VIVRE PLUS AUTONOME AU COLLÈGE septembre 2007.pub
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VIVRE PLUS AUTONOME AU COLLÈGE septembre 2007.pub
3 MOTIV’ACTION Vivre plus autonome au collège Julie Morel psychologue au cégep de Saint-Laurent Service de la consultation, local A-112-j N.B.: Les textes (7) de la série Motiv’action résultent d’une collaboration entre Mme Diane Da Sylva, psychologue au cégep de Saint-Laurent, M. André Bélanger, psychologue au Collège de Boisde-Boulogne et de M. André Grégoire, psychologue au Collège Ahuntsic. Document réalisé en septembre 1997 Document révisé en septembre 2007 Vivre plus autonome au Collège On t’a sûrement souvent répété, depuis le secondaire, qu’au niveau collégial il existait un encadrement scolaire qui fait davantage appel à un contrôle interne chez l’étudiant, son pouvoir personnel, qu’à un contrôle externe, c’est-à-dire les pressions que l’environnement physique, social ou familial peut exercer pour nous inciter certains comportements. Par exemple, au collégial, la cloche ne sonne plus pour te rappeler que la pause est terminée et que le cours recommence. Les évaluations sommatives dans chaque cours sont souvent moins nombreuses qu’au secondaire, d’où un relâchement possible à l’étude. Cette diminution de contrôle dans l’environnement immédiat ne veut pas dire que tes professeurs ont moins à cœur ta réussite scolaire, mais il s’agit pour toi de réaliser que les études collégiales ne sont plus obligatoires et que ton engagement aux études dépend exclusivement de toi. Bref, on te fait confiance, on te remet les clés de ta réussite: à toi maintenant de démarrer le moteur. Le soin que tu vas accorder à tes études déterminera en grande partie la qualité de ta réussite collégiale. Pour la majorité des étudiants, une réussite collégiale équivalente à celle du secondaire exigera plus d’énergie, plus d’heures d’étude par semaine, plus d’entraînement intellectuel. Plusieurs étudiants ont réussi un secondaire avec un minimum d’efforts; un tel exploit ne se reproduira pas au collégial. Il s’agit par conséquent de se faire un horaire d’étude fixe où, à chaque semaine, un nombre d’heures suffisant est prévu pour chacune des matières scolaires. Notre propos ici ne consiste pas à s’attarder sur le « comment se fabriquer un horaire d’étude », mais plutôt sur « comment le suivre ». Se faire un horaire d’étude comporte certes un pas dans la bonne direction pour assurer sa réussite collégiale, mais encore faut-il le suivre ce fameux horaire d’entraînement intellectuel. FIDÈLE À SOI-MÊME OU DISCIPLINE PERSONNELLE Pour éviter que tes promesses d’étude du début de session ne fondent comme neige au soleil, que ton horaire d’étude ne soit qu’un vœu pieux un peu comme les promesses que l’on se fait au jour de l’An, il est essentiel de se discipliner soi-même avec ou sans l’aide d’une personne extérieure. Il est parfois plus facile et agréable d’écouter une émission de télévision, de parler à un ami au téléphone, de faire une sortie avec des amis, de faire du sport ou tout simplement de ne rien faire que de s’entraîner intellectuellement. Comment remplacer ce plaisir immédiat par un plaisir que je ne retrouve pas nécessairement à l’effort intellectuel mais que je vais récolter dans un futur plus ou moins lointain? Être fidèle à soi-même et à ses engagements, retarder des plaisirs immédiats facilement accessibles, s’imposer un cadre d’entraînement intellectuel, voilà la différence entre un étudiant confiant en lui-même et en sa réussite scolaire et celui qui se sent de plus en plus impuissant face à ses études. Sur le plan physique comme sur le plan intellectuel, l’étudiant qui remet toujours à plus tard son entraînement se sent de plus en plus faible physiquement ou intellectuellement et l’entraînement lui apparaît de plus en plus pénible. Au contraire, l’étudiant actif à l’entraînement éprouve du plaisir et une vivacité qui l’incite à l’action. Autrement dit, moins j’étudie, plus je me sens lent intellectuellement; plus je m’entraîne intellectuellement, plus je me sens vif intellectuellement et plus j’ai du plaisir à le faire. 2 PASSER DE LA PAROLE AUX ACTES 2. Contrat personnel ou engagement avec l’aide d’un proche Certains étudiants vont préférer convenir d’une récompense pour l’étude avec un parent ou un ami. Il est important, dans cette situation, de préciser l’importance de la récompense et la durée du temps d’entraînement intellectuel à effectuer, par exemple prévoir une sortie avec un ami si je réalise X heures d’études dans une semaine. 3. Se donner la poussée nécessaire pour passer à l’action En plus du contrat personnel étuderécompense, il existe quelques trucs pour respecter les périodes d’entraînement intellectuel prévues à ton horaire. Vivre plus autonome au Collège L’humain étant un être d’habitudes, il s’agit de développer pour soi-même des habitudes de travail intellectuel. Pour ce faire, bon nombre d’étudiants éprouvent un plaisir immédiat à apprendre ou à effectuer un travail intellectuel, et ce plaisir les incite à continuer en ce sens. 1. Se faire plaisir ou se récompenser D’autres étudiants, par contre, ont besoin de se faire plaisir ou de se récompenser pour avoir fourni une période d’étude d’une heure ou plus. Par exemple, un étudiant peut se récompenser par une émission de télévision, une conversation téléphonique avec un ami, une sortie quelconque, mais uniquement après une période d’étude qu’il s’était promis de faire. Il ne s’agit pas de se faire plaisir nécessairement avec de grosses récompenses, mais tout simplement de petites récompenses qui renforcent l’effort accompli. Eh, oui, ça marche… Essaie-le… Évidemment, il s’agit également de se refuser cette même récompense si je n’ai pas accompli l’entraînement intellectuel prévu. Sinon, je renforce le non-effort. Il ne s’agit pas dans ce contexte de se refuser des plaisirs immédiats, mais de s’en servir comme d’un levier pour l’étude. S’agit-il de conditionnement ? Oui, mais pour atteindre tes objectifs de réussite scolaire, c’est pour une bonne cause. Et si le mot conditionnement te rebute encore, peut-être peux-tu te dire que tu te donnes plutôt de l’encouragement ! Par exemple, il devient important de commencer à travailler dans les trente secondes où tu t’assois à une table de travail, sinon tu risques de perdre ta séance d’étude. Ce n’est pas le temps de faire le ménage sur ton bureau: tu réserves cette activité pour un autre moment. Ce n’est pas le temps de penser à quelle matière tu devrais étudier: cette réflexion doit être faite au préalable. Ce n’est pas le temps de planifier différentes activités, tu prévois plutôt un autre moment pour planifier ton temps. En arrivant à ton bureau, il est important de savoir quoi étudier et pour combien de temps. Ce court laps de temps de trente secondes est déterminant pour commencer ou pas ton entraînement intellectuel, sinon tu passes à autre chose. EN RÉSUMÉ Il s’agit de reconnaître que la discipline personnelle pour l’entraînement intellectuel, pour l’étude, c’est à la portée de tous les étudiants et en tout temps. Pour ce faire, tu peux pallier l’absence du plaisir de l’étude par un contrat individuel étude-récompense. De plus, quand tu décides d’une séance d’étude, rappelle-toi que tu disposes de trente secondes pour te mettre au travail, sinon tu risques de remettre à plus tard. 3