Le test in-situ, pilier de toute
Transcription
Le test in-situ, pilier de toute
Reportage Vu chez Snees Solutions TEST DE CARTES Le test in-situ, pilier de toute ▼ Les sous-traitants en fabrication de cartes électroniques doivent s’adapter aux besoins formulés par les donneurs d’ordre. C’est ce qui a amené la Snees, une PME sarthoise, à proposer un service d’industrialisation et d’analyse de la testabilité des cartes produites, doublé d’un engagement sur résultat. Pour la société, le test in-situ est et reste de loin le meilleur moyen de réaliser des tests approfondis et sans risques… L es téléphones mobiles avec fonction internet, les assistants personnels (PDA), les PC, le GPS embarqué sur les voitures, les appareils photos numériques, les commandes électriques généralisées sur les voitures, les communications radio, les téléviseurs à haute définition et avec écrans plats, la télévision numérique terrestre et tant d’autres choses encore : l’électronique a depuis longtemps envahi notre vie quotidienne et elle ne cesse de nous surprendre. Et puis il y a le revers de la médaille : les journaux ne parlent que de délocalisations d’usines, avec leur cortège de plans sociaux et les dommages collatéraux qui en résultent pour les fournisseurs de composants et de biens d’équipements… Pour autant, et fort heureusement, il reste pas mal de production électronique en France ! La sous-traitance, elle aussi, est toujours L’essentiel là. Les difficultés que Snees est de plus en plus connaissent les très souvent amenée à tester gros sous-traitants les cartes qu’elle fabrique révèlent que la course à pour les donneurs d’ordre la taille n’est pas une Pour certaines applications condition de la survie. exigeantes, elle développe une véritable stratégie de Les “petits” arrivent à test, afin de garantir des tirer leur épingle du taux de défaillances très jeu. C’est le cas de Snees, faibles basée à Sablé-sur Sarthe Pour ses tests de câblage (près du Mans). Ses de cartes, elle s’appuie souarguments? « Réactivité, vent sur des testeurs inflexibilité, adaptation à la situ. demande du marché, proxi Elle utilise un peu de test optique mais uniquement mité,prix compétitifs et quapour contrôler le bon lité », résume Bernard déroulement du process Fallourd, directeur de de fabrication des cartes à la société. La réactivimontage en surface té? Une carte peut être La qualité du service est un mise en production à critère primordial pour le choix de son fournisseur en peine quelques jours testeurs (Aeroflex, ex IFR) après avoir reçu les plans de CAO. La flexi- 66 bilité? Snees produit des séries qui vont de quelques centaines de cartes à plusieurs dizaines de milliers, comportant de 10 à 2000 composants, traditionnels (traversants) ou CMS (Composants Montés en Surface). L’adaptation à la demande du marché? Celle-ci prend plusieurs formes.Tout d’abord, Snees a décidé d’être très ouvert, de ne pas prospecter un marché plutôt qu’un autre. Hier, le marché télécoms était important. Aujourd’hui, c’est surtout celui de l’automobile (54 % du chiffre d’affaires). Les marchés des biens d’équipements industriels (18 % du chiffre d’affaires) et de l’électronique professionnelle (23 %) sont à la hausse. L’adaptation à la demande, c’est aussi la capacité à gérer des plans de charge très évolutifs et très serrés. En effet, les donneurs d’ordre ont souvent une visibilité limitée à quelques mois. L’adaptation à la demande, c’est enfin le service Achats/Approvisionnements en composants, créé depuis environ 10 ans, qui a connu une forte évolution depuis l ‘année 2000. On sait que l’achat des composants électroniques n’est pas une sinécure, car il faut savoir anticiper les pénuries et gérer les fluctuations des prix. « Grâce à nos volumes de commande importants, nos clients peuvent bénéficier de tarifs attractifs. Quant aux fabricants de composants, nous sommes devenus un client important pour beaucoup d’entre eux et ils sont attentifs à nos attentes », poursuit M. Fallourd. Une garantie de qualité grâce au test Snees se définit avant tout comme un “assembleur” de cartes électroniques. Sa vocation, c’est avant tout de produire. La surveillance qualité est constante mais le test n’est pas encore systématique. « Certains de nos clients souhaitent en effet réaliser eux-mêmes les tests », indique Jean-Pierre Foucher, responsable technique. Mais pour les donneurs d’ordre, la tendance est tout de même à l’externalisation et de plus en plus, ils laissent à Snees le soin de tes- ter les cartes qu’elle leur fabrique. Ce test a bien sûr des limites