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Pharma-News Le journal de l'équipe officinale Novembre 2006 Numéro 39 Sommaire Nouveautés : MELIANE° 21 et MYVLAR° NEO ANGINE° INSPRA° HEDRIN° génériques de MELODEN° 21 et GYNERA° nouvelle gamme, attention aux dosages ! des indications très limitées une alternative crédible aux pédiculicides classiques Pharmacovigilance : CELEBREX° :r i s quemoi ndr ed’ i nf a r c t us? Pour en savoir plus : La boulimie En bref : SIMILASAN° - EFUDIX° - SIMCORA° - CLAROMYCINE° Editorial Le sf e ui l l e st ombe nt … Ave cl ’ a r r i vé edel ’ a ut omne ,l ana t ur ec ha ng ee tl e sf e ui l l e st ombe nt .AuPha r ma -Ne ws ,c ’ e s t aussi le temps des changements, mais ici, ce sont les rédactrices qui se transforment : le lecteur attentif constatera que nous sommes passés de Caroline Mir à Caroline Menétrey, non pas pour cause de mariage, mais pour cause de naissance. Après avoir partagé les premiers pas du Pharma-Ne wsa ve cnous ,Ca r ol i neMi rvi e ntd’ a voi r son troisième enfant et nous quitte donc pour mieux coordonner sa vie familiale et professionnelle. Nous avons pu apprécier son sérieux et son sens profondément critique tout au long des trois dernières années et profitons de cet éditorial pour la remercier chaleureusement. Etc ’ e s tdoncl e sy e uxe nc or ee mbué squenousa c c ue i l l onsa ve cg r a ndpl a i s i rCa r oline Menétrey. Comme nous désirions rester dans le même créneau et continuer à écrire pour les a s s i s t a nt e se npha r ma c i e ,nousa vonsc hoi s iu nepha r ma c i e nnea y a ntdel ’ e xpé r i e nc ee n officine et ayant également eu divers mandats dans le monde de la pharmacie. Pour résumer, nous pouvons dire : au revoir et bienvenue, Carolines ! Nous vous souhaitons une bonne lecture ! Pierre Bossert Caroline Mir Marie-Thérèse Guanter Germanier Christophe Rossier Martine Ruggli Marie-Laure Savoia Bossert Nouveautés MELIANE° 21 et MYVLAR° (gestodène + éthinylestradiol) La maison pharmaceutique Schering met sur le marché les "génériques originaux" des pilules MELODEN° 21 et GYNERA° : MELIANE° 21 et MYVLAR° respectivement, avec uneé c o nomi epourl apa t i e nt ed’ e n vi ron 15%. Ces deux pilules, utilisées comme contraceptif hormonal, sont deux combinaisons estroprogestatives monophasiques qui ne diffèrent quepa rl e urdos a g ee nœs t r og è ne: Noms Progestatif MYVLAR° = GYNERA° gestodène 0.075 mg MELIANE° 21 = MELODEN°21 gestodène 0.075 mg Œs t r og è ne éthinylestradiol 0.03 mg éthinylestradiol 0.02 mg Les deux contraceptifs ont une efficacité comparable, mais les spottings, les saignements inter-menstruels et les aménorrhées s ontl é g è r e me ntpl usé l e vé e sa ve c0, 02mgd’ é t hinylestradiol (MELIANE° 21 - MELODEN° 21) 4. MYVLAR°, par son dos a ge" s t a nda r d"e nœs t r og è nee s ta da pt éàl apl upa r tde s femmes et MELIANE° 21 serait plutôt indiqué pour les femmes avec un facteur de risque cardiovasculaire ( > 35 ans, f ume us e s ,hy pe r t e ndue s , …)2. Or, le progestatif gestodène fait pa r t i e ,a ve cl edé s og e s t r e l( quel ’ ont r ouveda nsMERCI LON° ,MARVELON° ,GRACI AL° et CERAZETTE°), des contraceptifs de 3ème génération et sont associés à un risque 1,5 à 2 fois plus élevé de thromboses veineuses par rapport au lévonorgestrel, un des progestatifs de référence et des mieux évalués 1,2,3 ! Avec ces pilules il faut donc faire particulièrement attention aux contre-indications absolues d’ a ntécédents thromboemboliques et prendre en compte les situations à risque que sont le tabagisme, en particulier dès 35 ans, et une immobilisation prolongée, où un autre mode de contraception est alors plus indiqué 4. 1 La Revue Prescrire, Novembre 2001 ; 21 (222) : p.754 Martindale, The Complete Drug Reference, 34th edition 3 La Revue Prescrire, Juin 2002 ; 22 (229) : p.410-413 4 La Revue Prescrire, Mars 1996 ; 16 (160) : p.195-196 2 © Pharma-News page 2 Numéro 39, Novembre 2006 MELIANE° 21 / MYVLAR° se prennent une fois par jour pendant 21 jours de suite au même mome ntdel aj our né e ,pui sonf a i tunepa us ede7j our sa va ntd’ e nt a me runenouve l l e plaquette de pilule. Pendant ces 7 jours, il se produit une hémorragie de privation ( = règles) deux à trois jours après la pr i s edude r ni e rc ompr i mé ,quipe uts epour s ui vr ej us qu’ àc equel a 5 plaquette suivante soit commencée . Les effets secondaires, interactions, contre-i ndi c a t i onse tc ondui t eàt e ni re nc a sd’ oubl id’ une pilule sont identiques aux autres pilules et énuméré sda nsl ePN 13d’ a vr i l2004,s a uf concernant le risque thromboembolique plus élevé comme décrit ci-dessus. MELIANE° 21 et MYVLAR° - A retenir pour le conseil : génériques "originaux" de MELODEN° 21 et de GYNERA° pi l ul e sc ont r a c e pt i ve se s t r o p r og e s t a t i ve smonopha s i que sa ve cdel ’ é t hi ny l e s t r a di ol à 0,02 mg ou 0,03 mg respectivement et le progestatif gestodène efficacité et tolérance similaires aux autres pilules à faible dosage en estrogène risque plus élevé de thrombose veineuse avec le progestatif gestodène é c onomi ed’ e nvi r on15% pa rr a ppor tàl ’ or i g i na l un comprimé par jour au même moment de la journée pendant 21 jours, suivis d’ unepa us ede7j our s NEO-ANGIN° nouvelle formule (lidocaïne, cétylpyridine) Dès octobre 2006, la gamme