Vielleicht - Revue de presse

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Vielleicht - Revue de presse
ANNEXE - Sélection d’extraits de presse, créations précédentes
Juin 2011, par Marjolaine Zurfluh
Miroir, Miroir / Festival Spring
« ...Miroir, Miroir est un conte existentiel et fantasmagorique.
Sur scène, un piano à queue
(fantastique Stéphan Oliva) et un grand miroir suspendu dans lequel Mélissa Von Vépy, dressée
sur ses talons, sonde son reflet jusqu’à briser la glace, plonge et pénètre à l’intérieur de son
image et de son être. Le miroir pivote, le corps se reflète, se dédouble, se pend au- dessus des
débris, entre illusion et danger.
On peut dire que l’artiste aime les défis (dans I look up, I look
down, elle jouait avec Chloé Moglia sur une paroi verticale). Elle mène ici son propos vers une
périlleuse et troublante aventure, révélant une imagination peu commune. »
28 Juillet 2009, par Vincent Joss
Merci Avignon
« ...Et cette année encore, Avignon accouche d'instants que la mémoire va conserver . On le sait.
Lesquels ? Au hasard, une image extraordinaire dans le jardin de la vierge du lycée SaintJoseph. Dans le cadre du programme "A vif", une femme, longue et mince, accompagnée d'un
pianiste joue avec un miroir. Elle le regarde, s'approche et se mire. Puis elle monte sur un
tabouret. Devant la glace, elle prend une chaussure et d'un coup de talon, un carreau se fracasse
au sol, laissant apparaître un trapèze. Elle l'attrape et rentre dans son image. Epoustouflant !La
jeune femme (Mélissa Von Vépy, trentenaire née à Genève, ancienne élève du CNAC) passe de
l'autre côté du miroir, comme avalée par lui, puis elle réapparaît. Expérience limite de
connaissance de soi ? Volonté de rentrer en soi ? On voudrait que cette beauté là ne s'arrête
jamais, jamais...»
25 juillet 2009, par Nathalie Yokel
Les belles matinées du Jardin de la Vierge / En direct du festival - Critique
Il est parfois de petites perles, nichées dans cet écrin que constitue le Jardin de la Vierge du
Lycée Saint-Joseph. Miroir, Miroir est d’une simplicité extrême : une femme, face à son reflet
dans un miroir, va tenter malgré elle l’impossible traversée... Juchée sur ses talons hauts,
décorée d’un collier de perles, Mélissa apparaît d’abord inquiète, préoccupée. Son regard est
sombre ; elle semble gérer son angoisse en mordillant frénétiquement son bijou. Derrière elle, un
miroir est suspendu en hauteur. Mélissa avait réussi pendant quelques minutes à nous faire
oublier la trapéziste qui se cache derrière ce corps élancé et féminin. Ce qu’elle nous réserve,
après l’avoir atteint, est d’un tout autre ordre. On retrouve la même étrange relation à l’objet
qu’elle avait entretenue avec son précédent solo Croc, ou un énorme crochet de levage industriel
servait de support à toutes ses acrobaties, à toutes ses postures, ses fantasmes. Ici, le miroir se
traverse au sens propre comme au figuré, et la voilà coincée de l’autre côté. Là-haut, pourtant,
les mêmes questions subsistent. Mais, en l’espace de quelques minutes, le corps a accouché
d’un reflet et d’un monde à part, trouble et cruel, servi par une interprète de haute volée.
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FIGARO blog
22 juillet 2009, par Armelle Héliot
Mélissa Von Vépy, la fée des airs
Dans le cadre de Sujets à vif, cycle de la SACD au festival d'Avignon, elle offre un moment de
grâce aérienne et poétique, accompagnée au piano par Stéphan Oliva. Beau, bouleversant,
sublime.
Un piano. Un miroir composé de dalles : trois en largeur, quatre en hauteur, est suspendu au
dessus de la scène par des filins bien solides. Entre le pianiste qui commence. ll a composé luimême la jolie partition qu'il distille avec un doigté sûr, s'interrompant parfois pour frapper d'un
marteau les montants. C'est Miroir, Miroir, fruit d'une commande passée par la SACD (Société
des auteurs et compositeurs dramatiques) à Mélissa Von Vépy.
On ne vous dévoilera pas le moment où cette Alice se retrouve des deux côtés du miroirs. Il y a
de la violence et de l'effroi, et le miracle doux, lent, superbe, d'une danse dans le ciel, d'un jeu
toujours renouvelé avec les reflets, les dédoublements, les chimères.
Ah ! Quelle grâce en cette
jeune femme, athlète toute douce, en muscles tendres, corps harmonieux, concentrée et libre.
Une demie-heure miraculeuse de beauté pure. On touche ici, par ce jeu au-dessus du sol, entre
le tranchant du miroir, la fermeté du trapèze, la petite lucarne par laquelle va et vient la fée des
airs qu'est Mélissa Von Vépy, quelque chose de la spiritualité que l'on cherche dans l'art, on est
touché par cette magie maîtrisée et poétique.
On pleure et on applaudit...Allez-y !
11 janvier 2007, par Cathy Blisson
Une vie au bord du gouffre
Acrbates et philosophes, elles dégringolent de leur rocher puis le gravisse encore et encore.
