Nature, cultures, l`origine des mondes - Jean

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Nature, cultures, l`origine des mondes - Jean
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NATURE, CULTURES, L'ORIGINE DES MONDES Jean-Pierre Sergent, qui a parcouru le monde, trouve toute sa légitimité à venir exposer à Flagey, Pays de Courbet et Pays d’artiste…
« Nature, cultures, l’origine des mondes », c’est ce qui nous est donné à voir du travail de cet
artiste, si singulier. Ses productions sont une succession d'images superposées qui peuvent parfois surprendre ou déranger. Mais tout son art trouve sa logique dans cette formidable vitalité qui nous renvoie à une émotion, un instant, une trace…
Assemblées ou multipliées, ses œuvres se construisent à l’aide d’une technique maîtrisée à la perfection. Celle-ci est faite de sérigraphies sur papiers et sur Plexiglas de dimensions monumentales. Si l’origine de son travail trouve ses racines dans les traditions précolombiennes et archaïques, l’artiste n’hésite pas à exploiter toutes les approches contemporaines de l’expression : de l'Abstract Painting au Pop Art américain en passant par
les images contemporaines trouvées sur internet et retravaillées.
Confrontation des cultures, de l’origine au présent, succession d’assemblages iconographiques : l’artiste se joue de tous les codes pour nous délivrer une partie de son
histoire. Intemporelles, ses œuvres proposent à chacun sa propre clé de lecture…
M. Claude Jeannerot, Président du Conseil Général, Sénateur du Doubs 3
JEAN-PIERRE SERGENT, DE L’ORIGINE DU MONDE AU MONDE DES ORIGINES
PAR THIERRY SAVATIER
L’art permet, en dépit des distances temporelles, de jeter des passerelles entre les créateurs. Gustave Courbet et Jean-Pierre Sergent en apportent la preuve à travers des correspondances, au sens baudelairien du terme, qui ne sauraient échapper à l’œil du spectateur. Commençons par les plus évidentes.
D’abord s’impose le goût commun de travailler les formats monumentaux1. Leurs œuvres dépassent la taille humaine, comme pour mieux s’ouvrir sur l’univers qui les entoure, s’approprier l’espace et créer un choc visuel autant que pictural.
Ensuite apparaissent les références imprimées et photographiques, en tant que support d’inspiration. Courbet utilisa de telles sources pour la composition de certains tableaux2. Suivant le même cheminement, Jean-Pierre Sergent puise dans le corpus ancien des motifs et graphismes ayant appartenu aux fresques pariétales, à l’art amérindien, aux yantras hindous. Il emprunte aussi aux ressources numériques des images de mangas japonais, des photographies érotiques ou de bondage kinbaku.
Ces dernières références conduisent à un autre lien, plus complexe : le rapport de proximité à la nature, indissociable de la
représentation de la scène érotique. L’approche du paysage, chez Courbet, dénué de pittoresque, d’un réalisme très intériorisé, ne pouvait s’accomplir sans que l’artiste ne touche du doigt et de l’esprit la nature originelle, qu’il en saisisse la vigueur et la spiritualité. Pour le peintre, cette nature symbolisait la vie, que l’on retrouve dans les représentations animales, ou, cryptée, dans un singulier jeu d’anamorphoses où le paysage végétal et minéral devient anthropomorphe3. On la rencontre enfin, de manière cette fois symbolique, dans la série des sources, grottes et puits4, véritables « paysages vaginaux » dont l’aboutissement sera
L’Origine du monde5. Un cheminement intellectuel, initiatique, qui nous entraîne progressivement de la grotte à « l’Ori-gyne »6, du symbole au réel « ob-scène », c’est-à-dire à la mise au-devant de la scène d’une image tabou (l’icône du sexe féminin).
Ses nus participent à cette approche de la nature. Subversifs ils ne figurent pas la beauté platonicienne, idéalisée, vidée de sa charge érotique. Ses femmes sont bien réelles, charnelles, humaines, sensuelles, vivantes jusque dans les imperfections physiques de leurs courbes puissantes qui ne sont pas sans évoquer cette fécondité qui caractérise la nature telle que les Vénus du paléolithique supérieur le suggèrent7. Beaucoup d’entre elles sont en outre mises en scène dans un paysage où elles se fondent. L’adéquation de la nature féconde et de la scène érotique devient évidente.
Or, cette même adéquation entre dans la définition de la peinture de Jean-Pierre Sergent. Celle-ci pourra, dans un premier temps, dérouter le spectateur habitué à la notion classique de tableau-objet. Car l’artiste ne revendique aucune volonté décorative – en d’autres termes, utilitaire – comme l’explique sa phrase définitive :« Il faut assassiner le tableau ! » Son rapport à la nature, lui aussi
déroutant pour l’observateur contemporain, se situe au cœur d’un univers dont l’Occident d’aujourd’hui a oublié l’existence, que l’on pourrait appeler « le monde des origines », qui n’avait rien d’édénique, mais dans lequel homme et nature vivaient en
harmonie.
