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1 CCE 1998/686 CCE 1998/686 CCR 11 CCR 11 CONSEIL CENTRAL DE L’ECONOMIE Rapport technique sur les marges maximales disponibles pour l’évolution du coût salarial septembre 1998 CCE 1998/686 CCR 11 2 TABLE DES MATIERES INTRODUCTION 5 PARTIE I : données techniques de la loi 1. Evolution du coût salarial 1.1 Coût salarial par travailleur 1.2 Coût salarial par équivalent temps plein 1.3 Coût salarial horaire 1.3.1 Source Eurostat 1.3.2 Source OCDE 1.4 Comparaison avec les prévisions des autres institutions 1.5 Données récentes concernant l’évolution salariale 1.5.1 Allemagne de l’Ouest 1.5.2 Pays-Bas 1.5.3 France 1.5.4 Belgique 7 7 8 9 10 11 12 14 14 15 15 16 2. Inflation : données récentes et perspectives 18 PARTIE II : DONNEES UTILES DANS LES PERSPECTIVE DES NEGOCIATIONS SALARIALES 1. Contexte macroéconomique général 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 Prévisions belges : croissance fléchissante en 1999-2000 Contexte international Risques liés aux perspectives actuelles concernant le contexte international et belge Rentabilité, productivité et investissements Résumé de la situation conjoncturelle depuis le début de l’année 2. Evolution sur le marché du travail 2.1 Dynamique sur le marché du travail selon le Bureau fédéral du Plan 2.2 L’emploi : comparaison internationale 2.3 Le chômage : comparaison internationale 21 21 22 25 26 27 29 29 30 33 CONCLUSION 35 BIBLIOGRAPHIE 37 ANNEXES 39 Annexe 1 : Prévisions de croissance ICN-BNB Annexe 2 : Temps de travail annuel moyen - Source Eurostat Annexe 3 : Temps de travail annuel moyen - Source OCDE Annexe 4 : Part de travail à temps partiel Annexe 5 : Analyse de l’évolution du travail à temps partiel Annexe 6 : Considérations méthodologiques relatives à la méthode d’extrapolation Annexe 7 : Evolution tendancielle de la productivité du travail dans le secteur des entreprises Annexe 8 : Notions utilisées Annexe 9 : Coefficients de pondération - septembre 1998 39 40 41 42 44 49 55 61 CCE 1998/686 CCR 11 3 LISTES DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES PARTIE I : DONNEES TECHNIQUES DE LA LOI 1. Evolution du coût salarial 7 Tableau I.1.1. Tableau I.1.2. Tableau I.1.3. Tableau I.1.4. Tableau I.1.5. Tableau I.1.6.. Tableau I.1.7. Tableau I.1.8. Tableau I.1.9. Tableau I.1.10 Emploi salarié dans les entreprises Masse salariale du secteur privé (en monnaies nationales) Coût salarial par travailleur dans le secteur privé (en monnaies nationales) Part du temps partiel dans l’emploi salarié Coût salarial par équivalent temps plein dans le secteur privé (en monnaies nationales) Durée annuelle moyenne du travail Coût salarial horaire (en monnaies nationales) Durée du travail annuelle moyenne Coût salarial horaire (en monnaies nationales) Coût salarial dans le secteur des entreprises 7 8 8 8 9 10 11 11 12 13 Graphique I.1.1. Graphique I.1.2. Graphique I.1.3. Graphique I.1.4. Graphique I.1.5. Graphique I.1.6. Evolution salariale conventionnelle en Allemagne occidentale Evolution salariale horaire conventionnelle, en ce compris les gratifications particulières Indice de salaires mensuels de base de tous les salariés Evolution des salaires conventionnels nominaux et réels Ventilation des salaires conventionnels des ouvriers Ventilation des salaires conventionnels des employés 14 15 16 16 17 17 2. Inflation : données récentes et perspectives Tableau I.2.1. Tableau I.2.2. Tableau I.2.3. Tableau I.2.4. Tableau I.2.5. Evolution des prix à la consommation Décomposition de l’indice des prix à la consommation Prix de vente par produit dans le secteur marchand Evolution de l’indice des prix à la consommation Evolution du déflateur de la consommation privée 18 18 19 19 20 20 PARTIE II : DONNEES UTILES DANS LA PERSPECTIVE DES NEGOCIATIONS SALARIALES 1. Contexte macroéconomique général Tableau II.1.1. Tableau II.1.2. Tableau II.1.3. Tableau II.1.4. Perspectives de croissance en Belgique Perspectives de croissance en Allemagne Perspectives de croissance en France Perspectives de croissance aux Pays-Bas 22 22 23 23 23 CCE 1998/686 CCR 11 4 Graphique II.1.1. Graphique II.1.2. Graphique II.1.3. Graphique II.1.4. Graphique II.1.5. Graphique II.1.6. Part salariale corrigée dans la valeur ajoutée des entreprises Part des investissements dans la valeur ajoutée des entreprises Croissance trimestrielle du BIP Courbe synthétique générale de l’ensemble de l’économie Prévisions de la demande au cours des trois mois suivants Prévisions d’emploi au cours des trois mois suivants 2. Evolution sur les marchés du travail 26 27 27 28 28 29 Tableau II.2.1. Tableau II.2.2. Tableau II.2.3. Tableau II.2.4. Tableau II.2.5. Tableau II.2.6. Tableau II.2.7. Tableau II.2.8. Graphique II.2.1. Graphique II.2.2. Graphique II.2.3. Graphique II.2.4. Situation sur le marché du travail Taux d’activité Taux d’emploi Emploi total dans les entreprises (en personnes occupées) Part des travailleurs à temps partiel dans l’ensemble de l’économie Emploi total dans les entreprises (en équivalents temps plein) Emploi total dans les entreprises (en heures prestées) Ventilation de l’emploi belge Evolution du nombre d’heures de travail intérimaire Nombre d’offres d’emploi ouvertes et reçues Entraves dues au manque de personnel qualifié Taux de chômage standardisé 29 30 30 30 30 31 31 32 32 32 33 33 Tableau II.2.9 Tableau II.2.10. Taux de chômage Taux d’inactivité 34 34 ANNEXES 39 CCE 1998/686 CCR 11 5 Introduction E n vertu de l’article 5 de la loi du 26 juillet 1996 relative à la promotion de l’emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité, le Conseil central de l’économie est tenu d’émettre chaque année un rapport technique concernant les marges maximales disponibles pour l’évolution du coût salarial. Le calcul des marges disponibles doit, selon le prescrit du même article de loi, se baser sur l’évolution des deux dernières années, en l’occurrence 1997-1998, ainsi que sur l’évolution du coût salarial attendue en 1999 et 2000 dans les Etats membres de référence (Allemagne, France et Pays-Bas). Sur la base de ce rapport technique, les partenaires sociaux – ou, à défaut d’accord, le gouvernement – fixent, durant les années au cours desquelles se déroulent les négociations concernant les accords interprofessionnels (bisannuels), la marge maximale pour l’évolution du coût salarial. Pendant les autres années, ils décident de la nécessité d’appliquer ou non le mécanisme de correction. Cette année, à la veille des négociations interprofessionnelles pour 1999-2000, le rapport technique du CCE s’est concentré sur la présentation des données permettant de déterminer la marge maximale disponible pour l’évolution du coût salarial. En outre, les partenaires sociaux doivent déterminer si en vertu de l’art. 6 § 2 « la marge peut être réduite à concurrence des écarts salariaux qui auraient résulté d’une hausse salariale supérieure à l’évolution du coût salarial dans les Etats membres de référence au cours des deux années précédentes ». Quoiqu’il en soit, au moins les indexations et augmentations barémiques sont garanties. Le présent rapport trace, outre l’évolution du coût salarial, le profil de l’évolution de l’inflation. Etant donné que la liaison des salaires à l’indice santé est garantie en vertu de la loi, ces données sont importantes lorsqu’il s’agit de déterminer si un dépassement éventuel de l’évolution belge du coût salarial au regard de l’évolution dans les pays de référence est dû à des augmentations salariales réelles ou à l’indexation salariale. Comme ces estimations en matière de salaires et d’inflation s’insèrent dans un canevas économique déterminé, le contexte macro-économique est présenté. En effet, les équations de salaires du modèle de l’OCDE dépendent de différentes variables économiques comme : l’évolution du déflateur du PIB et de celui de la consommation privée, la productivité du travail, le taux de chômage, etc. Il faut noter que plusieurs de ces variables sont elles-mêmes dépendantes du profil de la croissance prévue et de la croissance potentielle. CCE 1998/686 CCR 11 6 De plus, ce contexte macro-économique permet de faire l’articulation avec l’autre volet de la loi du 26 juillet 1996, la promotion de l’emploi. Ici, les données présentées permettent de se faire une idée des défis en matière d’emploi auxquels la Belgique sera confrontée dans les années à venir. Dans le même temps, les résultats de l’économie belge en matière de dynamique d’emploi est envisagée au travers d’une comparaison des performances de la Belgique par rapport à la moyenne des trois Etats de référence. La comparaison porte notamment sur l’évolution du taux d’emploi, de l’emploi dans le secteur privé (personnes - équivalents temps plein – heures prestées), du taux de chômage et du taux d’inactivité. Le secrétariat tient à remercier de leur collaboratin à ce rapport Monsieur Slaats (délégation permanente de l’OCDE), Monsieur Lesnicki (Eurostat), Messieurs Masure et Hertveldt (Bureau fédéral du plan),Monsieur Colens (Institut national de statistique), Messieurs Dresse, Vanhaelen, De Mulder et Mesdames Mulkay et Dillens (Banque nationale de Belgique), Messieurs Bevers et Simon (Ministère fédéral de l’emploi et du travail), Madame Gormon (INSEE), Monsieur Bach (IAB), Monsieur Lapré (CBS) ainsi que Messieurs les professeurs Jacquemin (FUNDP) et Verbeek (KUL), et tout particulièrement Monsieur le professeur Bauwens (UCL, CORE) pour le calcul des prévisions relatives aux séries statistiques. CCE 1998/686 CCR 11 7 Partie I : Données techniques de la loi 1. Evolution du coût salarial Conformément à l’article 2 de la loi du 26 juillet 1996 de promotion de l’emploi et de sauvegarde préventive de la compétitivité, le secrétariat calcule l’évolution du coût salarial tant par équivalent temps plein que par heure. Ces deux mesures de la compétitivité sont déduites des données publiées par l’OCDE concernant l’évolution du coût salarial par personne employée dans le secteur des entreprises1. Les corrections auxquelles il est procédé afin d’obtenir le coût salarial par équivalent temps plein se basent sur des séries relatives au travail à temps partiel publiées par Eurostat. Considérant qu’il existe deux sources distinctes fournissant la durée du travail annuelle (effective)2, le secrétariat calcule l’évolution du coût salarial horaire selon ces deux sources. Nous signalerons en un premier point les révisions des perspectives et prévisions de l’OCDE concernant les déterminants du coût salarial par personne, à savoir l’emploi salarié et la masse salariale. Nous présenterons ensuite les résultats des calculs sur la base desquels les partenaires sociaux devront définir la nouvelle marge disponible maximale interprofessionnelle pour 1999-2000 et préciser s’il est nécessaire comme le prévoit l’article 6, alinéa 2, de réduire la marge si l’évolution du coût salarial en Belgique a dépassé, durant les deux années écoulées, l’évolution du coût salarial dans les trois pays partenaires. Si nécessaire, nous expliciterons brièvement les modifications méthodologiques. 1 2 3 1.1. Coût salarial par travailleur L’OCDE a revu fortement à la baisse ses prévisions concernant l’évolution de l’emploi dans les entreprises en Allemagne (- 1,3 % contre - 0,5 %3) au cours de la période 1997-1998. S’agissant des Pays-Bas et de la France, les perspectives ont été légèrement relevées. L’emploi salarié en Belgique s’accroîtrait moins rapidement en 1997 (+ 0,4 % contre+0,8%) par Tableau I.1.1. Emploi salarié dans les entreprises variations en pourcentage par rapport à la période précédente A llem a gn e P ays-B as (1 ) F ra nc e M oyenne 3 B elgiq u e 1995 1996 1997 1998 1999 2000 -0 ,1 -1 ,4 -1 ,4 0 ,1 0 ,9 0 ,9 2 ,2 2 ,7 2 ,6 2 ,7 2 ,6 2 ,4 1 ,5 0 ,1 0 ,8 2 ,0 2 ,2 1 ,8 0 ,6 -0 ,5 -0 ,3 1 ,0 1 ,5 1 ,4 1 ,0 0 ,4 0 ,4 1 ,3 n .d . n .d . (1) Les chiffres de l’OCDE concernant les Pays-Bas se basent sur les équivalents temps plein. Le secrétariat a refait les calculs pour obtenir des chiffres par personne. Source : OCDE, scénario à moyen terme, juin 1998 comparaison aux prévisions de l’an passé mais l’évolution s’affermirait quelque peu en 1998 (+1,3 % contre + 1 %). L’OCDE escompte par ailleurs que la période 1999-2000 verra un accroissement de 2,9 % de l’emploi salarié dans les entreprises chez nos trois principaux partenaires commerciaux. Plus précisément au tableau 12 de l’annexe des Perspectives économiques de l’OCDE (OCDE, 1998, p. 266). S’agissant des Pays-Bas toutefois, l’évolution du coût salarial par travailleur dans les entreprises présente en fait déjà l’évolution du coût salarial par équivalent temps plein. Le secrétariat a, sur la base des données des comptes du travail provenant du Centraal Bureau voor de Statistiek, refait les calculs afin d’obtenir l’évolution du coût salarial par personne (CBS, 1998). Etant donné l’importance de ces séries statistiques pour l’établissement de la marge salariale horaire, le secrétariat a analysé plus précisément, dans un document de travail, le mode de calcul de ces statistiques. Pour de plus amples informations, prière de se reporter à la note du secrétariat du CCE (1998), Discussion des séries statistiques relatives au temps de travail. Pour toute comparaison, nous renvoyons aux tableaux dont les intitulés sont les mêmes dans le Rapport technique de septembre 1997 (CCE, 1997) CCE 1998/686 CCR 11 8 Tableau I.1.2. Masse salariale du secteur privé (en monnaies nationales) Variations en pourcentage par rapport à la période précédente A llem agne P ays-B as France M o yen n e 3 B elgiq ue 1995 1996 1997 1998 1999 2000 3 ,4 1 ,0 0 ,8 1 ,9 2 ,8 4,0 3 ,4 4 ,4 5 ,0 5 ,0 5 ,9 5,7 4 ,0 2 ,8 4 ,1 4 ,3 4 ,6 4,3 3 ,6 2 ,0 2 ,4 3 ,1 3 ,8 4 ,3 3 ,3 1 ,5 3 ,1 3 ,9 n.d . n.d . Source : OCDE, scénario à moyen terme, juin 1998 L’évolution de la masse salariale en Allemagne a été plus fortement revue à la baisse, s’agissant de la période 1997-1998, que l’emploi salarié, ce qui provoque une diminution assez importante du coût salarial par personne. C’est l’inverse qui prévaut en France. La révision à la hausse de la croissance de la masse salariale est plus ample que celle de la croissance de l’emploi salarié. Ces révisions de l’OCDE entraînent, par rapport aux prévisions établies l’an passé, un léger relèvement de l’évolution moyenne4 du coût salarial par personne dans les trois pays partenaires en 1997 (2,6 % contre 2,4 %) et Tableau I.1.3. Coût salarial par travailleur dans le secteur privé (en monnaies nationales) Variations en pourcentage par rapport à la période précédente A llem a gne P a ys-B as F rance M o y en n e 3 B e lgiq ue 1995 1996 1997 1998 1999 2000 3 ,6 2 ,4 2 ,2 1 ,8 1 ,9 3 ,1 1 ,2 1 ,7 2 ,4 2 ,3 3 ,1 3 ,3 2 ,5 2 ,8 3 ,3 2 ,3 2 ,4 2 ,4 3 ,0 2 ,5 2 ,6 2 ,0 2 ,2 2 ,9 2 ,3 1 ,0 2 ,7 2 ,5 n.d . n.d . Source : OCDE, scénario à moyen terme, juin 1998; calculs du secrétariat un certain fléchissement en 1998 (2 % contre 2,4 %). En Belgique, le coût salarial par personne comparé aux prévisions établies l’an passé s’accroîtrait légèrement plus rapidement en 1997 (2,7 % contre 2,5 %) mais quelque peu moins vite en 1998 (2,5 % contre 2,6 %). Selon l’OCDE, la faible augmentation du coût salarial par personne en Allemagne se poursuivra également en 1999. S’agissant de la France, l’OCDE fait l’hypothèse d’un gel nominal des salaires de ¼ des travailleurs à temps plein dans les entreprises qui, dans le cadre de la nouvelle loi, accordent d’ici fin 1999 une réduction de 10 % du temps de travail (OCDE, 1998, p. 64). Ceci implique un ralentissement de l’évolution du coût salarial par personne. Le coût salarial par personne devrait augmenter de 5,1 % dans les pays voisins au cours de l’ensemble de la période 1999-2000. 1.2. Coût salarial par équivalent temps plein Etant donné l’écart en termes de niveau et d’évolution de la part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi salarié, le coût salarial par personne n’est pas l’étalon le plus indiqué pour mesurer l’influence du coût salarial sur la compétitivité. C’est pourquoi le nombre de travailleurs employés dans les entreprises est converti en équivalents temps plein5. On obtient le nombre d’équivalents temps plein en augmentant le nombre de travailleurs à temps plein du nombre de travailleurs à temps partiel, ce dernier chiffre étant multiplié par un coefficient de pondération6. Cette année, nous disposons pour ce qui est des quatre pays de la part observée des salariés à temps partiel dans l’emploi salarié total jusque l’année 1997 incluse7. Les chiffres afférents à 1998 et au-delà sont des prévisions du secrétariat8. En général, force est de constater que l’évolution de la part du travail à temps partiel en Allemagne et en France Tableau I.1.4. Part du temps partiel dans l’emploi salarié Duitsland Allemagne Pays-Bas Nederland France Frankrijk Moyenne Gemid. 3 3 Belgique België 1995 16,4 37,4 16,2 18,2 15,4 1996 16,7 38,5 16,7 18,7 15,9 1997 17,6 38,4 17,6 19,6 16,8 1998 18,5 39,5 18,2 20,4 17,3 1999 19,4 40,2 18,8 21,2 17,9 2000 20,4 40,8 19,5 22,0 18,5 Source : Eurostat (1998), Enquêtes sur les forces de travail - Résultats 1997 4 5 6 7 8 Il s’agit dans tous les cas de la moyenne pondérée des trois principaux partenaires commerciaux : l’Allemagne, les Pays-Bas et la France. Les poids correspondent à la part relative de chacun des Etats membres de référence dans le total des PIB aux prix des marchés exprimés en prix courants (voir également annexe 9). La part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi salarié est utilisée en vue de la conversion du nombre de personnes en équivalents temps plein. Etant donné qu’il est impossible sur la base de l’enquête sur la population active de distinguer l’emploi public (selon la définition de l’OCDE) de l’emploi salarié total, la part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi salarié total est utilisée comme approximation de la part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi salarié dans les entreprises. Pour une analyse de l’effet des diverses définitions possibles d’un travailleur à temps partiel (< 30 h, < 35 h prestées par semaine) sur la part des travailleurs à temps partiel, voir Van Bastelaer, Lemaître et Marianna (1998). Ces différences de définition n’influencent nullement les calculs du Rapport technique étant donné que les travailleurs à temps partiel sont pondérés en fonction de leur temps de travail relatif. Le coefficient de pondération des travailleurs à temps partiel est lui aussi légèrement modifié par rapport aux prévisions de l’an passé. Contrairement à l’an passé, aucune extrapolation des séries séparées n’a été exécutée en ce qui concerne le temps de travail annuel respectivement des travailleurs à temps plein et des travailleurs à temps partiel. Cette année, le rapport entre le temps de travail effectif des travailleurs à temps partiel et celui des travailleurs à temps plein a été immédiatement extrapolé. Ceci signifie que par comparaison à l’an passé, nous disposons de deux données observées en plus s’agissant de l’Allemagne et d’une donnée en plus concernant les autres pays. Pour plus d’informations concernant les prévisions relatives à la part des travailleurs à temps partiel, nous faisons référence à l’annexe 4. CCE 1998/686 CCR 11 9 a été fortement sous-estimée l’an passé par le secrétariat (voir graphiques en annexe). En France, le nombre de travailleurs à temps partiel s’accroît de 6 % l’an en moyenne depuis l’introduction, en 1992, de la réduction des cotisations sociales patronales lors de l’engagement d’un travailleur à temps partiel. Le nombre des travailleurs à temps plein décroît, à l’exception des années 1995 et 1996. En 1997, c’est surtout dans les secteurs des services que le nombre d’emplois à temps plein diminue. En Allemagne également, la forte augmentation de la part des travailleurs à temps partiel semble être la conséquence de la baisse du nombre d’emplois à temps plein. Sous l’influence notamment d’un certain nombre de mesures prises par les pouvoirs publics, le nombre de travailleurs à temps partiel continue à s’accroître fortement. En revanche, aux Pays-Bas, la part en 1997 des travailleurs à temps partiel a été surestimée par le secrétariat étant donné que la progression tendancielle de 1,1 point de pour-cent a été interrompue brusquement. Après quelques années de stabilisation ou de léger recul, le nombre de travailleurs à temps plein se redresse spectaculairement, et ce tant dans l’industrie que dans les secteurs des services. La part des travailleurs à temps partiel se stabilise ainsi à 38 % de l’emploi salarié. En Belgique, la part des travailleurs à temps partiel se développe quelque peu plus rapidement qu’il n’avait été prévu l’an passé. Les annexes 5 et 6 fournissent des informations plus détaillées sur l’évolution récente et les estimations de l’emploi à temps partiel. Ces évolutions ont eu pour conséquence une évolution plus rapide que prévue de 0,2 point de pour-cent du coût salarial par équivalent temps plein dans les trois pays partenaires au cours de la période 1997-98, et ce alors que l’évolution du coût salarial par personne était revue à la baisse de 0,2 point de pour-cent. En Belgique également, le coût salarial par équivalent temps plein croît plus fortement de 0,2 point de pour-cent par comparaison aux perspectives de l’an passé tandis que le relèvement de l’évolution du coût salarial par personne est de 0,1 point de pour-cent. Tableau I.1.5. Coût salarial par équivalent temps plein dans le secteur privé (en monnaies nationales) Variations en pourcentage par rapport à la période précédente A lle m a g n e P ay s-B a s F ra n c e M o y en n e 3 B e lg iq u e 1995 1996 1997 1998 1999 2000 4 ,1 2 ,9 3 ,0 2 ,1 2 ,5 3 ,8 1 ,6 2 ,1 2 ,5 2 ,7 3 ,6 3 ,7 2 ,8 3 ,0 3 ,7 2 ,5 2 ,6 2 ,7 3 ,4 2 ,8 3 ,2 2 ,3 2 ,7 3 ,4 2 ,6 1 ,3 3 ,0 2 ,7 n .d . n .d . Source : OCDE, Eurostat, calculs du secrétariat Sur la base des nouvelles perspectives et prévisions de l’OCDE concernant l’évolution du coût salarial par personne, du pourcentage observé de travail à temps partiel en 1997 ainsi que de la nouvelle estimation pour 1998 effectuée par le secrétariat, ce dernier prévoit une augmentation d’environ 5,8 % du coût salarial par équivalent temps plein en Belgique durant la période 19971998. Dans les trois pays voisins, le coût salarial par équivalent temps plein augmenterait de 5,6 % durant la même période. Durant la période 1999-2000, le coût salarial par équivalent temps plein devrait croître de 6,1 % en moyenne dans les trois pays partenaires. 