Mettre en place29_octobre_2010
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Mettre en place29_octobre_2010
La Chambre d'agriculture vous informe Mettre en place un atelier de diversification en porcs cul noir limousin La production de porcs cul noir limousin est ancrée au territoire limousin depuis très longtemps. Pour autant, elle n’est toujours pas suffisante pour satisfaire un marché qui tend à se développer. À ce jour, seulement un millier de cul noir limousin sont produits annuellement alors que les débouchés « locaux » sont estimés à environ 2 000 porcs. Le point noir pour le développement de la production était jusqu’alors le manque d’organisation de la filière et l’absence de garanties commerciales pour les porteurs de projets. La création d’une association pour gérer la filière apporte une stabilisation des débouchés et les garanties nécessaires au développement de la production. TÉMOIGNAGE DU GAEC LA FERME DES RÉSERVES À NEXON Enfin une filière pour le cul noir limousin ! « La création de l’atelier cul noir limousin nous a permis d’intégrer un associé » Depuis 2008, un groupe de travail constitué d’éleveurs, abatteurs et transformateurs de porcs cul noir limousin s’est réuni régulièrement pour mettre en place une filière dédiée à cet animal. Ces réunions ont débouché sur la rédaction d’un cahier des charges de production et de mise en marché, associé à une marque commerciale, ainsi que sur la création d’une association « Groupement qualité porc cul noir limousin » qui a pour but de gérer cette filière. Marge par truie l'exemple du Gaec Septembre 2009 à septembre 2010 Investissements : Constitution cheptel, création des parcs, aménagements bâtiment : 512,50 € Charges de production : Alimentation : 217 € Sanitaire : 20 € Cotisation syndicat : 58 € Produits : Vente de porcelets : 1 075 € Marge par truie : 267,50 € Les points essentiels du cahier des charges de production • Une aire géographique limitée au Limousin plus la Charente limousine et l'Est-Dordogne. • Uniquement des animaux de race pure et inscrits au Livre généalogique. • Des animaux avec une identification spécifique et un système de traçabilité unique. • Deux catégories d’âges et de poids d’abattage : 16 mois et 120 kg de carcasse minimum pour la première et 24 mois et 160 kg minimum pour la seconde. Les animaux ne doivent pas dépasser 200 kg avant 24 mois. • Un système d’alimentation basé sur l’autonomie avec une fabrication fermière (1 tonne d’aliment/truie/an et 1,3 tonne par charcutier) sans : OGM, activateur de croissance, aliment antibiotique et farines animales. • Un élevage en plein air intégral (hors mise bas et finition des porcs lourds) avec une densité de 25 porcs/ ha maximum. Création du Groupement qualité porc cul noir limousin Cette association rassemble l’ensemble des acteurs amont et aval de la filière et a pour objet de développer et promouvoir le porc cul noir limousin. Pour cela, l’association utilise les moyens d’action suivants : — mise en place de marque(s) commerciale(s) associée(s) à un cahier des charges et contrôle du respect de celui-ci, — mise en place et suivi de la traçabilité, — mise en place et développement d’outils de promotion, — mise en relation des différents acteurs économiques de la filière, — mener à bien les démarches de demande de Signe d’identification de la qualité et de l’origine pour le porc cul noir limousin. Mickael Delanotte. 29 octobre 2010 Henri Mazaud, Mickael Delanotte, Frédéric Meunier et les très dociles truies porc cul noir limousin de l’élevage. Les trois petites nouvelles cochettes, déjà bien acclimatées à leur nouveau lieu de vie. J eannine et Henri Mazaud sont installés aux Réserves de Nexon sur une exploitation de 63 ha de SAU consacrés à la polyculture élevage : céréales et oléagineux (24 ha), ovins viande (310 mères) et pigeons (540 couples). En 2009, les créations de l’atelier porc cul noir limousin, de l’activité huile de colza, d’un point de vente à la ferme de leurs produits et l’augmentation de la taille du troupeau ovin leur ont permis de créer un Gaec en intégrant Frédéric Meunier. Cette installation s’est réalisée à la suite d’un stage de parrainage et de la découverte d’un intérêt commun pour l’élevage de porcs cul noir limousin. L’atelier cul noir limousin a démarré avec quatre truies et un verrat, avec vente de porcelets de 25 kg. Aujourd’hui, trois nouvelles femelles viennent compléter le cheptel. Le porc cul noir limousin par goût « C’est tout d’abord une race locale et un animal sympathique que nous avons découvert lors d’un remplacement chez un voisin producteur de ces animaux », annonce Henri Mazaud. « Nous apprécions beaucoup la docilité et la familiarité des mères, ajoute Jeannine Mazaud. Elles sont faciles à manipuler et leur élevage est très accessible après une formation de base. » Une production aux débouchés commerciaux assurés « Les consommateurs sont en attente de cette viande qui a une excellente notoriété. Son manque de production est lié à la durée de l’engraissement, 16 mois à 2 ans en mode traditionnel, et à la faible productivité de cette race en conservation, à l’effectif réduit» précise Mickael Delanotte, animateur de cette filière à la Chambre d’agriculture 87. « Mais c’est quand même très réconfortant d’élever des animaux qui sont attendus sur les marchés, dans les boucheries et les restaurants », poursuit Henri Mazaud. « Nous avons pu aussi le constater tout cet été sur les événements auxquels nous avons participé, comme le marché nocturne de SaintYrieix et les différents comices », précise Frédéric Meunier. Une production bien encadrée sur le plan technique et un soutien indispensable du syndicat des éleveurs de porcs cul noir « Comme nous ne connaissions pas cet élevage, nous avons suivi les stages de formation Vivea organisés par la Chambre d’agriculture, indiquent Henri Mazaud et Frédéric Meunier. Les apports de connaissances, associés à la rencontre avec d’autres éleveurs, nous ont permis de nous familiariser avec cette nouvelle production. Le syndicat d’éleveurs de la race est également un plus, à la fois pour l’élevage, le maintien de la race et pour les débouchés. En passant par cette voie nous avons l’assurance d’avoir des animaux de race pure et nous contribuons au schéma génétique de conservation, défini par l’Ifip (Institut technique du porc). L’animation de cette filière par la Chambre d’agriculture est également indispensable pour l’appui technique et le développement du nombre d’élevages. » Mais une nécessité économique pour installer un associé « Nous avions un excédent de productions végétales qui était vendu sous la forme de céréales. Nous avons donc profité de cette autonomie alimentaire pour créer l’atelier porc cul noir. Celui-ci a nécessité peu d’investissements, car nous utilisons de vieux bâtiments existants dans lesquels nous avons aménagé deux cases de mise bas et une case collective pour les porcelets. Notre objectif en porcs cul noir limousin est de monter à dix truies et de produire cent porcelets, tout en restant dans un élevage traditionnel et autonome, précise Henri Mazaud. Avec le souhait de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier, nous avons aussi augmenté la taille du troupeau ovin et opté pour la valorisation de nos productions par la création d’un point de vente à la ferme. Et c’est donc avec cette finalité de développement de la valeur ajoutée et d’augmentation du résultat économique que nous avons pu accueillir Frédéric sur notre exploitation dans le cadre d’un Gaec. » J.-F. Villelégier. Contact : Mickael Delanotte, tél. 05 87 50 40 30 L’UNION AGRICOLE page 5