Ce lien primordial fut brisé il y a longtemps et l’apparition des monothéismes, en monopolisant la notion du sacré et des rites, contribua largement à le faire disparaître. D’abord en affirmant une volonté de domination de l’homme sur la nature, comme le précise le texte biblique8. Ensuite en diabolisant le corps, en le réduisant à la seule fonction de procréation, en en abolissant l’érotique primordiale. La relation de symbiose avec la nature entra alors dans la nuit des cultures occidentales.
Parallèlement, d’autres cultures, parce qu’elles échappèrent ou résistèrent aux monothéismes, conserveront avec la nature ce lien privilégié, comme les sociétés organisées autour du chamanisme, tant sur le continent amérindien qu’en Sibérie. Or, c’est précisément à ces cultures chamaniques et ancestrales que Jean-Pierre Sergent se réfère et c’est à cet univers qu’il se propose de nous initier. Sa peinture s’offre à nous comme une transcription graphique des flux d’énergies telluriques et cosmiques dont le caractère sacré n’est compréhensible que si nous quittons le confort de nos schèmes de pensée et si nous nous reportons à ceux des cultures concernées, c’est-à-dire si nous acceptons l’invitation de l’artiste à découvrir d’autres cosmogonies. Sans doute la référence chamanique fera-t-elle penser à des pratiques magiques qui risqueraient de nous égarer. Il nous faudrait plutôt, ici,
reprendre le mot de Georges Méliès, qui voyait dans « magie » l’anagramme du mot « image ».
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Car ce sont bien des images que Jean-Pierre Sergent propose à notre interprétation. Des images aux multiples significations, conformes à ce que disait Antonin Artaud des hiéroglyphes mexicains : « Les formes, les lignes ne sont pas belles ; elles sont utiles,
elles servent. Mais elles ne servent ni à manger ni à boire, ni à favoriser les commodités matérielles de la vie. Elles servent à capter des forces, ou à rendre capable de capter les forces. On ne les sépare pas de la magie. Elles ont un contenu de vie, qui, à son tour, dégage une science. Les hiéroglyphes mexicains sont en même temps un art et un langage et ils doivent s’entendre sous
plusieurs sens. »9
Des images complexes donc, le plus souvent formées de strates dont la superposition, au premier regard, suggère un monde chaotique, un espace de lutte entre les différents éléments qui les composent. Un espace où formes géométriques, symboles des sociétés archaïques, animaux, végétaux et figures humaines s’entrechoquent, s’harmonisent et, finalement, apparaissent au fur et
à mesure que le spectateur exerce son regard, jusqu’à former une union fusionnelle. Si André Breton définissait la peinture
surréaliste comme des « photographies de rêves », les œuvres de Jean-Pierre Sergent seraient donc les transcriptions graphiques
des transes chamaniques dont il fit l’expérience, là où l’humain, l’animal, le minéral et le végétal ne forment plus des espaces
ontologiques cloisonnés et où l’on peut embrasser tous les domaines signifiants du sensible.
Le spectre des couleurs des sérigraphies, riche, violent et contrasté, tout comme la polymorphie des graphismes, sont là pour
nous rappeler que le lien primordial avec la nature n’a rien d’idyllique. Imaginer ce lien comme l’accomplissement d’un paradis
terrestre serait sombrer dans l’angélisme. En effet, les énergies mises en présence ne peuvent tendre vers l’harmonie qu’à partir
d’un conflit de l’ordre et du chaos, du monde visible et de l’invisible, de la souffrance et du plaisir, territoires dont les frontières,
comme nous le montre l’artiste, peuvent fluctuer, s’interpénétrer, se superposer pour finalement cohabiter comme les deux faces
d’une même médaille.
Un tel rapport à la nature ne saurait évidemment faire l’impasse sur l’énergie vitale par excellence, en d’autres termes la sexualité,
exprimée à travers le nu féminin, l’érotisme, thématiques qui relient toujours Gustave Courbet et Jean-Pierre Sergent. Marcel
Duchamp ne s’y était pas trompé, lorsqu’il voyait dans l’érotisme un moteur capital de l’art (« le –isme le plus important », disait-il).
Là encore, le spectateur pourra se sentir dérouté par cette approche de sujets qui font appel au tabou dans notre culture
occidentale, où la pensée philosophico-religieuse reste dominée par un axe moral incluant Platon, Augustin d’Hippone et Kant,
auxquels il faut bien ajouter Sade et Georges Bataille dans leurs démarches respectives d’associer la sexualité à une pulsion de
mort. Les philosophies alternatives de Lucrèce, Spinoza et Nietzsche l’auraient sans doute mieux prédisposé à accueillir ces
représentations de la création du monde, de la pulsion de vie dans ses composantes les plus actives.
Cette pulsion de vie avait été fort bien comprise par les premiers hommes, lorsqu’ils peignaient ou gravaient les attributs masculins
et féminins sur les parois des grottes10, par les Egyptiens sculptant le dieu Min11, ainsi que par la plupart des civilisations ancestrales lorsqu’elles représentaient leurs divinités liées à la fertilité12. Autant de représentations érotiques à forte charge d’énergie spirituelle. Ce sont des références similaires que reprend Jean-Pierre Sergent. Les sexes, les postures sont présents,
mêlés à d’autres symboles, pour mettre en lumière le Vivant dont le désir est un enjeu primordial.
