LE CEO - Whyte Corporate Affairs
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LE CEO - Whyte Corporate Affairs
60 I 61 SCAN SOMMET DE LA COM LE CEO, VALET NOIR OU ROI DE CŒUR ? Aujourd’hui, plus que jamais, la réputation d’une entreprise et l’identité de son CEO sont liées. Le citoyen, le client, l’employé, l’investisseur et, bien sûr, les médias, nombreux sont ceux qui veulent mettre un visage, un nom et une personnalité sur les entreprises. Est-ce pour un mieux ? Jusqu’où faut-il aller et comment éviter les dérives ? Par Florence Jaspart, Whyte Corporate Affairs B ien qu’intangible, la réputation d’une entreprise représente l’un de ses actifs les plus précieux. Le CEO, en tant que premier ambassadeur de l’organisation, contribue donc largement à son essor ou à son déclin. Deux exemples démontrent à quel point les actes, prises de parole et bourdes des patrons peuvent avoir des répercussions dramatiques sur l’entreprise. En mai 2013, Mike Jeffries, alors patron de la célèbre entreprise de vêtements Abercrombie & Fitch a déclaré dans une interview que sa marque recrutait exclusivement des vendeurs sur des critères physiques et qu’il ne souhaitait pas voir des personnes en surpoids s’habiller chez lui. Résultat ? Un véritable tsunami s’est abattu sur l’image de la marque dont les ventes ont chuté de 17 %. L’ancien CEO de BP, Tony Hayward, a également mis en péril la réputation de son entreprise quand en pleine marée noire dans le Golfe du Mexique, il a décidé de prendre un jour de congé pour assister à une prestigieuse régate de voile. Très mauvaise idée… « Le principe de base est d’avoir une véritable vision stratégique de la communication » Magnifique opportunité Qu’il le veuille ou non, le dirigeant possède une responsabilité immense à l’égard de la réputation de l’entreprise car il en est l’incarnation première, tant à l’externe qu’à l’interne. Ses actions et prises de position seront interprétées quoi qu’il arrive. Agir, c’est communiquer. Le fantasque Michael O’Leary de Ryanair l’a bien compris, sa compagnie aérienne est la plus rentable du monde et il a pu adapter son discours pour s’adresser à sa nouvelle cible, la clientèle business. Pour promouvoir Ryanair, Michael O’Leary est prêt à dire tout et son contraire. X SCAN IT’S WILD OUT THERE. Eric Domb possède naturellement les qualités du bon communicateur. Plutôt que d’être dangereuse, la communication représente donc un magnifique levier pour l’entreprise. Bien gérée, la communication du dirigeant constitue, en réalité, un véritable atout. Elle permet de booster la notoriété et l’image de marque, d’améliorer l’attractivité auprès des jeunes recrues, de convaincre de nouveaux investisseurs, d’attirer et de fidéliser les clients, de développer une vision partagée ainsi qu’une véritable fierté d’appartenance en interne ou, encore, d’anticiper et de gérer bien plus efficacement une crise. Empathie et flexibilité Si le dirigeant a tout intérêt à communiquer, cela doit se faire dans le respect de certains postulats dont le principal consiste à procéder avec une véritable vision stratégique. Par ailleurs, la communication du dirigeant ne se limite pas aux actions de communication ponctuelles (conférences de presse, interviews) mais réside aussi dans ses relations avec les différentes parties prenantes qui gravitent autour de son organisation : la société civile, le monde politique, les cercles économiques, le monde académique, les groupes de pression et les ONG, les leaders d’opinion, les collaborateurs. On peut se souvenir que c’est une prise de parole au cercle B19 Country Club qui a provoqué le départ de Didier Bellens de Belgacom. Communication involontaire mais communication quand même. Il est clair que tous les dirigeants ne possèdent pas naturellement les qualités fondamentales d’un positionnement efficace sur le long terme à savoir l’ouverture d’esprit, la capacité d’écoute et la flexibilité intellectuelle. Leurs personnalités froides, arrogantes, cassantes ou impulsives jouent en leur défaveur. Pour ceux qui possèdent des dispositions naturelles à la communication, ou qui les ont acquises, l’exercice est bien plus facile. Par exemple, Eric Domb fut étincelant lors de la remise du prix de l’« Entreprise de l’Année » en octobre dernier. Sans papier, pendant 10 minutes, il tint un message empreint d’humilité et d’empathie à l’égard de l’ensemble de ses collaborateurs et partenaires ayant construit avec lui le succès de Pairi Daiza. Séduire les jeunes Trop d’entreprises belges, surtout les fleurons historiques et familiaux, en sont encore à l’adage « Pour vivre heureux, vivons cachés ». C’est aujourd‘hui une position qui n’est plus tenable. La jeune génération active veut connaître et veut communiquer avec les dirigeants. La question n’est plus « Faut-il s’ouvrir ? » mais « Comment s’ouvrir ? ». Bien préparée et bien gérée, la communication du dirigeant représente une opportunité pour l’entreprise, déjà en termes de positionnement et de recrutement. Un dirigeant qui communique ne signifie pas un dirigeant médiati- quement omniprésent et omniscient mais un dirigeant qui connait ses parties prenantes et y est attentif. Communiquer efficacement pour un dirigeant ne revient donc pas à parler de soi mais à créer des occasions d’échange et de dialogue qui conduiront ses interlocuteurs à devenir le relais de ses propos. Une stratégie bien plus puissante ! « Tous les dirigeants ne possèdent pas les capacités naturelles à communiquer » Laissons la conclusion de tout cela à Emmanuel Goedseels, Partner chez Whyte Corporate Affairs : « La communication d’un leader doit s’ancrer dans une stratégie d’entreprise et de communication globale. Sans cela, la communication du dirigeant se limitera à des actions ponctuelles, déconnectées et vides de sens. Si communiquer simplement pour être vu est totalement superflu et inutile, se cacher est devenu une posture archaïque pour les jeunes générations ». C’est clair… AIGLE STORES : Woluwé Shopping Center – AIGLE Waterloo : Chaussée de Bruxelles 262 AIGLE Louise : Galerie de la Porte Louise 238 – Tél. : 02/344 18 71 – www.aigle.be