MMMM - La Comedie de Clermont Ferrand

Transcription

MMMM - La Comedie de Clermont Ferrand
// DOSSIER D E PRE S S E CRÉATION 20 1 6 \\
lecture
M.M.M.M.
Marie Madeleine Marguerite de Montalte
JEAN-PHILIPPE TOUSSAINT & THE DELANO ORCHESTRA
création en résidence à Clermont-Ferrand
Lundi 14 et mardi 15 mars à 20:30
Générale ouverte à la presse dimanche 13 mars à 20:30
Maison de la culture salle Boris-Vian
Durée annoncée 1 heure 30
production la comédie de Clermont
EN TOURNÉE
VOTRE CONTACT PRESSE
Émilie Fernandez 0473.170.183/06.11.34.34.83 - [email protected]
Textes, vidéos, voix
Jean-Philippe Toussaint
Composition musicale
Alexandre Rochon
résidence à Clermont-Ferrand
du 9 au 13 mars 2016, maison de la culture
Tournée 2015-2016
• 14 et 15 mars 2016
Création à la Comédie de Clermont-Ferrand, SN
• 22 mars 2016 CDN Orléans
20:30, salle Antoine Vitez
• 4 avril 2016 Odéon Théâtre de l’Europe
20:00 – Odéon 6e, Grande salle
• 28 avril 2016 – Théâtre de Liège
20:00 – Salle de la Grande Main
Avec
Jean-Philippe Toussaint
et The Delano Orchestra
Musiciens
Guillaume Bongiraud (violoncelle, piano)
Julien Quinet (trompette, claviers)
Alexandre Rochon (chant, guitare, piano, machines)
Vidéos
Pascal Auger, Ange Leccia, Jean-Philippe Toussaint
Arrangements
The Delano Orchestra
Création et régie vidéo Florian Cardinale
Création et régie lumière Thomas Nemer
Illustration de couverture
© Antoine + Manuel intégrant une photographie
du film The Honey Dress © Jean-Philippe Toussaint
Captures des vidéos p. 3, 8 et 9 Faire l’amour,
une lecture japonaise © Pascal Auger et Jean-Philippe
Toussaint ; Trois Fragments de Fuir © Jean-Philippe
Toussaint ; Zahir © Jean-Philippe Toussaint ;
The Honey Dress © Jean-Philippe Toussaint
Portrait de Jean-Philippe Toussaint © Roland Allard
The Delano Orchestra © Émilie Fernandez et
© Jean-Louis Murat
Vidéos
Faire l’amour, une lecture japonaise de Pascal Auger
et Jean-Philippe Toussaint, 2005
Hors du soleil, des baisers et des parfums sauvages
de Ange Leccia et Jean-Philippe Toussaint, 2007
Trois Fragments de Fuir, Zahir et The Honey Dress
de Jean-Philippe Toussaint, 2012, 2013 et 2015
Né d’une rencontre forte entre l’écrivain
Jean-Philippe Toussaint (Prix Médicis 2005,
prix Décembre 2009) et le musicien Alexandre Rochon,
M.M.M.M. est un projet unique et protéiforme. L’auteur
se met pour la première fois en scène en lecteur-acteur,
entouré de The Delano Orchestra et des vidéos qu’il a
réalisées à partir de séquences narratives issues de son
cycle romanesque (Faire l’amour, Fuir, La Vérité sur Marie
et Nue, Éditions de Minuit, 2002-2013).
Véritable hommage à la femme aimée, ce spectacle
musical est aussi une ode à la littérature.
Production déléguée
la Comédie de Clermont-Ferrand, scène nationale
The Delano Orchestra a reçu le soutien du ministère de
la Culture et de la Communication – Drac Auvergne ­–
et du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes
pour la création musicale de M.M.M.M.
Bouche à oreille # 4
Spéciale M.M.M.M.
Émission de webradio animée
par Marie Serve, journaliste,
et enregistrée en public
Avec Jean-Philippe Toussaint
et Alexandre Rochon
Les livres Faire l’amour, Fuir, La Vérité sur Marie
et Nue de Jean-Philippe Toussaint sont publiés
aux Éditions de Minuit.
Faire l’amour est disponible en livre audio aux Éditions
des Femmes, ainsi que La Vérité sur Marie et Nue
chez Audiolib.
Sur l’œuvre de l’auteur : jptoussaint.com
Les albums de The Delano Orchestra sont disponibles
chez Kütu Records (kutufolk.com)
Samedi 12 mars de 11:00 à 12:00
Librairie Les Volcans
Entrée libre
—
LIVE EN AVANT-PREMIÈRE
Lecture de Jean-Philippe Toussaint
accompagnée d’un live acoustique
de The Delano Orchestra,
extrait inédit de M.M.M.M.
www.lacomediedeclermont.com/
saison2015-2016/bouche-oreille/
Les artistes sont habillés par agnès b.