« …Troublant effet miroir qui traverse I look up, I look down. Habits noirs sur peaux de rousses,
les sœurs de déséquilibre se laissent tomber ensemble de leur mur d’infortune, suspendues par
un bout de tissu. Elles se rattrapent, se jaugent, s’agrippent, se hissent sur un genou, une épaule,
tour à tour candides et conquérantes, enragées et découragées. La voix du philosophe
Jankélévitch résonne pour mettre en mots ce que Chloé et Mélissa racontent à coups de gestes
drôles et graves, poétiques et acrobatiques : « L’attrait du néant, le jeu avec le péril de mort, que
l’homme s’amuse à exalter dangereusement - c’est-à-dire que l’homme joue à exalter
dangereusement, ce qui est la condition permanente de son existence pour la passionner. »
La Marseillaise
25 novembre 2006, par Cédric Coppola
La grâce suspendue
« …La performance est au rendez-vous, et la mise en scène léchée renforce la qualité de la
création, à l’image du travail sonore, fondamental. Le son direct trouve son écho en une alchimie
qui apporte une gravité et une intensité à chaque événement, aussi anodin soit-il, comme la
chute d’un caillou, une simple respiration ou le moindre cognement à un mur. L’atmosphère,
oppressante et frontale, décuple l’émotion. Dès lors, le public est renvoyé à ses propres peurs, à
ses fascinations, ses pulsions, à sa folie et à sa condition de mortel.
Chloé Moglia et Mélissa Von Vépy, siamoises de scène, réussissent là un morceau de bravoure,
étourdissant, tourmenté et physique, dont l’esthétique ne peut que convaincre.
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Mouvement – News Letter,
19 janvier 2006, par Jean-Marc Adolphe
I look up, I look down... cirque métaphysique
Un plateau, une falaise. De métal. Un bloc vertical, dressé là, abstrait dans sa géométrie, n'ayant
d'autre raison que d'ériger un plan, sans arrière-fond, même si l'on suppose au-dessus un
promontoire, une surface donnant sur d'autres horizons.
Mais seule importe la verticale absolument lisse, sans prises, de ce bloc de falaise. Un bloc vide,
posé à même le vide.
Dans I look up, I look down, Chloé Moglia et Mélissa Von Vépy vont occuper cet espace rude,
avec pour seule dramaturgie le jeu qu'elles s'inventent pour ruser avec le vide, trouver malgré
tout le moyen de surpasser le vertige et de rejoindre le sol, de regarder alors le sommet quitté et
de parvenir à le regagner.
Peu de chose, en fait, mais tellement densifié dans le temps du regard, dans l'étirement des
suspensions, dans la sensualité des corps en butte à la sécheresse sans appel de la paroi, que
la performance circassienne devient prodigieusement habitée, sans le moindre étalage de
virtuosité.
Car I look up, I look down est du cirque, appartient à la sphère du cirque, mais s'en détachant
aussi bien, pour rejoindre un espace qui pourrait être celui de la danse, une écriture qui serait
poésie incarnée...
C'est un petit bijou, ciselé par deux jeunes artistes issues en 1999 du Centre national des arts du
cirque de Châlons-en-Champagne. I look up, I look down est leur quatrième spectacle, et la
complicité qui unit Chloé Moglia et Mélissa Von Vépy lui donne une grande part de sa saveur.
Cette complicité se voit: dans le rapport à la falaise verticale, l'une ne serait rien sans l'autre, et il
y a, dans cette générosité de l'appui offert, du corps de l'autre qui sert de planche de salut, une
dimension humaine qui désacralise la prouesse technique, lui ôte subrepticement la fascination
qu'elle pourrait exercer, et rend l'espace tactile, à fleur de peau.
Il y a là quelque caresse d'un cirque métaphysique, d'autant que Chloé Moglia et Mélissa
Von Vépy ont nourri leur travail d'une lecture attentive de textes de Jankélévitch (et d'une écoute
de ses cours enregistrés à La Sorbonne) sur la perception du vide, «entre peur et fascination, aux
frontières du grave et de l'absurde, en équilibre instable. »
25 novembre 2006, par Patrick Merle
Premières de cordées
Dans “I look up, I look down” Chloé Moglia et Mélissa Von Vépy, trapézistes de formation, vont
bien au-delà de leur art
La mythologie grecque de Sisyphe cet infortuné gardien de troupeau, condamné à jamais à
pousser un énorme rocher au sommet d’une colline d’où, inlassablement, il retombe en arrière.
Leur pendant féminin pourrait bien être l’insolite duo formé par Chloé Moglia et Mélissa Von
Vépy. Elles se retrouvent au sommet d’un monolithe qu’elles aimeraient bien descendre pour
rejoindre la terre ferme. Mais comment faire quand la paroi est lisse ? c’est là toute l’insoluble
problématique développée dans ce spectacle à la croisée du cirque et de la danse, là où la
technique du premier s’efface au profit de la grâce de la deuxième, là où la virtuosité de l’un
partage l’élégance de l’autre.Chloé et Mélissa en offrent une formidable relecture, pleine
d’humour, de poésie et de finesse. Car quand elles parviennent en bas, seule ou ensemble,
l’envie de remonter est en fait la plus forte.
Jolie parabole sur le cycle inéluctable de la vie, ses montages à gravir et ses collines à dévaler,
cette proposition est un vrai joyau.
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