NEO-ANGIN° change de composition et de nom pours ’ a ppe l e r dorénavant NEO-ANGIN°, NEO-ANGIN° FORTE et NEO-ANGIN° JUNIOR : elle contient maintenant de la lidocaïne, un anesthésique local, et de la cétylpyridine (appelée aussi chlorure de cétylpyridium), un désinfectant, à différents dosages suivant la spécialité. On trouve déjà sur le marché plusieurs pastilles à sucer contenant ces deux principes actifs : HEXTRILETTEN°, HEXTRIMINT° et ANGINA MCC°. La lidocaïne est utilisée comme anesthésique de surface des muqueuses de la bouche et de la gorge. En gargarisme, une solution à 2% peut être utilisée au dosage de 15 ml (= 300 mg de lidocaïne) toutes les 3 heures au maximum 6. Le dosage maximum journalier recommandé aux Etats-Uni s( nousn’ a vonspa st r ouvéd’ a ut r e sr e c omma nda t i ons )pourles solutions 6 topiques est de 2,4 g de lidocaïne (soit 12 pastilles à sucer de NEO-ANGIN° FORTE et 24 pastilles de NEO-ANGI N° ) .L’ e f f e ta nt a l g i quede sa ne s t hé s i que sl oc a uxdé pe nddel adur é e 7 d’ a ppl i c a t i on,i ldur eha bi t ue l l e me ntmoi nsde3he ur e s. La cétylpyridine est un antiseptique utilisé pour le traitement des infections mineures de la bouche et de la gorge 6;l ’ a c t i ona nt i s e pt i qued ec et y pedepr i nc i pea c t i fe s t ,a umi e ux, superficielle 7 et son utilité dans des pastilles à sucer n'est pas reconnue par tout le monde 7. 5 Compendium Suisse des Médicaments 2006, Documed SA Martindale, The Complete Drug Reference, 34th edition 7 La Revue Prescrire, Juin 2004 ; 24(251) : p.446-447 6 © Pharma-News page 3 Numéro 39, Novembre 2006 A noter que le fait de sucer quelque chose stimule la production de salive, ce qui lubrifie et apaise les muqueuses enflammées et aide à éliminer les microorganismes présents, et cela indépendamment de la composition de la pastille à sucer 7. D’ a ut r e s pa s t i l l e sc ont i e nne nte n pl us un a n t i bi ot i que ,t e l l e s que MEBUCAINE°, LEMOCIN°, SANGEROL° et LYSOPAINE° (mais pas d’ a ne s t hé s i que pour LYSOPAI NE° ) . La s uppr e s s i on de s de ux antiseptiques-désinfectants présents dans les anciennes formulations de NEO-ANGIN° est la bienvenue : en effet, tout comme les antibiotiques l oc a ux,l ’ e f f i c a c i t éde sdé s i nf e c t a n t spr é s e nts dans les traitements locaux de sma uxdeg or g en’ e s tpa spr ouvé e8, comme nous vous en parlions dans le Pharma-News n° 9 traitant de HEXTRIMINT°. La gamme NEO-ANGIN° peut être utilisée lors d’ i nf e c t i onso u d’ i nf l ammat i onsdel a bouc heoudel ’ ar r i è r egorge, telles que angine, aphtes, ou après ablation des amygdales ou pe r t ed’ unede nt9.Lapos ol og i ee s td’ unepa s t i l l eàs uc e rt out e sl e s3he ur e se nvi r on.El l ene 9 contient pas de sucre et est donc utilisable par les diabétiques . La présentation NEO-ANGIN° JUNIOR, par son faible dosage en l i doc a ï ne( 0, 8mg ) ,e s tde s t i né ea uxe nf a nt sdè sl ’ â gede6a ns( e n de s s ousd ec e tâ ge ,onc r a i ntquel ’ e nf a nta va l e" det r a ve r s "( =f a us s e r out e )àc a us edel ’ a ne s t hé s i edel ag or g e ) .A noter que les NEOANGIN° "simples" sont aussi indiqués dès 6 ans ! La formule du NEO-ANGIN° FORTE contient, quant à elle, une forte dose de lidocaïne (2 mg), soit le double des pastilles à sucer standard et le dosage le plus élevé en Suisse. Elle est indiquée selon la firme lors de maux de gorge intenses 9. Avec ces changements, nous vous rendons attentifs au fait que dorénavant la couleur des comprimés ne renseigne plus seulement sur le goût des NEO-ANGIN° mais aussi sur le dosage des composants. Encadré : 10 Récapitulatif des nouvelles formes de la gamme NEO-ANGIN° : NOM COMPOSITION GOUT NEO-ANGIN° JUNIOR NEO-ANGIN° Lidocaïne 0,8 mg Cétylpyridine 1,0 mg Lidocaïne 1 mg Cétylpyridine 1,3 mg Lidocaïne 2 mg Cétylpyridine 1,3 mg Orange COULEUR DES AGE COMPRIMES CONSEILLE Orange Dès 6 ans Miel/citron Jaune Dès 6 ans Menthe Rouge Dès 12 ans NEO-ANGIN° FORTE 8 Arznei-Telegramm 2002 ; 33(10) : 107 Doc Doetsch Grether, août 2006 10 La Revue Prescrire, octobre 2002 ; 22(232) : p.687-695 9 © Pharma-News page 4 Numéro 39, Novembre 2006 Di a gno s t i cd’ angi nea i guëe tt r i a geàl ’ o f f i c i ne10 Ledi a g nos t i cd’ a ng i nea i g uës ef a i tl or sdedo ul e ur sda nsl ag or g ea v e cdé g l ut i t i ondi f f i c i l e ,der oug e ur ,d’ u ne x s uda te t d’ u nea ug me nt a t i onduv ol umede sa my g da l e s ,s y mpt ôme ss ouv e nta s s oc i é sàde sma ni f e s t a t i onsg é né r a l e spl usou moins intenses et non spécifiques (fièvre, p.ex). Généralement ces infections sont banales et guérissent spontanément. La majorité des angines a i g uë ss ontd’ or i g i nev i r a l ee tl or s qu’ e l l e ss ontd’ or i g i neba c t é r i e nne ,l es t r e pt oc o quebé t a hé mol y t i quedug r oupeA e s tl epl uss ouv e nte nc a us ee tr e pr é s e nt e25à40% det ousl e sc a sd’ a ng i ne sa i g uë sc he z l ’ e nf a nt( de3à14a ns )e t5à2 5 %c he zl ’ a dul t e .Anot e rqu’ i le s tr a r e me ntpr é s e nta v a ntl ’ â g ede3a ns . Ce sa ng i ne sàs t r e pt oc oque s ,b i e nqu’ é v ol ua ntf a v or a bl e me nte n3à4j our smê mes a nst r a i t e me nta nt i bi ot i que ,e x pos e nt à un risque rare mais grave de complications graves (cardiaques, rhumatisme articulaire aigu, atteinte