2
Projet unique en son genre d’un écrivain devenant
l’homme-orchestre d’un spectacle qui réunit textes,
musique et vidéos. Né d’une rencontre entre
l’écrivain Jean-Philippe Toussaint et Alexandre
Rochon, compositeur, chanteur et guitariste du
Delano Orchestra, Marie Madeleine Marguerite de
Montalte se présente comme un concert littéraire
ou une lecture musicale avec projection d’images
vidéos, dont l’origine se situe dans la tétralogie que
Jean-Philippe Toussaint a consacrée à son héroïne,
cette « MMMM » créatrice de mode, présentée
comme la compagne du narrateur. Quatre volumes
d’une saga itinérante entre la France, la Chine,
le Japon et l’île d’Elbe, au gré des amours et des
désamours de ce couple qui ne cesse de s’unir et de
se désunir. Commencé avec Faire l’amour, le cycle
s’est poursuivi avec Fuir, puis La Vérité sur Marie et
enfin Nue. Sur scène, l’auteur-lecteur, tout autant
vidéaste et cinéaste, fait alterner ou se superposer
des extraits de ses romans avec la musique, librement
inspirée par les textes, et des images de précédentes
réalisations vidéo, conçues comme des adaptations
de scènes emblématiques tirées des quatre romans.
Cette confrontation entre la littérature, la musique,
les chansons, les arts plastiques et la vidéo, déplace
chacun des éléments sur un autre territoire que
celui qui lui est naturellement réservé, questionnant
sans cesse la force du verbe romanesque, lui-même
générateur d’images et de sons qui vont résonner
entre eux dans une sorte de chant d’amour passionné
et vivifiant.
Jean-François Perrier pour la Comédie de
Clermont-Ferrand, mai 2015.
Texte libre de droits.
Du livre à la scène
Fuir, été, 2005
Pourquoi m’a-t-on offert un téléphone
portable le jour même de mon arrivée en
Chine ? Pour me localiser en permanence,
surveiller mes déplacements et me garder
à l’œil ? J’avais toujours su inconsciemment
que ma peur du téléphone était liée à la mort
— peut-être au sexe et à la mort — mais, jamais
avant cette nuit de train entre Shanghai et
Pékin, je n’allais en avoir l’aussi implacable
confirmation.
le projet
Le temps d’un concert, le spectacle évoquera l’ensemble
du cycle romanesque consacré par Jean-Philippe
Toussaint à Marie, créatrice de mode et compagne
du narrateur. Sur scène alterneront la musique live du
groupe The Delano Orchestra (trois musiciens sur scène)
avec un ensemble de morceaux écrits spécialement ou
librement inspirés du cycle de Marie, la voix off de JeanPhilippe Toussaint venue dans le noir des coulisses, et,
à certains moments, la présence physique de l’auteur
sur la scène comme lecteur de certains passages de ses
livres. Pendant tout le spectacle, un dispositif vidéo
présentera :
• Des formes, des couleurs, des extraits de texte
immobiles ou en mouvement
• Des citations courtes et agrandies des romans du cycle
de Marie
• Des extraits des vidéos réalisées par Jean-Philippe
Toussaint, réalisées entre 2005 et 2015. Ces vidéos
sont des adaptations libres des scènes emblématiques
des quatre livres du cycle de Marie. Elles seront parfois
diffusées avec le son direct des films, parfois simplement
accompagnées de la musique live du Delano Orchestra
• Des images fixes issues des vidéos.
• Trois Fragments de Fuir
Film de Jean-Philippe Toussaint, 2012
Le fragment Chine a été réalisé en 2008 à l’occasion de
l’exposition Travelling à L’Espace culturel Louis Vuitton
à Paris. Les Trois Fragments de Fuir ont été réalisés à
l’occasion de l’exposition LIVRE/LOUVRE que JeanPhilippe Toussaint a présentée au Musée du Louvre au
printemps 2012.
Musique : Franz Liszt, Beethoven.
du livre à l’écran, de la lecture au film
Faire l’amour, hiver, 2002
C’est l’histoire d’une rupture amoureuse, une
nuit, à Tokyo. C’est la nuit où nous avons fait
l’amour ensemble pour la dernière fois. Mais
combien de fois avons-nous fait l’amour
ensemble pour la dernière fois ? Je ne sais
pas, souvent.
