Remise de la Médaille d`Or de la Jeunesse et des Sports
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Remise de la Médaille d`Or de la Jeunesse et des Sports
Remise de la médaille d’Or de la Jeunesse et des Sports par Thierry Philip Remise du trophée d’honneur et des médailles de la ville par Brigitte Badet Mercredi 3 avril 2013 – salle Brouillard Mesdames, Messieurs les Elu(e)s, Cher Abdel, Monsieur le Président de l’Office de sposrts de Lyon, cher Marc, Madame la présidente de l’Office des sports du 3e, chère Brigitte, Mesdames, Messieurs les Présidents de Clubs, Cher(e)s Ami(e)s, C’est à plusieurs titres que je me réjouis de cette soirée des sportifs et bénévoles du 3e. En effet, j’ai des raisons de me réjouir comme Maire de l’arrondissement et Président de l’Agence pour l’Education par le Sport. Le Maire d’abord. - Je l’ai dit très souvent, je pense qu’il n’y a pas beaucoup de différence entre l’engagement bénévole dans une association et l’engagement politique. D’abord dans les deux cas c’est un acte volontaire, dans les deux cas on est au service de la cité, c’est la définition de la politique, dans les deux cas on donne beaucoup de temps aux autres sans beaucoup de reconnaissance et dans les deux cas on prend plaisir à donner, à faire avancer les choses, à travailler pour les autres. 1 / 12 Je le dis aussi souvent, s’il n’y avait pas la vie associative, la richesse de cette vie associative du 3e arrondissement, il n’y aurait pas de vivre ensemble. Le vivre ensemble dans nos quartiers, c’est d’abord les associations. Donc le Maire, vous le voyez, avait toutes les raisons d’être là ce soir et de se réjouir de partager ce moment avec vous. En tant que Président de l’Agence pour l’Education par le Sport, j’ai également beaucoup de raisons de me réjouir de partager ce moment avec vous. - Comme vous le savez l’Agence pour l’Education par le Sport c’est « Fais-nous rêver », le relevé depuis 15 ans des actions qui fonctionnent dans l’éducation par le sport que ce soit dans le domaine du sport et de l’insertion professionnelle ; du sport et de l’intégration sociale des personnes handicapées ; du sport et de la santé ; du sport et de la solidarité internationale ; du sport et de la prévention ; du sport et de la citoyenneté ; du sport et de l’égalité des chances ; du sport et de la lutte contre les discriminations. - Les jeunes, enfants, adolescents, jeunes adultes, sont les cibles privilégiées des projets proposés en éducation par le sport mais peu de projets effectuent un travail spécifique sur le public adulte et senior. La plupart des projets concernent 2 / 12 davantage les habitants de territoires prioritaires urbains que les campagnes. Ils s’adressent aussi d’abord aux personnes avec de réelles difficultés comme les SDF, les personnes en situation d’échec répétés, les bénéficiaires du RSA, les personnes en rupture sociale, en souffrance psycho-sociale ou quelques fois en milieu pénitentiaire. - Si les publics de l’éducation par le sport sont d’abord les jeunesses urbaines populaires ; les personnes ayant des problèmes de santé ; les personnes en situation de précarité ; les personnes sans qualification ou en échec scolaire ; les personnes en-dehors de la sphère associative classique ; les femmes isolées ; les familles monoparentales ; les personnes sans emploi, il sera bientôt de plus en plus nécessaire d’y intégrer la santé et de créer des ponts entre les questions de santé et de bien-être, entre le « bien vieillir » et l’éducation par le sport. Car le sport est un outil qui peut faciliter le « bien vieillir » en créant du lien social d’abord, en s’adressant au corps en termes de développement physique et en modifiant les préjugés, car il facilite l’ouverture d’esprit. C’est pour cela que le Président de l’Agence pour l’Education par le Sport est très heureux d’être parmi vous ce soir. 3 / 12 Je voudrais enfin, si vous me le permettez, dire un mot de celui qui va recevoir la Médaille d’Or de la Jeunesse et des Sports pour son travail associatif, monsieur Jean-Paul Gola, Président du CODAPRS. Vous êtes, Cher Monsieur, d’une famille qui a fait le tour de la méditerranée. Votre père, qui est né à Villeurbanne, mais dont les parents étaient d’origine italienne, était teinturier au Maroc, teinturier parce qu’il avait appris cela à Lyon et c’est en 1956 qu’il est revenu dans la région lyonnaise, et que vous vous y êtes inséré à l’âge de 13 ans et demi. Du côté de votre mère, c’est la Sicile et encore la méditerranée. Ces siciliens qui ont émigré en Tunisie, puis en Algérie. Votre maman est d’ailleurs née à Constantine, avant d’arriver à Casablanca et c’est là que père et mère se sont rencontrés pour fabriquer cette belle famille marocaine puis lyonnaise. - Vous