En 2015 l`ACTAC s`installe une semaine à NEDDE en

Transcription

En 2015 l`ACTAC s`installe une semaine à NEDDE en
En 2015
l’ACTAC
s’installe une semaine à
NEDDE en LIMOUSIN
Au plan administratif le Limousin est issu du regroupement des anciennes provinces du Limousin
(anciennement cités gallo-romaines des Lémovices) et de la Marche. Cette région française,
composée des trois départements de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne, devrait, dans le
cadre de la réforme territoriale en cours, fusionner avec les régions Poitou-Charentes et Aquitaine
pour former une grande région « Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ». Historiquement cela
constitue un « retour aux sources » dans la mesure où la province du Limousin constitue, depuis
l’antiquité, une composante majeure de l’Aquitaine (on dirait maintenant le Grand Sud-ouest), tout en
conservant une cohérence forte à la fois culturelle et territoriale.
Quelques généralités géographiques et démographiques
Situé en totalité sur la bordure nord-ouest du Massif central, le Limousin présente en son centre et à
l'est le plateau de Millevaches, vaste région humide peu peuplée dont l'altitude varie globalement
entre 600 et un peu moins de 1000 m, culminant au Mont Bessou (977 m) , au Puy Pendu (973 m) et
au Signal d'Audouze (953 m). Le reste de la région alterne vallées bocagères et verdoyantes (vallées
de la Vienne, de la Creuse, de la Vézère…), gorges boisées (Dordogne, Diège, Luzège…), bas
plateaux semi-bocagers (Marche, plateau limousin, plateau d'Uzerche) et plaines maraîchères (bassin
de Brive et Yssandonnais). En résumé le relief général de la région est celui d'un plateau assez
complexe et doucement vallonné, donnant une fausse impression de région montagneuse, fruit des
bouleversements climatiques successifs des ères tertiaire puis quaternaire, dont témoigne le modelé
alvéolaire typique du plateau de Millevaches. De ce fait la région, qui reste sous influence forte du
climat océanique, est toutefois soumise à des hivers rudes et enneigés, tout en offrant des étés secs
et chauds avec 1800 heures d’ensoleillement annuel. Le Limousin est la deuxième région la moins
peuplée de France métropolitaine après la Corse. Sa démographie est dominée par le poids de son
chef-lieu Limoges, dont l'aire urbaine regroupe près de 38 % de la population régionale. Néanmoins
on observe une hausse de la population ces dernières années, en particulier le long des axes
principaux (A20 et A75), avec un solde migratoire positif. En revanche, le taux de fécondité est faible
et le taux de personnes de plus de 60 ans est le plus élevé de France.
Un rapide survol historique
Après la conquête romaine en 52 av. J.-C, la région habitée par les tributs des Lémovices est
« romanisée » avec l’installation de grands domaines agricoles (les « villae ») où se pratiquent culture
et élevage. Passé le temps des invasions barbares, des mérovingiens et des carolingiens, vint au
IXème siècle le temps des abbayes où le pouvoir clérical contrebalance le pouvoir ducal et favorise à
travers les pèlerinages (on est sur un chemin de Saint-Jacques de Compostelle) la construction de
nombreuses églises abbatiales et collégiales (Solignac, Saint-Léonard de Noblat, Saint-Martial de
Limoges). Le Limousin passe sous domination anglaise après le mariage le 18 mai 1152 d’Aliénor
d’Aquitaine avec Henri II Plantagenet roi d’Angleterre promu par cette union duc d’Aquitaine. Leur fils
Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine meurt au siège de Chalus (village situé au
Sud-ouest de Limoges) en 1199. Le Limousin sera dévasté par la Guerre de Cent ans puis par les
guerres de religion. Au XVIIème siècle sous l’influence de Colbert seront implantées des
manufactures royales de tapisserie à Aubusson et à Felletin ainsi qu’une manufacture d’armes à Tulle.
Au siècle suivant la découverte du kaolin à Saint-Yrieix permet l’installation de la première
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manufacture de porcelaine à Limoges. Après la Révolution française qui voit en 1790 la création des 3
départements constituant le Limousin, la révolution industrielle du XIXème siècle est marquée par
l’arrivée du train à Limoges (1856) puis à Brive (1860) et Bourganeuf (Creuse) sera la première ville
électrifiée de France en 1889. Du 23 au 28 septembre 1895 se tient à Limoges le congrès constitutif
de la Confédération Générale du Travail. Après les pertes humaines importantes de la première
guerre mondiale, le Limousin sera durement éprouvé lors du second conflit mondial notamment à
travers les exactions de la division SS « Das Reich » avec les 99 pendus de Tulle le 9 juin 1944 et le
massacre de la population d’Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944, en représailles aux actions des
maquis du Limousin, un des plus grands et des plus actifs de France.
Un bref tableau économique
L’agriculture reste encore dynamique mais elle est fortement fragilisée par une disparition des
exploitations agricoles (36 % ont disparu en 15 ans). Principalement orientée vers l’élevage bovin elle
se dirige vers une labellisation des produits locaux en développant des IGP (indication géographique
protégée) pour le veau du Limousin et des AOP (appellation d’origine protégée) pour les pommes du
Limousin. En corrélation avec l’agriculture on notera l’importance des industries agro-alimentaires
(premier employeur industriel régional). Au plan minier on citera l’exploitation de l’or et de l’uranium
maintenant abandonné pour des questions de pollution. Le tissu industriel reste dense mais composé
de petites PME qui sont en grandes difficultés y compris au titre d’un secteur pionnier à Limoges
(porcelaine) largement concurrencé pour l’entrée de gamme par les productions asiatiques. Le
Limousin peine par ailleurs à se recentrer sur le secteur du tourisme dans la mesure où on n’y trouve
pas de grands sites attractifs au tourisme de masse (peu de vestiges gallo-romains, pas de curiosités
naturelles remarquables, situation en retrait par rapport aux axes structurants de circulation). Toutefois
se développe un tourisme vert très actif sur le plateau de Millevaches et un tourisme culturel qui
s’appuie sur les sites historiques, mémoriels, artisanaux et industriels (porcelaines, émaux, tapisserie,
ganterie).
Un détour gastronomique
Le caractère rural de la région et son écart relatif par rapport aux grands axes n’ont pas favorisé le
développement d’une gastronomie renommée. Les préparations culinaires, s’appuyant sur les
productions agricoles locales, n’ont pas bénéficié d’un écho favorable et ont plutôt été dénigrées,
notamment par les élites parisiennes. Pour autant cette image caricaturale a permis de construire une
identité régionale autour d’une cuisine simple et traditionnelle s’appuyant sur les produits « de la
ferme» qui a maintenant trouvé un public désireux de revenir déguster « les produits naturels du
terroir ». On citera parmi les originalités locales la « bréjaude » (soupe de lard aux légumes locaux), la
« farcidure » (plat roboratif à base de pommes de terre, ail persil, et viandes diverses), « l’enchaud »
(rôti de porc confit dans une graisse d’oie ou de canard) sans oublier le clafoutis (gâteau aux cerises
ou au prunes non dénoyautées) qui constitue l’emblème régional avec ses diverses variantes
notamment la « flaugnarde » à base de pommes ou de myrtilles.
A la découverte de NEDDE
Nedde est un village situé à l’extrémité Sud-est du département de la Haute-Vienne. Cette situation
géographique le place au centre même de la région Limousin, proche du lac de Vaissivière et dans le
parc régional de Millevaches. La terre de Nedde érigée en baronnie puis en marquisat, reste dans la
famille des « Pierre- Buffière » depuis le Xème siècle jusqu’à la révolution française de 1789. Les
membres de cette famille adhèrent très tôt aux idées de la Réforme et figurent parmi les premiers
chefs incontestés du parti huguenot en Limousin.
