Les objets eucharistiques 2

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Les objets eucharistiques 2
Les objets eucharistiques
L’ensemble des objets eucharistiques acquiert une dimension sacrée par leur usage, ou bien
par une bénédiction ou une consécration prononcée sur eux. Les calices comme les ciboires,
sont parfois de véritables livres d’images saintes. Ornés des symboles eucharistiques : la
vigne, le blé et les joncs d’eau, qui représentent le sang, le corps et la Résurrection du Christ,
ils portent aussi les scènes de la vie du Christ : naissance, enseignement, Passion,
Résurrection, etc.
Le calice et la patène :
Le calice (du grec kulix et du latin calix) désigne à
l’origine une coupe destinée à la boisson. Issu de la
liturgie juive, il est la coupe de bénédiction que le Christ
lui-même donna à ses disciples lors de l’Institution de
l’Eucharistie, à la veille de sa Passion.
Aujourd’hui, lors de la liturgie eucharistique, il reçoit le
vin qui, par la prière de consécration, devient le Sang du
Christ versé pour le salut des hommes.
Longtemps faits d’or puis de vermeil, actuellement, les
calices sont en métal noble ou en ivoire ou de matière non
poreuse et digne. Toutefois, dans la mesure du possible,
l’intérieur de la coupe est doré par respect pour le Sang du
Christ.
La patène (du latin patena, plat creux) est le vase sacré
qui reçoit l’hostie lors de la célébration de la messe.
Assortie au calice, les deux sont indissociables, elle est
faite aussi d’un métal précieux ou noble. De grande taille
elle peut recevoir à la fois l’hostie du prêtre ainsi que
celles de l’assemblée.
Patène : représentation de la
Cène
L’Ascension
Le ciboire : l’étymologie du mot désigne une fleur de
nénuphar. Telle est la forme de ce vase sacré destiné à recevoir
le Corps du Christ afin d’être distribué aux fidèles, pendant ou
en dehors de la messe.
A cet effet, sa coupe est en argent doré ou en or. Lorsque le
ciboire est rempli, il est recouvert d’un pavillon, étoffe
circulaire de couleur blanche et souvent ornée, qui rappelle la
forme des tentes de l’armée tel que l’indique son étymologie.
Les hosties ainsi protégées, le ciboire est déposé dans le
tabernacle (du latin tabernaculum ou tente, rappelant la tente
qui abritait l’Arche de l’Alliance dans le désert). Cette réserve
eucharistique est essentiellement destinée aux malades ou aux
mourants (le « viatique » ou « provision de voyage ») ainsi
qu’à l’adoration des fidèles.
L’hostie portée pour la communion ou le viatique est mise dans une petite boite ronde en
métal doré appelée pyxide ou custode.
Les linges liturgiques :
La nappe d’autel : son usage est attesté depuis l’époque paléochrétienne ; longtemps l’usage
de trois nappes superposées a été préconisé. Selon les normes liturgiques en vigueur, l’autel
doit être couvert d’une nappe blanche « au moins ». « Cela souligne le symbolisme de l’autel,
table du banquet eucharistique, cependant que le corporal évoque d’avantage le linceul du
Crucifié. », Dom Robert Le Gall, Dictionnaire de Liturgie, p.177
Le corporal est un linge blanc carré (« d’une blancheur
immaculée », Domine Salvator, 29 mars 1929), fait de lin ou
de chanvre et qui a été béni par l’évêque ou son délégué. Plié
en 9, il est déplié et posé sur la nappe d’autel par le prêtre ou
le diacre au début de l’offertoire. Il est destiné à recevoir le
calice et la patène ou l’ostensoir qui recevront le Corps du
Christ, d’où son nom.
Le purificatoire est un linge sacré blanc, rectangulaire et
orné d’une croix en son centre. Il est destiné à la
purification du calice et des doigts du prêtre au moment
des ablutions après la communion. A l’issue du rite, le
célébrant le replie en trois puis en deux.
La pale (du latin palla, « manteau », « écharpe »,
« tenture ») est un carton couvert de lin ou de chanvre,
aujourd’hui blanc et sans ornement. Elle est destinée à
couvrir le calice pour en protéger le contenu.
Le manuterge (du latin manus, « mains » et tergere,
« essuyer ») est un linge blanc rectangulaire en lin utilisé
comme essuie-main à l’issue du rite du « Lavabo »
(lavement des mains) au terme de la préparation des dons.
Il se plie en accordéon.
Les burettes :
Petits flacons en cristal ou en verre, placés sur un plateau
ovale. L’une contient du vin qui sera versé dans le calice
au moment de l’offertoire, l’autre contient l’eau qui sera
mêlée au vin. Cette eau sert au lavement des mains du
prêtre (lavabo) et à la purification du calice après la
communion ; le plateau participe au rite du lavabo.
« Burette » est un diminutif de « buire », ancien mot
désignant un vase en forme de cruche à bec avec anse. Les
burettes et leur plateau utilisés jusqu’à la réforme
liturgique étaient en argent ou en vermeil et souvent
richement ouvragés. Encore présents dans nos sacristies et
soigneusement rangés dans leurs coffrets, ils n’en
demeurent pas moins des objets sacrés à conserver avec
soin.
L’ostensoir :
Du latin ostensor, « celui qui montre » (ostendere signifie « montrer »),
l’ostensoir est une pièce d’orfèvrerie (en métal précieux ou en bronze)
destinée à recevoir l’hostie consacrée afin de l’exposer à l’adoration
des fidèles.
Le terme d’ostensoir n’est utilisé que depuis le XVIIIème siècle bien
qu’il apparaisse au XIIIème siècle. A cette époque il était de taille
modeste et portait le nom de « monstrance ».
Avec le développement de la dévotion au Saint-Sacrement, son aspect
et sa taille évoluent. Pour glorifier le Saint-Sacrement, il se présente
comme un soleil surmonté d’une croix et devient monumental à la fin
du XVIème siècle : on l’appelle aussi ostensoir soleil. Sa gloire s’ouvre
en son centre là où est placée la custode en verre ou cristal qui reçoit
l’hostie consacrée.
Véritables œuvres d’art, les ostensoirs du XIXème siècle étaient
richement ornés, voire historiés. On avait pour coutume de les élever
sur des Thabors, petits socles en métal ou en bois doré que l’on
rencontre encore dans nos sacristies.
Thabors :
Bibliographie :
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Dom Robert LE GALL, Dictionnaire de Liturgie, C.L.D., Chambray-lès-Tours,
1987
BERTHOD B., HARDOUIN-FUGIER E., Dictionnaire des Arts Liturgiques
XIXème-XXème siècle, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1996