et un coût. Tout d’abord, comme elle ne fait pas, en grande majorité,l’étude des cartes,Snees ne s’engage pas sur la validation du schéma électrique et n’est donc pas responsable par les dysfonctionnements dus à d’éventuelles erreurs de conception. Par contre, elle n’hésite pas à s’engager sur la qualité de ce qu’elle fabrique. Cela peut aller jusqu’à un engagement sur résultat. « Quand nos donneurs d’ordre recherchent des taux de rebuts de l’ordre du ppm (quelques cartes par millions), nous discutons avec eux sur les moyens à mettre en œuvre pour parvenir à ce résultat », explique M. Foucher. Dans ces cas exigeants, l’implication de Snees démarre dès l’étude de la carte. Les critères de conception permettent en effet de définir dans quelles conditions elle pourra être fabriquée et testée. Snees est donc amenée à travailler en étroite coopération avec les bureaux d’études des donneurs d’ordre. Elle est parfois impliquée dans l’industrialisation et pratique une analyse Amdec sur le procédé d’assemblage de la carte, de façon à mettre en évidence tous les modes de défaillances possibles générés tout au long du cycle de fabrication. Fort de son expérience et des informations de production accumulées, Snees peut prévoir a priori, pour une carte donnée, les types de défauts qui vont être générés,quels composants seront incriminés. Ceci permet ainsi de prévoir les rendements de fabrication, sur quels points il faudra être plus particulièrement vigilant au niveau des tests. Bien entendu, pour garantir des taux de rebuts très faibles (de l’ordre du ppm), le test doit avoir une couverture suffisante. A ce niveau, le choix de la stratégie de test est décisif. Ce qui importe aussi, c’est que le test ne fragilise pas la carte. C’est ainsi que si l’on se contente d’un test fonctionnel, le simple fait de mettre la carte sous tension risque de la fragiliser. « Un composant qui a été mis en courtcircuit, est fragilisé, et la carte également, explique M. Foucher. Autre exemple,si un composant manque MESURES 766 - JUIN 2004 Solutions stratégie de test Les lignes de montage CMS sont un peu la fierté de Snees.Elle en possède six,entièrement automatisées :même le transfert des cartes entre les machines se fait en automatique. sur une carte et que celle-ci est mise sous tension,les autres composants risquent d’être en surcharge et la carte s’en trouvera là aussi fragilisée. C’est la raison pour laquelle nous avons mis le test in-situ au cœur de notre stratégie de test. Il est capable de détecter un court-circuit ou un composant manquant sans avoir à mettre la carte sous tension, donc sans risquer de la fragiliser ». Certains industriels ont cru devoir faire l’impasse du test in-situ et passer directement au test fonctionnel, avec le risque de fragiliser la carte et observer qu’une fois installée, elle tombe en panne prématurément. Certains fabricants de matériels électroniques, pour avoir eu des taux de retour trop importants, ont perdu de nombreux clients… Des lignes très largement automatisées La fabrication des cartes est très largement automatisée. Snees possède notamment 6 lignes de montage en surface. S’y ajoutent 2 lignes de montage de composants conven- Reportage Vu chez Snees tionnels traversants (axial et radial), là aussi largement automatisées. Deux lignes d’insertion manuelle, réservées aux cartes équipées de composants traditionnels non insérés sur lignes automatiques (gros composants tels que transfos, connecteurs…), complètent l’ensemble. Les technologies les plus avancées se situent bien évidemment au niveau des lignes de Chaque ligne de montage de composants en surface est placée sous la responsabilité d’un seul opérateur,qui prend en charge les réglages initiaux,surveille le bon déroulement des opérations et alimente en composants les différents équipements.En cas de problème sur un des équipements de la ligne,il peut faire appel à un technicien spécialisé,formé sur cet équipement. montage en surface, qui offrent une capacité de 34 000 à 215 000 composants par heure. Il s’agit de capacités théoriques, sur une des lignes, Snees atteint tout de même des cadences de 117 000 composants réels à l’heure sur sa ligne la plus importante. Ces lignes sont totalement automatisées, y compris le convoyage des cartes entre les différents équipements (moins il y a de manipulations, moins il y a de risques de fragiliser les cartes). Chaque ligne est sous le contrôle d’un seul opérateur. « Cette approche Des études jusqu’au test Basée à Sablé-sur-Sarthe, Snees a été créée en 1980. Cette société de soustraitance