• Hors du soleil, des baisers et des parfums sauvages
Film de Ange Leccia et Jean-Philippe Toussaint, 2007.
Tourné à l’été 2007, ce film présente des lectures par
Jean-Philippe Toussaint des extraits du livre Noces suivi de
L’Été d’Albert Camus et de son livre Fuir, accompagnées
d’images de soleil et de mer d’Ange Leccia.
• Faire l’amour, une lecture japonaise
Film de Pascal Auger et Jean-Philippe Toussaint, 2005
« La forme du triptyque s’est imposée à nous comme la
possibilité la plus adéquate de dépasser le cadre formel
de l’illustration vidéographique du livre. Ce n’est pas
une illustration du récit que nous envisageons, mais une
recréation de ce récit sous la forme d’une lecture in situ,
dont les images, arrangées en triptyque, prennent leur
nécessité dans l’histoire telle qu’elle est racontée dans le
livre, ainsi que dans l’esthétique classique du Japon ».
Pascal Auger
« J’ai choisi Camus, les beaux textes de L’Été et de Noces,
à cause de la Méditerranée, j’y ai retrouvé le soleil éternel
et la mer intemporelle, j’ai recherché des correspondances
méditerranéennes, j’ai voulu mêler l’Italie de Rome et
de la Villa Médicis à l’Algérie, le Tipasa de Camus et le
Médéa où j’ai vécu, la Corse d’Ange Leccia et l’Île d’Elbe
de Fuir. »
Jean-Philippe Toussaint
4
La Vérité sur Marie, printemps-été, 2009
Le pur-sang s’était échappé, il s’était enfui
dans la nuit, d’abord freiné, arrêté, dans
son élan, empêtré par un des Japonais qui
n’avait pas lâché la longe, et qui sembla ne
jamais devoir la lâcher, comme s’il se l’était
enroulé autour du bras, ou nouée autour du
poignet, qu’il ne pouvait pas s’en défaire,
ou qu’il ne pouvait pas imaginer la lâcher,
devant trouver simplement inimaginable de
la lâcher et de laisser échapper ce cheval
dont il avait la responsabilité, et qui s’y
agrippait de toutes ses forces, déjà à terre,
tombé sur le sol à la renverse, encore à
genoux, s’étant redressé et tirant, essayant
d’enrouler la corde autour de sa taille,
résistant encore, mais bientôt projeté à plat
ventre sur le bitume, et ne lâchant toujours
pas, rebondissant plusieurs fois dans des
flaques d’eau et des éclaboussures de sang,
dans une image terrifiante de skieur nautique
en perdition, ne pouvant plus se redresser,
ballotté, soulevé, écrasé sur le sol, encore
traîné sur une dizaine de mètres avant de
laisser le cheval s’échapper. Zahir fuyait au
galop dans la nuit, libre et furieux, déjà loin et
à peine visible.
Nue, automne-hiver, 2013
Quand la mannequin fut prête, étonnant
corps lunaire épilé et poudré, les mains,
la face et le décolleté couverts de poudre
blanche, les assistants, se mettant à
l’ouvrage, commencèrent à la peindre au
pinceau, répartissant le miel sur son corps,
l’un agenouillé le long de sa cuisse avec une
courte brosse en poils de martre, un autre
debout sur un escabeau qui lui enduisait le
dos et les épaules au rouleau, tandis que
d’autres encore lissaient le miel sur ses
chairs, tapotaient délicatement sa peau avec
des compresses de gaze fines et humides et
qu’une grappe de jeunes stagiaires en blouse
blanche tournaient autour de son corps
immobile pour unifier la couche fraîchement
posée à l’aide de sèche-cheveux afin de
donner une ultime touche de laqué à la robe.
• The Honey Dress
Vidéo de Jean-Philippe Toussaint, 2015, tournée à
Canton en décembre 2014.
Musique : « Honey Dress », The Delano Orchestra,
composition originale.
ZOOM SUR Ange Leccia
• Zahir
Vidéo de Jean-Philippe Toussaint, 2013
Une vidéo tournée à Canton en novembre 2012.
Production : Chen Tong.
Musique : « MVAT », The Delano Orchestra.
Né en 1952 à Minerviu en Corse, Ange Leccia est
un artiste contemporain français qui vit et travaille
à Paris et en Corse. Après des études d’arts
plastiques, il s’engage dans une double activité de
plasticien et de cinéaste, et initie ses recherches
en tant que pensionnaire à l’Académie de France
à Rome. On a pu voir son travail, entre autres,
au Musée d’art moderne de la ville de Paris, au
Centre Georges Pompidou (Paris), au Musée
Guggenheim de New York, à la Documenta de
Kassel, au Skulptur Projekte de Münster, à la
Biennale de Venise, etc. En 2013, le MAC/VAL
lui a consacré une exposition monographique.
