2 n f ni 1 Ce qui est bien la formule de Balmer ! On comprend maintenant que les fameux entiers de la formule de Balmer sont les niveaux atomiques de l’électron avant et après la transition et qu’on doit avoir ni > nf pour qu’il y ait de l’énergie libérée. (Si l’électron monte de niveau, on doit lui fournir de l’énergie.) Le spectre d’émission de l’hydrogène On peut maintenant voir comment l’hydrogène produit un spectre selon Bohr. À basse température, tous les électrons sont au niveau n = 1 dans leur atome. Impossible alors d’émettre des photons, car les électrons ne peuvent descendre de niveau. Cependant, si on chauffe le gaz, cette situation va changer. À mesure que la température augmente, la vitesse des atomes augmente et les collisions entre les atomes sont de plus en plus violentes. À partir d’une certaine température (aux environs de 3000 K), l’énergie des atomes lors des collisions devient assez grande pour parfois provoquer une augmentation de niveau de l’électron. Quand l’électron redescendra de niveau par la suite, il y aura un photon qui sera produit. Le gaz devient lumineux et émet son spectre caractéristique. Le niveau n = 1 est appelé le niveau fondamental. Les autres niveaux ne sont accessibles que si une source d’énergie permet à l’électron d’acquérir exactement l’énergie pour atteindre ces niveaux. Quand l’électron n’est pas au niveau fondamental, on dit que l’atome est excité. Le niveau n = 2 est le premier niveau excité, le n = 3 est le deuxième niveau excité et ainsi de suite. Version 2016b 11-La physique quantique 30 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec Pour l’hydrogène, ces transitions ont des noms spécifiques. Toutes les transitions qui se terminent au niveau n = 1 font partie de la série de Lyman. Toutes les transitions qui se terminent au niveau n = 2 font partie de la série de Balmer. Toutes les transitions qui se terminent au niveau n = 3 font partie de la série de Paschen. astro.unl.edu/naap/hydrogen/transitions.html Exemple 11.5.1 Un électron passe du niveau n = 4 au niveau n = 2. Quelle est la longueur d’onde du photon émis ? L’énergie du photon est (en utilisant les énergies des niveaux calculées précédemment) E photon E4 E2 0,85eV 3, 40eV 2,55eV La longueur d’onde du photon est donc E hc hc E 1240eV nm 2,55eV 486nm Ceci correspond à la raie spectrale bleue du spectre de l’hydrogène. (Toutes les raies spectrales visibles de l’hydrogène font partie de la série de Balmer.) Version 2016b 11-La physique quantique 31 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec Exemple 11.5.2 Dans l’atome d’hélium ionisé une fois (He+)… a) quelle est l’énergie d’ionisation si l’électron est au niveau fondamental ? L’énergie de l’électron au premier niveau est Z2 13,61eV n2 22 E1 2 13,61eV 1 54, 44eV En On doit donc fournir 54,44 eV pour arracher cet électron. b) quel est le rayon de l’orbite au niveau fondamental ? Le rayon de l’orbite au premier niveau est n2 0,05292nm Z 12 r1 0,05292nm 2 0,02646nm rn c) quelle est la vitesse de l’électron au premier niveau ? La vitesse est Z c n 137,04 2 c v1 1 137,04 vn 4,378 106 ms d) quelle est la longueur d’onde du photon quand l’électron passe de troisième au deuxième niveau ? On trouve la longueur d’onde avec Version 2016b 11-La physique quantique 32 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec hc E où E est l’énergie du photon, qui correspond au changement d’énergie de l’électron. On doit donc premièrement trouver la variation d’énergie de l’électron. L’énergie du troisième niveau est 22 13,61eV 32 6,05eV E3 L’énergie du deuxième niveau est 22 13,61eV 22 13,61eV E2 L’énergie du photon est donc E photon E3 E2 6, 05eV 13, 61eV 7,56eV Ainsi, la longueur d’onde du photon est hc 