Mais, de même que la sexualité rituelle (des cultures tantriques ou de celles qui célèbrent la nature) ne s’aborde pas avec la facilité
liée à la société de consommation, c’est-à-dire rapidement et sans une forme d’initiation, les peintures de Jean-Pierre Sergent ne
montrent pas explicitement la scène érotique. Les femmes, qu’elles soient fantasmées dans les mangas ou dans un graphisme
de bande dessinée occidentale, ne dévoilent vraiment leurs pratiques sexuelles qu’à un œil exercé. Il faut de la patience, de la
persévérance, pour les distinguer pleinement. Le spectateur doit d’abord décrypter d’autres signes, identifier des symboles parfois
hypnotiques ou hypnotisants (cercles concentriques, spirales mystiques, multiplication infinie d’un même motif, etc.), distinguer les
couches successives qui les recouvrent ; seuls les textes en anglais, le plus souvent obscènes et argotiques, servent parfois de
guide tout en rappelant le lien qu’entretient l’artiste avec la scène créative new-yorkaise. Chaque strate identifiée contribue à la
clarification de l’œuvre, à lui apporter un sens nouveau. Au fur et à mesure que le regard s’exerce, s’affute, des références
émergent. Comment ne pas penser, devant certains tableaux, à Jackson Pollock, à Roy Lichtenstein ? Et, bien sûr, à L’Origine du monde de Gustave Courbet, revisité dans Suites entropiques 2011 n05, ce sexe féminin dont la pose rappelle La Vulva de Léonard
de Vinci13 et les indications « anatomiques » de L’Infâme Vénus couchée, L’Age nubile et Age pour concevoir14, dessins de Jean-Jacques Lequeue (1757-1826), si surprenants de réalisme que l’on crut un moment qu’ils étaient un canular de Marcel
Duchamp.
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La référence au concept de superposition est donc récurrente chez Jean-Pierre Sergent, qu’il s’agisse des énergies, des sens, des symboles, des graphismes ou des couleurs jusqu’à tutoyer une abstraction qui n’est, finalement, jamais présente. Et l’on comprend mieux pourquoi s’est opéré chez lui le choix de la sérigraphie, technique par excellence de la superposition de couches successives. Le choix du Plexiglas comme support principal n’a rien non plus d’innocent. Car, devant une œuvre de l’artiste, le spectateur voit le reflet de son image projeté sur la peinture, il s’y plonge, s’y intègre jusqu’à participer, involontairement, à sa métamorphose. Peut-être est-ce là l’ultime moyen qu’a trouvé le peintre, dans son rôle de passeur, pour nous initier à son univers si particulier et pour nous mettre en contact avec la magie perdue du monde qu’avait magistralement définie Antonin Artaud : « Si
la magie est une communication constante de l’intérieur à l’extérieur, de l’acte à la pensée, de la chose au mot, de la matière à l’esprit, on peut dire que nous avons depuis longtemps perdu cette forme d’inspiration foudroyante, de nerveuse illumination, et que nous avons besoin de nous retremper à des sources encore vives et non altérées. »15
7 Vénus de Lespugue
11 Min, Dieu ithyphallique Egyptien
7 L’Origine du monde de Gustave Courbet
1 L’installation de Jean-Pierre Sergent ici exposée, Nature, Cultures, L’Origine des mondes, mesure 315 x 630 cm. On rapprochera cette dimension de celle d’Un enterrement à Ornans, 315 x 668 cm. 2 Il s’agissait de photographies ou de gravures ayant servi à l’illustration, le plus souvent, d’éditions populaires. 3 Voir, par exemple, La Cour de Conches, Le Géant de Saillon, Fontaine bleue, respectivement 1864, Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, 1873, Amiens, musée de Picardie et 1875, Collection Marc Sursock. 4 Citons, à titre d’exemples, Le Puits noir (vers 1860-1865, Baltimore, The Baltimore Museum of Art), La Source de la Loue (1864, Buffalo, The Albright-Knox Art Gallery ; 1864, Washington D.C., The National Gallery of Art ; 1864, Hambourg, Kunsthalle) et La Grotte Sarrazine (vers 1864, Los Angeles, Paul Getty Museum). 5 1866, Paris, Musée d’Orsay. 6 « Ori-gyne », jeu de mot lacanien, allie le terme latin « os, oris » (le trou, l’orifice) et le terme grec « gune » (la femme).
7 On se reportera, par exemple, à la Vénus de Willendorf, conservée au Musée d’Histoire naturelle de Vienne (Autriche) ou à la Vénus de Lespugue, conservée au Musée de l’Homme (Paris). Et, là encore, L’Origine du monde prend tout son sens si l’on admet, selon une découverte récente, que le tableau représente une femme enceinte d’environ cinq à six mois. Voir à ce sujet Thierry Savatier, L’Origine du Monde, histoire d’un tableau de Gustave Courbet, Bartillat, 4e édition, 2009, pp. 259-263. 8 « Dieu les [Adam et Eve] bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. » (Genèse I, 28).