Il est représenté par la galerie Almine Rech. Il
est aussi depuis 2001 responsable du Pavillon
Neuflize OBC, laboratoire de création du Palais
de Tokyo.
ZOOM SUR Chen tong
Né en 1962, Chen Tong est l’éditeur chinois
de Jean-Philippe Toussaint. Il travaille à Canton
comme artiste, curateur, éditeur et écrivain.
Il a accueilli le tournage de toutes les vidéos
de Jean-Philippe Toussaint en Chine. Il est le
producteur exécutif de Trois Fragments de Fuir
et le producteur de Zahir et de The Honey Dress.
5
Le cycle dans la presse
Jean-Philippe Toussaint est écrivain,
cinéaste et photographe. En 1986, il
obtient le prix littéraire de la Vocation
pour son premier roman : La Salle de
bain. En 2002, il commence « Le Cycle
de Marie », intitulé Marie Madeleine
Marguerite de Montalte, en quatre
volets : Faire l’amour, en 2002 ; Fuir
en 2005, qui obtient le prix Médicis du
roman français ; La Vérité sur Marie en
2009, qui obtient le prix Décembre et le
prix triennal du roman de la Fédération
Wallonie-Bruxelles ; et le quatrième
volet, Nue, en 2013. Ses romans sont
traduits en plus de vingt langues. Il a
réalisé quatre longs métrages pour le
cinéma et a présenté des expositions de photos dans le
monde entier. En 2012, il a présenté au Musée du Louvre
à Paris l’exposition LIVRE/LOUVRE. En septembre
2015, il publie Football, aux Éditions de Minuit.
« Je cherche une énergie romanesque pure. »
Filmographie
La Patinoire, 1999
Berlin, 10 heures 46, 1994,
en collaboration avec Torsten Fischer
La Sévillane, 1992
Monsieur, 1990
VIDÉOS
The Honey Dress, 2015
Zahir, 2013
Une brève histoire du football, 2012
Trois fragments de Fuir, 2012
Fuir/Travelling, 2008
Pour Robbe-Grillet, 2008
Hors du soleil, des baisers et des parfums sauvages, 2007,
en collaboration avec Ange Leccia
Sans titre, 2006, en collaboration avec les étudiants de
l’ESAV de Toulouse
Faire l’amour, une lecture japonaise, 2005,
en collaboration avec Pascal Auger
Bibliographie
Aux Éditions de Minuit
EXPOSITIONS
La Salle de bain, roman, 1985
Monsieur, roman, 1986
L’Appareil-photo, roman, 1989
La Réticence, roman, 1991
La Télévision, roman, 1997
Autoportrait (à l’étranger), 2000
La Mélancolie de Zidane, 2006
L’Urgence et la Patience, 2012
Football, 2015
BOZAR, Bruxelles, 2015 : Projection de la vidéo The
Honey Dress, en marge de l’exposition Les Belges, une
histoire de mode inattendue
Musée d’Ixelles, 2015
Aimer lire, Sokyo Gallery, Kyoto, 2015
Rockbund Art Museum Shanghai, 2013
LIVRE/LOUVRE, Musée du Louvre, 2012
Marie Madeleine Marguerite de Montalte
Lectures
Faire l’amour, hiver, 2002
Fuir, été, 2005
La Vérité sur Marie, printemps-été, 2009
Nue, automne-hiver, 2013
« Autour de Marie » Lectures par l’auteur, enregistrées en public dans la cour
du musée Calvet les 21, 22 et 23 juillet 2014 dans le
cadre du Festival d’Avignon, en partenariat avec la SACD
(Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) et
diffusées sur France Culture (Fictions/Le Feuilleton de
Blandine Masson)
Aux Éditions Le Passage
La Main et le regard, 2012 à l’occasion de l’exposition
LIVRE/LOUVRE au musée du Louvre
Le Monde des livres, 2009
« Jean-Philippe Toussaint offre la réponse la plus forte que
la littérature pouvait apporter à ce que le cinéma produit de
plus contemporain, les films d’Hou Hsiao-Hsien, de Wong
Kar-Wai, d’Edward Yang. (…) Au-delà de toutes leurs
différences, s’il y a un romancier auquel peut faire songer
Toussaint c’est Patrick Modiano. Sauf qu’ici, à la place de
l’histoire, ce serait la géographie. Là où Modiano travaille
en profondeur le passé, Toussaint cadre le contemporain.