1240eV nm 164nm 7,56eV E Le spectre d’absorption de l’hydrogène Quand de la lumière blanche traverse le gaz froid, les photons qui ont exactement la bonne énergie pourront être absorbés par l’atome. Ces photons doivent avoir une énergie qui correspond à la différence d’énergie entre deux niveaux. Par exemple, dans l’hydrogène, il y a 10,17 eV entre le premier niveau et le deuxième niveau. Si un photon a exactement cette énergie, il pourra être absorbé par l’électron et il fera passer ce dernier du premier niveau au deuxième niveau. Comme les photons ayant cette énergie sont absorbés, ils disparaissent du spectre, ce qui crée les raies d’absorption. Toutes ces raies sont exactement à la même place que les raies d’émission dans le spectre puisque les énergies des photons absorbées sont les mêmes que les énergies des photons émis dans le spectre d’émission. Dans les deux cas, les énergies sont égales aux différences d’énergie entre les niveaux. Version 2016b 11-La physique quantique 33 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec L’électron qui est monté de niveau à cause de l’absorption d’un photon va finir par redescendre de niveau en émettant un photon. Toutefois, cette lumière sera réémise dans n’importe quelle direction. Il a donc peu de chance que le photon soit émis dans la même direction que la direction de la lumière qui traverse le gaz. La lumière qui traverse le gaz sera donc beaucoup moins intense aux longueurs d’onde absorbée, ce qui donnera le spectre d’absorption. Dans les autres directions, on va capter uniquement la lumière réémise par les électrons qui redescendent de niveaux. On verra alors un spectre d’émission. www.ualberta.ca/~pogosyan/teaching/ASTRO_122/lect6/lecture6.html C’est ce que le vidéo suivant vous montre. http://www.youtube.com/watch?v=myjIsdmdtlI Les débuts de la physique quantique montraient que la lumière agit parfois comme une particule d’énergie hf. Pouvait-on réconcilier cette idée avec toutes ces expériences et ces théories faites au 19e siècle et qui montraient que la lumière était une onde ? On peut résumer ainsi la situation en 1923. Les éléments suivants montrent que la lumière est une onde : Interférence Diffraction Équations de Maxwell Polarisation Les éléments suivants montrent que la lumière est une particule : Effet photoélectrique Effet Compton Il y a un sérieux problème puisqu’il est absolument impossible d’expliquer l’interférence, la diffraction et la polarisation avec une théorie corpusculaire et il est absolument impossible d’expliquer l’effet photoélectrique et l’effet Compton avec une théorie ondulatoire. Version 2016b 11-La physique quantique 34 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec En 1909, Einstein, alors seul partisan des photons, justifia ses idées en disant que la prochaine phase consistera à trouver un nouveau modèle plus complexe. Avec ce nouveau modèle, on pourrait voir que, dans certaines situations, la lumière semble agir comme une onde et que, dans certaines autres situations, la lumière semble agir comme une particule. On ne trouva toutefois jamais ce modèle qui pourrait combiner ces deux aspects. En fait, la situation était sur le point de se compliquer encore plus. Ce problème ne se limitait pas uniquement à la lumière… Longueur d’onde du pic d’émission (Loi de Wien) pic 2,898 103 mK T Puissance rayonnée par un corps chaud (loi de Stephan-Boltzmann) P A T 4 T04 Quanta d’énergie pour un atome en oscillation E hf Constante de Planck h 6, 626 1034 J s Énergie émise par un atome en oscillation E nhf Hypothèse des photons d’Einstein La lumière est composée de particules (les photons) dont l’énergie est E hf 1240eV nm Effet photoélectrique Ek max hf Version 2016b 11-La physique quantique 35 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec Fréquence seuil pour l’effet photoélectrique f min h Effet Compton h 1 cos mc 0, 0024263nm 1 cos Équations de conservation pour l’effet Compton Conservation de l'énergie Conservation de la quantité de mouvement en x Conservation de la quantité de mouvement en y E E Ek e p p cos pe cos 0 p sin pe sin Postulats de Bohr 1) Les électrons sont sur des orbites circulaires stables autour du noyau. 