étude dédiée - Murs de Boutique
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30 juin 2011 Etat du marché français de l’investissement en centres commerciaux, parcs d’activités commerciales et commerces de pieds d’immeuble Christopher M. Wicker, BA Frics PDG [email protected] Fabrice Fubert Associé - Directeur général délégué [email protected] Ludovic Samyn Associé – Directeur Conseil en asset management et commercialisation [email protected] Nadia Mackenzie Directrice Expertises boutiques et MSS [email protected] Valérie Parmentier, Mrics Directeur Expertises centres commerciaux et parcs d’activités commerciales [email protected] Nathalie Caillaud Directrice Département Etudes [email protected] Carlos Rodriguez, Mrics Directeur Général Expertises Espagne [email protected] Typhaine Gaillard Directrice Expertises Espagne [email protected] Antonio Biggi Directeur Général Expertises Italie [email protected] Nadège Ganne Directrice Expertises Italie [email protected] THE RETAIL CONSULTING GROUP Forte de son expérience en immobilier de commerce depuis plus de 45 ans et de sa quarantaine de collaborateurs, RCG reste attachée à une vision qualitative et spécialisée de son métier de conseil. RCG, compagnie indépendante et internationale, jouit d’une équipe expérimentée capable de réaliser des missions pan-européennes pour des clients internationaux. 4 métiers sous un même toit : études, expertises, conseil en asset management et commercialisation, conseil en investissement, nous mettons un point d’honneur à intégrer les exigences de nos clients pour saisir chaque problématique dans ses moindres détails, et concevoir des réponses sur mesure. RCG Expertise, France En 1989, RCG a créé un département expertise qui, en 2007, est devenu une structure indépendante nommée The Retail Consulting Group Expertise (RCGE). RCGE travaille en France et en Europe en tant qu’expert indépendant sur tous types d’actifs commerciaux. RV Ibérica RCG exerce ses compétences sur le marché Ibérique depuis plus de 10 ans par la réalisation de missions de conseil, d’études et d’évaluation. Notre département dédié à l’expertise, est présent à Madrid depuis 2007 et a ouvert en 2009 une filiale Retail Valuation Ibérica, sous la responsabilité de Carlos Rodriguez Otero et de Typhaine Gaillard. RV Italia Après plus de 10 ans d’expérience en Italie, RCG poursuit son expansion avec l’ouverture en 2010 d’une filiale à Milan : Retail Valuation Italia, couvrant l’Italie et la Grèce, sous la responsabilité d’Antonio Biggi et de Nadège Ganne. L’activité de RV Ibérica et RV Italia est majoritairement orientée vers le conseil et l’expertise d’actifs commerciaux tels que hypermarchés, centres commerciaux, retail parks, murs de magasins, et moyennes surfaces spécialisées. Nos évaluations sont réalisées selon les règles et principes de la RICS, garantissant une application homogène des standards et méthodes d’évaluation sur l’ensemble de nos missions. Nous avons développé notre outil de valorisation « FAIRPLAY ». Celui-ci est adapté aux actifs commerciaux et a la particularité d’être lié à notre base de données, nous permettant l’analyse cohérente des actifs avec d’autres comparables. 30 juin 2011 éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I1 état du marché français de l’investissement en immobilier de commerce au 30 juin 2011 : 4 : SYNTHèSE – LES éLéMENTS ESSENTIELS à RETENIR La conjoncture économique 1 10 :COMMENTAIRES GéNéRAUX 10 :PRINCIPAUX INDICATEURS éCONOMIQUES 11 :PERSPECTIVES ET CONCLUSIONS 2 Le marché de l’immbobilier de commerce 3 Les tendances du commerce 4 Le marché de l’investissement en centres commerciaux 14 : volumes investis en immobilier de commerce 16 : Le point de vue expert de Malherbe Retail Design 22 : le contexte général 28 :VALEURS LOCATIVES ET TAUX DE VACANCE 29 :LE MARCHé DE L’INVESTISSEMENT EN NOMBRE ET EN VOLUME au PREMIER SEMESTRE 2011 30 :éVOLUTION DES TAUX ET ANALYSE SECTORIELLE 30 :ANALYSE DES TRANSACTIONS DE CENTRES COMMERCIAUX 32 :LES TAUX DE RENDEMENT POUR LES DIVERSES CATéGORIES DE RISQUE 33 :Les principales transactions 2I éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 Le marché de l’investissement en parcs d’activités commerciales 5 36 : le contexte général 36 :le Volume d’investissement 38 : Les acteurs 39 : les taux de rendement 40 : les principales transactions Les opérations d’externalisation de murs d’enseignes 6 42 : Le contexte général 42 :Le volume d’investissement 43 : Les acteurs 43 : Les taux de rendement Le marché locatif et de l’investissement en commerces de pieds d’immeuble 7 46 : Le contexte général 46 :Le marché locatif 48 : LE VOLUME D’INVESTISSEMENT 49 : L A TYPOLOGIE DES ACTIFS 50 : LES ACTEURS 50 : LES TAUX DE RENDEMENT 51 : Les principales transactions 30 juin 2011 éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I3 : 1. synthèse - les éléments essentiels à retenir La conjoncture économique : Une légère reprise économique attendue pour 2011, mais des problèmes structurels persistants concernant, en particulier, le niveau de la dette publique. Selon l’OCDE, la croissance du PIB réel devrait en 2011 se redresser lentement pour atteindre un rythme annualisé de 2 % d’ici à 2012, grâce à l’investissement des entreprises et à l’exportation. D’après la même source, la pression sur les prix devrait rester modérée 2. sur l’année avec une inflation tendancielle de 1 % environ par an. La dette publique reste le point faible de la France et l’un des axes prioritaires de redressement économique du pays. Le marché de l’immobilier de commerce : Un premier semestre en demi-teinte en termes de volumes d’investissement ; des performances décevantes compte tenu des liquidités sur le marché et de la forte reprise constatée en 2010 ; des perspectives très prometteuses pour le second semestre 2011. Si le premier semestre 2010 avait enregistré des performances encourageantes, avec 1,8 Md €, le premier semestre 2011 a connu une baisse sensible du volume investi, malgré les liquidités sur le marché et l’appétit marqué des investisseurs. La part de l’immobilier de commerce a ainsi diminué et atteint désormais 17 % du total investi en immobilier d’entreprise, contre 34 % en 2010. L’engouement des investisseurs s’est davantage reflété sur le marché de l’immobilier d’entreprise qui a totalisé plus de 5 Mds €. En effet, les engagements concrétisés sur les six premiers mois de l’année atteignent environ 830 M€ en immobilier de commerce toutes classes d’actifs confondues, soit une baisse de plus 50 %. 3.Les tendances du commerce Le point de vue expert de Malherbe Retail Design : La mondialisation et l’utilisation des mêmes business models et études de cas ont été génératrices d’uniformité dans le monde du commerce. Il existe cependant plusieurs exemples d’enseignes réellement novatrices telles que Grand Frais, une enseigne indépendante française spécialisée dans les produits frais, et Argos, le spécialiste des produits électroniques au Royaume-Uni. Le quotient émotionnel, plutôt que le quotient intellectuel, constitue la nouvelle compétence essentielle qui pourrait fournir la clef du futur succès commercial. RCG a interviewé Francis Gosset de Malherbe Retail Design et les principales tendances suivantes ont été identifiées. 4I Au-delà des enjeux « CLEFS » pour Connecté, Low-Cost, Ecologique, Féminin et Spectaculaire, les enseignes doivent se pencher sur leur propre éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 culture d’entreprise et évoluer d’une culture de logistique à une culture d’expérience client. proximité et faible coût », sont autant d’exemples d’offres commerciales réellement novatrices. L’utilisation des mêmes méthodes et best-practices a conduit à un nivellement des performances et des avantages concurrentiels des enseignes, tandis que la tendance à la mondialisation a accéléré la course à l’uniformité. Le CRM (Customer Relationship Management ou gestion de la relation client) est le symbole des enjeux du commerce du futur. Les enseignes sont passées d’un quotient intellectuel à un quotient émotionnel. Il faut du courage pour privilégier les émotions plutôt que la stratégie uniquement, et pourtant, ceci semble être la clef du futur succès, comme les magasins Apple le démontrent. Certaines catégories d’enseignes se sont cependant démarquées par la qualité de leurs innovations : des spécialistes indépendants français de l’alimentation tels que Grand Frais, ou Argos au Royaume-Uni qui présente une approche originale des produits électroniques à travers sa maîtrise totale du commerce transcanal en combinant trois règles essentielles du commerce, « rapidité, 4. Il est indispensable que les enseignes, pour définir leur future stratégie commerciale, commencent par bien comprendre leurs produits et leurs clients, et cherchent des solutions simples et authentiques. Le marché de l’investissement en centres commerciaux : Un monde marqué par les changements et les bouleversements, avec en toile de fond la dette souveraine européenne, engendre chez les investisseurs une aversion au risque et un certain attentisme. Malgré leur sentiment de risques accrus, les enseignes font preuve de dynamisme, et les valeurs locatives sont à la hausse dans les centres commerciaux français, tandis que les taux de vacance baissent. Les investisseurs conservent leurs centres commerciaux les meilleurs, ce qui génère une pression sur les taux à la baisse pour les meilleurs centres, tandis que les taux des moins bons des centres secondaires restent stables pour le moment. Nous prévoyons qu’il y aura à l’avenir une pression sur les taux à la hausse pour les centres secondaires les moins bons. Les bouleversements politiques au Moyen-Orient, une conjoncture macro-économique morose, de nouvelles règles et lois, un changement générationnel et une révolution numérique qui se poursuit, sont autant de facteurs marquants de la période actuelle caractérisée par une aversion des investisseurs au risque et un certain attentisme. Les enseignes font preuve d’une grande réactivité face à l’évolution des modes de consommation et répondent de façon dynamique aux changements survenus dans les habitudes des consommateurs. Le retour au centre-ville, le renouveau marqué du commerce de proximité et la renaissance du 30 juin 2011 concept d’hypermarché, ainsi que de nouveaux projets de développement de grands magasins, témoignent de la contre-attaque vigoureuse des enseignes. Le shopping sur les réseaux sociaux et le concept du e-drive sont emblématiques de la progression du commerce électronique dans les habitudes de consommation des Européens. Le concept du e-drive aura un impact certain sur le futur environnement de l’immobilier de commerce, en exacerbant la lutte concurrentielle pour les parts de marché, non seulement en ce qui concerne les magasins en dur mais aussi le commerce sur internet. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I5 : synthèse - les éléments essentiels à retenir Dans les centres commerciaux, les valeurs locatives sont à la hausse et les taux de vacance à la baisse, deux facteurs positifs qui indiquent que le pire de la crise économique qui a débuté en 2007 est passé. Alors que le volume total investi en centres commerciaux a sensiblement baissé par rapport au premier trimestre 2010, le nombre des transactions et le nombre des centres vendus affichent une hausse qui indique que les investisseurs ont dû se reporter sur les petits centres secondaires proposés sur le marché, dans un contexte où l’intérêt des investisseurs (tant nationaux qu’internationaux) reste marqué. Cet intérêt s’explique par l’attractivité de la France dont les fondamentaux économiques sont sains, l’amélioration des facteurs macro-économiques à l’échelon national, la vigueur renouvelée des enseignes et du merchandising et une vision positive de la progression de l’économie numérique en synergie avec l’environnement commercial physique. Les taux initiaux nets ont baissé de 4,5 % au premier semestre à catégorie comparable de centres commerciaux. La fourchette de taux de rendement retenue par RCG est restée stable sur le premier semestre, avec des taux commençant à 4,8 % pour les meilleurs centres commerciaux et 7,9 % pour la catégorie Opportunistes. 5.Le marché de l’investissement en parcs d’activités commerciales : Une demande forte sur les produits dits structurés et sans risque, des vendeurs souhaitant surperformer et atteindre des prix bien au-dessus des valeurs d’expertise, un marché dominé par les acteurs français et belges, le franchissement de la barre psychologique des 6 % sur les produits « prime ». Malgré la demande de plus en plus forte des investisseurs, les performances n’ont pas été satisfaisantes en termes de volumes investis lors du premier semestre 2011. En effet, en excluant la cession en VEFA par Icade à Altaréa du projet de développement du futur retail park Costières à Nîmes (28.500 m2), les engagements concrétisés atteignent environ 65 M€, soit -38 % par rapport au premier semestre 2010. Ce premier semestre a également confirmé le retour des investisseurs sur les produits en VEFA, délaissés depuis la crise financière. 6I La tendance à la baisse des taux de rendement « Prime » se confirme. Certaines transactions signées en 2011 ont affiché des taux de rendement avoisinant la barre des 6 %, voire légèrement en dessous. Après avoir atteint 7 %, les taux de rendement sur les produits structurés et sans risque ont baissé de 100 à 125 points de base. Les taux de rendement « prime » sont désormais compris entre 5,75 et 6 %. La prime de risque entre les actifs prime et l’OAT est en train de se réduire pour atteindre 230 points de base. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 6.Les opérations d’externalisation de murs d’enseignes : Des interrogations sur l’impact des nouvelles normes comptables, une offre toujours insuffisante face à la demande accrue des investisseurs, un premier semestre atone en matière de volume investi, des perspectives très encourageantes pour le second semestre. Peu d’enseignes se sont décidées à lancer un processus d’externalisation de leurs murs lors des six premiers mois de l’année, bien que le dispositif fiscal de l’article 210 E du Code Général des Impôts risque de ne pas être reconduit après le 31 décembre 2011. L’application de nouvelles normes comptables, et notamment celle de l’IAS 17 relative au contrat de location, risque également de rendre difficile les processus d’externalisation immobilière à terme. A notre connaissance, une seule opération d’externalisation a été concrétisée sur les six premiers mois de l’année. L’enseigne But a en effet externalisé un magasin à Clayes-sous-Bois pour un montant légèrement supérieur à 15 M€, à Grosvenor. Le marché du Sale & Leaseback a ainsi comptabilisé un volume d’investissement de 15,3 M€ contre 190 M€ en 2010. Néanmoins, les consultations en cours laissent présager une forte hausse des volumes d’investissement, qui devrait permettre de dépasser les performances de ces trois dernières années. 7.Le marché locatif et de l’investissement en commerces de pieds d’immeuble : Bonne tenue du commerce de pieds d’immeuble dans un marché étroit. Dans un environnement conjoncturel morose où l’on constate une forte contraction des volumes investis en immobilier de commerce, le volume financier du commerce de pieds d’immeuble au premier semestre représente 184 M€, soit une baisse de 25 % par rapport au premier semestre 2010. Toutefois la part allouée au commerce de pieds d’immeuble continue de progresser et s’élève à 22 %, contre 15 % l’année dernière à la même époque. Sur la trentaine de transactions recensées, cinq ventes de portefeuilles ont représenté 63 % du volume investi en pieds d’immeuble, pour des montants par portefeuille n’excédant pas 40 M€. La valeur unitaire moyenne par transaction n’excède pas 5 M€. Les acteurs français restent les plus actifs sur ce marché. Notamment, les SCPI et OPCI, qui disposent 30 juin 2011 de liquidités et de fonds propres, sont à l’origine des principales transactions du moment, suivis par les institutionnels. Le déséquilibre entre l’offre disponible de locaux bénéficiant d’emplacements de qualité et la demande accrue de la part des investisseurs qui apprécient le bon rapport du couple rendement/ risque, maintient sous pression les taux de rendement. Il est ainsi constaté une baisse de 20 points de base environ des bons et très bons actifs quand les actifs « secondaires » restent stables. A Paris, les taux de rendement des actifs prime se trouvent maintenant compris dans une fourchette de 4,5 % à 5 %. La fourchette des taux de rendement en province est de l’ordre de 5 % à 5,40 %. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I7 8I éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 © emily2k - Fotolia.com 1 30 juin 2011 La conjoncture économique 1.1 :COMMENTAIRES GéNéRAUX 1.2 :PRINCIPAUX INDICATEURS éCONOMIQUES 1.3 :PERSPECTIVES ET CONCLUSIONS Ce chapitre de notre rapport de marché de juin 2011 a été rédigé à la fin du mois de mai sur la base des données de marché disponibles à cette date. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I9 1 La conjoncture économique 1.1Commentaires généraux La France devrait enclencher une légère reprise, même si la crise a largement sanctionné : iles finances publiques et l’emploi. En outre, les politiques de réduction des déficits enclenchées par les autres pays européens risquent de sanctionner la demande étrangère adressée à la France. Si la consommation des ménages reste un support de croissance pour le pays, elle reste modeste. Le gouvernement devra mettre en place de nouvelles mesures d’assainissement visant à stabiliser le ratio dette/PIB d’ici à 2013 (avant qu’il n’atteigne 95 %). L’objectif étant de freiner les dépenses et d’élargir les bases d’imposition. Des réformes dans la santé et l’administration publique devront être poursuivies. Au premier trimestre 2011 par rapport au même trimestre 2010, les prix à la consommation en glissement annuel en France ont progressé de 2,2 % (IPCH 1 ) contre 3,1 % pour l’Union européenne. Cette inflation inférieure à la moyenne de l’UE s’explique par une augmentation des prix de l’alimentation et des autres biens de consommation (hors énergie), moins élevée que dans les autres pays européens. En mars 2011, le taux de chômage en France était de 9,5 % (données corrigées des variations saisonnières) pour 9,5 % dans l’UE27. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (sans aucune activité professionnelle) s’établit à 2.680.000 en France métropolitaine fin mars 2011. Ce nombre est en baisse par rapport à la fin février 2011 (-0,8 %, soit -21.100) mais sur un an, il croît de 0,7 %. Ainsi le taux de chômage reste relativement contenu compte tenu de la situation économique du pays. En termes de commerce, alors que le volume des ventes du commerce de détail dans l’UE27 a enregistré une baisse de -0,8% entre février et mars 2011, après une évolution de 0,1 % entre janvier et février, la France, après avoir connu un léger rebond de la consommation (+1,4 % entre décembre 2010 et janvier 2011 et +1,9 % entre janvier et février 2011), enregistre au mois de mars une baisse de la consommation par rapport à février 2011 de -1,0 %, soit plus significative que celle enregistrée au niveau de l’UE27 (-0,8 %). 1. Indice des prix à la consommation harmonisé. 1.2Principaux indicateurs économiques La France semble connaître une légère reprise, même si les finances publiques et l’emploi restent : ides points durs de l’économie du pays. indicateurs 2010 france UNION EUROPéENNE Habitants PIB par tête en SPA 64.716.310 501.105.661 p 26.320 23.600 Comparaison France/UE 27** 108 100 Croissance PIB 2011* (Prévisions) 1,6 % 1,7 % Dettes Publiques (en % du PIB) 81,7 % 80,0 % Déficit Public (en % du PIB) -7,0 % -6,4 % Inflation 1,7 % 2,1 % Chômage 9,7 % 9,6 % 58,4 % 58,3 % Dépenses de consommation des ménages 2011* (en % du PIB) (p) valeur provisoire ; *Prévisions Eurostat ; **Données 2009 10 I éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE source : Eurostat avril 2011 30 juin 2011 Produit Intérieur Brut Prévisions pour 2011 : 2.012.328,8 M€ (prix de marché – prix courants) croissance du pib taux d’Inflation +3 % +3,5 % +2,4 % +2 % +2,2 % +1,8 % +1,6 % +3,0 % 3,0 2 1 +2,0 % +0,2 % 0% +3,2 % +2,5 % +1,6 % +1 % 3,5 3 2,5 +1,9 % +1,5 % 1,5 +1,6 % -1 – 1% 2,0 +1,7 % 0 1,0 +1,0 % +0,5 %-2 – 2% 0,5 –2,6 % – 3% 2006 2007 2008 2009 (p) : prévisions 2010 (p) 2011 (p) 2012 (p) Source : Eurostat, avril 2011 taux de chômage +0 % -3 +0,1 % 2006 2007 2008 0,0 2010 2009 Source : Eurostat, avril 2011 évolution de la consommation privée 2,5 10 +2,5 % 10 % 9,2 % 9,5 % +2,2 % 9,7 % 9% 8,4 % 8 8% +1,6 % 7,8 % 1,5 +1,5 % +1,5 % 7% 6% 2,0 +2,0 % 2006 2007 2008 2009 2010 Source : Eurostat, avril 2011 6 +1 % 2010 (p) : prévisions 2011 (p) 1,0 2012 (p) source : OCDE perspective n°88 Rappel pour 2009 : 1.112,6 Mds e (prix courants) 1.3Perspectives et conclusions gouvernement devra mettre en place de nouvelles mesures d’assainissement visant à réduire : Llaedette. La France doit rompre avec la dérive des comptes publics afin d’éviter que la stabilité macroéconomique ne soit menacée. L’objectif étant de freiner les dépenses et 30 juin 2011 d’élargir les bases d’imposition. Des réformes dans la santé et l’administration publique devront également être poursuivies. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 11 12 I éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 2 30 juin 2011 Le marché de l’immobilier de commerce : volumes investis en immobilier de commerce éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 13 2 Le marché de l’immobilier de commerce n premier semestre en demi-teinte en termes de volumes d’investissement ; des performances : Udécevantes compte tenu des liquidités sur le marché et de la forte reprise constatée en 2010 ; des perspectives très prometteuses pour le second semestre 2011. Le premier semestre 2011 a enregistré des performances décevantes en termes de volumes transactés. En effet, les engagements concrétisés sur les six premiers mois de l’année atteignent environ 830 M€ en immobilier de commerce toutes classes d’actifs confondues, soit une baisse de plus 50 %. volumes investis en immobilier de commerce En milliards d’euros 5,3 Si le premier semestre 2010 avait enregistré des performances encourageantes, avec 1,8 Md €, le premier semestre 2011 a connu une baisse sensible du volume investi, malgré les liquidités sur le marché et l’appétit marqué des investisseurs. • Une hausse des taux d’intérêt et de la marge appliquée par les banques. Cette hausse n’est pas encore réellement pénalisante, les investisseurs qui se positionnent sur les actifs “Core” faisant un appel très limité à l’endettement. 