Les deux pourtant procèdent par le mouvement, le
déplacement. Voilà la littérature qui bouge, se frotte aux
arts plastiques, au cinéma pour s’inventer d’aujourd’hui. »
Sylvain Bourmeau, Les Inrockuptibles, 2005
Sur Faire l’amour
« Récit tonique d’une rupture infiniment triste, Faire
l’amour est un bijou de simplicité mélancolique, où JeanPhilippe Toussaint excelle dans la description des pauses et
des atmosphères. Rencontre autour de quatre images du
texte, cadrées tout en finesse. »
Fabrice Gabriel, Les Inrockuptibles, 2002
« L’écriture de Toussaint, d’une précision chirurgicale,
d’une transparence de cristal, évite tous les écueils. Les
gestes de l’amour qu’il décrit simplement dans leur
crudité, leur violence, leur tendresse ont la vérité, la pureté
des gravures érotiques orientales. Car dans ce roman de la
rupture, de la perte de l’autre et de la perte de soi, tout Sur La Vérité sur Marie
est image. On voit le grand manteau noir du narrateur, « Toussaint construit une grande chambre d’écho où
la robe folle de Marie, la
résonnent des pleurs,
buée sur les vitres de la
« Le livre, dit Toussaint, est fait de temps des cris, des rires,
piscine où l’homme s’est
des halètements, des
réfugié, la neige dans et de lumière, d’amour et de mélancolie. » chuchotements,
le
les rues encombrées de
craquement du feu dans
Le Monde des livres, 2009
Tokyo aux premières
les arbres et la caresse du
lueurs de l’aube… Entre froid et fièvre, entre séparation vent sur la mer. Il a le génie de faire entendre ce qu’il
et fusion, entre beauté et destruction, le roman déploie ses choisit de taire. »
séductions, ses fantasmes, ses pièges. Et l’on est surpris et Marie Desplechin, Le Monde, 2009
troublé d’en sortir comme d’une nuit de sommeil agité,
rescapé, comme le narrateur, d’un véritable séisme intime, « La vérité sur Marie, c’est qu’elle n’existe pas. Ni Marie
“d’un désastre infinitésimal” . »
ni la vérité. C’est-à-dire aussi qu’elle existe à fond, à plein
Michèle Gazier, Télérama, 2002
régime fictionnel. Ce n’est pas écrit dans le livre : c’est ce
qu’on ressent après s’être fait piétiner par ce bolide en feu
qu’est le nouveau Jean-Philippe Toussaint, à peu près aussi
jouissif qu’un déluge de météorites dans les reins, si les
reins étaient les lobes du cerveau. »
Éric Loret, Libération, 2009
Sur Fuir
« Impossible de ne pas se demander comment JeanPhilippe Toussaint s’y prend pour réussir à mêler si bien
la fantaisie et la romance, le rire et le blues, le mouvement
perpétuel et les arrêts sur images. Un art tranquille de
la description. Il prend son temps, et pourtant, quel
conteur ! Ça filoche ! Il a un don. Plus sérieusement, il
a une écriture vive, simple, concrète, précise, sensuelle,
efficace. Cinématographique ? »
Bernard Pivot, Le Journal du dimanche, 2005
Sur Nue
« Avec Nue, Jean-Philippe Toussaint, 55 ans, au sommet
de son art, clôt son cycle amoureux commencé il y a plus
de dix ans.
Bénie soit Marie, qui aura inspiré à Jean-Philippe
Toussaint une tétralogie romanesque aussi passionnelle
que passionnante. On y aura vu, saison après saison, un
couple s’aimer, se séparer, se regretter, se retrouver – le
narrateur toujours dans l’ombre, et Marie, la créatrice de
mode, l’artiste performeuse, la femme d’affaires, souvent
dans la lumière. L’un néo-proustien, l’autre nouvelle
tendance. Avec eux, on aura beaucoup voyagé, de la Chine
au Japon et de l’île d’Elbe à Paris. »
Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur, 2013
« La fin du roman – mais pas seulement la fin – est tout
simplement admirable, lumineuse, surprenante. On ne
sait rien, le trouble n’est pas levé, et pourtant la réalité
est comme étendue, enrichie, libérée. Que demander de
mieux, de plus, à la littérature ? »
Patrick Kéchichian, Le Monde, 2005
> cf. annexe : revue de presse exhaustive
6
7
la rencontre d’un écrivain et d’un musicien
Je n’avais encore jamais rencontré Alexandre Rochon lorsqu’il m’a écrit en novembre 2012 pour me
proposer de monter sur scène pour une lecture lors du concert que donnait The Delano Orchestra
au Théâtre de la Ville de Paris. Il me disait : « Si cette idée doit vous paraître tout à fait surprenante,
elle est à la fois sérieuse et motivée, la présentation professionnelle du spectacle comportant déjà
un extrait de Faire l’amour, un moyen pour moi d’exprimer de façon littéraire l’envie de décrire des
instants par la voie musicale et leur dimension sensorielle souvent enveloppée par les éléments
naturels, l’eau en particulier. » Je n’étais pas libre le jour du concert, mais nous nous sommes
rencontrés par la suite, nous avons sympathisé, et j’ai eu l’idée d’utiliser une de ses musiques pour
ma vidéo Zahir. Je lui ai alors écrit : « Dès que la vidéo sera montée, je vous la ferai parvenir, et nous
pourrons continuer la discussion, vous me donnerez votre avis et je pourrai vous demander d’ajouter
ici ou là quelque chose (quelques effets sonores ou un nouvel instrument). Et, comme les discussions
se font toujours mieux de vive voix, ce serait l’occasion que je vienne vous voir à Clermont-Ferrand. »
Notre correspondance, par la suite, n’a jamais cessé. En voici quelques extraits.