rénale) et pour c e t t er a i s onné c e s s i t e ntd’ ê t r edé p i s t é e se t ,a uque lc a s ,t r a i t é e sa v e cuna n t i bi ot i que . Une méthode de diagnostic fondée sur quatre s y mpt ôme se ts url ’ â g edupa t i e ntpe r me td’ or i e nt e rv e r sl aprésence ou l ’ a bs ence de streptocoque A : SYMPTOME / CRITERE Température > 38°C Absence de toux Ganglions cervicaux antérieurs douloureux Augme nt a t i onduv o l umede sa my g da l e soupr é s e nc ed’ e x s uda t Age : De 3 à 14 ans De 15 à 44 ans 45 ans et plus POINTS 1 1 1 1 1 0 -1 Lorsque le nombre de points ≥4, unea ng i nea i g uëàs t r e pt oc oq uee s tf or tpr oba bl ee tné c e s s i t ed’ e nv oy e rl epa t i e ntc he z son médecin. Lorsque ce score ≤1,l apr é s e nc edus t r e pt oc o queA pe utêtre écartée et un traitement symptomatique i ns t a ur é .Lor sd’ u ns c or ede2ou3,d’ a u t r e se x a me nsmé di c a uxt e l squ’ u np r é l è v e me ntpha r y ngée tunea na l y s er a pi de peuvent être effectués chez le médecin. NEO-ANGIN° - A retenir pour le conseil : pastilles à sucer sans antibiotique ni sucre existant à trois dosages différents en lidocaïne avec en plus un désinfectant (peu utile) "Normal" au miel et citron, dès 6 ans J UNI ORàl ’ or a ng e ,dos a g ef a i bl epourl e se nf a nt sdè s6a ns FORTE à la menthe, dosage doublé en lidocaïne, pour les maux de gorge intenses, dès 12 ans efficacité limitée, comme de nombreuses pastilles à sucer INSPRA° (éplérénone) La maison Pfizer commercialise en Suisse depuis le mois d’ a vr i l( e ns t oc kc he zl e sgrossistes depuis août 2006) INSPRA° (éplérénone), un dérivé de la spironolactone (ALDACTONE° et génériques), avec pour indication le traitement de l ’ insuffisance cardiaque faisant suite à un infarctus du myocarde récent (3 à 14 jours auparavant) 11. 11 La Revue Precrire, 2005 ; 25 (267) : pp. 805-809 © Pharma-News page 5 Numéro 39, Novembre 2006 L’ i ns uf f i s anc ec a r di aque: symptômes et traitements 11 L’ i ns uf f i s a nc ec a r di a quee s tun" s y ndr omec l i ni quec ompl e x equipe utr é s ul t e rdet o utdy s f onc t i on ne me ntc a r di a que , e mpê c ha ntl ev e nt r i c ul edes er e mpl i roud’ é j e c t e rc or r e c t e me ntl es a ng " .Ce l as i g ni f i ee nc l a i rquel ec œurn’ apl usa s s e z de force pour éjecter correctement le sang dans le système circulatoire. Ce t t ea f f e c t i ont ouc hepr i nc i pa l e me ntl e spe r s onne sâ g é e s( 6à10% de spe r s onne sdepl usde6 5a n s ) .I ls ’ a g i tdoncd’ un problème majeur de santé publique quit e ndàs ’ a c c r oî t r ea v e cl ev i e i l l i s s e me ntdel ap op ul a t i o n. La dégradation progressive de la fonction cardiaque a nécessité une classification de la maladie en différents stades : Stade I : pa sdel i mi t a t i ondel ’ a c t i v i t éphy s i que Stade II : légère l i mi t a t i ondel ’ a c t i v i t ép hy s i que ,s a nsg ê nea ur e pos Stade III : l i mi t a t i onma r qué edel ’ a c t i v i t éphy s i que ,s a nsg ê nea ur e pos Stade IV : gêne au moindre effort et au repos. Ce t t ec l a s s i f i c a t i onal edé s a v a nt a g edenepa sê t r er e pr oduc t i bl ed’ u nmé de c i nàl ’ a ut r e( c a rpe uobj e c t i v e ) .Depl us , c ha quepa t i e n tpa s s ef r é que mme ntd’ uns t a deàl ’ a u t r edel ama l a di e ,c equil ar e n dpe upr a t i queàl ’ us a g e .Enpr a t i que , c es ontpr i nc i pa l e me ntl e se x a me nsc l i ni q ue squipe r me t t e ntdepo s e rl edi a g nos t i cdel ’ i ns uffisance cardiaque de la façon l apl usc l a i r e .L’ e x a me nl epl usf r é que nte s tl ame s ur edel ac a pa c i t éd’ é j e c t i ond us a ngduv e nt r i c ul eg a uc he .Po ura v oi r unor dr ed’ i dé ec hi f f r é ,l av a l e urd’ é j e c t i onnor ma l e( LVEF)e s td’ e nv i r on6 5%.Lor s qu’ e l l et ombeàmoins de 40%, on pa r l ed’ i ns uf f i s a nc ec a r di a que .Enpl usdec e ss y mpt ôme s ,onobs e r v es ouv e ntc he zl ape r s on neâ g é ema l a de ,une dyspnée (difficulté à respirer), des oedèmes importants, de la toux et de la fatigue. La maladie est donc passablement invalidante. Une fois le diagnostic posé vient la question du traitement. En résumé, le traitement de choix peut contenir ou combiner une ou plusieurs classes de médicaments suivantes, en débutant toujours aux doses les plus faibles : Diurétiques pour lutter contre les oedèmes : ex. LASIX°, TOREM° IECA ( i nhi bi t e ur sdel ’ e nz y medec onv e r s i ondel ’ a ng i o t e ns i ne ): ex. RENITEN°, ZESTRIL°, LOPIRIN° Attention : Le sa nt a g oni s t e sdel ’ a ng i ot e ns i ne( di t sA2A,e x .:ATACAND° ,COSAAR° )nes ontr e c omma ndé squ’ e n c a sd’ i nt ol é r a nc e aux IECA (ex. forte toux) β-bloquants : ex. BELOC ZOK°, LOPRESOR°, DILATREND° Dans les cas sévères (aux stades III et IV), la spironolactone (ALDACTONE°) est conseillée en adjonction au traitement de base (diurétiques, IECA, β-bloquants). Cela nécessite une surveillance régulière du taux sanguin de pot a s s i um( k a l i é mi e ) ,c a rl ’ a s s oc i a t i onI ECA+s pi r o no l a c t onee n t r a î nede sr i s q ue ss é v è r e sd’ hy pe r ka l i é mi e . La digoxine pe utpa r f oi sê t r eut i l i s é eda nsc e r t a i nsc a sd’ i ns uf f i s a nc ec a r di a ques é v è r e( s t a de sI I Ie t IV), en complément du traitement de