Etude de chromophores pour l`optique non linéaire
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Etude de chromophores pour l`optique non linéaire
Etude de chromophores pour l'optique non linéaire J. F. Lamère, C. Lepetit et P. G. Lacroix Laboratoire de Chimie de Coordination, UPR8241 CNRS - 205, Route de Narbonne, 31077 Toulouse cedex. [email protected] - [email protected] Ce travail s'intéresse aux diverses possibilités d’obtenir une modulation des propriétés optiques non linéaires (ONL) quadratiques. Une étude a été entreprise pour tester l’effet d’une transition de spin sur des dérivés du fer(III). Cette approche sur laquelle nous souhaitions engager un temps de calcul important a été abandonnée pour trois raisons : - - Nous n’avons pas pu disposer de structures cristallographiques, qui sont une référence importante dans la modélisation des sphères de coordination des ions fer sous les divers états de spin (S = 1/2 et 5/2). Des approches simplifiées (ZINDO) ont suggéré que la modulation devait être limitée en amplitude (<30%). Toutes les mesures magnétiques ont révélé que la transition de spin de ces systèmes était incomplète et très graduelle. D’autres études conduites en parallèle ont suggéré de nouvelles stratégies pour accéder à la modulation et même à la commutation des propriétés ONL. Elles ont porté (1) sur l’effet d’un processus rédox et (2) sur la possibilité de commutation par orthogonalisation de l’hyperpolarisabilité (β). 1) Effet d’un processus rédox Des calculs ZINDO effectués sur des structures construites à partir de données cristallographiques ont suggéré que la réponse ONL d’empilement de dérivés de tétrathiafulvalène (TTF) devrait être exaltée de plusieurs ordres de magnitude au moyen d’une oxydation partielle (TTF −>TTFδ+), phénomène qui implique des interactions intermoléculaires fortes. Afin de travailler sur des géométries plus réalistes, la capacité de la DFT à modéliser ces molécules a été testée. Les structures de TTF neutres ou cationiques, substitués ou non par un groupement phényl et calculées au niveau B3PW91/6-31G* sont en bon accord avec les structures expérimentales correspondantes extraites de la base de données de Cambridge. Par contre, ce niveau de calcul ne permet pas de retrouver les structures expérimentales de bisTTF (deux unites TTF reliées via une chaine alkyle ou un pont naphtalène). Si on observe le rapprochement attendu des unités TTF après oxydation du bisTTF-naphtalène, les interactions entre les deux motifs TTF sont très faibles par rapport à ce qu'indiquent les structures expérimentales. Ce niveau de calcul ne parait donc pas bien adapté pour décrire les bisTTF. TTF(SCH2 CH2 S) TTF(SCH2 CH2 S) Les études DFT se sont donc limitées aux dérivés monoTTF substitués par divers groupements donneurs. La structure de la molécule TTF-CH=CH-(C6H4)-NH2 a été calculée au niveau B3PW91/6-31G*. Son hyperpolarisabilité statique calculée au niveau B3PW91/631+G* par la méthode des champs finis passe de 13 à 800 esu-1 après oxydation ce qui va dans le sens recherché. Pour la molécule plus simple TTF-(C6H4)-NH2 , la structure calculée et la structure expérimentale récemment obtenue en collaboration avec le Professeur Jean Marc Fabre (Ecole de Chimie de Montpellier) sont en relativement bon accord. Néanmoins, la structure expérimentale est plus plane que la structure calculée. L'exaltation -1 d'hyperpolarizabilité obtenue par oxydation de 8 à 470 esu prévue par des calculs effectués au même niveau que précédemment est un peu supérieure à celle observée expérimentalement lors des mesures effectuées à l'université de Louvain (Belgique). Le composé TTF s’oxyde réversiblement, et il est observé que sa réponse ONL est multipliée par 11 après oxydation. NH 2 S S S S TTF-(C6H4)-NH2 2) Commutation par orthogonalisation de β A l’origine de cette étude, se trouve l’obtention fortuite de la déprotonation d’une amine après coordination à un atome de nickel, dans le cas du complexe suivant [NiL]: + N NC N NC N N + H O NC N NC N Ni H P A(0 K) = 234.77 kcal/ mol O Ni N H CH3 H H N H CH 3 + La géométrie du complexe [NiLH] a été calculée au niveau B3PW91/6-31G** ainsi que son affinité protonique (PA). Cette dernière est plus grande que celle d'une amine primaire ce qui suggère que la protonation est possible bien qu'elle n'aie pas été observée expérimentalement. L'hyperpolarisabilité β du complexe [NiL] résulte de deux composantes présentant un angle de 150° et dont le poids respectif dépend de la longueur d’onde de la lumière, ce qui conduit à une rotation de β en fonction de la longueur d'onde de la lumière. La protonation de l’amine restaure le caractère “push-pull ” et conduit à un β dont l’orientation est invariante. Il est suggéré qu’à λ = 1,022 µm, la protonation conduit à une rotation exactement égale à 90°, procurant par là même une situation tout à fait nouvelle de commutation moléculaire [1]. Reference: [1] J. P. Costes, J. F. Lamère, C. Lepetit, P. G. Lacroix, F. Dahan, Inorg. Chem. accepté