dossier accessibilité - dossier accessibilité - dossier accessi
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SSIER ACCESSIBILITÉ - DOSSIER ACCESSIBILITÉ - DOSSIER ACCESSIBILITÉ - DOSSIER ACCE Pour rappel, on citera pêle-mêle : l Des infrastructures adaptées à réaliser, sans lequel l’équipement des autocars sera inefficace ; on peut s’étonner à cet égard de la contradiction évidente entre l’échéance de février 2015 pour la mise en accessibilité des réseaux et l’absence de date butoir pour l’aménagement de la voierie en milieu rural, indispensable. La formation indispensable des conducteurs, un investissement qui améliorera l’accueil de l’ensemble des voyageurs l L’accompagnement des personnes dont la mobilité est la plus réduite, sachant qu’il est impossible pour un conducteur de quitter son poste de conduite, pour des raisons de sécurité évidentes (véhicule en pente, vol de caisse…) l La clarification des responsabilités en cas d’incident ou d’accident (fauteuil qui se décroche par exemple) l l Le rallongement des temps d’arrêts, son impact sur la vitesse commerciale du véhicule, et son acceptation sans manifestations d’agressivité par les autres passagers qui peuvent être tendus en raison de leurs propres contraintes horaires UN BEAU DÉFI A RELEVER POUR LES ÉLUS Le 9 février 2006, un décret relatif au matériel roulant affecté aux services de transport public terrestre de voyageurs était pris en application de la loi du 11 février 2005. Un arrêté en date du 3 mai 2007 est venu ensuite préciser les prescriptions techniques de la mise en accessibilité des véhicules de transport en commun. Les obligations qui en découlent induisent de profonds bouleversements pour les autorités organisatrices et les opérateurs. Les textes prévoient d’une part que l’ensemble du parc devra être accessible au plus tard le 13 février 2015. D’autre part le matériel roulant acquis lors de la création et de l’extension des services publics de transports réguliers (ou à la demande) et lors du renouvellement du parc utilisé pour ces services, devra être conforme aux nouvelles prescriptions et ce, à compter du 13 novembre 2008 pour les autocars, quelle que soit leur capacité. Quelle que soit l’approche, une réalité s’impose : l’enjeu de société constitué par la mise en accessibilité va constituer un défi d’envergure pour le budget des collectivités. Elles vont en effet devoir faire face à l’aménagement des accès aux points d’arrêts (la voirie), à l’aménagement des points d’arrêt eux-mêmes et aux surcoûts des véhicules utilisés par les opérateurs de transport. Concernant les opérateurs, les enjeux économiques à considérer sont triples : LE DÉFI DE L’INVESTISSEMENT L’inadaptation des véhicules accessibles de type « plancher bas » aux activités de transport occasionnel et touristique, qui en hypothèque l’indispensable possibilité de réutilisation Les difficultés techniques qui ne sont pas encore totalement résolues comme l’ancrage des fauteuils, voire l’évolution de ces fauteuils (en gabarit et en poids) En l’absence d’un marché de véhicules d’occasion accessibles, ce renouvellement nécessite au minimum un doublement de la production annuelle d’autocars pour les 6 prochaines années : il s’immatricule 2 500 à 3 000 autocars neufs chaque année actuellement. l Une augmentation du nombre d’autocars en circulation de 15% L’aménagement PMR entraîne une diminution de la capacité des autocars comprise entre 6 et 10 places, généralement 8. Le maintien de la capacité en nombre de places suppose donc d’augmenter le parc d’autocars de près de 15%. UN NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE Le 2ème aspect économique à prendre en compte est celui du marché des véhicules : l’accessibilité est novatrice et il n’y a pas d’autocars d’occasion accessibles. Or, le modèle économique d’investissement et de prix de vente pour les transports scolaires reposait le plus souvent, notamment pour les entreprises les plus petites, sur l’acquisition de véhicules d’occasion. Le nouveau modèle économique à mettre en oeuvre induit une augmentation mécanique du prix des prestations, augmentation qui variera selon la politique antérieure de la collectivité. Les départements dont la stratégie antérieure aura été la moins dynamique en matière d’âge de parc vont devoir franchir une marche importante pour s’intégrer dans le paysage de demain. � Investissements à réaliser � Reconfiguration du modèle économique � Maintien de l’équilibre des contrats en cours Le renouvellement