êtes donc né à Rabat, au Maroc, sous les bombardements au moment où les américains débarquèrent, en février, sur les côtes marocaines. Vous avez eu, m’avez-vous dit, une enfance heureuse, vous m’avez dit exactement : « On n’avait rien, on était pauvres, 4 / 12 mais on était entourés de petits arabes, de petits juifs, de petits espagnols et on vivait ensemble et on était heureux ». Vous êtes retourné d’ailleurs plusieurs fois au Maroc à chaque fois avec plaisir et votre oncle Arthur, dernier de la famille vivant au Maroc, est mort à l’âge de 88 ans. Il était lui aussi très impliqué dans les associations. - C’est donc à 13 ans que vous arrivez à Lyon et que vous faites votre premier shoot de basket dans un patronage, qui n’était pas du tout laïque, puisque c’était la Joyeuse Union Port Lyauténne, qui s’appelle aujourd’hui Khenitra et qui était entrainée par des curés. - Vous avez également été capitaine de l’équipe de St Just-surLoire, non seulement en basket mais aussi en gymnastique et dès l’âge de 15 ans vous êtes entraineur d’une classe de CM2 en basket et vous commencez à vous occuper des autres. - A 20 ans, vous faites de l’athlétisme, puis du football à l’AS Andrézieux, club très célèbre pour les supporters stéphanois (il y en a dans la salle). Puis vous êtes footballeur au 38ème Régiment d’infanterie de St Etienne, et c’est à ce moment-là, en 1965, à 22 ans, que vous rentrez à la Poste. - A la Poste, vous êtes vite entraineur de l’équipe féminine de l’ASPTT de Lyon, et faites monter l’équipe en national. Vous 5 / 12 collaborez avec Gérard Sturla, le père de Jérôme Sturla, l’actuel Maire de Décines, vous passez les brevets d’éducateur de basket et pratiquez le football au sein de l’entreprise des chèques postaux où vous êtes affecté. - En 1968, après les évènements en juillet, vous êtes détaché permanent par la Poste à l’ASPTT de Lyon et vous devenez maître-nageur à la piscine de Bron, cette fois-ci en collaboration avec Dominique Giordano, le père de l’actuel Maire du 9e. Non seulement vous êtes maître-nageur mais vous assurez des cours de gym au personnel féminin de la Poste. Puis, vous découvrez le tennis avec le président Walack, que je salue dans la salle, sur les cours de l’ASPTT. Quatre cours et en parallèle à l’activité de natation vous développez l’ASPTT Tennis et c’est à ce moment-là que vous travaillez avec des scolaires pour la natation, dont un très malheureusement célèbre dans cet arrondissement, le pompier Stéphane Abbes, mort dans l’accident du cours Lafayette. - En 1974, vous êtes détaché comme éducateur de tennis, vous mettez en place l’école de tennis de l’ASPTT, vous obtenez le Brevet d’Etat de tennis à Strasbourg, en 1976, avec Jean-Paul Loth comme Président du Jury, depuis vous êtes entraineur à la Ligue du Lyonnais de Tennis. - Vous animez en collaboration avec le CTR et le CTD des stages d’éducateurs de tennis au CREPS de Mâcon, vous 6 / 12 participez aux jurys du Brevet d’Etat de tennis au CREPS de Mâcon. Vous avez créé le tournoi ASPTT Lyon Tennis. A l’heure actuelle, 30 ont déjà été organisés à votre initiative. - Vous êtes l’organisateur pendant les vacances de Pâques de stage de tennis pour les jeunes à Vallon Pont d’Arc. Vous organisez des cours collectifs et individuels pour des jeunes et les adultes. - Depuis 25 ans, vous êtes le pilier de la Coupe de l’Amitié de l’ASPTT, capitaine de l’équipe corpo, championne de France de l’ASPTT, capitaine de l’Union des ASPTT qui a participé au championnat d’Europe de tennis. Cette union des ASPTT vous a permis de vous déplacer en Allemagne, en Italie, en Slovénie. Aujourd’hui le nouveau centre de l’ASPTT comporte 6 courts éclairés, couverts et vous avez non seulement suivi les travaux mais réalisé beaucoup de choses là encore comme bénévole. - Depuis 1960, vous êtes Président du club de tennis avec 600 adhérents, vous êtes dirigeant au Comité du Rhône de tennis, dirigeant à la Ligue du Lyonnais de tennis, et donc voilà une vraie carrière de bénévole qui vous amène à 60 ans à obtenir la Médaille de Bronze de la Jeunesse et des Sports, puis la Médaille d’Argent de la Jeunesse et des Sports. Vous êtes également récipiendaire de la Médaille de Bronze FFT et de la Médaille d’Argent. 