Année de tous les dangers
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Année de tous les dangers
2010 Année de tous les dangers ? Curieuse manière, direz-vous, de présenter des vœux pour la nouvelle année qui s’annonce ! Pas de méprise. Il ne s’agit pas de sombrer dans le pessimisme ou le fatalisme. Simplement de prendre lucidement acte d’une situation et se préparer, voire se mobiliser, pour ne pas la subir mais plutôt être acteur de notre avenir. L’an passé, à la même époque, nous déplorions que le groupe Sud Ouest soit en train de procéder à 140 licenciements, suite à la quasi faillite de l’entreprise H3S, acquise par le Groupe au milieu de l’année 2007. Et déjà nous savions que l’objectif annoncé du Groupe était de baisser ses effectifs de 400 personnes d’ici la fin 2009. Force est de constater que cet objectif sera très largement atteint puisque ce sont au moins 500 emplois qui auront été supprimés au terme des procédures de liquidation de S3G Graph, Réflex Immo, S3G Diff, et les Editions de l’Eléphant auxquelles il faut ajouter deux PSE (plan social) à S3G Com et que se profile à nouveau un PSE pour ce début d’année 2010 à S3G SA. De là à penser que les dirigeants ont « utilisé » la situation économique de ces entreprises pour procéder simultanément à une réorganisation mûrement réfléchie (manigancée ?) auparavant, il n’y a qu’un pas que nous franchirons allègrement. Parce qu’on ne peut ignorer qu’avant de se lancer dans ces réductions drastiques, le groupe avait bien pris soin d’isoler le site Internet de Reflex Immo (refleximmo.com) de son entreprise d’origine (aujourd’hui liquidée) en le plaçant juridiquement sous S3G SA, la holding du groupe S3G. Mais aussi que des embauches avaient lieu dans la partie Internet de S3G, alors que des emplois étaient supprimés par centaine dans ses filiales « traditionnelles ». Cela doit nous faire réfléchir à ce qui pourrait arriver dans les entreprises de presse. C’est d’ailleurs la principale motivation de la négociation nationale actuelle pour un accord GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) de branche. Il s’agit d’éviter que la période transitoire actuelle de « rééquilibrage » entre le support papier et la diffusion numérisée ne se solde par un jeu de massacre de l’emploi. La situation économique du Groupe Sud Ouest Le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’est pas bonne. Il faut en chercher les raisons essentielles dans la politique « expansionniste » que nous avons dénoncée en son temps. Acheter la même année H3S (50 millions d’euros) et le groupe des Journaux du Midi (90 millions d’euros) était une folie qui plombe très lourdement le Groupe. Car, si ces entreprises ont bel et bien été achetées, elles n’ont pas été payées. D’où l’endettement du Groupe qui cherche aujourd’hui à « renforcer ses fonds propres », expression relativement neutre qui veut dire que le groupe est à recherche d’un ou plusieurs investisseurs extérieurs pour entrer dans son capital. Ce qui serait une première depuis la création de Sud Ouest. Les conséquences de cette situation pour la SAPESO doivent nous alerter. Sud Ouest a de la trésorerie. La plus grosse partie de cette trésorerie est « placée » chez GSO dans le cadre d’une convention de trésorerie centralisée. En fait aujourd’hui, c’est la trésorerie de SAPESO qui constitue ce qui reste de la trésorerie du Groupe. Compte tenu de la situation financière du Groupe, il y a un vrai risque pour la trésorerie de SAPESO. Et puis, il y a la vente des immeubles de Cheverus, apport important de trésorerie pour la SAPESO. Certes, dans l’état actuel des choses, il ne s’agit que d’un apport potentiel puisque l’acheteur des immeubles historiques semble vouloir profiter de la situation actuelle* pour faire baisser le prix de vente. Reste que le fruit de cette vente devra revenir et rester à SAPESO car il s’agit du patrimoine acquis grâce au travail de plusieurs générations de salariés de Sud Ouest. Quitte à ce que SAPESO aide le Groupe sous forme d’un prêt le moment venu. Mais un prêt, comme son nom l’indique, ça se rembourse… La situation économique de la SAPESO Ce bon vieux « navire amiral », tant décrié par certains ces dernières années pour ses « lourdeurs historiques », continue de flotter malgré la tempête et réalise une année 2009 plutôt correcte compte tenu du contexte général. Les prévisions de résultat pour 2010 seraient même meilleures que 2009 si la SAPESO, qui acquitte tous les ans, depuis la création de GSO, une redevance de 1,7 million d’euros au Groupe, ne se voyait taxée d’une redevance supplémentaire de 900 000 euros à compter de 2010 au titre de la filiale GSO Interactive, spécialisée dans le développement Internet du Groupe. Comme quoi les lourdeurs ne sont pas toujours là où on le pense… La section syndicale CGT vous souhaite à toutes et à tous une bonne année 2010, lucide et combative. Bordeaux le 31 décembre 2009 * Une modification de permis de construire et la baisse du marché immobilier intervenue depuis la signature de la promesse de vente (qui vient à échéance ce jour) sont utilisées par REDEVCO pour faire baisser le prix de vente du quadrilatère Cheverus. On aurait dû se douter qu’on n’avait pas affaire à des philanthropes…