1.3. Coût salarial horaire La deuxième correction appliquée aux statistiques concernant l’évolution du coût salarial par personne est liée à l’évolution de la durée du travail. En effet, si le temps de travail (annuel) moyen diminue par exemple plus rapidement dans un pays que dans un autre, l’augmentation du coût salarial horaire sera plus forte dans le premier pays en cas de progression identique du coût salarial par personne. La durée du travail annuelle moyenne des travailleurs est déterminée pas différents facteurs : la part de travailleurs à temps partiel parmi les salariés, la durée du travail effective des travailleurs à temps plein et des travailleurs à temps partiel, la dispersion sectorielle des travailleurs, des caractéristiques socio-démographiques ... CCE 1998/686 CCR 11 10 Ainsi qu’il avait déjà été constaté l’an passé, il existe, s’agissant des trois pays partenaires, deux sources statistiques concernant la durée du travail effective. La première statistique est issue des données des comptes nationaux et est publiée annuellement par l’OCDE dans l’annexe statistique des Perspectives de l’emploi (OCDE, 1998a, p. 2259). La seconde statistique est le résultat des calculs d’Eurostat sur la base de l’enquête sur les forces du travail organisée auprès des ménages. Le secrétariat a, comme l’an passé, calculé l’évolution du coût salarial horaire d’après ces deux séries statistiques. Toutefois, en ce qui concerne la Belgique, seule la série statistique d’Eurostat est disponible. Au terme d’une analyse approfondie de la structure de chacune de ces deux séries statistiques concernant la durée du travail annuelle effective, il a été constaté que le recours à ces séries statistiques conduit à un certain nombre d’effets indésirés sur l’évolution du coût salarial horaire. Afin d’assurer la comparabilité internationale des statistiques et d’obtenir des chiffres plus significatifs quant à l’évolution du coût salarial horaire ainsi que dans le but de rendre plus fiables les projections établies sur la base du modèle économétrique, on est parti de l’hypothèse que le nombre de jours ouvrables habituels10 et le nombre de jours fériés par an sont constants11. Un grand nombre de travailleurs ne sont en effet pas payés par heure et l’effet sur la masse salariale est donc très limité. En tenir compte a pour seul effet de dégager des taux de croissance du coût salarial horaire difficiles à comparer au plan international et erratiques. 1.3.1. Source Eurostat Etant donné qu’Eurostat n’a pas encore actualisé les chiffres concernant la durée du travail annuelle, le dernier chiffre observé calculé par Eurostat date de 1994. Eurostat dispose cependant de données plus récentes concernant la durée du travail hebdomadaire. Il ressort de l’analyse des séries consacrées à la durée du travail hebdomadaire normale et à la durée du travail annuelle que l’évolution de la durée du travail annuelle moyenne des travailleurs s’écarte peu de celle de la durée du travail 9 10 11 12 13 hebdomadaire normale. De ce fait, les séries statistiques concernant la durée du travail annuelle peuvent être prolongées grâce au taux de croissance du temps de travail hebdomadaire normal12. Ce dernier chiffre «observé» est disponible jusque l’année 1997 incluse pour tous les pays. Pour les mêmes raisons que celles qui sont exposées cidessus et contrairement à ce qui s’est fait l’an passé, les séries Eurostat originales ont été corrigées des variations provoquées par les effets de calendrier et prolongées sur la base de la durée du travail hebdomadaire normale des salariés. Les séries ont ensuite été extrapolées sur la base du modèle économétrique le plus adapté à chacune des séries13. Ces modifications ont pour effet d’annuler l’accroissement de 0,5 % de la durée du travail moyenne en 1996 qui résultait essentiellement de l’effet d’année Tableau I.1.6. Durée annuelle moyenne du travail Variations en pourcentage par rapport à la période précédente Allemagne Pays-Bas France M oyenne Belgique 1995 -0,6 -0,2 -0,3 -0,5 0,3 1996 0,3 -0,3 -0,3 0,0 -0,5 1997 -0,5 -0,1 -0,6 -0,5 -0,2 1998 -0,9 -0,8 0,1 -0,6 -0,3 1999 -0,5 -0,5 -0,1 -0,4 n.d. 2000 -0,5 -0,5 -0,2 -0,4 n.d. Source : Eurostat, calculs du secrétariat bissextile. La situation inverse se présente en 1997. La baisse du temps de travail est moins importante qu’on ne l’avait annoncé l’an passé. Le temps de travail moyen a diminué légèrement plus rapidement dans les trois pays partenaires en 1997 qu’en Belgique (-0,5 % contre -0,2%). Les prévisions relatives à la moyenne des trois indiquent qu’en 1998 également, le temps de travail y diminuera plus rapidement qu’en Belgique (-0,6 % contre -0,3 %). Nous prévoyons en ce qui concerne la période des nouvelles négociations interprofessionnelles 1999-2000, que la durée du travail diminuera dans les trois pays voisins de 0,4 % en moyenne par an. Nous faisons remarquer que les données du tableau F publiées par l’OCDE (OCDE, 1998 a, p. 225) comprennent une erreur s’agissant de la France. Après avoir pris contact avec l’OCDE, nous avons appris que les données telles qu’elles sont publiées par l’INSEE sont correctes. La durée du travail annuelle des travailleurs en 1996 et 1997 est respectivement de 1529 et de 1519 heures au lieu de 1547 et 1539 heures (INSEE, 1998, p. 53). Pour ce qui est des Pays-Bas, les chiffres les plus récents n’étaient pas encore disponibles à l’OCDE mais le secrétariat a pu entretemps compléter ces données grâce aux chiffres des comptes du travail CBS, 1998. Ce n’est que dans le cas de l’Allemagne de l’Ouest que les données utilisées par le secrétariat concordent complètement avec les données publiées par l’OCDE. Ceci en vue d’éliminer les effets de calendrier tels que l’effet d’année bissextile et les variations du nombre de samedis et de dimanches compris dans l’année. Cette méthodologie est également à la base de la constitution des comptes du travail par le CBS (CBS, 1996, p. 216 ) Il va de soi qu’il sera tenu compte, le cas échéant, de l’octroi d’un nouveau jour férié. Dans le cadre de nos calculs, il s’agit cependant d’éliminer la variation du nombre de jours fériés provoquée par le fait que ces jours fériés coïncident avec un week-end. Pour toute information supplémentaire concernant les séries, prière de s’en référer à la note du secrétariat du CCE (1998), Discussion des séries statistiques relatives au temps de travail. Voir annexe 6 pour plus d’informations. CCE 1998/686 CCR 11 11 Considérant les nouvelles perspectives de l’OCDE concernant l’évolution du coût salarial par personne, les données observées relatives à la durée du travail annuelle Tableau I.1.7. Coût salarial horaire (en monnaies nationales) Variations en pourcentage par rapport à la période précédente Allemagne Pays-Bas France Moyenne 3 Belgique 1995 1996 1997 1998 1999 2000 4,2 2,1 2,7 2,8 2,4 3,7 1,4 2,0 2,5 3,1 3,6 3,7 2,8 3,1 3,9 2,2 2,5 2,6 3,5 2,4 3,1 2,6 2,5 3,3 2,0 1,5 2,9 2,8 n.d. n.d. Source : OCDE, Eurostat, calculs du secrétariat jusqu’en 1997 inclus et les prévisions du secrétariat ayant trait aux années suivantes, nous pouvons dire que le coût salarial horaire connaîtra dans les trois pays voisins, en 1997 et 1998, des progressions respectives de 3,1 % et de 2,6 %, ce qui représente une révision à la baisse de 0,2 point de pour-cent tant en 1997 qu’en 1998. Nous escomptons en Belgique une hausse du coût salarial horaire de 2,9 % en 1997 et de 2,8 % en 1998. L’accroissement cumulé durant la période 1997-1998 s’élève donc tant en Belgique que dans les trois pays voisins à 5,8 %. nationaux. Les méthodologies de calcul ne sont nullement harmonisées au plan international14. Tout comme les séries d’Eurostat, ces séries ont été corrigées des effets de calendrier non significatifs (effet d’année bissextile, variation du nombre de jours fériés, de samedis et de dimanches). Ces séries corrigées ont ensuite également été extrapolées à partir du meilleur modèle d’extrapolation selon chacune des séries. En raison de l’élimination de l’effet d’année bissextile, la durée du travail dans les trois pays voisins diminue en 1996 non pas de 0,1 % mais bien de 0,4 %. Alors que l’on prévoyait l’an passé une baisse en 1997 de 1 % en moyenne de la durée annuelle du travail - certes partiellement provoquée par l’effet d’année bissextile -, il apparaît que la durée de travail moyenne des trois pays partenaires se soit stabilisée. Cette stabilisation est Tabel I.1.8. Durée du travail annuelle moyenne Variations en pourcentage par rapport à la période précédente A lle m a gn e P a ys-B as F ra n c e M oyenne 3 B e lg iq u e 1995 1996 1997 1998 1999 2000 -0 ,7 -0 ,5 0 ,2 -0 ,9 -0 ,9 -0 ,8 -0 ,3 -0 ,7 -0 ,7 -0 ,6 -0 ,6 -0 ,6 0 ,2 -0 ,1 -0 ,2 -0 ,2 -0 ,1 -0 ,1 -0 ,3 -0 ,4 0 ,0 -0 ,6 -0 ,6 -0 ,6 n .d . n .d . n .d . n .d . n .d . n .d . Source : OCDE (1998a), Perspectives de l’emploi juillet 1998, p. 225, calculs du secrétariat Pour ce qui est de la prochaine période de négociation 1999-2000, l’augmentation cumulée escomptée du coût salarial horaire se chiffre (selon la source Eurostat) à 5,9%. Etant donné que cette marge du coût salarial horaire est légèrement moindre que celle du coût salarial par équivalent temps plein, nous tablons implicitement sur une légère augmentation de la durée du travail des travailleurs à temps plein durant la période 1999-2000, ainsi que c’était déjà le cas en 1996 et 1997. Si l’hypothèse retenue par l’OCDE émise à la page 8 devait se confirmer, la baisse du temps de travail en France serait sousestimée. 1.3.2. Source OCDE L’OCDE publie les données calculées par les instituts nationaux de statistique dans le cadre des comptes 14 15 provoquée par la légère augmentation du temps de travail moyen en Allemagne de l’Ouest à raison de 0,2 %. Aux Pays-Bas et en France, la baisse du temps de travail moyen constatée les années précédentes se poursuit à raison respectivement de 0,7 % et de 0,2 %15. La hausse récente de la durée du travail moyenne en Allemagne de l’Ouest est essentiellement due à des facteurs conjoncturels (augmentation du nombre d’heures supplémentaires, moins de pertes de temps de travail sous forme de chômage partiel ...) qui compensent plus qu’entièrement la très légère baisse du temps de travail conventionnel (-0,1 %). En outre, nous avons appris récemment que l’IAB (Institut für Arbeitsmarkt und Berufsforschung), au moment du calcul de la durée du travail annuelle, a sous-estimé l’augmentation du nombre de travailleurs à temps partiel. Cet institut ne disposait en effet pas encore Pour toute information supplémentaire concernant les séries, prière de s’en référer à la note du secrétariat du CCE (1998), Discussion des séries statistiques relatives au temps de travail. Cette baisse est moindre que celle qui transparaît de la source Eurostat étant donné que l’INSEE table sur une augmentation moins forte du nombre de travailleurs à temps partiel. CCE 1998/686 CCR 11 12 des résultats observés d’enquêtes portant sur l’année 1997 qui, comme nous l’avons déjà signalé ci-dessus, mettent en lumière une augmentation très forte du nombre de travailleurs à temps partiel16. La conséquence en est une légère sous-estimation de la diminution du temps de travail annuelle provoquée par l’augmentation de la part des travailleurs à temps partiel. Tableau I.1.9. Coût salarial horaire (en monnaies nationales) Variations en pourcentage par rapport à la période précédente A lle m a g n e P a y s -B a s F ra n c e M o y en n e 3 B e lg iq u e 1995 1996 1997 1998 1999 2000 4 ,3 2 ,9 2 ,0 2 ,7 2 ,8 4 ,0 1 ,5 2 ,4 3 ,1 2 ,9 3 ,8 3 ,9 2 ,3 2 ,9 3 ,5 2 ,4 2 ,5 2 ,6 3 ,3 2 ,9 2 ,6 2 ,6 2 ,8 3 ,5 n .d . n .d . n .d . n .d . n .d . n .d . Source : OCDE, scénario à moyen terme juin 1998; calculs du secrétariat Par ailleurs, la statistique ouest-allemande présente en 1996 et 1997 une baisse très marquée du nombre d’heures non prestées pour des raisons de maladie. Cette évolution résulte tant de facteurs conjoncturels que d’une baisse tendancielle légère du nombre de malades, et ce en raison de modifications de la structure sectorielle de l’emploi et du rajeunissement des travailleurs mais surtout des modifications de la législation sur la maladie 17. L’effet de ces mesures se prolongera probablement encore en 1998 à l’instar des facteurs influencés par les perspectives favorables de croissance économique. Nous tenons dès lors à faire remarquer qu’il se pourrait que la baisse que l’on escompte au niveau de la durée du travail moyenne en 1998 (prévision du secrétariat: - 0,9 %) soit quelque peu surestimée. Le modèle économétrique autorégressif tient compte en 1998 de l’augmentation du temps de travail en 1997 en Allemagne de l’Ouest. La baisse moyenne durant la période 1997-2000 est donc moindre que la baisse tendancielle d’après le modèle d’extrapolation basé sur les séries de l’OCDE. Les prévisions du secrétariat pour les années 1999 et 2000 indiquent, s’agissant de la moyenne des trois pays voisins, une nouvelle baisse de la durée du travail moyenne par travailleur à raison d’environ 0,6 % l’an, un peu plus en Allemagne de l’Ouest, un peu moins en France. Si l’hypothèse retenue par l’OCDE émise à la page 8 devait se confirmer, la baisse du temps de travail en France serait sous-estimée. C’est ainsi que nous constatons également, en nous basant sur les nouvelles perspectives de l’OCDE concernant l’évolution du coût salarial par personne, 16 17 18 sur les chiffres observés concernant la durée du travail annuelle jusqu’en 1997 inclus et sur les prévisions du secrétariat à partir de 1998, que le coût salarial augmente dans les trois pays voisins de 2,6 % l’an tant en 1997 et qu’en 1998, soit 5,3 % de croissance cumulée. Durant la période 1999-2000, l’augmentation cumulée du coût salarial horaire (selon la source OCDE) s’élève à 6,3 %. 1.4. Comparaison avec les prévisions des autres institutions En ce qui concerne l’évolution en 1997 du coût salarial par personne dans le secteur privé en Belgique, nous constatons que les prévisions très récentes de l’ICNBureau fédéral du Plan et de la Banque Nationale de Belgique s’écartent peu des chiffres publiés par l’OCDE. L’OCDE estime la hausse à 2,7 %, l’ICN-Bureau fédéral du Plan à 2,3 % et la BNB à 2,8 %. De tels écarts sont normaux en raison des légères différences de définition concernant le secteur privé ou le secteur des entreprises et de l’étalement du calendrier des publications des prévisions. La BNB et l’ICN-Bureau fédéral du Plan disposaient déjà au moment de la publication de leurs chiffres de données plus récentes que celles de l’OCDE. Le calcul des moyennes annuelles de l’emploi et de l’évolution escomptée de celui-ci ainsi que la conversion en équivalents temps plein diffèrent d’une institution à l’autre. La BNB effectue lors du calcul de l’emploi à temps plein une correction en fonction du chômage partiel (données de l’ONEM)18 et considère un emploi à temps partiel comme un demi-temps plein. Le secrétariat et l’ICN Bureau fédéral du Plan n’opèrent pas cette correction et Nous tenons à souligner que le nombre de travailleurs à temps partiel parmi les salariés a augmenté, selon l’enquête d’Eurostat sur les forces du travail en 1997, de presque 1 point de pourcent (de 16,68 % à 17,64 %). En revanche, l’IAB ne table dans sa prévision «que» sur une augmentation de 0,5 point de pour-cent. La conséquence en sera une légère révision à la baisse l’an prochain des chiffres de 1997. En 1997, le gouvernement allemand a réalisé un certain nombre de réformes importantes afin d’assurer le financement à terme de l’assurance maladie. La concurrence obligatoire entre les mutualités, la responsabilisation des consommateurs, les allocations aux hôpitaux en fonction des prestations doivent rendre le système à nouveau efficace. Au 1er octobre 1996, le minimum légal de l’allocation pour maladie a été ramené à 80 % du salaire. De nombreux secteurs ont cependant convenu de verser le salaire à 100 % (le plus souvent toutefois à l’exclusion des primes et des rémunérations pour heures supplémentaires) en cas de maladie. Les contrôles accrus effectués par les entreprises et la situation difficile sur le marché du travail jouent également un rôle au niveau de la baisse du nombre de congés de maladie. La concurrence interne oblige les mutualités à être plus compétitives en termes de coûts; elles ont donc tout intérêt désormais à suivre avec précision le comportement de maladie de leurs clients afin de prévenir les abus (OCDE, 1998a, p. 73-74, 120-121 ; Clasen, 1998, p. 8-9). Il ressort de ces données que le chômage temporaire a à nouveau fortement baissé en 1997 de sorte que le volume de travail exprimé en équivalents temps plein augmente selon la BNB. CCE 1998/686 CCR 11 13 Tableau I.1.10. Coût salarial dans le secteur des entreprises B a n q u e n a tio n a le d e B e lg iq u e C o û t sa la ria l p a r tra v a ille u r à te m p s p le in C o û t sa la ria l p a r tra v a ille u r R é m u n é ra tio n b ru te p a r tra v a ille u r à te m p s p le in A u g m e n ta tio n p o u r ra is o n d 'in d e x a tio n d e h a u s se s sa la r. e n v e rtu d e C C T d e h a u s se s b a ré m iq u e s (1 ) d 'a u tre s fa c te u rs (2 ) C o tis a tio n s p a tro n a le s à la s é c u rité s o c ia le (3 ) I C N -B u r e a u d u P la n C o û t sa la ria l p a r h e u re d e tra v a il C o û t sa la ria l p a r é q u iv a le n t te m p s p le in C o û t sa la r. p a r p e rs o n n e in d e x a tio n s C o tis a tio n s p a tro n a le s à la s é c u rité s o c ia le 1995 1996 1997p 1998p 1999p 3 ,3 2 ,7 3 ,3 1 ,1 0 ,8 1 ,4 2 ,9 2 ,8 2 ,8 2 ,9 2 ,3 3 n .d . n .d . n .d . 1 ,5 0 0 ,5 1 ,3 0 1 ,4 0 0 ,5 -0 ,6 0 ,2 1 ,5 0 ,8 0 ,5 0 0 ,1 1 ,5 1 0 ,5 0 -0 ,1 n .d . n .d . n .d . n .d . n .d . 