Victor Riqueti de Mirabeau (1715 – 1789). Issu d’une famille provençale d’hommes d’épée, il délaissera la carrière
militaire pour se diriger vers celle des lettres. Il fait partie de l’école des physiocrates qu’on peut considérer comme les
précurseurs du libre échange développé au XXème siècle. Il épouse en 1743 Marie Geneviève de Vassan qui est de la
lignée des Pierre-Buffière et devient par cette union baron de Pierre-Buffière. Le couple aura 10 enfants dont l’un des
plus connus sera Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau (1749 – 1791), qui, après une jeunesse tumultueuse, va s’illustrer
en qualité de député du Tiers-Etat, et développera ses talents d’orateur lors de la Révolution française.
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La cité des Insectes est un parc à thème ouvert en 1994 comportant un parc et un musée
entomologique consacrés à la découverte du monde des insectes. Le musée interactif de 400 m²
présente notamment des collections sur les insectes (15000 spécimens !), une exposition sur les
insectes sociaux avec une fourmilière vivante et diverses salles (salles des gravures, des
microscopes, des milieux du Limousin). Le parc de 8000 m² de jardins adaptés (mares, bassins et
ruisseaux) a été conçu pour servir d’habitat naturel aux insectes. La cité poursuit des objectifs
éducatifs et pédagogiques (expositions temporaires, sorties et animations) visant à sensibiliser le
public au monde des insectes dont le rôle est essentiel pour l’équilibre écologique de la planète. Elle
participe naturellement au développement du tourisme sur le parc naturel régional de Millevaches.
Le château tel qu’il se présente de nos jours a été reconstruit dans sa totalité à la fin du XVIème
siècle sur les ruines d’une ancienne place-forte médiévale. Il comporte 3 corps de bâtiments disposés
en forme de U autour d’une cour ouverte face au Nord. Réputé pour son décor intérieur (boiseries,
tapisseries d’Aubusson et de Felletin) il a souffert d’un manque d’entretien durant la seconde guerre
mondiale mais il a été réhabilité dans les années 1980 par adjonction d’éléments contemporains en
acier et vitrages sur sa façade donnant sur la cour centrale, pour en faire un centre de vacances.
L’église Saint-Martin dont les origines remontent au XIIIème siècle présente une nef unique à 4
travées. Les voutes en maçonneries sont décorées au niveau des clefs de voutes par les armes des
Comtes de Poitiers et de la famille de Pierre-Buffière. On observera sur les murs de l’édifice des litres
funéraires, constituées d’une bande noire posée à l’intérieur de l’édifice pour honorer un défunt. Ces
litres sont au cas d’espèce aux armes des Garat de Nedde et de leurs épouses.
Dimanche 7 juin 2015
EYMOUTIERS
Cette petite ville (2050 habitants) est située sur la Vienne dans le
département de la Haute-Vienne au cœur du parc naturel régional de Millevaches. Historiquement
Eymoutiers a développé au bord de la Vienne un artisanat de tannerie dès le XIème siècle. Le
tannage des peaux de bêtes (bovidés et caprins disponibles en abondance dans la région) consiste à
les faires macérer (2 mois) dans des cuves emplies d’eau et de tan (un broyat d’écorces de chêne et
de châtaignier), puis après brassage (immersion dans un jus de tan de plus en plus concentré) on fait
séjourner de 8 à 12 mois les peaux en fosse avec de grande quantités de tan avant de les sécher puis
de les dresser (en les battant au maillet de bois dur). Le séchage se pratique dans des greniers à
pans de bois ouverts pour faciliter la circulation de l’air. La production de cuir obtenue dans la région
d’Eymoutiers a surtout été utilisée localement (bourrellerie, industrie de la chaussure et de la
ganterie). La maison du maître-tanneur (début du XVIIème siècle) est une imposante construction
au bord de la Vienne. Le rez-de-chaussée constitue l’atelier de tannage, les étages servent
d’habitation au maître-tanneur et le comble (à pans de bois ouverts) sert au séchage. On observera
une large fenêtre dans ce comble destiné à permettre l’acheminement des peaux pour le séchage. La
collégiale Saint-Etienne a fait l’objet de nombreuses restaurations. Une nef et un clocher sont le
témoignage de l’art roman en Limousin. Au XIIIème siècle est construit un portail limousin gothique à
frises de chapiteaux sur toute la largeur de l’édifice qui est également doté de 16 verrières du XVème
siècle, d’éléments sculptés et de décors peints. La maison dite de la tour d’Ayen est une maison de
notable des XVIème et XVIIème siècles. La tour proprement dite consiste en un escalier qui présente
des fenêtres renaissance et une porte ornée d’un écusson martelé. Elle est couverte en bardeau de
châtaigner. L’espace Paul Rebeyrolle ouvert depuis 1995, expose plus de 50 toiles de Paul
Reyberolle ainsi que des sculptures de dimensions exceptionnelles. A noter chaque année des
expositions temporaires (notamment Picasso, Chagall, Miro).
Paul REBEYROLLE (1926 – 2005) est un peintre né à Eymoutiers. Egalement lithographe et sculpteur, cet artiste,
« peintre en colère », est un matiériste expressionniste qu’on peut rattacher au mouvement de la nouvelle figuration
(mouvement artistique entre l’abstraction des années 50 et la représentation narrative des années 60). Sa peinture,
toujours très figurative, est marquée par la violence, la révolte face à toute forme d’oppression, l’engagement politique
(l’artiste fut un temps membre du parti communiste français). Son œuvre trop méconnue du grand public est appréciée
de certains collectionneurs (François PINAULT) et d’intellectuels (notamment Jean-Paul SARTRE et Michel
FOUCAULT).
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Au Sud de notre route qui mène de Sainte Anne Saint-Priest à Châteauneuf-la-Forêt, on trouve le
village de SUSSAC en Haute-Vienne (350 habitants). N’offrant pas de monuments particuliers ni de
curiosités naturelles il est par son environnement représentatif des paysages de la « montagne
limousine ». Il fut lors du dernier conflit mondial un important foyer de la Résistance. Les FTP (Francs
Tireurs Partisans) commandés par Georges GUINGOUIN (dit « le grand Georges » ou encore « le
préfet du maquis »), établis dans la forêt de Châteauneuf, constituant un repère dense quasi
impénétrable, organisèrent des opérations de guérilla contre les troupes d’occupation. On citera la
bataille du Mont Gargan (du 18 au 24 juillet 1944) qui opposa près de 3500 maquisards aux troupes
allemandes de la colonne JESSER, unité spécifiquement composée de troupes d’élite des Waffen SS
pour rétablir l’ordre en Auvergne et Limousin, suite aux actions de la Résistance qui commençaient à
mettre sérieusement en cause dès avril-mai 1944 l’autorité de l’occupant allemand.
Violette SZABO (juin 1921 – février 1945) est une résistante française recrutée et formée par le SOE (Spécial
Opérations Executive), service secret britannique créé par Winston Churchill en juillet 1940 et qui eut pour mission de
soutenir divers mouvements de résistance jusqu’à sa dissolution en juin 1946. Parachutée près de Cherbourg le 5 avril
1944, Violette SZABO participe à la reconstitution d’un réseau de résistance autour de Rouen et transmet aux anglais
des rapports sur les usines qui dans la région fabriquent des matériels de guerre, rapports qui se révèleront précieux
dans l’optique du débarquement de juin 1944. Exfiltrée en Angleterre fin avril, elle est parachutée dans la nuit du 7 juin
1944 au Clos de Sussac (stèle à sa mémoire) mais tombe dans une embuscade le 10 juin à Salon-la-Tour (Corrèze).
