TD2 - offre - demande - prix

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TD2 - offre - demande - prix
UFR GHSS
Licence SES 1ère année
Parcours Emploi et ressources humaines
ANALYSE ÉCONOMIQUE - TD n ° 2
Cours de F. Sinet
[email protected]
L’objectif de ces exercices est de vérifier votre compréhension du fonctionnement des marchés
concurrentiels, de vous familiariser avec l’analyse graphique et d’envisager les conséquences
possibles d’une intervention de l’État sur le fonctionnement de ces marchés.
Exercice n° 1
Le tableau suivant indique l’état de l’offre et de la demande mensuelles de T-shirts (en millions) :
Prix en €
Quantité demandée
Quantité offerte
1.
2.
3.
4.
5.
8
6
18
7
8
16
6
10
14
5
12
12
4
14
10
3
16
8
2
18
6
1
20
4
Déterminez la quantité et le prix d’équilibre sur ce marché.
Paris Hilton ne porte plus que des T-shirts : son aura est telle que la demande T-shirts
augmente de 4 millions d’unités pour chaque niveau de prix. Calculez la nouvelle quantité et
le nouveau prix d’équilibre. Est-ce que l’augmentation de la quantité à l’équilibre est aussi
importante que l’augmentation de la demande ? Expliquez pourquoi.
Construisez sur un graphique les courbes d’offre et de demande qui correspondent au plan de
demande et d’offre du tableau précédent. Construisez également la nouvelle courbe de
demande après l’évolution indiquée en 2.
Calculez l’élasticité-prix de la demande si le prix passe de 5 à 7 €. La demande est-elle
élastique ou non ?
En faisant uniquement référence à la dépense totale des consommateurs, indiquez si la
demande est élastique ou inélastique lorsque le prix passe :
de 7 à 8 € ;
de 3 à 4 €.
Exercice n° 2
Construisez deux graphiques différents pour une courbe d’offre et une courbe de demande de pain.
Sur chacun d’entre eux, indiquez l’effet :
d’une augmentation du prix du blé ;
d’une augmentation du prix du beurre et de la confiture ;
d’une augmentation du prix du riz, des pâtes et des pommes de terre.
Dans chaque cas, expliquez vos résultats.
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Exercice n° 3
Pour quelle raison le prix d’un voyage à l’étranger peut-il augmenter ? Pour chaque raison à
laquelle vous pensez, expliquez si cela touche l’offre ou la demande (ou les deux).
Exercice n° 4
Indiquez le signe (positif ou négatif) des élasticités suivantes :
élasticité-prix de la demande ;
élasticité-revenu de la demande dans le cas d’un bien normal ;
élasticité-revenu de la demande dans le cas d’un bien inférieur ;
élasticité-prix croisée de la demande dans le cas de deux biens substituables ;
élasticité-prix croisée de la demande dans le cas de deux biens complémentaires ;
élasticité-prix de l’offre.
Exercice n° 5
Dans un supermarché, deux clients passent leur commande au rayon boucherie. Le premier
commande un kilogramme de viande de bœuf et le second, de la viande de bœuf pour 10 €. Quelle
est l’élasticité-prix de la demande de bœuf pour ces deux clients ?
Exercice n° 6
Le laboratoire pharmaceutique Zonpoi augmente le prix de son produit phare, le Zygomatix, qui
redonne du tonus aux personnes moroses. Le prix de la boîte de comprimés passe de 10 à 15 € ; les
ventes quant à elles, diminuent de 200 000 à 180 000 unités.
1.
Calculez les taux de variation (en %) du prix et de la demande de Zygomatix.
2.
Déduisez-en l’élasticité-prix de la demande de Zygomatix.
3.
Interprétez ce résultat dans une phrase.
4.
Le laboratoire a-t-il eu intérêt à augmenter le prix de son médicament ? Pourquoi ?
Exercice n° 7
Le tableau suivant renseigne sur la demande et l’offre de tomates (en milliers de kilogrammes) :
Prix en € par kg
Quantité demandée
Quantité offerte
4,00
30
80
3,50
35
68
3,00
40
62
2,50
45
55
2,00
50
50
1,50
55
45
1.
