Communiqué de presse
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Communiqué de presse
Hieronymus Bosch Jan Fabre Hans Holbein Aïda Kazarian Marie-Jo Lafontaine Quinten Metsys Exposition - Tentoonstelling 12- IV /13- VII 2008 Musée de la Maison d’Érasme - Het Erasmushuis 31 rue du Chapitre - Kapittelstraat, 31 - Anderlecht T. 02/521 13 83 www.erasmushouse.museum A N AT O M I E DES VANITÉS - DER IJDELHEDEN PRESSE PERS les amis • de vrienden asbl - vzw Espace Photographique CONTRETYPE Communiqué de presse Anatomie des Vanités Exposition À l’occasion des 75 ans de la fondation du musée, la Maison d’Érasme organise une exposition autour d’une Ève anatomique du XVIIe siècle et un ensemble d’objets de Vanités appartenant à une collection privée, avec des interventions contemporaines de Jan Fabre, Marie-Jo Lafontaine et Aïda Kazarian. 12 avril - 13 juillet 2008 Cette exposition bénéficie du soutien de Fadila Laanan, Ministre de la Culture de la Communauté française de Belgique Commissaire de l’exposition : Alexandre Vanautgaerden, conservateur Maison d’Érasme Rue du chapitre, 31 B - 1070 Bruxelles + 32 2 521 13 83 Communication Commune d’Anderlecht [email protected] 02 558 08 16 Jan Fabre, Umbraculum, 2001 & Ève anatomique, d. XVIIe s. À l’initiative de Fabienne Miroir, Échevine de la Culture, Gaëtan Van Goidsenhoven, Bourgmestre et le Collège des Échevins d’Anderlecht www.erasmushouse.museum MJ Lafontaine, www, 1996. Musée [email protected] 0486 159 913 Les cabinets de curiosité Cette exposition sur l’Anatomie des Vanités est un projet qui s’inscrit dans une réflexion menée depuis une dizaine d’années à la Maison d’Érasme sur le thème des cabinets de curiosité. Après l’exposition de Saint-Antoine l’Abbaye en 1997 (Érasme et l’éloge de la curiosité à la Renaissance) et l’aménagement du Jardin philosophique en 2000, l’exposition l’Anatomie des Vanités est l’occasion de repenser la muséographie du musée et de présenter des œuvres exceptionnelles, tant patrimoniales que contemporaines. Ces cabinets de curiosité offrent, par la réunion de ces différents domaines du savoir, un objet d’analyse qui s’accorde avec ce qu’est devenu la Maison d’Érasme. Comme les cabinets de curiosité d’autrefois, cette dernière abrite à la fois un musée contenant des objets (des artificialia), un jardin qui permet d’observer et d’étudier les simples (naturalia) et une bibliothèque qui met en œuvre les Mots et les choses, pour reprendre le titre d’un colloque de l’humaniste (De rebus ac vocabulis, 1527). une collection de Vanités Ivoires tournés, Vanités, Tödlein, Relief d’après André Vésale. Collection privée. L’exposition est organisée autour du thème de la Vanité ; thème ancien, qui tire sa source des premières paroles de l'Ecclésiaste : Vanitas vanitatum omnia vanitas (« Vanité des vanités, tout est vanité ») et qui est devenu un genre en histoire de l’art. La majorité des objets proviennent d’une collection belge remarquable, dont certaines pièces ont été exposées notamment à Paris (Quai Branly) et à Venise (Artempo, Palazzo Fortuny). Elle contient des animaux, des dents de Narval, une Vénus anatomique, un pénis de baleine, des « Vanités », des ivoires tournés, témoins de la virtuosité des chefs d’œuvre et du goût de la curiosité que l’on trouvait au XVIe et XVIIe siècle dans les Wunderkammern. Ces œuvres patrimoniales sont mises en dialogue avec des œuvres contemporaines (Jan Fabre, Marie-Jo Lafontaine) dans l’environnement du musée, réaménagé avec la collaboration de l’artiste Aïda Kazarian. Le clou de la collection privée est une Éve anatomique qui présente la particularité d’être enceinte, et c’est dans la perspective de la vie que nous avons voulu inscrire cette exposition sur la vanité qui montre de nombreuses représentations de la mort, mais d’une façon jubilatoire. Érasme Albrecht Dürer, Portrait d’Érasme. Anderlecht, Maison d’Érasme. Érasme portait au doigt un memento mori. Sur sa bague une intaille représentait le dieu Terminus, la mort. Pour l’humaniste, la présence de la mort n’était pas un rappel quotidien de la vanité des choses de ce monde. Au contraire, cette image était une invitation à ne pas oublier de profiter du temps qui nous est imparti. Souvent malade, Érasme savait qu’il devait exploiter chaque jour que le Créateur lui concédait. Il travaillait avec ardeur, mais de façon mesurée. À l’exception des moments où ses imprimeurs, désireux d’apporter un maximum de nouveautés lors des foires du livre, l’enchaînaient aux presses, Érasme se contentait de travailler