de 40 000 autocars… une opportunité pour la relance économique ! La mise en accessibilité de la totalité du parc affecté aux services réguliers (y compris « scolaires ») et à la demande suppose le renouvellement de 40 000 autocars entre novembre 2008 et février 2015 (dont 15 000 pour les services scolaires). l Pour faire simple, cela signifie également dire que les transporteurs devront au moins doubler leurs achats de véhicules chaque année pour les 7 ans qui viennent. Si nous pouvons espérer que le prix de ces équipements diminuera avec leur industrialisation et l’émergence de nouveaux fournisseurs, le surcoût total sera néanmoins de plusieurs dizaines de milliers d’euros par véhicule. Un coût d’équipement certes considérable, mais qui profitera à tous. En l’état actuel des réponses apportées par les constructeurs, le prix des autocars va se trouver significativement majoré au titre des aménagements exigés pour la mise en accessibilité : porte médiane double avec un podest amovible pour recevoir une PMR doté d’équipements de sécurité selon les normes en vigueur, élévateur pour fauteuil roulant dans l’aménagement central, mise en conformité visuelle et sonore… LE MAINTIEN DE L’EQUILIBRE DES CONTRATS EN COURS Bien que la durée des contrats soit courte, en général de 3 à 7 ans, les opérateurs acceptent d’amortir économiquement leurs autocars sur des durées longues, de l’ordre de 18 à 20 ans. Seule la certitude d’une réutilisation ultérieure du véhicule, ou d’une possibilité de revente à un prix significatif, pouvait rendre cette « anomalie » en usage acceptable et supportable par les opérateurs. Si l’acquisition aujourd’hui d’un autocar accessible L’ACCESSIBILITÉ DES AUTOCARS ET AUTOBUS, CONCRETEMENT ET EN QUELQUES MOTS La conception et les équipements des matériels concernés doivent permettre aux personnes en situation de handicap et à mobilité réduite : • la réalisation des opérations de montée ou de descente des véhicules et d’installation à bord • l’accès à tous les services offerts à l’intérieur du véhicule, sauf cas d’impossibilité technique avérée, qui donneront lieu à la mise en place de mesures de substitution • la possibilité de se repérer, de s’orienter et de bénéficier en toute circonstance de l’information nécessaire à l’accomplissement du voyage A cet effet, les obligations minimales d’accessibilité des véhicules portent sur : • un accès au véhicule facilité • la possibilité de passage pour un fauteuil roulant • l’obligation d’au moins un emplacement dédié aux personnes en fauteuil roulant et de sièges réservés, à proximité des accès • l’affichage et identification de ces emplacements et sièges réservés • des annonces sonores et visuelles Crédit photo : Jean-Charles Valienne - Photothèque Keolis UNE NÉCESSAIRE ADAPTATION DE L’ENVIRONNEMENT, MATÉRIEL ET HUMAIN devrait pouvoir s’amortir économiquement sur 15 à 20 ans, les calculs d’amortissement retenus pour les autocars acquis entre 1996 et 2008 se trouvent complètement remis en question, rompant l’équilibre économique des contrats en cours. Ces autocars auront en effet entre 7 et 19 ans en 2015, mais auront perdu toute possibilité de réutilisation ou de revente, ce qui remet totalement en question les règles de calcul d’amortissement utilisées lors de leur mise en service. La première étape à franchir est donc la renégociation de ces contrats, afin de rétablir l’équilibre économique pour les autocars dont la durée d’utilisation prévue lors de la remise de prix initiale est aujourd’hui réexaminée. A titre d’exemple, dans le cas d’un autocar acquis en 2001 devant être réformé en 2015, celui-ci perdra six années de vie. La quote-part d’amortissement économique aurait dû être majorée de 42,85% pendant ses 14 années de vie réelle pour que l’équilibre économique soit respecté. Le surcoût annuel pour rétablir l’équilibre économique des contrats en cours ressort ainsi en moyenne à 7,5 % du coût total, s’il était lissé sur 20 ans, ce qui ne sera jamais possible compte tenu de la durée des contrats. S’il devait être absorbé par exemple sur 6 ans, celui-ci serait de 25% par an du coût total actuel. Le magnifique défi sociétal de l’accessibilité ne pourra être relevé qu’avec des arbitrages financiers courageux. Gageons que l’ensemble des acteurs en ait bien pris la mesure ! L’arrêté du 3 mai 2007 prévoit que le matériel roulant acquis lors de la création ou de l’extension des services publics de transports réguliers - dont font partie les services dits « scolaires » - ou