protocole de mémoire - Académie Sutherland

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protocole de mémoire - Académie Sutherland
Mémoire présenté pour le
DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)
présenté et soutenu publiquement
le 16 octobre 2012
à Montréal
par
Karine Roberge
née le 24 novembre 1981, à Sainte-Agathe-des-Monts, Canada
L’ajout de la normalisation du diaphragme stylien améliore l’efficacité du
traitement ostéopathique de l’articulation temporo-mandibulaire chez les sujets
souffrants d’asymétrie d’ouverture.
Membres du jury :
Président :
Juges :
VOYER, Guy, Pht, M.D., D.O.
MICHEL, Daniel, M.D., D.O.
DELANGE, Carla, D.O.
TURMEL, Serge, D.O.
DURAND, Véronique, D.O.
BURKE, Andy, MSC SPORT MÉDICINE, D.O.
DUFRESNE, Carl, D.O.
MARIN, Karyne, D.O.
DIRECTEUR DU MÉMOIRE : VOYER, GUY, D.O.
II
Remerciements
Merci à tous ceux et celles qui m’ont soutenue pendant cette réalisation.
À Guy Voyer, D.O., pour son monitorat en tant que directeur de mémoire, pour son
enseignement en tant que professeur et pour son rôle de directeur pédagogique.
À nos professeurs, pour leur générosité et leur passion.
À ma famille, Merci à mon père qui a su me transmettre ses principes de vie. Merci à ma
mère pour la confiance qu’elle m’a transmise dans les moments où la mienne s’essoufflait,
et à mon frère, pour sa capacité à dédramatiser les situations éprouvantes de la vie et à en
rire avec humilité!
À Nathalie Beaulieu, amie et collègue, dont l’assiduité m’a inspirée et motivée tout au
long de cette année de dur labeur. Je n’y serais pas arrivée sans toi!
À mes très chères amies de toujours; Josianne, Maryse, Mélissa et Élisabeth, pour vos
encouragements, pour vos présences récompenses et pour avoir su rester pour moi un
phare, dont les lumières m’ont plus d’une fois guidées dans le brouillard.
À Isabelle Gauthier, pour son soutien et son aide.
À Anne Lapierre et Maude Morin, pour le « shooting photo » et votre soutien quotidien.
À toute l’équipe de Physio 2000, principalement à Linda Coulombe pour son soutien et
sa générosité. Et Claire Thibault pour ses encouragements quotidiens.
À toute l’équipe de la Multiclinique des personnes accidentées, pour votre soutien et les
fous rires quotidiens! Et particulièrement à Louise Chabot pour son écoute maternelle.
À Steve! Merci à toi! Pour ton inspiration, pour avoir enjolivé une partie de mon parcours,
pour m’avoir inspiré l’énergie manquante, et enfin, pour m’avoir rappelé qu’il n’y a que
dans le dictionnaire que la réussite vient avant le travail!!!
III
Abréviations :
ATM: Articulation temporo-mandibulaire
DAM: Dysfonction de l’appareil manducateur
DDI: Dysfonction discale irréductible
DDR: Dysfonction discale réductible
EIAS: Épine iliaque antéro-supérieure
EIPS: Épine iliaque postéro-supérieure
GAS: Grande aile du sphénoïde
MCA: Main caudale
MCÉ: Main céphalique
MET: Mise en tension
Pt: Patient
RC: Relation centrée
SADAM: Syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur
SCOM: Sterno-cléïdo-occipito-mastoïdien
SSB: Symphyse sphéno-basilaire
Tp: Thérapeute
IV
Résumé
Le but de cette recherche était de vérifier l’efficacité de la normalisation du diaphragme
stylien sur les sujets souffrant de dysfonction de l’appareil manducateur avec une asymétrie
à l’ouverture buccale. Nous voulions ainsi comparer les résultats d’un traitement
ostéopathique visant à normaliser le temporal ainsi que les éléments musculaires et
ligamentaires intrinsèques et extrinsèques de l’articulation temporo-mandibulaire exclusifs
aux résultats obtenus si nous ajoutions la normalisation des éléments constituant le
diaphragme stylien. L’hypothèse était que l’ajout de la normalisation du diaphragme stylien
améliorerait l’efficacité du traitement de l’articulation temporo-mandibulaire chez les sujets
souffrant d’asymétrie d’ouverture. Un échantillon a été recruté dans la région de Montréal.
Les sujets devaient répondre aux critères d’inclusion et d’exclusion. L’étude a été réalisée
sur 48 personnes souffrant de douleur à l’ATM et d’une asymétrie d’ouverture. Elles ont
été réparties au hasard en deux groupes, soit un groupe expérimental de 24 sujets et un
groupe contrôle de 24 sujets. Les deux groupes ont participé à une évaluation subjective et
objective avant le début de l’expérimentation clinique. Les sujets des deux groupes ont reçu
trois traitements. Le groupe contrôle a reçu le traitement d’une chaîne fasciale temporomandibulaire. Le groupe expérimental a reçu le traitement d’une chaine fasciale temporomandibulaire à laquelle nous avons ajouté une chaîne fasciale du diaphragme stylien. Les
deux groupes ont été évalués subjectivement et objectivement avant chaque séance quant
aux points suivants : évaluation subjective de la douleur et de la fonction, évaluation
qualitative des fasciae prédéterminés, évaluation qualitative et quantitative de l’asymétrie
d’ouverture et évaluation de la mobilité temporo-mandibulaire au pied-à-coulisse.
Les résultats statistiques indiquent que les groupes étaient homogènes au départ. Les
analyses statistiques démontrent une différence significative ou qui a tendance à être plus
importante pour le groupe expérimental en ce qui concerne l’asymétrie d’ouverture, la
tension des fasciae du diaphragme stylien et l’ouverture buccale. Notre hypothèse a donc
été confirmée : L’ajout de la normalisation du diaphragme stylien améliore l’efficacité du
traitement temporo-mandibulaire chez les sujets souffrant d’asymétrie d’ouverture.
V
Abstract
The purpose of this research was to verify the effectiveness of the styloid diaphragm
normalization on subjects suffering from dysfunction of the masticatory system with an
asymmetric opening. We wanted to compare the results of an osteopathic treatment to
normalize the temporal and the muscular elements, intrinsic and extrinsic ligaments of the
temporomandibular joint, to the results obtained if we would add the normalization of the
elements constituting the styloid diaphragm. The hypothesis was that the normalization of
the styloid diaphragm addition would improve the treatment’s effectiveness of the
temporomandibular joint in patients suffering from an asymmetric opening. A sample was
recruited in the Montreal area. The subjects had to meet inclusion and exclusion criteria.
The study was conducted on 48 people suffering from pain of the temporomandibular joint,
which presented an asymmetric opening. They were randomly divided into two groups, one
experimental group of 24 subjects and a control group of 24 subjects. Both groups
participated in a subjective and objective evaluation before the start of clinical
experimentation. Subjects in both groups received three treatments. The control group
received a conventional treatment of temporomandibular components. The experimental
group received a conventional treatment of temporomandibular components to which we
added a myofascial treatment of the styloid diaphragm. Both groups were evaluated
subjectively and objectively before each session on the following points; subjective
evaluation of pain and function, qualitative evaluation of the predetermined fasciae,
qualitative and quantitative evaluation of the mouth asymmetry opening and mobility
evaluation of the temporomandibular at the caliper.
The statistical results indicate that the groups were homogeneous at the outset. The
statistical analysis showed a significant difference, or one that tends to be higher for the
experimental group regarding the asymmetrical opening, the tension of the styloid
diaphragm fasciae and mouth opening. Our hypothesis was therefore confirmed: The
normalization of the styloid diaphragm addition improves the effectiveness of
temporomandibular treatment in subjects suffering from asymmetrical opening.
VI
Table des matières
Sommaire
REMERCIEMENTS............................................................................................................................ II
RÉSUMÉ ......................................................................................................................................... IV
ABSTRACT.........................................................................................................................................V
TABLE DES FIGURES ....................................................................................................................... IX
TABLE DES TABLEAUX .................................................................................................................... XI
HYPOTHÈSE DE RECHERCHE ............................................................................................................ 1
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION .......................................................................................................... 2
1.1
1.2
1.3
1.4
Position du problème .............................................................................................................. 2
Définition des dysfonctions de l’appareil manducateur ............................................................ 3
1.2.1 Historique .................................................................................................................. 3
1.2.2 Définition de l’ADAM................................................................................................ 4
1.2.3 Épidémiologie ............................................................................................................ 4
Étiopathologie ........................................................................................................................ 4
1.3.1 Somatiques locaux ...................................................................................................... 5
1.3.2 Troubles psychiques ................................................................................................... 7
1.3.3 Facteurs somatiques généraux ..................................................................................... 8
1.3.4 Étiologie idiopathique................................................................................................. 8
Manifestations cliniques manducatrices ................................................................................. 9
1.4.1 Manifestations musculaires ......................................................................................... 9
1.4.2 Manifestations articulaires ........................................................................................ 10
1.4.3 Manifestations crânio-facio-cervicales ...................................................................... 12
CHAPITRE 2 : ................................................................................................................................. 13
2.1
2.2
2.3
2.4
Objectifs de la recherche....................................................................................................... 13
Rappel anatomique ............................................................................................................... 13
2.2.1 L’appareil discal intra-articulaire .............................................................................. 14
2.2.2 La capsule articulaire de l’ATM................................................................................ 17
2.2.3 Les ligaments intrinsèques de l’ATM ........................................................................ 18
2.2.4 Les ligaments extrinsèques de l’ATM ....................................................................... 20
2.2.5 Rappel anatomique myofascial temporo-mandibulaire : ............................................. 24
Physiologie et biomécanique................................................................................................. 43
2.3.1 Physiologie ostéopathique de l’ATM ........................................................................ 43
2.3.2 Physiologie articulaire d’ouverture normale de l’ATM .............................................. 45
2.3.3 Physiopathologie de l’ATM ...................................................................................... 50
Embryologie ........................................................................................................................ 51
2.4.1 Généralités : ............................................................................................................. 51
VII
2.5
2.6
2.7
2.8
2.9
2.4.2 Le système branchial ................................................................................................ 51
2.4.3 Le premier arc branchial ........................................................................................... 53
2.4.4 Deuxième arc branchial ............................................................................................ 55
2.4.5 Troisième arc branchial ............................................................................................ 55
2.4.6 Embryologie du temporal.......................................................................................... 56
2.4.7 Embryologie de la mandibule.................................................................................... 56
2.4.8 Embryologie de l’ATM ............................................................................................ 57
La posture ............................................................................................................................ 58
2.5.1 Définition ................................................................................................................. 58
2.5.2 Les chaînes posturales .............................................................................................. 59
2.5.3 La posture et les dysfonctions de l’appareil manducateur ........................................... 60
Traitements conventionnels proposés .................................................................................... 62
2.6.1 Traitements odontologiques ...................................................................................... 62
2.6.2 Orthodontie .............................................................................................................. 63
2.6.3 Thérapeuthiques prothétiques.................................................................................... 63
2.6.4 Traitements médicamenteux ..................................................................................... 63
2.6.5 Traitements en physiothérapie................................................................................... 63
2.6.6 Traitements par infiltrations ...................................................................................... 64
2.6.7 Traitements chirurgicaux .......................................................................................... 64
Autres thérapeutiques ........................................................................................................... 64
Justification ostéopathique .................................................................................................... 65
2.8.1 Les quatre piliers de l’ostéopathie ............................................................................. 65
2.8.2 Les fasciae................................................................................................................ 66
Élaboration d’une chaîne de traitement ................................................................................. 66
CHAPITRE 3 : PLAN DE L’EXPÉRIMENTATION ................................................................................ 69
3.1
3.2
3.3
Justification de l’étude .......................................................................................................... 69
3.1.1 Hypothèse ................................................................................................................ 69
3.1.2 Objectifs................................................................................................................... 69
Méthodologie ....................................................................................................................... 69
3.2.1 Type de recherche et plan d’expérimentation ............................................................. 69
3.2.2 Critères d’inclusion .................................................................................................. 71
3.2.3 Critères d’exclusion .................................................................................................. 71
3.2.4 Échantillon ............................................................................................................... 71
Les critères de jugement et instruments de recherche............................................................. 72
3.3.1 Échelle de mesure unidimensionnelle de l’intensité de la douleur : ............................ 72
3.3.2 L’évaluation ostéopathique par la palpation ............................................................... 72
3.3.3 Test de positionnement vertébral et rebond................................................................ 74
3.3.4 Évaluation myofasciale qualitative ............................................................................ 76
3.3.5 Évaluation qualitative et quantitative de l’ouverture temporo-mandibulaire ............... 76
3.3.6 Test de déglutition .................................................................................................... 76
3.3.7 Test de Downing ...................................................................................................... 77
3.3.8 Auscultation mandibulaire ........................................................................................ 78
VIII
3.4
3.5
3.6
3.3.9 Évaluations objectives et instruments de mesures ...................................................... 80
Déroulement de l’expérimentation ........................................................................................ 87
3.4.1 Traitement appliqué .................................................................................................. 88
Procédure ............................................................................................................................. 90
3.5.1 Première séance ........................................................................................................ 90
3.5.2 Deuxième séance ...................................................................................................... 91
3.5.3 Troisième séance ...................................................................................................... 91
Description des variables ...................................................................................................... 92
3.6.1 Variables dépendantes .............................................................................................. 92
3.6.2 Variables indépendantes ........................................................................................... 92
CHAPITRE 4 : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ....................................................... 93
4.1
4.2
4.3
Introduction.......................................................................................................................... 93
4.1.1 Tests statistiques utilisés ........................................................................................... 93
L’homogénéité des groupes .................................................................................................. 94
Résultats des données ........................................................................................................... 95
4.3.1 Variables subjectives ................................................................................................ 96
4.3.2 Variable objective................................................................................................... 113
CHAPITRE 5 : DISCUSSION ............................................................................................................. 124
5.1
Résultats de la recherche...................................................................................................... 124
5.1.1 Asymétrie d’ouverture ............................................................................................ 125
5.1.2 La tension myofasciale ........................................................................................... 127
5.1.3 L’ouverture buccale ................................................................................................ 131
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................ 134
ANNEXES....................................................................................................................................... 136
IX
Table des figures
Figure A Prématurités occlusales ........................................................................................ 5
Figure B Prématurités occlusales ........................................................................................ 6
Figure C Spasme musculaire .............................................................................................. 9
Figure D Claquement ....................................................................................................... 10
Figure E Articulation temporo-mandibulaire .................................................................... 14
Figure F Capsule et disque articulaires de l'articulation temporo-mandibulaire ................. 15
Figure G Articulation temporo-mandibulaire, face médiale ............................................... 18
Figure H Vue latérale de l’articulation temporo-mandibulaire droite................................. 19
Figure I Vue interne des ligaments extrinsèques ............................................................... 20
Figure J Ligament ptérygo-mandibulaire .......................................................................... 22
Figure K Fascia interptérygoïdien et muscle ptérygoïdien médial ..................................... 23
Figure L Muscle sterno-cléïdo-mastoïdien ........................................................................ 25
Figure M Lames du fascia cervical (FC) ........................................................................... 25
Figure N Masséter ........................................................................................................... 26
Figure O Muscle temporal ................................................................................................ 28
Figure P Muscles masticateurs.......................................................................................... 30
Figure Q Muscle stylo-hyoïdien ....................................................................................... 32
Figure R Muscle stylo-glosse............................................................................................ 33
Figure S Muscle muscle stylo-pharyngien ........................................................................ 34
Figure T Ligament stylo-hyoïdien .................................................................................... 36
Figure U Appareil hyoïdien .............................................................................................. 37
Figure V Appareil hyoïdien complètement ossifié ............................................................ 38
Figure W L’appareil hyoïdien ossifié ................................................................................ 38
Figure X Ligament stylo-mandibulaire ............................................................................. 39
Figure Y Rideau stylien .................................................................................................... 40
Figure Z Diaphragme stylien ............................................................................................ 41
Figure AA Le rideau des muscles styliens et la loge parotidienne ..................................... 42
X
Figure BB Axes biomécaniques du temporal .................................................................... 43
Figure CC L’ouverture buccale......................................................................................... 45
Figure DD Physiologie de l’ouverture buccale .................................................................. 45
Figure EE Phase de repos de l’ATM ................................................................................. 46
Figure FF Ouverture buccale inférieure à 20 mm .............................................................. 47
Figure GG Première phase de l’ouverture buccale ............................................................ 47
Figure HH Ouverture buccale supérieure à 20 mm ........................................................... 48
Figure II Deuxième phase de l’ouverture buccale ............................................................. 48
Figure JJ Biomécanique de l’ouverture buccale ................................................................ 49
Figure KK Migration des cellules neuroectodermiques rhombencéphaliques vers les arcs
branchiaux ....................................................................................................................... 52
Figure LL Migration des cellules neuroectodermiques rhombencéphaliques vers les arcs
branchiaux........................................................................................................................ 52
Figure MM Le système branchial ..................................................................................... 53
Figure NN Embryon de 24 jours, vue frontale .................................................................. 53
Figure OO Embryologie de l’ATM ................................................................................... 55
Figure PP Le croisillon du crâne ....................................................................................... 60
Figure QQ Posture et occlusion ........................................................................................ 62
Figure RR L’ouverture buccale s’améliore avec le traitement de la colonne lombaire et
dorsale .............................................................................................................................. 73
Figure SS L’auscultation des ATMs ................................................................................ 79
Figure TT Vues postérieure et antérieure d'une posture normale ....................................... 81
Figure UU Type normal ................................................................................................... 83
Figure VV Type antérieur ................................................................................................. 84
Figure WW Type postérieur ............................................................................................. 85
Figure XX Calibre orthodontique de Boley ....................................................................... 86
XI
Table des tableaux
Tableau 3-1Expérimentation clinique ............................................................................... 70
Tableau 4-1L’homogénéité des groupes selon l’âge et le sexe .......................................... 94
Tableau 4-2 L'homogénéité des groupes ........................................................................... 95
Tableau 4-3 Interaction Temps*Groupe de l’asymétrie d’ouverture .................................. 97
Tableau 4-4 Comparaison par paires de l’asymétrie d’ouverture ....................................... 97
Tableau 4-5 Comparaison de l’évolution dans le temps de l'asymétrie d'ouverture ............ 97
Tableau 4-6 Interaction Temps*Groupe du le muscle stylo-hyoïdien droit ........................ 98
Tableau 4-7 Comparaison par paires du le muscle stylo-hyoïdien droit ............................. 99
Tableau 4-8 Comparaison de l’évolution du fascia du muscle stylo-hyoïdien droit............ 99
Tableau 4-9 Interaction Temps*Groupe du muscle stylo-hyoïdien gauche ...................... 100
Tableau 4-10 Comparaison de l’évolution du fascia du muscle stylo-hyoïdien gauche .... 101
Tableau 4-11 Interaction Temps*Groupe du ligament stylo-hyoïdien droit ..................... 102
Tableau 4-12 Comparaison de l’évolution du ligament stylo-hyoïdien droit .................... 102
Tableau 4-13 Interaction Temps*Groupe du ligament stylo-hyoïdien gauche .................. 103
Tableau 4-14 Comparaison de l’évolution du ligament stylo-hyoïdien gauche ................ 103
Tableau 4-15 Interaction Temps*Groupe du muscle stylo-pharyngien droit .................... 104
Tableau 4-16 Comparaison par paires du muscle stylo-pharyngien droit ......................... 104
Tableau 4-17 Comparaison de l’évolution fasciale du muscle stylo-pharyngien droit ...... 105
Tableau 4-18 Interaction Temps*Groupe du muscle stylo-pharyngien gauche ................ 106
Tableau 4-19 Comparaison de l’évolution fasciale du muscle stylopharyngien gauche ... 106
Tableau 4-20 Interaction Temps*Groupe du muscle stylo-glosse droit ............................ 107
Tableau 4-21Comparaison de l’évolution fasciale du muscle stylo-glosse droit .............. 107
Tableau 4-22 Interaction Temps*Groupe du muscle stlo-glosse gauche .......................... 108
Tableau 4-23 Comparaison par paires du muscle stylo-glosse gauche ............................. 108
Tableau 4-24 Évolution fasciale du muscle stylo-glosse gauche ...................................... 109
Tableau 4-25 Interaction Temps*Groupe du ligament stylo-mandibulaire droit .............. 110
Tableau 4-26 Comparaison de l’évolution du ligament stylo-mandibulaire droit ............. 110
XII
Tableau 4-27 Interaction Temps*Groupe du ligament stylo-mandibulaire gauche ........... 111
Tableau 4-28 Comparaison de l’évolution du ligament stylo-mandibulaire gauche ......... 111
Tableau 4-29 Interaction Temps*Groupe des muscles du triangle de Tillaux .................. 112
Tableau 4-30 Comparaison de l’évolution de la tension fasciale des muscles du triangle de
Tillaux............................................................................................................................ 112
Tableau 4-31 Interaction Temps*Groupe de la mobilité d’ouverture buccale .................. 113
Tableau 4-32 Comparaison de l’évolution de la mobilité d'ouverture des ATM .............. 113
Tableau 4-33 Posture plan sagittal groupe expérimental ................................................. 114
Tableau 4-34 Posture plan sagittal groupe contrôle ......................................................... 115
Tableau 4-35 Posture plan frontal groupe expérimental .................................................. 116
Tableau 4-36 Posture plan frontal groupe contrôle .......................................................... 116
Tableau 4-37 Évaluation bassin groupe expérimental ..................................................... 117
Tableau 4-38 Évaluation bassin groupe contrôle ............................................................. 117
Tableau 4-39 Rachis cervical groupe expérimental ......................................................... 118
Tableau 4-40 Rachis cervical groupe contrôle................................................................. 118
Tableau 4-41Rachis dorsal groupe expérimental ............................................................. 119
Tableau 4-42 Rachis dorsal groupe contrôle ................................................................... 119
Tableau 4-43 Rachis lombaire groupe expérimental........................................................ 120
Tableau 4-44 Rachis lombaire groupe contrôle ............................................................... 120
Tableau 4-45 Auscultation ATMs groupe expérimental .................................................. 121
Tableau 4-46 Auscultation ATMs groupe contrôle ......................................................... 121
Tableau 4-47 Test de déglutition groupe expérimental .................................................... 122
Tableau 4-48 Test de déglutition groupe contrôle ........................................................... 122
1
Hypothèse de recherche
L’ajout de la normalisation du diaphragme stylien améliore l’efficacité du traitement de
l’articulation temporo-mandibulaire chez les sujets souffrants d’asymétrie d’ouverture.
2
Chapitre 1 : Introduction
Depuis toujours, on sous-estime l’importance de l’articulation temporo-mandibulaire
(ATM). Sa mobilité diffère selon l’animal; ainsi, l’ATM des ruminants tels les vaches
favorise les mouvements latéraux de la mandibule, nécessaires pour brouter l’herbe. Chez
les rongeurs, les mouvements sont principalement antéro-postérieurs, pour broyer les noix
par exemple. Chez les carnivores comme les loups, l’ATM favorise les mouvements
d’ouverture et de fermeture, nécessaires pour agripper et déchirer la proie. Seul l’homme
est muni d’une ATM lui permettant de faire l’ensemble de ces mouvements. Cette
polyvalence a contribué au développement du volume laryngo-pharyngé; ces modifications
ont à leur tour favorisé le développement de différents sons, qui ont permis à l’homme
d’évoluer vers le langage, et ce faisant vers la communication sociale et ainsi l’intelligence
humaine. Bref, les mouvements de l’ATM ont de tout temps, au plan ontologique, une
importance fondamentale dans l’évolution de l’homme.
1.1 Position du problème
En présence de dysfonction de l’appareil manducateur, notre premier réflexe pourrait être
de nous attaquer directement à l’autonormalisation des muscles manducateurs et aux
éléments capsulaires et ligamentaires intrinsèques de l’ATM. Bien évidemment, en tant
qu’ostéopathe, il est de notre ressort d’évaluer et de normaliser la micro-mobilité
respiratoire du temporal et de la mandibule. Or, nous avions préalablement observé en
clinique la fréquence des lésions ostéopathiques des temporaux lors de dysfonctions de
l’appareil manducateur. Quant à la mandibule, étant l’articulation la plus mobile en lien
avec le crâne, elle s’adapte autant que possible à tout déséquilibre affectant les temporaux.
Pas étonnant donc que William Garner Sutherland ait surnommée le temporal de « grand
fauteur de trouble » de la sphère crânienne. Ainsi, travaillant le temporal avec les cinq os du
crâne auquel il s’articule, nous avons souvent été déçus par le maintien de l’efficacité de
nos traitements au fil du temps. Certes, nous réussissions à rééquilibrer le rythme crânien
dans son expansion-réduction, mais nous remarquions le retour des troubles de micro-
3
mobilité ostéopathique dans les jours suivant la séance. Nous normalisions pourtant au
préalable les restrictions ostéo-articulaires et myofasciales du rachis cervical, le fascia
temporalis et les fasciae et ligaments de l’ATM. Cela dit, nous en sommes donc venus à
nous interroger sur l’importance du diaphragme stylien et sur son influence sur la motilité
du temporal. Ses liens avec l’os hyoïde et la mandibule en ferait-il une unité fonctionnelle
dont les composantes seraient directement interdépendantes sur le plan physiologique et
pathologique? Le diaphragme stylien aurait-il un rôle clé dans l’orientation et la liberté de
mouvement du temporal? Et si ce rôle était majeur? L’asymétrie d’ouverture fréquemment
observée chez les sujets souffrant de douleur de l’ATM serait-elle améliorée par l’ajout de
la normalisation du diaphragme stylien à notre chaîne fasciale de traitement ostéopathique?
C’est dans le but de répondre à ces réflexions et questionnements que nous avons choisi
d’élaborer le protocole de recherche pour notre mémoire en vue de l’obtention de notre
diplôme d’ostéopathie. Lors de l’élaboration de notre revue de la littérature, nous avons
préalablement étudié l’histoire et la définition des dysfonctions de l’appareil manducateur
ainsi que leurs manifestations cliniques. Nous avons par la suite préparé notre résumé
anatomique de l’ATM et du diaphragme stylien, pour poursuivre avec l’expérimentation
clinique visant à prouver notre hypothèse selon laquelle l’ajout de la normalisation du
diaphragme stylien améliore l’efficacité du traitement de l’articulation temporomandibulaire chez les sujets souffrant d’asymétrie d’ouverture.
1.2 Définition des dysfonctions de l’appareil manducateur
1.2.1 Historique
« On ne pratique bien la science que si l’on en connaît son histoire »1 (Auguste COMTE)
En 1934, un médecin oto-rhino-laryngologiste, J.-B. COSTEN, fut le premier à associer les
troubles manducateurs à des troubles occlusaux. Sa contribution a tellement marqué les
esprits que certains médecins parlent encore aujourd’hui de « syndrome de Costen ».
Toutefois, l’évolution des connaissances tant en anatomie qu’en physiologie a quelque peu
bouleversé la conception de J.-B. Costen sur les origines des troubles occlusaux. C’est ainsi
1
CHASSE, Fabien, D.O., Guide de l’ostéopathie, Paris, p. 7.
4
que le « syndrome de Costen » est devenu le syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil
manducateur, ou SADAM. Ce terme a été utilisé pour la première fois par D.
ROSENCWEIG, jusqu’à ce que l’on s’aperçoive qu’il ne s’agissait pas d’un syndrome. En
effet, les symptômes qui caractérisent cette pathologie ne se produisent pas tous en même
temps et peuvent apparaître isolément ou non. De ce fait, ces troubles s’appellent
maintenant algo-dysfonction de l’appareil manducateur (ADAM) ou encore dysfonction de
l’appareil manducateur (DAM).
1.2.2 Définition de l’ADAM
L’ADAM correspond aux douleurs (algo) et dysfonctions (troubles de la fonction et de la
biomécanique des ATMs) de l’appareil manducateur en lien avec une anomalie
musculosquelettique.
1.2.3 Épidémiologie

Les multiples études épidémiologiques font état d’une prévalence de l’ADAM chez
la femme; en effet, celle-ci consulte plus souvent que l’homme, et ce, dans une
proportion de 75 à 90%. Nous avons été à même de constater cette donnée puisque,
sur notre échantillon de 48 sujets, seuls 3 étaient des hommes.

L’âge moyen de consultation se situe entre 15 et 45 ans.

Les bruits articulaires plus fréquents chez la femme que chez l’homme sont présents
chez un tiers de la population.

50% des sujets présentent des déviations à l’ouverture buccale et 5 à 10%, une
limitation de l’ouverture buccale.

10 à 32% des cas présentent des troubles intra-articulaires.

L’ADAM est une pathologie très répandue et qui semble le devenir encore
davantage dans les pays à niveau socioculturel élevé.
1.3 Étiopathologie
Le déclenchement d’un DAM résulte de plusieurs facteurs, soit somatiques locaux,
psychiques ou somatiques généraux et, dans certains cas, sans cause évidente.
5
1.3.1 Somatiques locaux
1.3.1.1 Troubles de l’occlusion
L’occlusion se définit comme étant la mise en contact des dents maxillaires et
mandibulaires dans les dépressions qui se situent entre les cuspides. Il est convenu dans la
nomenclature de désigner par OIM la position d’occlusion d’intercuspidation maximale.
Les anomalies occlusales perturbent l’équilibre et le fonctionnement de l’appareil
manducateur des trois façons suivantes.
1.3.1.1.1 Déviation mandibulaire en OIM
Celle-ci se traduit par un décentrage condylien et se caractérise par une prématurité
occlusale en fermeture; ainsi, les contacts occlusaux prématurés sont évités par une
déviation réflexe de la mandibule produite par une augmentation de l’activité des muscles
de la propulsion, principalement celle du muscle ptérygoïdien externe.
Figure A Prématurités occlusales2
1.3.1.1.2 Instabilité mandibulaire en OIM
Celle-ci est d’origine diverse : usure, caries, fracture dentaire, dents absentes non
remplacées qui sont à l’origine d’une hyperactivité musculaire et articulaire compensatrice.
Cette instabilité mandibulaire perturbe l’appareil manducateur et s’exprime par :
2
LEFFO, Prématurités occlusales, Dysfonctionnement de l’appareil manducateur, Powerpoint, 2007.
6

une imprécision dans le mouvement de fermeture;

une perte de calage postérieur, amenant la mandibule à effectuer soit un mouvement
de glissement postérieur du condyle, lequel entraîne une compression des tissus
rétro-discaux, soit un glissement antérieur;

une modification de la dimension verticale d’occlusion (DVO), laquelle correspond
à la hauteur de l’étage inférieur de la face lorsque les dents sont en OIM.
1.3.1.1.3 Limitation fonctionnelle
1.3.1.1.3.1Anomalies occlusales d’origine squelettique

Dysmorphoses maxillo-mandibulaires :
Les dysmorphoses maxillo-mandibulaires regroupent celles de la classe II, division
1 et 2, et celles de la classe III, les béances et les supraclusies. Ces décalages des
bases squelettiques altèrent la stabilité des arcades en OIM.
Figure B Prématurités occlusales3

Dysmorphoses condyliennes :
Les hypercondylies et hypocondylies peuvent entraîner le DAM.
3
LEFFO, Prématurités occlusales, Dysfonctionnement de l’appareil manducateur, Powerpoint, 2007.
7
1.3.1.1.3.2Parafonctions
Les parafonctions sont des activités prolongées ou répétées (bruxomanie, dysfonction
linguale, crispation et mastication unilatérale) qui engendrent une hyperactivité musculaire
par une stimulation excessive des propriocepteurs, ce qui provoque une diminution de leur
sensibilité et donc de leur rôle protecteur.
1.3.1.2 Anomalies posturales
Les anomalies posturales sont susceptibles de modifier la position mandibulaire; elles
peuvent installer un DAM ou l’aggraver.
1.3.1.2.1 Anomalies fonctionnelles

Le décubitus ventral au sommeil amène un appui latéral de la mandibule et entraîne
la compression des tissus rétro-discaux opposés, occasionnant ainsi un spasme
réflexe du ptérygoïdien externe.