7 / 12 - A ce moment-là, à 60 ans, vous faites quelque chose d’assez rare, ce n’est pas votre femme qui vous suit, c’est vous qui suivez votre femme, laquelle est mutée à Chambéry, toujours à la Poste, et bien entendu vous adhérez à l’ADAPAR, club de retraite de Chambéry. Vous découvrez la FFRS, vous organisez des activités de rando, de vélo, de raquettes, de ski, vous animez des stages, vous êtes instructeur FFRS pour encadrer des stages d’animateurs, vous travaillez à Challes-les-Eaux où vous habitez et c’est en revenant à Lyon en 2006, toujours pour suivre votre épouse qui travaille encore à la Poste que vous découvrez le CODAPRS et… bien entendu vous organisez immédiatement de nombreuses activités : Taï Chi, randonnées, raquettes à neige. - Vous entrez au comité directeur et dès la deuxième année, en 2007, on vous demande d’en prendre la présidence et depuis vous êtes réélu sans interruption comme Président du CODAPRS qui collabore avec le CDOS, avec la Ville, qui participe à la Semaine Bleue, qui est très impliqué dans la Fédération Française FFRS. - Le CODAPRS c’est aujourd’hui 2 600 adhérents. Vous jouez au tennis, vous encadrez les raquettes, les randos, et surtout vous avez réglé beaucoup de soucis légués par vos prédécesseurs : l’affaire du M’GOUM avec malheureusement 3 décès et qui s’est finie grâce à votre travail par un non lieu ; 8 / 12 des difficultés aux Prud’hommes, mais cela c’est la vie de tous les jours des bénévoles et je voudrais avant de vous remettre cette distinction bien méritée, dire que finalement la vie d’un bénévole c’est une vie de service. Un bénévole a besoin de formation car il faut être employeur, rédacteur de feuilles de paye, spécialiste en contrat d’assurance, bien entendu breveté sur les activités sportives, spécialiste de la sécurité, etc. Donc la première nécessité pour un bénévole, c’est de se former. C’est pour cela qu’il faudra un jour qu’il y ait un statut des bénévoles, il faudra qu’il y ait un jour de la VAE permettant de reconnaître les acquis de l’expérience du bénévolat. La deuxième chose dont a besoin un bénévole c’est de protection juridique. L’affaire M’GOUM vous l’a appris, on peut ne faire aucune erreur et avoir des catastrophes, on peut faire une randonnée et avoir une avalanche où des gens sont pris par le froid, on peut jouer au foot ou au basket et recevoir les panneaux sur la tête. Les bénévoles doivent être protégés juridiquement et il faudra que les fédérations, que les collectivités locales payent 9 / 12 pour l’assurance des bénévoles et en tout cas payent le jour où ils ont un ennui, pour leur montrer qu’ils ne sont pas seuls. Enfin, le dernier point dont ont besoin les bénévoles c’est de valorisation. C’est pour cela que nous avons créé ici les Médailles de Citoyen d’Honneur du 3e et c’est pour cela que l’Etat a créé cette Médaille de la Jeunesse et des Sports. Non pas pour mettre quelque chose sur la poitrine de quelqu’un, mais pour dire un grand merci à celui qui, comme vous, a fait autant pour les autres. Alors pour terminer, je voudrais m’adresser à votre famille, en saluant votre femme, bien sûr, parce que le bénévolat c’est aussi des sacrifices de la vie de famille ; vos 2 fils qui ont fait beaucoup de sports mais ne sont pas engagés dans le bénévolat, sauf peut-être Christophe avec son groupe musical. Vous avez 3 petits-fils Loïc, Maxime et Gabriel et 1 petite-fille, Stella. Je crois que c’est Loïc qui vous a dit un jour qu’il ne comprenait pas pourquoi vous n’étiez pas payé. Je voudrais donc terminer en m’adressant à Loïc : « Tu as peut-être entendu ce que j’ai dit au début, la vie en société a besoin de chef d’orchestre, la vie en société a besoin de gens 10 / 12 qui donnent, la vie en société a besoin de héros anonymes comme ton grand-père sans qui on ne vivrait pas ensemble, les gens seraient malheureux, il y aurait beaucoup plus d’insécurité, beaucoup plus de solitude, beaucoup plus de tristesse, alors tu sais ce n’est pas de l’argent qui paye cela, de l’argent ne payera jamais cela, alors c’est de l’or qui paye cela, parce que ton grand-père, il a un cœur d’or, ton grand-père il a transformé des trucs que personne n’aurait réussi à transformer en or, il a rendu des gens heureux, les a rendu solidaires, les a rendu performants, il leur a donné du plaisir, et cela tu vois, ça vaut tout l’or du monde. Loïc, tu vis dans une société de l’individuel et du chacun pour soi, ton grandpère, lui, il pense collectif et tous ensemble. Il pense « vivre ensemble ». C’est pour cela que je vais lui accrocher cette Médaille d’Or de la Jeunesse et des Sports au nom de la République, la République c’est Liberté, Egalité, Fraternité, et bien ton grandpère il a toute sa vie vécu dans la liberté, il a toute sa vie fait en sorte que les gens dont il s’est occupé soient tous à égalité et surtout il a assuré la fraternité, donc tu vois cela vaut beaucoup plus que de l’argent. Tu peux rentrer chez toi en te disant que ton grand-père c’est un héros et c’est au nom de la République française pour le remercier et au nom du Ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative, que je lui remets 11 / 12 cette Médaille d’Or de la Jeunesse et des Sports qu’il a un million de fois méritée ». Je vous remercie 12 / 12