2 ,3 3 2 ,6 1 ,5 1 ,2 0 ,8 0 ,6 1 ,5 4 22,,,4 2 ,5 2 ,3 1 ,5 2 ,3 2 ,3 2 1 ,3 2 ,2 2 ,2 1 ,9 1 ,4 0 ,2 0 ,1 -0 ,3 -0 ,3 -0 ,4 (1) (2) Cette rubrique est estimée forfaitairement et comprend essentiellement les augmentations barémiques. Cette rubrique comprend les augmentations accordées par les entreprises au-delà des adaptations conventionnelles ou barémiques, l’incidence de changements dans la composition de la population active, l’écart entre les indexations salariales estimées et effectives, l’écart entre l’incidence estimée et effective des adaptations conventionnelles et les erreurs ou omissions. (3) Contribution à l’augmentation des coûts salariaux par équivalent temps plein Sources : ICN-Bureau du Plan (1998), Budget économique Prévisions économiques 1999, p. 36. BNB (1998a), “L’économie belge en 1998”, Bulletin économique, p. 26. pondèrent le travail à temps partiel sur la base du nombre d’heures qu’un travailleur à temps partiel fournit par comparaison à un travailleur à temps plein. De cet fait, l’évolution du coût salarial par équivalent temps plein se chiffre en 1997 à 2,9 % selon la BNB et à 2,5 % selon l’ICN-Bureau fédéral du Plan tandis que l’augmentation prévue par le secrétariat est de 3 %. Le volume de travail en heures prestées est calculé par le Bureau fédéral du Plan en multipliant le nombre d’équivalents temps plein par la durée du travail des travailleurs à temps plein. Le Bureau du Plan opte pour l’hypothèse que la durée du travail des travailleurs à temps plein reste constante après 1998. La très légère augmentation de la durée du travail des travailleurs à temps plein implique que l’évolution du coût salarial horaire en 1997 se chiffre à 2,4 % selon le Bureau du Plan contre 2,9 % selon le secrétariat, ce qui représente, pour chacune des institutions, des pourcentages inférieurs de 0,1 point de pour-cent aux pourcentages de l’évolution du coût salarial par équivalent temps plein. La différence entre les deux institutions en matière d’impact des cotisations patronales à la sécurité sociale sur l’évolution du coût salarial découle du fait que le Bureau fédéral du Plan tient également compte des cotisations fictives et extralégales et des cotisations patronales pour les pensions de la Poste. La Banque nationale de Belgique ne considère, lors du calcul, que l’effet des variations des cotisaitons de sécurité sociale versées au secteur public et non de celles qui sont versées aux compagnies d’assurance privées. Nous soulignons également que les chiffres de 1997 et 1998 sont des estimations. Le Bureau du Plan base ses chiffres pour 1997 sur des données observées provenant de l’ONSS. La différence entre les deux institutions en 1997 est essentiellement due à la nouvelle méthode de comptabilisation des cotisations fictives de la Poste (effet 0,3). En résumé, nous pouvons dire que l’évolution du coût salarial horaire durant la période 1997-1998 se caractérisera par une augmentation de 4,8 % selon l’ICNBureau fédéral du Plan, de 5,9 % selon la BNB et de 5,8 % selon le secrétariat. La différence entre la BNB et l’ICNBureau fédéral du plan est due à des estimations différentes en matière d’augmentation de l’emploi, et ce surtout en 1998. CCE 1998/686 CCR 11 14 1.5. Données récentes concernant l’évolution salariale Le présent paragraphe présente de façon très sommaire un aperçu de l’évolution la plus récente des salaires conventionnels en Belgique et chez les trois principaux partenaires commerciaux. Les indices des salaires conventionnels seront présentés par pays étant donné les grandes différences qui caractérisent leur portée, leur composition et la méthodologie de calcul. Nous soulignons que le taux de croissance de cet indice des salaires conventionnels doit être considéré comme étant une première approximationn du coût salarial horaire (ou par équivalent temps plein). L’écart entre cet indice des salaires conventionnels et le coût salarial par heure prestée (ou par équivalent temps plein) résulte de ce que l’on appelle en général la «dérive salariale» ou l’augmentation salariale accidentelle ainsi que des cotisations patronales à la sécurité sociale. 5.1. Allemagne de l’Ouest , En Allemagne de l’Ouest, nous constatons ces trois dernières années une modération salariale nominale croissante sous l’influence du fort ralentissement des hausses des prix à la consommation ainsi qu’en raison de la masse très importante des chômeurs. En 1995, les salaires se sont encore accrus en moyenne de 4 % (de 5,3 % dans l’industrie manufacturière), en 1996 de 2,2 % (de 3,3 % dans l’industrie manufacturière) et de seulement 1,2 % en 1997 (1,5 % dans l’industrie manufacturière). Si nous observons les chiffres trimestriels, nous constatons que la baisse tendancielle depuis la mi-1995 a atteint un niveau plancher à la fin de 1997 puisque l’augmentation Graphique I.1.1. Evolution salariale conventionnelle en Allemagne occidentale - ensemble de l’économie (base horaire) 8 7 6 5 L’augmentation salariale accidentelle est influencée par les variations d’un certain nombre de facteurs tant structurels tels que la composition de la population active par âge, sexe, niveau de formation, activité économique (secteur), régime de travail (à temps plein, à temps partiel, de nuit, en équipe ...) que conjoncturels tels que le degré de recours aux heures supplémentaires, le niveau de la participation aux bénéfices ... Il arrive que les accords conclus à l’échelon de l’entreprise ne soient pas inclus dans l’indice des salaires conventionnels (par exemple en Belgique). Le salaire brut (salaire conventionnel + salaire accidentel) diffère en outre du coût salarial horaire (ou par équivalent temps plein) en raison des cotisations patronales à la sécurité sociale. 4 3 2 1 0 jan/89 jan/90 jan/91 jan/92 jan/93 jan/94 jan/95 jan/96 jan/97 jan/98 Salaires conventionnels - ensemble de l’économie - base Cao-lonen -globale economie - uurbasis horaire Moyenne gemiddelde mobile (4 périodes) Zwevend (4 periodes) Source : Deutsche Bundesbank, Monthly report, différents numéros en un an était de 0,8 %. Le ministère allemand du Travail et des Affaires sociales annonce que les accords salariaux conventionnels qui ont été conclus durant la première moitié de 1998 prévoient une hausse salariale de 1,8 % en moyenne par heure en 1998. Tous les accords comprennent des hausses salariales par heure comprises entre 0,5 % et 2,5 %. Par ailleurs, les négociations accordent une attention de plus en plus grande à la fin de carrière à temps partiel à partir de 55 ans (Bundesministerium für Arbeit und Sozialordnung, 1998). CCE 1998/686 CCR 11 15 1.5.2. Pays-Bas Aux Pays-Bas, les hausses salariales conventionnelles semblent ne pas déraper, d’après les données du Centraal Bureau voor de Statistiek, en dépit de la haute conjoncture persistante et des pénuries croissantes sur le marché du travail. L’évolution haussière des salaires conventionnels amorcée au début de 1995 (en ce compris les rémunérations spéciales) arrive donc provisoirement à sa fin. Les allégements des charges au bénéfice des ménages et l’inflation peu élevée ont freiné le mouvement à la hausse des augmentations salariales (Centraal Planbureau, 1998, p. 58). L’augmentation en un an des salaires conventionnels, en ce incluses les rémunérations spéciales, a atteint en juillet 1997 un maximum de 3,5 %; depuis lors, l’augmentation salariale contractuelle moyenne fluctue entre 3 et 3,5 %. Graphique I.1.2. Evolution salariale horaire conventionnelle, en ce compris les gratifications particulières 5,0 4,5 4,0 3,5 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 ja n/ 89 ju l/8 ja 9 n/ 90 ju l/9 ja 0 n/ 91 ju l/9 ja 1 n/ 92 ju l/9 ja 2 n/ 93 ju l/9 ja 3 n/ 94 ju l/9 ja 4 n/ 95 ju l/9 ja 5 n/ 96 ju l/9 ja 6 n/ 97 ju l/9 ja 7 n/ 98 ju l/9 8 0,0 Augmentation des salaires horaires conventionnels (base intervalles Stijging d’un van dean) contractuele uurlonen (jaar-op-jaar basis) Moyennegemiddelde mobile (12(12 périodes) Zwevend periodes) Source : CBS, Sociaal-economische maandstatistiek, différents numéros Ces données sont confirmées par les analyses de l’inspection du travail du ministère des Affaires sociales et de l’Emploi qui signale dans son rapport de printemps consacré aux conventions collectives de travail en 1998 (Arbeidsinspectie, 1998, p. 1) que les CCT conclues dès 1997 pour 1998 octroient sur la base d’une comparaison des niveaux, une augmentation salariale moyenne de 2,7% alors que les conventions conclues durant la première moitié de 1998 comprennent une augmentation salariale de 3,3 %. Le fossé par rapport à l’évolution au bas de l’édifice salarial subsiste également. Le nombre de CCT dont l’échelle salariale la plus basse est légèrement supérieure à 105 % du salaire minimum légal continue à s’accroître afin de promouvoir l’insertion des travailleurs peu qualifiés. De ce fait, le niveau des échelles salariales les plus basses par rapport au salaire minimum légal est ramené de 110 % en 1995 à 108 % en 1996 et à 106,7 % en 1997. Par ailleurs, de plus en plus de CCT réservent une place à la formation, à l’emploi et à la mise à la retraite flexible. Le Centraal Planbureau tablait lui aussi au printemps sur un lissage de la croissance du salaire contractuel. Le Centraal Planbureau envisage une augmentation du salaire contractuel de 3 % et une augmentation salariale accidentelle de 0,5 %. L’impact des divers allégements des charges patronales à la sécurité sociale en 1998 se chiffre à 0,75 point de pour-cent, ce qui porte l’évolution du coût salarial par équivalent temps plein à 2,75 % contre 2,5 % en 1997. On escompte que les charges patronales pousseront à la hausse en 1999 l’évolution du coût salarial par équivalent temps plein étant donné le relèvement des charges liées à l’assurance de maladie ainsi que du pourcentage des allocations de transfert (overhevelingsvergoeding). En outre, le Centraal Planbureau escompte en raison de la pénurie toujours plus grande sur le marché du travail une augmentation salariale accidentelle plus marquée de sorte que les coûts salariaux augmenteront probablement de 4,25 % (Centraal Planbureau, 1998, p. 58). 1.5.3. France L’indice des salaires de base mensuels des travailleurs (à l’exclusion des primes) présente depuis 1994 une croissance moyenne de 2 à 2,5 % sur base annuelle. Cette évolution salariale très modérée se poursuivra également cette année. Les entreprises adoptent une attitude très réservée en matière d’augmentations salariales vu la CCE 1998/686 CCR 11 16 Graphique I.1.3. Indice des salaires mensuels de base de tous les salariés (taux de croissance t/t-4) Graphique I.1.4. Evolution des salaires conventionnels nominaux et réels (taux de croissance t/t-4) 7,0 2,6 6,0 2,4 5,0 2,2 4,0 2 3,0 1,8 2,0 1,6 1,0 1,4 0,0 1 -1,0 jan/94 jul/94 jan/95 jul/95 jan/96 Indice (d’un trimestre à l’autre) Groeivoet (trimester op trimester) jul/96 jan/97 jul/97 jan/98 jul/98 Moyennegemiddelde mobile (4(4périodes) Zwevend periodes) Source, INSEE, Bulletin mensuel de Statistique, différents numéros m rt/ 8 se 9 p/ 89 m rt/ 9 se 0 p/ 9 m 0 rt/ 9 se 1 p/ 9 m 1 rt/ 9 se 2 p/ 92 m rt/ 9 se 3 p/ 9 m 3 rt/ 9 se 4 p/ 9 m 4 rt/ 9 se 5 p/ 95 m rt/ 9 se 6 p/ 9 m 6 rt/ 9 se 7 p/ 9 m 7 rt/ 9 se 8 p/ 98 m rt/ 99 1,2 Nominale conventionele loonstijging Aug.salariale conventionnelle nominale Aug. salariale conventionnelle réelle Reële conventionele loonstijging zwevend perioden) Moyennegemiddelde mobile (4 (4 périodes) Moyenne mobile (4 périodes) zwevend gemiddelde (4 perioden) Source : Ministère de l’emploi et du travail faiblesse de l’évolution des prix et la perspective du coût de la réduction de la durée du travail (la semaine des 35 heures) et de la création de nouveaux emplois (Les Echos, 8 juillet 1998, p. 3; 17 août 1998). L’analyse de la Dares (1998, p. 59) concernant les négociations salariales au niveau des entreprises (4.900 accords) montre que l’augmentation salariale moyenne en 1997 s’établit à 1,8 %, soit moins de 2,2 %, chiffre le plus bas jamais enregistré. Dans 10 % des accords, un blocage salarial nominal a été négocié dans la perspective d’une forte réduction du temps de travail (Dares, 1998; Dares, 1998a). s’intéresse à l’évolution des salaires de base conventionnels en 1997 et 1998, le nouvel indice a été calculé pour l’année 1996 par le MFET. Toutes les CCT sectorielles ayant déjà été conclues, le MFET a pu, sur la base des projections du Bureau fédéral du Plan concernant l’indice santé, prévoir le résultat de l’indice des salaires conventionnels aux troisième et quatrième trimestres de 1998. Un exercice analogue a pu être effectué afin de chiffrer l’impact prolongé de 1998 sur la moyenne annuelle des salaires conventionnels en 1999 ainsi que l’effet des indexations en 1999, et ce sur la base des indices santé mensuels fournis par l’ICN-Bureau fédéral du Plan. 1.5.4 Belgique En résumé, nous constatons que les salaires conventionnels dans le secteur privé ont augmenté en moyenne de 1,6 % en 199719 et de 1,9 % en 199820 contre 1,5 % en 1995 et 1,6% en 1996. L’augmentation salariale conventionnelle moyenne octroyée au niveau des (sous-) commissions paritaires se chiffre donc à 3,5 % cumulés durant la période écoulée 1997-1998 dans l’ensemble du secteur privé. Récemment, le ministère fédéral de l’Emploi et du Travail (MFET) a remanié profondément l’indice belge des salaires conventionnels. Le nouvel indice a pour année de base l’année 1997 et reflète aussi fidèlement que possible l’évolution des barèmes salariaux dans l’ensemble du secteur privé. Un certain nombre de nouveaux comités paritaires contribuent désormais à l’indice tandis que les coefficients de pondération des différents comités paritaires ont été adaptés à la situation actuelle (MFET, 1998). Etant donné que le CCE 19 20 Employés : (par mois) 1,5 %, Ouvriers : (par heure) 1,8 %. Employés : (par mois) 1,7 %, Ouvriers : (par heure) 2,1 %. Les relèvements salariaux conventionnels octroyés en sus de l’indexation ont eu cours légèrement plus tôt pour les ouvriers après la période de blocage salarial réel. En effet, dès le deuxième trimestre de 1997, les barèmes des ouvriers ont augmenté contrairement à ceux CCE 1998/686 CCR 11 17 Graphique I.1.5. Ventilation des salaires conventionnels des ouvriers Variations par rapport au même mois de l’année précédente 2,5% Graphique I.1.6. Ventilation des salaires conventionnels des employés - Variation par rapport au même mois de l’année précédente 2,3% 2,1% 2,0% 1,9% 1,5% 1,7% 1,5% 1,0% 1,3% 1,1% 0,5% 0,9% 0,0% R Invloed indexering Influence de l’indexation Source : Ministère de l’emploi et du travail 97/juin 97 sept. 97 déc. 98 mars 98/juin 98/sept. 98/déc. 19 98 /JU 19 N 98 I /S EP TE M BE 19 R 98 /D EC EM BE R Herziening loonvoeten door overeenkomst Révisionvan desdeindices salariaux par conventions 97/mars 19 97 /JU 19 N 97 I /S EP TE M BE 19 R 97 /D EC EM BE R 19 98 /M A A RT Vermindering van temps de arbeidsduur Réduction du de travail 0,5% 19 97 /M A A RT BE 98 /D PT EC EM EM BE 98/sept. 98/déc. 19 /S E 98 19 R 19 98 /JU N I BE R 19 98 /M A A RT R EM EC 97 /D PT 97/déc 98/mars 98/juin 19 /S E 97 19 97/sept. EM BE 19 97 /JU N I 19 97 /M A A RT 0,7% 97/mars 97/juin Herziening de loon- voeten door overeenkomst Révision van de l’indice salarial par conventions Influence deindexeringen l’indexation Invloed van de Source : Ministère de l’emploi et du travail des employés qui n’ont vu leurs barèmes salariaux ne progresser qu’à la fin de l’année. Globalement, nous pouvons déclarer, sur la base des accords sectoriels déjà conclus et des indexations escomptées en 1999, que les salaires conventionnels augmenteront de 1,4 % en moyenne. Le chiffre est le même pour les ouvriers et les 21 employés et correspond exactement à l’inflation moyenne de 1999. Ceci signifie que pour l’ensemble du secteur privé21, le prolongement des accords existants de 1998 est compensé par le léger report des indexations. Le Ministère fédéral de l’emploi et du travail dispose, tant par secteur d’activité économique (Nace-bel) que par comité paritaire, de l’évolution salariale conventionnelle escomptée au cours des deux derniers trimestres de 1998 et au cours de 1999. CCE 1998/686 CCR 11 18 2. Inflation : données récentes et perspectives Le présent paragraphe analyse, dans le cadre des articles 2 et 5 de la loi, l’évolution récente de l’indice santé des prix à la consommation et les prévisions d’inflation de l’ICN-Bureau fédéral du Plan et l’OCDE au cours de la période à venir 1999-2000. Le tableau I.2.1. présente les données concernant les chiffres d’inflation escomptés provenant tant des scénarios à moyen terme de l’OCDE que du Bureau fédéral du Plan. Les prévisions pour 1999 concernant l’évolution de l’indice santé émanent de l’Institut des Comptes nationaux. Les chiffres de l’inflation en 1997 et 1998 ont à nouveau été revus à la baisse par comparaison à l’année passée. Le Budget économique (ICN-Bureau fédéral du Plan, 1997, p. 6) de l’année passée tablait sur une augmentation de 1,7 % de l’indice santé en 1998 contre 1,3 % en 1997. Tableau I.2.1. Evolution des prix à la consommation 1997 1998 1999 2000 Indice santé Bureau fédéral du Plan (avril 1998) ICN-Bureau fédéral du Plan (juillet 1998) Déflateur de la consommation privée Bureau fédéral du Plan (avril 1998 ICN-Bureau fédéral du Plan (juillet 1998) OCDE (juin 1998) 1,3 1,3 1,3 1,3 1,4 1,4 1,7 n.d. 1,7 1,6 1,6 1,1 1,1 1,0 1,4 1,3 1,2 1,6 1,2 Sources :ICN-Bureau fédéral du Plan (1998), Budget économique - Prévisions économiques 1999 ; OCDE, scénario à moyen terme juin 1998 ; Bureau fédéral du Plan (1998), Prévisions économiques 1998-2003 Cette année, on escompte une progression de 1,3 % en 1998, soit le même pourcentage que celui qui a été observé en 1997. Pour ce qui est de 1999, l’ICN-Bureau fédéral du Plan, avance une inflation (indice santé) de 1,4 %. L’ICNBureau fédéral du Plan n’établissant pas de prévision du chiffre de l’inflation en l’an 2000, nous reproduisons, à titre d’approximation de l’inflation en 2000, l’évolution de l’indice santé et des déflateurs de la consommation privée, telle qu’elle ressort des scénarios à moyen terme du Bureau fédéral du Plan et de l’OCDE. Le Bureau fédéral du Plan escompte que l’inflation en l’an 2000 mesurée à partir de l’augmentation de l’indice santé se chiffrera à 1,7 %. En revanche, l’OCDE escompte que l’inflation calculée sur la base du déflateur de la consommation privée sera de 1,2 %, contre 1,6 % selon le Bureau du Plan. L’écart entre les deux scénarios résulte de la différence d’appréciation de l’évolution future des coûts intérieurs (surtout des coûts salariaux) et de l’inflation importée. L’estimation du niveau potentiel de production diffère également selon les deux institutions. L’OCDE table sur un outputgap encore assez grand de telle sorte qu’une relance de la croissance peut rester associée à une évolution assez faible du coût salarial, des marges bénéficiaires et des prix. Le Bureau du Plan estime que l’outputgap devient légèrement positif, ce qui ravive fortement la dynamique salariale à partir de l’an 2000. L’OCDE et le Bureau fédéral du Plan supposent que le dollar subira une perte de valeur limitée voire nulle d’ici la fin de l’an 2000 (OCDE, 1998, p. 4; Bureau fédéral du Plan, 1998, p. 9). Les hypothèses liées à l’évolution du prix du Brent diffèrent légèrement dans les deux scénarios. L’OCDE part de l’hypothèse d’une baisse à CCE 1998/686 CCR 11 19 Tableau I.2.2. Décomposition de l’indice des prix à la consommation (taux de croissance par rapport à l’année précédente) Indice général des prix à la consommation Denrées alimentaires et boissons Produits non alimentaires Services Loyers 92 93 94 95 96 97 2,4 -0,1 1,5 4,2 5,9 2,8 -0,8 3,0 3,8 5,3 2,4 1,8 2,1 2,6 4,6 1,5 1,2 0,8 2,0 2,9 2,1 0,6 2,4 2,4 2,5 1,6 2,2 1,5 1,5 1,7 97Q1 97Q2 97Q3 97Q4 98Q1 98Q2 1,9 1,0 2,5 1,8 1,8 1,5 1,3 1,6 1,6 1,7 1,8 3,3 1,6 1,4 1,6 1,3 3,3 0,4 1,2 1,7 0,7 2,1 -0,8 2,0 1,3 1,7 4,6 -0,1 2,4 1,2 Source : Bureau fédéral du Plan 14,35 dollars le baril au premier semestre de 1998 après quoi, le prix se stabiliserait à 15,2 dollars à partir du deuxième semestre de 1999. Le Bureau du Plan pense que le prix du Brent se relèvera après avoir atteint un niveau plancher en 1998 (16,5 dollars) pour s’établir à la fin de l’an 2000 à 18 dollars. Les prix des autres produits de base (à l’exclusion du pétrole) se stabilisent selon l’OCDE et augmentent selon le Bureau du Plan (Commission européenne). Les données récentes montrent que selon toute vraisemblance, la tendance baissière de l’inflation se maintiendra durant la période à venir. La Belgique traverse depuis ces trois dernières années une période de stabilité des prix (inflation moyenne d’environ 1,5 %). L’indice général des prix à la consommation22 a augmenté de 1,6 % en 1997 contre 2,1 % en 1996. L’augmentation en 1996 hors effet du relèvement des impôts indirects (accises ...) se chiffrait également à 1,6 %. En 1997, les mesures concernant la fiscalité indirecte n’ont plus eu qu’un impact limité, voire inexistant, sur les prix à la consommation. L’inflation sous-jacente23 baisse également depuis 1993 et se chiffrait à 1,3 % en 1997 contre 1,7 % en 1996 (BNB, 1998a, p. 21). Le ralentissement de l’inflation est dû à la baisse des prix énergétiques24 qui s’est amorcée en 1997 et qui exerce un effet modérateur sur les prix des denrées non alimentaires. Cette évolution se poursuit avec force au cours du premier 22 23 24 semestre de 1998. La baisse des prix pétroliers sur les marchés internationaux est cependant partiellement compensée par l’appréciation du dollar. L’effet final des prix énergétiques sur l’indice des prix à la consommation est cependant une fois encore tempéré par la part élevée des charges indirectes. Les prix des services et les loyers affichent également un fort ralentissement. Seuls les prix de l’alimentation et des boissons augmentent plus rapidement par comparaison à 1996. L’explication du ralentissement des hausses des prix à la consommation réside cependant essentiellement dans l’évolution modérée du coût salarial et des prix à l’importation. Si nous analysons les contributions au prix de vente par produit dans le secteur marchand durant ces