État d`urgence : sans retour

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État d`urgence : sans retour
État d’urgence : sans retour ?
16 novembre 2016
La LDH avait annoncé, passée la première période d’état d’urgence, que le renouvellement de celui-ci
serait sans fin. De tout temps, sous tous les gouvernements et sous tous les régimes, les mesures
d’exception sont comme une drogue pour les autorités : après y avoir goûté, elles ne peuvent plus s’en
passer.
Soutenir qu’il est nécessaire de renouveler l’état d’urgence en raison de l’élection présidentielle et,
probablement, des élections législatives qui suivent, c’est reconnaître un peu plus que l’exception devient
la règle.
Si l’état d’urgence semble indolore à la grande majorité d’entre nous, ce n’est pas le cas des dizaines de
personnes assignées à résidence, et qui ne bénéficient pas de la protection du juge judiciaire. Le
prolonger, c’est prolonger la possibilité permanente d’effectuer des perquisitions dans des conditions qui
ont été largement dénoncées, c’est donner un quasi blanc-seing aux pouvoirs publics pour interdire des
manifestations et c’est, d’une manière générale, installer l’habitude de pouvoirs exceptionnels peu et mal
contrôlés et qui sont utilisés à d’autres fins que celles annoncées.
Cela aboutit, enfin, à exacerber les tensions de toute nature, notamment en continuant à stigmatiser une
partie de la population et en imposant aux forces de l’ordre des suggestions qui épuisent leurs capacités.
On est en droit de s’interroger sur l’utilité d’un état d’urgence destiné à lutter contre les actes de
terrorisme, utilité dont le gouvernement n’apporte aucune justification.
La LDH appelle les parlementaires à prendre conscience qu’un tel renouvellement est une mesure
dangereuse et démagogique, qui s’inscrit dans la remise en cause de l’État de droit.
Lire aussi : Le communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme
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