Après plusieurs semaines d’interrogatoires, au cours desquels elle ne parlera pas, elle est déportée au camp de
concentration de Ravensbrück où elle sera exécutée en février 1945.
CHATEAUNEUF la FORET
Ce village ne porte pas bien son nom et pour cause. Si le
château, qui a donné son nom à la commune, il y a longtemps qu’il n’est plus neuf ! Il a été démantelé
durant la Révolution française (un de plus !) puis rasé au XIXème siècle ; il ne reste que des vestiges
de murs d’enceinte et des souterrains. Vous noterez que le monument aux morts, situé à coté de
l’église, est surmonté d’une réplique de la statue de la Liberté située dans le port de New-York. Il y en
a beaucoup en France et de par le monde mais dans une petite commune (1600 habitants) c’est
assez original.
En traversant LINARDS nous aurons une pensée pour Antoine BLONDIN, chroniqueur du Tour de
France durant 27 ans pour le journal « L’Equipe », et qui passa une grande partie de sa vie dans ce
petit village de la Haute-Vienne.
SAINT-LEONARD-DE-NOBLAT
L’ermite Léonard, filleul de Clovis, roi des Francs,
s’installe au VIème siècle dans la région. Selon la tradition locale, il vit dans un petit sanctuaire assez
rustique et devient très populaire au titre de sa piété et des miracles qu’il réalise. Un village se
développe autour de ce lieu noble sous l’appellation Noblat, francisation du latin « nobiliacum » : lieu
de noble. Pour honorer le saint homme, le lieu prend nom de Saint-Léonard-de-Noblat.
Comment nomme-t-on les habitants de Saint Léonard ? Ce qui précède ne donne pas d’indication pour répondre à
cette interrogation digne d’une question banco du célèbre « Jeu des mille francs ». Les habitants sont appelés les
Miaulétous. Certes mais pourquoi ?
Réponse à la fin de ce recueil
La collégiale de saint Léonard de Noblat est un édifice du XIIème siècle d’architecture romane
limousine caractéristique. La tradition veut que Richard Cœur de Lion ait contribué financièrement à
sa construction en reconnaissance de dons locaux ayant concouru à sa libération des geôles
autrichiennes. Le clocher-porche accolé à la collégiale repose sur un porche ouvert sur deux cotés,
décorés de chapiteaux remarquables. Constitué en une tour sur base carrée sur deux étages,
surmontée de 2 autres étages en retrait sur base octogonale et terminé enfin par une flèche en pierre,
ce clocher typique du limousin mesure 52 m de hauteur. L’ensemble offre à la vue de belles arcatures
qui donnent à l’édifice une certaine finesse assez aérienne pour une construction romane,
traditionnellement plus massive. On remarquera dans cette collégiale une petite rotonde (ancienne
chapelle du XIème siècle qui servait de baptistère), sa nef (composée de 5 travées), son chœur (plus
large que la nef et entouré d’un déambulatoire sur lequel sont accolées 7 chapelles) et un mobilier
(stalles en bois sculpté du XVème siècle, maître-autel en bois doré du XVIIIème, les reliques et le
sarcophage de Saint-Léonard). En sortant de la collégiale on se dirige dans la rue Saint-Léonard où
se trouve la maison ou demeura le saint ermite ainsi que des anciennes arcades de boutiques
remontant au XVème siècle. Historail : musée installé dans une ancienne manufacture de
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chaussures du XIXème siècle retrace dans 2 salles sur 500 m² l’histoire du rail avec 7 réseaux
miniatures à diverses échelles HO, O, HOe (ces codes parleront aux amateurs !), complété d’un
atelier pédagogique sur la signalisation ferroviaire et les simulateurs de conduite. A l’extérieur du
musée on trouve divers matériels liés aux trains (une pendule de la gare de Limoges, une draisine, un
loco tracteur). Le Moulin du Got, construit au XVIème siècle sur le Tard, un affluent de la Vienne, est
un moulin à eau utilisé pour la fabrication de papier de chiffon (à base de chanvre, lin et coton)
jusqu’en 1954. En 1997 sous l’impulsion d’une association, la commune réhabilite le moulin avec des
subventions locales et européennes. Actuellement l’édifice comprend une partie constituant une
véritable papeterie qui produit du papier (à l’ancienne « à la main » et également de manière moderne
mécanisée), immédiatement utilisable dans une seconde partie du moulin consistant en une
imprimerie doté de diverses presses manuelles et semi-automatiques (presse lithographique, presse à
effets spéciaux) dont certaines remontent à 1793. On ne saurait quitter Saint-Léonard-de-Noblat sans
évoquer Raymond Poulidor (né en Creuse le 15 avril 1936 à Masbaraud-Mérignat) champion cycliste
français, Miaulétou d’adoption. On ne retracera pas sa très belle carrière car ce serait bien trop long,
mais on peut souligner qu’à défaut de n’avoir jamais gagné le Tour de France, il n’en détient pas
moins le record des montées au podium : 8 fois entre 1962 et 1976. Moins connu que Raymond,
Louis Joseph Gay-Lussac (1778-1850) est né à Saint-Léonard-de-Noblat. Avant de connaître en
mai 1968 un regain d’actualité suite aux échauffourées qui opposèrent, dans la rue qui porte son nom
près du quartier latin à Paris, les étudiants aux CRS, soulignons qu’ il est d’abord un physicien et
chimiste français. Reçu à l’école polytechnique à 19 ans en 1797 (cette école n’avait alors que 3 ans)
il poursuit une carrière scientifique sur la physique des gaz (lois de Gay-Lussac, loi des gaz parfaits)
et en chimie (travaux sur le potassium, le sodium, les acides).
La VALLEE de LA MAULDE
La Maulde, petite rivière située dans une gorge boisée et
encaissée, s’est prêtée à un aménagement par EdF d’un ensemble de 8 barrages successifs (un
véritable escalier d’eau) dont le dernier, le barrage de l’Artige, sert de régulateur de débit à l’ensemble
des barrages amont. Au pied du barrage de l’Artige on découvre les ruines du Prieuré de l’Artige.
ORDRE de l’ARTIGE L’ordre de l’Artige fut fondé par deux nobles vénitiens, venus en Limousin vers 1106 en
pèlerinage sur le tombeau de Saint-Léonard, et qui bâtirent à l'Est de Saint-Léonard-de-Noblat un petit établissement
en forme de prieuré sur le site que l'on nomme actuellement l'Artige-Vieille. Le monastère prit de l'importance et
développa d’autres prieurés au point qu’une décision du pape Adrien IV du 30 octobre 1158 donna un statut à cet ordre
qui compte jusqu’à 36 prieurés en 1256 (dont 20 en Limousin). Le 2 janvier 1682 le pape Innocent IX met fin à l’ordre de
l’Artige en l’unissant au Collège des Jésuites de Limoges.
Datant du XIIème siècle, le prieuré désaffecté un peu avant la Révolution tombe en ruines. On
observera les vestiges des bâtiments (salle capitulaire, cloitre, arcades et portes armoriées). Circuit
du prieuré de l'Artige : ce circuit, qui commence sur la D 39 au pied du château de Muraud, après le
pont sur la Maulde, permet aux randonneurs (à pied ou à VTT) de redécouvrir à la confluence de la
Maulde et de la Vienne de magnifiques bâtisses, témoignages des anciennes implantations locales
d’activités humaines : moulins à farine, moulins à tan, tanneries, papeteries, fabriques de porcelaine.