2.
Déterminez la quantité et le prix d’équilibre sur ce marché.
Expliquez les conséquences de l’établissement d’un prix plancher de :
de 3 € le kg ;
de 1,50 € le kg.
3.
Supposons que le gouvernement verse aux producteurs une subvention de 1 € par kg.
Trouvez le nouveau plan d’offre.
Calculez le nouveau prix d’équilibre.
Calculez le coût de cette mesure pour l’État.
1,00
60
38
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Exercice n ° 8
Lisez l’article consacré à la politique agricole commune et répondez aux questions ci-dessous.
1.
2.
3.
4.
Pourquoi les prix agricoles sont-ils très fluctuants ?
Énoncez les mérites respectifs des mesures de prix planchers et de subventions pour :
les consommateurs ;
les producteurs.
L’Europe est largement autosuffisante pour de nombreux produits agricoles. Est-ce que cela
signifie que la PAC est un succès ? Quel a été le coût de cette indépendance alimentaire ?
Selon vous, en quoi la situation aurait été différente sans la PAC ?
Dans quelle mesure les réformes entreprises à partir de 2003 sont-elles à même de résoudre
les problèmes auxquels la PAC est confrontée ?
A. de Ravignan, « 50 ans de PAC : pourquoi l’Europe verte ne
fonctionne plus », Alternatives Internationales, n° 38, mars 2008.
En 1957, pour garantir leur sécurité alimentaire, les Européens s’accordèrent sur un généreux
soutien à la production. Depuis, la donne a changé. Explications.
Gaël Grosmaire, éleveur de moutons, 90 hectares en fermage dans l’Aube, l’a mauvaise : "Toucher
des subventions pour ne rien faire, c’est aberrant." Entre 2005 et 2007, les États de l’Union
européenne (UE) ont mis en oeuvre la réforme de la politique agricole commune (PAC) de juin
2003, en vertu de laquelle les aides européennes doivent progressivement être "découplées" de la
production, autrement dit versées à l’agriculteur indépendamment de ce qu’il met (ou non) sur le
marché. La raison ? Tourner définitivement le dos aux soutiens proportionnels aux volumes
produits - qui caractérisaient jusqu’alors la PAC -, à la fois condamnés par l’OMC et générateurs de
coûteux excédents. "Ces aides découplées sont perverses, conteste pourtant Gaël Grosmaire. Elles
entretiennent les paysans dans l’idée que c’est un dû. Mieux aurait valu un régime public
d’assurance pour compenser des baisses conjoncturelles de prix." Il ajoute : "Et que ces soutiens
soient plafonnés par exploitant."
Mal vécu par une partie des agriculteurs européens, ce système est par ailleurs devenu fou. "Les
céréaliers et autres producteurs en grande culture continuent d’encaisser mécaniquement près de 18
milliards d’euros d’aides de Bruxelles par an, alors que les cours, donc leurs revenus, explosent. Les
citoyens européens payent du coup deux fois la facture : comme consommateurs et comme
contribuables, s’insurge Jean-Christophe Kroll, enseignant à l’Établissement national
d’enseignement supérieur agronomique de Dijon (Enesad). Conjugués aux aides, les cours élevés
poussent les paysans à tirer le maximum de leurs terres... pour le plus grand bonheur des marchands
de produits agrochimiques.
Comment en est-on arrivé là? Il faut remonter aux origines de l’Union européenne. En 1957, le
traité de Rome institue à l’intérieur des frontières communautaires la libre circulation des produits
agricoles et des prix garantis pour les principaux d’entre eux, ainsi qu’une solide protection
douanière vis-à-vis de l’extérieur. Le but, à une époque où le souvenir de la guerre et des pénuries
est dans tous les esprits, est d’encourager la production et de garantir la sécurité alimentaire des
Européens, mais au meilleur coût possible. Il s’agit donc de favoriser aussi la modernisation et
l’agrandissement des exploitations... et le départ des moins performants. L’autre grande nouveauté
est que cette politique est "commune". L’agriculture est le seul domaine où les États abandonnent
autant de leur souveraineté et mettent autant en commun leurs moyens financiers, ce qui fait de la
PAC un élément central de la construction de l’Europe politique.