Jean-Philippe Toussaint
« Avant même qu’on s’embrasse pour la première fois,
Marie s’était mise à pleurer. C’était dans un taxi, il y a
sept ans et plus, elle était assise à côté de moi dans la
pénombre du taxi, le visage en pleurs, que traversaient les
ombres fuyantes des quais de la Seine et les reflets jaunes
et blancs des phares des voitures que nous croisions.
Nous ne nous étions pas encore embrassés à ce momentlà, je ne lui avais pas encore pris la main, je ne lui avais
pas fait la moindre déclaration d’amour — mais ne lui ai-je
jamais fait de déclaration d’amour ? — et je la regardais,
ému, désemparé, de la voir pleurer ainsi à mes côtés. »
Faire l’amour
Jean-Philippe Toussaint à Alexandre Rochon
12 juin 2014
Alexandre Rochon à Jean-Philippe Toussaint
13 juin 2014
Cher Alexandre,
Cher Jean-Philippe,
Je t’écris pour deux choses, qui ne pourraient en
faire qu’une.
Cet été, je suis invité par France Culture, dans le
cadre du Festival d’Avignon, à lire des extraits des
quatre livres du cycle de Marie. Je peux choisir de
brèves ponctuations musicales, et je pense utiliser
des extraits des derniers quatuors de Beethoven,
des passages de Liszt au violoncelle, une chanson
taïwanaise, la chanson « Ancora tu » de Lucio Battista
et un extrait de l’album MVAT du Delano Orchestra.
Mais, pour accompagner le passage de la robe en
miel, je n’ai encore rien décidé. Il ne s’agirait ici que
d’une ponctuation, trente à quarante secondes de
musique.
Mais, et c’est la deuxième chose dont je voulais te
parler, en décembre prochain, je serai en Chine pour
adapter la scène de la robe en miel en vidéo, un peu
comme je l’avais fait avec Zahir. Je n’ai pas encore
réfléchi à la musique, mais j’aimerais bien que tu y
réfléchisses dès maintenant et que tu me proposes
éventuellement quelque chose (une création
originale ou reprise d’un morceau de The Delano
Orchestra) qui pourrait accompagner la vidéo.
Pour l’instant, Madeleine et moi sommes en Corse,
et c’est déjà l’été !
Les premières baignades sont délicieuses.
Mes plus amicales pensées à vous tous.
Je suis ravi pour toi. De te savoir en Corse, profitant
de ces premières baignades et d’apprendre la belle
initiative de France Culture.
C’est une excellente idée, je t’y vois déjà.
Une fois encore, nos initiatives se rejoignent. Depuis
quelques mois, j’imagine réaliser une adaptation
musicale de M.M.M.M., ces quatre M du cycle de
Marie.
L’idée me semble ambitieuse, trop sans doute. Je
vois se mélanger musique, lecture, séquences vidéo.
Au début de l’année, on m’a proposé de déposer un
dossier de création. J’ai essayé de développer cette
idée de composition autour du cycle. Il se trouve
que j’avais besoin de m’éloigner d’une écriture trop
intime. La proposition a convaincu, je suis donc
désormais dans l’obligation de composer en te lisant.
Alors voilà, nous y sommes.
À bientôt.
Alexandre
Jean-Philippe
11
The Delano Orchestra est une formation
basée à Clermont-Ferrand et signée sur
le label indépendant Kütu Records.