Lundi 8 juin 2015
Peyrat-le-Château
Ce bourg de 1000 habitants (les Castel Peyratois) est d’abord Peyratle-Fort puis sous le Révolution française Peyrat-la-Montagne tout en subissant diverses découpes de
son territoire notamment au profit de Nedde. Riveraine du lac de Vassivière, qui fait partie de
l’aménagement hydroélectrique de la vallée de la Maulde, la commune a bénéficié d’un
développement touristique (commerce local et artisanat) induit par ce lac artificiel. Le Musée de la
résistance retrace l’histoire de la Première Brigade de Marche Limousine des Francs Tireurs
Partisans du Colonel Georges Guingouin. A travers les salles d’exposition, vous découvrirez la
formation des maquis et leurs actions durant le conflit, le rôle dans la Résistance des femmes qui
furent en particulier d’habiles agentes de liaison, la déportation et les camps d’internement en HauteVienne.
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Georges GUINGOUIN (1913 - 2005) Issu d’un milieu de fonctionnaires (père sous-officier de carrière tué à Bapaume
en 1914 et mère directrice d’école primaire) Georges GUINGOUIN, né à Magnac-Laval en Haute-Vienne intègre l’Ecole
normale d’instituteurs de Limoges et débute sa carrière d’instituteur à Saint-Gilles-les-Forêts (Haute-Vienne).
Politiquement engagé au Parti Communiste Français (PCF), il sera révoqué par le Gouvernement de Vichy en
septembre 1940 pour entrer dans la clandestinité et mériter au début de 1941 le surnom de « premier maquisard de
France », notamment dans la forêt de Châteauneuf-la-Forêt, où il organise des unités de Francs Tireurs Partisans (1ere
brigade de marche du Limousin et unités volantes). Ces unités procèdent, sous la conduite du « Grand Georges », à
des sabotages et des destructions dans tout le Limousin d’une efficacité telle que les Allemands baptiseront le
Limousin : « petite Russie ». Après le débarquement du 6 juin 1944, les maquisards du Limousin retarderont par leurs
actions la progression de divisions allemandes appelées en renfort pour contenir l’avancée alliée en Normandie. Ces
retards seront décisifs sur la progression des alliés au cours de la bataille de Normandie. Après la libération, en
opposition avec la dérive stalinienne du PCF et le culte de la personnalité vouée à son chef Maurice THOREZ, Georges
GUINGOUIN sera victime des « purges » décidées par le PCF et exclu du parti en octobre 1952. Il refusera la tentative
de réintégration soutenue par certains hiérarques du PCF et poursuivra sa carrière d’enseignant dans l’Aube jusqu’à sa
retraite en 1969.
SAUVIAT-sur-VIGE
Cette petite agglomération qui ne compte plus que 950 habitants reste
un berceau de fabrication de la porcelaine. L’usine « Médard de Noblat » y est créée en 1836, époque
de la « découverte » du kaolin, argile blanche réfractaire qui sert de base à la fabrication de la
porcelaine. Elle passera de main en main entre plusieurs propriétaires qui garderont la marque au fil
du temps. Il subsiste sur la commune un magasin d’usine qui permet d’acheter des articles de premier
et de second choix avec une décote d’environ 30 %, par rapport aux circuits habituels de distribution.
BOURGANEUF
Cette commune (étymologiquement « le petit bourg neuf ») de la Creuse doit
sa création autour du XIIème siècle à une commanderie mais laquelle ? Les historiens ne sont pas
d’accord entre eux : Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem ou moins probable Templiers, mais le
débat n’est pas tranché. La commanderie sera érigée en grand prieuré d’Auvergne jusqu’en 1750.
Cette empreinte religieuse marquera la commune qui en conserve des vestiges : bâtiments
conventuels (dont l’actuel hôtel de ville), église Saint-Jean et tour Zizim.
Bourganeuf et le Prince Zizim L’empereur Ottoman Mehmed II a marqué l’histoire par la conquête de Constantinople,
capitale de l’empire byzantin (actuellement Istanboul). Constantin XI Paléologue qui sera le dernier empereur byzantin
meurt dans la bataille le 29 mai 1453. Dans l’après-midi de cette journée Mehmed II entre dans la basilique SainteSophie pour y faire la prière musulmane du midi ; ce qui transforma instantanément cette basilique en mosquée. A la
mort de l’empereur ottoman en 1481 son fils ainé Bajazet lui succède après un conflit armé contre son frère Zizim, qui
se place alors sous la protection de Pierre d’Aubusson, grand maître de l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-deJérusalem, qui l’emmène en exil à Bourganeuf, où il résidera dans une tour du château construite à son intention. Le
prince Zizim y vivra dans un confort à l’orientale (bains à la turque, décors somptueux de tapisseries, harem, …). A
partir de 1488 Bajazet, craignant une tentative de reconquête de son frère, négocie avec le pape Alexandre VI Borgia
sa séquestration à Rome au château Saint-Ange. En 1494 Charles VIII, roi de France, entre en Italie et prend le titre de
roi de Naples et de Jérusalem. Il envisage depuis le royaume de Naples une croisade en Grèce (qui fait partie de
l’empire ottoman) et il contraint le pape à lui remettre le prince Zizim. Ce dernier meurt en 1495 à Capoue dans des
conditions qui n’ont jamais été clairement élucidées. Il aurait été probablement empoisonné par la main des Borgia dans
un complot ourdi par l’empereur Bajazet craignant une menace pour son trône si les troupes françaises venaient à
envahir la Grèce.
La Tour Zizim construite accolée au château pour servir de résidence au Prince Zizim, est cylindrique
sur 7 étages voutés desservis par un escalier en colimaçon. Ses murs de près de 3 m d’épaisseur
sont surmontés d’une superbe charpente. Une étude est en cours pour y implanter un musée.
L’église Saint-Jean-Baptiste semble bien avoir été construite à l’origine par l’Ordre des Hospitaliers
de Saint-Jean-de-Jérusalem autour de 1313 au moment où les biens de l’Ordre des Templiers,
démantelé par Philippe IV le Bel, sont attribués aux Hospitaliers. A l’origine l’édifice est une chapelle
rectangulaire de 4 travées qui sera entièrement remaniée au XVème siècle (voutes ogivales et
chapelles latérales). Des travaux de restauration ont été effectués au siècle dernier, les vitraux larges
et clairs permettent ainsi à la lumière de souligner les couleurs vives des murs. La Ville lumière :
Bourganeuf en mai 1886 va se doter d’un éclairage public à l’électricité, en substitution de l’éclairage
au gaz. Le dispositif mis en place s’appuie sur une installation hydraulique située sur le territoire de la
commune au lieu-dit « la Grande Eau » grâce à un petit cours d’eau : le ruisseau du verger. Cette
installation montre rapidement ses limites dès l’été 1886 et ne parvient pas à alimenter les 60 lumières
de Bourganeuf. Il est alors envisagé d’utiliser la cascade des Jarrauds qui offre une chute d’eau de 14
m garantissant une production en toute saison ; mais cette cascade est à 14 km de Bourganeuf et à
cette époque on ne sait pas transformer le courant continu produit en un lieu pour le transporter sur un
lieu de consommation éloigné. Marcel Deprez, ingénieur de l’école des Mines, fait à cette époque des
travaux sur le transport de l’électricité notamment dans le cadre de l’exposition internationale
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d’électricité de Paris en 1881 et entre Grenoble et Jarrie en 1883. Il s’attache à la question pour
Bourganeuf et installe à la Cascade des Jarrauds une turbine de 130 ch qui entraine une génératrice
de 100 ch. L’électricité produite est acheminée à Bourganeuf par câble électrique de 5 mm de
diamètre. L'éclairage de Bourganeuf comportait alors 106 lampes : éclairage des rues, église, mairie,
cafés. Ainsi en 1889, Bourganeuf fut la première ville en France à utiliser de l’électricité produite à une
distance relativement importante pour l’époque. Le Musée de l’Electrification de Bourganeuf situé
dans l’usine de production de « la Grande Eau » retrace l’histoire de l’électrification de la ville.