spécialisée dans la fabrication de cartes électroniques a considérablement étendu ses moyens de production au fil des ans (elle investit en moyenne 150 K€ par an). Elle possède aujourd’hui 6 lignes automatisées de fabrication de montages de composants CMS (Composants Montés en Surface), d’une capacité de 600 000 CMS par heure, auxquelles s’ajoutent 2 lignes automatisées de montage de composants conventionnels auxquelles s’ajoutent deux lignes de montage MESURES 766 - JUIN 2004 manuel. La société maîtrise toutes les technologies de fabrication (elle est prête à passer au “sans plomb”, qui va être imposé par les directives européennes). En plus des cartes, elle réalise de l’assemblage mécanique et de l’intégration. Snees est certifié Iso 9001 (version 2000) et emploie 120 personnes pour un chiffre d’affaires de 7 M€ en 2003 (10 M€ espérés cette année). Cette année, 25 donneurs d’ordre lui ont passé des commandes (contre 20 en 2002). Elle est devenue un petit groupe dans lequel on trouve Saff Etim (conception et industrialisation de cartes, 4 personnes) et Elecsi (une entreprise de 43 personnes créée en octobre 2001, qui fabrique des petites et moyennes séries, pour des produits stabilisés). La gestion des ordres de fabrication et l’ordonnancement sont assurés par le logiciel de GPAO Octave. Celui-ci gère en moyenne 80 ordres de fabrication par semaine, d’une capacité de 100 à 10 000 pièces. Snees a récemment étoffé son service d’achats de composants. Elle en a acheté pour 2 M€ en 2003. 67 Reportage Vu chez Snees Solutions L’usine comporte plusieurs lignes de montage de cartes avec composants traversants classiques.Les composants les plus “exotiques”,les plus volumineux, sont montés à la main. nous distingue de ce que l’on peut voir ailleurs. Elle présente l’avantage de baisser les coûts mais elle permet aussi d’être plus efficace.L’opérateur,autonome,est très motivé », commente M. Foucher. L’opérateur bénéficie d’une solide formation en interne. Ce n’est pas un ingénieur de haut niveau. L’expérience a en effet montré que lorsqu’on leur confiait la responsabilité de la ligne, les techniciens ou ingénieurs étaient très impliqués au début mais que leur attention se relâchait rapidement. Les opérateurs de chaque ligne règlent les équipements, les approvisionnent en composants, font les dépannages de premier niveau. S’ils n’arrivent pas à se dépanner, ils font appel à un technicien spécialisé : Snees a spécialisé un ou plusieurs techniciens pour chaque équipement présent sur le site. Ces techniciens ont bénéficié d’une formation par le constructeur. S’il n’y a pas de test en ligne, il y a quand même des contrôles.Trois des lignes de montages de CMS (Composants Montés en Surface) sont équipées de machines de vision MVT situées en amont du four de refusion. Celles-ci permettent de contrôler le dépôt de la pâte à braser et vérifier la précision du placement des composants. « A l’origine, ces machines ont été installées lorsque nous avions décidé de fabriquer des cartes pour téléphones GSM,lesquelles comportent des composants BGA.Certaines parties des cartes pour ce type d’application sont par ailleurs équipées de capots de protection contre les interférences électromagnétiques.Que ce soit pour les composants BGA (dont les contacts sont en dessous du composant) ou pour les composants protégés par des capots,il n’y a pas d’accès physique aux broches du composant et il n’est donc pas possible de réaliser un test in-situ. Pour cette raison, il est important de minimiser les risques de défauts de fabrication et c’est pour cela que nous faisons appel à un contrôle par vision pour nous assurer que les composants sont bien placés », explique M. Foucher. L’optique ? Bon pour l’inspection, pas pour le test Le programme de contrôle des machines de vision est généré à partir des données CAO de la carte, de façon quasi-automatique (il y a tout de même quelques mises au point à effectuer). Les informations délivrées par les systèmes MVT sont soumises à un traitement statistique permettant de mettre en évidence une éventuelle dérive du process. Si c’est le cas, l’opérateur peut modifier les réglages des machines de report des composants sur la carte. Le but est évidemment d’éviter au maximum de “reprendre” les cartes pour corriger les défauts, une opération coûteuse. Faux départ pour la télémaintenance Le juste à temps, le zéro stock sont devenus des maîtres mots de l’industrie. C’est plus particulièrement vrai dans l’industrie électronique, et plus spécifiquement dans la sous-traitance. Autant dire que