Explication de l`image
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Explication de l`image
INTERPRÉTATION DE L’IMAGE D’ORDINATION PRESBYTÉRALE DES ABBÉS MAXIMIN ET MARIE BENOÎT NOUDEHOU (ordonnés le 30 décembre 2000, en l’église du Sacré-Cœur à Agoué, BÉNIN) Dans ce tableau, il y a un calice surmonté d’une hostie. Les deux renvoient au Corps et au Sang du Christ, à l’Eucharistie. Ce calice et cette hostie, sont au cœur du tableau comme le sacrement de l’Eucharistie pour révéler le Cœur de Dieu. De part et d’autre du calice se trouvent une grappe de raisin bien chargée et une gerbe de blé. Ils nous renvoient, dans un premier temps aux paroles liturgiques qui nous rappellent que le pain et le vin de l’Eucharistie sont fruits de la terre et du travail des hommes. Par le travail, ils nous renvoient dans un deuxième temps aux relations humaines, celles d’hier, celles d’aujourd’hui et celles de demain. Dans un troisième temps, ils renvoient à nos dépendances… À côté des épis de blé, il y a le poisson. C’est un rappel de tout ce qui vit dans les eaux, un rappel de la Création tout entière qui loue et adore le Dieu Éternel qui est Amour. C’est le symbole du Christ que nous avons hérité des premiers chrétiens. Ce fut le signe de reconnaissance des chrétiens aux heures des grandes persécutions romaines. C’est donc le signe du témoignage chrétien, du martyre, signe de la persévérance et de la confiance en Dieu, signe de la fraternité. Avec la grappe de raisin et la gerbe de blé, il nous dit la foi vécue. Et le calice se trouve au milieu de ces différents éléments comme pour signifier que l’Eucharistie doit être aussi au cœur de notre Foi, au cœur de la Foi vécue, célébrée, professée. Le sacrement de la Communion se situe au cœur de ce qui fait la communion des hommes et de la Création. Ce sacrement porte nos communions humaines à leur achèvement, elle nourrit nos communions et s’en nourrit dans un va-et-vient permanent. Voilà pourquoi le poisson est tourné vers le calice comme vers sa source ; que les épis de blé – symbole de nos peines – semblent se reposer sur le calice et en même temps en tirer leur sève de vie pour se tourner tous vers l’extérieur en offrande ; que la grappe de raisin – symbole de nos joies – est comme attirée par le calice qui s’offre pour lui servir d’appui dans sa chute… Ainsi, nos joies et nos peines sont appelés à s’accomplir dans l’Eucharistie. Le mélange de couleurs du calice exprime l’Incarnation du Christ qui a pris notre humanité dans toute sa diversité. Diversité des nations, des peuples, des langues, des cultures, etc. dont seul, le Sang Précieux du Christ réalise l’unité. Ce Sang a été versé sur la Croix que suggèrent le calice et les trois branches supérieures. La Passion du Christ est ainsi représentée. Et sa Résurrection est manifestée par l’Eucharistie. C’est le Mystère de la Pâque, Mystère central de notre Foi. C’est le Mystère du Christ qui est là dans sa totalité. Le Christ Jésus est là, deuxième Personne de la Sainte Trinité, par qui Dieu se révèle en plénitude. Sa divinité est symbolisée par le cercle d’or (signe de richesse et de gloire) qui entoure l’hostie. Il est proclamé comme notre Sauveur dans les lettres JHS (Jésus des Hommes Sauveur) gravées sur l’hostie. Et le premier don que nous avons reçu de cette œuvre de Salut du Christ, c’est le Saint-Esprit. Il est symbolisé ici par la colombe que forment les branches supérieures de la croix – sa queue et ses ailes –, l’hostie – son tronc – et le demi-cercle qui surmonte les deux ailes pour faire deviner ses plumes. Le petit cercle, dans le calice, en dessous de l’hostie, c’est la tête de la colombe. Le jaune-or et le blanc suggèrent la divinité, le feu et la pureté de l’Esprit Saint. Comme