Les AMANTS DIABOLIQUES de BOURGANEUF . L’affaire se présente à l’origine comme un simple fait divers. Le 23
février 1970 vers 21h00, un couple, René et Yvette, revient en voiture de Brive. La voiture, vers Saint-Bonnet-Briance
(Haute-Vienne), quitte la route et prend feu ; le conducteur René, quincailler à Bourganeuf, meurt carbonisé tandis qu’
Yvette est éjectée de la voiture. Un chauffeur de poids lourd lui portera secours. Banal accident et l’affaire pourrait
s’arrêter la, sauf que tout Bourganeuf sait qu’Yvette a un amant. Les circonstances curieuses de l’accident (portières
verrouillées, présence inhabituelle d’un jerrican d’essence dans la voiture) incitent alors le fils de René à demander au
procureur l’ouverture d’une enquête et l’exhumation du corps de son père. L’autopsie pratiquée révèle que René est
mort d’un coup de révolver en pleine poitrine. Yvette ne tarde pas à passer aux aveux ainsi que son amant Bernard,
agent EdF à Aubusson, en révélant le scénario qu’ils ont mis au point : René s’est arrêté près de Saint-Bonnet-Briance
pour prendre un auto-stoppeur qui n’était autre que Bernard, lequel après avoir tué René, met en scène l’accident
(incendie de la voiture, éjection d’Yvette du véhicule). Dans ce contexte la mort, deux mois plus tôt de Ginette, épouse
de Bernard, des suites d’une « mauvaise grippe », interpelle les enquêteurs. En fait c’est un empoisonnement auquel
s’est livré Bernard pour se débarrasser de sa femme. Les crimes auraient pu être presque parfaits. . . Aux assises de le
Haute-Vienne en mai 1972 l’affaire est pliée en 5 journées d’audience : Yvette est condamnée à 10 ans de réclusion et
Bernard à la peine de mort. Un pourvoi en cassation pour vice de forme permet à Bernard de garder toute sa tête
devant la cour d’assises de la Gironde qui le condamnera en 1973 à la réclusion à perpétuité.
Le cinéaste Claude CHABROL s’est attaché dans ses films à dépeindre la société provinciale et les travers de la petite
bourgeoisie locale. Né à Paris en 1930 (mort en 2010), il a passé une partie de sa jeunesse à Sardent (Creuse) où son
père, entré dans la Résistance, l’envoie durant la Seconde Guerre mondiale. Il y tournera, son premier film en 1959
« Le beau Serge » avec la complicité des habitants de Sardent, figurants dans le film. L’affaire des amants diaboliques
de Bourganeuf lui servira de sujet pour le scénario de son film « Les Noces rouges » tourné en 1973. Il installe l’intrigue
dans le milieu de la politique et des affaires, à Valançay, une ville de province de moyenne importance, où dans le
microcosme des notables du cru « tout se sait », mais où chacun feint de « n’être au courant de rien ».
Un petit détour à Bosmoreau-les-Mines,
6km au Nord de Bourganeuf, permet de visiter le
musée de la mine qui retrace l'histoire de l'exploitation du charbon et de la vie des mineurs de 1784 à
1958 à travers 7 salles d'exposition. On y trouve également une salle consacrée aux lanternes
ferroviaires (prioritairement réservée aux amateurs éclairés !) de la Compagnie Paris-Orléans ainsi
qu’une une ancienne salle de classe des années 1900. Un circuit " le chemin de la mine " permet de
poursuivre la visite sur les sites miniers extérieurs, grâce à deux parcours balisés de 2 à 6 km.
Lac de Vaissivière
C’est un barrage sur la Maulde qui crée ce lac artificiel de 10 km², mis
en eau fin 1950, aux contours originaux très découpés créant de nombreuses presqu’iles et une ile.
L’usine de production électrique souterraine, reliée au lac par une conduite forcée, est située à Peyratle-Château. Premier pole touristique et sportif de la région, offrant 45 km de rivages et 5 plages
surveillées, le lac permet la pratique d’activités nautiques (ski nautique, voile, pêche) et d’activités
« nature » plus traditionnelles (randonnées pédestres, cheval, promenade avec des ânes bâtés) qui
se pratiquent essentiellement durant la saison estivale. L’aménagement du lac a conduit à tracer une
route qui en fait le tour pour desservir les villages riverains. Cette route, aussi nommée « Circuit
Raymond Poulidor » a servi de support à l’épreuve de contre la montre individuel lors de l’avant
dernière étape du Tour de France par trois fois en 1985, 1990 et 1995.
L’ile de Vassivière. D’une superficie de 70 ha, résultant de la mise en eau du barrage elle est située au lieu-dit
Vassivière qui a donné son nom au site. Elle présente la particularité d’être à cheval sur les départements de Creuse et
de Haute-Vienne. Elle abrite à sa création en 1990 un Centre d’art contemporain devenu au fil des années le Centre
international d’art et du paysage de l’Ile de Vassivière. On n’y accède pas en voiture mais à pied en utilisant une
passerelle (1km environ). Un bâtiment en forme de grande nef (voute de bois en forme de berceau écrasé) abrite des
expositions artistiques temporaires ; il est complété d’un parc-parcours de sculptures contemporaines qui présente,
outre une collection permanente, des œuvres d’artistes du monde entier exposées temporairement. Au bâtiment est
accolé une sorte de phare doté d’un escalier qui permet d’atteindre un lanterneau donnant un joli panorama du lac. Un
restaurant, une boutique complète l’équipement de l’ile toujours prête pour recevoir les touristes !
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Mardi 9 juin 2015
Gentioux Pigerolles
Coucou, revoilà la Maulde, rivière que nous commençons à bien
connaître. C’est sur cette commune, née de la réunion des deux communes de Gentioux et Pigerolles
en 1972, que cet affluent de la Vienne prend sa source. Cette commune de la Creuse n’échappe pas
à une forte diminution de sa population ; elle connait un exode rural important (1500 habitants en 1860
pour 400 en 2012 !) qui s’inscrit dans un mouvement de population original de cette région : la
migration des maçons de la Creuse.
Les maçons de la Creuse : Toutes les communes du département de la Creuse connaissent jusqu’au début du
XXème siècle un phénomène migratoire où les hommes de ces communes rurales partaient des le début des hivers
vers les grandes villes pour y chercher du travail durant la mauvaise saison comme maçon, charpentier, couvreur. Le
phénomène migratoire ne se limite pas au seul département de la Creuse mais concerne également, dans une moindre
mesure, le Nord de la Corrèze et l’Est de la Haute-Vienne. De fait c’est en Creuse qu’il est le plus important d’où
l’expression de « Maçons de la Creuse » à l’égard de ces migrants limousins. Le phénomène commence dès la fin du
moyen-âge (construction de la basilique de Saint-Denis) se poursuit au XVIème siècle (construction de la digue de la
Rochelle sous Richelieu) pour connaître son apogée au XIXème siècle à Paris à l’époque des Préfets Rambuteau et
Hausmann où la « migration maçonnante » compte jusqu’à 35000 hommes. Cette migration qui est d’abord saisonnière
devient définitive au XXème siècle ; ce qui explique que la Creuse aura perdu entre 1850 et 1950 la moitié de sa
population.
Le monument aux morts de Gentioux est original dans la mesure où sous la liste des « enfants de
Gentioux morts pour la France » a été gravée l’inscription « Maudite soit la guerre ». Le monument est
complété par la statue d’un enfant orphelin le poing dressé vers la liste des morts en signe de révolte.