14 I 2,1 1,4 1 0 3 1,9 2 2,2 2007 2 1,5 1 1,8 1,0 0,4 0,6 2008 2009 0,8 2010 2011 Source : RCG • L’allongement de la durée de négociation sur les produits dits Valeur Ajoutée et Opportunistes : l’aversion au risque des investisseurs est de plus en plus forte. Ainsi, les investisseurs institutionnels sont beaucoup plus attentistes s’il existe des risques locatifs (vacance, surloyer, etc.), et beaucoup focalisés sur la qualité des emplacements et leur devenir. Ils n’hésitent plus à renégocier les prix lors d’une période de Due Diligence ou à abandonner une transaction si le risque découvert est trop significatif ou en cas de problème technique. • La plupart des transactions, toutes classes d’actifs confondues, ont porté sur des tailles moins significatives, inférieures à 20 M€. Ainsi, avec 830 M€, la part de l’immobilier de commerce a diminué et atteint désormais 17 % du total investi en immobilier d’entreprise contre 34 % en 2010. L’engouement des investisseurs a été plus bénéfique au marché de l’immobilier d’entreprise qui totalise plus de 5 Mds € lors du premier semestre 2011. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 5 4 3,7 3,1 3 Cette baisse est liée principalement à : • La recherche du Flight to Quality : les investisseurs disposent de liquidités mais sont désormais très sélectifs en termes d’allocations d’actifs. Ils sont à la recherche de produits dits Core et Core + sans risque ; or ces produits sont rares à la vente lors du premier semestre et ne sont pas suffisants pour satisfaire cette demande spécifique des investisseurs. Second semestre Premier semestre 5 4 • Une absence de transactions significatives de centres commerciaux : cette classe d’actifs, qui représentait 73 % des volumes investis totaux en 2010, a enregistré un net ralentissement en termes de volume d’investissement. Lors du premier semestre 2010, des transactions significatives (Cap 3000 et Saint-Quentin-en-Yvelines, Limoges Saint-Martial, etc.) avaient largement contribué à la liquidité des centres commerciaux, permettant d’atteindre 1,3 Md € à la fin juin. En 2011, le volume d’investissement sur cette classe d’actifs est de 555 M€, soit une baisse de plus de 55 %. 6 6 30 juin 2011 0 Les tendances du commerce Francis Gosset, Malherbe Retail Design 3 30 juin 2011 :le point de vue expert de Malherbe Retail Design éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 15 3 les tendances du commerce « Les enseignes ont des QE déficients » Le point de vue expert de Malherbe Retail Design : RCG a interviewé Francis Gosset de l’agence Malherbe Retail Design. : Bonjour Francis Gosset, l’agence Malherbe Retail Design travaille pour de grandes enseignes de distribution sur leurs concepts de magasins et à ce titre vous êtes confrontés aux évolutions de la consommation, et vous devez relever des enjeux stratégiques... Quelle est votre perception de ces enjeux justement ? Bien que les enseignes de distribution soient toutes différentes et aient à faire face à des contextes concurrentiels spécifiques, il y a effectivement une série d’enjeux clés auxquels les enseignes doivent se confronter sous peine de perdre pied. Nous avions énuméré dans le dernier Rapport de marché de The Retail Consulting Group les enjeux CLEFS : C pour CONNECTÉ, L pour LOW-COST, E pour ÉCOLOGIQUE, F pour FÉMININ et S pour SPECTACULAIRE. Tous ces enjeux sont aujourd’hui au cœur des problématiques d’enseignes qui veulent améliorer l’expérience client et leurs performances. Au-delà de ces enjeux clairement identifiés il y a cependant un enjeu plus difficile à appréhender mais qui conditionne de façon cruciale la capacité d’une enseigne à acquérir ou conserver son leadership, à rencontrer le succès et à être performante. Cet enjeu porte sur la culture d’entreprise de l’enseigne qui doit radicalement changer pour passer d’une culture de logisticien à une culture de l’expérience client. En effet, toutes les enseignes modernes qui ont survécu aux crises de ces dernières années sont peu ou prou performantes sur les fondamentaux de la Value Chain depuis les achats jusqu’à la logistique et la gestion des ressources humaines ainsi que des actifs. Ces derniers se sont à la fois concentrés en globalisant leurs achats et leurs coûts et se sont déployés en mode multicanal. Certains se sont aussi diversifiés en appliquant avec succès leur modèle à d’autres métiers connexes. On peut considérer que les business models du commerce sont arrivés à une forme de maturité et d’optimisation ultime. Mais toute cette convergence ne va pas sans une forme de pensée unique et en particulier des modèles standards qu’il est très difficile de remettre en cause ou de faire évoluer. : Vous pensez qu’il n’y pas d’innovation dans le commerce ? Si mais il y en a au final très peu. D’ailleurs il est remarquable de voir comme certaines innovations ont rencontré des succès foudroyants, preuve que les autres acteurs étaient complètement décrochés. : A qui pensez-vous ? Eh bien pour prendre deux exemples très différents je citerai en premier l’émergence rapide et spectaculaire des Spécialistes Frais (Grand Frais et autres) en France il y a 6 ou 7 ans, au nez et à la barbe des grandes enseignes historiques de la distribution alimentaire, qui n’ont quasiment pas vu venir le coup. Le business model était pour le moins exotique voire « folklorique » au regard des standards des enseignes nationales : plusieurs commerçants indépendants qui se regroupent sous un même toit pour offrir un marché traditionnel (avec souvent la boucherie incluse) et un encaissement unique pour le client. Le tout en phase Les mêmes méthodes enseignées et partagées sous forme de best-practices ont conduit à un nivellement des performances « Les mêmes méthodes enseignées et et des avantages concurrentiel partagées sous forme de best-practices ont des enseignes. La mondialisation a accéléré ce processus à l’échelle conduit à un nivellement des performances planétaire tout en donnant un avanet des avantages concurrentiel des enseignes.» tage certain aux plus gros acteurs. 16 I éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 avec des attentes grandissantes de la population : du frais, du bio ou du naturel, du local et même une touche d’équitable (puisque le caractère local des produits était affirmé et qu’il donnait un parfum de « direct du producteur au consommateur », très éloigné de ce que faisait la grande distribution au même moment). Mais il est à peine croyable que les enseignes nationales n’aient pas identifié plus tôt cette opportunité et qu’en plus elles aient tardé à réagir en sous-estimant le phénomène. dans les stocks de e-commerce) et plus souple (on peut adapter le nombre de pickers aux heures d’affluence en magasin ou aux pics de commande sur internet). : On est très loin de votre métier de retail designer non ? Quand on parle de modèles de distribution à nos clientsenseignes il y a parfois des sourires qui veulent dire « On fait des magasins depuis 20 ans et vous n’allez pas nous apprendre notre métier... Contentez-vous de nous créer un beau décor qui plaira à nos clients... » Mais le retail design ne se limite pas à faire un joli décor sur un concept de magasin fatigué voire obsolète. Dans un tout autre domaine je citerai Argos qui connaît un développement spectaculaire au Royaume-Uni avec un business model très original : des magasins de taille réduite (moins de 150 m2), qui fonctionnent comme des front-offices de « Le retail design ne se limite pas à faire vastes stocks, en totale complémenun joli décor sur un concept de magasin tarité d’un site de e-commerce comparable à un site comme Pixmania. fatigué voire obsolète. » Les clients peuvent indifféremment commander chez eux sur le site, puis passer prendre l’arMais c’est pourtant ce qu’on vous demande ticle au magasin le plus proche dès que le produit arrive le plus souvent... ou immédiatement si le produit y est déjà en stock; ils Oui et non, car on ne peut pas dire que les concepts de peuvent passer au magasin et consulter le site sur place, nos prospects et de nos clients soient obsolètes mais commander et partir avec les produits stockés sur place cependant il est vrai que la demande porte souvent sur ou attendre la livraison au magasin ou à leur domicile ; ils un « lifting » qui tient plus de la décoration que du remopeuvent aussi décider d’aller à un autre magasin voisin delage opérationnel. Cela tient au fait que la plupart des si celui-ci dispose du produit en stock. On a affaire à enseignes ont un modèle opérationnel efficace pour les une enseigne hyper agile qui abat toutes les barrières raisons qu’on a évoquées au début de cet entretien : historiques matérielles et culturelles entre le commerce essentiellement dû à l’alignement des best-practices et traditionnel et le e-commerce. Ils ont complètement à la mondialisation. ré-inventé leur modèle de distribution en partant des avancées technologiques et en formatant l’expérience Cela ne permet toutefois aux enseignes que d’être à autour des valeurs cardinales actuelles : FAST, CLOSE, niveau sans leur donner d’avantage concurrentiel. Tout CHEAP. se passe comme si les enseignes avaient toutes un excellent QI, mesurable et quantifiable, dont l’expresUn détail qui montre à quel point ils ont été jusqu’au sion même est cartésienne et caricaturale : pie charts, bout d’un modèle efficace est le système de picking en tableaux Excel, Powerpoint chartés et pré-formatés, temps réel dans le stock pour livrer un client qui vient de arbres de décisions modélisés et autre mind-maps forpasser commande dans le petit magasin en front office : matés (un paradoxe), profils de clients bien définis et les employés parcourent les allées et les racks du stock poids des segments bien mesurés, etc. en mode « oreillette » (ils reçoivent les références par une oreillette et valident oralement le picking – et en Et pourtant ces 20 dernières années on a assisté à des profitent pour signaler oralement les fins de stock), le tout ruptures décisives sur des business models qui ont amepour garder les mains libres et ne pas perdre de temps né des avancées spectaculaires : Zara et H&M ont révoluà déchiffrer un bordereau. Le ballet est impressionnant. tionné le business du prêt-à-porter en se positionnant sur Et le système est aussi rapide que des robots (utilisés le discount chic avec de vraies ruptures (nouveaux arri- : 30 juin 2011 éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 17 3 les tendances du commerce vages tous les 15 jours, sans réassort, investissements lourds sur des magasins flagships de très haut standing dans les meilleurs emplacements, etc.), Internet bien sûr avec des pure players qui ont révolutionné le marché, Internet encore avec des pure players qui cherchent à bousculer la donne en prenant des emplacements mortar. Enfin l’exemple d’Apple dont la stratégie arrive finalement à payer et même à payer énormément avec des gammes de produits « compatibles » (qui se tirent les unes les autres) et des sources de business qui se diversifient (iTunes music store, App store pour les applications iPhone et iPad (et maintenant aussi pour le Mac), commissions sur les ventes générées (opérateurs, éditeurs, etc.), le tout mis