Les
anomalies
fonctionnelles
peuvent
être entrainées
par
les
postures
professionnelles prolongées, chez le violoniste par exemple.
1.3.1.2.2 Anomalies organiques
Celles-ci regroupent les anomalies posturales ascendantes, soit les inégalités des membres
inférieurs, le déséquilibre du bassin, la scoliose, le trouble postural cervical, etc.
1.3.1.3 Traumatisme
Les traumatismes représentent 20 % des étiologies du DAM. Ils incluent les contusions des
ATM, le coup de lapin, les fractures de la région condylienne, les ouvertures buccales
forcées (notamment au cours d’une anesthésie générale) ou les fractures du massif facial
qui modifient l’occlusion.
1.3.2 Troubles psychiques
L’anxiété et les troubles psychiques agiraient en aggravant la contracture musculaire et les
parafonctions. L’association des troubles psychiques et du DAM est observée dans environ
20 % des cas. Selon l’étude de ROSENCWEIG, la plupart des sujets qui en souffrent sont
des femmes à niveau socioculturel élevé dont les responsabilités familiales et
professionnelles représentent un facteur de stress constant.
8
Des expérimentations sur le système limbique menées par S. LANDGREN, K. OLSSON et
K. WESTBERG ont démontré que la stimulation de « l’air de défense en cas d’attaque » au
niveau de l’hypothalamus du chat et du porc entraîne un réflexe d’activation des muscles
élévateurs de la mandibule. L’expérimentation sur le système limbique menée par N.
HATANAKA a démontré que la stimulation de l’amygdale chez le rat et le singe provoque
le mâchonnement et la déglutition. 4
Par ailleurs, le comportement émotionnel est sous la dépendance du système limbique. En
cas de stress, de sensation de mal-être ou de troubles comportementaux, le système
limbique influence la formation réticulaire qui perd de ce fait son rôle régulateur. Cette
hyperactivité réticulaire désorganise les réflexes de protection parodontaux et les muscles
élévateurs se contractent alors de façon permanente. Le bruxisme s’instaure et est entretenu
par ce dérèglement tant que les troubles psychiques ne sont pas mis en évidence. Le DAM
qui en découle exprime donc la lutte que livre le patient contre lui-même et les autres.
1.3.3 Facteurs somatiques généraux

Troubles métaboliques ou endocriniens : les troubles hormonaux, le cycle
menstruel, le début de grossesse, ou le changement de posologie d’un
antidépresseur peuvent influencer le DAM.

Âge : l’âge joue un rôle important dans le facteur adaptatif et dans le potentiel de
plasticité des ATMs, qui diminue avec l’âge.

Troubles de l’homéostasie d’origine nutritionnelle : une carence de magnésium peut
influer sur le DAM.
1.3.4 Étiologie idiopathique
Dans 20 % des cas de DAM, aucune cause n’est mise en évidence; le DAM est alors
qualifié d’étiologie idiopathique.
4
S. LANDGREN, K. OLSSON et K. WESTBERG, Bulbar neurons with axonal projections to the trigeminal motor nucleus in the cat,
Exp Brain Res, 1986, vol 65, p. 98-111, et N. HATANAKA, Direct projections from the magnocellullar division of the basal nucleus of
the amygdala to the principal part of the cortical masticatory area in the macaque monkey, Brain Res, 2000, vol. 854, p. 220-223.
9
1.4 Manifestations cliniques manducatrices 5
1.4.1 Manifestations musculaires
Elles sont induites par les compensations musculaires de l’instabilité occlusale, les
parafonctions et les mouvements d’évitement.
1.4.1.1 Spasme musculaire
Ces manifestations sont représentées par un spasme musculaire responsable du cercle
vicieux suivant :
Figure C Spasme musculaire
Les manifestations du spasme sont :

Douleur :
-
localisée : elle est localisée au-niveau du muscle spasmé;
-
irradiée : cette irradiation de la douleur se fait le long des fibres musculaires; par
exemple, la douleur au-niveau du muscle temporal irradie jusqu’à l’ATM et
jusqu’au muscle ptérygoïdien externe;
-
projetée : c’est une douleur qui s’ajoute à la douleur initiale et qui siège à
distance sans trajet douloureux intermédiaire.

Limitation des mouvements mandibulaires :
Cette limitation est liée au trimus par contraction des muscles élévateurs ainsi qu’à
la douleur, nécessitant une position mandibulaire antalgique.
5
DUPAS, Pierre-Hubert. Nouvelle approche du dysfonctionnement crânio-mandibulaire, du diagnostic à la gouttière, France, Éditions
CDP, 2008
10
1.4.1.2 Hypertrophie musculaire
Celle-ci est liée à l’hyperfonction et résulte de l’augmentation de volume des
myofibrilles.
1.4.2 Manifestations articulaires
1.4.2.1 Douleur

Celle-ci survient par une rétroposition condylienne qui compresse les éléments
rétro-discaux.
1.4.2.2 Bruits articulaires

Claquement :
Il résulte de l’incoordination entre le mouvement du condyle et le déplacement du
disque. Si le disque est déplacé, sa prise en charge par le condyle lors des
mouvements mandibulaires se traduit par un claquement, qui représente le
franchissement du bourrelet postérieur. Ces claquements s’observent principalement
en ouverture et fermeture.
Figure D Claquement6

Crépitation :
La crépitation correspond au frottement des surfaces articulaires, à travers une
perforation discale ou des tissus rétro-discaux non perforés.
1.4.2.3 Limitation ou exagération des mouvements

La limitation des mouvements mandibulaires est liée à la douleur et aux obstacles
intra-articulaires.
6
LEFFO, Claquement, Dysfonctionnement de l’appareil manducateur, Powerpoint, 2007.
11

L’exagération des mouvements mandibulaires est liée à l’hyperlaxité des attaches
discales supérieures et inférieures, de l’insertion condylienne du faisceau supérieur
du ptérygoïdien externe et du plan capsulo-ligamentaire.
1.4.2.4 Atteintes synoviales et ligamentaires
Les plus fréquentes sont la synovite, c’est-à-dire l’inflammation des tissus rétrodiscaux, la capsulite qui favorise le raccourcissement du manchon capsulaire en
réponse à l’inflammation, et l’atteinte ligamentaire du ligament latéral le plus
souvent suite à un claquement, un traumatisme ou à des micro-traumatismes
répétés.
1.4.2.5 Atteintes de l’appareil discal
1.4.2.5.1 Anomalies de position de l’appareil discal
Dans les anomalies de position de l’appareil discal, nous retrouvons le déplacement discal
réductible (DDR) et le déplacement discal irréductible (DDI), ainsi que l’hyperlaxité
articulaire et la subluxation pouvant entrainer la luxation temporo-mandibulaire.

DDR :
Il s’agit du déplacement du disque en avant de la tête condylienne, ce qui amène une
désunion du complexe disco-condylien. Ce déplacement est générateur de
claquement à l’ouverture buccale et à la fermeture, témoignant du passage en force
du bourrelet discal postérieur.

DDI :
Il s’agit du disque déplacé en avant, qui n’est plus pris en charge par la tête
condylienne lors du mouvement de translation, d’où la disparition des bruits
articulaires. Il peut survenir des bruits de frottement des surfaces articulaires.

Hyperlaxité articulaire et luxation :
L’hyperlaxité articulaire est liée au relâchement de l’appareil discal et des structures
capsulo-ligamentaires,
amenant
une amplitude exagérée des
mouvements
mandibulaires. Elle peut évoluer vers la subluxation temporo-mandibulaire, puis
vers la luxation véritable.
12
1.4.2.5.2 Anomalies de structure de l’appareil discal
Ces anomalies incluent les adhérences, la dégénérescence mucoïde et la perforation discale.

Adhérence :
L’adhérence est un processus de cicatrisation fibreuse qui unit le disque à la surface
temporale ou à la tête condylienne suite à une inflammation. Elle gêne la translation
ou la rotation selon son emplacement.

Dégénérescence mucoïde :
La dégénérescence mucoïde est un remaniement discal secondaire au DDI qui
provoque l’irrégularité des surfaces discales.

Perforation discale :
La perforation discale fait suite aux DDR anciens et est entrainée par les
dépassements de la capacité de résistance de la zone bilaminaire rétro-discale.
1.4.2.6 Anomalies osseuses ou arthrose temporo-mandibulaire
Celles-ci se caractérisent par une dégénérescence du tissu fibreux articulaire associé
à une ostéosclérose.
1.4.3 Manifestations crânio-facio-cervicales

Manifestations crâniennes :
Celles-ci se présentent sous forme de céphalée, d’otalgie, d’acouphène et de
sensation d’oreille bouchée.

Manifestations faciales :
Celles-ci se présentent sous forme de pseudo-sinusite maxillaire et de douleur rétro–
oculaire ou périobitaire.