A l’occasion de la cérémonie du 11 novembre 2008 une manifestation organisée par diverses
associations (dont la Ligue des droits de l’Homme et le Mouvement de la Paix) a réuni un millier de
personnes venues demander devant le monument pacifiste de Gentioux la réhabilitation de tous les
fusillés pour l’exemple durant la Grande Guerre. Il y a de par la France nombre d’autres « monuments
pacifistes ». Les inscriptions rencontrées les plus fréquentes sont : « Guerre à la Guerre », « Paix
entre tous les peuples », « Plus de guerre ! », « Maudite soit la guerre ». Le petit pont de Senoueix à
6 km au Nord de Gentioux-Pigerolle, dit pont romain de part son architecture à une arche faite de
blocs de granit brut, enjambe un tout petit ruisseau, qui deviendra la rivière Thaurion ; on est en
présence d’un pont en modèle réduit. Il existait à Gentioux une Commanderie des Chevaliers de
l’Ordre du temple, établie autour de l’Eglise Sainte-Madeleine de Pallier (XIIIème siècle et
rénovation au XVème), édifice jouxtant un ancien cimetière où on peut voir des dalles funéraires
gravées de la Croix de Malte.
Felletin
Cette commune de la Creuse a un riche passé historique ; de part sa situation
sur l’axe Lyon / Limoges c’est au moyen-âge une ville importante commerciale et artisanale. Au fil des
siècles elle va connaître des bouleversements divers (incendies ravageurs, occupation anglaise
durant la Guerre de Cent ans, démantèlement et reconstruction de ses fortifications, guerres de
religions). A noter qu’en 1456 se développe à Felletin un artisanat de tapisserie sensiblement à la
même époque qu’à Aubusson. Felletin ne connut pas le même développement dans ce domaine
qu’Aubusson, même si dans ces deux villes sont créées par Colbert des manufactures royales de
tapisserie, dont il ne subsiste aujourd’hui que les Ateliers Pinton. Cette dernière manufacture
perpétue le savoir faire des tapissiers d’Aubusson en produisant à la demande des tapisseries pour
une clientèle internationale. Elle a notamment réalisé la plus grande tapisserie au monde d’un seul
tenant (22m x 12m) représentant le Christ en majesté d’après des cartons du peintre britannique
contemporain Graham Sutherland (1903-1980), tapisserie qu’on peut voir dans la Cathédrale de
Coventry en Grande-Bretagne. L’Eglise Sainte-Valérie (dite également église du Moutier) fait partie
d’un monastère, disparu aujourd’hui, fondé vers l’an 1125. Le bâtiment a subi divers dommages au fil
de l’histoire (incendies, guerres de religion) et les reconstructions successives ont mélangé les styles.
Il subsiste de l’édifice originel roman le chœur et le bras sud du transept. On notera des fenêtres
percées à différentes époques et de divers styles, deux retables baroques du XVIIème siècle des
peintures murales du XVème et du XIXème siècle. L’église Notre-Dame-du-Château est une
réalisation caractéristique du gothique limousin, construite rapidement pour l’époque, probablement
entre les années 1470 et 1500. De fait architecture et décor sont très homogènes, au contraire
d’autres édifices religieux qui, construits au fil du temps pour diverses raisons, présentent des
caractères architecturaux multiples. A noter dans le cadre des restaurations récentes : des verrières
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en dalles de verre réalisées par l’artiste toulousain Henri Guérin entre 1973 et 1985 ; un autel de
granit et une croix de bois œuvres de Le Corbusier. L’église sert de cadre à des expositions estivales
de tapisseries. Le passé historique de Felletin a laissé également plusieurs maisons et hôtels
particuliers (du XIIIème au XVIème siècle) qu’on trouvera au détour de la Grand-rue, la rue
Détournée et la rue Terrefume. A l’est de Felletin le château d’Arfeuille, construction du XVème
siècle sur un site de château-fort du XIIème siècle, présente une originalité - qu’il partage avec 5
autres châteaux en France - à savoir qu’il est resté depuis son origine vers 1480 dans la famille
Mourins d’Arfeuille, la transmission s’étant effectué de père en fils à chaque génération. Le pont Roby
est un ouvrage d’art classé monument historique depuis 1926, dont l’origine remonte au XVème
siècle, et qui permet de franchir la Creuse. Conforté et renforcé au fil des ans, il est constitué de 4
travées de portées variant de 5 à 6,5 m pour une longueur totale de 36 m environ. Les 3 piles sur
lesquelles s’appuient les travées sont protégées des coups de boutoir de la rivière par des avant-becs
circulaires chaperonnés.
Faux la Montagne
Cette petite commune de la creuse (350 habitants), située dans le
périmètre du parc de Millevaches en Limousin, n’aurait aucune raison de passer plus que d’autres à
la postérité sauf que c’est en son sein qu’un groupe d’habitants décide en 1986, suite à la
libéralisation des radios et TV décidée par le gouvernement après l’élection de François Mitterand à la
présidence de la République en 1981, de créer un magazine vidéo d’informations locales du plateau,
à travers une structure associative TéléMillevaches. L’objectif poursuivi vise à promouvoir l’image du
plateau, d’en montrer l’attractivité pour de nouveaux habitants et de valoriser ses richesses
patrimoniales et culturelles. A l’origine la diffusion hertzienne n’était économiquement pas
envisageable, pas plus que l’utilisation du haut débit non encore accessible à tous dans la région. La
diffusion s’est donc effectuée chaque mois à travers un DVD tiré en 200 exemplaires adressés sur des
lieux de diffusion identifiés où se rassemblaient les habitants pour le visionner : mairies, salles des
fêtes, cafés, bibliothèques, maisons de retraite. Avec l’essor du WEB ce magazine est maintenant
disponible sur internet (www.telemillevaches.fr) ainsi que sur la chaîne Télim TV (chaîne de télévision
locale du Limousin). Enfin TeléMillevaches a fait son entrée sur le réseau social Facebook depuis fin
2014.
Jeudi 11 juin 2015
CHAMBERET
Cette petite commune de Corrèze (1300 habitants) possède une église
paroissiale dont l’origine remonte au XIIème siècle. Cet édifice qui a été plusieurs fois restauré après
avoir connu divers sinistres (clocher détruit pendant les guerres de religion, foudroiement à Noël 1818
provoquant l’effondrement du clocher et 3 morts durant l’office, incendie de la sacristie en 1881), a été
construit pour abriter et protéger les reliques de saint Dulcet (patronyme commun pour DULCIDE,
évêque d’Agen au VIème siècle) afin qu’elles échappent aux Normands qui au XIIème siècle mirent
l’Aquitaine à feu et à sang. On trouvera une grande chasse émaillée du XIIIème siècle représentant la
mise au tombeau de Saint Dulcet ainsi qu’un bras reliquaire en cuivre du XIVème siècle. La maison
de l’arbre et de la nature sensibilise le public aux milieux naturels du Limousin (arbres,
champignons, tourbières) avec des expositions thématiques, une bibliothèque, un arboretum (10ha –
150 espèces) où on trouve des parcours de santé et d’orientation ainsi que des espaces animaliers.
TREIGNAC
Située sur le plateau de Millevaches, cette commune est située au pied du
massif des Monédières, dans les gorges de la Vézère, aux portes du Parc naturel Régional de
Millevaches en Limousin. Les eaux de la Vézère sont retenues en amont du village par le barrage de
Treignac (construit au début des années 50, c’est un petit ouvrage de 1 km avec un réservoir de
13000 m3 produisant 88 millions de kwh) formant le lac des Bariousses. Treignac a connu une intense
activité commerciale avec des foires dont celle dite « aux cheveux » où les paysannes des
Monédières venaient y échanger leur chevelure contre étoffes et articles divers. Fortement marquée
par la Réforme protestante, la cité de Treignac est toutefois restée pour les pèlerins, en chemin vers
Saint-Jacques-de-Compostelle, une étape naturelle avant de rejoindre Rocamadour. Treignac est un
des fiefs de la vicomté de Comborn.