en valeur de façon magistrale dans un réseau d’Apple Stores qui n’a commencé d’exister que depuis une dizaine d’années. Il faut se rappeler comment les premiers Apple Stores ont été dénigrés par les retailers traditionnels (« trop beaux, trop grands, trop chers, pas assez marchands », etc.) mais aussi que le record historique de performance commerciale tous réseaux confondus a été pulvérisé par Apple sur la Ve Avenue avec 375.000 $/m2 /an (le record était précédemment détenu par Tiffany sur la Ve Avenue avec 195.000 $/m2/an et ces chiffres sont vérifiables sur Bloomberg.com). Selon certaines études le Quotient Intellectuel (QI) n’intervient qu’à 20 % dans la réussite d’un individu. Il ne suffirait pas de posséder une bonne culture générale, de faire preuve de logique, de détenir de fortes connaissances techniques et des aptitudes mathématiques. Le Quotient Émotionnel (QE), c’est-à-dire la capacité à percevoir ses propres émotions et à identifier celles des autres, jouerait un rôle encore plus important. C’est amusant comme on est d’ailleurs formaté pour mettre un conditionnel « jouerait » alors que nous savons tous intuitivement que c’est vrai. Mais on n’en a pas facilement la preuve alors on met un conditionnel, préalable à un oubli qui rassure nos esprits cartésiens. Quoi qu’il en soit, ce qui est vrai dans la vie courante, dans la vie professionnelle, en politique et dans le show-business n’a aucune raison de ne pas être vrai dans le commerce qui est le plus vieux métier du monde. En fait, il faut avoir l’audace et le talent de jouer le cœur plutôt que la stratégie, l’âme plutôt que le marketing, le rêve plutôt que la logique. Ces dimensions étrangères aux esprits cartésiens deviennent prépondérantes justement parce que l’esprit cartésien a montré ses limites. Pire même, il devient presque suspect pour les masses car il peut déboucher sur l’intelligence froide, la manipulation et le men« Le QI (des enseignes de distribution) étant songe. On l’a vu avec les scandales au maximum dans la classe des bons élèves, et les fiascos retentissants de ces vingt dernières années : Jean-Marie c’est sur le QE que va se faire la différence ! » Messier menant Vivendi au bord de la ruine, la faillite d’Enron, l’arnaque de Madoff, mais aussi Sans aller jusqu’à ces ruptures radicales il reste des la crise de la vache folle, et plus récemment l’incurie et potentialités énormes d’amélioration de la performance les dissimulations de Tepco à Fukushima (et sans doute commerciale mais cela passe beaucoup par un chanailleurs) au Japon, etc. Et l’humain dans tout ça ? Et gement de mentalité pour aller vers plus de créativité l’humanisme ? Et le respect des citoyens / clients ? Et le dans les business models mais aussi dans les fondaplaisir ? Ce changement de perspective a été décrit et mentaux du commerce : contact client, accueil client, analysé dans quelques ouvrages récents : Stratégie de théâtralisation des offres, discours d’enseigne, gestion du l’Océan Bleu / Comment créer de Nouveaux espaces straCRM (Customer Relationship Management), sans oublier tégiques (par W. Chan Kim et Renée Mauborgne), Génébien sûr les « design » des offres elles-mêmes, mais à ration Q.E. / Le quotient émotionnel arme anti-crise (par condition de sortir des schémas types et de faire plus Christophe Haag et Jacques Séguéla), mais ils ont surtout confiance à l’intuition qu’aux statistiques. En d’autres porté sur les stratégies des entreprises industrielles avec termes on peut synthétiser ça de la façon suivante : le un focus sur l’innovation produit, les marques, voire les QI (des enseignes de distribution) étant au maximum RH. Ils nous en apprennent peu sur les changements dans la classe des bons élèves, c’est sur le QE que va dans le retail. se faire la différence ! 18 I éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 : Oui, alors concrètement, « Seuls les dirigeants d’une enseigne peuvent pour les enseignes, cela implique quels changements ? piloter le projet de retail design du concept Prenons l’exemple d’Apple et des car eux seuls sont en mesure de faire le pari Apple Stores : c’est beau, c’est de ruptures fondamentales. » aéré, les vendeurs sont volants, ce sont surtout des démonstrateurs, enseignes. Seul un magasin pilote est capable d’imposer les clients eux-mêmes sont des démonstrateurs, les avec la force de la réalité une expérience nouvelle à des encaissements se font n’importe où dans le magasin clients qui seront souvent perplexes au début mais éven(comme dans un restaurant ce qui ne devrait donc pas tuellement emballés et enthousiastes après une période nous paraître extra-ordinaire), on ne voit plus de files d’apprentissage du concept. d’attente, on peut prendre rendez-vous pour une démo ou s’inscrire pour un cours. Tout ça est terriblement Enfin, cela signifie aussi que nous devons rechercher en nouveau mais correspond à ce que les clients auraient permanence la plus grande simplicité dans le fond et probablement exprimé comme souhaits si eux-mêmes la plus grande fluidité dans la forme. Edward de Bono, n’avaient pas été conditionnés. On peut dire qu’il a fallu le pape de la créativité après des ouvrages étonnants beaucoup de culot et d’anticonformisme, et de perséet inspirants a conclu sa carrière monumentale avec vérance pour imposer ce concept innovant, même si deux livres intitulés I am right ! You are wrong ! / From aujourd’hui il paraît aller de soi. rock logic to water logic et Simplicity, qui devraient être rangés parmi les bréviaires du business. Dans Simplicity Mais que peut-on apprendre de ce concept particulièrement, il montre combien les marques, les et de beaucoup d’autres qui ont introduit avec entreprises, les gouvernements, les organisations de succès des ruptures performantes ? toutes sortes compliquent à l’infini le monde dans lequel On peut dire que la créativité doit s’exercer non seunous vivons et combien la Simplicité devient une valeur lement sur l’enveloppe, le design (au sens français du rare, essentielle, capable de faire la différence. Ikea et terme) mais aussi sur les fonctionnalités, l’organisation ses notices de montage illustrées, Apple et l’interface des espaces, les circulations, les services proposés, la simplissime et tactile de l’iPhone, en sont deux exemples relation enseigne-client, l’ergonomie de cette relation. probants. Dans chacune de ces dimensions d’un projet il faut laisser la créativité et l’imagination s’exprimer et s’interdire Si on comprend bien que l’intuition devient stratéde censurer prématurément les idées, même les plus gique, il faut aussi en tirer les conséquences et doniconoclastes. ner plus de pouvoir de décision aux femmes dans les enseignes. Sans faire de sexisme simpliste, elles sont Cela signifie aussi que seuls les dirigeants d’une souvent plus portées par l’intuition et la conviction enseigne peuvent piloter le projet de retail design sans avoir nécessairement à se rassurer par des stadu concept car eux seuls sont en mesure de faire le tistiques et des tests. pari de ruptures fondamentales. Un nouveau concept ne peut pas être délégué à un groupe de travail ou à Enfin, le rôle du designer doit être renforcé à tous les une personne isolée, loin des décideurs ultimes, car ils niveaux de décisions, y compris au plus haut niveau. seront forcément enclins à privilégier les solutions les Ce n’est pas un hasard si Apple a une capitalisation plus rassurantes, celles qui ont fait leurs preuves ailleurs boursière plus importante que Microsoft, c’est surtout et de préférence chez les concurrents directs. parce que Apple séduit, plaît, rend fan, en particulier grâce à un style, un design extrêmement poussé voire Cela signifie aussi qu’on peut difficilement tester des maniaque. Jonathan Ives, le designer par qui tout a été concepts dans des focus groups car les clients sont parformalisé, et Steve Jobs, le rêveur qui a tout imaginé en fois encore plus conformistes que les équipes-projet des : 30 juin 2011 éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 19 3 les tendances du commerce amont, ont tous les deux créé de formidables produits, un succès phénoménal et un cas d’école sans équivalent. Les entreprises qui mettent le design au centre de leur culture d’entreprise réussissent mieux que les autres et plus durablement. C’est vrai pour les produits grand public. C’est vrai pour les produits industriels aussi. Et c’est vrai pour la distribution. Regardez comme Ikea a largement gagné contre tous ses concurrents. Plus près de nous Décathlon est aussi un formidable exemple. Chez Malherbe nous faisons le pari que les concepts de magasins doivent être designés et non décorés. Et nous en apportons la preuve tous les jours en remettant en cause les habitudes de nos clients, en cherchant plus loin que le premier coup d’œil, en ne nous satisfaisant pas d’une expérience shopper réduite à la vue. Enfin, nous envisageons notre métier comme une vision globale du point de vente, bien sûr de l’espace de vente mais aussi de ce qui s’y vend, des services qu’on y trouve, des possibilités multi-canal qui y sont offertes, des comportements humains, des méthodes commerciales. Cela nous amène à conseiller certains de nos clients sur une 20 I forme de direction artistique d’enseigne où l’on aborde aussi bien le design produit que la communication et la promotion. C’est un des aspects qui explique que certains de nos clients nous suivent depuis plus de 8 ans. Et aussi que notre croissance est de 30 %/an depuis plusieurs années. Merci Francis, je crois que Malherbe a obtenu en 2011 un Janus du Commerce pour les nouvelles boutiques « star » d’Orange dans les métropoles régionales. Cela vient après une longue série de récompenses et juste après le Janus du Commerce pour Carrefour Planet, l’an dernier. Bravo et à bientôt. Je vous remercie et je vous invite à consulter le site web de l’agence où Hubert de Malherbe a posté un deuxième vidéo-mail concernant les recrutements en cours de l’agence, et vous verrez qu’à sa façon il traite du même sujet : http://www.malherbedesign.com/fr/features/ recrutos-2/ éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 Le marché de l’investissement en centres commerciaux 4 30 juin 2011 4.1 : le contexte général 4.2 :VALEURS LOCATIVES ET TAUX DE VACANCE 4.3 :LE MARCHé DE L’INVESTISSEMENT EN NOMBRE ET EN VOLUME au premier semestre 2011 4.4 :éVOLUTION DES TAUX ET ANALYSE SECTORIELLE 4.5 :ANALYSE DES TRANSACTIONS DE CENTRES COMMERCIAUX 4.6 :LES TAUX DE RENDEMENT POUR LES DIVERSES CATéGORIES DE RISQUE 4.7 :Les principales transactions éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 21 4 Le Marché de l’Investissement en Centres Commerciaux 4.1Le contexte général e premier semestre de l’année 2011 a été marqué par une multitude de facteurs, généraux ou : Lplus spécifiques, positifs ou négatifs, qui rendent les acteurs du marché pour la plupart prudents, tout en offrant des opportunités alléchantes pour les plus intrépides. Parmi ces facteurs figurent ainsi la dette souveraine ou la possibilité d’une hausse de l’inflation, de nouvelles sources de capitaux en provenance de Chine et des Tigres asiatiques, et l’évolution incertaine des révolutions démocratiques des pays nord-africains au printemps. Des efforts, compréhensibles mais peu satisfaisants, ont été faits pour mettre en place de nouvelles