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La PAC accélère le changement des campagnes. La population active agricole chute (2,3 millions
d’exploitations en France en 1955, 1 million en 1989, 590 000 en 2003 dont 367 000 dites
"professionnelles"), alors que les rendements et la production explosent. Encore déficitaire dans les
années 1960, l’Europe devient rapidement excédentaire. L’assurance donnée aux paysans que leur
production sera achetée au prix garanti est une incitation à produire sans limite (du moins pour les
produits les mieux soutenus: blé, lait, viande bovine, sucre...), tandis que l’industrie de
l’alimentation animale se met à importer massivement du maïs et du soja depuis le continent
américain, bien meilleur marché que leurs substituts européens. En effet, en vertu d’un compromis
politique avec les États-Unis, les droits de douane sur ces produits sont faibles, contrepartie du
protectionnisme agricole de l’Europe sur les autres.
Des stocks qui s’accumulent
Mais bientôt, ces soutiens généreux produisent des montagnes d’excédents. En 1991, les stocks
atteignent 25 millions de tonnes de céréales et 900 000 tonnes de viande bovine, contre
respectivement 10 millions et 380 000 trois ans plus tôt. Des stocks coûteux à entretenir, qui
s’accumulent d’un côté tandis qu’on tente les réduire, entre autres en les bradant sur les marchés
internationaux moyennant de coûteuses subventions pour compenser l’écart entre les prix intérieurs
et les cours mondiaux (plus de 10 milliards d’euros par an dans les années 1980).
Les États qui profitent peu des subsides de la PAC, comme les pays nordiques ou les Pays-Bas, ou
ceux qui préféreraient s’approvisionner à moindre coût sur le marché mondial, comme l’Angleterre,
sont les premiers à dénoncer cette dérive, mais ils se heurtent aux principaux récipiendaires, à
commencer par la France. Rares sont les secteurs où les États parviennent à s’accorder sur de
nouvelles règles, comme l’instauration de quotas laitiers en 1984... fixés à un niveau tel que
l’Europe reste encore exportatrice de lait au prix de coûteuses subventions.
Tour de passe-passe
Intenable sur le plan intérieur, cette situation l’est également à l’international. Depuis 1986,
l’agriculture figure au menu des négociations du GATT (l’ancêtre de l’OMC). L’Europe, avec ses
barrières tarifaires et ses exportations subventionnées, est dans le collimateur des autres pays
agricoles exportateurs, en particulier des plus libéraux d’entre eux, réunis au sein du "Groupe de
Cairns" (Argentine, Australie et Nouvelle-Zélande notamment). Elle est également accusée de
détruire les agricultures vivrières des pays pauvres avec ses exportations à prix cassés.
Ces contraintes intérieures et extérieures poussent à une réforme de la PAC, qui aboutit en 1992.
Les prix garantis pour les céréales, oléoprotéagineux, ovins et bovins sont rapprochés du niveau,
très inférieur, où fluctuent les marchés mondiaux, tandis qu’un gel des terres obligatoire est institué
pour faire fondre les stocks. Pour compenser la perte de revenu des producteurs, une aide forfaitaire
par hectare (ou par tête de bétail) est créée. En 2005, ces aides directes - 10 000 euros en moyenne
par exploitation - ont représenté ainsi 55 % du revenu moyen des exploitations européennes, une
fois payés les coûts de production et les amortissements.
Les piliers de la production agricole européenne
Quatre grands producteurs assurent, en valeur, près de 60 % de la production de l’UE : la France 20 % à elle seule -, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne. L’Europe à 27 comptait, en 2005, 7,8
millions d’exploitations, mais environ la moitié d’entre elles réalisent plus de 90 % de la production.