à la demande, mais aussi lors du renouvellement du parc utilisé pour ces services, devra être conforme aux nouvelles prescriptions techniques à compter du 13 novembre 2008 pour les autocars, quelle que soit leur capacité. ACCESSIBILITE, CEINTURES DE SECURITE, ETHYLOTESTS ANTI DEMARRAGE … L’INDISPENSABLE HARMONISATION DU CALENDRIER ! Qu’il s’agisse des équipements en ceintures de sécurité (une date butoir a été évoquée) ou de celui en éthylotests anti-démarrage (annoncé lors du comité interministériel de la sécurité routière du 13 mai 2008), en terme de calendrier, la bonne articulation avec les autres contraintes est absolument essentielle. Rendus obligatoires par la loi du 11 février 2005, les schémas directeurs départementaux imposent aux autorités organisatrices de transport public de fixer la programmation de la mise en accessibilité des services de transport sous 10 ans. Or nous constatons que les collectivités font majoritairement le choix de mettre entre parenthèses les transports scolaires. Cela ne fait que retarder davantage encore les investissements énormes à consentir, hypothéquant chaque jour un peu plus la capacité de notre Profession à répondre aux exigences de la loi et aux attentes des citoyens. Est-ce bien raisonnable ? A moins que la loi ne soit modifiée, les textes sont particulièrement clairs et nos donneurs d’ordre sont face à leurs responsabilités. L’inaction d’aujourd’hui pouvant conduire demain en justice ! La réglementation des marchés publics et des conventions de délégation de service public permet la passation d’avenants, sous réserve qu’il y ait accord entre les parties et qu’ils ne bouleversent pas l’économie générale du contrat, sauf cas d’imprévision. Les Professionnels sont aujourd’hui placés devant une véritable quadrature du cercle : s’ils achètent des autocars non accessibles, ceux-ci ne vaudront plus grand-chose en 2015, ce qui n’est pas supportable économiquement. S’ils acquièrent des autocars accessibles, comment peuvent-ils en supporter le surcoût alors que cela n’était pas prévu lors de la remise de prix des contrats en cours ? Les enjeux financiers colossaux de l’accessibilité imposent de remettre à plat le financement du transport interurbain, pour lequel une ressource spécifique semble plus que jamais nécessaire. Philippe Plantard AUTOCARS en BRETAGNE LA QUESTION DES SERVICES « SCOLAIRES » Cependant, une tolérance a été introduite par la circulaire ministérielle signée le 3 mai 2007 par le Ministre des Transports. Elle autorise le renouvellement des véhicules de transport scolaire par du matériel non accessible jusqu’à l’échéance de février 2015, sous réserve de l’équipement en ceintures de sécurité d’une part, et de l’existence préalable de services spécialisés pour les handicapés, d’autre part. février 2015, sauf à ce que la loi soit modifiée d’ici là puisqu’il n’est pas possible d’avoir un décret contraire à la loi ; et d’autre part par les cahiers des charges des consultations à venir qui exigeront probablement tous des véhicules équipés de ceintures. Lettre d’information de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs de Bretagne LA MISE EN ACCESSIBILITE DES SERVICES DE TRANSPORT… PROFITERA A TOUS ! Crédit photo : Jean-Charles Valienne - Photothèque Keolis � CE QUE DIT LE JURISTE La parole à François OILLIC, Avocat au barreau de Nantes EDITO DU PRESIDENT Quelle valeur juridique donner à la circulaire ministérielle qui introduit une tolérance spécifique pour le transport scolaire ? La valeur juridique de la lettre du 3 mai 2007 du ministre des Transports, de l’Equipement, du Tourisme et de la Mer aux préfets, pose problème. La tolérance qu’elle propose nous paraît devoir être écartée. Mais cette tolérance pose finalement davantage de problèmes qu’elle n’en résout ! Aux opérateurs comme aux collectivités. Cette tolérance conduit en pratique à l’impossibilité pour l’autocariste d’acquérir des véhicules non équipés de ceintures de sécurité pour renouveler des autocars affectés aux services scolaires (depuis le 13 novembre 2008). Les véhicules n’étant équipés de ceintures de sécurité que depuis octobre 1999, les autocars antérieurs à cette date ont ainsi perdu pratiquement toute valeur vénale, anéantissant pour plusieurs années le modèle économique basé sur l’acquisition d’autocars âgés de 10 à 12 ans pour l’exécution des transports scolaires. Les véhicules non équipés de ceintures ne conservent donc qu’une valeur d’usage, ellemême réduite, d’une part par l’échéance de