9 Antonin Artaud, Œuvres, Gallimard, collection « Quarto », pp. 674-675.
10 Pensons, par exemple, à la Vénus d’Angles sur l’Anglin. 11 Dieu ithyphallique de la fertilité et de la reproduction. 12 Citons ainsi les scènes d’accouplements rituels de Konarak (Inde), de Ti-n-lalan (Lybie), celles sculptées sur les sarcophages étrusques (Italie), les terres-cuites précolombiennes, les statuettes de cérémonies de mariage des Lobis (Mali, Côte d’Ivoire), les vases grecs (Ve et IVe siècles), etc. 13 Vers 1513, Royal Library, Windsor Castle. 14 Dessins conservés à la Bibliothèque nationale de France. 15 Antonin Artaud, op. cit., p. 680.
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NATURE, CULTURES, L'ORIGINE DES MONDES PAR JEAN-PIERRE SERGENT
Le réalisme et l'audace : le tableau L'Origine du Monde de Gustave Courbet est un point d'ancrage dans l'histoire de l'art occidental, cette toile est un jalon qui a repoussé les limites des curseurs de la pensée artistique. C'est un sexe de femme et rien d'autre, un peu comme l'Urinoir de Duchamp est un urinoir, ou les Demoiselles d'Avignon de Picasso sont des prostituées dans un bordel attendant le client, leurs visages métamorphosés en masques magiques africains... Comme également l'assemblage du Goat-Tire de Rauschenberg, le Flag de Jasper Johns, Les Drippings de Pollock, etc... Les artistes contemporains doivent beaucoup de leurs libertés d'agir et de créer à Courbet, l'insoumis, l'audacieux !
L'érotisme : la sexualité et la sensualité chez Courbet sont aussi celles des paysans de La Terre de Zola où une saillie est une saillie et il n'y a rien de moral ni d'immoral dans cet acte, juste un acte de plaisir, de procréation et de multiplication des générations. Ayant longtemps vécu dans une ferme et élevé des chevaux, mon point de vue est similaire, un corps est un corps dans toute sa beauté, sa dimension charnelle, spirituelle et humaine lors du rituel érotique.Mais l'iconographie sexuelle dans mon travail représente également le chaos, les fractales, le bourdonnement et le vrombissement incessant de la vie. Les images provenant principalement de Mangas japonais sont souvent en opposition aux figures géométriques silencieuses et ordonnées qui représentent, elles, la permanence, l'intemporalité de l'ordre des structures génético-structurelles du vivant, des sociétés humaines et du Cosmos.
Cultures : l'érotisme se lit différemment avec la culture propre à chacun et son rapport à l'existentialisme, aux codes religieux, moraux ou son rapport au sacré. Aujourd'hui dans un monde multipolaire inondé de pornographie par l'internet (le plus gros business après l'armement), l'image érotique est souvent un bien de consommation populaire mainstream. Réintégrer ces dessins avec des textes crus et parfois choquants, me permet de parler à l'inconscient du spectateur, de le replacer devant sa réalité, ses fantasmes inavoués, sa médiocrité de business man et sa finitude corporelle. Mais également de l'emporter, s'il sait lâcher prise, dans la philosophie Tantrique, la transe rituelle, le magma terrestre et les temps cosmiques.
L'origine des mondes / Les cycles temporels : le 19ème siècle a été en France un siècle de très grande création artistique, principalement littéraire. Paradoxalement, très réaliste avec l'apparition de l'industrialisation et l'esclavage du travail, mais aussi très spirituel : Victor Hugo, Gérard de Nerval, Huysmans, Rimbaud, Flaubert, avec en peinture le début de l'ouverture sur les mondes "archaïques", paradisiaques, extra Européens de Gauguin. C'est aussi en Amérique le siècle des ethnocides des tribus indiennes, et en Occident le début du capitalisme inscrivant son histoire linéaire, son histoire de l'art, ses musées, sa philosophie... tout cela se construisant quelque part de manière coloniale, rationnelle et scientifique en opposition aux sociétés traditionnelles plus nomades, anarcho-communautaires, animistes, détentrices des calendriers cycliques, des savoirs empiriques ancestraux, des temps profonds, de l'imaginaire et du temps du rêve : les pensées Hindou, Maya, Esquimaux, Aborigène, Jivaros, etc...
Mon travail est au confluent de ces différents cycles historiques, beaucoup de Patterns et Yantras utilisés dans mes peintures sont des symboles d'unité et d'énergie cosmique. Comme dans L'Origine du Monde, iIs représentent le commencement et la fin de la vie, le Bardo bouddhiste, l'endroit où l'on se retrouve dans l'état de plénitude dans l'Univers, l'Ici et le Maintenant, le Non Moi, nothing else !