généralement le matin, réservant l’après-midi aux amis, à la rédaction de son courrier, et aux jardins dont il pouvait avoir la jouissance. Le dieu Terminus se retrouve d’une façon ambiguë dans sa devise Concedo nulli (« Je ne le cède à personne »). Nombre de ses contemporains lui ont reproché cette devise arrogante. L’humaniste n’a pas cessé de rappeler que ce n’était pas lui qui parlait, mais bien la mort qui ne le cède à personne, citant au passage Horace : Mors ultima linea rerum est (Epistulæ I, XVI, 79). Érasme devait pourtant s’amuser de cette confusion, lui qui n’a cédé devant personne et dont John Colet, son ami anglais, disait qu’il était homo pro se, car il n’appartenait à aucune faction : ni romaine ni luthérienne. Jan Fabre Jan Fabre, Umbraculum I, 2001. Coll. Deweer Art gallery, Otegem. À côté de l’Ève anatomique, l’exposition contient une autre sculpture extraordinaire : Umbraculum de Jan Fabre : une statue virevoltante d’un moine fait d’os humains. Umbraculum en latin renvoie à l’idée d’un lieu ombragé, comme on peut le lire chez Varron dans les Res rusticæ (I, 51, 2), où umbracula désignent des abris où les ouvriers peuvent se mettre à l’ombre pendant l’ardeur du jour. D’une façon figurée, umbracula a été mis en relation chez Cicéron avec les ombrages de l’école, et, de là avec l’école elle-même. Plaute, qui ne manque jamais une occasion d’ironiser, a fait de l’homo umbraticus un boutiquier, un homme de bureau (Curculio, 556), tandis que Sénèque désigne sous ce terme les épicuriens qui vivent dans la mollesse (De beneficiis, IV, 2, 1). Mais c’est davantage l’emploi du mot chez Pline qui nous intéresse ici, car il emploie l’adjectif pour désigner ses lettres écrites à l’ombre de son cabinet, à loisir : umbraticæ litteræ (Epistulæ, IX, 2, 3). Le moine de Jan Fabre semble donc rechercher l’ombre pour trouver l’otium. cet état si particulier qui s’opppose au travail, et qui pour les Romains permettait d’être libre pour soi-même, et ce faisant, pour les autres. L’otium n’est pas le divertissement, mais plutôt un loisir actif, qui nous libère des contraintes du quotidien pour nous reconcentrer et vivre, sans chaîne. Jan Fabre est plasticien, créateur de théâtre et auteur. Né à Anvers en 1958, il y poursuit ses études à la fin des années 70 à l'Académie des Beaux-Arts ainsi qu'à l'Institut des Arts et Métiers. Ses premières œuvres datent de cette époque. Fabre conçoit des installations, des sculptures, des dessins, des films et des performances. Au fil des ans, il a produit une œuvre considérable et acquis une réputation internationale. Une epxosition lui est consacrée d’avril à juillet au musée du Louvre à Paris. un jardin de fleurs, Thierry Boutemy Thierry Boutemy, plantes épiphytes. Poursuivant le travail botanique, nous avions envie d’associer à l’exposition un jardin de fleurs qui lui donne un parfum de Caravage. Nous avons la chance à Bruxelles d’accueillir depuis des années un fleuriste originaire de Normandie qui crée chaque jour des œuvres éphémères : Thierry Boutemy. Certains de ses bouquets pourtant ne se faneront jamais grâce à Sofia Coppola, qui les a filmés en 2006 à Versailles dans son film Marie-Antoinette. Avec les fleurs, comme avec les nuages, nous sommes obligés d’être dans l’instant présent, car dès que nous sommes distraits, la beauté s’envole. Fugace, elle nous tourne le dos si nous ne la regardons pas dans les yeux. La nature nous oblige à être en permanence en éveil, car ce que nous n’avons pu admirer aujourd’hui aura définitivement disparu demain. Marie-Jo Lafontaine Jan Fabre, Umbraculum, 2001. Deweer Art gallery, Otegem. Marie-Jo Lafontaine, World wide web, 1996, coll. de l’artiste. Dent de Narval, coll. privée, Belgique. Avec les fleurs de Thierry Boutemy, est exposé également un tableau photographique de Marie-Jo Lafontaine : Portrait d’un tueur, une nature morte en hommage au Caravage et à sa corbeille de fruits conservée à la Bibliothèque de l’Ambrosienne de Milan. Finalement, il nous a semblé plus judicieux de choisir une autre de ses natures mortes pour la confronter avec le moine de Jan Fabre : World wide web, un réseau de serpents entremêlés qui dénonce cette toile censée nous libérer et qui, en réalité, nous touche d’autant mieux qu’elle nous enserre ; imitant ainsi la langue latine qui passe du verbe stringere (étreindre), à l’adjectif constrictus, qui a donné constricteur, et qui décrit bien ces serpents qui retiennent dans leurs anneaux leurs victimes au point de les étouffer. Marie-Jo Lafontaine vit