les arrêts de production doivent être limités au minimum, ce qui passe par un dépannage rapide en cas de panne. Avec l’arrivée d’Internet, certains constructeurs de machines ont mis en place des services permettant de réaliser du télédépannage à distance. Une telle solution pourrait séduire une entreprise comme Snees, qui possède beaucoup d’équipe- 68 ments sophistiqués et subit une lourde pression sur les délais. « Ce type de service a effectivement été proposé par les constructeurs de nos machines. Mais ils ont tous plus ou moins abandonné, car les industriels ne veulent pas courir le risque d’ouvrir leurs réseaux à l’extérieur, avec tous les risques que cela comporte en matière de sécurité », observe Jean-Pierre Foucher, responsable technique. Pour obtenir une disponibilité maximale de ses équipements, Snees a affecté des spécialistes sur chacun de ses équipements, formés par les constructeurs. Le test AOI (Automatic Optic Inspection) a fait l’objet de pas mal de publications et certains constructeurs le recommandent pour contrôler les courts-circuits, les circuits ouverts et la qualité des soudures, qui constituent les défauts de fabrication les plus répandus. M. Foucher reste très réservé : « L’AOI ne remplacera jamais le test électrique,seul habilité à garantir que les composants fonctionnent correctement.De plus, les testeurs optiques ont beaucoup de mal à contrôler la qualité des soudures. S’ils font un contrôle rapide, ils ne sont pas fiables.S’ils font un contrôle plus approfondi,ils sont souvent plus lents et génèrent pas mal de faux défauts. Ce phénomène de faux défauts est amplifié avec des brasures “sans plomb” ». Pour le montage en surface, certains industriels utilisent l’AOI pour contrôler les soudures après le four de refusion. Snees, compte tenu du niveau de maîtrise (hors sérigraphie et pose) atteint pour ce procédé, n’en voit pas la nécessité. Le contrôle des soudures pourrait se justifier davantage pour les cartes avec contacts traversants, avec soudure à la vague. Mais compte tenu que l’AOI présente des limitations et que de toute façon on ne pourra pas faire l’économie d’un test in-situ électrique, Snees a renoncé au test AOI. « Pour nous,l’AOI n’est pas un testeur au sens strict du terme, dans la mesure où il n’apporte aucune indication sur le bon fonctionnement d’une carte. Nous avons banni le terme “test optique” de notre vocabulaire. Nous préférons parler de “contrôle par vision”,son but étant de nous apporter des indications en continu,sur la qualité et précision de pose des petits composants (95 % de la population d’une carte) ainsi que sur la sérigraphie de pâte.Ces résultats sont utilisés pour actions rapides sur le process,afin d’en améliorer la capabilité », poursuit M. Foucher. Surtout du test in-situ, pour la première phase du test Dans la première phase la conformité d’assemblage de la carte est vérifiée (Ex :Test Insitu) alors que dans un second temps c’est le fonctionnement de celle ci, ou d’un ensemble, qui est vérifié. Pour cette seconde phase,de test fonctionnel,Snees utilise des testeurs fonctionnels étudiés et réalisés par Saff ETIM. Pour la première phase Snees pratique le test in-situ (quand la majorité des équipotentiels sont accessibles), technique qui consiste à vérifier que la carte ne comporte pas de courts-circuits et de circuits ouverts, puis à tester successivement les valeurs des composants analogiques et le comportement des composants numériques présents sur la carte. L’accès aux différents points de la carte se fait avec le traditionnel lit à clous. Celui-ci est systématiquement réalisé par des sous-traitants spécialisés. Par le passé, les industriels ont eu à déplorer les délais relativement longs MESURES 766 - JUIN 2004 Solutions Les équipements de test,série 42xx,sont situés dans un espace dédié au test alors que ceux de la famille 52xx sont en ligne.Snees s’appuie surtout sur des testeurs in-situ,tous de Aeroflex :les 52xx (in-situ sans ressources numériques),le 4220 (un in-situ multiplexé) et enfin un 4250 (un in-situ “pure pin”). nécessaires à la réalisation des lits à clous. Les temps ont beaucoup changé : « Les délais ont été raccourcis dans un rapport de deux à trois en quelques années.Aujourd’hui, pour un lit à clous pas trop complexe,ce délai peut descendre à deux semaines », observe M. Foucher. Par le passé, il est arrivé que les donneurs d’ordre mettent leurs propres moyens de test à la disposition de Snees. Cela arrive encore mais la société s’appuie de plus en plus sur ses propres ressources de test. Tous les testeurs sont des modèles d’Aeroflex.