Nature : les paysages de Courbet sont les paysages de mon enfance et chaque fois que j'allais au Metropolitan Museum de New York, je passais voir les paysages de la Loue, qui me rappellaient des souvenirs et mes liens affectifs avec ma famille originaire de cette étonnante région de Franche Comté. Courbet peignait un monde où l'interaction et la cohabitation Homme-Animaux-Nature était encore réelle. L'élevage, la chasse, la pêche, le coupage du bois, tout cela faisait partie du quotidien. Ce monde ensorcelé et merveilleux rempli de faunes, de muses et d'esprits, s'est évanoui après la deuxième guerre mondiale lorsque la société est entrée dans cette spirale infernale : le rouleau compresseur du progrès, de la surproduction et de l'hyperconsommation et nous sommes aujourd'hui bien seuls face à notre destinée. Quid des Cerfs et des Jaguars porteurs de l'âme des morts ? Des Baleines mammifères sœurs aux chants envoûtants ? Du Faucon, le guide spirituel ? Des Fourmis qui démembrent le corps lors des transes chamaniques ? Des Abeilles et des Papillons qui dessinent le parcours de l'âme dans l'au-delà avec les Libellules ?
"But then the river rises and bring flood-water. Dragonflies drift on the river, their faces look upon the face of the sun, but then suddenly there is nothing. The sleeping and the dead are just like each other, Death's picture cannot be drawn." L'Epopée de Gilgamesh, Le Déluge, mythe de création mésopotamien.
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LES INFLUENCES & CARNETS DE VOYAGES DE JEAN-PIERRE SERGENT
"Comme un homme, au milieu d'un songe, dévoré par la soif, et qui cherche à boire, et qui ne trouve pas l'eau qui pourrait éteindre le feu de ses os..." Lucrèce, De la Nature.
La série de peintures sur Plexiglas Mayan Diary commencée à New York en 2000 fait suite aux séries Amana de 1997, Le Rêve de l'Homme Emprisonné de 1999 et les oeuvres sur papier Dionysos de 1998. Mayan Diary est un carnet de voyage non littéraire constitué de stimuli visuels et émotionnels collectés lors de mes voyages successifs au Mexique et au Guatemala ainsi que durant mon vécu dans la New York multiculturelle et multiethnique. Au début, c'est la superposition et l'accumulation d'éléments iconographiques venant des rencontres faites au Museo de Antropología de México, aux sites archéologiques de Chichen Itza, Uxmal, Mitla, Oaxaca, ainsi qu'avec les peuples Maya, Mixtec, Zapotec et leurs créations artistiques.
Par la suite, mon travail s'est enrichi de nombreuses images venant des sociétés prémodernes et des périodes archaïques des grandes civilisations, images induites également par de nombreuses lectures ethnographiques et philosophiques sur les cultures et mythologies amérindiennes, indiennes, japonaises, australiennes, préhistoriques, etc...
Ma principale référence picturale est celle de la présence, dans l'art pariétal, d'images superposées durant des millénaires sans commencement ni fin apparente. Cette "surimposition" iconographique cyclique sans lien cohérent logique, fait fortement référence à la Mâyâ indienne où la vérité ultime, présence du divin, est cachée par des réalités illusoires, protéiformes, fragmentaires, contradictoires et multiples.
Mon inspiration puise également dans les métamorphoses vécues lors de transes chamaniques, quand l'individu se dissout pour se transformer en différentes entités humaines, animales, végétales, minérales, spirituelles pour enfin fusionner avec les réseaux génético-cosmiques. L'idée maîtresse de ma création artistique est de rendre hommage à l'Humain historique, intemporel et contemporain, au corps, à la beauté ; aux différentes réponses et interprétations sur la Sexualité, l'Art et la Mort, imaginées lors de rituels sacrés ou profanes au cours de notre histoire.
Lage paper, n 2, 2001, 120 x 107 cm
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Beauty is energy, 2003, 76 x 56 cm
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NOTES, NEW YORK / BESANÇON / 2000-2011
Les Notes sont des petits extraits de pensées, des citations d'auteurs lus, des témoignages d'expériences vécues ou des rêves et transes initiatiques advenus durant mon cheminement artistique et spirituel.
S'opposer à un système, c'est toujours faire partie du système. Le privilège de l'artiste est de pouvoir être ailleurs.
FIRE-WATER-FIRE-WATER, transes du chaman sibérien.
“Ils ont fait de l’argent leur maître, ces immondes crapauds terrestres.” Guillaume de Lorris et Jean de Meun, Roman de la Rose, XIIIe siècle.
Les artistes sont les anges gardiens de la société. Quand vous marchez sur les chemins de la vie il y a toujours un artiste qui vous accompagne. L'artiste n'a pas de morale, il utilise tous les moyens pour exprimer sa souffrance - jouissance face à la vie.
"Il ne fait plus aucun doute maintenant que la notion intuitive de l'espace vide comme une scène statique, calme et déserte est complètement à coté de la plaque. Du fait de l'incertitude quantique, le vide regorge d'activité." Brian Greene, L'Univers élégant. Même si lors du processus de civilisation nous n'avons perdu qu'une infime particule de bonheur, cela vaut la peine de la retrouver.