Manifestations cervicales :
Celles-ci se présentent sous forme de douleur nucale, de céphalée de tension et
d’anomalies posturales.
13
CHAPITRE 2 :
2.1 Objectifs de la recherche
L’ATM met en relation la face et le crâne par ses surfaces articulaires du temporal, avec la
mandibule. De prime abord, nous pouvons déjà affirmer qu’une lésion ostéopathique de
l’un influencera l’autre. Nous démontrerons que le déséquilibre d’ouverture buccale ne
dépend pas que des muscles manducateurs et des ligaments intrinsèques et extrinsèques
propres à l’ATM, mais dépend aussi des restrictions temporales exercées par les fasciae, les
muscles et les ligaments influençant sa mobilité.
Ainsi, nous décrirons dans un premier temps les structures articulaires propres de l’ATM et
leurs intérêts biomécaniques. Dans un deuxième temps, nous rappellerons les liens
anatomiques de sa chaîne fasciale temporo-mandibulaire qui influence le degré de liberté
du temporal, soit le diaphragme stylien.
2.2 Rappel anatomique
Sachant que l’ATM met en relation les surfaces articulaires du temporal, soit la fosse
mandibulaire et le tubercule articulaire avec le condyle de la mandibule, nous réviserons
brièvement ses structures anatomiques intervenants dans la biomécanique temporomandibulaire. Nous décrirons donc ses facteurs de coaptation immédiats, tel que l’appareil
discal intra-articulaire et la capsule articulaire. Nous présenterons aussi ses facteurs de
limitations, soit les ligaments intrinsèques et extrinsèques temporo-mandibulaire. Ce rappel
anatomique nous servira à mieux justifier leurs intérêts biomécaniques dans la physiologie
articulaire normale de l’ATM, mais également leurs influences dans la physiopathologie
d’ouverture temporo-mandibulaire.
14
2.2.1 L’appareil discal intra-articulaire
Figure E Articulation temporo-mandibulaire7
Les surfaces articulaires convexes du temporal et du condyle mandibulaire ne peuvent
s’adapter l’une à l’autre, c’est le rôle principal du disque intra-articulaire biconcave et de
ses attaches qui établit la concordance des surfaces articulaires. Le disque correspond au
tendon du chef supérieur du muscle ptérygoïdien externe. 8 Il se présente sous l’aspect d’un
fibrocartilage biconcave qui divise l’articulation en deux compartiments : un inférieur,
discocondylien de rotation (#13 fig. E), et un supérieur, temporodiscal de translation (#6
fig. E).7 Il est constitué de deux parties cartilagineuses, une antérieure et une postérieure,
reliées par une lame fibreuse, sujette aux perforations d’usures. En vue supérieure, on lui
décrit un bourrelet périphérique et une zone centrale amincie qui correspond à la lame
fibreuse. En vue sagittale, la face supérieure présente une double courbure : concave dans
sa partie antérieure, de façon à répondre au tubercule articulaire du temporal, et convexe
dans sa partie postérieure, de façon à occuper la fosse mandibulaire. Sa face inférieure est
également concave transversalement pour répondre à la courbure de la crête transversale du
condyle. Il est mobile pendant les mouvements d’ouverture et de fermeture de la bouche,
restant plus solidaire au condyle mandibulaire qu’à la fosse temporale.
7
8
KAMINA, Pierre, PRÉCIS D’ANATOMIE CLINIQUE, Tome II, Éditions Maloine, Paris, 2002, p.92
ORY, Laurent. L’articulation temporo-mandibulaire et les dysostoses oto-mandibulaires, Nantes, Université de Nantes, 2006-2007
15
Insertions du disque intra-articulaire:
Figure F Capsule et disque articulaires de l'articulation temporo-mandibulaire9
Le disque possède des attaches capsulaires, des attaches fibreuses latérales, la lame
tendineuse pré-discale et la zone bilaminaire rétro-discale. Ainsi, le disque est attaché à la
capsule articulaire (#2 fig. F) par toute sa circonférence, soit l’ensemble de son bourrelet
périphérique. Ainsi, le disque est solidarisé au condyle mandibulaire et on peut parler de
complexe condylo-discal. Le disque, en regard du bourrelet postérieur, est aussi solidement
ancré au niveau du périoste du condyle mandibulaire par les attaches fibreuses latérales
(ailerons latéraux). Les ailerons ne permettent au disque que des mouvements de rotation
sagitaux et limitent les mouvements transversaux. La lame tendineuse pré-discale (ligament
méniscal antérieur #7 fig. E), aussi appelée ligament de Petrequin, est l’expansion
antérieure de la partie cartilagineuse antérieure du disque. Elle reçoit médialement les fibres
d’insertion du faisceau supérieur du muscle ptéryogoïdien externe, et latéralement les fibres
9
Pierre KAMINA, PRÉCIS D’ANATOMIE CLINIQUE, Tome II, Éditions Maloine, Paris, 2002, p.92
16
d’insertion des muscles temporaux et masséter. Ces insertions musculaires nous intéressent
en ostéopathie sachant qu’elles vont en quelque sorte guider et contrôler les mouvements
du disque. Les attaches latérales et la lame tendineuse pré-discale permettent ainsi la phase
de rotation du compartiment inférieur disco-condylaire lors de l’ouverture mandibulaire. La
zone bilaminaire rétrodiscale est l’expansion postérieure de la partie cartilagineuse
postérieure du disque. On lui distingue deux principales lames et un plexus veineux10,
faisant de cette région une zone d’intérêt ostéopathique pour sa fragilité à l’élongation et à
la compression de ces éléments vasculaires. En ostéopathie, il sera possible de pomper cette
région, principale source du liquide synoviale de l’ATM. La lame supérieure (frein
temporo-discal ou ligament de Sappey ou ligament de rappel de Poirier #1 fig. E) épaisse et
lâche, de par son insertion sur le bord antérieur de la scissure de Glaser n’exerce aucune
traction sur le disque au repos, mais son élasticité doit être suffisante pour permettre la
translation antérieure du disque à l’ouverture buccale et favoriser le retour discal à la
fermeture. Son rôle physiologique est donc considérable. La lame inférieure (ligament
méniscal postérieur #2 fig. E) sur la face postérieure du col mandibulaire, plus fine que son
homologue supérieur, limite plus faiblement avec lui la phase de translation, liée au
complexe temporo-discal. 11 La zone bilaminaire rétrodiscal (ou coussin vasculaire de
ZENKER) est la zone située entre les lames supérieure et inférieure, qui fonctionne comme
un amortisseur hydraulique sanguin qui se remplit à l’ouverture buccale et atténue les chocs
en se vidant à la fermeture. L’innervation et les récepteurs proprioceptifs du disque vont
acheminer l’information via le nerf trijumeau. M. WOGUE, D.O. souligne ce point
important, rappelant que la compression du disque pourrait causée une modification du
schéma d’équilibration de la tête. Il nota que les récepteurs du disque pouvaient être inhibés
dans la compression permanente du bruxisme et qu’ainsi, par décompression, la
10
PONS, Jean, Gustave GINESTET, Marcel PALFER-SOLLIER, Henri FRÉZIÈRES. Chirurgie stomatologique et maxillo-faciale,
Paris, Éditions Médicales Flammarion, 1962.
11
CUILLERET, J. et A. BOUCHET, Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, Tome 1, le système nerveux central, la face,
la tête et les organes des sens, Paris, Éditions Simep, 1991.
17
restauration de la physiologie du disque de l’articulation temporo-mandibulaire favoriserait
l’équilibration de la tête.12
2.2.2 La capsule articulaire de l’ATM
Dans la nomenclature classique, nous définissons la capsule articulaire comme un manchon
fibreux lâche entourant une articulation. Suivant cette définition, il nous est difficile de
parler de capsule articulaire pour l’ATM, puisque c’est plutôt l’ensemble des insertions
ligamentaires intrinsèques de l’ATM, du système de frein discal antérieur et postérieur et
des lames musculaires s’insérant sur l’articulation qui constituent la capsule. Quelques
fibres supplémentaires viennent combler les espaces inoccupés par ces structures. En haut,
elle s’insère sur la circonférence comprise de la base de l’épine du sphénoïde, du tubercule
articulaire et le tubercule zygomatique postérieur, de la fosse mandibulaire et de la scissure
de Glaser. En bas, elle maintient en suspension la mandibule par son insertion au pourtour
du col du condyle mandibulaire.13 La capsule est très plissée en occlusion et se tend à
l’ouverture buccale. Les plis distaux forment un coussin amortisseur lors de la fermeture
buccale et les replis postérieurs comblent l’espace entre la tête du condyle et la paroi
osseuse de l’os tympanal, le protégeant. Plus épaisse en postérieur, elle est par le fait même
moins résistante en antérieur.14
12
13
14
WOGUE, Rémi. L’os temporal, la mandibule et l’os hyoïde, Éditions Sully, France, 2009.
ROUVIÈRE, Henri et André DELMAS, Anatomie humaine, tome 1, tête et cou, Paris, Éditions Masson, 1924
DRAKE, Richard L., Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, France, Éditions Elsevier,
2006.
18
2.2.3 Les ligaments intrinsèques de l’ATM
2.2.3.1 Ligament latéral interne (LLI)
Figure G Articulation temporo-mandibulaire, face médiale15
Il s’insère en haut sur la scissure de Glaser et sur l’épine du sphénoïde. Il faut se rappeler
qu’à ce niveau sur l’épine du sphénoïde, s’insèrent également la capsule de l’ATM, le
ligament sphéno-mandibulaire et le ligament ptérygo-épineux. Ainsi, l’épine du sphénoïde
nous apparaît comme une zone d’intérêt ostéopathique par laquelle peuvent passer de
nombreuses voies lésionnelles qui peuvent influencer la physiologie de l’ATM et son
environnement. Le LLI rejoint la face postéro-interne du col condylien, juste en dessous de
la capsule, et sur le tubercule condylien interne où il est confondu avec l’insertion du
muscle ptérygoïdien externe. Moins résistant que son homologue controlatéral, son rôle
principal est de renforcir la partie médiale de la capsule.
15
Henri ROUVIÈRE et André DELMAS, Anatomie Humaine, tome 1, tête et cou, Paris, Éditions Masson, 1924, p. 150
19
2.2.3.2 Ligament latéral externe (LLE)
Figure H Vue latérale de l’articulation temporo-mandibulaire droite16
1. Conduit auditif externe, 2. Nerf auriculo-temporal, 3. Artère temporale superficielle, 4. Artère carotide externe, 5. Artère maxillaire
interne, 6. Artère transversale de la face, 7. Artère massétérine, 8. Nerf massétérin, 9. Tubercule zygomatique antérieur, 10 . Bandelette
zygomatico-mandibulaire, 11. Corde zygomatico-mandibulaire
Épais et puissant, il renforcit la face externe de la capsule. Il a une forme triangulaire à base
supérieure qui s’insère en haut sur l’arcade zygomatique du temporal et de la fosse
mandibulaire et se termine sur le tubercule latéral du condyle mandibulaire. Il est
anatomiquement et physiologiquement divisé en deux faisceaux; la corde zygomaticomandibulaire (#11 fig. H), qui est postérieure et verticale. Elle limite le mouvement de
propulsion. La bandelette zygomatico-mandibulaire (#10, fig. H), qui elle est antérieure et
oblique. Elle limite le mouvement de rétropulsion mandibulaire. Les rôles physiologiques
du LLE en font le principal moyen d’union de l’ATM.
16
J. CUILLERET, A. BOUCHET, Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, Tome 1, le système nerveux central, la face, la
tête et les organes des sens, Paris, Éditions Simep, 1991, p. 359.
20
2.2.4 Les ligaments extrinsèques de l’ATM
Figure I Vue interne des ligaments extrinsèques17
1. Tendon du temporal, 2. Apophyse coronoïde, 3. Ligament ptérygo-épineux, 4. Aponévrose interptérygoïdienne, 5. Ligament ptérygomandibulaire, 6. Faisceau antérieur du ligament sphéno-mandibulaire, 7. Faisceau postérieur du ligament sphéno-mandibulaire, 8.
Ligament stylo-mandibulaire, 9. Ligament sphéno-mandibulaire, 10. Ligament latéral interne
Aussi appelés ligaments accessoires, ce sont des bandelettes aponévrotiques interposées
aux divers organes de la région maxillo-pharyngienne, en dedans de l’articulation temporomandibulaire.18 Ce sont les ligaments sphéno-mandibulaire (# 6-7-9), stylo-mandibulaire
(#8), et ptérygo-mandibulaire (#5). Ils sont tous relâchés en position bouche fermée et se
tendent à l’ouverture buccale. Ils limitent les mouvements extrêmes d’ouverture. Ils vont
contrôler les différentes phases du positionnement de la mandibule par rapport au crâne ou
par rapport à la loge viscérale du cou, l’os hyoïde et la ceinture scapulaire.
2.2.4.1 Ligament sphéno-mandibulaire
Aussi nommé ligament sphéno-maxillaire. Constant et puissant, il forme la partie
postérieure, épaissie de l’aponévrose interptérygoïdienne.
17
J. CUILLERET, A. BOUCHET, Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, Tome 1, le système nerveux central, la face, la
tête et les organes des sens, Paris, Éditions Simep, 1991, p. 360
18
VOYER, Guy. Muscles et fasciae de la face et de l’ATM, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.
21
Reliquat embryonnaire de la partie moyenne du cartilage de Meckel, le ligament sphénomandibulaire à un rôle fondamental dans la croissance mandibulaire.19 En effet, comme l’a
démontré Delaire, les pressions exercées par la langue et les muscles sus-hyoïdiens sur la
mandibule entraînent la mise en tension de ce ligament. La sollicitation de ce ligament
entraîne une ossification périostée et permet le développement du corpus mandibulaire.
Ainsi son rôle embryonnaire semble fondamental. 20
Il est composé de deux faisceaux, un principal antérieur, sphéno-mandibulaire, issu de
l’épine du sphénoïde et un accessoire postérieur, tympano-mandibulaire, qui traverse la
scissure de Glaser et se prolonge dans la caisse du tympan avec le ligament antérieur du
marteau. Nous pouvons présumer un rôle possible du ligament sphéno-mandibulaire et du
ligament tympano-mandibulaire dans les manifestations otologiques du syndrome algodysfonctionnel de l’appareil manducateur (S.A.D.A.M.) s’il est soumis à des tractions
excessives, comme il peut arriver lors d’extraction dentaire.
À sa partie supérieure, à l’épine du sphénoïde, le ligament sphéno-mandibulaire est en
contact avec le ligament latéral interne, mais il s’en sépare aussitôt, limitant avec lui et le
condyle articulaire la « boutonnière rétrocondylienne de Juvara », l’orifice par lequel
passent l’artère maxillaire supérieure interne, son plexus veineux et le nerf auriculotemporal (branche de V3).21De sa partie supérieure, il s’engage entre les deux muscles
ptérygoïdiens et s’élargit. Arrivé au niveau de l’orifice supérieur du canal dentaire, il se
divise en deux faisceaux qui se dirigent de part et d’autre du foramen mandibulaire.
Sa face médiale est en relation avec le muscle ptérygoïdien interne, celui-ci glisse sur le
ligament lors des mouvements de la mandibule. Sa face externe est en relation, au-dessus,
avec le muscle ptérygoïdien externe; plus bas, il est séparé du col du condyle par la veine et
l’artère maxillaire interne, et encore plus bas, la veine et l’artère et nerf alvéolaire inférieur
(ou nerf dentaire inférieur issu du nerf mandibulaire V3) et une partie de la glande parotide.
19
20
21
ARDOIN, Ludovic. Le ligament sphéno-mandibulaire, Nantes, Université de Nantes, 2000-2001, 46 pages.
ORY, Laurent. L’articulation temporo-mandibulaire et les dysostoses oto-mandibulaires, Nantes, Université de Nantes, 2006-2007.
PINACHYAN, Karen. Powerpoint : Anatomie de la fosse infra temporale, 2003, Amicot.
22
Ses rôles :
-
Son rôle fonctionnel : Limiter l’ouverture en limitant la descente mandibulaire.
Densifier l’aponévrose interptérygoïdienne
Par sa situation on dit que le rôle de ce ligament est de protéger les éléments
vasculo-nerveux précédemment cités.
Avec le ligament stylo-mandibulaire, il sert de guidage dans la kinésiologie de
l’articulation temporo-mandibulaire.
2.2.4.2 Ligament ptérygo-mandibulaire
Figure J Ligament ptérygo-mandibulaire22
Aussi appelé aponévrose buccino-pharyngée, de l’aile interne de la ptérygoïde médiale à la
ligne mylo-hyoïdienne, il forme une ligne verticale de l’apophyse ptérygoïde à la dernière
molaire.23 Son axe en fait un véritable pivot de finesse de l’ouverture temporomandibulaire. Ce ligament sert de raphé d’insertion entre les muscles constricteurs
supérieurs du pharynx en arrière et le faisceau moyen du muscle buccinateur en avant.
22
Richard L. DRAKE, Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, 2006, France, Éditions Elsevier,
P.982
23
ROUVIÈRE, Henri et André DELMAS, Anatomie humaine, tome 1, tête et cou, Paris, Éditions Masson, 1924.
23
2.2.4.3 Ligament stylo-mandibulaire
Sera détaillé dans la portion diaphragme stylien.
2.2.4.4 L’aponévrose interptérygoïdienne
Figure K Fascia interptérygoïdien et muscle ptérygoïdien médial24
L’aponévrose interptérygoïdienne est une lame quadrilatère située entre les deux muscles
ptérygoïdiens auxquelles elle n’adhère pas. Elle se confond par contre avec la gaine du
muscle ptérygoïdien interne, pour se terminer en bas, juste au-dessus de celui-ci, sur la face
interne de la branche montante de la mandibule. Son bord postérieur est constitué des
ligaments sphéno-mandibulaire et tympano-mandibulaire, qui renforcissent le bord libre de
l’aponévrose. Puisque l’épine du sphénoïde est au centre de cette ligne d’insertion
supérieure, le ligament sphéno-mandibulaire se démarque donc comme le ligament médian
auquel la mandibule est suspendue. L’équilibre de la mandibule est donc tributaire de
l’équilibre des ligaments sphéno-mandibulaires droit et gauche, et sous-entend l’équilibre
24
H. ROUVIÈRE, Anatomie humaine descriptive, topographique et fonctionnelle, Tome 1, Tête et cou, Paris, Éditions Masson, 1924.
24
des grandes ailes du sphénoïde et du temporal. Le ligamnent sphéno-mandibulaire assure
l’équilibre verticale de la mandibule. Son bord supérieur plutôt fixe est constitué comme
toît du ligament ptérygo-épineux, tendu entre l’épine et le processus ptérygo-épineux du
sphénoïde. Il assure l’équilibre horizontal de la mandibule. Il surplombe le fascia
cribiformis, mince et lâche, cette zone criblée est perforée d’éléments vasculo-nerveux. La
ligne d’insertion supérieure de l’aponévrose interptérygoïdienne va de la grande aile du
sphénoïde à l’os tympanal en s’insérant sur l’épine du sphénoïde, le bord interne des trous
ovale et petit rond et la scissure de Glaser. Dans ces conditions, nous pouvons considérer
que les lésions ostéopathiques touchant la grande aile du sphénoïde ou l’os tympanal
affecteront l’équilibre de la mandibule. De par ses rapports aux trous ovale et petit rond,
l’aponévrose est une structure non négligeable pour l’ostéopathe s’intéressant à une
névralgie trigéminale intéressant V3 par exemple. Son bord antérieur s’insère sur l’aile
externe de la ptérygoïde et est renforcé par le ligament ptérygo-mandibulaire. Ainsi, nous
croyons que l’atteinte de l’aponévrose interptérygoïdienne influencera l’appréciation
qualitative du mouvement d’ouverture, sachant que le ligament ptérygo-mandibulaire est
représenté fonctionnellement comme un pivot de finesse d’ouverture.
2.2.5 Rappel anatomique myofascial temporo-mandibulaire :
2.2.5.1 SCOM
25
Figure L Muscle sterno-cléïdo-mastoïdien25
Rouvière décompose le SCOM en quatre chefs, dont deux s’insèrent sur l’occiput :
le cléido-occipital et le sterno-occipital. De par leurs insertions crâniennes sur le temporal,
ce sont les chefs profond cléido-mastoïdien et superficiel sterno-mastoïdien qui nous
intéressent principalement en rapport avec l’ATM. Puisque leurs insertions distales
respectives sur la clavicule et le manubrium sternal sont plutôt « fixes », ils tractent leur
insertion mastoïdienne. Rappelons que l’os temporal est orienté dans l’espace par deux
types de pilier. Le SCOM représente le pilier de force le plus puissant du temporal. Massif,
il est à la fois une structure d’appui solide et participe aux mouvements grossiers du
temporal. Le deuxième pilier, plus diversifié, s’intéresse à la mobilité fine du temporal, en
orientant le processus styloïde du temporal par la sollicitation du diaphragme stylien.
Globalement, si son point fixe est distal, il fait une flexion, inclinaison homolatérale et
rotation controlatérale combinées. Si les deux muscles contractent simultanément, ils
insinuent la flexion antérieure de la tête. Si son point fixe est proximal, il est inspirateur
accessoire, principalement par le chef sterno-mastoïdien.26
Figure M Lames du fascia cervical (FC)27
25
Pierre BONFILS et Jean-Marc CHEVALIER, Anatomie ORL 3, Paris, 1998, édition Médecine-Sciences Flammarion, P.80
26
DRAKE, Richard L., Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, France, Elsevier, 2006.
27
KAMINA, PRÉCIS D’ANATOMIE CLINIQUE, Tome II, Éditions Maloine, Paris, 2002 p. 202
26
Le SCOM est contenu dans un dédoublement de la lame superficielle du fascia cervical.
Cette gaine est maintenue étalée d’une part en avant par la bandelette mandibulaire, qui
communique avec le fascia parotido-massétérin et qui unit le SCOM à l’angle
mandibulaire, et par ses connexions à la lame prétrachéale du fascia cervical. Il est
maintenu étiré à l’arrière par sa connexion à la gaine du muscle trapèze supérieur. Ainsi, le
niveau de tension du SCOM influencera la mise en tension du fascia cervical, faisant de ce
muscle une voie temporo-cervicale de lésion ostéopathique. Le SCOM est d’importance
capitale dans la recherche d’équilibre d’ouverture de l’ATM puisque, de par ses chefs
cléido-mastoïdien et sterno-mastoïdien sur la mastoïde, il oriente la fosse mandibulaire du
temporal dans l’espace, et de par l’expansion fasciale de son aponévrose, soit la bandelette
mandibulaire, il influence l’orientation de la mandibule.
Le SCOM assure également avec le muscle omo-hyoïdien la liaison entre la mandibule et la
ceinture scapulaire et sont souvent responsables du déséquilibre scapulaire dans les cas de
dysfonction temporo-mandibulaire.
2.2.5.1 Masséter
Figure N Masséter 28
Court, épais, quadrilatère, il est l’homologue externe du ptérygoïdien interne. C’est surtout
le muscle moteur le plus puissant.29
28
http://instruct.westvalley.edu/granieri/biology15coursepage.html
27
Composé de deux à trois couches musculaires selon les anatomistes, il est divisé en quatre
faisceaux à orientations différentes.
Dans sa couche profonde, le faisceau profond postérieur s’insère en postérieur de l’arcade
zygomatique jusqu’au tiers inférieur de la branche montante de la mandibule. Un faisceau
indépendant, que Testut nomme « jugal » et associe au muscle temporal, se fixe tant qu’à
lui sur la coronoïde. Nous le rattachons tant qu’à nous au muscle masséter, puisque comme
Rouvière le faisait remarquer, une épaisse masse adipeuse le sépare du temporal tandis qu’il
adhère au faisceau profond du masséter. Dans sa couche moyenne, le faisceau moyen
s’insère du centre le l’arcade zygomatique jusqu’au gonion et son pourtour. Enfin, dans sa
couche superficielle, le faisceau antérieur s’insère en antérieur de l’arcade zygomatique
jusqu’à la branche horizontale de la mandibule, devant le gonion. Il échange quelques
fibres à son insertion angulaire avec le muscle ptérygoïdien interne, formant une véritable
sangle musculaire pour la mandibule.
Le fascia parotido-massétérin recouvre la face latérale du masséter, se divise en lames, pour
envelopper la parotide et il s’étend en dehors du masséter. Le conduit parotidien ou canal
de Sténon est compris dans le dédoublement du fascia parotido-massétérin. Il s’unit au
fascia du sterno-cléïdo-mastoïdien en arrière, via la bandelette mandibulaire et au fascia
temporalis en haut. Il est en continuité avec le fascia ptérygoïdien interne et dans le plan
profond, en continuité avec le fascia du digastrique postérieur. À ce niveau, certains
anatomistes considèrent le ligament stylo-mandibulaire comme un épaississement du fascia
massétérin.30
Enfin, la principale caractéristique du masséter est sa force motrice. Plus puissant élévateur
de la mandibule et également propulseur. Centre fonctionnel entre le crâne en haut, la
mandibule en bas, la face en avant et le cou en arrière, on comprend de par sa situation les
conséquences des contractures de ces muscles sur le schéma corporel, en particulier lors de
bruxisme qui intéressera particulièrement ce muscle, dont l’état d’hypertonicité traduit
29
30
VOYER, Guy. Muscles et fasciae de la face et de l’ATM, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.
BONFILS, Pierre et Jean-Marc CHEVALIER, Anatomie ORL 3, Paris, Éditions Médecine-Sciences Flammarion, 1998.
28
souvent l’état de tension intérieure de l’individu.31 C’est également cette force qui oriente
notre approche pour tenter de relâcher ce muscle lorsque spasmé. Puisque les fibres
musculaires de ses corps charnues sont très puissantes, c’est par l’intermédiaire de son
fascia, soit le fascia parotido-massétérin, que nous favoriserons l’autonormalisation de
tension myofascial du masséter.
2.2.5.2 Muscle temporal
Figure O Muscle temporal32
Muscle large en forme d’éventail, mince, occupant la loge temporale, il s’insère sur la
surface semi-circulaire de la fosse temporale (qui comprend une portion de l’os frontal, la
grande aile du sphénoïde, une portion de l’os pariétal et l’écaille du temporal), ses fibres
convergent vers l’apophyse coronoïde de la mandibule. Nous lui décrivons trois faisceaux :
antérieur, moyen et postérieur, dont l’orientation de fibres diffèrent. Les faisceaux antérieur
et moyen sont élévateurs de la mandibule et le faisceau postérieur participe à la rétropulsion
de la mandibule.
31
32
DUPAS, Pierre-Hubert. Powerpoint : Le bruxisme, du diagnostic à la gouttière
Pierre KAMINA, PRÉCIS D’ANATOMIE CLINIQUE, Tome II, Éditions Maloine, Paris, 2002, P.95
29
Le muscle est recouvert du fascia temporal, séparé de l’aponévrose épicrânienne par un
tissu cellulaire lâche, où se collecte les hématomes, et qui devra être pompé en ostéopathie,
s’il y a lieu, pour favoriser sa résorption. Simple en haut, son insertion proximale se partage
sur le pariétal, temporal, frontal, sphénoïde et zygomatique. Au niveau du ptérion, selon
Rémi Wogue D.O., les sutures pariéto-sphénoïde, fronto-sphénoïde et sphéno-zygomatique
seraient souvent en lésion avec l’articulé SS sous l’influence d’une contracture du muscle
temporal en réponse à des dysfonctions de l’ATM. La mise en tension ainsi exercée sur
l’aponévrose temporale influencera l’équilibre micro-dynamique des éléments constituants
le ptérion.33 À sa partie moyenne, l’aponévrose temporale se dédouble en deux feuillets;
superficiel et profond, qui s’attachent aux deux lèvres du bord supérieur de l’arcade
zygomatique pour former un canal triangulaire. Cet espace dans lequel cheminent l’artère
temporale profonde postérieure et quelques veines est comblé d’un paquet cellulograisseux, celui-ci pourrait s’organiser et se durcir et ainsi réduire le glissement des
feuillets, qui affectera la mobilité même du temporal.34 Ainsi, l’ostéopathe s’assurera
toujours de la fluidité liquidienne de cette couche graisseuse, essentielle pour la liberté du
temporal dans ses liens temporo-pariétal, sphéno-temporal, et temporo-zygomatique. Ainsi,
puisqu’il y a deux couches de fascia séparées de tissu adipeux, l’ostéopathe travaillera de
façon plutôt mécanique au-niveau du fascia temporalis superficiel pour viser à « liquéfier »
le paquet adipeux, et travaillera le fascia temporalis profond de façon fluidique à visée
fasciale.
Le tendon terminal du temporal est en rapport en dedans avec le muscle ptérygoïdien
externe, le muscle buccinateur, et la partie postérieure de la boule graisseuse de Bichat. En
dehors, il est en rapport avec l’arcade zygomatique et le masseter. En arrière avec
l’échancrure sigmoïde et le paquet vasculo-nerveux massétérin. 35
33
WOGUE, Rémi. L’os temporal, la mandibule et l’os hyoïde, Éditions Sully, France, 2009.
34
VOYER, Guy. Muscles et fasciae de la face et de l’ATM, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.
35
ALTIÉRI, Michel. Biomécanique et pathologie crâniennes en étiopathie, Genève, Éditions Étioscicences SA, 1984, 238 pages.
30
Figure P Muscles masticateurs36
2.2.5.3 Muscle digastrique
Fonctionnellement antagoniste au masséter, nous nous intéressons principalement à son
ventre postérieur pour son insertion mastoïdienne, qui influence la mobilité de l’os
temporal. Composé de deux ventres musculaires, réunis par un tendon intermédiaire, le
ventre postérieur s’insère en haut et en arrière dans la rainure du digastrique au niveau de la
mastoïde. Ainsi, son insertion mastoïdienne, qu’il partage entre le SCOM et le muscle
36
Pierre KAMINA, PRÉCIS D’ANATOMIE CLINIQUE, Tome II, Éditions Maloine, Paris, 2002, P.96
31
stylo-hyoïdien via le rideau stylien, nous permet d’estimer qu’il participe à la coordination
du « pilier fort » du temporal, représenté par le SCOM, et du « pilier mobile » du temporal,
représenté par le diaphragme stylien. Ses fibres descendent vers l’os hyoïde et se jettent sur
le tendon intermédiaire, qui passe
au-dessus de la petite corne de l’hyoïde, entre le
ligament et le muscle stylo-hyoïdien. L’hyoïde agira donc comme une « rotule » dont la
mobilité ajustera la tension du digastrique droit et gauche. Le tendon se continu pour
donner vers l’avant le ventre antérieur qui s’insère dans la fossette digastrique sur la face
interne de la symphyse mentonnière. Ce sont ses insertions à la fois mastoïdienne et
hyoïdienne pour le ventre postérieur et hyoïdienne et mandibulaire pour le ventre antérieur
qui justifient la classification fonctionnelle du digastrique comme synergiste au diaphragme
stylien. Physiologiquement, il est diducteur homolatéral en contraction unilatérale. En
contraction simultanée, ils abaissent la mandibule et participent à la rétropulsion. Il est
aussi élévateur de l’hyoïde. 37 38
2.2.5.4 Diaphragme stylien
Le diaphragme stylien est une diaphragme musculo-aponévrotique, composé de dehors en
dedans par une série de muscles reliés entre eux par un fascia et renforcés par deux
ligaments, ce sont : le muscle stylo-hyoïdien, le ligament stylo-hyoïdien, le ligament stylomandibulaire, le muscle stylo-glosse et le muscle stylo-pharyngien. 39
On nomme « rideau stylien » l’aponévrose qui engaine les muscles du diaphragme stylien.
De par sa situation anatomique, le rideau stylien divise l’espace latéro-pharyngienne en
deux parties : l’espace pré-stylien (région paratosillaire et région partotidienne) et l’espace
rétro-stylien.40
37
38
ROUVIÈRE, Henri et André DELMAS, Anatomie humaine, tome 1, tête et cou, Paris, Éditions Masson, 1924.
CUILLERET, J. et A. BOUCHET, Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, Tome 1, le système nerveux central, la face,
la tête et les organes des sens, Paris, Éditions Simep, 1991.
39
VOYER, Guy. Le diaphragme cervico-thoracique, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.
40
BONFILS, Pierre et Jean-Marc CHEVALIER, Anatomie ORL 3, Paris, Éditions Médecine-Sciences Flammarion, 1998.
32
2.2.5.4.1 Les trois muscles styliens
2.2.5.4.1.1Muscle Stylo-hyoïdien
Figure Q Muscle stylo-hyoïdien41
Le muscle stylo-hyoïdien est le plus externe des trois muscles styliens. On peut donc
déduire qu’il exerce une tension dans le plan frontal majeur sur le rideau stylien. Puisqu’il
possède le plus grand bras de levier du diaphragme stylien sur le temporal, son action sur
celui-ci devient donc proportionnellement plus important.
Grêle et fusiforme, il s’insère par un tendon sur la partie postéro-latérale du processus
styloïde, près de sa base. Il est à noter l’intimité qu’il partage avec le ventre postérieur du
digastrique qu’il accompagne d’abord en dedans, puis au dessus. Enfin, le tendon du stylohyoïdien se dédouble pour laisser passer le tendon intermédiaire du digastrique, puis cette
« fourche stylienne » s’insère sur la base de la grande corne de l’os hyoïde. 42 Rouvière
rapporte des différences anatomiques rares où le tendon intermédiaire du digastrique passe
totalement en dedans ou en dehors du stylo-hyoïdien qui s’insère dans ces cas au niveau de
41
42
www.wiképédia.com
CUILLERET, J. et A. BOUCHET, Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, Tome 1, le système nerveux central, la face,
la tête et les organes des sens, Paris, Éditions Simep, 1991.
33
la face antérieur de l’hyoïde.43 On peut donc considérer que l’os hyoïde, par son adaptation,
pourra servir « d’amortisseur » lors de la mise en tension du muscle stylo-hyoïdien.
Fonctionnellement, ce muscle est élévateur de l’hyoïde.
Aparté : L’artère carotide externe passe entre le muscle et le ligament stylo-hyoïdien, où elle peut être
comprimée.
2.2.5.4.1.1.2 Muscle stylo-glosse
Figure R Muscle stylo-glosse44
Nous accorderons moins d’importance au muscle stylo-glosse, puisqu’il possède une
insertion « mobile » sur la langue et que ses interactions entre les mouvements de la langue
et ceux de l’ATM ne sont pas de notre sujet. Nous le décrirons donc brièvement pour son
appartenance au diaphragme stylien, mais nous ne le négligerons pas en traitement.
Le muscle stylo-glosse est le plus antérieur des muscles stylien. Il s’insère en haut sur le
bord antérieur du processus styloïde et sur le ligament stylo-mandibulaire, il descend en
bas, en dedans et en avant du muscle stylo-hyoïdien. Il quitte le diaphragme stylien pour se
43
44
ROUVIÈRE, Henri et André DELMAS, Anatomie humaine, tome 1, tête et cou, Paris, Éditions Masson, 1924.
H. ROUVIÈRE, Anatomie humaine descriptive, topographique et fonctionnelle, Tome 1, Tête et cou, Paris, Éditions Masson, 1924, p.
475
34
terminer en deux faisceaux dans le massif musculaire lingual. Rouvière mentionne
également la présence d’un chef accessoire mandibulaire inconstant, qui naît de l’angle de
la mandibule et de la partie postérieure de la mandibule, relié au muscle stylo-glosse via
son insertion sur le ligament stylo-mandibulaire.
2.2.5.4.1.3 Muscle stylo-pharyngien
Figure S Muscle muscle stylo-pharyngien45
Comme son nom l’indique, il s’étend du processus styloïde à la paroi latérale du pharynx.
Le plus médial des muscles styliens, il possède ainsi le plus petit bras de levier du
diaphragme stylien par rapport au temporal et minimise donc son action sur celui-ci. Son
insertion temporale sert de point fixe pour assurer l’élévation du pharynx et du larynx.
L’impact réel du muscle stylo-pharyngien sur le temporal nous apparait d’autant plus
négligeable, par rapport à ses homologues du bouquet de Riolan, sachant que son insertion
45
Richard L. DRAKE, Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, 2006, France, Éditions Elsevier,
P.983
35
distale sur le pharynx peut difficilement assurer un « point fixe » d’amarrage suffisamment
solide pour générer la tension nécessaire à gêner le temporal.
Mince, de forme triangulaire à base inférieure, il passe à l’intérieur du muscle constricteur
moyen et se divise en quatre faisceaux selon Rouvière; un faisceau pharyngien sur le fascia
pharyngo-basilaire, un faisceau épigottique sur l’épiglotte, un faisceau thyroïdien sur le
cartilage thyroïde et un faisceau cricoïdien sur le bord supérieur du cartilage crocoïde.
Son impact sur le temporal est moindre que ses homologues du bouquet de Riolan mais,
puisque l’ostéopathie est l’art et la science du lien, il nous est tout de même primordial de
l’évaluer et de le normaliser pour favoriser l’équilibre de l’ensemble.
2.2.5.4.2 Les ligaments styliens
Le diaphragme stylien, rappelons le, est composé de trois muscles; stylo-hyoïdien, styloglosse et stylo-pharyngien, qui orientent différemment le temporal relativement à leur point
d’appui sur l’apophyse styloïde, et deux ligaments; stylo-hyoïdien et stylo-mandibulaire,
qui constituent deux importantes zones de renforcement pour le rideau stylien.46
46
VOYER, Guy. Muscles et fasciae de la face et de l’ATM, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.
36
2.2.5.4.2.1Ligament stylo-hyoïdien
Figure T Ligament stylo-hyoïdien47
Provenant embryologiquement du segment cératohyal du cartilage de Reichert.48 Il s’insère
en dedans de l’insertion du muscle stylo-hyoïdien sur le sommet du processus styloïde et se
dirige obliquement en bas jusqu’au sommet de la petite corne de l’os hyoïde. Il passe en
dedans de l’artère carotide externe et du muscle stylo-glosse. L’ostéopathe procède à une
palpation minutieuse du ligament stylo-hyoïdien dans un premier temps afin de s’assurer
qu’il n’est pas calcifié.
47
Richard L. DRAKE, Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, 2006, France, Éditions Elsevier,
P.981
48
COULY Gérard, Gitton Yorick, Développement céphalique; embryologie, génétique, croissance et pathologie, Doin Arnette, Éd.
CdP, 2012
37
Rappel de l’appareil hyoïdien :
Figure U Appareil hyoïdien49
L’os hyoïde fait partie de l’appareil hyoïdien avec la chaîne hyale composée du ligament
stylo-hyoïdien et de l’apophyse styloïde. C’est par l’embryogénèse de l’appareil hyoïdien
que nous saisissons la relation intime de ses constituants et aussi la nomenclature de
classification d’ossification du ligament stylo-hyoïdien. L’appareil hyoïdien se développe à
partir du cartilage de Reichert, provenant du deuxième arc branchial. Celui-ci se divise en
quatre segments; un supérieur, nommé épihyal ou stylohyal, qui formera l’apophyse
styloïde du temporal. Un moyen, nommé cératohyal, qui formera le ligament stylohyoïdien. Un inférieur, nommé hypohyal, qui formera la petite corne de l’os hyoïde, et une
partie basilaire, nommée basihyal, qui formera la partie supérieure du corps de l’os hyoïde.
Tandis que la grande corne et la partie inférieure du corps de l’os hyoïde proviennent du
troisième arc branchial. 50
Les niveaux d’ossification de l’appareil hyoïdien seront classifiés suivant les mêmes termes
embryologiques. Ainsi, un ligament stylo-hyoïdien complètement ossifié comprendra donc
de trois à quatre segments, soit l’épihyal, le stylohyal, le cératohyal et l’hypohyal. 51
49
SENECAIL, L’os hyoïde. Introduction anatomique à l’étude de certains mécanismes de la phonation.
Mémoire pour le diplôme d’études et de recherches en biologie humaine, 1979.
50
VIELA, A. Contribution à l’étude des anomalies de l’appareil hyoïdien, Travail du Laboratoire d’Anatomie de la Faculté de
Médecine de Toulouse, 1925.
52
DWIGHT, T. Stylo-hyoid ossification, Boston, p. 9.
38
Figure V Appareil hyoïdien complètement ossifié52
Figure W L’appareil hyoïdien ossifié 53
Cette calcification est en fait une ossification. Elle est due soit à une hyperplasie du
processus styloïde, soit à une métaplasie du fibrocartilage du ligament stylo-hyoïdien en
tissus osseux. Elle survient plus souvent avant trente et un ans et touche 2 à 4 % de la
population. Mise en évidence par rayon-x panoramique, elle peut être partielle ou totale, le
52
VIÉLA A, Contribution à l’étude des anomalies de l’appareil hyoïdien, Travail du Laboratoire d’Anatomie de la Faculté de Médecine
de Toulouse, 1925, p.90
53
DWIGHT T, Stylo-hyoid ossification, Boston, p.9
39
plus souvent bilatérale. D’où l’importance pour l’ostéopathe d’évaluer au toucher et à
l’écoute la qualité tissulaire de cette structure. Les signes cliniques qui peuvent être
associés sont peu fréquents. Ce sont des douleurs faciales, des migraines, une gêne
pharyngée, une otalgie, une dysphagie, des vertiges. Le syndrome d’Eagle ou syndrome
stylo-hyoïdien est l’association d’une image de calcification et de l’ensemble de cette
sémiologie. Sans images de calcification, c’est un syndrome pseudo-styloïde. Il n’y a pas
de rapport entre l’importance de la calcification et celle des symptômes. Le diaphragme
stylien, que nous décrivions comme véritable « pilier mobile » du temporal, ce qui disparait
en cas d’ossification du ligament stylo-hyoïdien. Cet argument justifie notre choix
d’exclure les sujets présentant une ossification du ligament stylo-hyoïdien de notre groupe
expérimental.
2.2.5.4.2.2Ligament stylo-mandibulaire :
Figure X Ligament stylo-mandibulaire54
54
KAMINA, PRÉCIS D’ANATOMIE CLINIQUE, Tome II, Éditions Maloine, Paris, p. 96
40
Embryologiquement, il participe à la formation du gonion. Selon Rouvière et Olivier il est
le reliquat de l’arcade tendineuse qui unissait primitivement les chefs stylien et accessoire
mandibulaire du muscle stylo-glosse. Deuxième ligament et renforcement du rideau stylien,
il est tendu entre l’apophyse styloïde au bord postérieur de la branche montante, près de
l’insertion du ligament sphéno-mandibulaire. La physiologie de ce ligament n’est pas de
renforcer l’articulation, mais plutôt de contrôler les différentes phases de positionnement
de la mandibule par rapport au crâne. De par son insertion proximale sur le processus
styloïde, véritable point pivot, il sert d’hauban à l’ouverture buccale. De par son insertion
distale sur le bord postérieur de la branche montante de la mandibule, le ligament présente
une force rétrogniatrice, qui limite la protusion antérieure de la mandibule. Il intervient
dans le mécanisme respiratoire primaire de la mandibule en exerçant une force
rétrogniatrice qui limite l’écartement de l’angle mandibulaire pendant la phase d’expansion
du rythme crânien. Une tension excessive du ligament risque de compacter les ATM’s. 55
2.2.5.4.3 Le rideau stylien proprement dit :
Figure Y Rideau stylien56
55
56
WOGUE, Rémi. L’os temporal, la mandibule et l’os hyoïde, Éditions Sully, France, 2009.
BONFILS, Pierre et Jean-Marc CHEVALIER, Anatomie ORL 3, Paris, Éditions Médecine-Sciences Flammarion, 1998.
41
Figure Z Diaphragme stylien57
Le rideau stylien s’insère en haut sur la base du crâne suivant une ligne transversale qui va
du bord antérieur du processus mastoïde au processus styloïde, puis au bord antérieur du
foramen carotidien où il rejoint le fascia pharyngo-basilaire. Tous les muscles du
diaphragme stylien sont réunis les uns aux autres par le fascia du diaphragme stylien qui
s’étend, en dehors du muscle digastrique, jusqu’au bord antérieur du muscle sterno-cléidomastoïdien où il s’unit à l’aponévrose du muscle. Il engaine de dehors en dedans le
digastrique, le muscle stylo-hyoïdien, le stylo-glosse et le stylo-pharyngien. Le rideau
stylien fait donc le rapport entre le pilier fort (réprésenté par le SCOM et le digastrique) et
le pilier fin (représenté par les constituants du bouquet de Riolan) du temporal. Ces rapports
sont fondamentaux en ostéopathie, puisque l’on traite les liens, les rapports entre ces piliers
nous interesse donc pertinemment. Le fascia se dirige ensuite de la face profonde du muscle
stylo-pharyngien jusqu’à la paroi latérale du pharynx et s’unit au fascia pharyngo-basilaire.
On nomme l’aileron du pharynx l’expansion fasciale qui ferme l’intervalle triangulaire, à
base supérieure, compris entre la face profonde du muscle stylo-pharyngien et l’angle
latéral du pharynx. Il se dirige de haut en bas et d’arrière en avant.
57
BONFILS, Pierre et Jean-Marc CHEVALIER, Anatomie ORL 3, Paris, Éditions Médecine-Sciences Flammarion, 1998.
42
Les interstices que ferme le fascia du diaphragme stylien deviennent des espaces
triangulaires. Ainsi, il y a quatre interstices de dedans en dehors : un premier espace
triangulaire à base supérieure, compris entre le stylo-pharyngien et le pharynx, est nommé
aileron latéral du pharynx. Un deuxième interstice, entre le muscle stylo-glosse et le
ligament stylo-mandibulaire en dedans et le ligament stylo-hyoïdien et son muscle
homonyme en dehors, est le triangle pré-stylo-hyoïdien. Cet interstice est transpercé par
l’artère carotide externe. Un troisième interstice, entre le muscle stylo-hyoïdien et le
digastrique postérieur, est le triangle stylo-digastrique ou triangle rétro-stylo-hyoïdien.58
Outre l’importance de leur contenu, ces espaces jouent un rôle d’amortisseur lors des
contractions au sein du diaphragme stylien. Un quatrième interstice latéral, est compris
entre les muscles digastrique et sterno-cléido-mastoïdien.
Figure AA Le rideau des muscles styliens et la loge parotidienne
58
VOYER, Guy. Le diaphragme cervico-thoracique, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.
43
2.3 Physiologie et biomécanique
2.3.1 Physiologie ostéopathique de l’ATM
2.3.1.1 Mouvement respiratoire primaire (MRP) du temporal
En accord avec les travaux de Michel Altiéri et son ouvrage sur la biomécanique et
pathologie crâniennes en étiopathie. Ainsi, par l’étude mécanique des points pivots, M.
Altiéri D.O. présente trois axes biomécaniques temporaux convergents. Ainsi, l’axe pétreux
(AA1) favorise la liberté de mouvement plus importante en rotation antéro-postérieure.
L’axe squameux (AA2) favorise une liberté de mouvement plus importante de glissement
antéro-postérieur. Enfin, l’axe zygomatique (AA3), favorise une liberté de mouvement plus
importante en inversion et éversion. 59 60
Figure BB Axes biomécaniques du temporal61
Les temporaux assurent un mécanisme de compensation et d’adaptation par rapport à la
mandibule et au crâne. Ils subissent des influences musculaires; comme le SCOM,
digastrique, le temporal et le diaphragme stylien, des influences aponévrotiques (tente du
59
60
61
VOYER, Guy. Biomécanique du crâne, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.
VOYER, Guy. Le temporal, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec
ALTIÉRI, Michel. Biomécanique et pathologie crâniennes en étiopathie, Genève, Éditions Étioscicences SA, 1984, 238 pages.
44
cervelet) et osseuses; avec l’occiput, le sphénoïde, les zygomatiques, les pariétaux et la
mandibule.
2.3.1.2 Mouvement respiratoire primaire (MRP) de la mandibule
À la phase d’inspiration crânienne, la mandibule recule et descend : la symphyse
mentonnière recule, les branches horizontales et les branches montantes s’écartent et les
condyles suivent le trajet des fosses mandibulaires des temporaux, en arrière et en dedans.
À l’expiration crânienne se produit le mouvement inverse.62 La physiologie ostéopathique
de la mandibule est influencée par ses ligaments extrinsèques; les ligaments sphénomandibulaire retiennent la mandibule et l’accompagnent vers l’arrière dans sa descente. Ils
aident à l’écartement des angles mandibulaires, accompagnés par les ligaments ptérygomandibulaires, qui compensent la tendance à la médialisation des angles mandibulaire sous
l’influence des ligaments stylo-mandibulaires, tendus par la styloïde qui se médialise en
phase d’inspire. Ainsi s’explique le recul, l’écartement et la descente de la mandibule à la
phase de flexion de la SSB. Le condyle se déplace tant qu’à lui médialement dans la phase
de recul et d’abaissement puisqu’il est situé sous l’axe de rotation de l’os temporal. 63
L’ostéopathe évaluera l’expression du mouvement respiratoire de base de la mandibule à
deux niveaux, l’angle mandibulaire, qui dépend pour sa physiologie ostéopathique des
ligaments extrinsèques, alors que le condyle dépend des ligaments intrinsèques.
62
63
VOYER, Guy. Le temporal, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec
ALTIÉRI, Michel. Biomécanique et pathologie crâniennes en étiopathie, Genève, Éditions Étioscicences SA, 1984, 238 pages.
45
2.3.2 Physiologie articulaire d’ouverture normale de l’ATM
Figure CC L’ouverture buccale 64
Figure DD Physiologie de l’ouverture buccale65
64
Pierre KAMINA, PRÉCIS D’ANATOMIE CLINIQUE, Tome II, Éditions Maloine, Paris, 2002, P.93
65
Richard L. DRAKE, Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, 2006, France, Éditions Elsevier,
P.916
46
Phase de repos :
En position de repos musculaire, bouche fermée, la mandibule est légèrement abaissée de 2
à 4 mm (selon la posture de la tête, une flexion cervicale ferme l’espace, tandis qu’une
extension l’ouvre), le condyle est normalement dans la partie postéro-supérieure de la fosse.
Le disque se situe au-dessus et en avant de lui.66 Cette position est dite en « relation
centrée ».
Figure EE Phase de repos de l’ATM67
Abaissement mandibulaire :
L’abaissement de la mandibule, dans le plan sagittal, pendant l’ouverture buccale est un
mouvement d’abord passif par le relâchement des muscles élévateurs et l’effet
gravitationnel. Il s’effectue en deux temps, caractérisé par une rotation et une translation. 68
66
67
68
KAMINA, Pierre, Précis d’anatomie pratique, Tome II, Paris, Éditions Maloine, 2002.
Rémi WOGUE, L’OS TEMPORAL, LA MANDIBULE ET L’OS HYOÏDE, Éditions Sully, France, 2009, p.264
DRAKE, Richard L., Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, France, Éditions Elsevier,
2006.
47
Première phase d’ouverture : inférieur à 20 mm
Figure FF Ouverture buccale inférieure à 20 mm69
Figure GG Première phase d’ouverture buccale70
Le premier temps de rotation correspond environ aux 20 premiers millimètres d’ouverture.
On note dans ce premier temps une rotation antérieure « pure » de l’ensemble discocondylien (compartiment inférieur), c’est-à-dire entre le condyle mandibulaire et la surface
inférieure du disque. L’axe de rotation est horizontal transverse, on le dit bicondylien parce
qu’il passe par les pôles médiaux des condyles. Le disque s’oriente obliquement en bas et
en avant et il y a une rotation du condyle sous le disque de 10 à 15 degrés. Le moteur de ce
mouvement est réalisé par un couple musculaire : soit le faisceau inférieur du ptérygoïdien
externe en haut qui tire les condyles vers l’avant et les muscles sus-hyoïdiens,
principalement le ventre antérieur du digastrique, qui recule le menton. 71
69
Rémi WOGUE, L’OS TEMPORAL, LA MANDIBULE ET L’OS HYOÏDE, Éditions Sully, France, 2009, p.264
72 ibidem
71
DRAKE, Richard L., Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, France, Éditions Elsevier, 2006.
48
Deuxième phase d’ouverture : supérieur à 20 mm
Figure HH Ouverture buccale supérieure à 20 mm72
Figure II Deuxième phase de l’ouverture buccale 73
Dans un second temps, le disque va se tendre sous la pression musculaire et réaliser un
plan de glissement sur le condyle mandibulaire qui débute son mouvement de translation
associé à la rotation qui se poursuit. Nous verrons souvent dans la nomenclature, la phase
de roto-translation. (Compartiment supérieur temporo-discal) Le déplacement condylien
s’effectue en bas et en avant, guidé par la pente courbe antérieure de la fosse mandibulaire
du temporal. Le condyle vient alors se positionner en équilibre sous le tubercule articulaire
du temporal. L’avancée totale du condyle mandiculaire sera d’environ 1,5cm. Le disque
suit le mouvement, mais est retenu par le puissant frein discal postérieur. En fin
d’ouverture, il se situe donc au-dessus et un peu en arrière de la crête condylienne. Parmi
les muscles participant à l’ouverture, par ordre d’action il y a les muscles ptérygoïdiens
externes, principalement pour cette deuxième phase, le chef supérieur permet un
accompagnement synchrone du disque sur le condyle mandibulaire vers l’avant, tandis que
72
73
Rémi WOGUE, L’OS TEMPORAL, LA MANDIBULE ET L’OS HYOÏDE, Éditions Sully, France, 2009, p.264
ibidem
49
le chef inférieur abaisse et avance avec un certain degré de rotation le condyle
mandibulaire. Les muscles sus-hyoïdiens; le mylo-hyoïdien, le génio-hyoïdien (chef
profond) et le digastrique antérieur qui abaissent la mandibule et le faisceau antérieur du
muscle temporal qui aide l’avancement de la mandibule et légèrement à l’ouverture. 74
Phase d’ouverture maximale :
La zone intermédiaire du disque est située entre le sommet du condyle et le tubercule
transverse du temporal. Le sommet du condyle peut se situer au niveau du bourrelet
antérieur du disque en position d’ouverture maximale. Le mouvement d’ouverture est
limité par le LLE, plus faiblement par le LLI de l’ATM, par le frein temporo-méniscal, la
capsule, le ligament sphéno-mandibulaire et le système musculaire : les muscles temporal,
masséter, ptérygoïdien externe chef supérieur. L’amplitude d’ouverture buccale maximale
normale physiologique chez l’adulte mesurée au pied-à-coulisse entre deux incisives est
d’environ 45 à 55 mm. En clinique, il est considéré normal, trois travers de doigts (indexmajeur et annulaire) du sujet. Dans le plan frontal, l’ouverture doit s’effectuer selon un
trajet rectiligne, une déviation indique une dysfonction d’asymétrie. 76
Figure JJ Biomécanique de l’ouverture buccale 75
74
75
ORY, Laurent. L’articulation temporo-mandibulaire et les dysostoses oto-mandibulaires, Nantes, Université de Nantes, 2006-2007
Richard L. DRAKE, Wayne VOGL, Adam W.M. MITCHELL, GRAY’S Anatomie pour les étudiants, 2006, France, Éditions Elsevier,
P.917
50
2.3.3 Physiopathologie de l’ATM
Le mouvement pathologique d’ouverture sera défini comme étant une rupture de
synchronisme entre les deux ATM. L’une devant compenser (hypermobilité) une restriction
de mobilité (hypomobilité) de sa partenaire. 76 L’asynchronisme se développera sous l’effet
de différents facteurs et sera provoqué par un déséquilibre mécanique (occlusal),
musculaire ou postural du système manducateur. L’asynchronisme se manifeste
essentiellement par la déviation, du côté hypomobile, de la mandibule à l’ouverture
buccale. Elle est due au départ à un spasme des muscles temporal, masséter et digastrique
du même côté de la déviation.77 Comme l’avait noté Jean-Marie Landouzy D.O., nous
remarquons que le centrage normal des condyles est perturbé lorsqu’il existe une
surocclusion unilatérale, qui mécaniquement va déséquilibrer le synchronisme de la mise
en contact des cuspides d’appui. Ainsi, du côté opposé à la prématurité, pour assurer une
position d’intercuspidie maximale (P.I.M.) indispensable, les muscles temporal et masséter
doivent fournir une contraction plus importante. Du côté de la prématurité, par contre,
l’effet provoque un abaissement du condyle, qui lui entraîne une antéposition du disque qui
reste maintenu en avant par la position du condyle et par un spasme du muscle ptérygoïdien
externe (faisceaux supérieur et inférieur). Ainsi, à ce stade, la dysfonction crâniomandibulaire est caractérisée d’un côté par le spasme des muscles qui assurent la fermeture
et la P.I.M, secondaire à l’effort supplémentaire qu’ils doivent fournir à chaque
mouvement. Et, de l’autre côté, par la position antérieure permanente du système condylodiscal assuré par le spasme du ptérygoïdien externe. Cette situation, si elle se poursuit,
provoquera inévitablement une distension des attaches postérieures et des ailerons latéraux
du disque, qui va se positionner en avant du condyle. Nous sommes ici au premier stade de
luxation discale antérieure, que nous retrouverons fréquemment en clinique. 79
76
77
LANDOUZY, Jean-Marie. Mal de dos, mal de dents, Éditions Quintessence, France, 2005
DUPAS, Pierre-Hubert. Nouvelle approche du dysfonctionnement crânio-mandibulaire, du diagnostic à la gouttière, France, Éditions
CDP, 2008.
51
2.4 Embryologie
2.4.1 Généralités :
La période embryonnaire explore la notion de continuité dans le développement humain,
précocement de l’œuf à la mise en place des différents feuillets primitifs. (ectoblaste,
endoblaste et mésoblaste) Au fur et à mesure de leur individualisation, les feuillets primitifs
s’engagent dans des voies de différenciation spécifiques qui permettent la mise en place
d’organes dans des systèmes anatomiques et fonctionnels distincts, c’est l’organogénèse.
En ostéopathie, l’étude de l’embryologie approfondit les origines et les interactions des
différentes structures. Ainsi, même si certains muscles semblent anatomiquement distants,
en sachant qu’ils proviennent du même arc branchial, il nous intéressera en ostéopathie de
les traiter comme un tout.
L’embryogénèse des articulations temporo-mandibulaires commence par l’instauration du
système branchial. 78
2.4.2 Le système branchial
Le système branchial se met en place vers la deuxième semaine et disparaît vers la sixième
semaine embryonnaire. Des cellules neuroectoblastiques de la crête neurale cervicale du
rhombencéphale migrent en direction dorso-ventrale, amenant au passage des cellules
mésoblastiques, pour former cinq arcs branchiaux, qui apparaissent crânio-caudalement,
numéroté 1, 2, 3, 4, 6 chez l’humain.
78
SADLER T.W., Langman’s Medical embrylogy, 9th edition, Lippincott Williams & Wilkins, 2003
52
Figure KK Migration des cellules neuroectodermiques rhombencéphaliques vers les arcs branchiaux (dév face)79
Figure LL Migration des cellules neuroectodermiques rhombencéphaliques vers les arcs branchiaux 80
Ainsi, de part et d’autre de l’extrémité céphalique de l’intestin primitif, les arcs branchiaux
sont séparés par des poches branchiales ecto et entoblastiques. Chaque arc est composé
d’un squelette ostéo-cartilagineux, d’un noyau musculaire, d’un arc aortique et d’un nerf
crânien. Nous décrirons les trois premiers arcs branchiaux.
79
COULY Gérard, Gitton Yorick, Développement céphalique; embryologie, génétique, croissance et pathologie, Doin Arnette, Éd.
CdP, 2012, p. 370
80
SADLER T.W., Langman’s Medical embrylogy, 9th edition, Lippincott Williams & Wilkins, 2003, p.370
53
Figure MM Le système branchial81
2.4.3 Le premier arc branchial
Aussi appelé arc maxillo-mandibulaire, il correspond aux cellules du nerf trijumeau (V). Il
est constitué de quatre bourgeons; deux bourgeons maxillaires et deux bourgeons
mandibulaires, formés par la division des branches V2 (nerf maxillaire) et V3 (nerf
mandibulaire) du nerf trijumeau. Le nerf ophtalmique (V1) tant qu’à lui rejoint le bourgeon
naso-frontal. Le rôle de l’artère étant absolue selon Andrew Taylor Still, 82 le premier arc
branchial sera lié au premier arc aortique, dont subsistera l’artère maxillaire interne.
Figure NN Embryon de 24 jours, vue frontale 83
81
SADLER T.W., Langman’s Medical embrylogy, 9th edition, Lippincott Williams & Wilkins, 2003, p.369
82
STILL, Andrew Taylor, Philosophie de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2003.
83
SADLER T.W., Langman’s Medical embrylogy, 9th edition, Lippincott Williams & Wilkins, 2003, p.368
54
Bourgeons maxillaires :
Ils sont situés de part et d’autre de la membrane bucco-pharyngienne, aussi appelée
stomodeum, au-dessus des bourgeons mandibulaires et participeront à l’édification de
l’étage supérieure de la face. Le squelette des bourgeons maxillaires est constitué du
cartilage palato-ptérygo-carré, dont les éléments cartilagineux seront tous amenés à
disparaître à l’exception de l’enclume (incus), osselet de l’oreille moyenne. Les éléments
osseux des bourgeons maxillaires dérivent directement du mésenchyme par un processus
d’ossification membraneuse et aboutiront à la formation du maxillaire, du tympanal, du
zygomatique, de l’écaille du temporal et des dents supérieures. De son noyau musculaire
résultera les muscles masticateurs, le muscle tenseur du voile du palais (tensor veli) et
muscle et ligament antérieur du marteau. Vers la septième semaine, les bourgeons
maxillaires fusionnent avec le bourgeon fronto-nasal au niveau des bourgeons nasal externe
et nasal interne pour former la lèvre supérieure. Cette étape limite les fosses nasales et le
stomodeum. C’est également à ce moment qu’un défaut d’accolement de ces bourgeons
pourra être responsable d’une fente labio-narinaire.
Bourgeons mandibulaires :
Ils sont d’abord latéraux, puis se dirigent en avant et en dedans pour s’accoler sur la ligne
médiane. Ils participeront à l’édification de la mandibule et d’une partie du plancher buccal.
Le squelette des bourgeons mandibulaires est le cartilage de Meckel, qui donnera le
marteau et le ligament sphéno-mandibulaire par transformation fibreuse du cartilage
mandibulaire. L’ossification de la mandibule elle-même est mixte, soit endochondrale par
la partie antérieure du cartilage de Meckel et à partir de trois cartilages au niveau de la
branche montante et membraneuse, par ossification du
mésenchyme. À la fin de la
cinquième semaine, les deux bourgeons mandibulaires se fusionnent médialement, créant
ainsi le plancher du stomodeum, la lèvre inférieure primitive et l’ébauche de la partie
antérieure de la langue.
55
2.4.4 Deuxième arc branchial
Le squelette cartilagineux du second arc branchial, aussi appelé arc stylo-hyoïdien, est le
cartilage de Reichert, qui donnera l’étrier (stapès), le processus zygomatique du temporal,
le ligament stylo-hyoïdien, les petites cornes et la partie supérieure du corps hyoïdien. Le
noyau musculaire donnera les muscles; stylo-hyoïdien, platysma, ventre postérieure du
digastrique, muscles auriculaires et de l’expression faciale. L’ébauche neuroectoblastique
vient du nerf facial (VII). Le deuxième arc branchial est irrigué par le deuxième arc
aortique, dont subsistera l’artère sous-clavière.
2.4.5 Troisième arc branchial
Le squelette cartilagineux du troisième arc branchial donnera la partie inférieure du corps
de l’os hyoïde. Son noyau musculaire donnera le muscle stylo-pharyngien, innervé par le
nerf glosso-pharyngien (IX) et lié au troisième arc aortique, qui donnera l’artère carotide
primitive et un segment de la carotide interne.
Figure OO Embryologie de l’ATM 84
84 SADLER T.W., Langman’s Medical embrylogy, 9th edition, Lippincott Williams & Wilkins, 2003, p. 371.
56
2.4.6 Embryologie du temporal
L’os temporal, pair et latéral, appartient au neurocrâne (formant une partie de la base) et au
viscérocrâne. Il est formé de trois parties qui n’ont pas la même origine embryologique, soit
la pyramide pétreuse, l’écaille du temporal et le tympanal.