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La réforme de 1992 va ainsi permettre aux producteurs européens de s’aligner sur les prix
mondiaux sans être évincés du marché, et donc à l’UE de signer en 1994 l’accord agricole de
l’OMC (une réduction des droits de douane, des subventions à l’exportation et des prix garantis)
sans réduire ses soutiens à l’agriculture. Pour magistral qu’il soit, ce tour de passe-passe est encore
incomplet. En effet, les aides directes à l’hectare restent un soutien alloué sur la base des facteurs de
production (le nombre d’hectares cultivés). En vertu de l’accord de 1994, elles devraient
normalement entrer dans la "boîte orange" de l’OMC (la catégorie des soutiens internes devant être
réduits car ayant une influence directe sur les volumes produits, donc exportés). L’Europe obtient
cependant de les maintenir à titre transitoire. Cet accord de 1994 prévoit qu’à partir de 2003, ces
soutiens pourront être attaqués devant l’OMC. Restera donc à les "découpler" de la production pour
les faire entrer dans la catégorie des aides autorisées (dites de la "boîte verte"), car versées sans lien
direct avec les volumes produits. Ce sera l’objet de la réforme de 2003.
En définitive, l’Europe semble avoir tout changé... pour que rien ne change. Elle dépense toujours
autant pour son agriculture : 42,5 milliards d’euros en 1996, 50 milliards en 2006. Et puisqu’avec
les réformes de 2003 elle est en mesure de rendre l’essentiel de ses soutiens inattaquables devant
l’OMC, elle a beau jeu d’y annoncer qu’elle est prête à s’ouvrir beaucoup plus aux échanges
internationaux, aux pays en développement en particulier. Ceux-ci ne tireraient en définitive pas
beaucoup d’avantages si le cycle actuel des négociations de l’OMC, en panne aujourd’hui,
aboutissait. "Les modèles économétriques disent qu’une libéralisation accrue de l’agriculture
n’entraînera aucune croissance significative du PIB mondial : bien moins de 1%. Et dans ce jeu à
somme nulle, il y aura des gagnants, comme le Brésil, et aussi des perdants, comme l’UE et, surtout,
les pays pauvres et importateurs nets, note Jean-Christophe Kroll. Pas étonnant dans ces conditions,
que beaucoup ne soient pas très pressés de conclure."
Inégale répartition des aides
En 2005, les 4,1 millions d’exploitations professionnelles de l’UE à 25 ont perçu, en moyenne,
9 930 euros de subventions d’exploitation, soit 55 % du résultat courant avant impôt. En France, les
342 500 exploitations professionnelles ont bénéficié en moyenne de 27 400 euros d’aides, soit 98 %
de leur revenu. Des moyennes qui masquent de très fortes disparités.
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Les grandes cultures et la viande bovine, principales bénéficiaires de la PAC
11% des exploitants se partagent 3/4 des aides directes
La France tire la couverture à elle
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Sujets qui fâchent
Les réformes de la PAC menées jusqu’en 2003 ont grosso modo atteint leur objectif. D’une part,
stopper la hausse des dépenses communautaires. D’autre part, être en mesure d’annoncer
d’importantes concessions à l’OMC sur le volet agricole (mais en définitive limitées), de manière à
avancer les pions dans d’autres domaines autrement plus importants pour l’UE - en particulier les
services et l’investissement : le commerce non alimentaire de l’UE représente en effet 94 % de ses
exportations totales.
Ces réformes n’ont en revanche guère permis de progresser sur deux sujets qui fâchent : la très
inégale répartition des aides entre producteurs et les atteintes à l’environnement. Deux sujets au
coeur des discussions sur le "bilan de santé" de la PAC, ouvertes le 20 novembre dernier avec la
publication de propositions par la Commission européenne et qui sont censées aboutir à une
nouvelle législation avant la fin de l’année.
Mieux répartir les aides entre les agriculteurs ? Bruxelles le souhaite. La réforme de 2003 avait
laissé le choix aux administrations des États-membres : soit distribuer les aides découplées (le
"paiement unique") sur une base historique (figeant, comme la réforme de 1992, les inégalités
héritées du passé où les soutiens étaient proportionnels aux volumes produits par chaque
exploitation), soit les répartir sur la base d’un montant unique à l’hectare entre les agriculteurs
d’une même région. "L’Allemagne et le Royaume-Uni se sont saisis de cette opportunité pour
régionaliser leurs aides. De son côté, la France a opté pour le calcul historique. Mais perpétuer ainsi
les inégalités est difficile à justifier" observe Vincent Chatellier, économiste à l’Institut national de
la recherche agronomique (Inra).