2) Les orbites stables sont celles où mvr n h 2 où n est un entier appelé nombre quantique (qui correspond au niveau de l’orbite, comme on le verra plus loin). 3) Quand l’électron change d’orbite, l’énergie de l’électron change. L’énergie perdue par l’électron est émise sous forme de rayonnement électromagnétique dont la fréquence est donnée par E hf Rayon de Bohr (a0 ) a0 2 0, 05292nm mke2 Rayon des orbites dans le modèle atomique de Bohr rn Version 2016b n2 n2 a0 0, 05292nm Z Z 11-La physique quantique 36 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec Vitesse de l’électron dans le modèle atomique de Bohr vn Z c n 137,04 Énergie du premier niveau de l’hydrogène EH 1 mk 2 e 4 13, 605692eV 2 2 Énergie des niveaux dans le modèle atomique de Bohr En Z2 Z2 13, 61eV E H1 n2 n2 me = 9,11 x 10-31 kg 1 eV = 1,602 x 10-19 J 11.1 Le rayonnement émis par les corps chauds 1. Un objet a une température de 3000 °C. Quelle est la longueur d’onde du pic d’émission de cet objet ? 2. Le pic d’émission du Soleil a une longueur d’onde de 502 nm. Quelle est la température de surface du Soleil ? 3. L’étoile Polaire a un rayon de 32 000 000 km et une température de surface de 6015 K. Quelle est la puissance du rayonnement émis par cette étoile ? 4. Vous vous retrouvez tout nu dehors. Votre corps a une surface de 1,8 m² et une température de surface de 37 °C. Quelle est la puissance émise par votre corps si la température de l’air est de… a) 20 °C b) -30 °C Version 2016b 11-La physique quantique 37 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec 5. La puissance du rayonnement émis par une ampoule est de 60 W. Cette lumière provient d’un filament chaud cylindrique ayant une longueur de 10 cm et un diamètre de 1 mm. Quelle est la température du filament (en °C) quand la lampe est allumée ? (Le milieu ambiant est à 20 °C.) 11.2 L’hypothèse des photons d’Einstein 6. Quelle est l’énergie des photons de la lumière verte ayant une longueur d’onde de 550 nm ? 7. Un laser émet de la lumière rouge ayant une longueur d’onde de 632 nm et a une puissance de 1 mW. Combien de photons par seconde sont émis par le laser ? 8. De la lumière jaune ( = 585 nm) ayant une intensité de 50 W/m² arrive sur un mur ayant une surface de 3 m². Combien de photons arrivent sur le mur en 20 secondes ? 9. De la lumière bleue ( = 470 nm) ayant une intensité de 200 W/m² pénètre dans un œil. Combien de photons entrent dans l’œil par seconde si la pupille a un diamètre de 5 mm ? 11.3 L’effet photoélectrique 10. On éclaire du mercure avec de la lumière ultraviolette ayant une longueur d’onde de 150 nm. Quelle est l’énergie maximale des électrons éjectés du métal (en eV) si le travail d’extraction du mercure est de 4,5 eV ? 11. La longueur d’onde seuil du césium est de 686 nm. Quelle est l’énergie maximale des électrons éjectés du métal si on l’éclaire avec une lumière ayant une longueur d’onde de… a) 690 nm ? b) 450 nm ? 12. Le travail d’extraction d’un métal est de 3,2 eV. a) Quelle est la longueur d’onde seuil de ce métal ? b) Quelle est la vitesse maximale des électrons éjectés si on l’éclaire avec une lumière ultraviolette ayant une longueur d’onde de 250 nm ? Version 2016b 11-La physique quantique 38 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec 13. Des électrons ayant une vitesse maximale de 500 000 m/s sont éjectés d’un métal quand on l’éclaire avec de la lumière ayant une longueur d’onde de 400 nm. Quelle est la longueur d’onde seuil de ce métal ? 