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Vicomté de Comborn : Au moyen-âge le Limousin est partagé entre 4 vicomtés dont celle de Comborn l'une des plus
anciennes et des plus puissantes, célèbre par la lignée des Archambaud, dont Archambaud 1er surnommé "jambe
pourrie", ça ne s’invente pas, qui s'illustra par sa violence et ses conquêtes territoriales. Cette vicomté comprend la
région de Vigeois et la région de la Vézère et de la Corrèze au Sud des Monédières. La famille des Comborn construira
une forteresse médiévale à Comborn au XIème et XIIIème siècle sur un éperon rocheux dans un méandre de la
Vézère, sur l’actuelle commune d’Orgnac sur Vézère. Une extinction de la dynastie verra la fin du château qui passe de
famille en famille pour finalement disparaître dans un incendie au XVIème siècle. Au milieu du XVIIIème siècle la
famille de Lasteyrie, devenue propriétaire du château dès 1649, fait construire un petit castel qui sert de nos jours de
point d’accès au site de Comborn, dont il ne reste que la tour de guet du XVème siècle, la crypte et des ruines de mur
d’enceinte. Des travaux de restauration sont en cours.
Treignac offre un riche patrimoine historique ; on découvre à travers les coursières (terme local
désignant des rues étroites) le Vieux Pont du XIIIème siècle sur la Vézère ; de nombreuses maisons
(datant des XVème et XVIème siècles, certaines ornées de coquilles, signe distinctif que portent les
pèlerins de Compostelle) ; la halle aux grains du XIIème siècle ; la Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix
(XVIIème siècle, construite par Philibert de Pompadour sur l’emplacement d’un ancien cimetière
désaffecté, restaurée en 1905 et en 1944 ; c’est aujourd’hui une salle de réunion ; noter le clocher au
toit « tors » classé) ; la chapelle des Pénitents (XVIIème siècle, construite à la demande des
pénitents blancs, ordre apparu en Bas Limousin vers la fin du XVIème siècle, l’édifice a subi quelques
travaux de restauration après la Révolution française) ; la porte Chabirande (seule porte restant de
l’ancienne enceinte datant du XIIIème siècle et édifiée autour de la ville haute dont les remparts furent
démolis à la fin du XVIIIème siècle) ; l’église Notre-Dame-des-Bancs (édifiée au XIIIème siècle par
la famille de Comborn, remaniée et agrandie par la famille de Pompadour au XVème siècle) et enfin
les vieilles ruelles du Moyen-Age. Du haut la tour de la Garde on contemple le panorama sur la vieille
ville. Les passionnés du chemin de fer ne doivent rien ignorer du PO-Corrèze, réseau de chemin de
fer à voie métrique établi dans le département de la Corrèze par concession à la Compagnie du
Chemin de Fer de Paris à Orléans en date du 17 juin 1892. Ce réseau qui comportait trois lignes dont
la ligne Seilhac – Treignac ouverte en 1904 est définitivement fermé le 3 novembre 1969.
TARNAC
Petite commune de Corrèze située dans un environnement semi-montagneux,
Tarnac offre des paysages couverts de forêts de conifères (douglas) et de feuillus (hêtres, chênes et
châtaigniers), alternant avec des paysages de lande typiquement limousine. La population connait son
apogée dans les années 1900 avec environ 2200 habitants recensés (pour 300 de nos jours) répartis
sur un bourg central complété d’une cinquantaine de hameaux qui constituent maintenant des
résidences secondaires. Au centre du bourg l’église Saint-Georges (XIIIème siècle) abrite une
sculpture en pierre d’époque gallo romaine : le lion du Theillet. Sur la place de l’église sont plantés
deux chênes : le chêne dit de Sully plusieurs fois centenaire (circonférence de 4 m mesurée à 1,40 m
du sol !) et le chêne de la Liberté qui date de 1848 (avènement de la IIème République) d’une
circonférence de près de 3m. Mais la célébrité, si l’on peut dire, de Tarnac, il y a quelques années,
est due à une affaire judiciaire au centre de laquelle se place Julien COUPAT.
AFFAIRE de TARNAC : Julien COUPAT, né à Bordeaux en 1974, après une prépa au lycée Sainte Geneviève,
poursuit des études d’économie (ESSEC) puis s’oriente vers la sociologie politique. Fondateur de la revue
philosophique et sociologique TIQQUN dont le but est de « recréer les conditions d’une autre communauté », il s’établit
à Tarnac avec des amis où il reprend l’épicerie du village. Suspecté d’avoir saboté une caténaire d’une ligne TGV, il est
mis en examen le 15 novembre 2008 pour « direction d’une association de malfaiteurs et dégradations en relation avec
une entreprise terroriste » et placé en détention provisoire avec d’autres suspects. L’affaire déclenche des polémiques
politiciennes et des rebondissements multiples qui aboutissent, après des campagnes médiatisées, à la remise en
liberté sous contrôle judiciaire de l’ensemble des mis en examen le 28 mai 2009. Parallèlement des habitants de
Tarmac et des environs créent un « Comité de soutien aux inculpés de Tarnac » rejoint par des personnalités politiques
de gauche. L’affaire semble actuellement plutôt enlisée dans la mesure où le ministère public n’est pas en mesure
d’apporter des éléments sérieux de preuve aux accusations de sabotage. Dans une interview au journal Le Monde en
date du 18 décembre 2009, à la question des journalistes : « Pourquoi Tarnac ? » Julien Coupat répond laconiquement
: « Allez-y, vous comprendrez. Si vous ne comprenez pas, nul ne pourra vous l'expliquer, je le crains ». Nous devrons
donc comprendre Tarnac en traversant ce village !
REMPNAT
L’ Eglise : dédiée à Saint-Sébastien, elle remonte au XIIIème et XVème siècle
et présente l’originalité d’un mur-clocher en façade qui est une caractéristique architecturale de la
montagne limousine. Mélange de style roman et gothique, la restauration de cet édifice a mis à jour
des décors peints du XVIIème siècle. Le Château du Mazeau (1km à l’Est du village) bâti au XVIème
siècle présente une architecture curieuse de type Renaissance (fenêtre à meneaux) plaquée sur une
construction carrée en forme de manoir, flanquée de tourelles d’angle à ses 4 coins. La toiture est
originale en forme de barque renversée. Le riche mobilier du XVIème siècle fut brulé par les troupes
allemandes durant la seconde guerre mondiale.
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Vendredi 12 juin 2015
PEYRELEVADE
Dans cette petite commune du Nord de la Corrèze on visitera la
Chapelle du Rat édifice religieux de la fin du XIIIème siècle dédié à Saint-Roch, guérisseur des
maladies de peau et de la peste, cette chapelle, sans architecture recherchée, fut longtemps un lieu
de pèlerinage où les pèlerins venaient baigner leurs enfants malades en priant le saint pour voir les
maladies s’éloigner. Un parc éolien édifié à proximité de Peyrelevade, comprenant 6 éoliennes de
1500 KW chacune d’une hauteur totale d’environ 100m, a été mis en service en décembre 2004. La
production correspond à la consommation moyenne d’électricité d’une population de 15000
personnes. Le site est en service pour une vingtaine d’année et sera ensuite remis à l’état naturel
initial, les machines étant démontées et recyclées.