La disparition de l'Aura et de la Présence dans les oeuvres d'art correspond exactement historiquement à la disparition de l'affection, de la tendresse, de la compassion et de l'amour chez les êtres humains.
"Pour activer au mieux leur fréquence, l'Uwishin (chaman Jivaro) doit aussi pouvoir fixer longuement son esprit sur des images de vrombissement des colibris ou des libellules en vol stationnaire, par exemple, tous les sens se combinant dans l'expérience de la transe pour faire du corps une grande vibration immobile." Philippe Descola, Les lances du crépuscule.
Les Mayas : ils peignaient des Dieux, des rois, des demi-Dieux et des monstres cosmiques qui avaient la fierté, la beauté et l’énergie des plus puissants animaux. Ils nourrissaient le soleil de leur sang propitiatoire, ce sang rouge, épais, chaud et lourd. Nourriture indispensable aux Dieux pour qu’il perdurent.
"Et voici les fleurs célestes tombant en pluie tandis que la terre tremble !" Siueh-Teou. “La vie est comme une peinture soumiye qui doit être exécutée une fois pour toute, sans hésitations, sans interventions de l’intellect, sans que la moindre correction soit permise ou possible. Car dans la peinture soumiye, le moindre coup de pinceau sur lequel on repasse une seconde fois devient un tache, la vie l’a quitté.” In D. T. Zuzuki, Le Bouddhisme Zen.
Le public regardant mon travail s'attend à voir un match de tennis à Roland-Garros (intemporalité de l'art bourgeois français) ou un parcours de golf ! Alors que je leur montre de la corrida et des sacrifices rituels... Malgré toutes mes explications, ils sont toujours persuadés de voir un match de tennis, c'est désespérant. (Je ne suis partisan ni de la corrida ni du tennis, c'est juste un exemple).
Mon art est un art intercesseur et ostentatoire, afin de capturer l'attention des Esprits.
A propos du jardin de Ryoanji à Kyoto : "La forme du jardin répond à un ordre mystérieux. Seule la forme peut nous permettre de comprendre ce qu'est le vide." Jack Kerouac, Les Clochards Célestes.
Je crois qu’il n’y a guère que deux solutions aujourd’hui : la névrose ou la spiritualité. Je choisis la spiritualité même si cela demande énormément plus de travail !
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Les Mangas sont un moment d'humour et de fantaisie dans mon travail, bien qu'ils véhiculent des idées et des violences que je ne partage pas avec la culture machiste Japonaise : infantilisation des fantasmes masculins et féminins, images impubères et pré-nubiles des femmes, surpuissance phallique des hommes, violence, soumission dégradante de la femme... Malgré tout, ces icônes des temps modernes réfléchissent le degré de désespérance et de solitude de l'Humain contemporain emprisonné dans ses désirs de paradis sexuels fantasmés.
"Il n'est pas superflu néanmoins de voir dans ces débauches la continuation des plus anciens cultes dont le sens probable avait jadis été de replacer l'être humain dans un état de semi-démence, état animal peut-être, qui lui donnait momentanément accès aux anarchies sacrées." Théo Lésoualc'h, Erotique du Japon.
Il y a dans chaque particule vivante de matière la réplique cosmogonique de l’univers. Un chardon a étrangement la même folle énergie qu’un soleil.
La peinture est une expérience physique plus qu'intellectuelle. Pour peindre comme Fra Angelico, il faut avoir la foi, pour peindre comme les artistes Mayas il faut avoir fait l'expérience des transes chamaniques et pour peindre comme Le Caravage, il faut avoir la rage de vivre.
"Earth is the region of the fleeting moment." Ayocuan, poète Nàhuatl.
Quelque part, j'ai l'impression que l'on m'a volé ma culture d'être humain et j'aimerais me la réapproprier, en particulier le culte des morts et le rapport à l'infini, au vide métacosmique.
Rêve : c’était le jour et c’était la nuit, ce n’était pas le jour et ce n’était pas la nuit. Un immense rayon lumineux concave balayait la terre d’Ouest en Est (voir tableau de Rembrandt le Philosophe en méditation2). Cette lumière était composée de milliard de particules énergisées, bombardant l’espace de cette forme hélicoïdale, un vortex ; au milieu et à l’infini était un nucleus de lumière bleu pâle et jaune pâle, un peu comme un soleil dématérialisé. Je pouvais toucher avec ma main droite cette lumière qui passait comme une éclipse sur la surface de la terre et je montrais à Olga comment il était facile d’entrer et de sortir de la lumière. Près de là était un lac calme, plat, gris et lourd comme le plomb, au-dessus duquel volaient en formation cinq à sept oies sauvages, noires et silencieuses. (Voir tableaux de Bruegel, Les chasseurs dans la neige1 pour les oiseaux et El Greco, Vue de Tolède3, pour les couleurs, le gris du lac et le vert des montagnes). Près de là une jument blanche m’attendait, piaffant d’impatience, jeune et fougueuse comme Pégase. Questions : cette lumière était-elle composée de l’âme des morts qui quittent la terre ? Etait-ce un rêve d’initiation chamanique ?