cinq dernières années, nous constatons que les Tableau I.2.3. Prix de vente par produit dans le secteur marchand 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 Prix de vente par produit dans le secteur marchand (1) (2) 0,4 0,7 1,9 1,1 1,9 2,6 0,9 1,1 -1,3 1,7 1,3 0,4 -0,4 0,4 -0,1 -1,1 1,8 1,3 0,5 -0,6 0,6 0,0 0,4 -0,1 0,0 0,0 1,4 0,4 -0,2 0,4 0,5 0,5 0,0 0,5 -0,2 -0,2 0,9 0,0 -0,1 0,0 0,6 0,6 -0,1 2,0 -0,3 -0,1 -0,2 0,7 0,3 -0,1 0,3 -0,1 0,0 -0,1 0,7 0,0 -0,1 0,5 0,1 0,1 0,0 0,5 0,0 -0,1 Contribution à la hausse des prix de vente par produit (a) Coûts d'importation (b) Coûts d'origine intérieure = (b1)+(b2) (b1) Coûts salariaux (b2) Coûts du capital (c) marges bénéficiaires (d) Impôts indirects moins les subsides (e) Effet de structure (3) (1) Indices hors ajustements statistiques, moyennes annuelles (2) Déflateur des dépenses finales (secteur marchand) (3) Effet dû aux modifications du rapport entre les importations et la demande finale Source : Bureau fédéral du Plan Tous les chiffres concernent le nouvel indice des prix à la consommation dont l’année de base est 1996. Les quatre sous-catégories ont été converties sur la base des coefficients de conversion constatés par le CNT. Inflation corrigée de l’influence des produits énergétiques, des pommes de terre, des fruits et des légumes. S’agissant des prix énergétiques, il n’existe pas de coefficient permettant d’effectuer la conversion vers l’ancien indice. CCE 1998/686 CCR 11 20 coûts d’origine intérieure (tant coûts salariaux que coûts de capital) n’ont pas d’effet haussier sur les prix. En 1997, l’augmentation des coûts à l’importation et des marges bénéficiaires sont les principales explications des augmentations de prix dans le secteur marchand. Tout comme en 1996 et 1997, les entreprises pourront accroître leurs marges bénéficiaires étant donné la dépréciation des cours de change effectifs nominaux de la Belgique par rapport à ses principaux partenaires commerciaux. Les impôts indirects ont également encore provoqué une légère hausse en 1997. En 1998 et 1999, cet effet n’interviendra plus et les coûts à l’importation contribueront également moins à la hausse des prix. Tableau I.2.4. Evolution de l’indice des prix à la consommation Variations en pourcentage par rapport à la période précédente Allemagne Pays-Bas France Moyenne Belgique 1992 5,1 3,2 2,4 3,9 2,4 1993 4,5 2,6 2,1 3,5 2,8 1994 2,7 2,8 1,7 2,4 2,4 1995 1,8 1,9 1,7 1,8 1,5 1996 1,5 2,0 2,0 1,7 2,1 Source : OCDE, Perspectives économiques n° 63 juin 1998, p. A 19 25 Toujours selon les prévisions de l’OCDE 1997 1,8 2,2 1,2 1,6 1,6 Par comparaison avec les trois pays voisins, nous constatons que l’inflation belge durant la période 19971998 est légèrement moindre. Dans une perspective Tableau I.2.5. Evolution du déflateur de la consommation privée variations en pourcentage par rapport à la période précédente Allemagne Pays-Bas France Moyenne Belgique 1987-1996 2,7 1,8 2,4 2,5 2,5 1997 1,9 2,1 1,2 1,7 1,6 1998 1,7 1,9 1,0 1,5 1,0 1999 1,7 2,1 1,3 1,6 1,2 2000 1,7 2,1 1,4 1,6 1,2 Source : OCDE, scénario à moyen terme juin 1998 d’avenir, nous pouvons également considérer que l’inflation sera moins élevée que dans les trois pays voisins25. Etant donné que les cours de change nominaux seront fixés irrévocablement à partir de janvier 1999 en fonction du niveau des cours pivot actuels du SNE et que les indications de prix en euros accroîtront la transparence, l’effet des évolutions de prix divergentes acquerra une importance plus grande encore lors de l’appréciation de la compétitivité-prix. CCE 1998/686 CCR 11 21 Partie II : données utiles dans la perspective des négociations salariales 1. Contexte macroéconomique général Les négociations salariales interprofessionnelles belges pour 1999 et 2000 s’insèrent désormais définitivement dans le cadre de l’Union économique et monétaire (UEM). Dans la recommandation de la Commission européenne concernant les orientations globales en vue de la coordination de la politique économique, adoptée par le Conseil européen des chefs d’états et de gouvernements de Cardiff, nous lisons que «Dans l’UEM, la détermination des salaires reste de la compétence des partenaires sociaux au niveau national, régional ou sectoriel, voire à un niveau plus décentralisé, selon les traditions respectives» « Dans l’UEM, placée sous le régime de la monnaie unique, le lien entre les salaires et l’emploi deviendra plus évident et plus étroit » (Conseil européen, 1998 , p. 39). En outre, la politique budgétaire est fortement bridée par le pacte de stabilité dont le but est de garantir l’équilibre à moyen terme. Les politiques monétaires et budgétaires créent donc un cadre macroéconomique axé sur la stabilité où les déficits budgétaires sont déjà grandement comprimés et où l’inflation est presque totalement maîtrisée. 1.1. Prévisions belges : croissance fléchissante en 1999-2000 Selon l’OCDE, la croissance économique en Belgique faiblira peut-être pendant la période 1999-2000 par comparaison à la période précédente 1997-1998. Dans 26 ses estimations de juin 1998, l’OCDE revoit à la hausse la croissance économique annuelle durant la période 1997-1998 à raison de 0,3 point de pour-cent pour la porter à 2,7 %, contre 2,4 % envisagés l’an passé. Au cours de la période 1999-2000, l’activité économique progressera cependant légèrement moins rapidement que durant la période écoulée (de 2,6 % l’an en moyenne). La Commission est cependant quelque peu plus optimiste pour ce qui est de 1999 et 2000, surtout parce qu’elle escompte une impulsion provenant des investissements des entreprises qui stimuleront à leur tour la demande intérieure et l’économie dans son ensemble. Tout bien considéré, les prévisions des institutions internationales portant sur la Belgique sont favorables. Le redressement économique de 1997 se poursuit et une activité économique assez solide et durable se développe. Les conditions d’une croissance économique durable sont également présentes : circonstances monétaires favorables, rendement croissant des investissements et climat de confiance dans les entreprises et les ménages. Les prévisions de croissance annuelle surpassent légèrement la croissance tendancielle26 de 2,3 %. Après plusieurs années durant lesquelles les chiffres de croissance étaient inférieurs à la tendance, le redressement actuel se profile comme un mouvement de rattrapage. L’OCDE entrevoit la possibilité d’une croissance vigoureuse de la demande intérieure grâce à la croissance annuelle de la consommation et La croissance tendancielle correspond à la croissance moyenne du PIB observée durant la période 1970-1996 (Bureau fédéral du Plan). CCE 1998/686 CCR 11 22 Tableau II.1.1. Perspectives de croissance en Belgique (en volume) Pourcentages de variation par rapport à la période précédente BIP Consommation privée Formation brute de capital Dont Investissement des entreprises Demande intérieure Exportations totales Importations totales 1997 2,7 1,6 4,5 3,3 2,1 6,2 5,6 OCDE 1998 97-98 1999 2,7 2,7 2,8 2,1 1,8 2,1 4,1 4,3 4,1 4,5 2,4 6,0 5,8 3,9 2,2 6,1 5,7 4,6 2,4 5,8 5,7 2000 2,5 2 3,5 99-00 2,6 2,0 3,8 1997 2,7 1,7 4,8 Commission européenne 1998 97-98 1999 2000 2,8 2,7 3,0 2,9 2,1 1,9 2,3 2,4 4,3 4,5 5,1 5 4,0 2,1 6,8 6,7 4,3 2,2 6,3 6,2 n.d. 2,1 6,1 5,5 n.d. 2,5 5,6 5,5 n.d. 2,3 5,8 5,5 n.d. 2,7 5,7 5,6 n.d. 2,7 5,8 5,8 99-00 2,9 2,3 5,0 n.d. 2,7 5,7 5,7 Source : OCDE, scénario à moyen terme juin 1998, Commission européenne, scénario à moyen terme juin 1998 des investissements à raison respectivement de 2,1 % et de 4,1 % qui compense le léger ralentissement de la contribution des exportations nettes. L’Institut des Comptes nationaux (Bureau fédéral du Plan) envisage, dans son «Budget économique», de façon bien plus optimiste que l’OCDE le renforcement de la demande intérieure dès 1997-1998 et obtient ainsi une croissance annuelle moyenne légèrement plus marquée qui se chiffre à 2,8 %. L’ICN-Bureau fédéral du Plan base ses prévisions sur une augmentation du revenu disponible en 1998. La baisse des prix pétroliers provoque une augmentation plus lente de l’indice des prix à la consommation par rapport à l’indice santé sur lequel s’appuient les hausses salariales. Cette augmentation réelle des revenus stimule la demande intérieure. En 1999, cet effet devrait avoir disparu de sorte que l’augmentation de la consommation sera moins prononcée. Les investissements des entreprises présentent également une courbe haussière grâce aux taux d’intérêt peu élevés et à l’amélioration de la rentabilité des entreprises. Le taux exceptionnellement élevé d’utilisation des capacités qui apparaît précocement au cours du cycle économique donne à penser que la dynamique des investissements reste présente. Conjointement avec la capacité de production, l’output potentiel devrait également augmenter, ce qui met en évidence le caractère durable de la reprise (ICNBureau fédéral du Plan, 1998). La BNB fait également mention d’une consommation privée sensiblement plus soutenue et d’investissements des entreprises plus élevés grâce auxquels les fondements de la croissance sont moins tributaires de la composante de la demande étrangère. La consommation privée s’accroît plus fortement grâce à la hausse sensible du revenu disponible. L’accroissement de l’emploi joue un rôle non négligeable. Pour la première fois depuis 1994, le commerce extérieur ne contribue pas à la croissance de l’économie belge : le ralentissement de la croissance des exportations - dont la BNB fait une estimation plus pessimiste que les autres instituts sur la base d’informations plus récentes en est responsable. L’affermissement de la demande intérieure y apporte une large compensation de sorte que la BNB escompte elle aussi une croissance annuelle moyenne de 2,8 % durant la période 1997-1998 (NBB, 1998). 1.2. Contexte international Les premiers mois de 1998 confirment la reprise économique notée depuis le printemps de 1996 en Europe. On escompte dès lors également une accélération de l’activité économique en 1998 qui se muera en une expansion durable. La relance des dépenses des ménages insuffle un dynamisme supplémentaire à la demande intérieure tandis que les investissements semblent aussi redémarrer. CCE 1998/686 CCR 11 23 L’OCDE escompte en ce qui concerne les pays européens, une croissance annuelle de 2,8 % l’an en moyenne durant la période 1999-2000, contre 2,7 % pendant la période 1997-1998. En outre, l’OCDE fait remarquer que dans les pays participant à l’UEM les bases de la croissance seront désormais plus solides. Ce renforcement des facteurs intérieurs limite l’impact de la crise asiatique. De nombreux pays européens compensent leurs pertes de débouchés en Asie du Sud-Est par le développement de nouveaux contacts commerciaux en Europe centrale et en Europe de l’Est. Néanmoins, les marchés d’exportation potentiels s’accroîtront moins en 1998 que l’année passée : à l’effet asiatique s’ajoute le ralentissement escompté de la croissance aux Etats-Unis. Globalement, on estime la croissance des marchés potentiels à l’exportation en 1998 à 6,6 %, soit une perte de 0,4 point de pour-cent par rapport à 1997. L’OCDE a relevé les chiffres de croissance des trois principaux partenaires commerciaux pour la période 19971998 à raison de 0,5 à 0,75 point de pour-cent. exportations ont assumé. Certains observateurs escomptent en effet une appréciation du mark par rapport au dollar. Par ailleurs, on admet que les exportations devront quelque peu céder du terrain à la suite de la crise asiatique. La part de la région dans les exportations allemandes n’est pas négligeable. D’autre part, la dynamique due à l’UEM peut renforcer le commerce intraeuropéen, ce qui peut partiellement neutraliser l’effet négatif de la crise asiatique. En France également, la demande intérieure gagne en vigueur grâce à l’affermissement de la confiance tant des consommateurs que des producteurs. Les taux d’intérêt Tableau II.1.3. Perspectives de croissance en France BIP PIB Consommation privée Formation brute de capital Investissement des entreprises Demande intérieure Exportations totales Importations totales 1997 2,4 0,9 0,2 0,0 1,0 11,3 6,6 1998 97-98 1999 2,9 2,6 2,8 2,5 1,7 2,7 3,5 1,8 4,1 4,3 2,1 5,3 2,8 1,9 2,8 7,8 9,5 6,2 7,5 7,0 6,3 2000 99-00 2,7 2,7 2,4 2,5 4,3 4,2 5,5 5,4 2,8 2,8 6,6 6,4 6,5 6,4 Source : OCDE, scénario à moyen terme, juin 1998 bas constituent le climat idéal de soutien de la hausse des investissements. Les évolutions économiques les Tableau II.1.2. Perspectives de croissance en Allemagne BIP PIB Consommation privée Formation brute de capital Investissement des entreprises Demande intérieure Exportations totales Importations totales 1997 2,2 0,2 0,2 2,2 1,2 10,7 7,0 1998 97-98 1999 2,7 2,4 2,9 1,4 0,8 2,5 2,6 1,4 4,4 5,9 4,0 6,4 2,1 1,6 2,7 9,3 10,0 7,1 7,5 7,2 6,8 2000 99-00 2,9 2,9 2,6 2,5 4,3 4,3 5,5 5,9 2,8 2,7 7,2 7,1 6,9 6,8 Source : OCDE, scénario à moyen terme, juin 1998 En Allemagne, la croissance des investissements s’accélère tandis que les performances à l’exportation restent très dynamiques en dépit d’un léger recul. L’OCDE entrevoit au cours de la période 1999-2000 la possibilité d’une croissance annuelle de 2,9 % en moyenne, contre 2,4 % en 1997-1998. Le redressement encourageant de la confiance des consommateurs donne à penser que la demande intérieure - et surtout la consommation privée va progressivement jouer le rôle de moteur que les plus récentes insufflent une plus grande confiance. Un ralentissement de la croissance des exportations peut avoir un léger effet modérateur. L’impact de la crise asiatique pourrait cependant être plus prononcé que prévu initialement. Les perspectives de croissance s’établissent à 2,7% en moyenne pour la période 19992000 contre 2,6 % l’an durant la période écoulée 1997-1998. Enfin, pour ce qui est des Pays-Bas, l’OCDE escompte une croissance économique de 3 % l’an en moyenne durant la période 1999-2000, soit un léger ralentissement par rapport aux 3,5 % l’an pendant la période 1997-1998. Contrairement aux pays voisins, les Pays-Bas fondent leur croissance sur la demande intérieure dès les années CCE 1998/686 CCR 11 24 Tableau II.1.4. Perspectives de croissance aux Pays-Bas BIP PIB PIB Consommation privée Formation brute de capital Investissement des entreprises Demande intérieure Exportations totales Importations totales 1997 1998 97-98 1999 2000 99-00 3,3 3,7 3,5 3,2 2,9 3,0 3,2 3,1 3,1 2,7 2,7 2,7 6,1 3,5 4,8 4,1 3,5 3,8 6,7 3,6 5,1 5,3 4,4 4,8 3,6 3,3 3,4 2,9 2,6 2,7 5,9 6,6 6,2 6,0 6,2 6,1 6,8 6,4 6,6 5,9 6,2 6,0 Source : OCDE, scénario à moyen terme, juin 1998 1997-1998. Les exportations connaissent une accélération de leur croissance en 1998 qui coïncide avec la réparation des dommages causés par la peste porcine. La demande intérieure ainsi que les exportations, perdront quelque peu de leur dynamisme en 1999-2000, d’où le chiffre de croissance moins élevé. Les exportations se ralentissent en raison du fléchissement de la croissance du commerce mondial et d’un affaiblissement de la position compétitive néerlandaise. Etant donné que le taux d’épargne a atteint un niveau plancher absolu (OCDE, 1998, p. 135-137), que la politique fiscale annoncée est moins favorable et que les salaires réels augmentent moins fortement, la consommation privée connaîtra une hausse moins vigoureuse. La ralentissement escompté de la croissance en Belgique durant la période 1999-2000 contraste fortement avec la relance de l’activité économique dans les pays voisins. Une croissance de la consommation privée plus faible + 2 % l’an contre + 2,5 % l’an dans les pays voisins - et la hausse limitée des investissements des entreprises + 4,3 % contre + 5,5 % dans les pays voisins - en sont les causes. De ce fait, la croissance escomptée du PIB durant la période 1999-2000 est en moyenne inférieure de 0,3 point de pour-cent l’an en Belgique par rapport aux trois pays voisins. Dans la plupart des pays de l’OCDE hors de la zone asiatique touchée, il semble que l’effet macroéconomique général de la crise en Asie soit plutôt faible. Des statistiques commerciales récentes indiquent certes de fortes contractions des exportations vers la région mais la crise limite par ailleurs le risque de regain d’inflation dans les pays dont l’expansion avait en fait atteint un sommet. Les effets négatifs sur le commerce international seront essentiellement ressentis par le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. On escompte également que le déficit commercial des Etats-Unis s’accroîtra encore tandis que l’excédent de l’UE serait indemne et que celui du Japon augmenterait encore. Les économies asiatiques ploient sous le poids combiné de la dépréciation de leurs monnaies, de l’accroissement de la dette extérieure et de l’effondrement des systèmes financiers. L’économie japonaise était déjà à l’arrêt au cours de la première moitié de 1997 et a stagné durant le reste de l’année. Les prévisions pour 1998 ne promettent pas grand chose de bon et mettent en évidence un climat économique qui n’a jamais été aussi mauvais durant les vingt dernières années. Une crise de confiance sérieuse prédomine et le pessimisme des ménages et des entreprises bloque la consommation et les investissements. Même si les mesures du gouvernement sont couronnées de succès, le redressement ne s’amorcera qu’en 1999. L’économie américaine n’égalera probablement pas, en 1998, ses excellentes performances de croissance de 1997 (3,8 %). On escompte un ralentissement de la croissance durant la seconde moitié de l’année. L’économie se trouve dans un état de surchauffe, la demande intérieure s’accroissant plus rapidement que l’économie. Les importations sont donc énormes tandis que les exportations ont subi un nouveau ralentissement au début de 1998. L’effondrement de la demande extérieure en raison de la crise asiatique a été pris en charge sans peine jusqu’à présent par la dynamique intérieure. Cette dynamique commencerait cependant à fléchir quelque peu pendant la seconde moitié de 1998. Les prévisions de croissance avoisinent 2,5% pour 1998. Récemment, l’OCDE a signalé que la croissance aux Etats-Unis se ralentira peut-être à 2,1 % en raison du recul de la consommation privée après les corrections marquées des cours boursiers à Wall Street (FET, 2 septembre 1998). CCE 1998/686 CCR 11 25 1.3. Risques liés aux perspectives actuelles concernant le contexte international et belge Etant donné les évolutions rapides qui affectent actuellement le contexte international, il n’est pas aisé de déterminer quels sont, parmi les risques décrits cidessous, ceux qui se présenteront effectivement et à quel moment. Il est également difficile d’en connaître l’impact sur le scénario de l’OCDE. Les conséquences de la crise asiatique sont difficiles à évaluer. Les mouvements de capitaux en provenance d’Asie vers des zones où les risques sont moindres sont considérables. Il n’est pas simple d’appréhender les conséquences de ces flux sur les taux d’intérêt et les cours de change en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. Il est difficile d’évaluer l’impact des réformes économiques et réglementaires. Si la politique de réforme s’avère trop timide ou est réalisée tardivement et de façon trop limitée, la stabilisation économique de la région sera plus lente et la reprise économique plus faible. Le rôle du dollar considéré comme monnaie refuge conduit à une forte appréciation de la monnaie américaine et à l’accroissement du déficit commercial. Ce mouvement pourrait être inversé si la baisse des cours boursiers et les préoccupations liées à la lenteur de la politique de redressement japonnais accroissait la pression américaine sur la plitique japonaise des cours de change. Une dépréciation du affecterait la compétitivité des économies européennes et tuerait dans l’œuf la reprise japonaise. La dévaluation du rouble montre avec acuité que la crise s’étend à d’autres marchés en croissance. Les conséquences directes de la crise russe sur les économies occidentales semblent limitées à première vue : les exportations en provenance de l’Union européenne et à destination de la Russie ne représentaient pas plus de 0,3 % du PIB européen en 1997. La dépréciation du rouble peut raboter une fois de plus les prix des matières premières et entraîner dans sa chute d’autres monnaies. La Russie étant au tapis, nombreux sont ceux qui craignent une dévaluation du yuan chinois avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur les tentatives de redressement encore timides dans les contrées asiatiques. D’aucuns disent que le prochain domino que la crise de confiance fera basculer sera peut-être l’Amérique latine. Même si la baisse des prix des matières premières tempère l’inflation, certains analystes redoutent une déflation mondiale. La baisse des prix pétroliers affecte différemment les pays producteurs de pétrole et les pays consommateurs. Sur le continent européen, ce sont surtout les pays nordiques qui en ressentiront les conséquences. En effet, la Norvège pourrait devoir faire face à quelques attaques de cours de change. La crise peut également s’étendre par le biais des relations commerciales. La plupart des commentateurs observent donc la Finlande et l’Allemagne qui sont les plus fragiles en raison de leur important commerce avec l’Europe de l’Est et la Russie. Le FMI souligne en revanche que les cours de change flottants amortissent les principaux chocs déflatoires et fait remarquer que des prix en baisse apparaissent fréquemment dans un environnement où prédomine une inflation faible et où les ajustements des prix relatifs par le biais d’écarts de taux d’inflation ne peuvent s’opérer que dans une marge très minime. Les turbulences boursières peuvent induire des effets de patrimoine négatifs et décourager ainsi la consommation et les investissements. En outre, les capacités de prêt des banques pourraient s’amenuiser : les risques accrus contraignent les banques à constituer des réserves supplémentaires. Mais il est également des incertitudes positives. La Commission européenne suggère que le potentiel de croissance de l’Union européenne et la dynamique de croissance résultant du passage à la monnaie unique sont souvent sous-estimés. A cet égard, nous pouvons citer la stabilité remarquable des cours de change des Etats membres. C’est pourquoi l’évolution du commerce intracommunautaire potentiel pourrait être plus favorable que prévu. CCE 1998/686 CCR 11 26 1.4. Rentabilité, productivité investissements et Lors du Conseil européen de Cardiff, les chefs d’états et de gouvernements ont souligné l’importance des hausses des salaires réels proportionnelles à l’augmentation autonome de la productivité du travail de sorte que la rentabilité des investissements d’extension des capacités et créateur d’emplois soit renforcée (Conseil européen, 1998, p. 40). est supérieure à celle qui était notée en 1970. La baisse plus marquée de la part salariale corrigée dans les trois pays voisins est durant la période 1987-1998, la conséquence de gains de productivité plus élevés qui ne se sont pas traduits par une évolution plus forte du coût salarial, surtout en Allemagne. Graphique II.1.2 Part des investissements dans la valeur ajoutée des entreprises (1987 = 100) 135% 130% La «rentabilité» des entreprises peut notamment être appréhendée par le l’excédent brut d’exploitation, le complément de la part salariale dans la valeur ajoutée des entreprises corrigée pour le salaire imputé aux indépendants27. Il ressort du graphique ci-dessous que la part salariale corrigée s’est accrue plus fortement surtout depuis 1989 en Belgique que dans les pays voisins, entraînant une baisse plus marquée de la rentabilité des entreprises. 