Créé en 2006 par Alexandre Rochon,
le groupe développe un style propre
(entre rock, ambiant, folk et post-rock)
et une identité forte à rapprocher des
grands défricheurs inclassables tels que
Sparklehorse, Spiritualized, Suuns,
Brian Eno, Animal Collective ou Son
Lux. D’influences et d’affinités variées,
et résistant à tout classement, le groupe
développe une musique électrique et
sensible, puissante et enveloppante. En
dix années d’existence, il s’est imposé
dans le panorama du rock indépendant
français avec la publication de six albums
et des collaborations fortes comme l’enregistrement du
double album de Jean-Louis Murat, Babel, en 2014.
The Delano Orchestra se produit sur de nombreuses
scènes comme le Bataclan, le Théâtre de la Ville de
Paris, l’Olympia et participe à de nombreux festivals de
renom tels que Les Francofolies de La Rochelle, Les
Transmusicales de Rennes, le Printemps de Bourges, la
Route du Rock de Saint-Malo, etc. Ces lives sont très
souvent accompagnés de projections vidéos réalisées par
le leader du groupe lui-même et témoignent du caractère
hautement cinématographique et du lien inextricable entre
musique et image dans l’univers de The Delano Orchestra,
qui a par ailleurs signé plusieurs bandes-son de films
indépendants et une création de ciné-concert (sélection
de la Fémis – École nationale supérieure des métiers de
l’image et du son – lors de la dernière édition du Festival
international du court métrage de Clermont-Ferrand).
DISCOGRAPHIE
2016 NIBTU, album à paraître
au moment de la création de
M.M.M.M., dont les morceaux ont
été conçus comme des adaptations
des scènes de la tétralogie
de Jean-Philippe Toussaint.
2015 Alexandre Delano & The
Delano Orchestra, Eau, premier
album en français, Kütu Records et
Vicious Circle
2013 MVAT MVCT MLWY album
instrumental, Kütu Folk Records.
2013 EITSOYAM, Kütu Folk
Records
2010 Now That You Are Free My Beloved Love, Kütu Folk
Records
2009 Will Anyone Else Leave Me ?, Kütu Folk Records
2008 A Little Girl, A Little Boy & All the Snails They
Have Drawn, Alienor Records
à LA COMÉDIE DE CLERMONT
The Escape, 2012
Dans cette création originale, Alexandre Rochon a réorchestré
ses compositions pour un ensemble de musique de chambre,
et fait redécouvrir, tout en épure et en splendeur, ses mélodies
des grands espaces accompagnée d’images vidéo réalisées par
le chanteur.
Spectacle accueilli en décembre 2012
au Théâtre de la Ville de Paris.
12
© Julien Mignot
© Anne Fermi
© Jean-Louis Fernandez
Alexandre Rochon
Guillaume Bongiraud
Julien Quinet
Alexandre Rochon est compositeur,
musicien et vidéaste. Après des études
de droit du patrimoine historique
et culturel, il fonde en 2006 le label
Kütu Folk Records (rebaptisé Kütu
Records en 2015), dont il devient
le directeur artistique. Dans une
démarche de revendication de l’objet
artistique, il y conçoit des disques aux
pochettes cousues main, ce qui fera
la renommée du label, en plus de sa
brillante famille d’artistes. De 2006 à
2013, il publie cinq albums avec son
groupe The Delano Orchestra.
En janvier 2012, un article du journal
Le Monde place Alexandre Rochon
parmi les « 50 faiseurs de culture
en France » et lui dédie un portrait.
Parallèlement à son activité musicale,
il développe un goût prononcé
pour la vidéo et réalise des projets
d’envergure. Il tourne et monte une
vingtaine de clips, remarqués en
sélections de festivals de films (Festival
international du court métrage
de
Clermont-Ferrand,
Festival
international du film francophone
de Namur – lors de trois éditions
consécutives –, Festival du film court
de Villeurbanne).
Guillaume Bongiraud débute le
violoncelle à l’âge de sept ans. Il
étudie avec Lionel Michel et Michel
Strauss puis la percussion dans les
classes de Claude Giot, Michel Cals,
et Christophe Bredeloup. Depuis
son jeune âge, il montre un vif
intérêt pour les musiques actuelles et
l’improvisation.
Titulaire de cinq premiers prix de
conservatoire, il a enregistré avec
divers artistes (Alain Bashung,
Louane, David Hallyday, Elsa Kopf,
Julien Estival, Jenifer, Jean-Louis
Murat, etc.) ainsi que pour des bandes
originales de films publicitaires et
téléfilms.