MILLEVACHES
Cette commune du Limousin fait partie du Parc naturel régional du
plateau de Millevaches. Située à 900 m d’altitude elle constitue le chef lieu de commune le plus élevé
de l’ensemble du Limousin. C’est également sur cette commune qu’on situe la ligne de partage des
eaux entre les affluents de la Loire au Nord et ceux de la Dordogne au Sud. Le PLATEAU DE
MILLEVACHES est un plateau granitique situé majoritairement dans le département de la Corrèze,
encore appelée parfois « Montagne limousine », le Plateau de Millevaches ne doit pas son nom au
nombre de bêtes à cornes qu’on y trouve, les linguistes et géographes se disputant sur l’origine du
nom (racines allemandes ? mélange de mots gaulois et romains ? origine occitane ? le débat
persiste !). L’agriculture et l’élevage sont encore les activités dominantes du plateau qui, du fait de
l’exode rural, connait un vieillissement de la population locale (les plus de 75 ans représentent 14 %
de la population du plateau). L’élevage de la race bovine à viande « limousine » reste une activité
prédominante alors que la sylviculture se développe, la forêt occupant les 2/3 de la superficie du
plateau. Face à une industrie relativement modeste on observe un secteur tertiaire actif employant 67
% de la population active. De ce point de vue le « tourisme rural » (ou encore le « tourisme vert »)
constitue un atout majeur de développement du plateau.
Le Parc Naturel Régional (PNR) du Plateau de Millevaches en Limousin créé en 2004, s’étend sur 3143 km² (6ème
PNR de France par la superficie) répartis sur 113 communes. Il présente une diversité de paysages humides dans des
espaces naturels préservés (sites Natura 2000), souvent inhabités attirant les amateurs d’une nature sauvage où l’on
trouve notamment de nombreuses espèces d’insectes et d’oiseaux, des loutres - emblème du PNR - dans les lacs et les
étangs, et diverses espèces de chauves-souris dans une flore colorée (callune et gentiane en particulier). On citera les
lacs et leurs activités nautiques associées (lac de Vassivière, lac du Charmet, lac de Sechemailles), les tourbières (celle
de Longeyroux notamment) ou des landes (lande des Monédieres). Les ressources d’hébergement du parc sont
relativement importantes : 23 hôtels et 36 campings structures auxquelles il faut ajouter la part importante (33%) des
résidences secondaires confirmant la vocation touristique du parc.
MEYMAC
Commune de Corrèze (2500 habitants en 2012) située sur la Luzège, elle
s’étend sur 8715 ha (à comparer au 10500 ha de Paris et à ses 2,3 millions d’habitants !) ; constituant
la porte Sud-est du plateau de Millevaches, elle est la plus importante agglomération du PNR du
Plateau de Millevaches. On notera dans la vieille ville de belles portes médiévales ornées de linteaux
ogivaux et de tympans richement décorés. Les maisons de notables sont flanquées de tourelles,
coiffées de toits en poivrière, qui abritent généralement un escalier hélicoïdal. L’Abbaye Saint-Andréde-Meymac est une ancienne abbatiale de l’ordre des bénédictins dont l’origine remonterait au VIème
siècle où fut construite une petite église dédiée à l’apôtre Saint-André. Erigée en prieuré en 1085 elle
deviendra abbaye en 1146. En 1791 par les effets collatéraux de la Révolution française les derniers
moines quittent l’abbaye qui sera vendue par lots. Sauvée d’une fin certaine par Prosper Mérimée,
alors Inspecteur des Monuments Historiques, sa rénovation commence en 1846. Aujourd’hui elle
abrite la Fondation archéologique Marius-Vazeilles et le Centre d’Art contemporain. On notera un
remarquable clocher-porche limousin avec son portail polylobé flanqué de 2 arcades, prolongé par un
narthex qui précède une nef voutée d’ogives que vient enfin compléter un chœur de même largeur,
présentant une statue de Vierge noire du XIIème siècle. Le Centre d’art contemporain créé en 1979,
qui s’est fixé comme objectif de diffuser la création contemporaine dans le domaine des arts
plastiques, organise des expositions temporaires (3 par an dont une, en été, s’articule autour d’une
thématique particulière) en s’appuyant sur des œuvres de jeunes artistes diplômés des écoles d’art
régionales. A noter que ce centre ne possède pas de collection permanente.
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MARIUS VAZEILLES (1881 – 1973), fils d’un garde forestier, il sort major de l’Ecole forestière des Barres (Loiret).
D’abord instituteur à Saint Sauves d’Auvergne il est détaché au service des améliorations agricoles en 1913 et
s’installe à Meymac. Henri Queuille alors député radical socialiste de la Corrèze le fait détacher de l’armée en 1915
(alors qu’il est mobilisé depuis 1914 dans la Grande Guerre) pour intégrer l’administration des Eaux et Forêts avec
mission de mettre en valeur le plateau de Millevaches. Après un inventaire détaillé et des études spécifiques du
plateau, Marius Vazeilles publie en 1917 « Mise en valeur du plateau de Millevaches » qui demeure un ouvrage de
référence sur l’aménagement forestier et agricole. En 1920 il quitte son administration pour devenir pépiniériste et
expert forestier. Militant actif du syndicalisme agricole au sein du Parti Communiste Français, conseiller municipal de
Meymac il est élu député du Front Populaire dans la circonscription d’Ussel. Après avoir dénoncé la signature du pacte
germano soviétique en 1939, il sera déchu de son mandat de député, assigné à résidence à Tauves dans le Puy de
Dôme durant la Seconde guerre mondiale, puis exclut du PCF en décembre 1944. Il cesse alors toute activité politique.
La Fondation Marius-Vazeilles Passionné d’archéologie, Marius Vazeilles entreprend sa vie durant
des fouilles sur le plateau et rassemble en collections, très classées et répertoriées, l’ensemble de
ses découvertes, qui vont de l’ère paléolithique jusqu’à l’époque contemporaine, témoignages de la
vie rurale du plateau de Millevaches. Elles intégreront le musée Marius-Vazeilles à la suite de la
création de la Fondation Marius-Vazeilles qui est installée dans une aile de l’abbaye.
BUGEAT
La présence humaine dès l’antiquité sur le site de cette commune de Corrèze est
confirmé par les archéologues qui ont mis à jour des « tumulus », sortes de tertres (de forme circulaire
de plusieurs mètres de diamètre et d’environ 1 m de hauteur) localisés sur des sommets et constituant
des lieux de sépulture à rattacher à la présence gauloise.
ALAIN MIMOUN n’est pas bugeacois d’origine, puisqu’il est né en 1921 en Algérie. Valeureux combattant durant la
seconde guerre mondiale, notamment au sein du Corps expéditionnaire français commandé par le Maréchal Juin, ce
sportif de haut niveau reste à jamais attaché aux Jeux Olympiques de Melbourne en 1956 où il remporte le marathon. Il
n’est pas indifférent à la commune de Bugeat où il va résider, après avoir épousé une Corrézienne, et lancer, avec
l’appui de Jacques CHIRAC alors Conseiller général et député de Corrèze, un projet d’implantation sur la commune
d’un Centre d’entrainement sportif national. Alain Mimoun décède à Paris le 27 juin 2013. Après un hommage national
rendu dans la Cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides le 8 juillet 2013, il sera enterré à Bugeat.
L’ « Espace 1000 sources Alain Mimoun ». Ce centre soutenu et développé par le Conseil Général
de Corrèze qui le dote d’un hébergement de qualité et d’installations sportives adaptées (gymnase,
salles de musculation, stade d’athlétisme complet, terrains de foot et de rugby, parcours d’orientation,
etc.) est notamment utilisé par des athlètes de toutes disciplines en matière de préparation olympique.
Ah au fait pourquoi les miaulétous ? Vous donnez votre langue au chat ? Rassurez-vous ; malgré la
relation qu’on pourrait faire: « chat  miaulement  miaulétou », le brave félin n’y est pour rien.
Miaulétou : en raison du miaulement des choucas qui vivent en colonie dans le clocher de l’église de
Saint Léonard de Noblat.
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