125% 120% 115% 110% 105% 100% 95% 90% 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 Belgique België Moyenne 3 3 Gemiddelde Source : OCDE, Belgostat; calculs du secrétariat Graphique II.1.1 Part salariale corrigée dans la valeur ajoutée des entreprises, exprimée au coût des facteurs 104,0 102,0 100,0 98,0 96,0 Parallèlement à l’accroissement de la rentabilité, nous constatons un relèvement des investissements des entreprises. Après 1989, le taux d’investissement diminue plus rapidement mais à partir de 1995, la tendance est à nouveau haussière alors q’une stabilisation intervient dans les trois pays voisins. Ce n’est qu’aux Pays-Bas que depuis 1995, le taux d’investissement augmente plus fortement qu’en Belgique. 94,0 92,0 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 Moyenne 33 Gemiddelde 1994 1995 1996 1997* 1998* België Belgique Source : OCDE, Belgostat; calculs du secrétariat Depuis 1993, la part salariale corrigée en Belgique diminue légèrement moins vite que dans les pays voisins. La part salariale corrigée dans les trois pays voisins se situe à un niveau inférieur à celui de 1970 contrairement à la Belgique où la part salariale corrigée 27 La croissance tendancielle de la productivité se chiffre aux Pays-Bas à environ 1,25 % par équivalent temps plein; en Belgique, le chiffre correspondant est de 1,75 %. Ce pourcentage est légèrement supérieur à l’estimation (1,4 %) de la croissance autonome de la productivité calculée par la Banque Nationale de Belgique (égale à la productivité totale des facteurs) due à des progrès organisationnels et technologiques. En France, la croissance tendancielle de la productivité est légèrement La production de biens et services n’est pas le fait des seuls salariés mais aussi des indépendants. C’est pourquoi, on impute généralement aux indépendants le coût salarial moyen d’un salarié en vue du calcul de la part salariale corrigée. CCE 1998/686 CCR 11 27 supérieure à 2 %. La restructuration de l’économie allemande a provoqué jusque l’an passé la suppression de très nombreux emplois et, de ce fait, des gains de productivité élevés (voir également annexe 7). 1.5. Résumé de la situation conjoncturelle depuis le début de l’année Après avoir enregistré un ralentissement durant le dernier trimestre de 1997 - peut-être dû à une perte de confiance liée à la crise asiatique -, la croissance économique a renoué avec son évolution au début de 1998. La croissance du premier trimestre est extrêmement favorable : la croissance en un an atteint 3,5 %, soit le taux le plus élevé depuis le début de 1990. La confiance des consommateurs s’est rétablie pour atteindre en mars le niveau le plus élevé depuis 1991. L’amélioration sur les marchés du travail explique ces chiffres. En effet, la baisse des chiffres du chômage influence favorablement la confiance. L’augmentation de l’emploi et les hausses salariales accroissent le revenu disponible réel des ménages. Il en résulte une croissance plus vigoureuse de la consommation. Le Salon de l’Auto a également une influence positive. En outre, les chiffres du premier trimestre ont été stimulés par la clémence de l’hiver, qui a affecté favorablement aux activités de construction, et par un nombre de jours ouvrables plus élevé. Dans le sillage de la demande vigoureuse, le taux de croissance des importations s’accélère tandis que la croissance des exportations se maintient. Toutefois, le baromètre conjoncturel synthétique de la BNB28 diminue depuis la fin de 1997, évolution due en grande partie à l’industrie manufacturière. La crise asiatique s’y fait ressentir davantage. Il se peut que ce secteur ait eu à souffrir davantage de la crise que les pays voisins en raison de l’ouverture de l’économie belge et de sa spécialisation en produits semi-finis. Par ailleurs, un temps d’arrêt succédant à une phase de forte Graphique II.1.4. Courbe synthétique générale de l’ensemble de l’économie 15 10 5 0 -5 -10 -15 -20 -25 Graphique II.1.3. Croissance trimestrielle du PIB (%) d’un an à l’autre -30 jan/89 jan/90 jan/91 jan/92 jan/93 jan/94 séries brutes dessaisonnalisées seizoengezuiverde brutoreeks 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 -0,5 jan/96 jan/97 jan/98 séries lissées afgevlakte reeks Source : BNB, Belgostat croissance dans l’industrie manufacturière n’est pas nécessairement préoccupant. Le commerce poursuit sur sa lancée, ce qui démontre que la consommation s’affermit et peut garantir la croissance future. 96/1 96/2 96/3 96/4 97/1 97/2 97/3 97/4 98/1 Soruce : Bureau fédéral du Plan 28 jan/95 Les résultats des attentes des chefs d’entreprise concernant l’évolution future de la demande et l’emploi dans l’industrie manufacturière présentent également un profil hésitant depuis la seconde moitié de 1997. C’est Le baromètre de conjoncture de la Banque nationale de Belgique mesure la confiance des entrepreneurs et se base sur une enquête auprès de plus de 5.000 chefs d’entreprises. En moyenne, l’indicateur précède d’environ 2 mois la croissance économique. CCE 1998/686 CCR 11 28 surtout dans les secteurs des produits semi-finis que les chefs d’entreprise sont de moins en moins optimistes. Le sous-secteur des biens de consommation assiste quant à lui à une forte reprise de la demande. Les perspectives d’emploi sont elles aussi orientées très positivement depuis un semestre. Le nombre Graphique II.1.6. Prévisions d’emploi au cours des trois mois suivants 10 5 0 -5 -10 -15 -20 -25 -30 -35 -40 Graphique II.1.5. Prévisions de la demande au cours des trois mois suivants jan/92 jan/93 jan/94 jan/95 jan/96 jan/97 jan/98 Gezamenlijke verwerkendemanufacturière nijverheid (zwevend gemiddelde, 4 maanden) Ensemble del’industrie (moyenne mobile, 4 mois) 30 Gebruiksgoederen (zwevend(moyenne gemiddelde, 4 maanden) Biens de consommation mobile, 4 mois) Investeringsgoederen Biens d’investissement (zwevend (moyenne gemiddelde, mobile,4 maanden) 4 mois) 20 Produits semi-finis (moyenne mobile, 4 mois) Halffabrikaten (zwevend gemiddelde, 4 maanden) 10 Source : BNB, Belgostat 0 -10 -20 -30 -40 jan/92 jan/93 jan/94 jan/95 jan/96 jan/97 jan/98 Gezamenlijke Ensemble del’industrie verwerkende nijverheid manufacturière (zwevend (moyenne gemiddelde, mobile, 4 maanden) 4 mois) Biens de consommation 4 mois) Gebruiksgoederen (zwevend (moyenne gemiddelde,mobile, 4 maanden) Biens d’investissement (moyenne mobile, 4 mois) Investeringsgoederen (zwevend gemiddelde, 4 maanden) Produits semi-finis (moyenne mobile, 4 mois) Halffabrikaten (zwevend gemiddelde, 4 maanden) Source : BNB, Belgostat d’entreprises dont la production est gênée par la déficience de la demande continue à diminuer. Dans les dernières enquêtes, il est cependant question d’une légère progression. Les entraves à la production en raison du manque d’équipements s’accroissent également surtout dans le secteur des biens d’investissements. CCE 1998/686 CCR 11 29 2. Evolution sur le marché du travail 2.1. Dynamique sur le marché du travail selon le Bureau fédéral du Plan Il ressort des prévisions à moyen terme d’avril 1998 que les prévisions positives en matière d’emploi durant les six prochaines années se sont encore améliorées par rapport aux prévisions de l’année passée. L’augmentation annuelle moyenne se chiffre à 27.000 personnes. Etant donné qu’en 2003, il y aura 162.00029 personnes en plus au travail qu’en 1997, le taux d’emploi selon la définition du Bureau fédéral du Plan est porté à environ 58,5%, soit malgré tout, 1,5 point de pour-cent de moins que la moyenne de l’Union européenne. La population active s’accroît encore de presque 70.000 personnes selon les perspectives du Bureau fédéral du Plan de telle sorte que le chômage ne diminuera que de 94.000 unités. Ceci signifie qu’à politique inchangée, le nombre de chômeurs, en ce compris le groupe de chômeurs âgés (passant de 114.000 en 1997 à 135.000 personnes en 2003), se chiffrera en 2003 à 560.000 personnes (Bureau fédéral du Plan, 1998, p. 32-37). Les perspectives optimistes en matière d’emploi ont été à nouveau confirmées depuis la parution du Budget économique de 1999 (ICN-Bureau fédéral du Plan, 1998, p. 28-30). Durant les deux années 1998 et 1999, c.-à-d. au cours d’une période de haute conjoncture économique, 90.000 personnes en plus pourraient trouver un emploi. Cela ne modifie cependant pas grand chose à la constatation que le nombre de chômeurs reste encore assez élevé. Tableau II.2.1. Situation sur le marché du travail Population totale Population en âge de travailler Population active (concept du BFP) Emploi intérieur Travail frontalier (solde) Chômage (concept BFP) dont chômeurs complets indemnisés à la recherche d'un emploi Taux d'emploi en pourcentage de la population en âge de travailler Taux d'emploi en pourcentage de l'ensemble de la population 1997 10180,9 6704,8 4427,9 3722,3 51,1 654,4 456,9 1998 10201,2 6704,7 4448,0 3756,1 51,1 640,8 433,4 1999 10220,1 6706,8 4459,8 3791,0 51,1 617,7 410,4 2000 10237,8 6709,8 4473,5 3814,3 51,1 608,1 400,4 2001 10254,0 6715,6 4483,8 3835,4 51,1 597,3 389,0 2002 10268,5 6722,8 4489,8 3858,0 51,1 580,6 374,0 2003 10281,3 6729,4 4496,1 3884,6 51,1 560,3 354,2 56,3% 56,8% 57,3% 57,6% 57,9% 58,1% 58,5% 37,1% 37,3% 37,6% 37,8% 37,9% 38,1% 38,3% Source : Bureau fédéral du Plan (1998), Perspectives économiques 1998-2003 avril 1998, p.157 ; calculs du secrétariat 29 Dont 154.000 dans le secteur marchand. CCE 1998/686 CCR 11 30 2.2. L’emploi : comparaison internationale Le taux d’activité assez bas de la population belge a augmenté légèrement et est passé de 63,4 % en 1996 à 63,8 % en 1998 alors qu’une stabilisation s’est manifestée Tableau II.2.2. Taux d’activité Allemagne Pays-Bas France Moyenne Belgique 1987-1992 69,3 58,0 66,6 67,2 61,7 1993 69,9 60,4 66,6 67,9 63,1 1994 69,6 60,8 66,9 67,9 63,1 1995 69,1 61,8 66,8 67,6 63,3 1996 68,8 62,5 67,1 67,6 63,4 1997 68,6 63,1 67,1 67,6 63,5 1998 68,6 63,8 67,2 67,6 63,8 Bron : OCDE (1998), Perspectives Economiques n° 63 juin 1998, p. 273 D’après les prévisions de l’OCDE, l’emploi total dans les entreprises belges (salariés + indépendants) s’accroîtra probablement de 1,6 % pendant la période 1997-1998. L’objectif minimum du maintien de l’emploi interprofessionnel total est donc largement réalisé. La Belgique réalise durant cette période de meilleures Tableau II.2.4. Emploi total dans les entreprises (en personnes occupées) Pourcentage de variation par rapport à la période précédente Allemagne Pays-Bas France M oyenne Belgique 1995 0,0 2,9 1,0 0,6 0,9 1996 -1,1 2,5 -0,2 -0,5 0,5 1997 -1,2 2,8 0,3 -0,3 0,4 1998 0,2 2,1 1,4 0,8 1,2 1999 0,9 2,0 1,6 1,3 1,1 2000 0,8 1,6 1,4 1,1 0,9 Source : OCDE, Belgostat dans les trois pays voisins à 67,6 %. La participation des Belges au marché du travail, participation en hausse plus rapide que dans les trois pays voisins, transparaît du fait que la population active s’accroît de 0,8 % durant la période 1997-1998, contre 0,6 % dans les trois pays performances que la moyenne des trois pays voisins (+ 0,6 %), essentiellement en raison des mauvaises performances de l’Allemagne (- 1 %). La France et les Pays-Bas assistent à des hausses respectives de 1,8 % et de 5 % de leur emploi total dans les entreprises. voisins, alors que la population en âge de travailler ne s’accroît pas en Belgique durant les deux dernières années. En outre, ce groupe de population compris entre 15 et 65 ans augmente encore de 0,3 % l’an en moyenne dans les trois pays voisins. L’augmentation dans les trois pays voisins se chiffrera pendant la période 1999-2000 à 2,4 % alors qu’en Belgique, l’emploi total dans les entreprises croîtra probablement de 1,9 %. Le taux d’emploi augmente lui aussi et est passé de 55,3% à 56 % en Belgique tandis qu’il baisse encore légèrement dans les trois pays voisins (de 60,4 % à 60,1 %). Tant l’augmentation plus marquée de l’emploi que l’accroissement moins fort de la population en âge de travailler favorisent la Belgique. 1987-1992 64,4 54,2 60,1 61,7 55,6 1993 63,8 56,5 58,8 61,3 55,5 1994 63,0 56,2 58,7 60,8 54,8 Allemagne Pays-Bas France Moyenne Belgique 1995 16,3 37,3 15,6 18,0 13,6 1996 16,5 38,1 16,0 18,3 14,0 1997 17,5 38,0 16,8 19,2 14,7 1998 18,0 39,5 17,0 19,7 15,3 1999 18,5 40,4 17,3 20,2 15,9 2000 19,0 41,4 17,7 20,7 16,4 Source : Eurostat (1998), Enquêtes sur les forces de travail Résultats 1997 ; calculs du secrétariat Tableau II.2.3. Taux d’emploi Allemagne Pays-Bas France Moyenne Belgique Tableau II.2.5. Part des travailleurs à temps partiel dans l’ensemble de l’économie 1995 62,6 57,4 59,0 60,9 55,1 1996 61,7 58,4 58,8 60,4 55,3 1997 60,8 59,6 58,8 59,9 55,4 1998 60,7 60,5 59,2 60,1 56,0 En raison du succès croissant des emplois à temps partiel30 dans les trois pays partenaires et surtout en Source : OCDE, Belgostat 30 S’agissant de la part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi total jusque l’année 1997 incluse et des prévisions du secrétariat pour 1998 et les années suivantes, nous renvoyons à l’annexe 6. CCE 1998/686 CCR 11 31 Allemagne et en France, l’emploi exprimé en équivalents temps plein diminue de 0,1 % durant la période 19971998. Le nombre de travailleurs à temps partiel dans l’emploi total a augmenté en France et en Allemagne d’environ 1 point de pour-cent. En dépit de l’augmentation de presque 4 % du nombre de travailleurs à temps partiel, les Pays-Bas enregistrent pour la première fois une légère baisse de la part de ces travailleurs. Ainsi qu’il a déjà été précisé ci-dessus, cette évolution est entièrement due au fait que le nombre d’emplois à temps plein a à nouveau augmenté fortement en 1997 alors que tel n’était pas le cas ces dernières années. En Belgique Tableau II.2.6. Emploi total dans les entreprises (en équivalents temps plein) Tableau II.2.7. Emploi total dans les entreprises (en heures prestées) Pourcentage de variation par rapport à la période précédente Allemagne Pays-Bas France Moyenne Belgique 1995 -0,7 2,6 1,2 0,3 1,2 1996 -1,6 1,8 -0,3 -0,8 0,0 1997 -0,9 2,2 0,2 -0,2 0,2 1998 -0,7 1,5 1,3 0,2 0,8 1999 0,1 1,4 1,4 0,7 0,8 2000 0,0 1,1 1,3 0,6 0,6 Source : OCDE, scénario juin 1998 ; calculs du secrétariat du nombre de personnes sont dans chacun des deux cas d’environ 1 point de pour-cent étant donné que la durée du travail annuelle moyenne en Belgique et dans les trois pays voisins diminue approximativement aussi rapidement. Pourcentage de variation par rapport à la période précédente Allemagne Pays-Bas France Moyenne Belgique 1995 -0,5 2,6 0,7 0,2 0,7 1996 -1,5 2,3 -0,4 -0,7 0,3 1997 -1,8 3,3 0,0 -0,7 0,2 1998 0,0 0,8 1,4 0,6 0,9 1999 0,6 1,6 1,5 1,0 0,8 2000 0,5 1,2 1,3 0,8 0,7 Source OCDE, scénario à moyen terme juin 1998 ; calculs du secrétariat également, le travail à temps partiel connaît un succès croissant (+ 0,7 point de pour-cent). Etant donné que le nombre de mesures de promotion de l’emploi en matière d’emplois à temps partiel va croissant, cette évolution se poursuivra probablement à l’avenir (par exemple, les emplois ALE, les jobs Smet et les emplois dans le cadre du Maribel social sont le plus souvent des emplois à temps partiel). De ce fait, l’emploi exprimé en équivalents temps plein augmente probablement de 1,1 % durant la période 1997-1998. Le volume de travail dans les entreprises exprimé en heures prestées31 se stabilise chez les trois partenaires commerciaux durant la période 1997-1998, contrairement au nombre d’heures prestées en Belgique qui s’accroît de 1 %. Les écarts, d’une part, entre les augmentations de volume du travail en Belgique et chez les trois partenaires commerciaux et d’autre part, les évolutions 31 Après le ralentissement de la croissance en 1995 et au début de 1996, la conjoncture se redresse en Belgique et dans les trois pays partenaires. La consolidation de l’activité économique ne se manifeste pas encore de façon très marquée dans les chiffres d’emploi en 1997 en Allemagne et en France, ce qui est plus ou moins chose normale. La croissance de l’activité dans les entreprises à raison de 3 % combinée à une augmentation très limitée de l’emploi en France et à une forte baisse en Allemagne se traduit pas des gains de productivité très élevés dans les entreprises, surtout en Allemagne. En revanche, aux Pays-Bas, l’emploi s’accroît plus rapidement, ce qui signifie que l’intensité en travail de la croissance dans les entreprises est bien plus forte. Depuis deux années successives déjà, les Pays-Bas connaissent une croissance de plus de 3,5 % de la valeur ajoutée dans les entreprises, qui s’accompagne d’une création nette d’emplois avoisinant les 2,5 %. Dans une perspective d’avenir, l’OCDE escompte une augmentation plus forte de l’activité dans les trois pays voisins. L’emploi exprimé tant en personnes qu’en heures connaîtrait une croissance légèrement moindre en Belgique que celle de la moyenne des trois pays voisins, la croissance économique belge ayant donc ainsi un moins grand contenu en travail. Le nombre moyen d’heures prestées par les salariés et les non-salariés est supposé être identique. CCE 1998/686 CCR 11 32 Tableau II.2.8. Ventilation de l’emploi belge Pourcentage de variation par rapport à la période précédente Emploi total 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 -1,1 -1,0 0,5 0,4 0,3 1,0 0,9 rémunéré Emploi Emploi salarié -1,8 -1,0 0,5 0,3 0,3 1,1 1,0 Secteur privé -2,1 -0,6 1,0 0,4 0,4 1,3 1,2 Pouvoirs publics -0,7 -2,5 -1,1 0,0 -0,1 0,4 0,0 Indépendants 2,2 -0,7 0,6 0,7 0,6 0,6 0,6 Sources : OCDE, Belgostat L’emploi salarié n’a plus diminué en 1996. Le nombre de salariés dans le secteur public est resté stable et il en ira de même à l’avenir. L’OCDE escompte même une nouvelle augmentation de l’emploi public en 1998. Durant la période 1998-1999, c’est le nombre de salariés dans les entreprises qui connaîtra, après deux années de croissance modérée (à raison de 0,4 %), la plus forte augmentation. Quant au nombre d’indépendants, il continuera lui aussi, d’après les prévisions, à s’accroître fortement. La forte reprise