14. De la lumière ayant une longueur d’onde de 450 nm et une intensité de 40 W/m² arrive sur un métal. Combien d’électrons sont éjectés par seconde et par centimètre carré de surface si seulement 3 % des photons qui arrivent sur le métal éjectent un électron ? 11.4 L’effet Compton 15. Des photons ayant une énergie de 62 keV sont diffusés par des électrons. a) Quel est le changement de longueurs d’onde des photons diffusé à un angle de 45° ? b) Quelle est la longueur d’onde des photons diffusés à 45° ? c) Quelle est l’énergie (en keV) des photons diffusés à 45° ? d) Quelle est l’énergie cinétique des électrons après qu’ils aient provoqué la diffusion des photons avec un angle de 45° ? e) À quel angle sont projetés les électrons après qu’ils aient provoqué la diffusion des photons avec un angle de 45° (Angle sur la figure) ? 16. Un photon ayant une énergie initiale de 50 keV est diffusé par effet Compton par des électrons. Après la diffusion, l’énergie du photon est de 49,5 keV. À quel angle ce photon a-t-il été diffusé ? 11.5 Le modèle atomique de Bohr 17. Dans l’atome de lithium ionisé deux fois (Li++), calculez, selon le modèle de Bohr,… a) le rayon de l’orbite au deuxième niveau. b) l’énergie du niveau fondamental (n = 1). c) l’énergie d’ionisation. Version 2016b 11-La physique quantique 39 Luc Tremblay Collège Mérici, Québec 18. Quelles sont la vitesse et l’accélération de l’électron quand il est au premier niveau excité (n = 2) de l’atome de lithium ionisé deux fois (Li++)? 19. Un électron passe du niveau n = 5 au niveau n = 3 dans l’atome d’hydrogène. Quelle est la longueur d’onde du photon émis ? 20. On bombarde des atomes d’hydrogène avec des photons pour faire monter les électrons de niveaux. Quel doit-être la longueur d’onde de la lumière pour que les électrons montent du niveau n = 1 au niveau n = 6 ? 21. On bombarde des atomes d’hydrogène avec des photons ayant une énergie de 12 eV. Sur quel niveau montent les électrons si tous les électrons étaient initialement au niveau fondamental dans leur atome ? 22. De la lumière ayant une longueur d’onde de 250 nm est absorbée par un atome. En absorbant le photon, l’électron passe du niveau fondamental à un niveau d’énergie supérieur. Toutefois, l’électron redescend en deux étapes en allant premièrement à un niveau d’énergie intermédiaire, puis en allant ensuite au niveau fondamental. Lors de la première transition, la longueur d’onde de la lumière émise est de 800 nm. Quelle sera la longueur d’onde de la lumière émise lors de la deuxième transition ? 23. Quel est le rapport entre l’énergie cinétique et l’énergie mécanique Ek E pour un électron en orbite autour du noyau dans l’atome de Bohr (pour n’importe quelle valeur de n et Z) ? 11.1 Le rayonnement émis par les corps chauds 1. 885 nm 2. 5773 K 3. 9,55 x 1029 W Version 2016b 11-La physique quantique 40 Luc Tremblay 4. a) 190,4 W 5. 1082 °C Collège Mérici, Québec b) 586,7 W 11.2 L’hypothèse des photons d’Einstein 6. 7. 8. 9. 2,25 eV 3,182 x 1015 8,835 x 1021 9,291 x 1015 11.3 L’effet photoélectrique 10. 3,767 eV 11. a) pas d’électrons éjectés b) 0,948 eV 12. a) 387,5 nm b) 7,868 x 105 m/s 13. 519 nm 14. 2,718 x 1014 11.4 L’effet Compton 15. a) 0,0007106 nm b) 0,0207106 nm c) 59,873 keV d) 2127 eV e) 65,1° 16. 26,3° 11.5 Le modèle atomique de Bohr 17. a) 0,07056 nm b) -122,49 eV c) 122,49 eV 18. v = 3,284 x 106 m/s a = 1,528 x 1023 m/s² 19. 1281 nm 20. 93,71 nm 21. L’électron ne peut pas monter de niveau. 22. 363,6 nm 23. -1 Version 2016b 11-La physique quantique 41