base (diurétique-IECA-β-bloquant), mais son emploi reste réservé à des indications e x t r ê me me ntpr é c i s e se tn’ e s tdon cpa ss y s t é ma t i que . L’ I NSPRA°e s tdonct r è spr oc hed el as pi r onol a c t one( ALDACTONE° )e te npos s è de ,à quelques détails près, les mêmes propriétés et effets (voir encadré). On peut cependant s i g na l e r( e tdé pl or e r )qu’ a uc uneé t udenepr é s e nt eunec ompa r a i s ondi r e c t ee nt r eI NSPRA° et ALDACTONE° 11. Chacun a été comparé à un placebo dans deux études séparées : tous deux pr é s e nt e n tunr i s queé l e véd’ hy pe r ka l i é mi e ,l é gè r e me ntpl usma r quéa ve cI NSPRA°qu’ a ve c ALDACTONE° .Cer i s quee s td’ a ut a ntpl usi mpor t ant chez les insuffisants rénaux et avec l ’ a j out d’ a ut r e s mé di c a me nt st e l s que c e r t a i ns di ur é t i que s( MODURETI C° ) ,I ECA ( RENI TEN° ,ZESTRI L° ,…) ,s a r t a ns( COSAAR° ,APROVEL° , DIOVAN°), ou avec des AINS. Ces derniers traitements sont donc à éviter ou à limiter a ut a ntquepos s i bl el or sd’ un traitement avec INSPRA°. On observe également chez les patients sous ALDACTONE° et INSPRA° une diminution de l amor t a l i t épa rr a ppor ta uxpa t i e nt ss ouspl a c e bo.Pourl ’ ALDACTONE° ,e l l ee s tvi s i b l edè s le 3ème mois de traitement, puis de plus en plus marquée (-5% /an) 12, alors que pour INSPRA°, elle est surtout apparente dans le premier mois de traitement, puis plus faible. L’ I NSPRA°al ’ a va nt a gedepr é s e nt e rmoi nsd’ e f f e t ss e c onda i r e sd’ or dr ehor mon a lque 13 l ’ ALDACTONE° , comme : 12 13 gy né c oma s t i e s( dé ve l oppe me nt sma mma i r e sc he zl ’ homme ) douleurs des seins règles irrégulières voire absence de règles impuissance. N Engl J Med (avril 2003) ; 14 (348) ; 1380-82 Revue médicale suisse, septembre 2006 ; (n°78) : pp. 2055-2058 © Pharma-News page 6 Numéro 39, Novembre 2006 Enr é s umé ,unec ompa r a i s oni ndi r e c t ede se s s a i sobt e nuse s te nf a ve urdel ’ ALDACTONE°: meilleure efficacité, moindre r i s q u ed’ hy poka l i é mi e ,pr i x pl usba s( t r a i t e me ntquot i di e n e nvi r on 9 f oi smoi nsc he r … La Re vue Extrait de la LS : "Indiqué en complément à un traitement médicale suisse nous rend d'ailleurs standard incluant les β-bloquants, pour réduire le risque de a t t e nt i f sa uf a i tque l et r a i t e me ntn’ e s t mortalité et de morbidité cardiovasculaires chez le patient stable présentant une dysfonction ventriculaire gauche remboursé que si la limitation de la LS est ( LVEF < 40%)e tde ss i gne sc l i ni q ue s d’ i ns uf f i s anc e 13 strictement respectée ! Cependant, de cardiaque après infarctus du myocarde récent". forts effets secondaires hormonaux dus à l ’ ALDACTONE°pe uve ntma l g r ét outê t r euner a i s on va l a bl epourme t t r ee n pl a c eun traitement avec INSPRA°. Lor s qu’ unt r a i t e me ntàl ’ I NSPRA°e s tmi se npl a c e ,l aposologie est la suivante : la dose initiale est de 1 comprimé de 25 mg par jour, indépendamment des repas. On augmente la dos epr og r e s s i ve me nte ns ur ve i l l a ntl e sdos e ss é r i que sdepot a s s i um,j us qu’ àf i na l e me nt atteindre la dose cible de 50 mg/jour, quatre semaines plus tard. La kaliémie est évaluée, d’ a bor dc ha ques e ma i nepe nda ntunmoi s ,pui sc h a quemoi spe nda ntl e ss i xpr e mi e r smoi se t l et r a i t e me nte s ts us pe ndue nc a sd’ hy pe r ka l i é mi e( >6mmol / l )pui sr e pr i sàl ados ede25mg tous les deux jours lorsque la kaliémie sera revenue à des doses acceptables (< 5mmol/l) 14. D’ a ut r e seffets secondaires (non hormonaux) tels que vertiges, hypotension, diarrhée, nausées ou divers troubles de la fonction rénale, peuvent apparaître. Une interaction très importante à signaler pour l’ of f i c i nee s tc e l l ea ve cl emi l l e pe r t ui squ if a i t ba i s s e rd e30% l e sc onc e nt r a t i onsp l a s ma t i que sdel ’ I NSPRA° ,i mpl i qua ntunedi mi nut i onde l ’ e f f i c a c i t édut r a i t e me nt . Let r a i t e me ntdec hoi xda nsl ’ i ns uf f i s a nc ec a r di a ques é vè r er e s t edoncl ’ ALDACTONE° ,e t 12 rien ne justifie son remplacement par INSPRA° .Depa rs one f f i c a c i t émoi ndr e ,l ’ I NSPRA° s e r a i t r é s e r vé pour l ’ i ns t a nt L’INSPRA°estact ue l l e me nte nc or eàl ’ é t udeda nsl et r a i t e me nt éventuellement aux malades souffrant de l ’ hypertension. Ses effets semblent cependant difficiles à d’ i ns uf f i s a nc ec a r di a quenon s é vè r e , contrôler, car très variables selon les individus et également selon l ’ e t hni edel ape r s on ne( p l use f f i c a c ec he zl e snoi r squel e s après un infarctus du myocarde récent, bl a nc s ) .Sami s es url ema r c hée nSui s s ep ourl ’ i ndi c a t i onde e tnot a mme ntl or s qu’ i l sontmoi nsde l ’ hy pe r t e ns i onn’ e s tdo ncpa se nc or ea ppr ouv é e13, contrairement 11 aux USA où INSPRA° est déjà commercialisé pour cette 65 ans . indication depuis 2003, seul ou en traitement combiné. INSPRA° - A retenir pour le conseil : dé r i vé de l ’ ALDACTONE° ( s pi r onol a c t one )i ndi qué da ns l et r a i t e me ntde l ’ i ns uf f i s a nc ec a r di a quenons é vè r ef a i s a nts ui t eàuni nf a r c t usdumy oc a r der é c e nt (3 à 14 jours auparavant) s ’ ut i l i s et ouj our se nc ompl