règles et lois afin d’éviter une future défaillance financière, et les règles de marché régulant les marchés de l’investissement s’en trouveront changées. La nouvelle génération de dirigeants est bien préparée pour affronter ces changements de réglementation et les innovations technologiques engendrées par la révolution continue du numérique. En ce qui concerne l’immobilier de commerce, le renouveau des centres-villes et du commerce de proximité, les nouvelles ouvertures de grands magasins et les évolutions du commerce électronique, incluant le shopping sur les réseaux sociaux, les e-drives et les ventes flash, offrent un contraste optimiste et fascinant avec les incertitudes économiques et politiques mondiales. : les facteurs globaux Le premier semestre de l’année 2011 a été le témoin d’un certain nombre d’événements cruciaux qui auront sans nul doute un impact sur la future conjoncture économique. La crise européenne de la dette souveraine se poursuit, et des institutions telles que le FMI, la Banque Centrale Européenne et la Commission Européenne, semblent avoir trouvé divers moyens de la circonscrire. Le risque d’une défaillance du système persiste néanmoins, et les principaux pays d’Europe adoptent des mesures comprenant des combinaisons diverses d’impôts et de mesures plus ou moins Keynésiennes pour relancer leur économie. Des améliorations en matière de productivité et de réduction des dépenses publiques semblent être les éléments clefs d’une reprise européenne. Les révolutions nord-africaines survenues au printemps et leur potentiel de création de démocraties offrent la perspective tentante d’un nouvel ordre économique qui constituerait un atout considérable pour l’Europe et notamment pour les pays sud-européens, d’un côté, tandis que de l’autre figure la crainte que tout ceci tourne mal et produise un extrémisme et une instabilité accrus au Moyen-Orient et dans le monde en général. La Chine et les autres Tigres asiatiques n’ont pas oublié l’Europe dans leur appétit croissant pour les investissements directs étrangers. L’acquisition par des sociétés chinoises du port du Pirée en Grèce et le sauvetage de Saab sont autant d’exemples de leur présence croissante. Sur le marché des centres commerciaux, l’investisseur coréen National Pension Services a acquis le centre commercial O’Parinor au cours de l’année 2010. : réglementation et législation La possibilité d’une hausse de l’inflation est évoquée, sans qu’il y en ait de réelles preuves tangibles en France, bien que la plupart des économistes aient intégré dans leurs prévisions une hausse modérée pour la fin de l’année ou le début de l’année prochaine. L’immobilier, et notamment l’immobilier de commerce, continue dans ce contexte à être considéré comme un antidote à l’inflation. 22 I Les législateurs et les organisations professionnelles mettent en place une série de lois et de règlements tels que Bâle III pour les banques et Solvency II pour les compagnies d’assurance, qui ont pour but de réduire de façon globale le risque d’une future défaillance financière. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 Sur le plan national, les effets de la mondialisation et de la consolidation des enseignes sur le merchandising des centres-villes, avec la disparition des petits commerces indépendants qui font place à des banques et des agences immobilières, ont récemment conduit au vote de la LME (Loi de Modernisation de l’Economie) dont certaines clauses concernent l’urbanisme commercial des centres-villes. le commerce de proximité en France, avec la puissance de frappe de 7.000 magasins de proximité aux marques Leader Price, Franprix et Monoprix, face aux 3.000 magasins de Carrefour avec des marques actuelles (un processus de refonte est en cours) telles que Shopi, Marché Plus et 8 à 8, ou face à Francap et ses 1.500 magasins, pour ne citer que les plus grands groupes français de commerce de proximité. : changement générationnel, anticipation Il y a quinze ans, il était impossible de faire des achats à toute heure du jour et de la nuit dans des petits magasins généralistes de moins de 400 m2 où l’on ne fait pas la queue et situés à moins de 15 minutes à pied de son domicile. Le concept d’hypermarché prédominait et les magasins de coin de rue si présents au Royaume-Uni étaient rares en France. des comportements des consommateurs dans un contexte de morosité économique Face à une conjoncture économique globale morose, des économistes tels que Xerfi parlent d’une nouvelle règle des 1 %, selon laquelle l’économie française peut espérer, dans un proche avenir, une croissance du PNB de 1 %, une croissance de la consommation de 1 % et une croissance des surfaces commerciales de 1 %. Les commerçants contre-attaquent. Que ce soit à travers la vigueur de toute évidence renouvelée du commerce de proximité, le retour aux centres-villes, ou la quête continue d’authenticité, les commerçants, d’une façon générale, s’efforcent de comprendre et de suivre, voire même d’anticiper, les changements de comportement des consommateurs. Il ne faut pas oublier que, nonob stant les changements économiques qui ont fait suite à la crise financière de 2007, un immense changement générationnel est en cours, la génération du baby boom arrivant à la retraite et la génération Y (leurs enfants, nés avec une aisance et une compréhension innées de la technologie) arrivant sur le marché du travail. Les changements de mode de vie de ces deux générations auront des impacts considérables tant sur les besoins immobiliers que sur le commerce. : LE commerce de proximité Jean-Charles Naouri, principal actionnaire et PDG du Groupe Casino, a déclaré, dans sa présentation des résultats de Casino, que la stratégie du groupe reposait essentiellement sur deux axes majeurs de développement : l’expansion à l’international et le commerce de proximité. Historiquement, la force du groupe reposait sur 30 juin 2011 Aujourd’hui, une proportion plus importante des consommateurs est à la retraite, les familles mono parentales sont fréquentes et tout le monde est de plus en plus pressé par le temps. Nous achetons en plus petite quantité et, plus souvent, nous apprécions la convivialité nouvellement trouvée de connaître le commerçant et ses efforts pour nous procurer des produits bien adaptés à nos goûts et modes de vie personnels. Dans les années 80 nous consacrions d’une heure et demie à deux heures à faire les courses. Aujourd’hui, ce temps a été divisé par deux, voire plus, et ne représente plus que 45 minutes. Nous voulons aussi faire le maximum pour vivre sainement dans un environnement durable. De ce fait, nous utilisons moins la voiture pour consommer moins d’essence, dont le prix augmente quotidiennement. Cette tendance est renforcée par les nouvelles réglementations d’urbanisme concernant le développement de commerces et qui ont pour but de faciliter, pour les commerçants, le retour au centre-ville, loin des zones périphériques qui ont vu le jour au cours des 30 dernières années. Pour répondre à cette tendance, les groupes d’hypermarchés ont créé un certain nombre de nouvelles marques de supermarchés, telles que U Express, Carrefour City, Intermarché Express, Marché d’à Côté et Chez Jean. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 23 4 Le Marché de l’Investissement en Centres Commerciaux De nouvelles enseignes de proximité telles que Carrefour City, Marché Plus ou Chez Jean ont développé la gamme des services proposés à leur clientèle. Parmi ces services figurent une plage horaire d’ouverture étendue, des distributeurs de billets, un service de pressing, la vente de tabac, de jeux et de presse, ou, pour Carrefour City, la possibilité de s’asseoir pour lire son journal en sirotant un café. En 1980, les magasins de proximité représentaient 30 % du montant total des dépenses dans le commerce de détail en France. En 2005, leur part était tombée à 5 %. Il y a donc là un potentiel de croissance, et bien que les coûts liés à l’immobilier et au personnel soient plus élevés que ceux des concepts de plus grande taille implantés en périphérie, il semble que les consommateurs soient maintenant prêts à payer davantage en échange d’un accès plus facile et d’un service accru. Un comparatif récent entre les prix pratiqués par les hypermarchés de périphérie et ceux des commerces de proximité montre que, tandis que l’écart de prix atteignait 15 % en faveur des hypermarchés dans les années 90, il s’est réduit pour ne plus représenter que 5 %. : le retour au centre-ville Paris mène la danse dans le retour du commerce au centre-ville, la capitale ayant historiquement été souséquipée en surfaces commerciales suite au refus des politiciens d’y autoriser l’implantation d’hypermarchés. Parmi les nouvelles mesures annoncées par la Mairie de Paris on notera le désir de favoriser une concurrence plus importante sans créer de nouvelles surfaces de commerce, ce qui devrait soutenir le niveau des valeurs locatives des emplacements secondaires considérés comme adaptés au commerce de proximité. Les enseignes de supermarchés se battent actuellement pour ouvrir des magasins dans la capitale, avec des concepts toujours plus attractifs tels que le nouveau Monop’ au 88 rue Lafayette ou le premier A 2 Pas d’Auchan à Ménilmontant au nord-est de Paris. En province, une restructuration de centre-ville à usage mixte connue sous le nom d’Espace Saint-Christophe et réalisée par Altarea a récemment ouvert à Tourcoing avec un nouvel Auchan City, un concept de grand super- 24 I marché offrant des produits de qualité à prix attractif, avec un large assortiment de produits frais dans un environnement particulièrement convivial, tandis que la mode, la décoration, les produits de beauté et les livres sont exclus de leur offre commerciale. En ce qui concerne les produits frais, Auchan annonce sa volonté de redonner au consommateur le plaisir d’acheter en lui redonnant le temps de choisir plutôt que de chercher. : les grands magasins recommencent à se développer L’enseigne de grands magasins Le Printemps a annoncé vouloir ouvrir de nouveaux magasins après une longue période de sommeil. Des magasins devraient ainsi ouvrir à Béziers et plus tard dans le projet Les Portes de Gascogne, initié par Simon Property à Toulouse et maintenant réalisé par Unibail-Rodamco. Les Galeries Lafayette, groupe dominant de grands magasins présent dans toutes les grandes villes de France, subissent actuellement une restructuration importante incluant souvent une réduction des surfaces de vente et la location de l’espace rendu vacant à des tiers. Ainsi le spécialiste de culture/loisirs Fnac quitte le centre commercial Saint-Jacques dans le centre-ville de Metz pour réouvrir sur le site restructuré des Galeries Lafayette situé à quelques centaines de mètres mais bénéficiant d’une meilleure façade donnant sur la rue Serpenoise (la principale artère commerçante de la ville). D’autres projets similaires sont prévus pour les magasins Galeries Lafayette de Bron près de Lyon, de Tarbes et du Centre Bourse à Marseille. : le commerce électronique Le commerce électronique continue à progresser, comme en attestent les dernières statistiques de la Fevad : • un chiffre d’affaires en progression de 24 % par rapport à 2009 pour s’établir à 31 Mds € ; • des ventes à l’occasion de Noël 2010 également en progression