Normes "agroenvironnementales"
Aujourd’hui, Bruxelles propose "d’abandonner les paiements calculés sur la base des rendements
historiques au profit d’un système basé sur un taux plus uniforme". Traduction: "la Commission
veut avancer vers une aide forfaitaire à l’hectare. Ce serait un sacré transfert de revenus entre gros
céréaliers et petits producteurs de montagne" sourit Jean-Christophe Bureau, autre chercheur de
l’Inra. Il ajoute : "une telle réforme signifierait aussi l’abandon du principe d’une compensation
systématique des pertes de revenus, ce qui faciliterait dès lors la réduction du budget agricole de
l’UE. C’est ce que veulent les Anglais ou les Hollandais, qui en ont assez de payer plus qu’ils ne
reçoivent de la PAC". Et dans un contexte de prix agricoles élevés, la France se trouve de plus en
plus isolée dans son combat pour conserver le statu quo.
Sur le front de l’environnement, Bruxelles affiche une volonté de financer une agriculture plus
respectueuse des équilibres écologiques, via les deux "piliers" de sa politique, les aides aux revenus
d’une part (80 % des dépenses de la PAC en 2005), et les aides en faveur du développement rural et
de l’environnement, éternel parent pauvre des dépenses (20 %). En ce qui concerne le premier pilier,
la réforme de 2003 a institué la conditionnalité des aides directes : en cas de non-respect des normes
européennes, l’agriculteur peut désormais perdre ses subsides. "Ce n’est pas très sérieux, tranche
Jean-Christophe Bureau, puisque cela consiste à demander aux agriculteurs de respecter des textes
qu’ils sont déjà censés observer, du reste peu contraignants. Et c’est difficilement contrôlable.
Certes, avec les photos satellite, on peut observer que la bande de cinq mètres le long des rivières
est bien enherbée et non cultivée. Mais comment vérifiez-vous qu’un agriculteur lave correctement
sa cuve de désherbant? A raison d’1 % d’agriculteurs contrôlés par an, la pression n’est pas très
forte." Vincent Chatellier préfère quant à lui regarder le côté positif des choses: l’important est que
le principe de la conditionnalité soit entré dans les moeurs, c’est un préalable pour avancer vers des
normes plus contraignantes.
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Dans son "bilan de santé", la Commission souhaite en effet durcir la conditionnalité des aides au
revenu des producteurs. Elle veut par ailleurs réduire les aides du premier pilier au profit des
mesures "agroenvironnementales" du second pilier. Ces orientations iraient assurément dans le bon
sens s’il était certain que les réformes portant sur le premier pilier sont favorables à
l’environnement et que l’on ne va pas détruire d’une main ce que l’on tente de favoriser de l’autre.
Rien n’est moins sûr. Ainsi, fait remarquer Jean-Christophe Kroll, la suppression des quotas laitiers,
programmée pour 2015, et le fait, pour les éleveurs, de pouvoir désormais conserver les aides sans
produire de lait permet, dans les régions mixtes, de s’orienter vers d’autres productions moins
contraignantes, ce qui aggravera la concentration du bétail dans les zones laitières spécialisées. Un
bétail nourri à l’ensilage de maïs, maïs lui-même générateur d’énormes prélèvements en eau et
d’épandage de nitrates... Certes, le prix du lait baissera. Mais ce sera au détriment de
l’environnement et au profit des secteurs de la transformation et de la distribution,
traditionnellement peu encline à répercuter la baisse de ses approvisionnements sur le prix au
consommateur final. La vraie réforme de la PAC, socialement équitable et écologiquement
responsable, reste à faire.
L’UE, premier exportateur
L’UE est le premier importateur et le premier exportateur mondial de produits agricoles et
alimentaires (24,2 % des importations mondiales et 23,7 % des exports, hors commerce intraeuropéen), avec une balance légèrement excédentaire. Elle exporte surtout des produits transformés
destinés aux marchés des pays riches. Les États-Unis sont son principal client, et les boissons, vin
en tête, comptent pour près du quart (23 %) de ses exportations.
Le commerce agroalimentaire extra-européen
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