1 Bruegel, Les chasseurs dans la neige, 1565, Vienne
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2 Rembrandt, Le philosophe en méditation, 1632, Paris
3 Greco, Vue de Tolède, 1600, New York
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B I OGR A P H I E
1958 1978-81 Naissance à Morteau, France. Etudie l'architecture à Strasbourg et la peinture à l'école des Beaux-Arts de Besançon.
1983-91 Travaille l'abstraction géométrique sur panneaux d'Isorel. Parallèlement à son activité de plasticien, il élève et entraîne des chevaux américains dans le Doubs. 1991 Déménage à Montréal pour se consacrer exclusivement à la peinture. Travail sur Plexiglas, matériaux industriels, coupures de presse et photos ; début des sérigraphies.
1993 Installe son studio à New York. Travail sur objets trouvés, peintures-sculptures et sérigraphies sur Plexiglas.
1998 Réalise une œuvre monumentale pour l'Alliance Française de New York. Travaille comme sérigraphe professionnel à la Drexel Press.
2000-03 Elabore Mayan Diary, série d’images au format unique carré,1,05 m de coté, sérigraphiées au dos de Plexiglas permettant de réaliser de monumentales installations murales modulables. Mayan Diary est exposé dans plusieurs galeries et centres culturels new-yorkais. Développe son travail à partir de l'image numérique pour retravailler les images trouvées et découper les films sérigraphiques.
2005 Déménage son atelier à Besançon, France. 2007 Installe Mayan Diary 18, 3,15 x 6,30 m pour la mise en scène du décor minimaliste de Didier Brunel pour l'opéra La Traviata de Giuseppe Verdi, Opéra Théâtre de Besançon.
2008 Installe Mayan Diary 24, 3,15 x 8,40 m dans la salle des Iles Basses en partenariat avec la Ville d'Ornans.
2011 Expose Mayan Diary 20, 2,10 x 10,50 m au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse.
2012 Présente sa nouvelle série Suites Entropiques, 3,15 x 6,30 m à l’exposition “Nature, Cultures, l’Origine des Mondes”, à la Ferme de Flagey, Musée Courbet, France. Jean-Pierre Sergent vit aujourd'hui entre New York et Besançon. Son œuvre est largement exposée en France, en Europe, au Canada et aux Etats-Unis. Depuis l’été 2011 il travaille sur une nouvelle série de peinture sur Plexiglas : les Suites Entropiques, technique artistique palimpseste utilisant la sérigraphie, la récupération, l'appropriation et l'accumulation iconographique. La profusion myriadique d'images (yantras hindous, mangas japonais ou encore scènes rituelles précolombiennes) et de textes (parfois humoristiques, enfantins ou obscènes) s'entremêlent et jaillissent avec les couleurs pour créer une confusion, un basculement, une émotion : celle des grandes expériences humaines de la naissance, de la sexualité et de la mort, l'émotion réjouie de l'être acculturé devant l'origine du monde.
Devant ses installations le visiteur est enveloppé, plongé : corps, reflet et double, dans un univers coloré magique, solaire, fluide, continu, sexuel, puissant et spirituel. Il faut lâcher prise devant les œuvres de J-P Sergent pour se laisser emporter, comme dans les rêves, la danse ou les transes, dans l'énergie matricielle du Monde et sa jouissance créatrice.
Grâce à sa curiosité pour différents modes de pensée et ses expériences spirituelles vécues, Jean-Pierre Sergent, à travers ses œuvres, ouvre les yeux du public aux environnements issus de l'inconscient collectif traditionnel et contemporain ainsi qu'aux phénomènes artistiques immémoriaux. Mystérieuse et monumentale, son œuvre se comprend comme un vibrant hommage à la colossale énergie vitale profondément enfouie et refoulée dans nos sociétés post-culturelles.