de 24 % pour atteindre 6,2 Mds € ; • une dépense moyenne par transaction en progression de 1,1 % pour atteindre 91 €, contre 90 € en 2009 ; éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 • un nombre de cyber-acheteurs en progression de 11,9 % pour atteindre 27,3 millions de personnes, soit une progression supérieure à celle des internautes qui est pour sa part de 9 % ; • un chiffre d’affaires qui selon les prévisions devrait progresser de 20 % par an sur les deux prochaines années pour atteindre 45 Mds € en 2013. Pour mémoire, le chiffre d’affaires total du commerce en France était en 2009 de 457 Mds €. Aujourd’hui, le principal challenge pour les acteurs du e-commerce (e-commerce devant être entendu dans sa forme générique, c’est-à-dire incluant le e-tailing) est de fidéliser les consommateurs en leur offrant un service client crédible sur internet, à mettre en parallèle avec la relation humaine qui s’établit en magasin entre un vendeur et un client. Un magasin traditionnel convertit en acheteurs jusqu’à 20 % des personnes qui franchissent le seuil de sa porte. Pour le commerce en ligne, cette proportion est généralement de 2 %. Trois autres tendances majeures caractérisent l’industrie du e-commerce : • le shopping sur les réseaux sociaux ou f-shopping ; • le shopping à travers les applications pour téléphone portable ; • les ventes privées en ligne. : le shopping sur les réseaux sociaux Le shopping sur les réseaux sociaux ou f-shopping pour Facebook shopping cherche à atteindre trois buts : • récompenser la fidélité des clients ; • attirer des clients potentiels en communiquant sur la marque, l’offre et les services de l’enseigne ; • et finalement, réaliser des ventes supplémentaires sur les réseaux sociaux eux-mêmes. Le shopping sur les réseaux sociaux offre en outre la possibilité d’échanger des opinions entre consommateurs sur le produit à travers un blog communautaire. Mais le réseau social doit différencier son offre de celle du magasin et du site web. Pour ce faire, il doit analyser le profil des clients de son réseau afin d’offrir, autant que faire se peut, le produit qui correspond le mieux aux caractéristiques identifiées du client en ligne. 30 juin 2011 Un autre moyen de différenciation peut être de traiter le client du réseau social comme un fan privilégié bénéficiant de réductions exclusives, d’organiser des achats de groupe à des prix attractifs ou de proposer la découverte exclusive, en avant-première, de nouveaux produits ainsi que Louis Vuitton l’a récemment fait en donnant à ses fans l’occasion de découvrir en avant-première sa collection d’hiver. La connaissance nouvellement acquise en matière de marketing par l’analyse des blogs des consommateurs et de leurs réactions immédiates aux produits et promotions s’est avérée inestimable pour les spécialistes du marketing des enseignes. Le shopping sur les réseaux sociaux est un bon exemple de shopping transcanal de type e-tailing : • dans une première phase de recherche du produit, il permet la création de groupes d’acheteurs pour sélectionner et choisir la marchandise par le biais de comparatifs et d’opinions de consommateurs ; • pendant la phase d’achat elle-même, on accède au site web via le réseau social, des promotions sont communiquées par Twitter et des ventes flash sont organisées sur Facebook ; • finalement, dans la phase qui suit l’achat, l’avis du client et l’assistance via les blogs des réseaux sociaux apportent une réponse souvent plus détaillée et plus rapide à beaucoup de problèmes relevant du service après-vente. : le concept du e-drive Le concept du e-Drive ou « Drive » tout court, est la réponse du e-tailing aux problèmes logistiques de la livraison des marchandises achetées en ligne. Sous sa forme la plus simple le client, après avoir cliqué sur le web, va chercher son achat en voiture dans un Drive, exactement comme un McDrive pour ceux qui achètent leurs hamburgers depuis leur siège conducteur, et il n’est pas même nécessaire de sortir de sa voiture, un employé du Drive chargeant la marchandise directement dans le coffre. Les surfaces des Drives sont généralement de 1.000 à 1.200 m2 et sont classées en France comme entrepôts. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 25 4 Le Marché de l’Investissement en Centres Commerciaux De ce fait, elles échappent à toute forme de restriction liée à l’urbanisme commercial. Le premier Drive a été un Auchan Drive qui a ouvert en 2006 à côté du centre commercial où est implanté son hypermarché à FâchesThumesnil. Actuellement, il existe un peu moins de 500 Drives en France : Enseigne Nombre de Drives System U 230 Leclerc Drive 65 Casino 62 Auchan Drive 31 Chronodrive (groupe Auchan) 28 Intermarché 6 Carrefour 2 Au cours des 12 à 24 prochains mois, près de 800 Drives supplémentaires devraient ouvrir, Leclerc, Carrefour et Système U étant les groupes les plus dynamiques. Le concept n’est pas seulement intéressant d’un point de vue opérationnel. Il permet également à un groupe d’hypermarchés de s’implanter juste à côté d’un concurrent. Les groupes d’hypermarchés de type coopérative Leclerc, Intermarché et Système U permettent actuellement à leurs adhérents d’ouvrir deux Drives pour chacun de leurs hypermarchés, l’un situé à côté de leur propre hyper et le second à côté de l’un de ses concurrents. : les ventes flash des centres commerciaux Hammerson a récemment créé une structure pour organiser des ventes flash à partir de son site web pour les locataires de son centre commercial Italie 2 situé dans le 13e arrondissement de Paris. L’idée combine de façon artistique deux grands succès du commerce, les ventes privées mais ouvertes au public comme celles réalisées dans le Marais à l’approche de Noël, et les ventes flash en ligne telles que celles pratiquées par la célèbre société française vente-privee.com qui vient de signer un accord de partenariat avec American Express aux Etats-Unis. Les ventes flash de Hammerson à Italie 2 ont pour but d’aider ses locataires à liquider leur stock plus efficacement, de générer du passage et de réaliser des ventes supplémentaires. L’association des commerçants, le GIE, finance ces sites web. Les ventes flash portent presque exclusivement sur l’équipement de la personne, et si l’on considère qu’Hammerson réalise 37 % du total des ventes de ses centres avec des produits d’équipement de la personne, et que 44 % des clients internautes réalisent des achats supplémentaires lorsqu’ils viennent chercher en boutique les achats qu’ils ont effectué par internet, il est permis de penser que cette initiative a effectivement de l’avenir. En effet, la société bénéficie d’une bonne couverture médiatique depuis qu’elle a lancé son site web en fin d’année dernière. : l’investissement commercial Un Drive ne stocke que 10 % de la marchandise d’un hyper, privilégiant les produits qui sont le plus consommés. Actuellement, les ventes de produits alimentaires des Drives représentent 0,5 % de celles d’un hyper marché, mais il est prévu que cette proportion augmente pour atteindre 15 %. Enfin, il est concevable que ce concept soit utilisé initialement par un groupe étranger pour pénétrer un marché, en testant tout d’abord ses produits dans ces relais qu’il est facile d’ouvrir. 26 I ➔ Points négatifs : • 2010 a vu le chiffre d’affaires des hypermarchés et du hard discount baisser. • Les boutiques ont vu leur chiffre d’affaires progresser davantage que celui des moyennes surfaces spécialisées, stoppant leur déclin avec +1,6 % de chiffre d’affaires en 2010 contre -1,6 % en 2009. Les moyennes surfaces spécialisées ont vu leur chiffre d’affaires continuer à décliner avec -1,6 % en 2010, ce qui est cependant mieux que les -5,5 % enregistrés en 2009. • Comme on pouvait s’y attendre dans des conditions économiques difficiles, un certain nombre de centres ouverts au cours des deux dernières années et qui éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 avaient été conçus avant 2007, ont des difficultés à atteindre leurs objectifs. • Bien que les propriétaires et les associations représentant les locataires, telles que le CNCC et Procos, aient fait preuve de bonne volonté en créant le nouvel indice ILC d’indexation des loyers, il est regrettable, mais peut-être pas surprenant, que les relations entre propriétaires et locataires, encouragés par des groupes de lobbying, deviennent plus agressives sur les loyers. Il y a eu une baisse de la fréquentation des centres commerciaux, le CNCC avançant le chiffre de -1,3 % de visites en 2010. Malgré cela, les ventes ont progressé de +0,7 %. Les statistiques de RCG, qui portent sur 116 des 700 centres commerciaux français, font apparaître une hausse des revenus, à base constante, de 0,5 % et une stabilité du taux de vacance à 5 %, ce qui correspond cependant à moins de 5 % en termes financiers. ➔ Points positifs : • Les marchés de l’investissement et les valeurs vénales ont enregistré de bonnes performances, les taux de rendement ayant recommencé à baisser, renversant la tendance à la hausse constatée depuis 2008, preuve que l’immobilier de commerce français et notamment les centres commerciaux restent des actifs tout à la fois prisés et difficiles à obtenir. Comme l’a dit récemment un reporter britannique: « Cette année la définition de “prime“ va être difficile ». Alors que les meilleurs actifs « prime » sont conservés par leurs propriétaires et que l’appétit des investisseurs reste d’autant plus marqué pour les investissements en immobilier de commerce que ceux-ci ont enregistré de bonnes performances, comme le rappelle IPD chaque année, l’immobilier de commerce en France reste un bon investissement. • une offre en termes de merchandising qui devient plus segmentée donc mieux adaptée aux goûts individuels ; • une économie numérique dynamique qui contribue à l’augmentation globale des ventes. : petits et grands sont bons s’ils sont dominants ! Une étude récente du European Research Group de l’ICSC concernant les chiffres d’affaires globaux des enseignes et les performances en termes de revenu d’une sélection de centres pan-européens de grande et moyenne/petite taille montre que bien que les centres de grande taille enregistrent globalement de meilleures performances, l’écart entre les catégories s’avère très faible. : le challenge de l’asset management Selon RCG, la bataille des investissements s’est reportée sur le milieu de terrain, désertant les extrêmes avec les produits Core et les meilleurs Core + d’un côté et les Opportunistes de l’autre, et se tient désormais autour des produits de la catégorie Valeur Ajoutée. Les investisseurs doivent identifier les produits Valeur Ajoutée offrant des profils de risque susceptibles de devenir Core + d’ici quelques années, après avoir bénéficié d’une bonne gestion d’actif. A l’inverse, ils doivent se séparer des produits Valeur Ajoutée dont le profil de risque est tel qu’ils sont susceptibles de tomber dans la catégorie Opportunistes si l’économie et le marché ne s’améliorent pas sensiblement. C’est la raison pour laquelle l’on constate que les meilleurs produits deviennent encore meilleurs et les moins bons, pires. Il offre les caractéristiques suivantes : • une économie qui ne détruit plus d’emplois ; • de faibles mouvements sociaux ; • une consommation qui se maintient, même si l’on attend une baisse dans