é me ntd’ unt r a i t e me nta uxβ-bloquants a u c uneé t uden’ e xi s t equipe r me t t edec ompa r e rdi r e c t e me ntl e sde uxmé di c a me nt s f or tr i s qued’ hy pe r ka l i é mi e: à surveiller ! s ons e ula va nt a gee s tdepos s é de rmoi nsd’ e f f e t ss e c onda i r e shor mona uxq ue l'aldostérone n’ e s tdoncr é e l l e me nti ndi quéqu’ e nc a sdema uva i s et ol é r a nc eàl ’ ALDACTONE° 14 Compendium Suisse des Médicaments 2006, Documed SA © Pharma-News page 7 Numéro 39, Novembre 2006 HEDRIN° (diméthicone, cyclométhicone) Ave cl ’ a ug me nt a t i ondel ar é s i s t a nc ede spouxa uxi ns e c t i c i de sl e spl us utilisés et efficaces, tels que LOXAZOL°, PRIODERM° et JACUTIN°, le marché est submergé de traitements anti-poux sans insecticides dont HEDRIN° est le dernier représentant 15. Il contient une association de deux silicones s ousf or me de s ol ut i on :l ec y c l omé t hi c one n’ e s tut i l i s é que comme excipient, car il se volatilise après application pour ne laisser que le diméthicone qui est censé étouffer les poux en les recouvrant 16. Les autres traitements sans insecticides et censés agir de façon mécanique sont PARANIX°, YAPAPOU° et LAUSWEG°, qui ne nous ont pas convaincus (voir PN n° 31 et 37). HEDRIN° a été comparé à la substance pédiculicide phenothrine, un des insecticides les plus ut i l i s é se nAng l e t e r r ec ont r el e spo ux,a ve cunee f f i c a c i t éc ompa r a bl ed’ e nvi r on70% e ta ve c 17 une incidence plus fa i bl e d’ e f f e t ss e c onda i r e si r r i t a nt spourHEDRI N° . Cette étude semblant bien menée, HEDRIN° pourrait être une alternative lors de résistance aux traitements conventionnels. Mais la phenotrine n'existe pas chez nous et nous ne disposons pas de comparaison e nt r eHEDRI N°e tl e st r a i t e me nt sdi s poni bl e se nSui s s e … HEDRI N°s ’ a ppl i ques urcheveux secs en recouvrant tout le cuir chevelu et en massant afin der é pa r t i rl as ol ut i ondel ar a c i nej us qu’ a uxpoi n t e s( c e t t epr é c i s i onduf a br i c a nte s tunpe u étonnante vu que les poux restent cantonnés sur le cuir chevelu !). Il faut laisser agir le produit au moins huit heures ou pendant toute la nuit,l e sc he ve uxs é c ha ntàl ’ a i r .Apr è sl et e mpsde pose, il faut laver les cheveux avec un shampooing normal, bien les rincer puis les sécher. Ce traitement doit être renouvelé après 7 jours, comme pour la plupart des traitements anti-poux, a f i nd’ é l i mi ne rl e spouxi s s usde sl e nt e squia ur a i e ntpué c l or epe nda ntc e t t epé r i ode16. De par sa très bonnet ol é r a nc e ,s e l onl ef a br i c a nt ,HEDRI N°pe uts ’ ut i l i s e rdè sl ’ â ged es i x moi sa i ns iquec he zl af e mmee nc e i nt ee tl or sdel ’ a l l a i t e me nt16,ma i sl ’ é t udepubl i é enef a i t pas mention de cela. Prudence, donc ! Comme nous vous en avons parlé à plusieurs reprises dans le Pharma-News, les traitements de premier choix contre les poux restent pour l'instant les insecticides LOXAZOL° (perméthrine), PRIODERM° (malathion) et éventuellement JACUTIN° (lindane). Lors d’ é c he cdec e straitements, un traitement mécanique peut être conseillé et parmi ceux c omme r c i a l i s é s ,HEDRI N°s e mbl el es e ulàa voi rf a i tl ’ obj e td’ uneé t udec l i ni queva l a b l e . HEDRIN° - A retenir pour le conseil : lotion anti poux sans insecticide, à base de diméthicone utilisable dès 6 mois (avec prudence, selon nous) : application sur cheveux secs, laisser agir 8 heures ou toute la nuit et laver avec un s ha mpooi ngnor ma l ;r é pé t e rl ’ a ppl i c a t i ona pr è s7j our s pe utê t r eut i l i s épe nda ntl agr os s e s s ee tl ’ a l l a i t e me nt ,s e l onl ef a br i c a nt alternative éventuelle aux pédiculicides de référence (LOXAZOL°, PRI ODERM°e tJ ACUTI N° )l or sd’ é c he cdut r a i t e me nt 15 Martindale : The Complete Drug Reference, 34th edition Documentation Mundipharma, "HEDRIN°" 17 BMJ 2005 ; 330 ; 1423-1426 16 © Pharma-News page 8 Numéro 39, Novembre 2006 Pharmacovigilance CELEBREX° :r i s quemoi ndr ed’ i nf a r c t us? Le CELEBREX° (célécoxib) fait partie de la classe des coxibs, AI NSquiontbe a uc oupf a i tpa r l e rd’ e uxàf i n2004àc a us edu retrait du marché du VIOXX° (rofécoxib). Le VIOXX° a été retiré sur la base de données montrant une augmentation du r i s qued’ é vé ne me nt sc a r di ova s c ul a i res (infarctus du myocarde principalement) lors de son utilisation 18. Dans la foulée, le BEXTRA° (valdécoxib) a vu son autorisation de commercialisation suspendue par Swissmedic pour la même raison 19 et il ne reste donc comme coxib sur le marché suisse que le CELEBREX° . Diverses études avaient montré pour ce dernier un risque cardiovasculaire moindre que celui encouru sous VIOXX°, parfois supérieur à celui sous AINS classiques et parfois similaire 20. CELEBREX° renforce son marketing à la mi-2006 avec une i nf or ma t i onpa r l a ntd’ unemé t a -analyse (analyse faisant l epoi ntdel as i t ua t i ons url aba s ede sé t ude spubl i é e s )quimont r eunr i s qued’ i nf a r c t usdu myocarde bas 21.Qu’ e ne s t -il réellement ? Quelles conclusions en tirer ? Po ura l l e rpl usl o i n… I ls ’ a g i td’ u nemé t a -analyse 22 qui prend en compte 16 études sur les AINS et les coxibs réalisées entre 1982 et 2004 ( ma i spubl