de la croissance rejaillit sur le travail intérimaire qui continue à enregistrer des hausses spectaculaires en Belgique. L’ICN-Bureau fédéral du Plan a calculé sur la base des chiffres des Estimations rapides de l’emploi publiés par l’ONSS que les trois quarts de l’augmentation de 25.000 unités de l’emploi entre le deuxième trimestre de 1996 et 1997 sont Graphique II.2.1. Evolution du nombre d’heures de travail intérimaire (série dessaisonnalisée, janvier 1995=100) constitués de travail intérimaire. Le graphique ci-dessous montre que les entreprises ont de plus en plus souvent recours au travail intérimaire, qu’il s’agisse de fonctions d’ouvriers ou d’employés. La forte augmentation des heures fournies par les ouvriers reflète également la relance marquée de la conjoncture. L’indicateur afférent aux prévisions d’emploi pour les trois prochains mois32 tel qu’il ressort des enquêtes de conjoncture de la BNB poursuit lui aussi sa hausse tendancielle depuis le début de 1996. Ces évolutions renforcent encore l’augmentation de l’emploi annoncée par l’OCDE pour 1998 et 1999. En dépit du nombre élevé de chômeurs, la forte augmentation de l’emploi en 1997 et 1998 provoque des pénuries croissantes dans certains segments du marché du travail. Un certain nombre d’indicateurs parlants sont reproduits ci-dessous. Premièrement, nous constatons que le nombre d’emplois déclarés vacants à l’ONEM (VDAB, Forem, Orbem) a constamment augmenté ces quatre dernières années. Une augmentation particulièrement forte s’est manifestée pendant les premiers mois de l’année. Le fait qu’un certain mismatch affecte le travail demandé et le travail offert est illustré par l’augmentation marquée du nombre de postes pour lesquels il est difficile, voire impossible, de trouver Graphique II.2.2. Nombre d’offres d’emploi ouvertes et reçues 40000 180 35000 160 30000 140 25000 120 20000 100 15000 80 10000 ja n/ 9 ju 3 n/ 93 no v/ 93 ap r/9 se 4 p/ 9 fe 4 b/ 95 ju l/9 de 5 c/ 9 m 5 ei /9 ok 6 t/9 m 6 rt/ 9 au 7 g/ 97 ja n/ 9 ju 8 n/ 98 60 Nombre tot. d’heures de travail Totaalintérimaire aantal uitzenduren Source : UPEDI 32 Solde des réponses positives et négatives. Moyenne mobile 6 périodes Zwevend gemiddelde 6 periodes 5000 jan-89 jan-90 jan-91 jan-92 jan-93 jan-94 jan-95 jan-96 jan-97 Ontvangen werkaanbiedingen (Zwevend gemiddelde 12 mois) maanden) Offres d’emploi reçues (moyenne mobile 12 Offres d’emploi ouvertes (moyenne mobile mois) Lopende werkaanbiedingen (Zwevend gemiddelde 12 12 maanden) Source : ONEm, Belgostat jan-98 CCE 1998/686 CCR 11 33 du personnel. La difficulté de trouver du personnel pour certains emplois vacants ne résulte pas uniquement de déficits quantitatifs de main-d’oeuvre dans des professions définies mais également de déficits qualitatifs tels qu’un manque de connaissances spécifiques, d’expérience ou de caractéristiques définies (connaissances techniques + aptitude commerciale, aptitude communicative, travail précis). Les conditions de travail (salaires peu élevés, travail malsain ou lourd, stress, travail le week-end et le soir) jouent également un certain rôle. Les places vacantes non satisfaites (ou professions problématiques) ne diffèrent en outre pas tellement dans les trois régions du pays. Les professions suivantes peuvent en général être considérées comme professions problématiques : informaticiens, ingénieurs, techniciens, infirmiers, cadres, représentants, mécaniciens, menuisiers, maçons, boulangers, bouchers, comptables, secrétaires ... (VDAB, 1998, p. 11-39). niveau de la précédente période de haute conjoncture durant les années 1989-1990. 2.3. Le chômage : comparaison internationale Le taux de chômage en Belgique sera, selon les données de la Commission européenne - et en fonction de la définition harmonisée au niveau européen - à nouveau inférieur à 9 % en 1998, après trois années de stabilisation à presque 10 % de la population active civile. Etant donné que la population active s’accroîtra à nouveau de presque 20.000 personnes en 1998 et 1999, l’effet de la Graphique II.2.4. Taux de chômage standardisé (en pourcentage de la population active civile) 13,0 12,0 11,0 10,0 Une même information transparaît des enquêtes conjoncturelles de la BNB dans l’industrie manufacturière. Le nombre de chefs d’entreprise qui rencontrent des difficultés lors de la production en raison de l’impossibilité d’engager du personnel qualifié s’accroît fortement durant l’année écoulée et atteint le 9,0 8,0 7,0 6,0 5,0 4,0 3,0 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Allemagne Duitsland Graphique II.2.3. Entraves dues au manque de personnel qualifié 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 12 /0 6 12 /89 /1 2 12 /89 /0 6 12 /90 /1 2 12 /90 /0 6 12 /91 /1 2 12 /91 /0 6 12 /92 /1 2 12 /92 /0 6 12 /93 /1 2 12 /93 /0 6 12 /94 /1 2 12 /94 /0 6 12 /95 /1 2 12 /95 /0 6 12 /96 /1 2 12 /96 /0 6 12 /97 /1 2/ 97 0 Gezamenlijke verwerkende nijverheid (zwevend gemiddelde, 4 trimesters) Ensemble del’industrie manufacturière (moyenne mobile, 4 trimestres) Gebruiksgoederen (zwevend gemiddelde, 4 trimesters) Biens de consommation (moyenne mobile, 4 trimestres) Investeringsgoederen (zwevend gemiddelde, 4 trimesters) Biens d’investissement (moyenne mobile, 4 trimestres) Halffabrikaten (zwevend gemiddelde, 4 trimesters) Produits semi-finis (moyenne mobile, 4 trimestres) Sources : BNB, Belgostat Pays-bas Nederland France Frankrijk Belgique België Source : European Commission (1998), Statistical annex of EuropeanEconomy Avril 1998, tableau 3 création nette d’emplois sur le chômage sera moins important. En Allemagne et en France également, la hausse du taux de chômage arrive à son terme. Etant donné l’augmentation très faible de la population active allemande (0,1 à 0,2 %), une augmentation de l’emploi produit immédiatement des effets sur le chômage. En revanche, aux Pays-Bas, des emplois plus nombreux doivent être créés pour faire face à la forte augmentation de la population active (1,5 %). Malgré cette forte augmentation de la population active, le chômage diminue à un rythme élevé. CCE 1998/686 CCR 11 34 Lorsque nous analysons plus en détail les taux de chômage par niveau de formation, nous constatons que dans tous les pays, le problème du chômage touche essentiellement les personnes peu qualifiées33. Depuis 1992, le taux de chômage parmi les travailleurs peu qualifiés augmente continuellement en Allemagne et en France. En Belgique, le taux de chômage s’est à nouveau orienté à la baisse en 1997. Le taux d’inactivité34 continue cependant à augmenter fortement, ce qui qualifiés est passé de 10 % en 1992 à 8,7 % en 1997 après avoir atteint un maximum de 12,7 % en 1995. Le taux d’inactivité passe quant à lui de 64 % en 1992 à 54,4 % en 1997. Le chômage est un problème qui touche bien moins les personnes hautement qualifiées35. Nous constatons en effet qu’en Belgique et aux Pays-Bas, le taux de chomâge des travailleurs hautement qualifiés est relativement stable et oscille autour de 3 à 4 % de la population active hautement qualifiée. Etant donné que la demande de Tableau II.2.9. Taux de chômage Faible 1992 1996 1997 Moyen 1992 1996 1997 Elevé 1992 1996 1997 Allemagne 9,0% 13,3% 15,0% 6,4% 8,8% 9,9% 4,2% 5,3% 5,7% Pays-Bas 10,0% 9,8% 8,7% 4,8% 5,1% 4,3% 3,6% 4,3% 3,6% France 12,3% 16,3% 17,0% 8,7% 11,6% 11,7% 4,7% 7,4% 7,5% Moy. 3 Belgique 10,3% 9,4% 14,1% 14,6% 15,2% 14,3% 7,1% 6,5% 9,5% 9,3% 10,1% 8,7% 4,3% 3,0% 5,9% 4,3% 6,2% 3,8% Source : Eurostat, Enquêtes sur les forces de travail Tableau II.2.10. Taux d’inactivité Faible 1992 1996 1997 Moyen 1992 1996 1997 Elevé 1992 1996 1997 Allemagne 61,5% 63,9% 63,9% 35,3% 34,8% 35,1% 22,3% 22,6% 23,6% Pays-Bas 64,0% 55,5% 54,4% 35,5% 30,0% 29,3% 20,9% 21,4% 20,9% France 50,8% 60,7% 61,7% 35,2% 29,9% 30,3% 20,4% 20,6% 20,9% Moy. 3 Belgique 57,8% 65,4% 62,0% 67,9% 62,3% 68,5% 35,3% 38,5% 32,6% 37,1% 32,8% 36,7% 21,5% 19,1% 21,8% 20,3% 22,4% 20,4% Source : Eurostat, Enquêtes sur les forces de travail signifie que les personnes peu qualifiées sont de plus en plus nombreuses à ne plus chercher activement un emploi. Le taux d’inactivité reste supérieur à la moyenne des trois pays partenaires pour ce qui est des travailleurs peu ou moyennement qualifiés. Les Pays-Bas constituent la grande exception à ces constatations. Le taux de chômage parmi les travailleurs les moins qualifiés diminue constamment, mais on y relève également une forte baisse du taux d’inactivité, ce qui montre qu’aux Pays-Bas, les inactifs sont plus aisément réinsérés dans le processus de travail. A titre de comparaison : le taux de chômage aux Pays-Bas parmi les travailleurs les moins 33 34 35 travail est essentiellement axée ces dernières années sur la main-d’oeuvre hautement qualifiée, la pénurie dans ce segment du marché du travail s’accentuera de plus en plus dans ces pays. Dans ce contexte, une pression positive sur les salaires n’est pas à exclure. En revanche, en France, mais aussi en Allemagne, le chômage des travailleurs hautement qualifiés augmente fortement. D’un point de vue plus général, le taux d’inactivité des travailleurs hautement qualifiés est légèrement supérieur à 20 % dans les quatre pays et est assez constant ces dernières années. Par personnes peu qualifiées, on entend ici les porteurs d’un diplôme d’enseignement secondaire inférieur au maximum. Le taux d’inactivité est défini comme étant le nombre de personnes qui n’ont pas de travail et n’en cherchent pas par rapport à la population en âge de travailler. On entend par personnes hautement qualifiées les personnes qui ont suivi au minimum l’enseignement supérieur. CCE 1998/686 CCR 11 35 Conclusion L e but du rapport technique de septembre 1998 sur les marges maximales disponibles pour l’évolution du coût salarial est double. D’une part, il doit fournir aux partenaires sociaux les données nécessaires à l’appréciation de la situation et, sur base de celle-ci, à la détermination, avant le 31 octobre 1998, de la marge maximale de l’évolution du coût salarial en 1999-2000. Selon l’article 6 de la loi, «cette marge maximale pour l’évolution du coût salarial tient compte de l’évolution du coût salarial dans les Etats membres de référence telle qu’elle est prévue pour les deux années de l’accord interprofessionnel, mais correspond au moins à l’indexation et aux augmentations barémiques ». Par ailleurs, le rapport présente les informations disponibles qui devront permettre aux partenaires sociaux de juger si «la marge peut être réduite à concurrence des écarts salariaux des deux années précédentes qui auraient résulté d’une hausse salariale supérieure à l’évolution du coût salarial dans les Etats membres de référence ». En outre, le présent rapport esquisse l’environnement plus large constitué par la conjoncture, l’inflation, l’emploi et le chômage. Ce tableau général doit permettre aux partenaires sociaux de prendre plus facilement ces deux décisions et de les placer dans leur juste contexte. Les concepts significatifs en matière de coût salarial sont, d’une part, le coût salarial par travailleur exprimé en équivalents temps plein et d’autre part, le coût salarial par travailleur corrigé en fonction des variations de la durée moyenne du travail des travailleurs (coût salarial horaire). Les données en matière d’évolution du coût salarial au cours de la période précédente 1997-1998 ne sont pas des données observées qu’il s’agisse de la Belgique ou des Etats membres de référence. Les chiffres avancés dans ce rapport sont donc établis sur la base des prévisions et des perspectives de l’OCDE concernant l’évolution du coût salarial par personne. En ce qui concerne la part des travailleurs à temps partiel et la durée annuelle moyenne du travail, nous disposons pour ce qui est de 1997 d’un chiffre observé ; pour les années 1998 et suivantes, il s’agit d’une estimation du secrétariat. L’évolution du coût salarial en 1997-2000 par équivalent temps plein et par heure est donc entachée d’un certain degré d’incertitude vu les extrapolations pour 1998 et les années suivantes. L’estimation de l’évolution du coût salarial horaire est cependant plus sensible à des erreurs d’estimation que l’évolution du coût salarial par équivalent temps plein. Ceci incite à prendre en compte l’ensemble des considérations et des données du rapport technique lors de la détermination de la marge disponible et de se réserver la possibilité d’apprécier la situation sur la base de toutes les données disponibles. Compte tenu des remarques citées ci-dessus, l’augmentation cumulée du coût salarial par équivalent temps plein, durant la période écoulée 1997-1998, se chiffre à 5,8 % en Belgique et à 5,6 % dans les Etats membres de référence. L’augmentation du coût salarial par équivalent temps plein durant la période 1999-2000 atteindrait 6,1 % dans les Etats membres de référence. Par heure prestée, l’augmentation du coût salarial durant la période écoulée est de 5,8% en Belgique et de 5,8% dans les Etats membres de référence (Source Eurostat) ; l’augmentation du coût salarial dans CCE 1998/686 CCR 11 36 les Etats membres de référence pendant la période 1999-2000 s’établit à 5,9 %. Les calculs de l’augmentation du coût salarial horaire dans les Etats membres de référence sur la base du temps de travail extrait de la source OCDE fournissent 5,3 % pour ce qui est de la période passée et 6,3 % en ce qui concerne la prochaine période de négociation. On peut remarquer que ces données convergent sur l’ensemble de la période 1997-2000, quelle que soit la source. En n’en retranchant le chiffre disponible pour la Belgique, on obtient 5,9 %. Le respect de la marge maximale 1997-1998 semble avoir été facilité par la baisse de l’inflation. Les chiffres en matière d’inflation qui étaient avancés dans le Rapport technique de septembre 1996 ont en effet été revus à la baisse, passant de 1,8 % au cours des deux années à 1,3 % pour chacune des deux années. L’inflation escomptée, mesurée par le biais de l’indice santé des prix à la consommation, se chiffre à 3,1 % durant la prochaine période de négociation. Les récentes évolutions conjoncturelles ne semblent pas contredire le scénario économique que l’OCDE prévoyait pour la Belgique au printemps. Si la situation de crise en Asie du Sud-Est, en Russie et en Amérique latine se maintient, les prévisions de croissance seront sans doute revues à la baisse. Enfin, il est constaté que l’évolution de l’emploi interprofessionnel total durant la période écoulée sera probablement supérieure à celle des Etats membres de référence à la suite de la forte dégradation de l’emploi en Allemagne. L’évolution de la rentabilité et des investissements dans les entreprises est restée en deçà de celle des Etats membres de référence durant la période écoulée. Les taux de chômage et d’inactivité, en particulier des travailleurs peu qualifiés et moyennement qualifiés, restent préoccupants et cette situation perdurera sans doute durant les années à venir. CCE 1998/686 CCR 11 37 BIBLIOGRAPHIE ARBEIDSINSPECTIE (1998). Voorjaarsrapportage cao-afspraken 1998, La Haye, Arbeidsinspectie - ministerie van Sociale zaken en werkgelegenheid, 42 p. BACH, Hans-Uwe (1998), 7 août ‘98, via E-mail [email protected] BNB (1998), Rapport 1998, Bruxelles BNB BNB (1998a) “L’économie belge en 1998”, Revue économique, 4ème année, août 1998 BUNDESMINISTERIUM FÜR ARBEIT UND SOZIALORDNUNG (1998), Ergebnisse wichtiger Tarifabschlüsse für das Jahr 1998, 17 p. BUREAU FEDERAL DU PLAN (1998), Perspectives économiques 1998-2003, Bruxelles, Bureau fédéral du Plan, 163 p. 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CCE 1998/686 CCR 11 39 Annexes Annexe 1 : Prévisions de croissance ICN-BNB P IB C o n s o m m a t io n p r i v é e F o r m a t i o n b r u te d e c a p it a l D e m a n d e i n té r i e u r e E x p o r ta t io n s t o t a le s I m p o r t a ti o n s t o ta l e s IN C -B u re a u fé d é ra l d u P la n 1997 1998 1999 2 ,9 2 ,8 2 ,6 2 ,1 2 ,8 2 ,1 5 ,4 4 ,8 3 ,5 2 ,2 3 ,0 2 ,3 5 ,9 5 ,1 5 ,0 5 ,1 5 ,5 4 ,9 * Investissements des entreprises Source : ICN - Bureau fédéral du Plan (1998), budget économique, Perspectives économiques 1999, p. 2 BNB (1998), “L’économie belge en 1998”, Bulletin économique, 4e année, août 1998, p. 16 BNB 1997 2 ,9 2 ,1 4 ,1 * 2 ,6 5 ,9 5 ,1 1998 2 ,7 3 ,0 5* 3 ,2 4 ,8 5 ,1 CCE 1998/686 CCR 11 40 Annexe 2 : Temps de travail annuel moyen - Source Eurostat Vous trouverez ci-dessous les séries corrigées des effets de calendrier concernant le temps de travail annuel moyen des travailleurs. Les séries ont été prolongées au-delà de 1994 sur la base des taux de croissance de la durée du travail hebdomadaire normale moyenne des travailleurs (voir secrétariat du CCE, 1998). L’annexe 6 comprend de plus amples informations sur la méthode d’extrapolation. Temps de travail annuel moyen des travailleurs Allemagne de l'Ouest Observation Estimation 1706 1706 1702 1698 1690 1690 1681 1682 1677 1674 1662 1666 1652 1658 1612 1615 1604 1607 1611 1599 1582 1591 1578 1583 1568 1575 1573 1567 1565 1559 1551 1543 1535 Pays-Bas Observation Estimation 1498 1478 1462 1456 1447 1463 1459 1447 1444 1440 1438 1474 1464 1456 1449 1460 1459 1453 1445 1440 1434 1427 1421 1414 France Observation Estimation 1715 1701 1708 1696 1700 1688 1696 1698 1690 1697 1692 1697 1690 1685 1688 1690 1681 1680 1681 1677 1675 1670 1671 1666 1666 1661 1663 1651 1658 1652 1650 1648 Belgique Observation Estimation 1672 1644 1646 1643 1636 1642 1633 1625 1631 1621 1624 1625 1620 1613 1619 1606 1613 1609 1609 1601 1607 1604 1603 1609 1601 1601 1600 1598 1596 1593 1589 1585 Source : Eurostat, Enquêtes sur les forces de travail ; calculs du secrétariat Temps de travail relatif des travailleurs à temps partiel 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Allemagne de l'Ouest Observation Estimation 50,6 52,4 54,1 52,0 50,4 51,7 50,4 51,3 51,1 50,9 51,3 50,6 51,3 50,2 48,9 49,0 48,8 48,6 48,6 48,2 48,8 47,9 48,5 47,5 47,3 47,1 45,6 46,8 45,0 46,4 46,0 45,6 45,3 Pays-Bas Observation Estimation 42,6 42,6 42,4 41,9 42,6 45,6 45,6 45,8 46,6 47,4 48,3 Source : Eurostat, Enquêtes sur les forces de travail ; calculs du secrétariat 41,7 42,1 42,4 42,7 43,1 45,7 46,1 46,4 46,7 47,0 47,4 47,7 48,0 48,4 France Observation Estimation 52,8 52,9 52,7 53,2 53,9 53,5 54,1 53,8 53,9 54,1 54,5 54,4 54,8 54,7 55,0 55,0 55,5 55,3 55,6 55,6 55,8 55,9 56,2 56,2 56,7 56,5 56,9 56,8 56,9 57,1 57,4 57,7 58,1 Belgique Observation Estimation 53,5 53,4 53,0 54,3 53,1 52,8 53,6 52,7 53,2 53,0 53,3 53,7 53,6 54,6 54,1 53,8 54,6 54,1 54,4 54,9 54,7 54,9 55,3 56,0 55,4 56,1 56,0 56,4 56,2 56,6 56,8 57,0 CCE 1998/686 CCR 11 41 Annexe 3 : Temps de travail annuel moyen - Source OCDE Vous trouverez ci-dessous les séries corrigées des effets de calendrier concernant le temps de travail annuel moyen des travailleurs (observations) ainsi que l’évolution escomptée pour 1998-2000 (voir également l’annexe 6) 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Allemagne de l'Ouest Observation Estimation 1887 1850 1854 1834 1824 1810 1809 1787 1788 1756 1768 1746 1742 1724 1732 1716 1713 1701 1704 1687 1690 1672 1677 1667 1663 1669 1656 1671 1654 1653 1653 1640 1636 1619 1624 1608 1606 1595 1595 1575 1582 1554 1564 1538 1546 1513 1531 1521 1509 1510 1512 1502 1502 1506 1493 1493 1480 1467 Pays-Bas Observation Estimation 1797 1774 1775 1755 1748 1732 1726 1687 1699 1653 1650 1634 1637 1626 1618 1614 1611 1599 1599 1590 1584 1574 1576 1557 1560 1531 1543 1507 1517 1488 1493 1471 1474 1460 1457 1450 1447 1440 1437 1433 1428 1421 1421 1415 1410 1407 1404 1388 1397 1384 1378 1374 1375 1365 1365 1357 1348 1341 Source : OCDE (1998a), Perspectives de l’emploi juillet 1998, p. 225, calculs du secrétariat France Observation Estimation 1821 1809 1802 1788 1786 1771 1769 1753 1752 1720 1735 1709 1714 1698 1699 1678 1683 1667 1666 1656 1650 1640 1635 1567 1571 1558 1553 1552 1549 1540 1546 1535 1542 1539 1539 1540 1538 1547 1537 1539 1537 1540 1533 1529 1532 1521 1527 1520 1524 1523 1522 1522 1521 1519 1519 1517 1515 1512 CCE 1998/686 CCR 11 42 Annexe 4 : Part de travail à temps partiel Vous trouverez ci-dessous la part observée des travailleurs à temps partiel parmi les salariés ainsi que l’évolution escomptée durant la période 1998-2000. Pour la méthode d’extrapolation, voir annexe 6. Pourcentage de temps partiel dans l’emploi salarié 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Allemagne Pays-Bas France Belgique Observation Estimation Observation Estimation Observation Estimation Observation Estimation 12,03 11,9 20,94 20,5 8,96 8,26 8,2 11,80 12,0 22,3 9,69 9,5 8,46 8,8 12,27 12,1 22,60 24,0 10,53 10,2 9,25 9,4 12,35 12,2 25,7 11,55 11,0 10,28 10,0 12,22 12,5 28,24 27,3 11,58 11,9 10,98 10,6 12,72 12,7 29,48 28,7 12,03 12,1 11,00 11,2 13,03 13,1 30,81 30,2 12,19 12,6 11,66 11,9 14,99 15,0 30,66 31,5 12,11 12,8 12,60 12,5 13,86 13,9 