Au petit bonheur de la loterie Bambino… - Ville de Beaumont
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Au petit bonheur de la loterie Bambino… - Ville de Beaumont
1 A Bruno Au petit bonheur de la loterie Bambino… En cette année 1980, il y a trente trois années de cela, le Comité des Fêtes voyait accéder à sa présidence un jeune homme du nom de Jean-Marc Osternaud. Il commençait alors à valoriser la notoriété de notre commune. Cette historique structure associative bénéficiait de toute la dévouée compétence de son trésorier : Monsieur Bruno Moser. Un homme aux mille qualités très relationnelles et joliment appréciées. Lui, toujours très doux, compréhensif, cordial, dévoué et compétent savait à merveille défendre et promouvoir toute l’aura du Corso de Beaumont, pour le resplendissement de notre village s’en montrant reconnaissant. Bruno Moser aimait par-dessus tout la mauvaise amie qui était pour lui la cigarette. Et cet excès devait l’emporter. Il devait laisser un souvenir empreint de gratitude et de respect à l’égard de ce grand bénévole toujours ponctuel, lorsque la belle ouvrage le requerrait. C’était de ce temps pendant lequel l’ensemble de la fête foraine liée au corso de Pâques, devait trouver une place à la fois dans la rue du 11 novembre 1918 et sur la vaste place de la Gare. La configuration de ces deux lieux de 2 stationnement faisait place toujours renouvelée, d’une année à l’autre, aux forains réclamant tous d’être positionnés à la même place que l’année précédente. Et en particulier, la loterie Bambino. Ma famille et moi-même étions logés dans un appartement de fonction au proche groupe scolaire depuis appelé Groupe scolaire Pierre Mendès France. Un logement certes mal isolé mais qui avait l’avantage d’être central dans la commune et en milieu scolaire puisque les trois autres logements étaient aussi occupés par des instituteurs et des institutrices. Tant lorsque la fête foraine battait son plein dans les parages, le bruit assourdissant des sirènes, pétards et autres folles musiques de circonstance se révélait à la limite du supportable. Pendant que dans les communs de ces logements, il n’était pas rare de constater des bouteilles et autres détritus de la part des fêtards trouvant dans ces sous-sols du groupe scolaire un lieu de tranquillité, de boissons et aussi d’ébats amoureux. Parce que la loterie Bambino s’installait dans la semaine précédant la fête devant le bâtiment de l’ancienne Gare. Il s’agissait d’une simplette roulotte traditionnelle contenant tous les lots à gagner disposés sur des simples étagères…C’était une inqualifiable camelote très voyante et constituant un vague intérêt pour ceux sachant tenter leur chance à la loterie maison. La patronne de Bambino était en fait une sans domicile fixe. Elle devait très certainement continuer une exploitation familiale trouvant ses origines dans une ascendance gitane ou tsigane. Cette loterie se trouvait bien en vue dans l’axe de la fenêtre de la cuisine de notre logement. Parce que cette exploitation devait être quelque peu rentable mais représentant tout de même une petite économie minimale. Alors, pendant l’affluence publique intervenait juste après le défilé du corso, l’après-midi du jour de Pâques…Madame Bambino interpellait la foule en l’invitant instamment à tenter sa grande chance. Le gros lot de l’établissement constituait une magnifique poupée géante à la robe élargie d’une magnifique couleur rose. Le prix du billet était à deux francs. A la fin de la soirée, je devais constater que Catherine, l’allégorique belle poupée n’était pas gagnée au fil des années se passant ou bien se trouvait remplacée par la même. Aussi je me disais que vraisemblablement le ticket la concernant n’avait certes jamais été incorporé dans le récipient de la petit chance presque inexistante. Ainsi en allait la petite destinée de cette loterie de fête foraine. Elle était dans son créneau commercial la seule de la fête. Elément probant invitant à penser que les clients étaient tout de même nombreux : Les clients laissaient tomber au sol leurs tickets perdus. Ce dépôt constituait une belle épaisseur de billets de la même couleur jonchant le sol. Et puis dès la fête arrivant à son terme, Bambino prenait la direction de Chabeuil où la fête foraine était programmée le dimanche suivant. Cette loterie a disparu de nos jours. C’était à mon avis un métier de nature foraine procédant de la richesse attractive du corso de Beaumont-lès-Valence… Au petit bonheur de la loterie Bambino… Jean d’Orfeuille