La pyramide pétreuse :
La pyramide pétreuse ou rocher, participe à la formation de la base du crâne (neurocrâne) et
du massif facial (viscérocrâne) via l’apophyse styloïde. D’origine cartilagineuse, le rocher
proprement dit se forme par ossification endochondrale de la placode otique. L’apophyse se
forme par ossification endochondrale du deuxième arc cartilagineux branchial, soit le
cartilage de Reichert.85

L’écaille du temporal :
L’écaille participe à la formation de la base du crâne, de la voûte crânienne
(neurocrâne) et du massif facial via le processus zygomatique. D’origine membraneuse,
l’écaille du temporal se forme par ossification endoconjonctive autour du premier arc
branchial, plus précisément au niveau du bourgeon maxillaire. Le processus
zygomatique se forme similairement.

Le tympanal :
D’origine membraneuse, il participe à la formation du viscérocrâne par ossification
endoconjonctive autour du premier arc branchial, plus précisément au-niveau du
bourgeon mandibulaire.
2.4.7 Embryologie de la mandibule
Son origine mixte et complexe, issue à la fois d’une ossification membraneuse et d’une
ossification cartilagineuse avec le cartilage de Meckel dans sa partie antérieure et plus tard,
à partir de trois cartilages de la branche montante, nous démontre bien ici comment la
85
WOGUE, Rémi. L’os temporal, la mandibule et l’os hyoïde, Éditions Sully, France, 2009
57
fonction influence la structure et l’importance ostéopathique de l’équilibre de la dynamique
temporo-mandibulaire.
Son origine membraneuse, à partir du viscérocrâne, donnera la majeure partie de la
mandibule par ossification endoconjonctive à partir d’une ébauche membraneuse. Vers la
fin de la cinquième semaine embryonnaire, un noyau d’ossification primaire apparait en
arrière du futur trou mentonnier, dans le tissu conjonctif qui tapisse la face externe du
cartilage de Meckel. Cette zone d’ossification s’étend en avant vers la symphyse, en
entourant le trou mentonnier, et vers l’arrière et le bas, formant une lame osseuse externe et
délimitant la région mentonnière en avant. À la seizième semaine, un second centre
apparaît dans la région symphysaire, laissant une zone fibrose qui sépare les deux hémimandibules et la suture symphysaire, dont l’ossification et la fermeture se réalise environ
un an après la naissance. L’essentiel de la croissance mandibulaire est dite secondaire,
puisque modelée en fonction des phénomèmes d’apposition-résorption périostée sous
l’activité des muscles masticateurs, des muscles linguaux et des muscles peauciers. Au
troisième mois in-utéro apparaissent trois cartilages secondaires indépendants du cartilage
de Meckel, au niveau de la branche montante; soit le cartilage angulaire et le coronoïdien,
qui disparaîtront avant la naissance, et le plus important, le cartilage condylien. Le cartilage
condylien est responsable de la formation du col, du condyle et des deux tiers du ramus. Il
reste présent à la naissance.
2.4.8 Embryologie de l’ATM
Cette articulation n’est au départ qu’une suture membraneuse crânio-faciale. C’est un
phénomène morpho-fonctionnelle qui la rend opérationnelle, ainsi c’est la fonction et la
mobilité à ce niveau qui va modeler l’articulation. Cette boucle commence avec la succion
entre le 30e et 40e jour, suivi par la déglutition. Après la naissance, la mastication et la
phonation optimise cette boucle.
Le cartilage condylien croît rapidement à partir de la 12 e semaine fœtale, puisqu’à ce
moment débute la déglutition et la succion. Cette période est caractérisée par l’ossification
entochondrale du cartilage mandibulaire et par la croissance de l’os temporal.
58
On note que les centres de croissance de la mandibule correspondent aux insertions
musculaires. Ainsi, le noyau condylien se développe avec le muscle ptérygoïdien externe,
le noyau coronoïdien avec le muscle temporal, le noyau angulaire avec la sangle ptérygomastoïdienne et la symphyse avec le ventre antérieur du muscle digastrique.

Croissance et
mandibulaire
développement
post-natal
de
l’articulation
temporo-
À la naissance, l’ossification du noyau condylien est presque complète. Ce cartilage est à la
fois articulaire et un cartilage de croissance, dont la croissance est sous l’influence de
facteurs intrinsèques et extrinsèques hormonaux et principalement fonctionnels. On le
décrit donc de type primaire (intrinsèque) et secondaire. (extrinsèque) Les noyaux
coronoïdiens et symphysaires sont totalement ossifiés dès la fin de la première année de
vie. L’organisation progressive des arcades dentaires et l’occlusion permettent aux
articulations temporo-mandibulaires d’assurer leur fonction. Vers six ans, âge
correspondant à l’irruption des premières molaires permanentes, les articulations se
trouvent dans des conditions proches de celles imposées par les contraintes occlusales de
l’adulte.
2.5 La posture
2.5.1 Définition
La posturologie est l’étude de l’organisation géométrique et biomécanique des différentes
parties du corps de l’individu dans l’espace et celle de ses processus d’autorégulation
permettant la stabilité dans un environnement donné, tant en station statique debout qu’en
dynamique, en mouvement. La posture est en quelque sorte la capacité du corps à contrôler
sa position dans l’espace contre les forces du monde extérieur. C’est le résultat d’une
interrelation entre les systèmes sensoriels et moteurs du corps. La posturologie est donc une
méthode d’étude pluridisciplinaire de la posture comportant pour chaque capteur son
praticien :

le chirurgien-dentiste et l’ostéopathe pour le système manducateur.

l’orthoptiste et l’ostéopathe pour les capteurs oculaires.
59

le podologue et l’ostéopathe pour les capteurs podaux.

le médecin et l’ostéopathe pour l’oreille interne (système vestibulaire et
labyrinthique) et les capteurs cutanés.

le physiothérapeute et l’ostéopathe pour le système ostéo-articulaire et le système
musculaire.
Citons à cet égard George WILLEM : « L’objectif de la posturologie est la correction du
système sensoriel dans son ensemble. Les anomalies de ce système désinforment le système
nerveux central qui, dès lors, commande mal le système musculaire effecteur. Le
dysfonctionnement de ce dernier déstabilise la posture, déséquilibre le mouvement,
fragilise le système articulaire et génère des polyalgies. »86
L’étude de la posture met en relation les différents éléments du corps; cette étude du lien
nous ramène à notre philosophie ostéopathique, selon laquelle il importe de traiter le corps
dans son ensemble, comme un tout, dans lequel chaque structure est reliée et interagit avec
son environnement.
2.5.2 Les chaînes posturales
G. STRUYF-DENIS87 a étudié et décrit cinq chaînes posturales. Ces chaines sont musculoaponévrotiques et ligamentaires. Elles naissent dans le crâne et, lorsque devenues extracrâniennes, elles s’expriment par les muscles et leurs fasciae. Elles manifestent bien les
voies lésionnelles ostéopathiques que peuvent emprunter les pathologies ascendantes,
descendantes ou mixtes.
Les chaînes antéro-postérieures
Ces trois chaînes situent l’homme dans le sens antéro-postérieur. Elles maintiennent
l’attidude verticale anti-gravitaire. Il s’agit de :
86
87

la chaîne linguale ou antérieure.

la chaîne faciale postérieure.
GILLOT, Sabine, La place de la posture dans le diagnostic et les décisions thérapeutiques, mars 2010.
CLAUZADE, La place de la posture dans le diagnostic et les décisions thérapeutiques, par Sabine GILLOT, mars 2010.
60

la chaîne centrale ou pharyngo-prévertébrale.
Ces trois chaînes permettent à l’individu de s’équilibrer dans le sens antéro-postérieur. Un
mouvement de balance s’effectue autour de la chaîne centrale, lequel s’exprime dans la
chaîne linguale pendant l’expansion crânienne et dans la chaîne postérieure pendant la
réduction crânienne.
Les chaînes latéro-masticatrices
Deux autres chaînes dynamiques organisent l’individu dans le plan transversal. Elles sont
appelées masticatrices car elles se structurent lors de la mastication. Il s’agit de :

la chaîne antéro-latérale;

la chaine postéro-latérale.
2.5.3 La posture et les dysfonctions de l’appareil manducateur
Figure PP Le croisillon du crâne88
Le schéma ci-haut illustre bien la transmission des déséquilibres de la mandibule au reste
du corps; l’équilibre du corps en est tributaire, tel un pantin suspendu à ses ficelles selon le
positionnement d’un croisillon de bois.
Pierre-Hubert DUPAS89, professeur et doyen de la Faculté de chirurgie dentaire de Lille,
rapporte qu’une étude réalisée en 1999 sur 217 patients du centre Abel Caumartin du
88
LANDOUZY, Jean-Marie. Mal de dos, mal de dents. Éditions Quintessence, France, 2005.
61
C.H.R.U. de Lille souffrant de dysfonctionnements temporo-mandibulaires met en lumière
la présence de 144 troubles posturaux associés, soit 66,35 %. Une seconde étude réalisée en
2008, et ce, par les étudiants en occlusodontologie et réhabilitation orale fonctionnelle de la
Faculté de chirurgie dentaire de Lille, cette fois auprès de 255 patients du centre Abel
Caumartin du C.H.R.U. de Lille souffrant de dysfonctionnement temporo-mandibulaires,
met en lumière 178 troubles posturaux associés, soit 69,8 %.
Posture et occlusion
Les rapports d’occlusion dentaire observés dans le plan sagittal ci-dessous sont répartis en
trois classes :
89

Classe 1 : caractérisée par des rapports maxillo-mandibulaires normaux;

Classe 2 : caractérisée par la rétromandibulie;

Classe 3 : caractérisée par le prognatisme mandibulaire.
DUPAS, Pierre-Hubert, Le bruxisme, du diagnostic à la gouttière, Powerpoint.
62
Figure QQ Posture et occlusion90
La position mandibulaire conditionne la position cervico-scapulaire.90
En conclusion, les centres nerveux responsables du maintien de la posture, soit les noyaux
vestibulaires du tronc cérébral ainsi que le cervelet, reçoivent les afférences sensitives et
proprioceptives issues de l’ensemble des capteurs (oculaire, vestibulaire, podal, musculaire)
et élaborent la réponse effectrice permettant à l’homme de maintenir sa posture corporelle.
En outre, ils reçoivent, par leurs connexions avec les noyaux trigéminaux, des informations
sensitives en provenance de la face et des informations proprioceptives en provenance des
muscles masticateurs, des ATMs et du parodonte, qui les renseignent sur la position de la
mandibule, elle-même déterminée par l’engrainement des arcades dentaires. Ainsi,
l’adaptation posturale peut s’effectuer à partir d’une valeur de référence mandibulaire.
2.6
Traitements conventionnels proposés
« Le traitement commence quand l’adaptation de l’individu s’arrête. Il s’arrête quand la sagesse
commence. Il ne doit pas aller en deçà des limites du patient ni au-delà de celles du praticien qui
doit cependant essayer de les dépasser sans jamais les outrepasser. »91
2.6.1 Traitements odontologiques
2.6.1.1
Coronoplastie
Le dentiste effectue le meulage ou ajoute un composite sur certaines dents. Ce traitement ne
peut se faire que si le disque est en place, dans une pathologie musculaire.
2.6.1.2
Traitement fonctionnel par gouttière
La gouttière est une sorte d’étui amovible, en résine, que l’on pose sur les dents. Cet
appareil permet de rétablir l’équilibre postural et occlusal, sans toucher aux dents. La
gouttière doit être réglée de façon très précise afin de rétablir l’occlusion et la posture.
90
91
GILLOT, Sabine, La place de la posture dans le diagnostic et les décisions thérapeutiques, mars 2010. P.139
DUPAS, Pierre-Hubert, Le bruxisme, du diagnostic à la gouttière, Powerpoint.
63
2.6.2 Orthodontie
L’utilisation d’un appareil orthodontique vise à corriger les malocclusions en déplaçant les
dents.
2.6.3 Thérapeuthiques prothétiques
Les prothèses visent la restauration des dents absentes ou en malposition.
2.6.4 Traitements médicamenteux
On compte parmi ceux-ci :

les médicaments de la famille du paracétamol, les opiacés et certains médicaments
antiépileptiques tels le tégrétol, utilisés à visée antalgique.

les anti-inflammatoires non stéroïdiens utilisés pour contrôler l’inflammation.

les myorelaxants employés pour agir sur les spasmes musculaires.
2.6.5 Traitements en physiothérapie
Ceux-ci incluent :

l’application de chaleur sèche (rayon infra-rouge) pour diminuer l’excitabilité
neuro-musculaire des muscles spasmés.

la cryothérapie, qui utilise la glace comme anesthésique et pour contrôler
l’inflammation en crise aiguë.

la stimulation électrique (TENS), pour inhiber la transmission de la douleur.

le massage des muscles atteints.

les exercices kinésiologiques visant la coordination des mouvements, la relaxation
et l’étirement des muscles atteints ainsi que le renforcement des muscles
hypotoniques.
64
2.6.6 Traitements par infiltrations
Ce sont :

l’infiltration d’anesthésiques locaux, injectés autour de l’articulation ou dans les
muscles.

L’infiltration intra-articulaire à base de corticoïdes.
2.6.7 Traitements chirurgicaux
On compte parmi ceux-ci :

la chirurgie discale, qui vise à replacer le disque et à le fixer au condyle dans les cas
de DDI, de raccourcissement du frein postérieur, de DDR chronique ou lors de
reconstruction par plastie dans les cas d’altérations discales.

la chirurgie capsulo-ligamentaire visant les ligaments temporo-mandibulaires.

les chirurgies osseuses
incluant
la
chirurgie de
la surface temporale
(éminencectomie) et la chirurgie de la surface condylienne (condyloplastie).
2.7 Autres thérapeutiques

Homéopathie : le Ruta 7 est utilisé pour diminuer l’inflammation musculaire et
tendineuse; le Kalma Latifolia 9 CH, la Belladona 9 CH, la Chamomila 9 CH et le
Bryonia 9 CH sont utilisés à visée antalgique; et le L75 est utilisé pour diminuer le
bruxisme et le serrement des dents.

Phytothérapie : le cassis Boiron et l’harpagophytum sont administrés en gélule
pour réduire les signes et symptôme du DAM.

Acupuncture : le traitement d’acupuncture contribu à relâcher la tension
musculaire des muscles manducateurs et à favoriser l’équilibration myofasciale des
ATMs.
65
2.8 Justification ostéopathique
L’ostéopathie consiste en l’art et la science de diagnostiquer et de traiter, par la main, les
dysfonctions de la micro-mobilité des tissus du corps, qui entraînent des troubles
fonctionnels pouvant perturber l’état de santé.
2.8.1 Les quatre piliers de l’ostéopathie
Ces principes constituent les piliers sur lesquels Andrew Taylor Still a fondé l’ostéopathie.
Encore aujourd’hui, ces principes sont d’actualité pour tous les ostéopathes.

La structure gouverne la fonction : « Là où la structure est normale, la maladie ne
peut se développer. »92: La structure correspond aux différentes parties du corps :
osseuses, musculaires, viscérales, nerveuses, etc. La fonction désigne l’activité de
chacune de ces parties : la mobilité, la locomotion, la digestion, la mastication, etc.
Si toutes les pièces de la structure sont bien ajustées, l’ensemble fonctionne
correctement. Mais, si une partie est perturbée, des manifestations secondaires
apparaissent; c’est la lésion et/ou la maladie.

L’unité du corps : « Le cœur du mal peut être loin de son effet. »94 : L’ostéopathe
prend en compte la globalité de l’individu. L’homéostasie, lui permet de maintenir
son équilibre en cas de perturbation physique, mentale ou chimique. Pour maintenir
cet équilibre, un phénomène de compensation se met en place entre les différentes
parties du corps qui sont en interrelation.

L’autoguérison : « Je crois que la mécanique humaine est la pharmacie de Dieu et
que tous les remèdes de la nature sont dans le corps. »94 : Le corps possède en lui
toutes les ressources pour se soigner, à condition que les pathologies n’atteignent
pas un stade irréversible.