31,90 32,8 12,28 12,9 13,29 13,1 14,22 14,4 34,22 34,0 12,90 13,1 13,96 13,7 14,94 14,9 34,75 35,1 14,35 13,8 14,50 14,3 15,86 15,5 36,19 36,1 15,41 15,1 14,56 14,9 16,39 16,2 37,35 37,1 16,21 16,1 15,43 15,5 16,68 16,9 38,49 38,0 16,69 16,8 15,90 16,1 17,64 17,7 38,39 38,8 17,60 17,3 16,79 16,7 18,5 39,5 18,2 17,3 19,4 40,2 18,8 17,9 20,4 40,8 19,5 18,5 Source : Eurostat, Enquêtes sur les forces de travail ; calculs du secrétariat CCE 1998/686 CCR 11 43 Pourcentage de temps partiel dans l’emploi total Allemagne Pays-Bas France Belgique Observation Estimation Observation Estimation Observation Estimation Observation Estimation septembre septembre septembre septembre 1998 1998 1998 1998 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 10,1 11,2 14,4 11,7 15,4 11,4 16,6 12,0 18,7 12,6 12,3 12,8 12,9 12,7 13,2 13,4 15,2 14,1 14,4 15,1 15,8 16,3 16,5 17,5 21,2 12,7 12,4 12,9 13,1 12,9 13,4 15,2 15,5 14,3 14,6 15,4 16,1 16,7 16,9 18,0 18,5 19,0 22,7 29,4 30,3 31,6 31,7 32,5 34,5 35,0 36,4 37,3 38,1 38,0 Source : Eurostat, Enquêtes sur les forces de travail; calculs du secrétariat 13,6 14,5 15,4 16,3 17,2 18,1 19,1 20,0 20,9 21,8 22,7 23,6 29,5 30,4 31,4 32,3 33,2 34,1 35,0 35,9 36,8 37,7 38,6 39,5 40,4 41,4 5,9 5,9 8,0 8,0 8,6 7,8 8,1 8,2 8,3 9,1 9,6 10,3 10,9 11,8 11,8 12,0 12,1 11,9 12,1 12,7 13,9 14,9 15,6 16,0 16,8 6,0 6,2 6,3 7,9 8,1 8,7 8,2 8,6 8,7 8,9 9,6 10,2 10,8 11,3 12,0 12,2 12,5 12,7 12,7 12,9 13,5 14,5 15,3 16,0 16,4 17,0 17,3 17,7 3,8 4,8 6,1 6,0 6,3 8,0 8,0 8,6 9,4 9,9 9,8 10,2 10,9 11,8 12,4 12,8 12,8 13,6 14,0 14,7 4,0 4,4 4,7 5,1 5,4 5,8 6,2 6,6 7,0 7,4 7,8 8,2 8,7 9,1 9,6 10,1 10,5 11,0 11,5 12,0 12,5 13,1 13,6 14,2 14,7 15,3 15,9 16,4 CCE 1998/686 CCR 11 44 Annexe 5 : Analyse de l’évolution du travail à temps partiel France Depuis 1992, le travail à temps partiel augmente fortement en France. Les chefs d’entreprise peuvent faire face, grâce à des travailleurs à temps partiel, au besoin accru de flexibilité tandis que le chômage élevé ne laisse pas le choix aux demandeurs d’emploi et les amène, à défaut de mieux, à accepter malgré tout un emploi à temps partiel. En mars 1997, 45,1 % des travailleurs à temps partiel déclaraient qu’ils préféreraient en fait travailler davantage. Les analystes soulignent qu’en période de crise ou de croissance moins porteuse d’emploi le travail à temps partiel fait office de redistributeur du travail et tend à compenser la baisse de l’emploi à temps plein. Le graphique 1 illustre clairement que la croissance de la part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi total est étroitement liée à la conjoncture et est plus élevée durant les périodes de récession. Graphique 1 : Travail à temps partiel et à temps plein en France (taux de croissance) 12 10 La politique active du marché du travail joue également un grand rôle au niveau de la progression subite du travail à temps partiel. Depuis septembre 1992, l’engagement d’un travailleur à temps partiel pour une durée indéterminée s’accompagne d’une réduction permanente de 30 % des cotisations sociales tout comme lorsqu’un contrat à temps plein est converti en un contrat à temps partiel afin d’éviter des licenciements. A partir de janvier 1993, l’exonération a été portée à 50 % et depuis juillet 1993, elle peut être cumulée avec une réduction de cotisations sur les bas salaires. C’est tout spécialement pour que le travail à temps partiel puisse aussi être pris en considération que la définition des «bas salaires» ne tient pas compte du salaire horaire mais bien du revenu total. La croissance du travail à temps partiel s’accentue ainsi et se maintient à ce niveau jusqu’en avril 1994, au moment où la réduction est ramenée à 30 %. A l’intention des chômeurs difficiles à placer, les autorités françaises ont créé les «contrats emploi-solidarité». Dans le cas de ces emplois à temps partiel, les pouvoirs publics prennent en charge une partie du salaire, dispensent l’employeur des cotisations de sécurité sociale et participent éventuellement aux frais de formation. 8 6 4 2 0 1987Q2 1988Q2 1989Q2 1990Q2 1991Q2 1992Q2 1993Q2 1994Q2 1995Q2 1996Q2 1997Q2 -2 -4 Temps part time partiel Temps full time plein La majorité des travailleurs à temps partiel travaillent dans le secteur des services (presque 80 % en 1996). Ainsi que le graphique 2 le montre, l’évolution du travail à temps partiel dans le secteur des services est ainsi déterminante pour l’évolution du travail à temps partiel en général. Environ la moitié des personnes travaillant à temps partiel sont occupées dans des petites entreprises comptant moins de 10 travailleurs. L’emploi féminin reste encore et toujours majoritaire dans l’emploi à temps partiel étant donné que les femmes représentent environ 4/5 des travailleurs à temps partiel. CCE 1998/686 CCR 11 45 Graphique 2 : Travail à temps partiel en France par secteur (en milliers) Graphique 4 : Emploi dans l’industrie allemande (en milliers) 4000 16000 3500 14000 3000 12000 2500 10000 2000 8000 1500 6000 1000 4000 500 2000 0 1987Q2 1988Q2 1989Q2 1990Q2 1991Q2 1992Q2 1993Q2 1994Q2 1995Q2 1996Q2 1997Q2 0 1987Q2 1988Q2 1989Q2 1990Q2 1991Q2 1992Q2 1993Q2 1994Q2 1995Q2 1996Q2 1997Q2 Agriculture landbouw Industrie industrie Services diensten Total totaal Allemagne En Allemagne également, la croissance de la part du travail à temps partiel dans l’emploi total s’accélère à partir du début des années ‘90. Le graphique ci-dessous montre qu’à partir de 1991 (après le choc de la réunification), le nombre de travailleurs à temps partiel a en effet augmenté constamment tandis que l’emploi à temps plein est en recul depuis quelques années déjà. Il est frappant de constater lors d’une ventilation des données par secteur que l’emploi à temps plein est déterminant pour l’évolution de l’emploi total dans l’industrie (voir graphique 4) alors que dans le secteur Industrie industrie fulltemps time plein Industriepart temps industrie time partiel Industrie total industrie totaal des services, la part de l’emploi à temps plein est moindre et que le travail à temps partiel en hausse marque de son empreinte l’évolution totale de l’emploi (voir graphique 5). Graphique 5 : Emploi dans le secteur allemand des services (en milliers) 25000 20000 15000 10000 5000 Graphique 3 : Evolution de l’emploi en Allemagne (1987=100) 0 1987Q2 1988Q2 1989Q2 1990Q2 1991Q2 1992Q2 1993Q2 1994Q2 1995Q2 1996Q2 1997Q2 200 diensten time plein Servicesfulltemps Services temps diensten part time partiel Services total diensten totaal 190 180 170 160 150 140 130 120 110 100 1987Q2 1988Q2 1989Q2 1990Q2 1991Q2 1992Q2 1993Q2 1994Q2 1995Q2 1996Q2 1997Q2 full time Temps plein part time Temps partiel totaal Total La principale forme de travail à temps partiel en Allemagne est appelée «geringfügige Beschäftiging». Les travailleurs qui travaillent au maximum 15 heures par semaine et ont un salaire de 620 DM au maximum par mois sont, tout comme leurs employeurs, dispensés des cotisations de sécurité sociale. La question de savoir si le système est équitable ou non constitue actuellement le sujet d’une discussion de société. Les partisans soulignent la création d’emplois, les opposants mettent CCE 1998/686 CCR 11 46 en exergue le fait qu’il s’agit de mesures d’exception et que leur généralisation sape le système de sécurité sociale. Le nombre de personnes occupant ces emplois dépend étroitement du chômage : plus le chômage est élevé, plus il y a d’emplois à 620 marks. Les statistiques sont de très mauvaise qualité à cet égard; la seule chose sur laquelle toutes les sources s’accordent, c’est la forte augmentation du nombre d’emplois à 620 marks1. concept de «travail à temps partiel» permet de répartir le temps de travail sur une période longue. Un chômeur âgé qui opte pour un emploi à mi-temps peut travailler un an et demi et rester à la maison un an et demi. C’est ainsi que les PME peuvent elles aussi offrir cette chance à leurs travailleurs âgés. A la fin de 1997, plus de 70 CCT avaient déjà été conclues au sujet notamment de l’Altersteilzeit; l’ensemble de ces CCT touche environ 5,5 millions de travailleurs. Pays-Bas Graphique 6 : Travail à temps partiel en Allemagne par secteur (en milliers) 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 1987Q2 1988Q2 1989Q2 Agriculture landbouw 1990Q2 1991Q2 1992Q2 Industrie industrie 1993Q2 1994Q2 Services diensten 1995Q2 1996Q2 1997Q2 Total totaal Le travail à temps partiel pour lequel des cotisations de sécurité sociale sont dues augmente également. L’explication se situe ici surtout au niveau du glissement de l’emploi entre les branches d’activité. Dans le secteur des services, la croissance du travail à temps partiel est plus importante que la croissance de l’emploi. Entretemps, ce sont déjà 83 % des travailleurs à temps partiel qui doivent payer des cotisations sociales qui travaillent dans le secteur des services. Les comptes du travail du Centraal Bureau voor de Statistiek montrent que 190.000 nouveaux emplois ont été créés en 1997. Pour la première fois en sept ans, le nombre d’emplois à temps plein augmente plus rapidement que le nombre d’emplois à temps partiel ou flexibles (+ 62.000 emplois à temps plein, + 60.000 emplois à temps partiel et + 50.000 emplois flexibles). L’importance des emplois flexibles diminue, une évolution qui n’est pas sans lien avec la persistance du climat favorable. Les emplois flexibles consistent essentiellement en du travail intérimaire et en des contrats temporaires ; l’évolution est donc assez étroitement liée à la conjoncture : si la croissance se poursuit longtemps, les entreprises sont plus rapidement disposées à offrir des contrats définitifs. L’augmentation des emplois à temps plein découle du fait que l’industrie et la construction ont créé nettement Graphique 7 : Emploi aux Pays-Bas 12 10 8 6 A partir du 1er août 1996, les travailleurs âgés ont la possibilité, grâce à la Altersteilzeitgesetz, de travailler à temps partiel avant de prendre leur pension. Les entreprises qui engagent, en compensation du temps perdu par les travailleurs âgés à temps partiel, de nouveaux membres du personnel peuvent compter sur des subsides publics. L’interprétation large donnée au 1 4 2 0 1987Q2 1988Q2 1989Q2 1990Q2 1991Q2 1992Q2 1993Q2 1994Q2 1995Q2 1996Q2 1997Q2 -2 -4 Temps full time plein Temps part time partiel Mikrozensus: 1996: 1,58 million (1,47 million en Allemagne de l’Ouest, 0,11 million en Allemagne de l’Est) Institut für Sozialforschung und Gesellschaftspolitik: 1997: 5,62 millions (4,9 millions en Allemagne de l’Ouest, 0,72 million en Allemagne de l’Est) Sozio-ökonomischen Panel: 1996: 5,35 millions (4,6 millions en Allemagne de l’Ouest, 0,75 million en Allemagne de l’Est) Institut für Arbeitsmarkt- und Berufsforschung: 1996: 4 millions (3,8 millions en Allemagne de l’Ouest, 0,2 million en Allemagne de l’Est) Total totaal CCE 1998/686 CCR 11 47 davantage d’emplois. Ce sont traditionnellement des secteurs comptant beaucoup de travailleurs à temps plein. Le graphique ci-dessus fait en outre présumer qu’il existe un lien direct entre l’évolution conjoncturelle et la croissance de l’emploi à temps plein. Graphique 9 : Evolution de l’emploi en Belgique (1987=100) 180 170 160 150 140 130 Belgique 120 110 100 A titre de comparaison, le graphique suivant montre l’évolution de la part du travail à temps partiel dans l’emploi total en Belgique. Ici également, cette part augmente sans interruption. Un taux de croissance plus élevé de l’emploi à temps partiel que de l’emploi à temps plein (et de l’emploi total) explique cette évolution, ainsi qu’il ressort du graphique ci-dessous. Graphique 8 : Part de l’emploi à temps partiel dans l’emploi total en Belgique 17 16 15 14 13 12 11 2 Q 97 19 96 19 19 Q 2 2 Q 2 Temps part time partiel 95 Q 2 94 19 93 Q 19 92 19 Q 2 2 Q 2 19 91 Q 2 19 90 Q 2 89 Q 19 88 19 19 87 Q 2 10 90 80 1987Q2 1988Q2 1989Q2 1990Q2 Temps full time plein 1991Q2 1992Q2 1993Q2 Temps part time partiel 1994Q2 1995Q2 1996Q2 1997Q2 Total totaal Le travail à temps partiel est donc le moteur de la croissance de l’emploi en Belgique. Toutefois, tous les emplois à temps partiel ne sont pas nécessairement effectivement de nouveaux emplois : dans le cadre de la redistribution du travail, un certain nombre d’emplois à temps plein ont été convertis ces dernières années en emplois à temps partiel. Tout comme dans les pays voisins, le secteur des services est déterminant pour l’évolution du travail à temps partiel. CCE 1998/686 CCR 11 48 BIBLIOGRAPHIE DE L’ANNEXE 5 BUNDESANSTALT FÜR ARBEIT (1998), Arbeitsmarkt 1997, Nuremberg, 209 p. CLASEN, Lothar (1998), “Innovatieve Vertragspolitik”, Bundesarbeitsblatt, avril 1998, p. 5-12 Economische Statistische Berichten, 31/07/98, p. 599. EUROSTAT, Enquêtes sur les forces du travail MINISTERE FEDERAL DE L’EMPLOI ET DU TRAVAIL (1997), La politique fédérale de l’emploi, rapport d’évaluation 1997, Bruxelles, 1997. Financieele Dagblad, 30/06/98 MINISTÈRE DE L’EMPLOI ET DE LA SOLIDARITÉ (1997), Bilan Politique de l’emploi en 1996, Paris, La Documentation française, 226 p. INSEE (1995), Le travail à temps partiel, Paris, Editions Liaisons, 147 p. OCDE (1997), Etudes économiques de l’OCDE, 1997, France, Paris, 187 p. OCDE (1998), Etudes économiques de l’OCDE, 1998, Allemagne, Paris, 186 p. CCE 1998/686 CCR 11 49 Annexe 6 : Considérations méthodologiques relatives à la méthode d’extrapolation Comme l’an passé, le secrétariat utilise pour l’extrapolation des différentes séries temporelles, le meilleur modèle d’extrapolation par série. Afin de déterminer la meilleure technique, il a été fait appel à plusieurs professeurs d’économétrie. Lors des réunions des 19 mai et 10 août 1998, les professeurs ont fait remarquer que, pour que l’évaluation des coefficients d’une équation économétrique soit aussi fiable que possible, il importe de recourir à un nombre maximum d’observations. Ce n’est que dans le cas de séries temporelles comprenant des ruptures dues à des modifications méthodologiques qu’un certain nombre d’observations ne sont pas utilisées. C’est ainsi qu’en Allemagne de l’Ouest par exemple, le questionnaire de l’enquête sur la population active comprend à partir de 1990 une nouvelle question concernant le nombre d’heures prestées. La conséquence en a été l’enregistrement d’un grand nombre de petits emplois dont la durée du travail hebdomadaire oscille entre 1 et 15 heures. La part des travailleurs à temps partiel a dès lors augmenté fortement cette année-là. A partir de 1991, les résultats de l’enquête couvrent l’entièreté de l’Allemagne. D’autres ruptures apparaissent en 1987 et 1992 (Pays-Bas), en 1975 et 1983 (France). Voir également OCDE (1998a, p. 175). En général, on peut dire que, pour composer le meilleur modèle économétrique d’extrapolation des séries statistiques, les quatre variables explicatives suivantes ont été considérées : une variable de tendance (éventuellement une tendance au carré ou une tendance au cube, une variable expliquée retardée d’une période (au cas où la série temporelle ferait apparaître une trop grande autocorrélation), une variable dummy pour les ruptures démontrables dans la série. Etant donné qu’en matière de temps de travail annuel, on a opté pour des séries corrigées des effets de calendrier, la dummy d’année bissextile qui figurait dans un grand nombre de modèles l’an passé, a été supprimée. L’estimation de la valeur de cette dummy n’était pas exempte de difficultés, surtout dans les séries courtes. Des facteurs aléatoires avaient pour effet de relever ou d’abaisser la valeur de cette dummy dans un pays déterminé par rapport à la valeur effective. Etant donné que le secrétariat dispose de l’information nécessaire à la suppression de l’effet d’année bissextile (lorsque c’est nécessaire), il a opté pour cette méthode. Il a également été vérifié chaque fois s’il est ou non question d’une rupture de tendance. Toutefois, une condition préalable est la présence d’un nombre suffisant d’observations après la rupture de tendance, faute de quoi il est impossible d’évaluer la nouvelle tendance. Le test visant à déterminer l’occurrence ou l’absence d’une rupture de tendance est totalement dépourvu de valeur si l’on ne dispose pas de suffisamment d’observations. On a également recherché systématiquement la forme fonctionnelle la plus simple possible, certainement dans le cas des séries courtes. Des modèles non linéaires comprenant des termes au carré ou au cube sont, surtout en ce qui concerne des extrapolations dans l’avenir, parfois assez extrêmes. On trouvera ci-après un aperçu des variables explicatives retenues dans les différentes équations. CCE 1998/686 CCR 11 50 6.1 Part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi total Allemagne Tendance, Dummy 1990, Variables expliquées retardées Tendance, Dummy 1971-1986 Tendance, Variables expliquées retardées Tendance, Tendance au carré. Pays-Bas : France : Belgique : La comparaison avec les modèles retenus l’an passé dans le Rapport technique de septembre met en évidence les points suivants. En ce qui concerne l’Allemagne, le Graphique 1 : Part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi total - Allemagne modèle à tendance au carré n’était plus à même de prendre suffisamment en compte l’augmentation récente de la part des travailleurs à temps partiel. Un modèle autorégressif lui a été préféré. La même remarque peut être formulée à l’égard de la Belgique. Le modèle ne reprenant que la tendance linéaire ne parvient pas à appréhender la légère accélération récente de l’augmentation du nombre de travailleurs à temps partiel. On a donc préféré le modèle à tendance au carré. Graphique 3 : Part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi total - France 20,0 20,0 18,0 19,0 18,0 16,0 17,0 14,0 16,0 15,0 12,0 14,0 10,0 13,0 12,0 8,0 11,0 6,0 10,0 9,0 99 97 19 71 19 73 19 75 19 77 19 79 19 81 19 83 19 85 19 87 19 89 19 91 19 93 19 95 19 97 19 99 19 95 19 93 19 91 19 89 19 87 19 85 19 81 83 19 19 79 77 75 73 Observation Observatie 19 19 19 19 19 19 71 4,0 Estimation septembre Raming september 19971997 Estimation septembre Raming september 19981998 Observation Observatie Graphique 2 : Part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi total - Pays-Bas Estimation septembre Raming september 19981998 Estimation septembre 1997 Raming september 1997 Graphique 4 :Part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi total - Belgique 19,0 45,0 17,0 40,0 15,0 35,0 13,0 30,0 11,0 25,0 Observation Observatie Estimation septembre Raming september 19981998 Estimation septembre 1997 Raming september 1997 99 97 19 95 19 93 19 91 19 89 Estimation septembre Raming september 19981998 19 87 19 85 19 83 19 81 19 79 19 77 19 75 Observation Observatie 19 73 19 19 19 99 19 97 19 95 19 93 19 91 19 89 19 87 19 85 19 83 19 81 19 79 19 77 19 19 19 19 75 3,0 73 5,0 10,0 71 7,0 15,0 71 9,0 20,0 Estimation septembre 1997 Raming september 1997 CCE 1998/686 CCR 11 51 6.2 Part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi salarié Allemagne : Tendance, Dummy 1990, Tendance au carré Pays-Bas : Tendance, Tendance au carré France : Tendance, Variables expliquées retardées Belgique : Tendance Graphique 1 : Part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi salarié - Allemagne Graphique 3 : Part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi salarié - France 22,00 20,00 20,00 18,00 16,00 18,00 14,00 16,00 12,00 14,00 10,00 12,00 99 00 20 97 96 98 19 19 19 94 93 92 91 90 95 19 19 19 19 19 19 89 88 Observation Observatie Observation Observatie 19 19 87 19 86 19 83 85 19 19 19 19 00 99 20 98 19 97 19 96 19 95 19 94 19 93 19 92 19 91 19 90 19 89 19 88 19 87 19 86 19 85 19 84 19 83 19 19 84 8,00 10,00 Estimation Raming Estimation Raming Graphique 2 : Part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi salarié - Pays-Bas 41,00 Graphique 4 : Part des travailleurs à temps partiel dans l’emploi salarié - Belgique 20,00 39,00 18,00 37,00 35,00 16,00 33,00 14,00 31,00 29,00 12,00 25,00 10,00 23,00 8,00 Observation Observatie 00 20 99 98 Estimation Raming 19 19 97 96 19 19 95 19 94 19 93 19 92 19 91 19 90 19 89 19 88 19 87 19 86 19 85 19 84 19 19 83 21,00 19 83 19 84 19 85 19 86 19 87 19 88 19 89 19 90 19 91 19 92 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 27,00 Observation Observatie Raming Estimation CCE 1998/686 CCR 11 52 6.3 Durée du travail annuelle moyenne des travailleurs 6.3.1 Source OCDE Allemagne de l’Est Tendance et variable expliquée retardée d’un an Tendance, rupture de tendance (dummy à partir de 1976) et variable expliquée retardée d’un an Tendance, rupture de tendance (dummy à partir de 1982), tendance * dummy. Pays-Bas France Graphique 2 : Durée du travail annuelle moyenne des travailleurs - Source OCDE Pays-Bas 1800 1750 1700 1650 1600 1550 1500 1450 1400 Graphique 1 : Durée du travail annuelle moyenne des