Selon les mots de Dorothée Lachmann son travail représente : “La perpétuelle métamorphose du monde, cet incessant jaillissement de vie, qui sont insufflés ici comme une transcendance. Une sorte de commémoration détonante des civilisations passées, si riches en humanité.” 46
E X P O S ITION S PE RSON N E LL E S
2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2002 1999 1999 1998 1997 1993 1990 1989 1983 "Nature, Cultures, l'Origine des Mondes", Musée Courbet, Ferme de Flagey, France
"Plexiglas Paintings", Banque Vontobel, Genève, Suisse
"MAG 2011", Montreux, Suisse
"Mayan Diary 20", Musée des Beaux Arts de Mulhouse, France "Art Amazone Gallery", Neuchâtel, Suisse "MAG 2010", Montreux, Suisse
"Mangas, Yantras Y Otras Cosas", Mon Loup, Besançon, France
"Artbygenève", Galerie Artscademia, Genève, Suisse
"Mayan Diary 18", MAG 2009, Montreux, Suisse
"Kursaal", Besançon, France
"Kundalini, Dionysos & Rythmes Cosmiques", Le Pavé dans La Mare, Besançon, France "Mayan Diary 6", Conseil Général du Doubs, Besançon, France "Mayan Diary 24", Salle des Iles Basses, Ornans, France "L'Axe Bartholdi", Le Centre d'Art Mobile, Le Cylindre, Besançon, France "Opéra Théâtre", set design of Verdi's Traviata opera, Besançon, France "Œuvres de New York", Mairie de Besançon, France "Banque la Société Générale", Besançon, France "Mayan Diary", Taller Boricua Cultural Center, NYC, USA "York Square Gallery", New Haven, CT, USA "Dionysos, the Organs of Life", Gallery Juno, NYC, USA
"French Institute", NYC, USA "French Consulate", NYC, USA "Galerie Riverin-Arlogos", Eastman, Canada "Galerie G", Besançon, France "Gallery Yannef", Toronto, Canada "Galerie Transit", Strasbourg, France "Galerie Edition du Faisan", Strasbourg, France "Galerie du Clos St-Amour", Besançon, France S E L E C TION D'E X POSITION S C OLLECT IVES
2011 2005/07/09/11 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1998 1997 1996 1995 1994 1992 1991 1987 1985 "Souffles", le Pavé dans la Mare à l'Ecole des Beaux-Arts de Besançon
"Biennale des Arts Plastiques", Besançon, France "Kunst 05 Zurich", Galerie Zéro, l'Infini, Besançon, Zurich, Suisse
"Desire Submerged into the Earth", Gallery 138, NYC, USA "Scope Art Fair", Yukiko Kawase, London, England
"Europe Day", Dahesh Museum of Art, NYC, USA "Rapture", Gallery 138, NYC, USA
"The Divided World", York Square Gallery, New Haven, CT, USA "Desire + The Hurricane", Gallery 138 @ White Box, NYC, USA "Independent Art Fair", T.A.B.A.K. Museum, Vienna, Autriche "Independent Art Fair", Plaza Hotel, NYC, USA "A Cry For Peace", Fire Patrol #5, NYC, USA "Opera Gallery", NYC, USA "Nomad Territories", D.F.N. Gallery, NYC, USA "Fin de Siècle", Swiss Embassy Paris, France "Profusion", Galerie Edition du Faisan, Strasbourg, France "Sous le Signe de Zorro", Galerie Vivas, Paris, France "Body, Trace, Memory", Eight Floor Gallery, NYC, USA "Interpellation", Sorbonne University, Paris, France "Burning Show", Patrice Landau Gallery, NYC, USA "L'Université de la Ruelle Propose", Montreal, Canada "Gallery Moos", Toronto, Canada "Galerie G", Besançon, France "Galerie Mathieu", Besançon, France,"International Art Exhibition", Basel, Suisse 47
ILLUSTRATIONS
- Couverture Suite Entropique n05, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1,40 x 1,40 m, 2011
- 8 Works on paper, 2001 & 2003 - 9/22 Suites Entropiques, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1,40 x 1,40 m, 2011
- 6&26 Source Wikipedia
- 24/25 Suites Entropiques 18, installation murale in situ, 3,15 x 6,30 m, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2011
- 27/31 Large Papers, monoprints, acrylique sérigraphiée sur papier Rives BFK, 1,20 x 1,07 m, 2011
- 34/41 Mangas, Yantras Y Otras Cosas, acrylique sérigraphiée sur papier Rives BFK, 0,25 x 0,25 m, 2011
- 42/43 Sketches, notes et croquis de travail, papier Canson, 0,21 x 0,29 m, 2007/2011
- 44/45 Vue de l’exposition "Mayan Diary" au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse, 2011
- 47 Portrait d'atelier par Yves Petit, 2012
Ce catalogue a été publié à l'occasion de l'exposition monographique "Nature, cultures, l’origine des mondes" de Jean-Pierre Sergent à la Ferme de Flagey, Musée Courbet, France, du 1er mars au 3 juin 2012.
REMERCIEMENTS Le Conseil Général du Doubs
M. Claude Jeannerot, Président du Conseil Général, Sénateur du Doubs
Mme Frédérique Thomas-Maurin, Conservatrice du Musée Courbet, Ornans
Les équipes du Musée Courbet, de la Ferme de Flagey et du Conseil Général
Assistants : Clémentine Davin, Jean-François Delamain, Emmanuel Grenard, Nathalie Zorzi
Web master : Cyril Clément
MUSEOGRAPHIE : TEXTES : 48
Fabienne Coste, Jean-Pierre Breuillot
Claude Jeannerot, Thierry Savatier, Jean-Pierre Sergent
PHOTOGRAPHIES : Jean-Pierre Sergent
GRAPHISME : Jean-Pierre Sergent
IMPRESSION : Imprimerie Simon, Ornans
CONTACT : [email protected] / j-psergent.com EDITION : 1000 exemplaires / ISBN : 978-2-907257-14-5 © Jean-Pierre Sergent 2012
9:HSMJKH=WZ\VYZ:
ISBN 978-2-907257-14-5 - 15 euros