Le rôle de l’artère est absolu : « Dites moi où est ralenti le flux sanguin et je vous
dirai où commence la maladie. »94 : Là où la circulation sanguine s’effectue
normalement, la maladie ne peut se développer. En effet, le sang transporte les
92
STILL, Andrew Taylor, Philosophie de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2003.
66
éléments nécessaires pour assurer l’immunité et lutter contre les maladies; à
l’inverse, la maladie s’installe dans les zones mal irriguées. Par extension, cette
règle s’applique à tous les fluides du corps tels que la lymphe et le liquide céphalorachidien.
2.8.2 Les fasciae
Toutes les structures du corps sont enveloppées de tissu conjonctif, appelé fascia. Ce fascia
est présent de façon ininterrompue dans tout le corps, de la tête au pied et tant en superficie
qu’en profondeur. Il a un rôle de protection et de soutien des structures, et fait
communiquer les différentes parties du corps entre elles. Ces interdépendances expliquent
qu’un traumatisme subi à un endroit du corps ait des répercussions à d’autres endroits. Or,
le fascia est un tissu très réactif qui peut garder en mémoire pendant des années les stress et
les chocs subis. En effet, tout traumatisme physique, psychologique ou biologique rétracte
le fascia et perturbe l’équilibre de l’organisme. D’autre part, ce tissu conjonctif abrite les
systèmes d’alimentation en nutriments et d’évacuation des déchets, soit les vaisseaux
sanguins et lymphatiques, ainsi que les nerfs. Comme Andrew Taylor Still D.O, le
rapportait il y a plus de 135 ans, cette structure source du lien doit rester la priorité de
l’ostéopathe. L’ostéopathe doit faire preuve d’humilité face au fascia de son patient et se
rappeler qu’il ne guérit pas, mais ne fait qu’informer le tissu fascial, lequel remet en jeu ses
processus d’autorégulation. Ainsi, l’étude des fasciae faite précédemment, et ce, par le biais
de l’anatomie, de la physiologie cinétique normale, de leur implication pathologique, de
leur origine embryologique et de leur rapport à la posture nous confirme que notre priorité
en tant qu’ostéopathe est de traiter cette structure du lien.
2.9 Élaboration d’une chaîne de traitement
Dans le présent chapitre, nous avons élaboré notre résumé d’anatomie en suivant notre
philosophie ostéopathique. Comme vous avez pu le constater, nous ne sommes pas arrêtés à
la simple énumération de l’origine et de la terminaison des différentes structures
anatomiques. Pour chacune de ces dernières, nous nous sommes interrogés quant à leur rôle
physiologique respectif en regard à la motilité du temporal et de la mandibule. En gardant
67
toujours à l’esprit notre volonté de libérer le temporal, qui une fois libre aura la capacité
d’orienter à bien la mandibule dans l’espace. Nous avons évalué les structures en nous
questionnant sur leurs motifs physiques, et nous avons parlé de bras de levier pour
expliquer les différents rapports fasciaux. Nous avons tout d’abord rappelé les fasciae
manducateurs généraux, puis nous nous sommes penchés sur les structures intégrantes du
diaphragme stylien, sujet de notre étude. Notre compréhension de l’anatomie s’est
renforcée par notre étude de la physiologie cinétique normale d’ouverture de l’ATM. Notre
choix d’inclure le diaphragme stylien dans notre chaine fasciale temporo-mandibulaire s’est
vu renforcé par notre étude de l’embryologie, où nous avons pu voir les origines connexes
des éléments manducateur et stylien.
En outre, nous avons pu voir que les traitements conventionnels proposés orientent vers une
clinique loco-régionale de l’ATM. En ostéopathie, nous avons vu que le traitement se fait
dans une vision de globalité. L’ostéopathe corrigera tout déficit postural au niveau des
membres inférieurs, du bassin et de la colonne vertébrale qui pourrait affecter l’équilibre de
l’ATM. Il évaluera également la sphère crânienne en lien avec l’articulation la plus haute
du corps. Pour favoriser un meilleur pronostic, un travail multidisciplinaire sera de rigueur.
Comme le rapportait Christian DEFRANCE de Tersant, D.O. : « Sur dix patients souffrant
de problème d’ATM et consultant un ostéopathe, deux ou trois relèvent d’un traitement
pluridisciplinaire. Inversement, sur dix patients que reçoit un dentiste-occlusodontiste, deux
à trois sont également destinés à recevoir un traitement pluridisciplinaire. » 93
Vous trouverez, dans le chapitre 3, l’énumération par ordre chronologique des différentes
techniques utilisées. Ainsi, dans l’élaboration de notre chaîne de traitement, nous avons
prioritairement relâché le fascia temporalis, dans le but de libérer le temporal lui-même, en
lien avec sa couche de tissus adipeux et par rapport à ses sutures qui le lient au pariétal, au
frontal, au sphénoïde et au zygomatique. Cette première normalisation nous a permis une
meilleure malléabilité pour travailler la « fontanelle » ptérique, zone charnière antérieure de
la sphère crânienne et lieu d’adaptation des éléments crâniens en lien avec les éléments de
la face. Une fois le temporal ainsi normalisé dans sa motilité crânienne, nous avons pu nous
93
Ostéopathie et occlusodonthie, L’ostéopathe magazine, no 5, novembre-décembre 2010, p. 33.
68
attarder à la motilité respiratoire de l’ATM proprement dite. Ayant ainsi éliminé les
restrictions osseuses principales, nous avons poursuivi le traitement avec la normalisation
fasciale des éléments manducateurs (muscles, ligaments intrinsèques et extrinsèques de
l’ATM), sachant très bien que, une fois ceux-ci restreints, ils tracteraient les éléments
osseux précédemment traités vers leur lésion initiale. En réponse à un DAM affectant le
temporal, les muscles du triangle de Tillaux se trouvent souvent affectés. Nous avons traité
ces structures par une technique d’étirement transverse tendino-ligamentaire (2TLS). Ici
encore, l’importance de la duplication parfaite de l’anatomie régit l’efficacité de cette
technique, qui pour être adéquate se doit d’être exécutée transversalement au sens des fibres
tendineuses. Nous avons enfin, pour le groupe expérimental, ajouté la normalisation
fasciale des éléments constituant le diaphragme stylien, convaincu que l’ajout de ces
techniques favoriserait davantage la liberté du temporal dans sa motilité, comparativement
au groupe contrôle. Nous avons terminé notre chaîne de traitement par deux techniques de
pompage articulaire; ces techniques, contrairement à ce que leur nom laisse supposer, ne
s’appliquent pas uniquement aux éléments articulaires de l’ATM, mais visent bien
l’intégration des techniques myofasciales précédentes et l’équilibration symétrique de cette
articulation siamoise.
69
CHAPITRE 3 : Plan de l’expérimentation
3.1 Justification de l’étude
Dans ce chapitre nous vous présenterons notre méthodologie utilisée pour notre
expérimentation clinique.
3.1.1 Hypothèse
L’ajout de la normalisation du diaphragme stylien améliore l’efficacité du traitement de
l’articulation temporo-mandibulaire chez les sujets souffrants d’asymétrie d’ouverture.
3.1.2 Objectifs
Prouver la véracité de notre hypothèse en ajoutant la normalisation du diaphragme stylien
au traitement de l’articulation temporo-mandibulaire en évaluant son efficacité sur
l’équilibration de l’asymétrie d’ouverture.
3.2 Méthodologie
3.2.1 Type de recherche et plan d’expérimentation
Notre recherche est de type expérimental avec un groupe expérimental et un groupe
contrôle. Au groupe expérimental, nous ajoutions la normalisation du diaphragme stylien
au traitement ostéopathique général prédéterminé pour l’articulation temporo-mandibulaire.
Le groupe contrôle recevait le traitement ostéopathique de l’articulation temporomandibulaire, sans la normalisation du diaphragme stylien et des fasciae antérieurs du cou.
Nous avons suivi un plan d’expérimentation combiné. Nous avons ainsi suivi un plan à
mesures répétées équivalent pour chacun des groupes.
70
Tableau 3-1Expérimentation clinique
Séance 1
Séance 2
Séance 3
Groupe
Évaluation
Traitement
Réévaluation
Traitement
Réévaluation
Traitement
expérimental
initiale
expérimental
spécifique
expérimental
spécifique
boni
Groupe
Évaluation
Traitement
Réévaluation
Traitement
Réévaluation
Traitement
contrôle
initiale
contrôle
spécifique
contrôle
spécifique
boni
Nous avons débuté le recrutement des sujets souffrants de douleurs à l’articulation
temporo-mandibulaire et d’asymétrie d’ouverture en juin 2011 et terminé en octobre 2011.
Les sujets ont été sollicités par différentes affiches de recrutement disposées chez diverses
cliniques dentaires, cliniques privées de chirurgie maxillo-faciale et cliniques de
physiothérapie. Cette annonce a été transmise à tous nos contacts électroniques, les priant
d’acheminer notre annonce à tous leurs contacts respectifs. Nous l’avons également
distribuée aux entraineurs de clubs de boxe privés sur l’île de Montréal.
Les volontaires nous rejoignaient par téléphone ou par courriel électronique. Nous
discutions alors brièvement pour évaluer s’ils respectaient les critères d’inclusion. Dans ce
cas, les sujets retenus étaient avisés qu’ils étaient inscrits sur notre liste de rappel et seraient
contactés une fois notre échantillon complété.
La répartition des sujets pour le groupe expérimental et le groupe contrôle a été fait de
façon aléatoire par une pige au hasard. Ainsi, tous les noms ont été tirés d’un chapeau par
une tierce personne. Le premier sujet pigé était attribué au groupe expérimental, le second
au groupe contrôle et ainsi de suite jusqu’à la division totale de notre échantillon de base.
Les sujets étaient ensuite recontactés par téléphone ou courriel électronique pour leur
assigner la date et l’heure de leur première séance, ainsi que les dates des séances deux et
trois. La première séance étant fortement chargée par l’évaluation initiale et le traitement,
dans un soucis d’économie de temps, nous avons fait parvenir à chaque sujet un
questionnaire de santé général, nécessaire à l’élaboration de notre profil ostéopathique
statistique, et un questionnaire sur la douleur, à remplir et nous remettre lors de notre
première séance.
71
3.2.2 Critères d’inclusion

Homme/Femme âgé(e) de 14 ans et +

Présenter un « patron » de douleur temporo-mandibulaire définissable, c’est-à-dire,
être capable d’en décrire la localisation, la fréquence et l’intensité. Les symptômes
n’ont pas l’obligation d’être constants mais doivent être relativement fréquents de
sorte que les progrès escomptés nous soit quantifiables.

Présenter un déséquilibre d’ouverture, c’est-à-dire un côté hypermobile par rapport
au côté opposé.

Être sans suivi de thérapie manuelle (physiothérapie, massothérapie, ostéopathie,
acupuncture, autres.) à ce niveau dans les trois derniers mois.

Être disponible pour se déplacer à la clinique Physio 2000, située au 1415 Fleury
Est pour trois séances espacées de deux semaines chacune.

Avec ou sans suivi orthodontique.
3.2.3 Critères d’exclusion

Lésion ostéopathique importante au-niveau C0-C1-C2

Malformation congénitale importante de l’architecture oro-faciale.

Calcification du ligament stylo-hyoïdien

Ne rempli pas tous les critères d’inclusion précédemment cités.
3.2.4 Échantillon
Nous avons débuté notre expérimentation le 3 octobre 2011 avec un échantillon de base de
52 patients divisés en deux groupes selon la procédure précédemment décrite. Nous avons
terminé notre expérimentation le 6 janvier 2012. Nous avons subi cinq abandons en cours
de procédure, dont trois du groupe expérimental et deux du groupe contrôle. Un substitut
pour le groupe expérimental a été recruté en fin de procédure pour terminer avec un
échantillon de deux groupes homogènes de vingt-quatre sujets.
72
3.3 Les critères de jugement et instruments de recherche
3.3.1 Échelle de mesure unidimensionnelle de l’intensité de la douleur :
L’échelle numérique (EN) : exprime l’intensité de la douleur en chiffre de 0 à 10.
Pas de douleur
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Douleur extrême
3.3.2 L’évaluation ostéopathique par la palpation

Test des axes du bassin :
Nous avons procédé à l’évaluation des axes du bassin tel qu’enseignée par Guy VOYER,
D.O., à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec. Les résultats obtenus sont
recueillit pour l’élaboration du profil ostéopathique de notre échantillon, puisque nous
savons l’impact d’un déséquilibre du bassin sur l’amplitude d’ouverture buccale.94
94
LANDOUZY Jean-Marie. Mal de dos, mal de dents. Éditions Quintessence, France, 2005
73
Figure RR L’ouverture buccale s’améliore après le traitement de la colonne lombaire et dorsale 95
Position de sujet : Le sujet en position debout, pieds nus parallèles avec une largeur de pied
entre les deux talons.

Test Piedallu :
Le patient laisse tomber la tête et les membres supérieurs pendants, enroule le dos en
flexion antérieure du tronc. Les pouces du thérapeute sont au niveau du sacrum et des ailes
iliaques. Le thérapeute note la présence de lésion ilio-sacré en flexion légère (0°-35°),
moyenne (35°-55°), et totale (>50°). Le thérapeute observe et note également la présence
de scoliose dorsale et voussure lombaire. Enfin, le thérapeute fait une première observation
de la mobilité du rachis, de zones de blocage et de dysfonctionnement positionnelle de
vertèbres, qui seront par la suite confirmés par la palpation analytique des vertèbres.

Test de la commère :
Le patient effectue une flexion de genou et le thérapeute évalue la mobilité générale de la
sacro-iliaque avec les pouces et observe l’adaptation du rachis lombaire.

Test des axes obliques sacro-iliaques : droite et gauche
Le patient effectue un pas devant. Les pouces du thérapeute sont au niveau du petit bras
sacro-iliaque homolatéral et du grand bras sacro-iliaque controlatéral. Le patient effectue
une flexion du genou antérieur et le thérapeute évalue la mobilité du petit bras sacro-iliaque
homolatéral. Le patient effectue ensuite une flexion du genou postérieur et le thérapeute
évalue la mobilité du grand bras sacro-iliaque controlatéral. La procédure est répétée pour
évaluer l’axe controlatéral en changeant le pied devant.

Test des axes antéro-postérieurs non-physiologiques :
Les pouces du thérapeute sont au niveau des sommets ou bases des petits ou grands bras
des sacro-iliaques. Pour évaluer la présence d’axe antéro-postérieur non physiologique au
niveau des sommets des petits et grands bras, le sujet est en position de rotation interne
95
Jean-Marie LANDOUZY, MAL DE DOS, MAL DE DENTS, Éditions Quintessence, France, 2005, p.121
74
coxo-fémorale, il effectue une flexion de genou droit, puis gauche. Pour évaluer la présence
d’axe antéro-postérieur non physiologique au niveau des bases des petits et grands bras, le
sujet est en position de rotation externe coxo-fémorale, il effectue une flexion de genou
droit, puis gauche.

Test d’Axe vertical :
En position debout, pieds parallèles, le sujet effectue un pivot sur le talon vers l’extérieur
d’un membre inférieur, le thérapeute rééquilibre le bassin dans le plan frontal, les pouces du
thérapeute sont au niveau des sacro-iliaque (en regard avec le petit ou grand bras). Le sujet
effectue une flexion du genou controlatérale au grand bras évalué. Le thérapeute évalue
l’ouverture normale au niveau du sommet du grand bras évalué. Puis le sujet effectue une
flexion du genou homolatérale au petit bras évalué. Le thérapeute évalue l’ouverture
normale au niveau du sommet du petit bras évalué.

Test de casse-noisette :
Les pouces du thérapeute sont au niveau des sacro-iliaque, ils évaluent la postériorisation
du sacrum à la flexion des genoux associées à la flexion antérieure du tronc. Le thérapeute
spécifie la lésion céphalique (par une flexion légère des genoux et une flexion totale du
tronc) ou caudale (par une flexion importante des genoux et une légère flexion du tronc). Le
thérapeute spécifie également si la lésion est bilatérale (casse-noisette totale) ou unilatérale
(hémi-casse-noisette) en position de fente avant par une flexion du genou antérieur. Le
thérapeute demande une inclinaison controlatérale au genou antérieur pour dissocier
l’hémi-casse-noisette céphalique, et une inclinaison homolatérale au genou avant pour
dissocier l’hémi-casse-noisette caudal
3.3.3 Test de positionnement vertébral et rebond
Ces méthodes d’évaluation nous ont été enseignées par Daniel MICHEL D.O., dans le
cadre du cours de SÉMIOLOGIE I ORTHOPÉDIE, et Guy VOYER D.O., dans le cadre du
cours NORMALISATION STRUCTURELLE RACHIS LOMBAIRE, en 2010, à
l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec. Le sujet est en procubitus sur la table, la
tête en position neutre, le front sur l’appui-tête et les bras le long du corps. Pour chacun des
75
niveaux vertébraux lombaires et dorsaux, nous avons effectué les tests de rebonds et la
palpation de la situation posturale des niveaux limités.
3.3.3.1 Test du rebond
Le thérapeute évalue à l’aide de rebonds, bilatéralement avec les éminences thénars sur les
lames d’un niveau à la fois, la globalité de l’adaptation, du positionnement et de la mobilité
vertébrale.
3.3.3.2 Test de positionnement vertébral
Le thérapeute évalue la présence de lésions ostéopathiques de flexion, d’extension, de
rotation, de postériosation, d’antériorisation, de translation et d’inclinaison vertébrales du
rachis sombaire et dorsal, les données sont recueillies pour l’élaboration du profil
ostéopathique de notre échantillon.

Test de positionnement vertèbres cervicales
Enseigné dans le cadre du cours NORMALISATION STRUCTURELLE
CERVICALE, par Guy VOYER D.O., en juin 2012, à l’Académie Sutherland
d’Ostéopathie du Québec. Le sujet est en décubitus dorsal, les bras le long du corps.
Le thérapeute est assis à la tête du sujet. Le thérapeute évalue à la palpation la
mobilité le positionnement des vertèbres cervicales et leur mobilité. Nous portons
une attention particulière à l’évaluation du rachis cervical supérieur C0-C1-C2,
sachant que nos critères d’exclusion impliquent l’exclusion d’un sujet souffrant de
lésion sévère de la charnière C0-C1-C2. Dans cette position, nous en profitons pour
évaluer également l’intégrité du trigone de l’artère vertébrale. Avec l’index ou le
majeur, le thérapeute évalue la perceptibilité du pouls de l’artère vertébrale au
niveau du trigone de l’artère vertébrale délimité par le muscle oblique céphalique de
la tête en latéral, le muscle grand droit dorsal de la tête en médial, et le muscle
oblique caudal de la tête en inférieur.
76
3.3.4 Évaluation myofasciale qualitative
Enseignée dans le cadre du cours FASCIA GÉNÉRAUX (F0), en novembre 2006, par Guy
VOYER, D.O., à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec. Le sujet est en
décubitus dorsal, le thérapeute est assis à la tête du sujet. Le thérapeute évalue par la
palpation dans le sens longitudinal aux fibres myo-fasciales et note la présence de tension,
quantifiée comme légère (1), modérée (2) sévère (3), ou normale (0) des fasciae choisies.
3.3.5 Évaluation
qualitative
et
quantitative
de
l’ouverture
temporo-
mandibulaire
Technique enseignée par Chantal BERTRAND D.O., dans le cadre du cours OS DE LA
FACE ET ATM, à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec. Le sujet est en
décubitus dorsal et fait une ouverture active de la bouche, le thérapeute est assis à la tête du
sujet, les coudes en appui avec les index et majeurs au niveau des articulations temporomandibulaires, qui évaluent le synchronisme de rotation et de translation du condyle droit
et gauche. Le thérapeute note l’asynchronisme et quantifie selon l’échelle de mobilité
suivante : 1 = faible, 2 = modérée, 3 = moyenne, 4 = importante, 5 = exagérée. Le
thérapeute note également la présence de claquement du disque.
3.3.6 Test de déglutition
Tel que le décrit Jean-Marie LANDOUZY, D.O. :
« Demander au sujet de déglutir sa salive les dents serrées et lèvres jointes. Le
praticien maintien le sommet de la tête d’une main, l’autre main (en pince avec le
pouce et l’index) au niveau de la mandibule. Si la déglutition est facile et sans
effort, elle est normale. Si en revanche, il existe une légère difficulté à déglutir, la
dysfonction est de stade I. Si la déglutition s’accompagne d’un mouvement de la
tête pour avaler en maintenant les dents serrées, la dysfonction est de stade II. Si la
déglutition est impossible, la dysfonction est de stade III.»96
96
LANDOUZY. Jean-Marie D.O. Mal de dos, mal de dents, France, Éditions Quintessence, 2005, page197-198.
77
Les résultats de ce test étaient comptabilisés et remis au statisticien pour l’élaboration de
notre profil ostéopathique.
3.3.7 Test de Downing
Test créé par Harrison Downing, docteur en médecine et en ostéopathie, utilisé en
ostéopathie et qui permet une étude fonctionnelle complète des deux sacro-iliaques.97Cette
technique nous a été enseignée dans le cadre des cours : Tests orthopédique, au Collège
d’Étude Ostépathique, et Sémiologie orthopédique générale, à l’Académie Sutherland
d’Ostéopathie du Québec.
a) Manœuvre de Wilson Barlow
En position de décubitus dorsal, le sujet plie les genoux, pieds joints et maintenus par le
thérapeute, le patient lève les fesses et laisse retomber.
b) Le thérapeute allonge passivement les membres inférieurs et évalue l’égalité des
malléoles internes.
c) Nous répétons l’étape a
d) Manœuvre d’allongement du membre inférieur droit et gauche : La manœuvre
d’allongement consiste à augmenter le paramètre de rotation externe passif associé à
l’adduction de la coxo-fémorale avec une flexion du genou. Cette manœuvre
provoque une antériorisation unilatérale de l’ilium par rapport au sacrum par le biais
de la mise en tension du ligament ilio-fémoral de Bertin en totalité et du ligament
pubo-fémoral et un allongement fonctionnel de la jambe, de 5 à 20 mm selon la
laxité du sujet liée à la descente du cotyle et de la tête fémorale. La manœuvre est
exécutée bilatéralement pour ensuite évaluer l’égalité des malléoles.
97
Test de Downing, [en ligne] http://www.gremmo.net/downingtest.html, consulté en octobre 2011
78
Interprétation de la manœuvre d’allongement :
-Les deux malléoles sont dans la même situation qu’au départ : Normal
-Une malléole plus haute qu’elle ne l’était au départ : Indique un ilium postérieur qui a de
la difficulté à s’antérioriser du côté de la malléole plus haute.
e) Manœuvre de raccourcissement du membre inférieur droit et gauche : La
manœuvre de raccourcissement consiste à augmenter le paramètre de rotation
interne passif associé à l’abduction de la coxo-fémorale avec une flexion du genou à
90 degrés. Cette manœuvre provoque une postériorisation de l’iliaque par la mise en
tension de la bandelette ischio-fémorale qui sollicite l’ischion vers l’avant et donc
l’aile iliaque vers le haut et l’arrière.
Interprétation de la manœuvre de raccourcissement :
-Les deux malléoles sont dans la même situation qu’au départ : Normal
-Une malléole est plus basse qu’elle ne l’était au départ : Indique un ilium antérieur qui a de
la difficulté à se postériorisé du côté de la malléole plus basse.
Fiabilité du test : « Pour identifier une restriction de mobilité, ce test présente un
coefficient de kappa ≤ 0.1 (Djabaku FM et Solano R, 1990). Fiabilité intratesteur (ICC) est
0,46 et intertesteur (ICC) est 0.02 »98
Les résultats de ce test étaient comptabilisés et remis au statisticien pour l’élaboration de
notre profil ostéopathique
3.3.8 Auscultation mandibulaire
Cette procédure d’évaluation nous a été enseignée et supervisée par Isabelle GAUTHIER,
assistante en chirurgie dentaire, Laval, en juin 2011. Le thérapeute est assis à la tête du
sujet, qui est allongé sur la table. Le stéthoscope est placé au niveau des ATMs. Le sujet est
prié d’effectuer les mouvements d’ouverture, fermeture, protusion et diduction bilatérale.
Le thérapeute note la présence de bruit de claquement articulaire et spécifie son moment
d’apparition, soit en début (D), milieu (M) ou fin (F) de mouvement.
98
VAUCHER Paul D.O., Tests de l’articulation sacro-iliaque, Belmont-sur-Lausanne, le 20 janvier 2005 .
79
Figure SS L’auscultation des ATM’s99
L’interprétation des résultats nous a été enseignée par Isabelle GAUTHIER, assistante en
chirurgie dentaire, Laval, et appuyée selon les travaux de Pierre-Hubert DUPAS, Doyen et
professeur de la Faculté de chirurgie dentaire de Lille. « Le rattrapage du disque par son
condyle se manifeste par un bruit de claquement articulaire plus ou moins précoce qui se
produit au début, au milieu ou à la fin de l’ouverture buccale. Il peut être de nouveau
présent à la fermeture. Ceci signifie qu’entre le claquement d’ouverture et celui de
fermeture, le condyle est solidaire de son disque. Plus le claquement est précoce et sonore,
plus le pronostic est favorable. Dans ce cas, le disque pourra être recapturé facilement par
son condyle. En effet, la précocité facilite le repositionnement et la sonorité établit
l’intégrité du bord postérieur du disque qui pourra jouer plus aisément son rôle de
maintien. Celui-ci est apprécié lors de l’auscultation de la protusion. Ces mêmes bruits
sont alors audibles lors des mouvements de protusion. Plus ils sont précoces, moins
l’amplitude de protusion est importante pour permettre au condyle de recapturer son
disque. Donc, quand l’antéposition discale est rattrapée en début d’ouverture buccale, elle
l’est également en début de protusion. Dès lors que le disque a basculé en avant, les bruits
articulaires sont présents dans toutes les positions mandibulaires. Leur écoute en latéralité
travaillante et non travaillante précise la position exacte du disque sur son condyle. Les
claquements en latéralité travaillante indiquent que le disque a versé non seulement en
avant mais aussi vers l’extérieur. Quand ils se manifestent en latéralité non travaillante, le
disque a basculé en avant et en dedans. En général, ces bruits articulaires se produisent
quand le patient les provoque volontairement. Cela lui donne la sensation de se « libérer »
les articulations temporo-mandibulaires, mais participe malheureusement à l’usure du
99
80
bord postérieur du disque. L’antéposition discale de fin d’ouverture peut se manifester par
un seul claquement d’ouverture sans celui de fermeture buccale. Cette absence de bruit
articulaire de retour condylien est la manifestation d’une pathologie ancienne. Le disque,
poussé par le condyle, se met en général en boule devant lui et ne se laisse franchir qu’en
partie, d’où la présence d’un seul bruit d’ouverture. Quand l’antéposition discale devient
très ancienne, le disque ne jouant plus son rôle protecteur depuis fort longtemps, le condyle
est en appui sur les ligaments rétro-discaux quand ceux-ci ne sont pas dilacérés. Les
pressions articulaires n’étant plus amorties, la corticale osseuse du condyle mandibulaire
s’adapte aux pressions, modifie sa forme en s’aplatissant ou en formant des excroissances.
Les bruits articulaires ne signalant plus le saut du condyle sous son disque mais le
frottement des surfaces osseuses entre elles, ils se transforment en crissement ou en
crépitation signant une lésion anatomique dégénérative. (…) Ces différents bruit sont
écoutés au stethoscope afin d’être finement distingués. (…) En effet, il est nécessaire de
distinguer les bruits de chasse synoviale ou d’étirement ligamentaire qui ressemblent à des
chuintements et qui n’ont pas la sonorité d’un rattrapage discal. De même, un bruit
articulaire sourd manifestant le passage du condyle au-delà de sa tubérosité antérieur du
temporal ne doit pas être considéré comme symptomatologique si elle permet au disque de
rester sur son condyle. À ce stade du diagnostic, le praticien peut estimer la possibilité de
réduction ou non de la luxation discale ».100 Les résultats de ce test étaient comptabilisés et
remis au statisticien pour l’élaboration de notre profil ostéopathique.
3.3.9 Évaluations objectives et instruments de mesures
3.3.9.1 Évaluation de la posture
Nous avons évalué la posture dans deux plans : soit le plan frontal et le plan sagittal.
100
DUPAS Pierre-Hubert, Nouvelle approche du dysfonctionnement cranio-mandibulaire, du diagnostic à la gouttière, France, Éditions
CdP, 2008, Pages 53-54
81
Dans le plan frontal :
Dans le plan frontal, les éléments pairs osseux doivent former des lignes horizontales par
rapport à une ligne perpendiculaire au sol. Nous avons procédé à l’évaluation du plan
frontal en face antérieure et en face postérieure.107
Figure TT Vues postérieure et antérieure d'une posture normale101
Face antérieure :
Nous avons noté toute asymétrie des orbites, des ceintures scapulaires, des processus
styloïdes, des E.I.A.S, des grands trochanters. Nous avons également noté toute déviation
mandibulaire et de l’os hyoïde.
Face postérieure :
Nous avons noté toute asymétrie des mastoïdes, des ceintures scapulaires, des crêtes
iliaques et des EIPS.
Le fil à plomb, posé au milieu de la bosse occipitale devra passer, pour une posture
normale, par le milieu de l’arc postérieur de l’atlas et suivre les épineuses vertébrales
jusqu’aux coccyx. Toute asymétrie et scoliose fût notée.
101
LANDOUZY Jean-Marie. Mal de dos, mal de dents. Éditions Quintessence, France, 2005
82
Dans le plan sagittal :
Sur la ligne d’un fil à plomb, placé au niveau de l’axe sagittal. Nous avons ainsi classifié
nos données selon les trois types de posture, en référence aux travaux de T.HALL.102
Les données répertoriées ont été transmises au statisticien pour analyse en vue de
l’élaboration de notre profil ostéopathique. Il est à noter qu’il n’était pas de notre ressort
dans le cadre de notre thèse de réévaluer les correctifs posturaux en fin d’expérimentation
puisque le sujet de notre étude ne visait pas à prouver l’efficacité de notre traitement sur
l’amélioration de la posture générale, étude qui, à maintes fois, a été prouvée par différents
corps professorales; ostéopathes, posturologue et autres.
102
LANDOUZY Jean-Marie. Les ATM. Évaluation, traitements odontologiques et ostéopathiques. Éditions Verlaque, France, 1993.
83
Type normal :
Figure UU Type normal103
103
LANDOUZY Jean-Marie. Les ATM. Évaluation, traitements odontologiques et ostéopathiques. Verlaque, France, 1993. P 72
84
Type antérieur :
Figure VV Type antérieur104
104
LANDOUZY Jean-Marie. Les ATM. Évaluation, traitements odontologiques et ostéopathiques. Verlaque, France, 1993. P. 73
85
Type postérieur :
Figure WW Type postérieur105
105
LANDOUZY Jean-Marie. Les ATM. Évaluation, traitements odontologiques et ostéopathiques. Verlaque, France, 1993. P. 74
86
3.3.9.2 Évaluation de la mobilité temporo-mandibulaire au pied-àcoulisse
Le pied à coulisse est un instrument de mesures de longueurs. Il utilise un vernier.
La dimension à mesurer est disposée entre un bec fixe et un bec mobile en translation. La
règle, graduée en millimètres, est complétée par un vernier.
Le vernier, du nom de son inventeur, le mathématicien Pierre Vernier en 1631, est une
réglette graduée apposée sur un pied à coulisse et fonctionne de la façon suivante :
La partie fixe du pied à coulisse est graduée en millimètres (mm). La partie mobile en
translation du pied à coulisse comporte un trait, que l’on nommera ici « trait principal »,
permettant de lire cette valeur précise au millimètre près. Cette même partie coulissante
comporte aussi une réglette de neuf autres traits (c’est le vernier) gradués de 1 à 9, et
séparés de 0,9 mm (le trait 0 est le trait principal) qui permet une lecture au dixième de
millimètre près. Dans le cadre de notre étude expérimentale, nous avons pris la mesure au
millimètre près, prétextant que les mesures se prenant d’un trait de crayon à l’autre, la
mesure du dixième de millimètre ne serait pas fiable
Pour notre expérimentation, nous avons utilisé le modèle suivant :
Figure XX Calibre orthodontique de Boley
87
L’utilisation de notre instrument de mesure nous a été enseignée par Isabelle Gauthier,
assistante dentaire, Laval. Sous sa supervision, nous avons pratiqué sur un volontaire trois
prises de mesures de chaque mouvement évalué soit l’ouverture active maximale, la
diduction active maximale droite et gauche.
Procédure de prise de mesure :
Nous avons utilisé la procédure décrite par Pierre-Hubert Dupas dans son ouvrage :
Nouvelle approche du dysfonctionnement cranio-mandibulaire,106 et le diagramme de
Farrar pour noter nos résultats obtenus.
L’ouverture active maximale :
Nous avons fait une marque au crayon à l’emplacement du dentelé sur les incisives
centrales maxillaires.
Le recouvrement incisif est noté sur la face vestibulaire des incisives mandibulaires afin de
mesurer l’amplitude maximale l’ouverture buccale.
Diduction active maximale droite et gauche :
L’amplitude maximale est également marquée sur la face vestibulaire de l’incisive
correspondante, puis mesurée.
Protusion : La protusion représente la distance entre les incisives mandibulaires et
maxillaires lors du mouvement de protusion et a été mesurée en millimètres.
3.4 Déroulement de l’expérimentation
Les techniques choisies ont été exécutées suivant cette chronologie. Devant la quantité
importante de techniques à réaliser, le thérapeute a effectué chaque technique pour un
minimum de trois répétitions. Comme toujours, l’application de la technique était associée
à l’évaluation de la structure touchée. Dans le cas où la structure était dite normale, le
thérapeute passait de suite à la technique suivante, et s’attardait plus longuement aux
structures restreintes selon les besoins du patient.
106
DUPAS Pierre-Hubert. Nouvelle approche du dysfonctionnement cranio-mandibulaire, du diagnostic à la gouttière, France, Éditions
CdP, 2008
88
3.4.1 Traitement appliqué
3.4.1.1 Groupe contrôle

Écoute crânienne générale

Écoute générale des temporaux

Normalisation fasciale temporalis : superficiel et profond

Normalisation du ptérion :
-
Normalisation du frontal par-rapport à l’occiput
-
Normalisation des pariétaux par rapport à l’occiput
-
Normalisation du sphénoïde par-rapport à l’occiput
-
Normalisation des temporaux par-rapport à l’occiput

Normalisation temporo-mandibulaire

Normalisation fasciale du masséter : superficiel, moyen et profond

Normalisation de la bandelette mandibulaire

Normalisation fasciale du sterno-cléïdo-occipito-mastoïdien

Normalisation du muscle digastrique : faisceaux antérieur et postérieur

Traitement ostéopathique général cervical

2TLS : Transverse tendinous ligamentary stretching (étirement transverse tendinoligamentaire) des muscles triangle de Tilllaux.