travailleurs - Source OCDE - Allemagne de l’Ouest 1350 00 98 20 96 19 94 19 92 19 90 19 88 19 86 19 84 Observation Observaties 19 82 19 80 19 78 19 76 19 74 19 72 19 19 70 1300 19 Les modèles restent, par comparaison à l’an passé, largement les mêmes sauf en ce qui concerne la dummy d’année bissextile qui disparaît des modèles d’Allemagne de l’Ouest et de France. Estimation Raming 1900 Graphique 3 : Durée du travail annuelle moyenne des travailleurs - Source OCDE France 1850 1850 1800 1800 1750 1750 1700 1700 1650 1650 1600 1600 Observation Observaties 19 86 19 88 19 90 19 92 19 94 19 96 19 98 20 00 84 19 82 19 19 80 19 78 76 19 74 19 70 19 19 98 00 20 96 94 Estimation Raming 19 19 90 88 86 92 19 19 19 19 84 Observation Observaties 19 80 82 19 19 76 78 19 19 19 19 19 19 74 1500 72 1550 1450 70 1500 72 1550 Estimation Raming CCE 1998/686 CCR 11 53 6.3.2 Source Eurostat Allemagne de l’Est Tendance, rupture de tendance (dummy 1983-1989) Tendance, rupture de tendance (dummy 19987-1991) et variables expliquées retardées d’un an Tendance, Variables expliquées retardées d’un an Tendance, Variables expliquées retardées d’un an Pays-Bas France Belgique Graphique 1 : Durée du travail annuelle moyenne des travailleurs - Eurostat Allemagne de l’Ouest 1750 Par comparaison à l’an passé, les dummy d’année bissextile ont disparu et des ruptures de tendance ont été introduites dans les séries de l’Allemagne de l’Ouest et des Pays-Bas étant donné l’impact fondamental des modifications des enquêtes relatives à la durée du travail moyenne en 1990 et 1992. Graphique 3 : Durée du travail annuelle moyenne des travailleurs - Eurostat France 1720 1710 1700 1700 1690 1650 1680 1670 1600 1660 1650 1550 1640 1630 1500 00 99 20 98 19 97 19 96 19 95 19 94 19 93 19 92 19 91 19 90 19 89 19 88 19 87 19 86 19 85 19 84 19 83 Observation Observatie Estimation Raming Graphique 2 : Durée du travail annuelle moyenne des travailleurs - Eurostat Pays-Bas 19 19 00 99 20 98 19 97 19 96 19 95 19 94 19 93 19 92 19 91 19 90 Observation Observatie 19 89 19 88 19 87 19 86 19 85 19 84 19 19 19 83 1620 Estimation Raming Graphique 4 : Durée du travail annuelle moyenne des travailleurs - Eurostat Belgique g 1680 1500 1490 1660 1480 1640 1470 1460 1620 1450 1600 1440 1430 1580 1420 1410 19 83 19 84 19 85 19 86 19 87 19 88 19 89 19 90 19 91 19 92 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 1560 1400 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Observation Observatie Estimation Raming Observation Observatie Estimation Raming CCE 1998/686 CCR 11 54 6.4 Durée du travail relative des travailleurs à temps partiel 6.4.1. Source Eurostat Allemagne de l’Est Pays-Bas France Belgique Tendance, rupture de tendance (dummy 1983-1989) Tendance, rupture de tendance (dummy 19987-1991) Tendance Tendance, Variables expliquées retardées d’un an Les séries concernant la durée relative du travail des travailleurs sont nouvelles par comparaison au rapport de l’an passé. Il s’agit de la durée du travail hebdomadaire relative des travailleurs à temps partiel par rapport à leurs collègues travaillant à temps plein. L’an passé, les séries séparées concernant la durée du travail annuelle des travailleurs à temps plein et des travailleurs à temps partiel avaient été extrapolées. Cette année, il n’est pas possible d’apporter aux séries séparées de la durée du travail annuelle des travailleurs à temps plein et des travailleurs à temps partiel, les corrections appliquées par le secrétariat à la durée annuelle du travail. Graphique 3 : Durée relative du travail des travailleurs à temps partiel - Source Eurostat France Graphique 1 : Durée relative du travail des travailleurs à temps partiel - Source Eurostat Allemagne de l’Ouest 59,0 56,0 58,0 54,0 57,0 52,0 56,0 50,0 55,0 48,0 Graphique 2 : Durée relative du travail des travailleurs à temps partiel - Source Eurostat Pays-Bas 00 99 20 98 19 97 19 96 19 95 Estimation Raming Observation Observatie 58,0 19 94 19 93 19 92 19 91 19 90 19 89 19 88 19 87 19 86 Estimation Raming 19 85 19 19 83 19 19 92 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 91 Observation Observatie 19 90 19 89 19 88 19 87 19 19 19 19 19 19 86 52,0 85 44,0 84 53,0 83 46,0 84 54,0 Graphique 4 : Durée relative du travail des travailleurs à temps partiel - Source Eurostat Belgique 49,0 57,0 48,0 47,0 56,0 46,0 45,0 55,0 44,0 54,0 43,0 42,0 53,0 41,0 52,0 Observation Observatie Estimation Raming Estimation Raming 00 99 20 19 98 97 19 19 96 95 19 19 94 93 19 19 92 91 19 19 90 89 Observation Observatie 19 19 88 87 19 19 86 85 19 19 84 19 19 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 83 40,0 CCE 1998/686 CCR 11 55 Annexe 7 : Evolution tendancielle de la productivité du travail dans le secteur des entreprises Les taux de croissance de la productivité par équivalent temps plein ont été filtrés par le Bureau fédéral du Plan sur la base d’un filtre Hodrick-Prescott (Lambda = 100) afin d’obtenir la croissance tendancielle de la productivité. Graphique 1 : Productivité du travail par équivalent temps plein - Allemagne 7,5 7 6,5 6 5,5 5 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 -0,5 -1 -1,5 -2 1970 Graphique 3 : Productivité du travail par équivalent temps plein - France 6 5,5 5 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 Allemagne - série filtrée Allemagne Duitsland France Frankrijk Duitsland gefilterde reeks Graphique 2 : Productivité du travail par équivalent temps plein - Pays-Bas 6,5 6 5,5 5 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 -0,5 -1 1970 0 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 France -gefilterde série filtrée Frankrijk reeks Graphique 4 : Productivité du travail par équivalent temps plein - Belgique 7,5 7 6,5 6 5,5 5 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 -0,5 -1 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 1973 1976 Pays-Bas Nederland 1979 1982 1985 1988 1991 1994 Pays-Bas -gefilterde série filtrée Nederland reeks Sources : OCDE, Belgostat ; calculs du Bureau fédéral du Plan 1997 Belgique België Belgique - série filtrée België gefilterde reeks CCE 1998/686 CCR 11 56 Annexe 8 : Notions utilisées Le rapport technique sur les marges maximales disponibles pour l’évolution du coût salarial reprend un ensemble de statistiques au regard du prescrit de la loi et des besoins du processus de négociation. I. Période prise en considération Dans les tableaux concernant les données citées par la loi, les années t-3 à t+2 constituent la période prise en considération étant donné que la loi stipule que « l’évolution de l’emploi et l’évolution du coût salarial sont exprimées en taux de croissance en pourcentages par comparaison avec les deux années antérieures et les prévisions pour les deux années suivantes ». En ce qui concerne les autres données significatives, la période sera définie en fonction de leur disponibilité et de leur utilité. II. Sources et calendrier Les données de l’OCDE sont extraites des « Perspectives économiques » de l’OCDE de juin t et des perspectives à moyen terme qui correspondent aux Perspectives économiques. En général, les chiffres de t-2 sont des données observées, ceux de t-1 se présentent sous la forme d’estimations, ceux de t et t+1 sont des perspectives tandis que ceux de t+2 et suivantes sont des données déduites des perspectives à moyen terme1. Tout en tenant compte des perspectives nationales officielles émanant des Etats membres, le secrétariat de l’OCDE s’appuie, pour les prévisions publiées dans les «Perspectives économiques de l’OCDE», sur son 1 appréciation propre de l’économie mondiale et se base sur des analyses par pays, par thème et par zone. L’accent est mis sur le rôle des liens commerciaux et financiers internationaux afin de veiller à la cohérence entre les prévisions pour chaque pays et l’évolution au plan mondial. Ces perspectives du secrétariat de l’OCDE sont conditionnelles et reposent sur un certain nombre d’hypothèses techniques concernant les cours de change, les prix énergétiques et l’orientation de la politique économique (budgétaire, monétaire et structurelle). Les perspectives à moyen terme sont un scénario technique ne visant pas à prédire l’évolution la plus probable de l’économie à moyen terme mais ayant pour but de prolonger dans le temps les tendances observées lors de la rédaction des « Perspectives économiques », et ce en tenant compte des précisions du modèle de l’OCDE (Interlink). Les hypothèses techniques suivantes sont donc développées : - la différence entre la production actuelle (qui a été estimée à la fin de la période dans les «Perspectives économique ») et la production potentielle est éliminée à la fin de la période de projection tandis que le chômage est ramené à son niveau structurel; - on part de l’idée que les prix des matières premières et les cours de change restent inchangés en termes réels durant l’ensemble de la période de projection sauf en ce qui concerne les Etats-membres adhérant au mécanisme de change européen et leurs principaux partenaires commerciaux de l’Europe continentale pour lesquels on considère que les cours de change bilatéraux restent inchangés en valeur nominale; En décembre, les données de t sont des estimations, celles de t+1 et t+2 sont des perspectives. CCE 1998/686 CCR 11 57 - on considère que la politique monétaire est définie à la lumière des objectifs d’inflation fixés à moyen terme dans les différents pays; - la politique budgétaire est déterminée en supposant que la législation reste inchangée. S’agissant de l’appréciation du coût salarial nominal par travailleur dans le secteur privé, l’OCDE tient compte des conventions salariales en vigueur, des perspectives s’agissant des salaires réels, des tensions sur le marché du travail en raison de la demande, de la productivité et des termes de l’échange. L’emploi dans le secteur privé est déduit des variations du niveau de production - niveau effectif d’une part et niveau escompté d’autre part. En outre, il est tenu compte de l’évolution de la productivité des facteurs de production - travail et capital -, des coûts réels des facteurs et des limites de capacité. L’évolution des prix intérieurs est basée sur l’évolution des salaires unitaires, sur les niveaux de la demande et le niveau d’output potentiel ainsi que sur les prix étrangers. III. Concepts ayant trait à l’évolution du coût salarial 1. Trois approches du coût salarial nominal - le coût salarial par travailleur : la masse salariale est mise en relation avec le nombre de travailleurs occupés, que leurs emplois soient des emplois à temps plein ou des emplois à temps partiel; - le coût salarial par travailleur, exprimé en équivalents temps plein : la masse salariale est mise en relation avec les travailleurs occupés, exprimés en équivalents temps plein, un emploi à temps partiel étant pondéré en fonction du rapport entre la durée moyenne de travail du travailleur à temps partiel et celle des travailleurs à temps plein; - le coût salarial par heure ouvrée : la masse salariale est mise en rapport avec le nombre total d’heures de travail de tous les travailleurs. 2. Travailleurs ayant un emploi à temps partiel dans l’économie globale Les données concernant la part des travailleurs à temps partiel sont publiées par Eurostat (données observées jusqu’en t-1). Pour les années postérieures à t-1, le secrétariat fait une estimation de l’évolution par le biais d’une extrapolation. Cette extrapolation s’opère sur la base d’une équation économétrique estimée qui est explicitée à l’annexe 6. 3. Emploi salarié en équivalents temps plein L’emploi en équivalents temps plein est calculé à partir des données sur l’emploi à la base de l’établissement de la statistique salariale (emploi dans le secteur privé) et en s’appuyant sur la part de l’emploi à temps partiel dans l’emploi salarié total. L’équivalence entre les travailleurs à temps partiel et les travailleurs à temps plein est définie par le rapport entre le temps de travail moyen sur base annuelle des travailleurs à temps partiel d’une part, et le temps de travail annuel moyen des travailleurs à temps plein, d’autre part. CCE 1998/686 CCR 11 58 4. Temps de travail annuel moyen des travailleurs à temps plein et des travailleurs à temps partiel 4.1. Source Eurostat Les données observées jusque 1994 proviennent d’Eurostat. Cette série a été prolongée grâce aux taux de croissance de la durée du travail hebdomadaire normale jusque l’année 1997 incluse. Pour les années postérieures à 1994, le secrétariat fait une estimation des données pour chacun des pays grâce à une extrapolation spécifique à chaque série statistique. Les données d’Eurostat, émanant des enquêtes harmonisées sur les forces de travail, ont comme avantages d’être comparables en ce qui concerne le niveau (on tient compte dans chaque pays des mêmes facteurs lors de la correction du temps de travail normal) et d’être disponibles pour les quatre pays. S’agissant de la Belgique, c’est d’ailleurs la seule série disponible sur la durée du travail annuelle moyenne. On entend par le concept de durée du travail annuelle moyenne qu’utilise Eurostat le temps total durant une année, pendant lequel le travailleur est effectivement présent sur son lieu de travail et est disponible pour travailler. La principale source qui a été utilisée était l’enquête sur les forces de travail que les douze Etats membres réalisent au printemps depuis 1983. Les questions posées sur la durée du travail soit habituelle, soit effective concernent des valeurs hebdomadaires. Les estimations du temps de travail annuel effectif ne peuvent être obtenues par la multiplication du temps de travail hebdomadaire effectif par un certain nombre de semaines, à savoir 52 en moyenne. Au fil d’une année, il y a nombre de facteurs prévisibles ou non qui rendent impossible une telle méthode de calcul. Lors du calcul de cette estimation du nombre moyen d’heures de travail sur base annuelle, il 1 est tenu compte en premier lieu des heures de travail habituelles indiquées par la personne et décrites dans l’enquête : il s’agit des heures de travail fournies normalement par la personne, en ce compris toutes les heures, également les heures supplémentaires, que cellesci soient rémunérées ou non, mais sans le temps nécessaire pour le déplacement entre la résidence et le lieu de travail et sans les pauses et le repas de midi. Ce concept est donc très proche du temps de travail normal ainsi qu’il est généralement décrit dans les conventions collectives, plus les heures supplémentaires étant entendu que les heures supplémentaires sont mesurées à un niveau que l’on peut considérer comme représentatif durant la semaine de référence de l’enquête. Ensuite, on calcule le nombre d’heures de travail non fournies par travailleur et par facteur d’absence en s’appuyant sur la différence entre les heures de travail habituelles moyennes et les heures de travail effectivement ouvrées pour tous les travailleurs qui ont déclaré se trouver dans l’une des situations d’absence considérées comme étant les plus représentatives. Eurostat a tenu compte des principales raisons d’absence suivantes : - raisons économiques et technologiques; - cours/formation; - maladie/accident; - accouchement; - congé spécial. A partir de la valeur ainsi obtenue, on établit une valeur annuelle en retranchant encore notamment les jours ouvrables de la période de vacances et les jours de congés légaux ainsi qu’ils sont fixés par la réglementation ou les conventions collectives de chaque pays. Bien souvent, les données rassemblées dans les Etats membres sur les jours de vacances sont insuffisantes, différentes ou mêmes contradictoires en raison du manque de registres sur les résultats des négociations collectives, Au terme de l’analyse des séries concernant la durée annuelle du travail, il a été décidé de corriger les séries des effets de calendrier et de prolonger les séries sur la base des taux de croissance de la durée du travail hebdomadaire normale (pour plus d’information concernant ces correcitons, nous renvoyons au document du secrétariat du CCE (1998). Discussion des séries statistiques relatives à la durée du travail CCE 1998/682, 14 p. + annexes CCE 1998/686 CCR 11 59 ces registres faisant défaut dans de nombreux Etats membres. Eurostat a établi un inventaire propre de données sur la base de diverses sources, Ministères du Travail et interlocuteurs sociaux, afin d’obtenir des chiffres utilisables. 4.2. Source OCDE L’OCDE publie annuellement (en juillet), à l’occasion de ses « Perspectives de l’emploi », le temps de travail annuel moyen des travailleurs. Ce concept est défini comme étant le rapport entre le nombre total d’heures ouvrées et le nombre moyen de travailleurs occupés. Les données sont destinées à une comparaison des évolutions dans le temps au niveau international. En raison de la diversité des sources, ces données ne sont absolument pas adéquates pour une comparaison concernant le niveau durant une année définie. Les chiffres concernent tant les travailleurs à temps plein que les travailleurs à temps partiel. Pour la France, les données proviennent de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) sur la base des comptes nationaux. Les chiffres allemands viennent de l’Institut für Arbeitsmarkt- und Berufsforschung et s’appuient sur un calcul très affiné . Les enquêtes concernent le nombre d’heures prestées d’un travailleur présent à temps plein. Par la suite, des corrections sont effectuées en fonction d’un large éventail de facteurs tels que les vacances annuelles, les jours fériés, les heures supplémentaires, les absences pour cause de maladie, les intempéries et grèves, le travail à temps partiel, le congé parental. Aux Pays-Bas, le Centraal Bureau voor de Statistiek calcule sur la base des comptes du travail et de la durée contractuelle du travail une série concernant le temps de travail annuel moyen qui exclut les heures supplémentaires. Les données de l’OCDE ont donc une origine nationale et sont basées sur les conventions collectives complétées par les données d’enquêtes. Elles reflètent mieux l’évolution moyenne de la durée du travail annuelle moyenne étant donné qu’il est fait usage de moyennesannuelles et non pas d’observations ponctuelles comme c’est le cas des chiffres d’Eurostat. Les données présentent une moins grande variabilité. Les données de l’OCDE sont plus rapidement disponibles; nous disposons de données jusqu’en t-1. L’inconvénient en est qu’il n’y a pas d’équivalent belge comparable et qu’elles ne sont pas comparables sur le plan international en ce qui concerne le niveau (ce qui est cependant moins important pour les calculs du secrétariat puisqu’il travaille sur l’évolution dans le temps). 5. Nombre total d’heures de travail par travailleur Le nombre total d’heures de travail effectivement prestées par les travailleurs est calculé à partir des données de l’emploi qui sont à la base de l’élaboration de la statistique salariale (emploi dans le secteur privé) et le nombre moyen d’heures de travail prestées annuellement par travailleur. 6. Coût salarial nominal par équivalent temps plein et par heure de travail Le coût salarial est calculé à partir des données relatives à la masse salariale qui sont à la base de l’établissement de la statistique salariale (masse salariale dans le secteur privé) et en partant respectivement de l’évolution de l’emploi en équivalents temps plein et de l’évolution du nombre d’heures de travail effectivement prestées. CCE 1998/686 CCR 11 60 7. Données concernant l’inflation Les données comprennent les données prescrites par la loi concernant l’inflation, c.-à-d. l’indice santé et le déflateur de la consommation privée. Ces données sont complétées par les données à la base de l’élaboration de ces séries, telles que la croissance économique et les prix à l’importation. La « variable prix » est en effet très importante en matière d’estimation de l’évolution du coût salarial, celui-ci étant lui-même une importante composante de l’évolution des prix. Les données concernant l’inflation dans l’OCDE concernent le déflateur de la consommation privée. S’agissant du « Budget économique », les données ont trait au déflateur de la consommation privée et à l’indice santé. CCE 1998/686 CCR 11 61 Annexe 9 : Coefficients de pondération - septembre 1998 jusque juin : cours de change observés; à partir du 1er juillet : cours pivot. Allemagne Duitsland 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 49,9837% 49,7685% 50,3720% 53,5608% 54,5257% 55,0483% 55,1347% 55,5328% 54,8924% 54,4565% 54,1667% 54,1284% 54,1634% Pays-Bas Nederland 9,6975% 9,6182% 9,5187% 9,0368% 8,9048% 9,0064% 9,0737% 9,1476% 9,2348% 9,3683% 9,5066% 9,5928% 9,6548% France Frankrijk 40,3188% 40,6133% 40,1093% 37,4024% 36,5695% 35,9454% 35,7915% 35,3196% 35,8728% 36,1751% 36,3267% 36,2788% 36,1818%