à la Consécration, il descend sur les offrandes. Cette colombe, si présente, si massive est en même temps si peu remarquable à première vue. C’est le signe de l’Esprit Saint, présence discrète, toujours à l’œuvre dans nos vies, dans le monde et dans l’Église. La position de la Colombe évoque la descente de l’Esprit. Une descente ferme et surprenante, comme à la Pentecôte, pour faire naître l’Église. Ses ailes totalement déployés témoignent qu’il se donne sans réserve. Il descend sur les offrandes comme à la consécration à chaque messe. Il plonge dans le calice comme pour le boire jusqu’à la lie. C’est l’ivresse de l’Esprit Saint. Il plonge dans le calice aux couleurs multiples comme dans notre Humanité pour la purifier, la vivifier, la renouveler. Il fait ainsi l’Eucharistie, avec son tronc qui est l’hostie et sa tête qui est dans le calice, ses ailes et sa queue qui font partie de la Croix. Il en ressort que le Saint-Esprit, Troisième Personne de la Trinité, fait un avec le Fils dans le mystère de l’Incarnation, de la Passion de la Mort et de la Résurrection. À la base du calice, il y a comme un plateau qui porte tout. Il semble s’étendre largement et disposé à l’accueil. Ces lignes ne sont pas totalement droites et même s’il penche un peu vers le bas ou vers le haut – tout dépend de la façon dont on le regarde – le calice et tout le reste tiennent droit et en équilibre. Sa couleur est marron. C’est la couleur de la terre dont nous avons été pétris. C’est la couleur des africains donc de l’Afrique, berceau de l’Humanité. C’est toute l’Humanité qui est ainsi représentée avec ses fécondités, ses vertus, ses imperfections, ses infidélités, ses élans renouvelés vers Dieu qui l’habite avec droiture et sûreté. Cette Humanité blessée est introduite dans la divinité raison pour laquelle cette couleur est dans le calice, autour de l’hostie et dans la Colombe. Ses imperfections sont aussi présentes dans le nombre des épis (cinq) : signe qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite. Enfin, le mélange des couleurs du calice et le violet de la grappe, la teneur des couleurs à gauche montrent aussi nos péchés et nos infirmités entièrement assumées par le Christ. Et la partie la plus sombre est du côté de la grappe de raisin donc du côté de nos joies qui sont alors à purifier pour devenir Joie éternelle ! Reste le fond du tableau. Il est d’une couleur bleuâtre. C’est le symbole du Ciel, l’horizon de notre vie, notre Patrie parce que Demeure du Dieu. C’est la Révélation du Père. Toutes les Personnes de la Trinité sont donc intimement unies pour réaliser notre Salut et nous conduire à la Gloire sans fin ! Tout repose sur ce bleu comme tout, dans l’univers, repose en Dieu. Tout est porté par ce bleu comme Dieu tient toute la Création dans ses Mains. Ce bleu, à la fois reposant et instable, doux et insaisissable, irrégulier à la vue et d’une unité parfaite, est l’expression de notre perception de la divinité. Ce bleu est aussi le symbole de Marie, la Mère de Dieu et la nôtre, première demeure parfaite, premier tabernacle de Dieu sur terre. Oui, ce tableau est tout une catéchèse de l’Œuvre Parfaite de la Très Sainte Trinité ; Œuvre Parfaite qu’incarne le chiffre 7, le nombre des éléments présents dans ce tableau : La colombe, l’hostie, le calice, la grappe de raisin, la gerbe de blé, le poisson et le plateau. Nous pouvons alors comprendre que cette image ou ce tableau soit nommé : IL EST GRAND LE MYSTÈRE DE LA FOI. Ce Mystère est grand, Trésor déposé par la grâce incommensurable de Dieu dans le pot d’argile qu’est le prêtre. QUE LE NOM DU SEIGNEUR SOIT BÉNI MAINTENANT ET A JAMAIS. AMEN ! Date de réalisation de l’œuvre : Décembre 2000 Nom de l’artiste : Grégoire-Marie NOUDEHOU