-
Prise du pouls
-
2TLS du muscle petit droit dorsal de la tête (bilatéral)
-
2TLS du muscle grand droit dorsal de la tête (bilatéral)
-
2TLS du muscle oblique céphalique de la tête (bilatéral)
-
2TLS du muscle oblique caudal de la tête (bilatéral)
Normalisation des ligaments intrinsèques de l’articulation temporo-mandibulaire :
-
Normalisation du ligament latéral externe
-
Normalisation du ligament latéral interne
Normalisation des ligaments extrinsèques de l’articulation temporo-mandibulaire :
-
Normalisation du ligament ptérygo-épineux
-
Normalisation du faisceau antérieur du ligament sphéno-mandibulaire
89

-
Normalisation du faisceau postérieur du ligament sphéno-mandibulaire
-
Normalisation du ligament ptérygo-mandibulaire
-
Normalisation du fascia interptérygoïdien
Pompages articulation temporo-mandibulaire : en fermeture et diduction
3.4.1.2 Groupe expérimental

Écoute crânienne générale

Écoute générale des temporaux

Normalisation fasciale temporalis : superficiel et profond

Normalisation du ptérion :
-
Normalisation du frontal par rapport à l’occiput
-
Normalisation des pariétaux par rapport à l’occiput
-
Normalisation du sphénoïde par rapport à l’occiput
-
Normalisation des temporaux par rapport à l’occiput

Normalisation temporo-mandibulaire

Normalisation fasciale du masséter : superficiel, moyen et profond

Normalisation de la bandelette mandibulaire

Normalisation fasciale du sterno-cléïdo-occipito-mastoïdien

Traitement ostéopathique général cervical

2TLS : Transverse tendinous ligamentary stretching (étirement transverse tendinoligamentaire) des muscles triangle de Tilllaux.

-
Prise du pouls
-
2TLS du muscle petit droit dorsal de la tête (bilatéral)
-
2TLS du muscle grand droit dorsal de la tête (bilatéral)
-
2TLS du muscle oblique céphalique de la tête (bilatéral)
-
2TLS du muscle oblique caudal de la tête (bilatéral)
Normalisation du diaphragme stylien :
-
Normalisation du muscle stylo-hyoïdien
-
Normalisation du ligament stylo-hyoïdien
-
Normalisation du muscle stylo-pharyngien
90
-
Normalisation du muscle stylo-mandibulaire

Normalisation du muscle digastrique : faisceaux antérieur et postérieur

Normalisation des ligaments intrinsèques de l’articulation temporo-mandibulaire :


-
Normalisation du ligament latéral externe
-
Normalisation du ligament latéral interne
Normalisation des ligaments extrinsèques de l’articulation temporo-mandibulaire
-
Normalisation du ligament ptérygo-épineux
-
Normalisation du faisceau antérieur du ligament sphéno-mandibulaire
-
Normalisation du faisceau postérieur du ligament sphéno-mandibulaire
-
Normalisation du ligament ptérygo-mandibulaire
-
Normalisation du fascia interptérygoïdien
Pompages articulation temporo-mandibulaire : en fermeture et diduction
3.5 Procédure
3.5.1 Première séance
- Présentation de l’ostéopathie au sujet.
- Explication sur le déroulement de la séance.
- Révision du questionnaire de santé et questionnaire sur la douleur avec le sujet.
- Évaluation debout :
* Posture au fil à plomb
* Tests des axes du bassin
- Évaluation assise :
* Test de déglutition
- Test en procubitus :
* Test de positionnement vertébral et rebond.
91
- En décubitus dorsal :
* Test de Downing
* Test de positionnement vertébral cervical
* L’évaluation myofasciale palpatoire qualitative
* L’évaluation de la mobilité de l’articulation temporo-mandibulaire au pied-à-coulisse.
* L’évaluation qualitative et quantitative par la palpation de l’ouverture temporomandibulaire
* Auscultation temporo-mandibulaire
* Le chaîne de traitement appropriée en fonction du groupe.
Un questionnaire de la douleur était remis en fin de première séance, avec pour consigne
de le remplir la journée de notre deuxième séance.
3.5.2 Deuxième séance
Révision du questionnaire de la douleur avec le sujet. Le sujet était ensuite invité à prendre
place sur la table de traitement. Le thérapeute, assis à la tête du sujet en décubitus dorsal,
procédait à la réévaluation myofasciale palpatoire qualitative, à la réévaluation de la
mobilité temporo-mandibulaire avec le pied-à-coulisse et à la réévaluation qualitative et
quantitative par la palpation de l’ouverture temporo-mandibulaire. Pour ensuite poursuivre
avec l’application de la chaîne de traitement appropriée en fonction du groupe. Un
questionnaire de la douleur était remis en fin de séance, avec pour consigne de le remplir la
journée de notre troisième rencontre.
3.5.3 Troisième séance
L’équivalent de la séance 2 était répété.
92
3.6 Description des variables
3.6.1 Variables dépendantes

L’ajout du traitement du diaphragme stylien à la chaîne de traitement du groupe
expérimental.
3.6.2 Variables indépendantes

L’évaluation myofasciale palpatoire qualitative

L’évaluation de la mobilité temporo-mandibulaire avec le pied-à-coulisse

L’évaluation qualitative et quantitative par la palpation de l’ouverture temporomandibulaire.
Les données ainsi obtenues ont été comptabilisées en tableaux et remises au statisticien.
93
CHAPITRE 4 : ANALYSE ET
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
Dans le présent chapitre, nous présenterons les résultats obtenus. L’analyse des données a
été exécutée en tenant compte des variables suivantes : l’évaluation qualitative objective de
la mobilité de l’articulation temporo-mandibulaire droite et gauche, l’évaluation de la
souplesse des tissus fasciaux du diaphragme stylien, ainsi que l’évaluation objective au
pied-à-coulisse de la mobilité de l’ATM. Ces éléments furent comparés quant à leur
évolution au fil des séances. Les variables mentionnées plus haut ont été utilisées quant à
elles afin d’élaborer notre profil ostéopathique et comptabilisées en vue d’une utilisation
dans notre discussion future.
4.1 Introduction
L’analyse statistique des différentes variables visait à déterminer si les effets obtenus au
cours de l’expérimentation clinique confirmaient notre hypothèse initiale, laquelle était la
suivante : L’ajout de la normalisation du diaphragme stylien améliore l’efficacité du
traitement de l’articulation temporo-mandibulaire chez les sujets souffrant d’asymétrie
d’ouverture buccale.
4.1.1 Tests statistiques utilisés
Toutes les données furent analysées par Yves Lepage, statisticien, et par ses étudiants, de
l’Université de Montréal. Pour ce faire, le logiciel statistique SPSS, version 20, fut utilisé.
Les tests effectués furent les suivants :

Test Khi deux de Pearson : permet de comparer la répartition d’une variable discrète
entre deux groupes;

Test T de Student : utilisé pour les échantillons indépendants; permet de comparer
la moyenne d’une variable continue entre deux groupes;
94

Correction de Bonferroni : permet de corriger la valeur p d’un test afin de tenir
compte de la multiplicité des tests;

Analyse de variance à deux facteurs : Les moyennes des variables continues des
deux groupes sont comparées, ainsi que les temps, à l’aide d’une analyse de
variance à deux facteurs dont l’un est répété : un facteur groupe à deux niveaux (C
et E) et un facteur temps répété à trois niveaux (ou deux, selon le cas);

Test T de Student pour échantillons appariés : Ce test permet de comparer la
moyenne d’une variable continue entre deux temps.
4.2 L’homogénéité des groupes
L’échantillon de 48 sujets a été sélectionné en respectant les critères d’inclusion et
d’exclusion prédéterminés. La division de l’échantillon a été effectuée en deux groupes,
soit un groupe expérimental et un groupe contrôle, et ce, de façon aléatoire. Des tests
statistiques ont été réalisés afin d’évaluer l’homogénéité de l’échantillon utilisé pour notre
expérimentation. Ces tests ont démontré que les groupes étaient homogènes.
Homogénéité des groupes :
Tableau 4-1 L’homogénéité des groupes selon le sexe et l’âge
Valeur P
Signification
Sexe
0,637
H
Âge
0,084
H
Légende : H = homogène
95
Tableau 4-2 L'homogénéité des groupes
4.3 Résultats des données
Toutes les variables étant considérées comme des variables mesurées sur l’échelle de
Likert, les moyennes des groupes et des temps ont été comparées à l’aide d’une analyse de
variance à deux facteurs dont l’un est répété : un facteur groupe à deux niveaux (contrôle et
expérimental) et un facteur temps répété à trois niveaux (T1= RV1, T2 = RV2, T3 = RV3).
Ces analyses s’interprètent de la façon suivante. Il faut d’abord observer la valeur p du
terme d’interaction Temps*Groupe qui sera significative si elle est inférieure à 0,05.
Lorsque c’est le facteur Temps qui est significatif (<0,05), on effectue une comparaison par
paires, à l’aide d’un test t de Student pour données appariées avec correction de Bonferroni,
afin de déterminer entre quelles paires de temps se situent les différences de moyennes, et
ce, indépendamment du groupe.
96
Les graphiques présentés plus loin illustrent le comportement des moyennes du groupe
contrôle et du groupe expérimental au fil des traitements. Il importe de noter que la lettre C
représente le groupe contrôle et la lettre E, le groupe expérimental; et que les séances sont
respectivement identifiées T1 (premier rendez-vous), T2 (deuxième rendez-vous) et T3
(troisième rendez-vous). Les résultats significatifs sont notés S, alors que NS indique un
résultat non significatif.
4.3.1 Variables subjectives
Le thérapeute a procédé, tel qu’expliqué dans la méthodologie, à l’évaluation ostéopathique
par la palpation de l’asymétrie d’ouverture buccale et de la tension fasciale des muscles et
ligaments des constituants du diaphragme stylien.
4.3.1.1 Évaluation ostéopathique de l’aymétrie d’ouverture
Il s’agissait de comparer au fil des séances le processus de rééquilibration de la mobilité des
ATM droite et gauche. L’asymétrie était évaluée par la palpation des ATM à l’ouverture
buccale et quantifiée par le thérapeute suivant la légende préétablie de 1 à 5, considérant la
mobilité disponible de l’ATM selon les qualificatifs : faible (1), modérée (2), moyenne (3),
importante (4) et exagérée (5).
Ces données ont été comptabilisées et remises au statisticien pour analyse. Voici sa
démarche : pour visualiser l’évolution entre deux temps, nous avons considéré la différence
en valeur absolue (sans tenir compte du signe) entre deux temps pour la différence entre
ATM-Droite et ATM-Gauche. Par exemple, si au temps 1, la valeur de ATM-Droite est 1 et
la valeur de ATM-Gauche est 4, on obtient comme valeur 1 - 4 = -3; mais en valeur
absolue, on considère 3. On fait ce calcul pour chacun des sujets et chacun des temps. La
moyenne de cette différence en valeur absolue est comparée entre les groupes et les temps à
l’aide d’une analyse de variance à deux facteurs dont l’un est répété.
Interaction Temps*Groupe pour l’asymétrie d’ouverture: L’interaction est non
significative, quel que soit le temps, car il n’y a pas de différence significative dans les
moyennes entre les groupes; en effet, selon le temps, la différence dans les moyennes entre
les groupes est de 0,567.
97
Tableau 4-3 Interaction Temps*Groupe pour l’asymétrie d’ouverture
Valeur P
Résultats
Temps
0,000
S
Groupe
1,000
NS
Temps*groupe
0,567
NS
Comparaison par paires : Quel que soit le groupe, la moyenne au temps 1 est
significativement supérieure (0,001) à celle au temps 3, et celle au temps 2 est
significativement supérieure (0,002) à celle au temps 3.
Tableau 4-4 Comparaison par paires pour l’asymétrie d’ouverture
Temps (séances)
Valeur P
Résultats
1 et 2
0,100
NS
2 et 3
0,002
S
1 et 3
0,001
S
Tableau 4-5 Comparaison de l’évolution dans le temps de l’asymétrie d’ouverture
98
Conclusion : Quels que soient les groupes, la différence de mobilité entre les ATM a
significativement diminué du temps 2 au temps 3, de même que du temps 1 au temps 3.
Cependant, on observe que l’écart entre le temps 1 et 3 a tendance à être plus important
chez le groupe expérimental, ce qui représente une plus grande course. D’une part, le
groupe expérimental a tendance à présenter au temps 1 une asymétrie de mobilité
supérieure à celle du groupe contrôle. De plus, le groupe expérimental a également
tendance au temps 3 à posséder une asymétrie moindre par rapport au groupe contrôle. Ceci
nous amène à considérer que l’efficacité du traitement sur l’asymétrie d’ouverture des
ATM a eu tendance à être plus efficace chez le groupe expérimental, puisque ces
résultats tendent à être cliniquement significatifs sans toutefois être statistiquement
significatifs.
4.3.1.2 Évaluation myofasciale qualitative ostéopathique
Au fil des séances, nous avons aussi comparé l’amélioration de la tension des tissus
fasciaux du diaphragme stylien, et ce, pour les deux groupes. Le thérapeute a quantifié la
qualité fasciale selon son niveau de tension : tension normale (0), tension légère (1), tension
modérée (2) et tension sévère (3).
4.3.1.2.1 Fascia du muscle stylo-hyoïdien droit
Interaction Temps*Groupe : L’interaction est non significative, quel que soit le temps; il
n’y a pas de différence significative dans les moyennes entre les groupes, car selon le
temps, la différence de moyennes entre les groupes est de 0,090.
Tableau 4-6 Interaction Temps*Groupe pour le muscle stylo-hyoïdien droit
Valeur P
Résultats
Temps
0,041
S
Groupe
0,566
NS
Temps*groupe
0,090
NS
99
Comparaison par paires : Quel que soit le groupe, la moyenne au temps 1 est
significativement (0,046) supérieure à celle au temps 3.
Tableau 4-7 Comparaison par paires pour le muscle stylo-hyoïdien droit
Temps (séances)
Valeur P
Résultats
1 et 2
0,277
NS
2 et 3
1,000
NS
1 et 3
0,046
S
Tableau 4-8 Évolution du fascia du muscle stylo-hyoïdien droit
100
Conclusion : Quels que soient les groupes, les analyses statistiques démontrent qu’il y a
une différence dans les moyennes entre les temps; en effet, la moyenne au temps 1 est
significativement supérieure à celle au temps 3. Cependant, nous pouvons observer
qu’au fil des séances, la tension du fascia du muscle stylo-hyoïdien droit a eu tendance
à diminuer davantage chez le groupe expérimental, comparativement au groupe
contrôle. En effet, la tension initiale au temps 1 tend à être supérieure pour le groupe
expérimental comparativement au groupe contrôle, mais est moindre au temps 3 par rapport
au groupe contrôle, laissant supposer une course de diminution de tension plus importante
pour le groupe expérimental. Il importe également de noter que, pour le groupe contrôle, la
tension a eu tendance à augmenter entre la séance 2 et 3.
4.3.1.2.2 Fascia du muscle stylo-hyoïdien gauche
Interaction Temps*Groupe : L’interaction est significative, puisque selon le temps, la
différence dans les moyennes entre les groupes est de 0,007.
Analyses locales : Pour le groupe expérimental, la moyenne au temps 1 est
significativement supérieure (0,037) à celle au temps 3, et la moyenne au temps 2 est
significativement (0,009) supérieure à celle au temps 3.
Tableau 4-9 Interaction Temps*Groupe
Groupe
Temps (séances)
Valeur P
Résultats
E
1 et 2
1,000
NS
E
2 et 3
0,009
S
E
1 et 3
0,037
S
101
Tableau 4-10 Évolution du fascia du muscle stylo-hyoïdien gauche
Conclusion : Au fil des séances, la tension du fascia du muscle stylo-hyoïdien gauche a
significativement diminué chez le groupe expérimental davantage que chez le groupe
contrôle. Enfin, la tension de ce même fascia a eu tendance à être moindre pour le groupe
expérimental au temps 3, comparativement au groupe contrôle. Il faut également noter que,
comme pour le fascia du muscle stylo-hyoïdien droit, la tension chez le groupe contrôle a
eu tendance à augmenter entre le temps 2 et le temps 3.
102
4.3.1.2.3 Ligament stylo-hyoïdien droit
Interaction Temps*Groupe : L’interaction est significative puisque, selon le temps, la
différence dans les moyennes entre les groupes est de 0,038.
Analyses locales : Pour le groupe expérimental, la moyenne au temps 1 est
significativement supérieure (0,012) à celle au temps 3, et la moyenne au temps 2 est
significativement supérieure (0,029) à celle au temps 3.
Tableau 4-11 Interaction Temps*Groupe
Groupe
Temps (séances)
Valeur P
Résultats
E
1 et 2
1,000
NS
E
2 et 3
0,029
S
E
1 et 3
0,012
S
Tableau 4-12 Évolution du ligament stylo-hyoïdien droit
103
Conclusion : Au fil des séances, la tension du ligament stylo-hyoïdien droit a
significativement diminué chez le groupe expérimental davantage que chez le groupe
contrôle. Il faut également noter que, pour le groupe contrôle, la tension du ligament stylohyoïdien droit a eu tendance à augmenter entre les temps 2 et 3.
4.3.1.2.4 Ligament stylo-hyoïdien gauche
Interaction Temps*Groupe : L’interaction est significative puisque, selon le temps, la
différence de moyennes entre les groupes est de 0,006.
Analyses locales : Pour le groupe expérimental, la moyenne au temps 1 est
significativement supérieure (0,004) à celle au temps 3, et la moyenne au temps 2 est
significativement supérieure (0,003) à celle au temps 3.
Tableau 4-13 Interaction Temps*Groupe
Groupe
Temps (séances)
Valeur P
Résultats
E
1 et 2
1,000
NS
E
2 et 3
0,003
S
E
1 et 3
0,004
S
Tableau 4-14 Évolution du ligament stylo-hyoïdien gauche
104
Conclusion : Au fil des séances, la tension du fascia du ligament stylo-hyoïdien gauche
a significativement diminué chez le groupe expérimental davantage que chez le groupe
contrôle. Il faut également noter que, pour le groupe contrôle, la tension du ligament stylohyoïdien droit a eu tendance à augmenter entre le temps 2 et le temps 3.
4.3.1.2.5 Fascia du muscle stylo-pharyngien droit
Interaction Temps*Groupe : L’interaction est non significative (0,438), quel que soit le
temps, car nous n’avons pas de différence significative dans les moyennes entre les
groupes.
Tableau 4-15 Interaction Temps*Groupe
Valeur P
Résultats
Temps
0,000
S
Groupe
0,212
NS
Temps*groupe
0,438
NS
Comparaison par paires : Quel que soit le groupe, la moyenne au temps 1 est
significativement supérieure à celle au temps 2 (0,014) et à celle au temps 3 (0,002).
Tableau 4-16 Comparaison par paires
Temps (séances)
Valeur P
Résultats
1 et 2
0,014
S
2 et 3
0,274
NS
1 et 3
0.002
S
105
Tableau 4-17 Évolution fasciale du muscle stylo-pharyngien droit
Conclusion : Quel que soit le groupe, la tension du fascia du muscle stylo-pharyngien
droit a significativement diminué entre les temps 1 et 2 et entre les temps 1 et 3. Nous
pouvons observer que la tension fasciale a eu tendance à être moindre au temps 3 pour le
groupe expérimental comparativement au groupe contrôle.
106
4.3.1.2.6 Fascia du muscle stylo-pharyngien gauche
Interaction Temps*Groupe : L’interaction est non significative (0,567), quel que soit le
temps, car nous n’avons pas noté de différence significative dans les moyennes entre les
groupes.
Tableau 4-18 Interaction Temps*Groupe
Valeur P
Résultats
Temps
0,295
NS
Groupe
0,602
NS
Temps*groupe
0,567
NS
Tableau 4-19 Évolution fasciale du muscle stylopharyngien gauche
107
Conclusion : Nous pouvons observer que la tension fasciale a eu tendance à diminuer
davantage chez le groupe expérimental. En effet, au fil des séances, la tension fasciale du
muscle stylo-pharyngien gauche a eu tendance à diminuer chez le groupe expérimental, et à
être moindre que le groupe contrôle en séance 3. Il importe aussi de noter que la tension
fasciale a eu tendance à augmenter entre la séance 2 et la séance 3.
4.3.1.2.7 Fascia du musle stylo-glosse droit
Interaction Temps*Groupe : L’interaction est non significative (0,894), quel que soit le
temps, car nous n’avons pas obtenu de différence significative dans les moyennes entre les
groupes.
Tableau 4-20 Interaction Temps*Groupe
Valeur P
Résultats
Temps
0,115
NS
Groupe
0,932
NS
Temps*groupe
0,894
NS
Tableau 4-21Évolution fasciale du muscle stylo-glosse droit
108
Conclusion : Nous pouvons observer que la tension fasciale initiale à la séance 1 avait
tendance à être supérieure chez le groupe expérimental, par rapport au groupe contrôle.
Ainsi, la course totale de diminution de la tension fasciale pour le muscle stylo-glosse
droit a eu tendance à être plus important chez le groupe expérimental.
4.3.1.2.8 Fascia du muscle stylo-glosse gauche
Interaction Temps*Groupe : L’interaction est non significative, quel que soit le temps,
car nous n’avons pas observé de différence significative dans les moyennes entre les
groupes.
Tableau 4-22 Interaction Temps*Groupe
Valeur P
Résultats
Temps
0,000
S
Groupe
0,584
NS
Temps*groupe
0,188
NS
Comparaison par paires : Quel que soit le groupe, la moyenne au temps 1 est
significativement supérieure à celle au temps 3, et la moyenne au temps 2 est
significativement supérieure à celle au temps 3.
Tableau 4-23 Comparaison par paires
Temps (séances)
Valeur P
Résultats
1 et 2
0,103
NS
2 et 3
0,047
S
1 et 3
0.001
S
109
Tableau 4-24 Évolution fasciale du muscle stylo-glosse gauche
Conclusion : Quel que soit le groupe, la moyenne de la tension du fascia du muscle styloglosse gauche a diminué au fil des séances 2 et 3, ainsi que des séances 1 et 3. Toutefois, la
tension a eu tendance à diminuer davantage chez le groupe expérimental puisque, chez
celui-ci, la tension fasciale initiale avait tendance à être supérieure à celle du groupe
contrôle en séance 1 et à être inférieure en séance 3.
4.3.1.2.9 Ligament stylo-mandibulaire droit
Interaction Temps*Groupe : L’interaction est non significative, quel que soit le temps,
car nous n’avons pas noté de différence significative dans les moyennes entre les groupes.
En outre, quel que soit le groupe, nous n’avons pas observé de différence significative dans
les moyennes entre les temps.
110
Tableau 4-25 Interaction Temps*Groupe
Valeur P
Résultats
Temps
0,102
NS
Groupe
0,867
NS
Temps*groupe
0,897
NS
Tableau 4-26 Évolution du ligament stylo-mandibulaire droit
Conclusion : Nous pouvons observer qu’au fil des séances, la tension du ligament stylomandibulaire droit a eu tendance à diminuer de façon plus importante chez le groupe
expérimental comparativement au groupe contrôle. En effet, la tension initiale au temps
1 a tendance à être supérieure pour le groupe expérimental par rapport au groupe contrôle,
et est moindre au temps 3 par rapport au groupe contrôle, ce qui laisse supposer une course
de diminution de la tension plus importante pour le groupe expérimental.
111
4.3.1.2.10
Ligament stylo-mandibulaire gauche
Interaction Temps*Groupe : L’interaction est non significative, quel que soit le temps; en
effet, nous n’avons pas noté de différence significative dans les moyennes entre les
groupes. De même, quel que soit le groupe, nous n’avons pas observé de différence
significative dans les moyennes entre les temps.
Tableau 4-27 Interaction Temps*Groupe
Valeur P
Résultats
Temps
0,127
NS
Groupe
0,333
NS
Temps*groupe
0,711
NS
Tableau 4-28 Évolution du ligament stylo-mandibulaire gauche
112
Conclusion : Nous pouvons observer que, chez le groupe expérimental, la tension du
ligament stylo-mandibulaire gauche a eu tendance à diminuer au fil des séances 1 et 2,
2 et 3, ainsi que 1 et 3, démontrant une amélioration progressive constante,
comparativement au groupe contrôle chez qui la tension a eu tendance à augmenter entre la
séance 1 et 2 pour diminuer par la suite. De plus, nous pouvons observer que la course
totale de diminution de la tension fasciale entre la séance 1 et la séance 3 a tendance à
être plus importante chez le groupe expérimental.
4.3.1.2.11
Fasciae des muscles du triangle de Tillaux
Interaction Temps*Groupe : L’interaction est significative puisque, selon le temps, la
différence dans les moyennes entre les groupes est de 0,007.
Tableau 4-29 Interaction Temps*Groupe
Valeur P
Résultats
Temps
0,081
NS
Groupe
1,000
NS
Temps*groupe
0,007
S
Tableau 4-30 Évolution de la tension fasciale des muscles du triangle de Tillaux
113
Conclusion : La tension fasciale des muscles du triangle de Tillaux a diminué de façon
significative pour le groupe expérimental comparativement au groupe contrôle.
4.3.2 Variable objective
Les données relatives à la variable objective ont été mesurées à l’aide d’un pied-à-coulisse.
Notre méthodologie a été présentée plus tôt, au chapitre 3.
4.3.2.1 Mesures objectives d’ouverture au pied-à-coulisse (en mm)
Interaction Temps*Groupe : L’interaction est significative puisque, selon le temps, la
différence dans les moyennes entre les groupes est de 0,001.
Analyses locales : Pour le groupe expérimental, la moyenne observée au temps 1 est
significativement inférieure à celle observée au temps 2 et à celle observée au temps 3.
Tableau 4-31 Interaction Temps*Groupe
Groupe
Temps (séances)
Valeur P
Résultats
E
1 et 2
0,004
S
E
2 et 3
0,976
NS
E
1 et 3
0,003
S
Tableau 4-32 Évolution de la mobilité d'ouverture des ATM
114
Conclusion : L’amélioration de la mobilité d’ouverture a significativement augmenté,
et ce, de façon plus importante pour le groupe expérimental comparativement au
groupe contrôle.
4.3.2.2 Profil ostéopathique
Certaines données recueillies à l’évaluation initiale ont été comptabilisées et transmises au
statisticien pour élaborer notre profil ostéopathique. Pour ce faire, nous avons évalué la
posture dans les plans sagittal et frontal, et nous avons procédé à l’évaluation du bassin et
du rachis, à l’auscultation des ATM, ainsi qu’au test de déglutition.
4.3.2.2.1 Selon la posture