Lettre n°3 - Mai 2009 L’accessibilité concerne toutes les personnes ayant des difficultés pour utiliser les transports publics (handicapés y compris intellectuels et sensoriels, personnes de petite taille, personnes transportant des bagages lourds, personnes âgées, femmes enceintes, personnes ayant un caddie, personnes avec enfants…) A supposer même que les agents de l’Etat concernés tolèrent des opérateurs économiques un renouvellement de leur parc au moyen d’autocars non accessibles, ces décisions seraient illégales : elles iraient en effet à l’encontre des textes qui leur sont supérieurs (loi, décret, arrêté) en la matière, et qu’elles devraient respecter. Nous ne pensons pas qu’en cas d’accident, le juge pénal puisse légalement faire application de cette tolérance. Les collectivités pourront-t-elles organiser des appels d’offres n’intégrant pas la mise en accessibilité des services de transports scolaires ? L’article 35 du Code des Marchés Publics impose à l’acheteur public de rejeter les offres inacceptables. Or, une offre est inacceptable si les conditions qui sont prévues pour son exécution méconnaissent la législation en vigueur. Aussi, une entreprise écartée pourra tout à fait contester l’attribution d’un marché à un concurrent dont l’offre méconnaîtrait notamment l’arrêté du 2 juillet 1982, relatif aux transports en commun de personnes, modifié notamment par l’arrêté du 3 mai 2007. Responsable de publication : Philippe Julhes FNTV Bretagne - 33, rue de la Frébardière - BP 67113 - 35571 Chantepie Cedex - Tel. 02 99 50 60 60 Liste des entreprises adhérentes disponible sur simple demande Contact : [email protected] - Site Internet national : www.fntv.fr Favoriser la mobilité des plus faibles et leur insertion dans la vie sociale est un véritable enjeu d’intérêt général et public. La définition européenne des personnes à mobilité réduite concerne de fait 1/3 de la population avant de concerner... l’ensemble des citoyens un jour ou l’autre. La prise en compte des personnes handicapées dans les transports publics est une nécessité pour une société moderne. Au-delà, elle concourt à leur intégration sociale et professionnelle. Le retard structurel de notre pays, à la fois dans les infrastructures et les mentalités, est malheureusement avéré. La loi du 11 février 2005 impose ainsi la mise en accessibilité des services de transport public dans un délai de 10 ans. Des adaptations mineures ou temporaires pourraient intervenir mais la date et l’objectif demeurent intangibles. Pour autant, cette décennie sera bien courte au regard des réalités techniques, économiques et juridiques qu’implique cette loi. L’absence d’étude d’impact et la situation dégradée des finances publiques contribuent parallèlement aux questionnements. 05/09 LE BILLET DU DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Puisse notre contribution permettre de mieux répondre aux attentes des autorités organisatrices, passagers et professionnels, pour œuvrer ensemble. Philippe Julhes Président Près de 12 millions de personnes subissent une ou plusieurs déficiences pouvant occasionner une gêne dans leurs activités quotidiennes : 3.4 millions de déficients intellectuels ou mentaux, 3 millions d’handicapés moteurs, 2.3 millions de personnes atteintes de troubles du métabolisme, 1.2 million de déficients auditifs, 0.8 million de déficients visuels, 0.2 million souffrant de troubles de la parole et 0.9 million d’autres déficiences. l 30% des déficiences motrices sont d’origine accidentelle l 800 000 adultes allocataires de l’allocation aux handicapés (AAH) l Plus de 500 000 personnes bénéficiaires d’une pension d’invalidité l 112 400 bénéficiaires de l’allocation compensatrice pour tierce personne l 135 000 enfants handicapés accueillis dans les établissements scolaires du milieu ordinaire l 110 000 enfants accueillis en établissements spécialisés l Environ 100 000 adultes handicapés accueillis en établissement médico-social et 110 000 en centre d’aide par le travail l 1 actif handicapé sur 3 est au chômage Par ailleurs, le nombre de personnes âgées va croître très fortement dans les décennies à venir. Les aménagements améliorant l’accessibilité profiteront à tous et les nouvelles obligations participeront à l’amélioration du confort des déplacements de la population dans son ensemble sur les réseaux de transport public. L’attractivité du transport collectif en sera renforcée, ce qui ne manquera pas d’avoir des effets positifs en matière de développement durable.