i é e se nt r e2000e t2 00 5)oùé t a i e nté v oqué sl er i s qued ’ i nf a r c t usoul er i s quedepr oblème coronarien. Il faut s a v oi rqu’ a uc unedec e sé t ude sn’ a v a i té t ér é a l i s é ea f i ndedé f i ni rl ’ a mpl e urdec epr obl è mec a r di ov a s c ul a i r e ;i ls ’ a g i s s a i t s e ul e me ntd’ unde se f f e t ss e c ond a i r e snot i f i é s .Le sc onc l us i o nsdec e t t emé t a -analyse sont : une augmentation du risque d’ i nf a r c t us s ous VI OXX° e ts ous di c l of é na c, une légère tendance à une augmentation sous ibuprofène, pas d’ a ug me nt a t i on s ousna pr ox è ne ,nic é l é c ox i b.Ce sr é s ul t a t ss o nte nc or ea f f i né spa rl e sde r ni è r e spubl i c a t i o ns23 : c onf i r ma t i ondel ’ a ug me nt a t i ond er i s ques o usr of é c ox i b àt o ut e sdos e se tdè sl apr e mi è r eut i l i s a t i o n,e f f e tc a r di ot ox i que moindre sous célécoxib, dose-dépendant (à 200 mg/j de célécoxib, le risque semble très bas, par contre à 400 mg/j le risque est fortement augmenté), effet cardiotoxique important sous diclofénac, aucun effet cardiotoxique sous naproxène, r é s ul t a tpe uc l a i rpo url ’ i b upr of è ne . Pourl eCELEBREX° ,c e sd on n é e sc onf i r me ntc equel ’ ons up p os a i t ,ma i spourl ed i clofénac, cela soulève beaucoup d’ i nt e r r og a t i onsné c e s s i t a nta bs o l ume ntdeno uv e l l e sé t ude sa x é e ss pé c i f i que me nts url er i s quec a r di ov a s c ul a i r e24. Autres points importants qui doivent être élucidés : quel impa c tpe uta v oi rl ’ ut i l i s a t i ondel ’ a s pi r i nec a r di os ie l l ee s t utilisée conjointement à ces AINS ? Que l l ee s tl ’ i nf l ue nc ede sa ut r e sf a c t e ur sder i s que sc a r di ov a s c ul a i r e s ,t e l s t a ba g i s me ,BMI ,i nf a r c t usdumy oc a r deda nsl ’ a na mnè s edupa t i e nt? Quel est l er i s q ued’ ut i l i s a t i onde sAI NSe n OTC 23,24 ? Encadré bleu 22 23 23 Résumons la situation : Les AINS sont utilisés depuis plus de 40 ans dans le traitement des douleurs. Le ur se f f e t sga s t r ot oxi qu e se nt r a î ne ntc ha quea nné ede sc ompl i c a t i onsd’ ul c è r ec he z près de 1% des utilisateurs, provoquant même le décès de milliers de patients à travers le monde 24. I ls e mbl epr ouvéquel er of é c oxi b( VI OXX° )a i ta ug me nt él er i s qued’ i nf a r c t u sdu my oc a r deàt out e sdos e se tdè sl epr e mi e rj ourd’ ut i l i s a t i one tqued’ a ut r e sAI NS puissent présenter ce même risque, mais à une fréquence nettement inférieure 23. 18 News release, 30 septembre 2004 : Merck announces voluntary worldwide withdrawal of VIOXX° Journal suisse de Pharmacie 2005 "Info. de Swissmedic" 2005; 15 : 558-559 20 La Revue Prescrire 2005 ; 25 (263) : 512-513 21 Lettre de Pfizer, juin 2006 22 Pharmacology &Toxicology 2006; 98: 266-274 23 JAMA 2006, early release from 12th September 24 The Lancet 2005; 365: 449-450 19 © Pharma-News page 9 Numéro 39, Novembre 2006 CELEBREX° semble assez sûr à des doses faibles, mais le risque est augmenté à des dos e s>200mg / j ;c e pe nda ntl ama r g ed’ i nc e r t i t udee s te nc or ei mpor t a nt ea ux doses 23 faibles . Le doute subsiste aussi pour les autres AINS, principalement pour le diclofénac 23,24. Seul le naproxène (APRANAX° ,ALEVE° ,e t c )n’ apa smont r équ’ i la ug me nt a i tl e risque de cardiotoxicité 23. Essayons malgré tout de tirer une conclusion (provisoire !). Tant que des études ne sont pas faites spécifiquement pour déterminer le risque cardiovasculaire encouru sous AINS, il est né c e s s a i r eder e s t e rpr ude nt ,depr é c oni s e rl ’ ut i l i s a t i ondel ados el apl usba s s epos s i bl edur a nt l apé r i o del apl usc our t epos s i bl ed en’ i mpor t eque lAI NS( yc ompr i sl eCELEBREX° )23. Pourl ’ i ns t a nt ,CELEBREX°n’ at ouj our spa sa ppor t él apr e uvevé r i t a bl ed’ unee f f i c a c i t é a nt a l g i que s upé r i e ur e nid’ e f f e t sc a r di ova s c ul a i r e se tg a s t r ot oxi que s moi ndr e sq ue l e na pr oxè n eoul ’ i bupr of è nee tc ommes onc oûte s tpl usi mpor t a nt, il est préférable de ne pas l ’ ut i l i s e r23,25. Quel antalgique faut-il donc choisir ? Le premier choix devrait toujours être le paracétamol à unedos es uf f i s a nt e( j us qu’ à4g / j ) .Ma i si ln’ e s tpa se f f i c a c ec hez tout le monde et parfois on recherche aussi une composante anti-i nf l a mma t oi r e .Ma l he ur e us e me ntd’ a pr è sl e sde r ni è r e s donné e s ,i ln’ yapa sd’ AI NSi dé a l! Il faut donc évaluer le risque de base du patient et choisir en fonction : Enc a sder i s qued’ ul cère gastrique préférer les AINS peu gastrotoxiques, tel que l ’ ibuprofène, par exemple. Enc a sder i s quec a r di ova s c ul a i r e( pe r s onnea ve ca na mnè s ed’ i nf a r c t us ,d’ a ng i nede poitrine ou même hypertendue) renoncer au diclofénac en attendant de nouvelles études et privilégier le naproxène.I le s tdi f f i c i l edes epr ononc e rs url ’ i bupr of è ne pui s qu’ onn’ apa sdedonné e sc a r di ot oxi que sf i a bl e s .I le s tc e pe nda ntpr é f é r a bl edene pas le donner lorsque le patient est sous aspirine cardio. CELEBREX° :r i s quemoi ndr ed’ i nf ar c t us? - A retenir pour le conseil : l ’ a f f a i r e VI OXX° a e nt r a î né une pr i s e de c