les mois qui viennent ; • des marques qui font preuve d’une vigueur renouvelée et des produits qui, lorsqu’ils offrent une valeur ajoutée, se vendent bien ; 30 juin 2011 éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 27 4 Le Marché de l’Investissement en Centres Commerciaux 4.2Valeurs locatives et taux de vacance : valeurs locatives évolution du loyer total à périmètre constant (en millions d’euros) ÉVOLUTION DES LOYERS SUR 6 MOIS ET SUR 1 AN 2011 Nbre de Client centres 2009 Loyer total Croissance Croissance Loyer total Loyer total Croissance Loyer total Croissance Croissance 31/12/10 12 mois 31/12/09 18 mois 30/06/11 6 mois 30/06/10 6 mois 12 mois après après avant après après après après après après indexation indexation indexation indexation indexation indexation indexation indexation indexation (Me) (%) (Me) (%) (Me) (%) (Me) (%) (%) - A 2010 - + 1,75 % + 2,03 % - - + 0,28 % - + 0,77 % + 2,53 % B - - + 0,23 % + 0,22 % - - - 0,00 % - + 0,19 % + 0,41 % C - - - 0,13 % - 2,84 % - - - 2,72 % - - - D - - + 1,20 % + 3,64 % - - + 2,41 % - + 2,81 % + 4,04 % E - - - 0,03 % + 0,13 % - - +0,16 % - - 0,06 % - 0,09 % 104 272,231 + 0,99 % + 1,26 % 269,563 268,850 + 0,27 % 266,158 + 0,62 % * + 1,62 % * Total * Ces évolutions ne tiennent pas compte du client C. Source : RCG Les valeurs locatives à périmètre constant figurant dans notre base de données comprenant cinq portefeuilles représentant 104 centres commerciaux institutionnels français, affichent une bonne progression, de + 0,99 % sur six mois (en juin 2010, la progression était de + 0,09 %) et de + 1,26 % sur douze mois, contre + 0,8 % au cours des douze mois précédents. Le taux d’inflation annuel a été estimé à environ 1,45 % sur la base des six premiers mois de l’année. Malgré les conditions économiques difficiles, les centres commerciaux ont su préserver, voire dans certains cas, faire progresser leur revenu locatif. : taux de vacance évolution de la vacance à périmètre constant (en m2) ÉVOLUTION DE LA VACANCE 2010-2011 Client 2011 Surface Vacance totale 30/06/11 30/06/11 (m2) (m2) 2010 Taux de vacance 30/06/11 Surface Surface Croissance Croissance Vacance Taux de Vacance Taux de totale Totale vacance vacance 31/12/10 vacance 30/06/10 vacance 31/12/10 30/06/10 6 mois 12 mois 2 2 (m ) (m ) 31/12/10 30/06/10 (m2) (m2) (%) (%) 4,71 % - - - 2,93 % - - 2,13 % - 11,54 % - - 11,54 % - - 0,62 % - - 1,01 % - - - 1,48 % - - 0,89 % - 31 972 3,65 % 878 657 39 916 4,54 % 877 952 A - - B - C - D E Total 875 659 2009 7,40 % - Surface totale 31/12/09 (m2) Vacance Taux de 31/12/09 vacance (m2) 31/12/09 - 7,05 % - 36,41 % - - 2,60 % - - 8,82 % - 1,61 % - 38,20 % - 61,27 % 0,00 % - - 0,58% +67,41 % + 156,82 % 0,99% - 78,26 % 40 287 4,59 % - 19,63 % - 20,43 % 4,34 %* + 2,75 %* - 33,17 % 7,76 % - 4,50 % + 37,13 % + 12,74 % 1,77 % + 19,84 % +0,00 % +30,83 % - 889 218 38 601 *Ces évolutions ne tiennent pas comptent du client C 28 I Croissance vacance 12 mois (%) éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE Source : RCG 30 juin 2011 Alors qu’en juin 2010 notre sélection de portefeuilles de centres commerciaux affichait une amélioration du taux de vacance qui s’était réduit de 6 % par rapport à décembre 2009, ainsi qu’une légère dégradation sur douze mois entre juin 2009 et juin 2010, les chiffres de juin 2011 sont nettement meilleurs, avec une baisse du taux de vacance global de - 19,63 % sur six mois et de - 20,43 % sur douze mois. Notre portefeuille de centres affiche maintenant un taux de vacance global de 3,65 %. Cette nouvelle occupation d’espaces précédemment vacants devrait contribuer à la stabilisation et même aux futures perspectives de croissance locative des centres commerciaux. Il convient de se rappeler que notre base de données n’est pas restreinte aux meilleurs centres régionaux et super régionaux institutionnels, mais comprend un large panel représentatif de toutes les catégories et tailles de centres commerciaux. 4.3Le marché de l’investissement, en nombre et en volume, au premier semestre 2011 nombre de transactions et volume d’investissement 30/06/09 30/06/10 Différence (%) 30/06/11 Différence (%) 2009-2011 Nombre de transactions 8 8 + 0,0 % 13 + 62,5 % + 62,5 % Nombre de centres 15 12 - 20,0 % 14 + 16,7 % - 6,7 % Volume (Me) 604,9 1.296,000 + 114,3 % 555,50 - 57,1 % - 8,2 % Moyenne par centre (Me) 40,327 108,000 + 167,8 % 39,68 - 63,3 % - 1,6 % Moyenne par transaction (Me) 75,613 162,000 + 114,3 % 42,73 - 73,6 % - 43,5 % Source : RCG, 30 juin 2011 Un marché qui s’est fortement restreint comparativement à la même période de l’année passée, essentiellement du fait de l’absence de transaction de centres régionaux et super régionaux. Il ne faut pas oublier que la France ne compte qu’un petit nombre de propriétaires de centres commerciaux d’une taille supérieure à 40.000 m2, qu’ils disposent de capitaux et sont donc peu enclins dans les conditions actuelles du marché à se séparer de leurs investissements stables. Malgré une recherche évidente de qualité, qui s’accompagne d’une compression équivalente des taux, les propriétaires restent totalement opposés à la mise sur le marché de ces actifs « prime ». Le volume par centre et par transaction s’est ainsi beaucoup réduit, de l’ordre de - 63 % par centre comparativement au premier semestre 2010, mais seulement de - 1,6 % comparativement au premier semestre 2009, et de - 73 % par transaction comparativement au premier semestre 2010 et - 43 % comparativement au premier semestre 2009. Les grands investisseurs conservent donc leurs meilleurs actifs. Actuellement, seuls les petits centres les moins stratégiques sont mis sur le marché, reflétant ainsi l’attentisme qui règne toujours sur le marché institutionnel français des centres commerciaux. En dépit d’une diminution importante du volume investi comparativement au premier semestre 2010 et, dans une moindre mesure, à celui de 2009, le nombre de centres transactés a progressé de 17 % et le nombre de transactions de 62 %. 30 juin 2011 éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 29 4 Le Marché de l’Investissement en Centres Commerciaux 4.4Évolution des taux et analyse sectorielle pourcentage de centres dans diverses fourchettes de taux 4 % - 5 % 2011 (1er semestre) * 1 9 % 5,1 % - 6 % 3 27 % 6,1 % - 7 % 7,1 % - 8 % 4 36 % 2 18 % 8,1 % - 9 % 0 0 % 1 > 9 % 9 % Nombre de centres 11 2010 2 8 % 9 35 % 10 38 % 4 15 % 0 0 % 1 4 % 26 29 2009 0 0 % 6 21 % 14 48 % 9 31 % 0 0 % 0 0 % 2008 1 8% 6 46 % 4 31 % 2 15 % 0 0 % 0 0 % 13 2007 14 26 % 14 26 % 21 40 % 4 8 % 0 0 % 0 0 % 53 2006 3 9 % 5 15 % 15 45 % 10 30 % 0 0 % 0 0 % 33 2005 1 3% 7 23 % 12 39 % 7 23 % 3 10% 1 3 % 31 Total 22 11 % 50 26 % 80 41 % 38 19 % 3 2 % 3 2 % 196 * Pour deux des centres transactés, nous n’avons pas eu connaissance des taux initiaux net. Bien que notre tableau compare le premier semestre de l’année aux années précédentes entières, il est intéressant de constater que la répartition des taux enregistrés au premier semestre 2011 est remarquablement similaire à celle de 2010. La fourchette la plus haute (plus de 9 %) Source : RCG, 30 juin 2011 est l’exception qui confirme la règle, une transaction représentant à elle seule 9 % du total, contre 2 % en moyenne pour les 7 années précédentes. Ceci pourrait être le présage d’une future augmentation des ventes des actifs les moins qualitatifs. 4.5Analyse des transactions de centres commerciaux réduction importante du volume, mais le nombre de centres transactés s’est maintenu : Uaunecours du premier semestre comparativement à l’année précédente. Les taux initiaux nets des petits et grands centres transactés ont baissé de 4,5 % à catégories comparables. Les fourchettes de taux de rendement retenues par RCG sont restées stables sur le semestre mais la médiane s’est réduite de 2,3 % sur douze mois (de juin à juin). analyse des transactions en centres commerciaux : 2010 et 2011 Catégorie Nbre 2009 Rendement Volume initial moyen (Me) (%) (RIM 2009 2009) Nbre 2010 Rendement Rendement Volume Nbre Volume initial moyen initial moyen (Me) 2011 (Me) (%) (RIM (%) (RIM 2011 (1er sem.) 2010 2010*) 2011*) (1er sem.) Différence Taux moyens 2010/2011 Centres régionaux > à 40.000 m2 6 433,6 6,04 % 10 1.498,0 5,26 % 10 0,0 n/c n/c Grands centres de 20.000 à 40.000 m2 13 552,6 6,53 % 14 678,3 6,54 % 6 387,7 6,17 % - 5,7 % Petits centres < 20.000 m2 20 478,6 6,78 % 10 550,9 6,11 % 8 167,8 5,91 % - 3,3 % Total 39 1.464,8 6,46 % 34 2.727,2 5,74 % 14 555,5 6,11 % 6,4 % * hors VEFA Bien que The Retail Consulting Group ait fait tout son possible pour vérifier ces informations, elles dérivent de sources externes et nous ne pouvons donc pas garantir leur exactitude Source : RCG, 30 juin 2011 30 I éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 Aucun centre régional ou super régional (centres de plus de 40.000 m2 GLA) français n’a été transacté au cours du premier semestre. En 2010, 10 centres de ce type avaient changé de mains pour un taux initial net moyen de 5,26 %. Cinq grands centres (si l’on exclut une transaction en VEFA) ont été transactés au premier semestre 2011, contre 14 pour l’ensemble de l’année 2010. Le calcul du taux initial net moyen s’établit à 6,17 %, en baisse de 5,7 % sur le taux initial net moyen de 2010, qui était de 6,54 %. Ceci indique que les taux sont en légère baisse, la qualité des centres transactés au cours du premier semestre 2011 étant légèrement meilleure que l’année précédente dans la catégorie des grands centres. transactées en 2011, il y aurait eu de bonnes chances que le taux moyen diminue encore plus. L’analyse des taux initiaux selon la date de transaction a montré, au cours de ces dernières années, que les taux transactés aux deuxième et troisième trimestres de l’année sont plus faibles que ceux des premier et quatrième trimestres. Le graphique suivant montre que cette tendance semble se poursuivre, les transactions du second trimestre 2011 affichant globalement des taux plus faibles que celles du premier trimestre. TAUX INITIAUX NETS sur la base des TRANSACTIONS 2010-2011 Taux initial net Il convient de noter que le tableau ci-dessus comprend 4 transactions en VEFA pour lesquelles l’analyse du taux n’est pas pertinente dans ce contexte. Ceci explique les écarts constatés plus loin dans ce chapitre. Cinq petits centres (si l’on exclut 3 transactions en VEFA) ont été transactés au cours du premier semestre 2011 contre 10 pour l’ensemble de l’année 2010. Le taux initial net moyen s’établit à 5,91 % contre 6,11 % en 2010, soit une baisse de 3,3 %. Ceci montre que les taux restent stables pour cette catégorie des petits centres. Par ailleurs, la plupart des centres transactés en 2010 étaient des galeries de centre-ville, tandis que la répartition entre centre-ville et périphérie sur le premier semestre 2011 est de 50/50. Un centre de périphérie présente un profil de taux habituellement plus élevé que celui d’une galerie de centre-ville, car il est généralement moins dominant sur sa zone de chalandise. En d’autres termes, s’il y avait eu plus de galeries de centre-ville 30 juin 2011 ♦ 2010 n 2011 Source : RCG, 30 juin 2011 Un graphique linéaire fait apparaître une tendance à la baisse très claire sur les six premiers mois de l’année. TAUX INITIAUX NETS sur la base des TRANSACTIONS 2010-2011 Tendances sur 18 mois Taux initial net L’analyse du taux moyen