Plan sagittal :
Tableau 4-33 Posture plan sagittal groupe expérimental
115
Tableau 4-34 Posture plan sagittal groupe contrôle
Conclusion : En comparant les deux groupes, nous pouvons constater que la proportion de
sujets ayant une posture normale est moindre chez le groupe expérimental, représentant
20,83 % contre 33,33 % chez le groupe contrôle. Ainsi, 79,17 % des sujets du groupe
expérimental souffraient de déficit postural de type antérieur ou postérieur, contre 66,66 %
pour le groupe contrôle. Nous pouvons en conclure que le groupe expérimental compte
davantage de sujets souffrant de trouble postural de type antérieur et postérieur que
le groupe contrôle.
116

Plan frontal :
Tableau 4-35 Posture plan frontal groupe expérimental
Tableau 4-36 Posture plan frontal groupe contrôle
117
Conclusion : Nous pouvons constater que, dans le plan frontal, le groupe expérimental
compte davantage de sujets présentant des déséquilibres posturaux (83,33 %) que le
groupe contrôle (75 %).
4.3.2.2.2 Selon les tests du bassin
Tableau 4-37 Évaluation bassin groupe expérimental
Tableau 4-38 Évaluation bassin groupe contrôle
118
Conclusion : Le groupe expérimental comprenait davantage de sujets souffrant de
lésion du bassin, tout axe confondu (83,33 %), que le groupe contrôle (75 %).
4.3.2.2.3 Selon l’alignement du rachis
Tableau 4-39 Rachis cervical groupe expérimental
Tableau 4-40 Rachis cervical groupe contrôle
119
Conclusion : Le groupe expérimental compte moins de sujets ayant une dysfonction du
rachis cervical (16,67 %) que le groupe contrôle (25 %).
Tableau 4-41Rachis dorsal groupe expérimental
Tableau 4-42 Rachis dorsal groupe contrôle
120
Conclusion : Le groupe expérimental compte plus de sujets ayant une dysfonction du
rachis dorsal (83,33 %) que n’en compte le groupe contrôle (75 %).
Tableau 4-43 Rachis lombaire groupe expérimental
Tableau 4-44 Rachis lombaire groupe contrôle
121
Conclusion : Le groupe expérimental compte plus de sujets ayant une dysfonction du
rachis lombaire (75 %) que n’en compte le groupe contrôle (75 %).
4.3.2.2.4 Selon l’auscultation des ATM
Groupe expérimental :
Tableau 4-45 Auscultation ATMs groupe expérimental
Groupe contrôle :
Tableau 4-46 Auscultation ATMs groupe contrôle
122
Conclusion : Le groupe expérimental comprend davantage de sujets présentant un
claquement à l’auscultation (41,67 %), que n’en comprend le groupe contrôle (37,50 %).
4.3.2.2.5 Selon le test de déglutition
Groupe expérimental :
Tableau 4-47 Test de déglutition groupe expérimental
Groupe contrôle :
Tableau 4-48 Test de déglutition groupe contrôle :
123
Conclusion : Les groupes comprenaient un pourcentage égale de dysfonction de
déglutition, tout stade confondu. Par contre, seul le groupe expérimental comprenait une
portion de 4.03% de stade III.
124
Chapitre 5 : Discussion
Dans le présent chapitre, à l’aide des résultats obtenus et présentés dans le chapitre 4, nous
tenterons d’expliquer les effets de notre expérimentation sur les sujets de notre étude.
5.1 Résultats de la recherche
L’hypothèse initiale de cette recherche suggère que l’ajout de la normalisation du
diaphragme stylien combiné à la normalisation des structures de l’ATM (normalisation
crânienne, fasciae des muscles manducateurs, ligaments intrinsèques et extrinsèques de
l’ATM) est en mesure de donner de meilleurs résultats dans le traitement de la dysfonction
de l’appareil manducateur chez les sujets souffrant d’asymétrie d’ouverture qu’un
traitement se limitant aux structures propres de l’ATM. Nous avons choisi différents
paramètres pour évaluer l’amélioration du DAM et l’efficacité du traitement. Nous avons
considéré l’asymétrie d’ouverture entre les ATM, un facteur qui accompagne très souvent
le DAM. Nous avons également considéré l’évolution de la tension des fasciae des muscles
du diaphragme stylien; lesquels, comme nous avons pu le voir dans notre chapitre 2, ont un
rôle essentiel dans la liberté de mobilité du temporal et, par le fait même, dans le degré de
liberté de l’ATM. Enfin, nous avons évalué l’amélioration de l’ampleur du mouvement
d’ouverture, calculée de façon objective au pied-à-coulisse. C’est en nous fondant sur cette
donnée que nous considérons principalement l’amélioration de l’efficacité du traitement
pour le groupe expérimental.
En ce sens, puisque cette variable s’est révélée être grandement significative pour le groupe
expérimental, et puisque la majorité des autres variables analysées ont démontré une
tendance à l’amélioration favorable pour le groupe expérimental, nous pouvons donc
affirmer que notre hypothèse est valide. Nous allons discuter ci-dessous de chacune des
variables et tenter d’expliquer pourquoi nous avons obtenu ces résultats, pour ensuite juger
de la validité de ces derniers.
125
5.1.1 Asymétrie d’ouverture
Quel que soit le groupe, l’asymétrie d’ouverture des ATMs a significativement diminué du
temps 2 au temps 3, et du temps 1 au temps 3. Cependant, nous avons pu observer que
l’écart entre le temps 1 et le temps 3 a eu tendance à être plus important chez le groupe
expérimental, ce qui représente une plus grande course. Cela nous a amené à conclure
que l’efficacité du traitement de l’asymétrie d’ouverture des ATMs a eu tendance à
être plus marquée chez le groupe expérimental, puisque ces résultats ont tendance à être
cliniquement significatifs, sans être statistiquement significatifs en regard de la courbe.
Nous expliquons cette tendance à l’équilibration significative pour notre groupe
expérimental par la normalisation du diaphragme stylien. Pour les deux groupes, nous
croyons que la normalisation fasciale des muscles SCOM, digastrique, temporal et masséter
a contribué à favoriser la rééquilibration de la mobilité entre les ATM droite et gauche.
Rappelons-nous que le SCOM constitue le pilier de force le plus puissant en lien avec le
temporal. Son insertion importante sur la mastoïde est à l’origine de son influence majeure
sur la mobilité temporale. Ainsi, une augmentation de tension de son fascia aura tendance à
vouloir fixer le temporal en rotation postérieure, agissant plus précisément sur sa
composante de mouvement autour de son axe pétreux AA1 dans le plan sagittal (état de
réduction) en attirant la mastoïde vers l’avant. Le temporal orientant la mandibule par le
positionnement de la fosse mandibulaire dans l’espace, en cas de tension excessive du
SCOM, la mandibule du même côté sera plus haute, la symétrie fonctionnelle des ATMs
entre elles sera perturbée et la mandibule sera déviée homolatéralement. Ainsi, il nous
paraît évident que, chez les deux groupes, la normalisation du fascia du muscle SCOM a
largement contribué à favoriser la symétrie de mobilité entre les ATMs et l’augmentation
de l’ouverture buccale.
Il importe également de se rappeler que, en rapport avec le temporal, le fascia du ventre
postérieur du muscle digastrique participe à la coordination du « pilier fort » représenté par
le SCOM et du « pilier mobile » représenté par le diaphragme stylien. De par son insertion
proximale sur le temporal et son insertion distale sur la mandibule, une lésion de l’une de
ces structures provoquera une asymétrie du tonus myofascial qui se transmettra à l’os
126
hyoïde par son tendon intermédiaire glissant dans la fourche constituée du muscle stylohyoïdien. L’hyoïde agissant comme une « rotule » pour équilibrer les tensions des
digastriques droit et gauche, sa disposition d’adaptation se ressentira dans la mise en
tension des éléments temporo-hyoïdien du diaphragme stylien, soit les muscles et ligaments
stylo-hyoïdiens. Ainsi, la normalisation du digastrique chez les deux groupes contribuera à
la symétrie et l’augmentation d’ouverture buccale favorisera l’équilibre de l’unité
fonctionnelle constituée du temporal, de la mandibule et de l’hyoïde.
Pour ce qui est des fasciae des muscles manducateurs, nous avons vu qu’une tension
excessive du fascia temporalis influencera l’équilibre micro-dynamique du ptérion et
qu’une organisation de la couche cellulo-graisseuse située entre les deux feuillets de ce
fascia limitera la mobilité du temporal. Cette logique clinique explique pourquoi nous
avons normalisé le fascia temporalis avant de mettre en œuvre les techniques de
normalisation crânienne du ptérion; la mobilité du temporal ainsi favorisée, la
normalisation du fascia temporalis a contribué chez les deux groupes à l’amélioration de la
symétrie et à l’augmentation de l’ouverture buccale.
Nous avions également vu que les muscles masséters étaient impliqués dans le bruxisme et
le DAM; nous nous sommes rappelés qu’étant donné qu’ils sont les muscles moteurs les
plus puissants, il était favorable cliniquement de normaliser leur fascia pour enclencher le
processus d’autonormalisation myofasciale des plus forts élévateurs de la mandibule. Nous
avons aussi tenu compte du fait que le fascia de la mandibule est en rapport avec celui du
SCOM, en arrière via la bandelette mandibulaire, et en rapport avec le fascia temporalis en
haut. Nous comprenons donc que la normalisation du fascia parotido-massétérin
contribuera chez les deux groupes à la symétrie et l’augmentation de l’ouverture buccale.
Le facteur psychologique joue ici un rôle non négligeable quant à notre impact clinique,
compte tenu du réflexe d’activation des muscles élévateurs de la mandibule en présence de
stress; par conséquent, l’efficacité pourra dans certains cas être limitée en raison de facteurs
de stress psychologiques déclenchants ou au contraire s’améliorer en raison de la
diminution du stress (vacances, résolution de problèmes personnels, suivi psychologique) et
ainsi fausser l’efficacité de notre traitement.
127
Dans le même ordre d’idées, nous avons normalisé le fascia interptérygoïdien proprement
dit, compte tenu de son influence sur la coordination et l’autonormalisation des muscles
ptérygoïdiens internes et externes. En outre, de façon plus analytique, nous nous rappelons
que le renforcement de son bord antérieur, en l’occurence le ligament ptérygo-épineux,
représente fonctionnellement le point pivot de finesse à l’ouverture buccale. Ainsi, nous
comprenons que la normalisation du fascia interptérygoïdien a contribué chez les deux
groupes à la symétrie et à l’augmentation de l’ouverture buccale.
Nous croyons que c’est la normalisation du diaphragme stylien qui est responsable de
l’efficacité du traitement de l’asymétrie d’ouverture des ATMs, cette efficacité ayant eu
tendance à être supérieure pour le groupe expérimental.
5.1.2 La tension myofasciale
Les évaluations ostéopathiques des tensions fasciales des muscles et des ligaments du
diaphragme stylien sont statistiquement significatives pour le groupe expérimental dans le
cas de trois structures : soit le fascia du muscle stylo-hyoïdien gauche, et les ligaments
stylo-hyoïdiens droit et gauche. Cliniquement, les résultats ont généralement eu tendance à
être significatifs au fil des séances de façon plus importante pour le groupe expérimental.
5.1.2.1 La tension fasciale du muscle stylo-hyoïdien

Au fil des séances, la tension fasciale du muscle stylo-hyoïdien droit a eu tendance à
diminuer davantage chez le groupe expérimental que chez le groupe contrôle.

Au fil des séances, la tension fasciale du muscle stylo-hyoïdien gauche a
significativement diminué, et ce, de façon plus importante pour le groupe
expérimental.
Il importe de rappeler, comme nous l’avons vu au chapitre 2, que le muscle stylo-hyoïdien
est le plus externe des constituants du diaphragme stylien. Par le fait même, son bras de
levier exerce une tension du diaphragme stylien plus importante dans le plan frontal. Nous
avions aussi déduit que, vu sa disposition anatomique, son rôle physiologique sur la
mobilité du temporal était de grande importance. Ainsi, puisque notre idée première était de
promouvoir la liberté du temporal dans le but ultime de favoriser l’augmentation
128
d’ouverture buccale, nous accordons une importance prioritaire aux résultats positifs que
nous avons obtenus en ce qui concerne la diminution de tension du fascia du muscle stylohyoïdien chez le groupe expérimental. Nous pouvons donc conclure que la diminution de
tension de cette structure a eu une responsabilité prévalente qui a grandement contribué à
libérer le temporal, ce qui au final a favorisé l’augmentation de l’ouverture buccale et
confirmé notre hypothèse voulant que l’ajout de la normalisation du diaphragme stylien
améliore l’efficacité du traitement ostéopathique des DAMs.
Par ailleurs, nous avons aussi observé que, chez le groupe contrôle, la tension fasciale des
muscles stylo-hyoïdiens a eu tendance à augmenter entre les temps 2 et 3. Le groupe
contrôle n’ayant pas bénéficié de la normalisation du diaphragme stylien, cette observation
nous amène à nous interroger sur son rôle de maintien dans le temps et sur l’intégration des
acquis constatés entre les temps 1 et 2. Cette spéculation se confirme dans notre expérience
clinique, mais en apporter la preuve statistique aurait demandé un protocole expérimental
échelonné sur une plus grande période de temps.
5.1.2.2 La tension du ligament stylo-hyoïdien

Au fil des séances, la tension du ligament stylo-hyoïdien droit a significativement
diminué chez le groupe expérimental comparativement au groupe contrôle.

Au fil des séances, la tension du ligament stylo-hyoïdien gauche a significativement
diminué chez le groupe expérimental comparativement au groupe contrôle.
Puisqu’il s’agit de la deuxième structure après le muscle stylo-hyoïdien à comporter le plus
grand bras de levier du diaphragme stylien, et compte tenu des résultats significatifs
obtenus relativement à la diminution de tension, nous en arrivons à déduire l’efficacité de
leur normalisation sur le degré de liberté du temporal et, puisque le temporal oriente la
mandibule dans l’espace, sur l’augmentation de l’ouverture buccale améliorée chez les
sujets de notre groupe expérimental. Ainsi, en tenant compte de leur degré d’importance au
sein du diaphragme stylien, les résultats principalement significatifs relatifs à ces deux
principaux bras de levier (muscle et ligament stylo-hyoïdiens) nous amènent déjà à
confirmer notre hypothèse, selon laquelle l’ajout de la normalisation du diaphragme stylien
129
chez les sujets souffrant de dysfonction de l’appareil manducateur et d’asymétrie
d’ouverture est plus efficace.
5.1.2.3 La tension fasciale du muscle stylo-pharyngien

La tension fasciale du muscle stylo-pharyngien droit a diminué chez les deux
groupes, mais a eu tendance à être moindre pour le groupe expérimental
comparativement au groupe contrôle, et ce, à la fin de l’expérimentation, soit à la
séance 3.

Au fil des séances, la tension fasciale du muscle stylo-pharyngien gauche a eu
tendance à diminuer davantage pour le groupe expérimental.
Comme nous l’avons mentionné au chapitre 2, le muscle stylo-pharyngien est le plus
médial des muscles styliens et possède par le fait même le plus court bras de levier du
diaphragme stylien par rapport au temporal, influençant tout de même la mobilité du
temporal.
5.1.2.4 La tension fasciale du muscle stylo-glosse

Au fil des séances, la tension fasciale du muscle stylo-glosse droit a eu tendance à
diminuer de façon plus importante chez le groupe expérimental.

Au fil des séances, la tension fasciale du muscle stylo-glosse gauche a eu tendance à
diminuer de façon plus importante chez le groupe expérimental.
La tendance à une diminution accrue de la tension suivant la courbe chez le groupe
expérimental aurait pu être prouvée significativement si le protocole expérimental s’était
déroulé sur une plus longue période. De plus, la langue n’ayant pas été normalisée, compte
tenu de sa double innervation (nerfs crâniens V et IV), il serait louable en clinique d’ajouter
la normalisation de ces nerfs crâniens et du système glosse.
5.1.2.5 La tension du ligament stylo-mandibulaire

La tension fasciale du ligament stylo-mandibulaire droit a eu tendance à diminuer
davantage chez le groupe expérimental.

La tension fasciale du ligament stylo-mandibulaire gauche a eu tendance à diminuer
davantage chez le groupe expérimental.
130
Ici encore, la tendance pour le groupe expérimental à s’améliorer davantage aurait pu être
prouvée statistiquement, comme nous le constatons dans notre expérience clinique, par un
protocole d’expérimentation plus long avec un échantillonnage plus nombreux.
5.1.2.6 Les muscles du triangle de Tillaux
La normalisation des muscles du triangle de Tillaux a contribué à la normalisation de la
charnière cervico-occipitale, dont l’intégrité est essentielle, puisque l’ouverture buccale est
associée à un mouvement d’extension du niveau C0-C1, et à un mouvement de flexion à la
fermeture buccale; ainsi, toute restriction du rachis cervical supérieur modifiera la cinétique
mandibulaire. En outre, la région sous-occipitale est l’ultime pièce mécanique capable
d’adapter l’orientation de la sphère crânienne, siège des capteurs sensoriels, à un
déséquilibre postural sous-jacent, en l’occurrence un déséquilibre mandibulaire. Ainsi, le
couple C0-C1 assure la fonction de flexion/d’extension, et le couple C1-C2 assure la
fonction de rotation. Ces deux segments sont sous la dépendance des muscles courts tels
que ceux du triangle de Tillaux qui permettent le réglage fin et les réflexes d’oculogyrie. Il
importe aussi de noter qu’une contracture des muscles sus-hyoïdien et sous-hyoïdien
limitera également l’extension C0-C1-C2. Pour vérifier cette assertion, nous avons comparé
la diminution de la tension myofasciale des muscles du triangle de Tillaux du groupe
expérimental ayant reçu l’ajout de la normalisation du diaphragme stylien à celle observée
chez le groupe contrôle. Or, nous avons pu constater que la tension myofasciale a
significativement diminuée de façon plus importante pour le groupe expérimental au fil
des séances. Ainsi, ayant relâché davantage les muscles du triangle de Tillaux chez les
sujets du groupe expérimental, ces muscles ont favorisé la libération articulaire de la
charnière cervico-cervicale essentielle à la cinétique mandibulaire, ce qui a probablement
contribué à l’augmentation significative de la mobilité en ouverture buccale pour ce groupe
lors de notre expérimentation.
131
5.1.3 L’ouverture buccale

L’ouverture buccale a augmenté de façon significative pour le groupe expérimental.
La normalisation des éléments manducateurs associés aux éléments du diaphragme
stylien a contribué à favoriser une augmentation significative de la mobilité d’ouverture
pour le groupe expérimental.
132
Chapitre 6 : Conclusion
Ainsi, nous avons vu en théorie les origines et répercussions diverses du DAM chez le
patient. Étant donné la complexité de cette pathologie, l’ostéopathe doit rechercher, avec
une vision de globalité, la cause de la problématique et y répondre par une thérapeutique
qui normalisera ses différentes composantes à long terme dans le temps. Le DAM affectant
les concepts bio-psycho-sociaux du patient, c’est grâce à ses connaissances et sa
duplication de l’anatomie, de la physiologie, de l’embryologie et de la biomécanique que
l’ostéopathe évalue et corrige les problèmes pouvant être à l’origine de la symptômatologie.
Dans son plan de traitement, il doit considérer les restrictions de mobilité et de motilité
articulaire et les restrictions tissulaires de ses composantes et de ses liens pouvant se
répercuter sur la posture et la biomécanique des ATMs. Nous avons proposé dans ce
mémoire que l’ajout de la normalisation du diaphragme stylien au traitement de la chaîne
myofascial temporo-mandibulaire conventionnelle en ostéopathie chez les sujets souffrant
de DAM avec une asymétrie d’ouverture serait plus efficace.
En résumé, notre hypothèse est confirmée, car dans la majorité des cas, le groupe
expérimental a eu de meilleurs résultats statistiques que le groupe contrôle. Nous avons eu
des résultats significatifs pour le groupe expérimental en regard du fascia du muscle stylohyoïdien gauche, les ligaments stylo-hyoïdien droit et gauche, des fasciae des muscles du
triangle de Tillaux, et de l’ouverture buccale. Nous avons eu des résultats à tendance
significative pour le groupe expérimental en regard de l’asymétrie d’ouverture, du fascia du
muscle stylo-hyoïdien droit, des fasciae des muscles stylo-pharyngien droit et gauche, des
fasciae des muscles stylo-glosse droit et gauche, et des ligaments stylo-mandibulaire droit
et gauche.
Il serait intéressant de faire une étude portant sur une plus longue période pour déterminer
les effets à long terme sur le DAM. Le fait de suivre une séquence de traitement préétablie
ne respecte pas la philosophie de l’ostéopathie, qui se veut adaptée au besoin spécifique de
chaque individu. Mais cette méthodologie nous était indispensable à l’expérimentation d’un
protocole de recherche scientifique. Ainsi, s’il était possible d’adapter le traitement aux
133
besoins du patient, peut-être que les résultats seraient plus significatifs. Ainsi, l’ajout de la
normalisation du bassin, du rachis, du système linguale et postural aurait, suivant notre
logique ostéopathique et notre vision du corps dans sa globalité, été plus efficace.
Décrivant la méthodologie thérapeutique de l’ostéopathe, Andrew Taylor Still disait :
« L’ostéopathe possède sa propre méthode qui est correcte, ou plutôt pas de
méthode du tout, et se laisse guider par le compas du géomètre en chef. Ainsi, l’ostéopathe
doit trouver les vraies bornes telles qu’elles ont été disposées par le Géomètre divin. Le
géomètre en chef donne les plans et caractéristiques au général de division avec pour
instructions d’établir toutes les limites et divisions du pour l’État, le comté, les cantons et
les sections, et de marquer chacune avec des bornes ou autrement, de manière qu’elles
puissent se perdre, mais au contraire rester repérables par tout géomètre compétent
suivant les relevés de terrain qui lui présente l’anatomie. Ainsi, voyons-nous qu’un
ostéopathe efficace est guidé par les relevés de terrain de la nature vers toutes les bornes.
Son travail consiste à vérifier que chaque pierre de bornage est à sa place, érigée comme
la nature l’a conçue et établie. S’il tolère la moindre variation dans l’emplacement que
Dieu, le grand géomètre de l’univers, leur a assigné, il découvrira une transgression,
source de dysharmonie et de discorde entre les propriétaires des quatre sections de
terrains que ces pierres de bornage délimitent; et son devoir d’allégeance est de remettre
ces bornes à leur place de départ, telle qu’indiquée par le relevé. Ainsi, son aptitude à
trouver les vraies bornes et à les ajuster toutes le caractérisera comme un ostéopathe
efficace. »107
107
STILL, Andrew Taylor, Philosophie de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2003. P. 56-57
134
Bibliographie
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CUILLERET J, A. BOUCHET, Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle,
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GILLOT Sabine. La place de la posture dans le diagnostic et les décisions thérapeutiques,
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PONS Jean, Gustave GINESTET, Marcel PALFER-SOLLIER, Henri FRÉZIÈRES.
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ROUVIÈRE Henri et André DELMAS, Anatomie Humaine, tome 1, tête et cou, Paris,
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SADLER T.W., Langman’s Medical embrylogy, 9th edition, Lippincott Williams &
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SENECAIL, L’os hyoïde. Introduction anatomique à l’étude de certains mécanismes de la
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VOYER, Guy. Muscles et fasciae de la face et de l’ATM, Marseille, Académie Sutherland
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VOYER, Guy. Le temporal, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.
VOYER, Guy. Biomécanique du crâne, Marseille, Académie Sutherland d’Ostéopathie du
Québec.
VOYER, Guy. Le diaphragme cervico-thoracique, Marseille, Académie Sutherland
d’Ostéopathie du Québec.
WOGUE Rémi. L’os temporal, la mandibule et l’os hyoïde, Éditions Sully, France, 2009
136
Annexes
Annexe 1 : Annonce de recrutement de sujets
Sujets souffrant de douleur à la mâchoire
RECHERCHÉS
Étudiante, postulante au diplôme d’ostéopathie en rédaction
de thèse recherche candidats souffrant de douleurs à la
mâchoire pour participer au protocole de recherche traitant
de l’efficacité du traitement ostéopathique chez les patients
souffrant de dysfonctions et douleurs localisées à la
mâchoire.
TRAITEMENTS GRATUITS
Karine Roberge EDO
514-531-1122
137
Annexe 2 : Questionnaire de santé
Fiche client
Numéro :_____________
Date:_______________________
Nom :__________________________________Prénom :____________________________ Âge : ____
Adresse :_______________________________________________Tél : ________________________
Profession :_____________________________Activités sportives :______________________________
Disponibilités : _________________________Dominance (droitier/gaucher) :____________________
Bilan de santé :
Santé générale : Avez-vous un problème de santé connu au-niveau :