ons c i e nc e de sr i s que s cardiovasculaires des AINS le CELEBREX° semble entraîner peu de problèmes cardiovasculaires à des doses faibles et plus à des doses de plus de 200 mg/j, mais une incertitude demeure dans ces résultats la prudence reste de mise avec tous les AINS, y compris CELEBREX°, j us qu’ àc equede nouvelles études soient faites spécifiquement pour éclaircir l er i s qued’ i nf a r c t uss ousAI NS pr i vi l é g i e rl epa r a c é t a molc ha quef oi squec ’ e s tpos s i bl e! 25 La Revue Prescrire 2005 ; 25 (263) : 512-513 © Pharma-News page 10 Numéro 39, Novembre 2006 Pour en savoir plus... La boulimie Les troubles du comportement alimentaire (boulimie, hyperphagie boulimique [boulimie non suivie de comportements compensatoires] anorexie) touchent 1 à 2% de la population féminine entre 15 et 45 ans 26. Ce sont des conduites de dépendance : le malade est dépendant de sa maladie comme d'autres le sont d'une substance (alcool, tabac, médicaments, drogues, etc). Si ces maladies touchent surtout les femmes, les hommes ne sont pas épargnés. On estime qu'ils représentent 10 à 15% de l'ensemble des personnes concernées par un trouble alimentaire 27. La boulimie atteint environ 4% de la population féminine adolescente. Sa prévalence serait en augmentation selon une étude effectuée, entre autres, à Lausanne. Les personnes qui en souffrent sont sujettes à au moins deux crises alimentaires par semaine pendant au moins trois mois de suite. Ces crises se définissent par une consommation très rapide de nourriture, souvent hypercalorique, accompagnée d'un sentiment de perte de contrôle. Elles sont suivies de recours à des stratagèmes en vue de réduire les conséquences des crises sur le poids (vomissements, laxatifs, lavements, diurétiques, jeûnes, exercices intenses, coupe-faims). Le poids et la silhouette de la malade déterminent fortement son humeur 31.L’ é vol ut i ondel a maladie, souvent parsemée de rechutes, est mal connue à long terme. Environ un patient sur cinq se plaint encore de boulimie après 5 à 10 ans 28. Le diagnostic de la boulimie se fonde sur l'observation des différents symptômes comportementaux cités ci-dessus (pulsions alimentaires, vomissements, etc), ainsi que sur l'observation de symptômes psychologiques (état dépressif, manque de confiance en soi, sentiment de honte, etc) et physiologiques (gonflement des glandes salivaires près de la mâchoire) 26. Il n'y a pas de relation de cause à effet systématique entre boulimie et obésité. Seulement 50% des obèses ont des comportements compulsifs (irrépressibles) et tous les boulimiques ne sont pas obèses 26. Les causes de la boulimie sont loin d'être évidentes et souvent très variées (génétique ?, contexte familial, histoire personnelle, environnement social et culturel). Contrairement à l'anorexie, la boulimie peut passer longtemps inaperçue et l'entourage des malades met souvent du temps, parfois des années, à découvrir le mal dont souffre l'un des leurs. Le malade, du fait du maintien d'un poids normal, donne à penser que tout va bien 26. Les conséquences de la maladie se situent également sur différents niveaux, tels que psychologiques (angoisse, dépression, etc.), sociaux (isolement, relation difficile avec le sexe opposé) et physiques. Ainsi les vomissements volontaires et l'absorption de laxatifs destinés à empêcher la prise pondérale, sont responsables notamment de : pertes dentaires (lésions de l'émail, plaies des gencives) troubles du métabolisme (perte de potassium et de magnésium provoquant crampes, troubles du rythme cardiaque, etc) t r oubl e sa uni ve a udel ' œs opha ge ,del ' e s t oma c ,de si nt e s t i ns fatigue, oedèmes, essoufflements 26 www.lametairie.ch (site de la clinique de la Métairie, Nyon) www.boulimie-anorexie.ch 28 La Revue Prescrire, septembre 2006, 275, 602 27 © Pharma-News page 11 Numéro 39, Novembre 2006 De plus, les conséquences économiques de la maladie ne sont pas non plus à négliger. Le malade peut dépenser des sommes astronomiques pour se procurer sa nourriture, allant jusqu'à s'endetter 26. Traitements Différentes approches à visée thérapeutique ont été évaluées dont la thérapie cognitivocomportementale (TCC), la pharmacothérapie, voire leur association, et l'auto-traitement avec Internet ("self-helps"). 1. La thérapie cognitivo-comportementale est à l'heure actuelle l'approche psychothérapeutique la plus efficace. Elle consiste à 29 : a) organiser l'horaire des repas b) identifier les déclencheurs des crises c) découvrir et appliquer des stratégies pour les contrôler d) donner des conseils nutritionnels e) modifier les pensées qui sont à l'origine du trouble f) apprendre à affronter et à résoudre les problèmes, à augmenter l'estime de soi g) s'affirmer dans les situations interpersonnelles Encadré 30 Quand elle est réalisable (accessible en temps, lieu et coût), la TCC est le seul traitement symptomatique dont la balance bénéfices-risques est favorable à long terme 28. La thérapie cognitivo-comportementale (TTC) 30 La thérapie cognitivo-comportementale a pour but de modifier un comportement qui gâche la vie d'une personne (elle ne vise donc pas à modifier en profondeur l'ensemble d'une personnalité). Elle agit sur deux pôles complémentaires : le comportement et les processus de la pensée (cognition). La thérapie