Violoncelliste dans diverses formations
– The Delano Orchestra, Marina
Kaye, Gentleman, Corson –, il est
régulièrement invité par des groupes
de folk, rock, chanson française ou
musique classique (Niandra Lades,
Zaz, Memories – tournée en 2009 au
Japon et Montenegro). Il accompagne
également des compagnies de théâtre
– Wakan théâtre, Studio-théâtre
d’Asnières-Gennevilliers,
Centre
lyrique d’Auvergne, etc. – et de danse
– compagnie Chantier, la compagnie
Beau Geste de Dominique Boivin,
etc. Musicien potentiel du Cirque
du Soleil depuis octobre 2011, il
participe à de nombreux projets,
notamment la reprise par Arthur H de
L’Homme à tête de chou (2012).
Après des débuts dans l’orchestre
d’harmonie Les Enfants de la Limagne
auquel il reste fidèle aujourd’hui
encore, Julien Quinet commence à
se produire sur scène avec le groupe
clermontois Sam, aujourd’hui connu
sous le nom de Julien Estival. Il rejoint
alors très rapidement la formation
naissante The Delano Orchestra, pour
une aventure qui dure maintenant
depuis plus de dix ans.
Une rencontre avec le groupe danois
The Asteroids Galaxy Tour l’a porté
vers l’expérience inédite d’une
tournée internationale (Europe,
Brésil, Philippines, États-Unis et
Canada) dans les plus grands festivals
européens (Pinkpop, Rock en Seine,
etc.) et des scènes prestigieuses telles
que The Fillmore à San Francisco.
Cette rencontre scénique s’est
prolongée avec l’enregistrement de
leur dernier album Bring us together
et le tournage de plusieurs clips du
groupe.
En France, il a participé à
l’enregistrement et à la tournée de
Babel de Jean-Louis Murat avec The
Delano Orchestra et s’est également
produit sur scène avec Elysian Fields
et Francis Cabrel.
En parallèle aux musiques actuelles, il
joue dans différentes formations jazz
et au sein du Batik Soundpainting
Orchestra, ensemble professionnel de
performers d’horizons divers.
Actuellement, il travaille sur le projet
Buckweat, un duo électro-pop
franco-canadien qui verra le jour dans
le courant de l’année 2016.
13
NOTES
Plus tard, en repensant aux heures
sombres de cette nuit caniculaire, je me
suis rendu compte que nous avions fait
l’amour au même moment, Marie et moi,
mais pas ensemble.
NOTES
LES RENDEZ-VOUS À VENIR
BRAD MEHLDAU TRIO
roberto zucco
Bernard-Marie Koltès
Richard Brunel
phèdre(s)
Krzysztof Warlikowski
Vendredi 20 mai
17 et 18 mars
Le road trip terrible d’un antihéros,
interprété par Pio Marmaï, et de
sa victime amoureuse, La Gamine,
détruisant tout sur leur passage,
engagés dans une voie sans issue.
Adaptée du destin tragique de
Roberto Succo, meurtrier récidiviste
qui a défrayé la chronique dans les
années 80, Roberto Zucco reste à ce
jour la pièce la plus montée du grand
poète de la scène que fut Koltès.
Considéré comme le pianiste de
jazz le plus talentueux et le plus
influent de sa génération, Brad
Mehldau a fondé sa renommée sur
une pratique du jazz qui allie une
technique de virtuose à une capacité
d’improvisation stupéfiante. Chaque
concert est unique, recomposé
chaque fois, mêlant au gré de son
inspiration, compositions originales,
valses jazz très lentes, bossas novas,
reprises de thèmes venus de Nick
Drake, Oasis, Simon and Garfunkel
et bien d’autres.
Du 27 au 29 mai
Krzysztof Warlikowski confie à
Isabelle Huppert le soin d’incarner
cette femme aux multiples destins
dans une version toute personnelle,
une Phèdre(s) composite et plurielle
qui a traversé les siècles (Sarah Kane,
Euripide, Sénèque et J.-M. Coetzee).
Du silence des versions anciennes
à la parole moderne la plus crue,
que représente le mythe de Phèdre
aujourd’hui ? Comment raisonne-t-il
avec nos sensibilités contemporaines ?
Trois dates exceptionnelles qui
clôtureront la saison de la Comédie.
S’ABONNER
À LA COMÉDIE
coproduction
comédie de clermont
Dates uniques en tournée
en france
À partir de 4 spectacles,
de 8 à 21 € la place.
sur internet
sur place AUPRÈS
DE LA BILLETTERIE
80, bd François-Mitterrand
0473.290.814
Accueil, information, réservation
du mardi au vendredi
de 12:30 à 18:30
Toute l’actu,
des places à gagner
vidéos, photos, documents,
actus sont sur le site
www.lacomediedeclermont.com
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