« Nous avions eu une première expérience concluante avec ce constructeur, du temps où il s’appelait encore Marconi.A partir du moment où il a toujours pu nous proposer un matériel qui répondait à notre besoin,avec un prix compétitif,nous lui avons renouvelé notre confiance lors de l’achat de nouvelles machines », explique M. Foucher. En faisant appel à un fournisseur unique, la société réalise des économies en termes de formation et bien sûr de maintenance. La qualité du service est également un paramètre important, peut-être le plus impor- tant. « Aeroflex a mis des moyens importants au niveau de l’assistance technique.Si nous avons un problème,nous n’attendons pas plus d’une heure avant qu’un spécialiste nous apporte une réponse.Autre avantage,ce constructeur a un service de conception et de développement de lits à clous et il peut nous dépanner en cas de besoin.C’est “un plus”indéniable ».Snees apprécie aussi qu’Aeroflex propose des “programmes de conversion” pour récupérer des programmes de test écrits pour des testeurs de la concurrence. Cela lui donne la possibilité de récupérer les programmes de test qu’ont écrits certains de ses clients pour des testeurs autres que ceux de Aeroflex. Mais les relations avec Aeroflex vont bien audelà d’une simple relation commerciale. Il s’agit d’une véritable relation de partenariat. Régulièrement, des clients potentiels d’Aeroflex sont amenés à visiter les installations de test de Snees.Dans l’affaire, cette dernière n’est pas tout à fait désintéressée. Un industriel qui cherche à s’équiper en moyens de test, c’est avant tout un fabricant de cartes et un Rien ne remplace un rapide coup d’œil pour mettre en évidence les grosses anomalies.Naturellement,ce contrôle ne mettra pas en évidence l’absence éventuelle d’un micro-composant CMS,surtout si la carte en comporte plusieurs centaines… Tout procédé de fabrication,aussi bien maîtrisé soit-il,peut nécessiter des retouches. MESURES 766 - JUIN 2004 Reportage Vu chez Snees donneur d’ordre en puissance… Snees dispose des trois grandes familles de testeurs in-situ. Il y a d’abord le modèle 5200 qui est un in-situ sans ressources numériques, que d’aucuns appellent MDA (Manufacturing Defect Analyser) parce qu’il est surtout destiné à contrôler les courts-circuits, les circuits ouverts et à vérifier la valeur des composants passifs. Une fois tous ces tests effectués, le testeur peut mettre la carte sous tension, sans risquer de la détériorer, et pratiquer un test fonctionnel. Snees utilise cette possibilité pour par exemple tester des cartes de décodeurs pour réception TV. Le testeur récupère les réponses du micro-contrôleur de la carte lorsque la carte reçoit les ordres d’une télécommande, et vérifie ainsi qu’elle fonctionne correctement. Le deuxième testeur Aeroflex est un modèle in-situ classique, multiplexé, le 4220. Le “petit dernier”, arrivé il y a moins d’un an, est le modèle 4250, un “pure pin” à 2 048 points de test (comme pour le 4220). Rappelons que pour accéder aux différents points de la carte, les testeurs ont un certain nombre de drivers/sensors qui envoient les stimulis de test (rôle des “drivers”) et récupèrent les réponses (rôle des “sensors”). Sur les testeurs à architecture multiplexée, pour un nombre de drivers/sensors donné, on peut avoir un nombre de points de test plus élevé. Par exemple, avec un multiplexage 4x1, chaque driver/sensor permet de contrôler successivement 4 points de la carte. Sur les testeurs à architecture “pure pin”, on trouve autant de drivers/sensors qu’il y a de points de test. « Un “pure pin”est un peu plus cher à l’achat qu’un modèle multiplexé. Mais ce surcoût initial est très vite rattrapé au niveau de l’exploitation », estime M. Foucher. Le principal apport se situe au niveau de la réalisation du lit à clous. Pour un testeur à architecture multiplexée, il faut savoir à l’avance comment on va tester la carte. Il faut pour cela commencer par décrire la carte dans le système, il faut lancer le générateur automatique de programme de test et ce n’est qu’à ce moment-là que l’on peut lancer la fabrication du lit à clous. Avec un testeur “pure pin”, ça va beaucoup plus vite : il suffit d’avoir la position physique des points de test sur la carte (donc d’avoir le plan CAO de la carte) pour développer le lit à clous. Il suffit d’ajouter un convertisseur et le testeur est opérationnel. Globalement, cette approche se révèle moins chère et plus facile à mettre en œuvre que dans le cas d’une architecture multiplexée. Jean-François Peyrucat 69