et travaille à Bruxelles. Elle développe depuis la fin des années 70 une œuvre double travaillée par le thème des passions, de la violence et du désir mais également par celui de la fragilité du monde. Elle s’est fait connaître à la fin des années 70 par des installations vidéos et des monochromes textiles. Elle poursuivra sont travail monochrome dans des grands tableaux monochromes, qu’elle associe à partir du milieu des années, parfois, avec des photographies. Elle intervient régulièrement avec des installations dans des lieux patrimoniaux, dont notamment la Maison d’Érasme, pour laquelle elle réalise une œuvre permanente dans le Jardin philosophique en 2001, « Les larmes du ciel ». À la suite de cette œuvre elle a réalisé un travail à partir d’une phrase emblématique d’Érasme : « Je suis un citoyen du monde, partout chez moi, pour tous un étranger » en de nombreux lieux (Aéroport de Stockholm, Felix Nussbaum Museum, Osnabrück, etc.). L’artiste prépare une exposition au Botanique à l’automne 2008. Aïda Kazarian et la couleur du musée Vanité. Coll. privée, Belgique. À l’occasion des 75 ans du musée et de cette exposition, nous avons travaillé avec l’artiste Aïda Kazarian qui a repensé les couleurs des salles de la Maison d’Érasme. En collaboration avec le graphiste Herman Lampaert, nous avons également entièrement procédé à un nouvel accrochage des œuvres anciennes. Après une longue pratique de la peinture, Aïda Kazarian décide depuis ses quarante ans de montrer ses œuvres. Celle-ci est imprégnée, inconsciemment, de l’art des tapis d’Orient, fait de motifs répétitifs, de points noués, de couleurs tantôt vives, tantôt éteintes. Elle a abandonné le pinceau depuis 1997 pour peindre avec ses doigts, de grandes toiles « all over » abstraites, où se reflètent la lumière infiniment variée du monde. Elle a exposé tant en Belgique qu’à l’étranger et participé en 2000 au projet du Jardin philosophique et aux publications qui l’accompagnait. Elle prépare une exposition à la Verrière Hermès en juin 2008. Herman Lampaert est graphiste et, parallèlement à une carrière Maison d’Érasme. Salle des fresques, 2008. d’enseignant, écrit de nombreux ouvrages sur l’art graphique, intégré à une histoire globale de l’histoire de l’art et non plus considéré comme une discipline annexe (Kroniek van de vorm. Tweeduizend jaar visuele expressie in West-Europa, 1997, trad. française en 2005). Il a participé à une publication du musée (Érasme, L’abbé et la femme érudite, 2006) et scénographié l’exposition Érasme et ses imprimeurs, 2007. Muséum d’histoire naturelle, Tournai Vue de l’expo. Coll. privée, Belgique et Muséum, Tournai. Nous avons la chance d’exposer plusieurs œuvres qui proviennent du Musée d’Histoire naturelle de Tournai. Grâce à la présence de nombreux animaux, nous avons introduit une perspective différente sur la mort. Nous exposons sur le même pied les œuvres d’art et les animaux, comme des témoins identiques du passé. Des êtres vivants qui refusent le classement des espèces et la position de l’homme responsable, par délégation, de l’ordonnancement de l’univers. Nous avons voulu le monter d’une façon un peu provocante dans la première partie de l’exposition, en confrontant une série d’oiseaux morts au crâne d’Érasme, comparant les dates où les animaux ont été identifiés pour la première fois avec celle de l’apparition sur terre de l’humaniste. Le muséum nous a également prêté plusieurs pièces historiques semblables à celles que l’on pouvait admirer dans les cabinets de curiosité de la Renaissance : pénis de baleine, embryons de cerf et de sangliers, cœur d’éléphant. Nous exposons également quatre dents de Narval d’une dimension extraordinaire (la plus grande culmine à 2,34 m.), provenant d’une collection privée. Informations pratiques LIEU Musée de la Maison d’Érasme Rue du Chapitre, 31, B - 1070 Bruxelles Tél. : + 32 2 521 13 83 www.erasmushouse.museum HORAIRES Tous les jours de 9 à 17h, sauf le lundi. RENSEIGNEMENTS : 02 521 13 83 www.erasmushouse.museum CONTACT PRESSE Commune d’Anderlecht [email protected] - 02 558 08 16 Musée : [email protected] +32 (0)486 159 913 Vue de l’expo. Coll. privée, Belgique.. PUBLICATIONS 1 guide du visiteur 1 catalogue de l’exposition (96 p., couleur) COMMISSARIAT Alexandre Vanautgaerden, Conservateur. SCÉNOGRAPHIE Martial Thomas (expo) Aïda Kazarian, Herman Lampaert (musée) LUMIÈRE : Jean-Jacques Mathy JARDIN DE FLEURS : Thierry Boutemy PRÊTEURS Collection privée, Belgique Musée d’Histoire naturelle, Tournai. Deweer Art Gallery, Otegem.