cognitivo-comportementale part du principe que les comportements que l'on souhaite éliminer ont été appris et que ce qui a été appris peut-être défait. Ainsi, on substitue à un apprentissage précédent défectueux un nouvel apprentissage mieux adapté. Le malade est accompagné par un thérapeute au cours de séances individuelles ou en groupe. Le travail se poursuit ensuite dans des exercices quotidiens solitaires. Les indications principales de la thérapie cognitivocomportementale sont: les troubles anxieux les phobies toutes les affections liées au stress la boulimie, les troubles sexuels et les problèmes de couple 2. La pharmacothérapie (essentiellement des antidépresseurs) à elle seule donne peu de résultats à long terme. Globalement, les antidépresseurs (TRYPTIZOL°, TOFRANIL°, FLUCTINE°, TOLVON°, DEROXAT°) semblent avoir une efficacité modeste, sans grande différence entre eux. Certains essais sont en faveur de la fluoxétine (FLUCTINE° et génériques), à raison de 60 mg par jour, pour un effet modéré sur les vomissements qui ne persiste pas au-delà de 3 mois de traitement (2 à 4 vomissements en moins par semaine) 28. Dans certains cas, les antidépresseurs sont associés à une psychothérapie. En effet, les patientes présentent souvent une anxiété importante et un état dépressif conjointement aux troubles du comportement alimentaire 29. Remarquons cependant que les patientes susceptibles d'être traitées par antidépresseurs pour boulimie sont souvent des adolescentes. Or dans cette tranche d'âge, ces antidépresseurs augmentent le risque de suicide 28. 29 30 La Revue médicale suisse, 5 février 2003 www.doctissimo.fr © Pharma-News page 12 Numéro 39, Novembre 2006 3. Face à la demande croissante de demandes de prise en charge ambulatoire de la boulimie, différentes pistes ont été explorées pour offrir une solution au manque fréquent de psychothérapeutes disponibles. Ainsi, un guide d'auto-traitement implanté sur Internet a été développé par l'unité de psychiatrie du HUG. Durant la période de traitement, les participantes tiennent un carnet alimentaire quotidien où elles indiquent si elles ont pris les repas et si elles ont eu des crises de boulimie. Elles ont également des exercices à faire. Le programme effectue un feedback automatique. Les malades sont en contact avec un coach, c'est-à-dire un psychiatre ou un psychologue qui effectue des évaluations. Le contact est assuré par un échange d'e-mails hebdomadaires. Ce guide est disponible en accès sécurisé et garantit l'anonymat et la confidentialité des participants. La méthode est actuellement en cours d'évaluation et les premiers résultats sont très encourageants 31. Pour le moment, une personne qui serait intéressée à suivre cet auto-traitement sur Internet, pourrait le faire soit en s'adressant directement au HUG (Genève) ou à l'IPVR (institutions psychiatriques du Valais romand), soit en sollicitant un médecin ou un psychologue qui prendra contact avec l'une de ces institutions. L'auto-traitement n'est pas en libre accès online. La boulimie - A retenir pour le conseil : la boulimie est un trouble du comportement alimentaire touchant 4% de la population féminine jeune le diagnostic est fondé sur des critères comportementaux, psychologiques et physiologiques elle est caractérisée par l'ingestion d'une grande quantité de nourriture suivie de recours à des stratagèmes en vue de réduire les conséquences des crises sur le poids la TCC est le traitement présentant le meilleur rapport bénéfices-risques à l'heure actuelle, mais il existe aussi un guide d'auto-traitement sur Internet qui peut être utile 31 La Revue médicale suisse, 2 février 2005 © Pharma-News page 13 Numéro 39, Novembre 2006 En bref SIMILASAN° SIMILASAN gouttes pour les oreilles existe encore en flacon multidoses, mais plus en flacons monodoses. Cette décision fait visiblement suite à un important retrait du marché des monodoses pour les oreilles datant du printemps dernier. EFUDIX° Désormais, cette crème destinée à empêcher la prolifération des cellules de la peau dans di ve r s e sa f f e c t i onse s ta c c ompa g né ededoi g t i e r se nl a t e xpourl ’ a ppl i c a t i on.Ce c ipe r me tdonc d’ é vi t e rl ec ont a c tdel ape a us a i nede sdoi g t sa ve cl ac r è mee tuneé ve nt ue l l ea c t i on systémique du principe actif. Les emballages ont donc quasiment quadruplé de volume, pui s qu’ i l sc ont i e nne nt50doi g t i e r s . SIMCORA° 60 mg Ce nouveau dosage vient compléter la gamme de ce générique du ZOCOR°, une statine de s t i né ea ut r a i t e me ntdel ’ hy pe r c h ol e s t érolémie. A noter que Sandoz est la seule firme à avoir un dosage à 60 mg de simvastatine. Un complément de gamme assez logique et plutôt bienvenu pour éviter de passer directement de 40 à 80 mg lors de mauvaise réponse aux traitements de 20 ou 40 mg. CLAROMYCINE° Ce générique (de la firme Spirig) du KLACID° existe désormais aussi sous forme de s us pe ns i on( gé né r i queduKLACI PED°donc )poure nf a nt s ,t outc ommed’ a ut r e sg é né r i que s (Mepha, Sandoz, p.ex). On trouve donc les dosages à 125 mg/ml et 250 mg/ml. La suspension une fois reconstituée se conserve à température ambiante durant 14 jours. Note de l'éditeur Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP. © Pharma-News page 14 Numéro 39, Novembre 2006