Fumeur :
Cardiaque : _________________
Pulmonaire : _________________
Digestif : ____________________________
Hormonal : __________________________
Orthopédique :________________________
Neurologique : ________________________
Vertige/étourdissement : ________________
Engourdissement : _____________________
Acouphène : __________________________
Problème d’oreille : ____________________
Trouble de la vision : ___________________
Maux de tête : ________________________
Orthèse plantaire : _____________________
Problème d’épaule : ____________________
Allergie latex : _________________________
□
/jour
Alcool :
□
Suivi et traitement dentaire :
Antécédents :
- Chirurgicaux :____________________
- Trauma/fracture : ________________________
- Accident : _______________________________
Médicaments :
_______________________________________
_____________________________________
_______________________________________
Sommeil :
- Position : ______________________________
- Qualité (bonne/moyenne/mauvaise) :____________
- ______ heures/nuit
Fréquence : _____
Autres thérapies :
______________________________
____________________________________________
______________________________
____________________________________________
______________________________
Consommation d’eau quotidienne : _______________
Tests / Rayon-X :
Gestion du stress :
________________________________ Échelle de 1 à 10 ( 1 = calme, 10 = panique) :
/10
________________________________ Énergie générale :
________________________________ (1= pas d’énergie, 10 = maximum d’énergie) :
/10
138
Questionnaire douleur :
Historique et progression de la douleur :
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
Localisation de la douleur :
Mal de tête :
□
Mal de joue :
□
Mal de cou :
□
Autres : ________________________________________________________________________
Fréquence et intensité : (Échelle de la douleur 0/10 = pas de douleur, 10/10 = douleur extrême)
Fréquence :
Constante :
□
Inconstante :
□
/10 Matin :
/10 Après-midi :
À la mastication : □
/10
Serrez-vous les dents :
□
/10
Aggravée par : ______________________
□
/10
______________________
Soirée :
□
/10
Soulagée par :______________________
En ouvrant la bouche, votre mandibulaire fait-elle du bruit?
Le jour :
□
Son de craquement :
□
La nuit :
□
Son de crissement :
□
Plaque occlusale?:
□
Droite :
Avez-vous des difficultés à ouvrir la bouche?
□
□
En quelles circonstances : _______________________________
Votre mandibule s’est-elle déjà bloquée?
En quelles circonstances : ____________________________
□
Gauche :
□
139
Annexe 3 : Formulaire de consentement
Je, sousigné(e): _______________________________________
J’accepte de participer à titre de sujet à l’étude sur les douleurs à la mâchoire de Karine
Roberge, postulante au Diplôme d’Ostéopathie.
L’objectif de cette étude est de démontrer l’importance d’inclure la normalisation de
certains fasciae dans le traitement de l’articulation temporo-mandibulaire chez les sujets
souffrant de douleurs et d’asymétrie d’ouverture.
J’ai été informé(e) que l’étude comprendra trois séances en ostéopathie espacées de deux
semaines. La première séance durera 1h30 et les suivantes environ 1h.
Aucun frais ne sera exigé.
Mon nom ainsi que mes renseignements personnels resteront confidentiels.
J’ai été informé(e) des procédures à suivre, lesquelles ne présentent aucun risque pour ma
santé et j’accepte d’y participer sans aucun recours de ma part.
Signature : ____________________________
Date : ____________
140
Annexe 4 : Descriptif
des
normalisation
techniques
du
de
groupe
expérimental
Écoute crânienne générale
Annexe 4.1
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Assis à la tête du patient. Les :
Décubitus dorsal
I : au niveau des grandes ailes du sphénoïde
II : au niveau de l’os zygomatique
III : vers le gonion
IV : au niveau de la mastoïde
V : au niveau de l’occiput
Action
Photos
Les I évaluent les grandes ailes du sphénoïde qui partent en bas, en avant et en
dehors à la flexion du sphénoïde et reviennent en haut, en arrière et en dedans
lors de l’extension du sphénoïde.
Les II’s sont en rapport avec l’axe oblique des zygomatiques (axe qui relie le
ptérion à la symphyse mentonnière) et évaluent le mouvement d’éversion du
zygomatique (rotation externe et une antéflexion combinées), pendant
l’expansion et le mouvement d’inversion (rotation interne et rétroflexion
combinées) pendant la réduction.
Les III’s longent les branches montantes de la mandibule en direction du
gonion et évaluent la mandibule qui recule et descend lors de l’expansion et
revient en haut et devant lors de la réduction.
Les IV’s évaluent le mouvement des mastoïdes des temporaux qui vont en
arrière et légèrement en dedans et deviennent donc postéro-médianes à la
rotation externe temporale pendant l’expansion. Les mastoïdes reviennent en
avant et en dehors à la rotation interne temporale pendant la réduction.
Les V’s suivent l’occiput qui descend et bascule en arrière à la flexion
pendant l’expansion, et remonte à l’extension pendant la réduction.
Technique enseignée dans le cadre des cours crânien I,
TEMPORAL (juin 2007), crânien II, SSB (décembre 2007), et
crânien III, FRONTAL, PARIÉTAL, ETHMOÏDE (avril
2008).
141
Annexe 4.1 : Écoute générale classique des temporaux
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Prise classique du temporal :
Décubitus dorsal
I-II : en pince sur l’arcade zygomatique du temporal
III : devant la mastoïde
IV : derrière la mastoïde
V : Sur l’occiput
Action
Photos
Écoute dirigée autour de l’axe pétreux
(A’1)
qui
favorise
une
liberté
de
mouvement plus importante en rotation
antéro-postérieure.
Écoute dirigée autour de l’axe squameux
(A’2)
qui
favorise
une
liberté
de
mouvement plus importante de glissement
antéro-postérieur.
Écoute
dirigée
autour
de
l’axe
zygomatique (A’3) qui favorise une liberté
de
mouvement
plus
importante
en
inversion/éversion, que l’on décrit comme
un mouvement de roue voilée.
Nous notons la présence de limitation de Technique enseignée par Guy VOYER DO et Chantal
BERTRAND DO, dans le cadre des cours crânien I,
rotation externe ou de rotation interne, TEMPORAL (juin 2007), à l’Académie Sutherland
d’Ostéopathie du Québec
d’un côté par rapport à l’autre.
142
Annexe 4.2 : Normalisation du fascia temporalis
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Décubitus dorsal
Technique bilatérale
MCP au niveau des pariétaux
II-III : au dessus de l’arcade zygomatique
III-IV : allongés dans le sens des fibres
Action
Photos
Temporalis superficiel :
Temporalis superficiel :
Approche
mécanique
de
lemniscate
entre
les
Temporalis profond :
métacarpophalangiennes et les
extrémités
des
doigts
pour
travailler au niveau du paquet
graisseux.
Rappel anatomique : Fascia temporalis
Insertions proximales :
- Sur la ligne temporale
- Sur le bord postérieur de
l’apophyse orbitaire externe
- Sur la partie ascendante du
bord postérieur de l’os
zygomatique.
Temporalis Profond :
Approche liquidienne. Toutes les
phalanges en contact avec le
fascia effectue un lemniscate
longitudinal le long des doigts et
Insertion distale :
Sur le bord supérieur de l’arcade
transversale par un mouvement
d’éventail entre le II et le III.
zygomatique.
Technique enseignée par Guy VOYER DO et Chantal BERTRAND DO,
dans le cadre des cours crânien I, TEMPORAL (juin 2007) et cours OS
DE LA FACE ET ATM, à l’Académie Sutherland d’ostéopathie du
Québec.
143
Annexe 4.3 : Normalisation du ptérion
4.4.1 : Normalisation du frontal par rapport à
l’occiput
Patient (Pt)
Décubitus
Thérapeute (TP)
Technique bilatérale :
I : sur le frontal devant le ptérion
II : au niveau rachis cervical supérieur, C0-C1
III-IV-V : au niveau de l’occiput
Action
Photos
Au moment d’inspire du mouvement
respiratoire primaire, les I induisent
la rotation externe du frontal dans
son expansion et les autres doigts
suivent la flexion de l’occiput.
Au début de l’expiration, nous
créons un délai entre l’augmentation
du paramètre de rotation externe du
frontal et son relâchement. Nous
suivons enfin la réduction du frontal
(rotation interne) et de l’occiput
(extension)
Technique enseignée par Guy VOYER, DO, dans le cadre du cours
Crânien, à l’Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec
144
4.4.2 : Normalisation des pariétaux par rapport
à l’occiput
Patient (Pt)
Décubitus dorsal
Thérapeute (TP)
Technique bilatérale
I : au niveau du pariétal, au dessus du ptérion.
II : En rapport avec le rachis cervical supérieur C0-C1
III-IV-V : au niveau de l’occiput
Action
Photos
Lors de l’expansion, nous induisons
avec les I la rotation externe des
pariétaux et suivons la flexion de
l’occiput.
Au début de la réduction, nous
maintenons la rotation externe des
pariétaux pour créer un délai, puis
nous relâchons et suivons la rotation
interne des pariétaux et l’extension
de l’occiput.
Technique enseigné par Guy VOYER, DO, dans le cadre du cours de
Crânien, à l’Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec
145
4.4.3 : Normalisation du sphénoïde par rapport
à l’occiput
Patient (Pt)
Décubitus dorsal
Thérapeute (TP)
Technique bilatérale
I : au-niveau des grandes ailes du sphénoïde, sous le ptérion
II : En rapport avec le rachis cervical supérieur C0-C1
III-IV-V : au niveau de l’occiput
Action
Photos
Lors de l’expansion, nous induisons
avec les I la flexion du sphénoïde et
suivons la flexion de l’occiput.
Au début de la réduction, nous
maintenons la flexion du sphénoïde,
pour créer un délai, puis nous
relâchons et suivons l’extension du
spénoïde et l’extension de l’occiput.
Technique enseigné par Guy VOYER, DO, dans le cadre du cours
Crânien, à l’Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec
146
4.4.4 :
Normalisation
des
temporaux
par
rapport à l’occiput
Patient (Pt)
Décubitus dorsal
Thérapeute (TP)
Technique bilatérale :
I : au-niveau de l’écaille du temporal, derrière le ptérion
II : En rapport avec le rachis cervical supérieur C0-C1
III-IV-V : au niveau de l’occiput
Action
Photos
Lors de l’expansion, nous induisons
avec les I la rotation externe des
temporaux et suivons la flexion de
l’occiput.
Au début de la réduction, nous
maintenons la rotation externe des
temporaux, pour créer un délai, puis
nous relâchons et suivons la rotation
interne des pariétaux et l’extension
de l’occiput.
Technique enseigné par Guy VOYER, DO, dans le cadre du cours
Crânien, à l’Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec
147
Annexe 4.4 : Normalisation temporo-mandibulaire
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Technique bilatérale
I : au niveau de l’arcade zygomatique
II : au niveau de l’apophyse mandibulaire
III : vers le gonion
IV : CAE
V : rétro-mastoïdien
Action
Photos
À l’expansion, nous suivons la
mandibule et le temporal
À la réduction, nous freinons la
rotation interne des temporaux
et les branches de la mandibule
qui reviennent (fermeture au
niveau du condyle)
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du
cours crânien II, SSB (décembre 2007) à l’Académie Sutherland
d’Ostéopathie du Québec.
148
Annexe 4.5 : Normalisation fasciale du masséter
Patient (Pt)
Décubitus dorsal
Tête en rotation en appui sur
coussin.
Thérapeute (TP)
Superficiel antérieur :
MCÉ : II-III au niveau de l’arcade zygomatique, en antérieur
MCA : I antérieur au gonion, au niveau du tiers postérieur de la branche horizontale de la mandibule.
Moyen, moyen :
MCÉ : II-III au niveau de l’arcade zygomatique, au centre.
MCA : autour du gonion
Profond postérieur :
MCÉ : II-III au niveau de l’arcade zygomatique, en postérieur
MCA : I au niveau du tiers inférieur de la branche montante de la mandibule.
Action
Photos
Travail passif de mise en
tension lemniscatoire entre
les deux mains, dans le sens
des fibres musculaires.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du cours
OS DE LA FACE ET ATM, à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du
Québec
149
Annexe 4.6 : Normalisation de la bandelette mandibulaire
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Décubitus dorsal, la tête en rotation MCÉ : II-III-IV le long de la branche montante de la mandibule,
controlatérale
jusqu’au gonion
MCA : I sous la MCÉ, sur le bord médial du SCOM
Action
Photos
TRAVAIL PASSIF
La main céphalique est fixe.
La mise en tension lemniscatoire se
fait par un scoop postério-caudal du
I caudal.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du
cours OS DE LA FACE ET ATM, et Guy VOYER DO, dans le cadre
du cours DIAPHRAGME CERVICO-THORACIQUE, à l’Académie
Sutherland d’Ostéopathie du Québec
150
Annexe 4.7 : Normalisation fasciale du SCOM
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Décubitus dorsal, la tête en rotation MCÉ : II-III-IV le long de la branche montante de la mandibule,
controlatérale
jusqu’au gonion
MCA : I sous la MCÉ, sur le bord médial du SCOM
Action
Photos
TRAVAIL PASSIF
La main céphalique est fixe.
La mise en tension lemniscatoire se
fait par un scoop postério-caudal du
I caudal.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du
cours OS DE LA FACE ET ATM, et Guy VOYER DO, dans le cadre
du cours DIAPHRAGME CERVICO-THORACIQUE, à l’Académie
Sutherland d’Ostéopathie du Québec
151
Annexe 4.8 : Mise en tension cervicale globale dans l’axe
Patient (Pt)
Décubitus dorsal
Action
Thérapeute (TP)
Les doigts de par et d’autre des épineuses du rachis cervical
Photos
TECHNIQUE PASSIVE
Les doigts du thérapeute soulèvent
les vertèbres un niveau à la fois vers
le ciel tout en effectuant une traction
axiale et revient.
Technique enseignée par Guy VOYER DO, dans le cadre du
séminaire d’été, portion TRAITEMENT OSTÉOPATHIQUE
GÉNÉRAL, août 2006, à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du
Québec.
152
Annexe 4.9 : 2TLS des muscles du triangle de Tillaux
Patient (Pt)
Décubitus
Tête en :
1. En position neutre
2. En position neutre
3. Inclinaison controlatérale et rotation homolatérale
4. Inclinaison controlatérale
Thérapeute (TP)
Assis à la tête du patient
MCÉ : en coupe au niveau de l’occiput
MCA : III perpendiculaire aux fibres du muscle :
1. Petit droit dorsale de la tête (entre C0-C1)
2. Grand droit dorsal de la tête (entre C0-C2)
3. Oblique céphalique de la tête (entre C0-C1)
4. Oblique caudal de la tête (entre C1-C2)
Action
Photos
Dans un premier temps, évaluer l’intégralité du trigone de
l’artère vertébrale (délimité par le muscle oblique céphalique de
la tête en latéral, le muscle grand droit dorsal de la tête en
médial, et le muscle oblique caudal de la tête en inférieur.) par la
prise du pouls.
Demander au patient de rentrer le menton tout en poussant le
derrière du crâne vers la table.
1. Le thérapeute effectue une translation homolatérale et
une extension pour atteindre le muscle en profondeur.
Le patient rentre le menton et le thérapeute effectue le
2TLS perpendiculaire aux fibres entre C0-C1
2. Le thérapeute effectue une translation homolatérale de
l’occiput pour atteindre le muscle, plus latéral que le
précédent.
Le patient rentre le menton et le thérapeute effectue le
2TLS perpendiculaire aux fibres entre C0-C2.
3. Le thérapeute se positionne sur le muscle. Le patient
rentre le menton et le thérapeute effectue le 2TLS
perpendiculaire aux fibres entre C0-C1.
4. Le thérapeute effectue une translation homolatérale de
C1 pour atteindre le muscle.
Le patient rentre le menton et le thérapeute effectue le
2TLS perpendiculaire aux fibres entre C1-C2
Technique enseignée par Guy VOYER DO, dans le cadre
NORMALISATION STRUCTURELLE RACHIS, janvier
2010, à l’Académie Sutherland du Québec.
153
Annexe 4.10 : Normalisation du diaphragme stylien
4.11.1 Normalisation fasciale du stylo-hyoïdien
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Décubitus dorsal
Assis à la tête du patient
MCÉ : I au niveau du processus styloïde de la mastoïde,
l’occiput dans la main en coupe.
MCA : III au niveau du bord homolatéral, sur la petite corne
de l’os hyoïde
Action
Photos
À l’inspiration thoracique, la mise en tension
proximale est réalisée par la main céphalique
qui induit une inclinaison controlatérale de la
tête, la main caudale fixe l’hyoïde.
Au début de l’expiration thoracique, la mise
en tension distale est réalisée par la main
caudale
qui
induit
une
translation
controlatérale de l’os hyoïde.
Nous relâchons partiellement la mise en
tension proximale en relâchant l’inclinaison
controlatérale de la tête.
Nous relâchons partiellement la mise en
tension caudale en relâchant la translation de
l’os hyoïde.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le
cadre du cours OS DE LA FACE ET ATM, et Guy VOYER
DO, dans le cadre du cours DIAPHRAGME CERVICOTHORACIQUE, à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du
Québec
154
4.11.2 Normalisation
du
ligament
stylo-
hyoïdien
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Assis à la tête du patient
Décubitus dorsal
MCÉ : I au niveau du processus styloïde de la mastoïde, l’occiput dans la
main en coupe.
MCA : III au niveau du bord homolatéral, sur la petite corne de l’os
hyoïde
Action
VÉRIFICATION
DE
LA
Photos
PRÉSENCE
OU
ABSENCE
D’OSSIFICATION DU LIGAMENT
À l’inspiration thoracique, la mise en tension
proximale est réalisée par la main céphalique
qui induit une rotation homolatérale et une
inclinaison controlatérale de la tête, la main
caudale fixe l’hyoïde.
Une légère flexion cervicale est maintenue
pour relâcher le muscle stylo-hyoïdien
Au début de l’expiration thoracique, la mise
en tension distale est réalisée par la main
caudale
qui
induit
une
translation
controlatérale de l’os hyoïde.
Nous relâchons partiellement la mise en
tension proximale en relâchant la rotation
homolatérale et l’inclinaison controlatérale de
la tête. Puis nous relâchons partiellement la
mise en tension caudale en relâchant la
translation de l’os hyoïde.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du cours OS DE LA
FACE ET ATM, et Guy VOYER DO, dans le cadre du cours DIAPHRAGME CERVICOTHORACIQUE, à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec
155
4.11.3 Normalisation
fasciale
du
stylo-
pharyngien
Patient (Pt)
Décubitus dorsal
Thérapeute (TP)
Assis à la tête du patient
MCÉ : Passe sous l’occiput en coupe, III au niveau du processus
styloïde de la mastoïde
MCA : au niveau de son insertion distal, en latéral de la trachée et à
l’intérieur du bord interne du SCOM
Action
Photos
À l’inspiration thoracique, la main
céphalique augmente la mise en
tension proximale en induisant une
rotation homolatérale de la tête.
Au début de l’expiration thoracique
la mise en tension distale est réalisée
par la main caudale en induisant un
SCOOP en direction caudal de
l’insertion distale.
À la fin de l’expiration nous
relâchons partiellement la rotation
de la tête.
Puis nous relâchons partiellement le
scoop caudal de la main caudale.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du cours OS DE
LA FACE ET ATM, et Guy VOYER DO, dans le cadre du cours DIAPHRAGME
CERVICO-THORACIQUE, à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.
156
4.11.4 Normalisation fasciale du stylo-glosse
Patient (Pt)
Décubitus dorsal
Thérapeute (TP)
Assis à la tête du patient
MCÉ : Passe sous l’occiput en coupe, III au niveau du processus
styloïde de la mastoïde
MCA : Sous le gnathion, le II entre le muscle génio-hyoïdien et le
muscle mylo-hyoïdien pour positionner le III au niveau de l’insertion
du muscle stylo-glosse
Action
Photos
À l’inspiration thoracique, le patient
tire activement la langue vers le ciel.
La main céphalique est plutôt fixe et
la main caudale suit la mise en
tension du muscle stylo-glosse vers
le gnathion.
Au début de l’expiration thoracique,
le patient relâche la langue, nous
maintenons la mise en tension entre
les deux mains et nous relâchons
partiellement à la fin.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du
cours OS DE LA FACE ET ATM, et Guy VOYER DO, dans le cadre
du cours DIAPHRAGME CERVICO-THORACIQUE, à l’Académie
Sutherland d’Ostéopathie du Québec
157
4.11.5 Normalisation
du
ligament
stylo-
mandibulaire
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Décubitus dorsal
Assis à la tête du patient
MCÉ : sous l’occiput, I au niveau du processus styloïde de la
mastoïde
MCA : II-III derrière de gonion au niveau de la face interne de
branche montante de la mandibule.
Action
Photos
À l’inspiration thoracique, le patient
fait une protusion et diduction
controlatérale
active
de
la
mandibule. La main céphalique est
plutôt fixe et la main caudale suit la
mise en tension par les mouvements
de la mandibule.
Au début de l’expiration thoracique,
le patient relâche la mandibule.
Nous maintenons la mise en tension
enter les deux mains et nous
relâchons partiellement à la fin de
l’expiration.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du
cours OS DE LA FACE ET ATM, et Guy VOYER DO, dans le cadre
du cours DIAPHRAGME CERVICO-THORACIQUE, à l’Académie
Sutherland d’Ostéopathie du Québec
158
Annexe 4.11 : Normalisation fasciale du digastrique
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Digastrique antérieur :
Décubitus dorsal
MCÉ : II-III sous le genou du menton au niveau de l’insertion du
muscle digastrique antérieur
MCA : I-II en pince au niveau de l’os hyoïde
Digastrique postérieur :
MCÉ : Sous l’occiput, I au niveau du processus styloïde
MCA : III au niveau de la petite corne homolatérale de l’os hyoïde
Action
Digastrique antérieur :
Photos
Antérieur
À l’inspiration thoracique, le patient fait une protusion active.
La main céphalique accompagne la mandibule et la main
caudale augmente la mise en tension distale en scoopant
postério-caudalement l’os hyoïde.
Au début de l’expiration thoracique, le patient relâche la
mandibule. Nous maintenons la mise en tension enter les deux
mains et nous relâchons partiellement la main céphalique puis
la main caudale à la fin de l’expiration
Digastrique postérieur :
À l’inspiration thoracique, le patient fait une inclinaison
Postérieur :
controlatérale de la tête. La main céphalique est plutôt fixe et
la main caudale réalise la mise en tension en induisant un
scoop postério-caudal de l’os hyoïde.
Au début de l’expiration thoracique, le patient relâche la tête.
Nous maintenons la mise en tension enter les deux mains et
nous relâchons partiellement la main céphalique puis la main
caudale à la fin de l’expiration.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO,
dans le cadre du cours OS DE LA FACE ET ATM, et
Guy VOYER DO, dans le cadre du cours
DIAPHRAGME
CERVICO-THORACIQUE,
à
l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec.
159
Annexe 4.12 : Normalisation du ligament latéral externe
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Décubitus dorsal, tête en rotation Assis à la tête du patient.
controlatérale
Corde zygomatico-mandibulaire :
MCÉ : III sur le bord inférieur du processus zygomatique, au niveau du bord externe
de la cavité glénoïde (fosse mandibulaire).
MCA : I directement sous le III de la MCÉ, en rapport avec le bord externe du
condyle mandibulaire.
Bandelette zygomatico-mandibulaire :
MCÉ : I sur le bord inférieur du processus zygomatique, au niveau du tubercule
zygomatique antérieur
MCA : I parrallèle sous le I de la MCÉ, en rapport avec le bord externe du condyle
mandibulaire.
Action
Photos
Positionnement : Le thérapeute pousse
le masséter antérieurement pour ce
positionner sur :

La corde zygomatico-mandibulaire :
Le thérapeute effectue une mise en
tension postéro-inférieure dans le sens
des fibres qui descendent verticalement,
en effectuant une lemniscate entre les
deux mains.

Bandelette zygomaticomandibulaire :
Le thérapeute effectue une mise en
tension postéro-inférieure dans le sens
des fibres qui descendent en éventail
obliquement en arrière, en effectuant
une lemniscate entre les deux mains.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du cours OS DE LA FACE ET ATM, à
l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec
160
Annexe 4.13 : Normalisation du ligament latéral interne
Patient (Pt)
Décubitus
Thérapeute (TP)
Debout, homolatéral au sujet, fulcrum du genou sur la table. Gant
pour la MCÉ.
MCÉ : Intra-buccale, la pulpe du III, médial à la mandibule et au
processus coronoïde en rapport avec l’épine du sphénoïde.
MCA : II-III derrière la branche montante de la mandibule, le plus
haut possible, en regard avec l’insertion du LLI à la face postérointerne du condyle.
Action
Photos
TRAVAIL ACTIF
À l’inspiration thoracique, le patient
fait une protusion active de la
mandibule. Le thérapeute suit avec
la mandibule main caudale et réalise
une pression latérale avec le III de la
main céphalique.
Au début de l’expiration thoracique,
le patient relâche la protusion active
de la mandibule, que le thérapeute
retient. Le thérapeute maintient la
pression du III céphalique pour créer
un délai, puis relâche la mandibule
avec la main caudale, puis relâche la
pression de la main céphalique
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du
cours OS DE LA FACE ET ATM, à l’Académie Sutherland
d’Ostéopathie du Québec
161
Annexe 4.14 : Normalisation des ligaments extrinsèques de
l’ATM
4.15.1 : Normalisation du ligament ptérygo-épineux
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Décubitus dorsal
Debout, homolatéral au patient, fulcrum sur la table
MCÉ : I-III en pince au niveau des grandes ailes du sphénoïde
(référence)
MCA : III, postéro-latéral à la ptérygoïde, latéral au ligament de Hyrtl
(ligament supra-ptérygo-épineux)
Action
Photos
TRAVAIL PASSIF
Lors de la phase d’expansion du
mouvement respiratoire primaire, le
thérapeute suit les grandes ailes du
sphénoïde, qui descendent en avant
et en dehors à la flexion du
sphénoïde, avec la main céphalique.
Le III de la main caudale effectue
une pression.
Lors de la phase de réduction du
mouvement respiratoire primaire, le
thérapeute
suit
l’extension
du
sphénoïde avec la main céphalique
et maintient la pression avec le III de
la main caudale pour créer un délai,
puis relâche.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du
cours OS DE LA FACE ET ATM, à l’Académie Sutherland
d’Ostéopathie du Québec
162
4.15.2 Normalisation du ligament sphéno-mandibulaire
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Faisceau antérieur :
MCÉ : I-III en pince au niveau des grandes ailes du sphénoïde
Décubitus dorsal
MCA : III, sur l’insertion du faisceau antérieur, sur l’épine de Spix,
antérieurement au renflement vasculo-nerveux
Faisceau postérieur :
MCÉ : I-III en pince au niveau des grandes ailes du sphénoïde
MCA : MCA : III, sur l’insertion du faisceau postérieur, sur la face
interne de la branche montante de la mandibule, postérieurement au
renflement vasculo-nerveux.
Action
Photos
TRAVAIL PASSIF
Faisceau antérieur :
Lors de la phase d’expansion du mouvement
respiratoire primaire, le thérapeute suit les
grandes ailes du sphénoïde, qui descendent en
avant et en dehors à la flexion du sphénoïde,
avec la main céphalique. Le III de la main
caudale effectue un scoop latéro-caudal léger.
Lors de la phase de réduction du mouvement
respiratoire
primaire,
l’extension
du
le
sphénoïde
thérapeute
avec
la
suit
main
céphalique et maintient la pression avec le III de
la main caudale pour créer un délai, puis relâche.
Faisceau postérieur :
Même procédure que le faisceau antérieur, le III
de la main caudale après le renflement vasculonerveux en rapport avec le faisceau postérieur du Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans
le cadre du cours OS DE LA FACE ET ATM, à
ligament sphéno-mandibulaire.
l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec
163
4.15.3 Normalisation du ligament ptérygo-mandibulaire
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Debout, homolatéral, fulcrum sur la table
MCÉ : I-III au niveau des grandes ailes du sphénoïde
Décubitus dorsal
MCA : III, en alternance aux trois niveaux du ligament :
1 : à l’insertion inférieure du ligament
2 : au milieu du ligament
3. à l’insertion supérieure
Action
Photos
TRAVAIL PASSIF :
Pour le niveau inférieur (1) et supérieur (3) :
Lors de la phase d’expansion du mouvement respiratoire
primaire, le thérapeute suit les grandes ailes du sphénoïde,
qui descendent en avant et en dehors à la flexion du
sphénoïde, avec la main céphalique. Le III de la main
caudale effectue une pression postérieure.
Lors de la phase de réduction du mouvement respiratoire
primaire, le thérapeute suit l’extension du sphénoïde avec la
main céphalique et maintient la pression avec le III de la
main caudale pour créer un délai, puis relâche.
TRAVAIL ACTIF :
Pour le centre du ligament :
Lors de la phase d’expansion du mouvement respiratoire
primaire, le thérapeute suit les grandes ailes du sphénoïde,
qui descendent en avant et en dehors à la flexion du
sphénoïde, avec la main céphalique. Le III de la main
caudale effectue pression postérieure.
Lors de la phase de réduction du mouvement respiratoire
primaire, le thérapeute demande une diduction homolatérale
active et suit l’extension du sphénoïde avec la main
céphalique et maintient la pression avec le III de la main
caudale pour créer un délai, puis relâche.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO,
dans le cadre du cours OS DE LA FACE ET ATM, à
l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec
164
4.15.4 Normalisation du fascia inter-ptérygoïdien
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
MCÉ : III en rapport avec son insertion supérieure sur l’épine du shénoïde
MCA : III en rapport avec son insertion inférieure au niveau de la face interne de la
Décubitus dorsal
Action
mandibule.
Photos
TRAVAIL PASSIF
Le thérapeute effectue une mise en
tension lemniscatoire entre les III
des deux mains.
Un travail ponctiforme peut être fait
tout au long du ligament avec le
sphénoïde en référence, tel que vu
dans les précédentes techniques.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du
cours OS DE LA FACE ET ATM, à l’Académie Sutherland
d’Ostéopathie du Québec
165
Annexe 4.15 : Pompage de l’ATM en fermeture
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Travail controlatéral
Les I’s dos-à-dos sur les molaires
MCÉ : II sur l’articulation temporo-mandibulaire (doigt d’écoute)
MCA : au-niveau de la mandibule et du gonion.
Action
Photos
TRAVAIL ACTIF
À l’inspiration thoracique, le patient
ferme activement la bouche en
mordant modérément les pouces du
thérapeute. Le thérapeute résiste par
une flexion des inter-phalangiennes.
Au début de l’expiration thoracique,
le patient relâche la contraction, le
thérapeute maintient la décoaptation
de la mandibule en gardant la
flexion inter-phalangienne.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du
cours OS DE LA FACE ET ATM et POMPAGES RACHIS + ATM
(2006) à l’Académie Sutherland d’Ostéopathie du Québec
166
Annexe 4.16 : Pompage de l’ATM en diduction
Patient (Pt)
Thérapeute (TP)
Controlatéral
Décubitus
MCÉ : Prise classique du temporal
MCA gant :
I : au niveau du gonion et de la branche horizontale homolatérale de la mandibule.
III : Intra-buccal, en médial de la branche montante controlatérale de la mandibule
IV-V : au niveau du gonion et de la branche horizontale controlatérale de la
mandibule
Action
Photos
TRAVAIL PASSIF
Lors de la phase d’expansion du
mouvement respiratoire primaire, le
thérapeute suit la rotation externe du
temporal et induit une diduction
homolatérale passive, qui a pour
effet d’ouvrir la portion externe de
l’articulation temporo-mandibulaire.
Au début de la phase de réduction
du mouvement respiratoire primaire,
le thérapeute suit la rotation interne
du temporal et retient la mandibule
en diduction pour créer un délai,
puis relâche la mandibule.
Technique enseignée par Chantal BERTRAND DO, dans le cadre du
cours OS DE LA FACE ET ATM, à l’Académie Sutherland
d’Ostéopathie du Québec
167
Annexe 5 : Questionnaire de suivi
Séance #2:
Date :
/
/ 11
# : __________
Sensations et impressions post-traitement:
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________
Avez-vous remarquez des améliorations :

Au-niveau de la douleur :
_______________________________________________________________________________________
Quel pourcentage d’amélioration au-niveau de la douleur donneriez-vous depuis notre première séance :
______ %
Si votre douleur était constante, l’est-elle toujours? : _____________________
Votre douleur au repos est maintenant généralement : ______ / 10
Votre douleur à la mastication est maintenant : _____ /10
Votre douleur maximale peut maintenant atteindre : ____ /10
Votre douleur au réveil est maintenant : ____ /10
Votre douleur le jour est maintenant : _____ /10
Votre douleur le soir est maintenant : _____ /10

Au-niveau fonctionnel (la mobilité, la mastication, autre) :
_______________________________________________________________________________________
Quel pourcentage d’amélioration générale au-niveau fonctionnel (mobilité, mastication, posture) donneriezvous depuis notre première séance : _______ %
Autres observations :
________________________________________________________________________
168
Annexe 6 : Evaluation générale première séance
Évaluation posturale :
Plan Sagittal :
Le fils à plomb est :
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Devant :
CAE
Articulation gléno-humérale
Corps vertébral L3
Articulation coxo-fémorale
Articulation calcané-cuboïdienne
Version bassin? : ________________
Aligné : Derrière :
□
□
□
□
□
□
□
□
□
□
□
□
□
□
□
Plan Frontal :
antérieur
postérieur
Symétrie Yeux: ____________________________
Mastoïdes:____________________________
Mandibule : _________________________
Symétrie épaules :__________________
Ceinture scapulaire :________________________
C.I.: ______________________________
Hyoïde : __________________________________
EIPS :________________________________
EIAS : _____________________________________
Grand trochanter :____________________________
Tests des axes du bassin : Debout
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Test Rachis :
Test du Pied Dallu : __________________
Flexion ant : _________
Test des Axes obliques : ___________________
Axes Antéro-postérieurs : __________________
Test de casse-noisette : ___________________
Test des Axes verticaux : ___________________
Iliaques : ________________________________
Test assis :
Test de déglution :
Stade 1 : Hésitation, arrêt bref, mais capable sans trop de difficulté
Stade 2 : Incapable sans compensation de flexion/extension cercvicale
Stade 3 : Incapacité à avaler
Résultat : _______
Tests en décubitus :
Downling test
Résultat : D
G ____ cm
169
Alignement vertébrale cervical : Annoter la lésion retrouvée
C1 : _____
C2 : _____
C3 : _____
C4 : _____
C5 : _____
C6 : _____
C7 : _____
Alignement vertébrale : Annoter la lésion retrouvée
D1 : _______
D2 : _______
D3 : _______
D4 : _______
D5 : _______
D6 : _______
D7 : _______
D8 : _______
D9 : _______
D10 : ______
D11 : ______
D12 : ______
L1 : _______
L2 : _______
L3 : _______
L4 : _______
L5 : ______
S1 : ______
170
Annexe 7 : Évaluation spécifique de l’ATM
Évaluation spécifique ATM:
Palpation:
Qualité des tissus:
Douleur : selon l’échelle de la douleur de 1 à 10
N = normal
+ = tension légère
++ = tension modérée
+++ = tension sévère
Muscles / Fasciae
Gauche
Qualité tissu
M. temporal
Ant
Moyen
Post
M. masseter Antérieur
M. Moyen
M. Postérieur
M. Digastrique
Ant
Post
M. SCOM
M. Stylo-hyoïdien
L. Stylo-hyoïdien
M. stylo-pharyngien
M. Stlyo-glosse
Lig. Stylo-mandibulaire
M. Mylo-hyoïdien
M. Génio-hyoïdien
Fascia interptérygoïdien
Droite
Douleur
Qualité tissu
Douleur
171
Auscultation:
Claquement
Gauche
Ouverture :
Droite
Début
Milieu
Fin
Fermeture:
Début
Milieu
Fin
Diduction Droite
Diduction Gauche
Propulsion
Crépitements
TESTS SPÉCIFIQUES À L’ATM:
Diagramme de Farrar:
Protusion : ____ mm
Mesure d’ouverture active maximale: ______ mm
Diduction active droite maximale:
______ mm
Diduction active gauche maximal :
______ mm

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