fait à première vue apparaître une hausse de 6,4 %, le taux passant de 5,74 % à 6,11 %. Cependant, cette hausse n’est pas significative, car il n’y a pas eu de centre régional transacté en 2011. Si l’on exclut de l’analyse les centres régionaux transactés en 2010, le taux initial net moyen de 6,11 % en 2011 est à rapprocher du taux initial net moyen des petits et grands centres transactés en 2010, soit 6,4 %. Nous obtenons alors une baisse sur le premier semestre de 4,5 %. Mois de l’année Année 2011 Année 2010 Mois de l’année ♦ 2010 n 2011 Source : RCG, 30 juin 2011 éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 31 4 Le Marché de l’Investissement en Centres Commerciaux 4.6Les taux de rendement pour les diverses catégories de risque Afin de refléter notre croyance en l’adage que les bons centres deviennent meilleurs et les moins bons, pires, tout en tenant compte du fait qu’il n’y a pas eu de transaction de centre véritablement secondaire, nous avons maintenu nos fourchettes de taux de rendement au même niveau qu’en décembre 2010. Cependant, comme on peut le constater sur le tableau suivant qui montre l’évolution des taux de rendement de juin à juin, nous avons réduit notre fourchette Core de 4,7 %, Core + de 2,5 % et Valeur Ajoutée de 0,7 %, la catégorie Opportunistes restant inchangée à 7,9 %. Il convient de conserver à l’esprit que ces fourchettes concernent des taux de rendement et non des taux initiaux nets. Évolution des fourchettes de taux de rendement pour les centres commerciaux français Entre le 30 juin 2010 et le 30 juin 2011 Juin 2010 Juin 2011 Evolution médiane Core 5,1 % - 5,6 % 4,8 % - 5,4 % - 4,7 % Core+ 5,7 % - 6,4 % 5,5 % - 6,3 % - 2,5 % Valeur ajoutée 6,5 % - 7,8 % 6,4 % - 7,8 % - 0,7 % Opportunistes > 7,9 % > 7,9 % 0,0 % - 2,3 % Médiane Source : RCG, 30 juin 2011 Ce dernier graphique fait apparaître nos fourchettes de taux de rendement comparativement aux données transactionnelles de 2010 et 2011, et montre que les deux suivent la même tendance à la baisse. Évolution des taux de rendement et des taux initiaux nets Entre juin 2010 et juin 2011 Barême des taux de rendement au 30/06/2011 ♦ Transactions 2010 n Transactions 2011 Source : RCG, 30 juin 2011 32 I éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 4.7Les principales transactions : PREMIER SEMESTRE 2011 Centres Valeur Ajoutée : de 6,4 % à 7,8 % Les transactions suivantes sont rapportées par ordre croissant de taux. • En mars, Klépierre a vendu à un investisseur privé un petit centre de périphérie dont la locomotive est un Carrefour à Aires-sur-la-Lys. Klépierre a vendu 100 % des 2.300 m2 de la galerie de ce petit centre de 11.000 m2 pour un prix que l’on dit être de 5,7 M€ et un taux initial net de 6,6 %. Centres Core : de 4,8 % à 5,4 % • En juin, Unibail a finalisé la vente à Grosvenor de deux centres faisant partie de leur portefeuille Quid 2. L’un des centres, Marseille Bonneveine, un grand centre de 27.000 m2 dont une galerie de 8.700 m2, a été vendu pour 98 M€ à un taux initial net de 4,85 %. Grosvenor a acquis la totalité de la galerie. • En janvier, Grosvenor a acquis auprès de Corio une galerie bénéficiant d’une situation intéressante dans le centre de Paris, entre les grands magasins Printemps et Galeries Lafayette. Cette galerie de 2.000 m2, connue sous le nom de Galerie Provence Opéra, a été vendue par Corio à Grosvenor pour un prix de 23,5 M€ à un taux initial net de 5,4 %. • En juin, Corio a acquis auprès de 15 copropriétaires la galerie de centre-ville Saint-Jacques située à Metz. Cette galerie de 27.000 m2 a pour locomotive un Simply Market. Corio a acquis 90 % de la galerie (avec une option supplémentaire pour l’acquisition des 10 % restants) pour un prix que l’on dit être de 96,4 M€ et un taux initial net de 6,6 %. L’acquisition réalisée par Corio portait sur 75,8 % (15.762 m2) de la totalité du centre. • En février, Immorente a acquis auprès d’un vendeur non identifié une galerie située sur la ZAC de la Guénaudière à Fougères. Cette galerie de 2.700 m2 a été acquise pour un prix de 11,3 M€ et un taux initial net estimé à 6,9 %. Centres Core + : de 5,5 % à 6,3 % • La seconde galerie du portefeuille Quid 2 vendue par Unibail à Grosvenor concerne le centre commercial Croix Dampierre à Châlons-en-Champagne. Ce grand centre provincial de périphérie offre une surface de 26.000 m2 dont une galerie de 11.000 m2. La totalité de la galerie a été vendue pour un prix que l’on dit être de 50 M€ et un taux initial net de 5,6 %. • En mars, Axa a acquis auprès d’Unibail Shopping Etrembières, un centre situé à proximité de Genève et qui ne faisait pas partie du portefeuille Quid. Ce petit centre de périphérie d’une surface de 18.500 m2, dont une galerie de quelque 9.000 m2, a été acquis par Axa qui en possédait déjà 50 % et dont la part est ainsi passée à 100 %. Le volume de cette transaction est estimé à environ 40 M€ pour un taux initial net de 5,75 %. 30 juin 2011 • En juin, Paref Gestion, via sa SCPI Novapierre 1, a acquis après d’un investisseur privé le centre commercial Les Arcades à Limours. Cette galerie de 1.780 m2 a été vendue pour un prix que l’on dit être de 3,25 M€ et un taux initial net que nous estimons à environ 7 %. • En janvier, Proudreed a acquis en VEFA le projet de centre-ville connu sous le nom de Carré Feydeau et situé à Nantes. Cette future galerie de centre-ville de quelque 13.000 m2 a été acquise, dit-on, pour un prix de 33 M€ sur la base d’un taux cible compris entre 7,5 % et 8 %. • En mars, Patrimoine et Commerce a acquis en VEFA un projet de centre commercial situé au Palais des Congrès à Antibes. Ce futur centre commercial de 7.500 m2 a été acquis pour un prix que l’on dit être de 25 M€ et un taux cible de 7,6 %. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 33 4 Le Marché de l’Investissement en Centres Commerciaux Centres opportunistes : > 7,9 % • En février, Hammerson et Codic (50 % chacun) ont acquis auprès de la SNC Parc Culturel Urbain d’Animation Permanente le centre commercial Sqy Ouest situé à Saint-Quentin-en-Yvelines. Ce centre de loisirs de 31.000 m2, situé à côté du centre commercial Espace Saint-Quentin appartenant à Hammerson et Allianz, a été acquis pour un montant de 38 M€ et un taux initial net publié de 9,2 %. Fort heureusement, il est devenu rare que des investisseurs communiquent leurs transactions sans donner de détail sur le prix ou le taux. Cependant, une petite galerie connue sous le nom de Pince-Vent et située à Ormessonsur-Marne a été acquise par Adyton. Cette galerie de 1.300 m2 fait partie d’un centre commercial de 30.000 m2. Ormesson-sur-Marne est situé en Ile-de-France. Deux autres transactions en VEFA ont été réalisées pour lesquelles, de façon tout à fait compréhensible, les acquéreurs n’ont pas souhaité communiquer le taux cible. Le centre commercial Les Eléis à Cherbourg a été acquis par Foncière Patrimoine et Commerce, la Caisse des Dépôts et Carrefour Property. Ce projet de 30.000 m2 a été acquis pour un prix publié de 102 M€. La galerie de centre-ville Place Sainte-Catherine qui doit être développée à Bordeaux par Redevco sur le site précédemment détenu par le journal Sud-Ouest a été acquise en janvier 2011 pour un prix publié de 26 M€. Cette galerie de centre-ville offrira 18.000 m2 à son ouverture prévue pour 2014. 34 I éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 © Sergey Kolesnikov - Fotolia.com Le marché de l’investissement en parcs d’activités commerciales 5 30 juin 2011 5.1 : le contexte général 5.2 :le Volume d’investissement 5.3 : Les acteurs 5.4 : les taux de rendement 5.5 : les principales transactions éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 35 5 Le Marché de l’Investissement en parcs d’activités commerciales 5.1Le contexte général : Une demande de plus en plus forte sur les produits NPAC sécurisés. Le premier semestre 2011 a confirmé le retour des investisseurs sur cette classe d’actifs. Les investisseurs disposent de liquidités mais sont en revanche difficiles quant au choix du produit. Leurs cibles d’investissement s’orientent désormais vers les produits dits structurés nouvelle génération (Retail Park) avec une taille plus significative comprise entre 15 et 50 M€. Or, la raréfaction des produits dits « Prime » est la principale tendance de ces six premiers mois, liée à un attentisme des vendeurs, qui recherchent surtout à surperformer en termes de taux de rendement. Ce premier semestre a également confirmé le retour des investisseurs sur les produits en VEFA, délaissés depuis la crise financière. Cette raréfaction a ainsi généré une baisse des taux de rendement sur les produits prime. Quant aux produits secondaires, la demande des investisseurs est plus réduite compte tenu de leur forte aversion au risque. 5.2Le volume d’investissement : Des performances insuffisantes compte tenu de l’appétit des investisseurs. Malgré la demande de plus en plus forte des investisseurs, les performances n’ont pas été satisfaisantes en termes de volumes investis lors du premier semestre 2011. En effet, en excluant la cession en VEFA par Icade à Altaréa du projet de développement du futur retail park Costières à Nîmes (28.500 m2), les engagements concrétisés atteignent environ 65 M€, soit - 38 % par rapport au premier semestre 2010. En anticipant et en incluant la promesse de vente sur Nîmes, les volumes d’investissement dépassent les 125 M€, ce qui représente une hausse de plus de 20 %. Le volume investi est encore faible et reste inférieur à celui atteint lors du premier semestre 2008. Néanmoins, les consultations en cours laissent présager des perspectives encourageantes pour le second semestre 2011. EVOLUTION DES VOLUMES D’INVESTISSEMENT EN PAC (1er semestre) * 2006 445 Me 2007 275 Me 2008 145 Me 2009 50 Me 2010 105 Me 2011 65,5 Me * Ces volumes n’incluent pas la transaction de Nîmes. 36 I éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE Source : RCG 30 juin 2011 Il est important de souligner que, compte tenu du manque de transparence de l’information sur ce marché, notamment pour les « petites » transactions (inférieures à 5 M€), le montant de l’investissement en PAC est certainement légèrement sous-estimé. répartition du volume investi en mss/npac au 1er semestre 2011 en excluant nîmes 63 % NPAC D’une manière générale, le marché a été caractérisé par : • Une demande plus forte des investisseurs institutionnels qui sont très sélectifs, privilégiant les actifs neufs sécurisés. 37 % MSS Source : RCG • Une insuffisance de produits dits NPAC à la vente ; les propriétaires n’ont pas de réelle contrainte de céder leurs actifs et attendent encore une compression des taux de rendement. Leur objectif est de sur-performer en termes de prix et de taux de rendement. • Les transactions signées sur les actifs d’une taille supérieure à 20 M€ sont peu nombreuses (deux seulement avec la cession du NPAC à Crêches-sur-Saône et la promesse de vente sur Nîmes). En revanche, en volumes d’investissement, la part des NPAC est importante avec 63 % des volumes investis (et même 81 % en incluant la promesse signée sur Nîmes Costières). • Un retour des investisseurs sur les produits en VEFA, délaissés ces trois dernières années. Plusieurs opérations ont été signées : Costières Nîmes, Le Pontet, Varennessur-Seine, etc. 30 juin 2011 • Une offre plus abondante en moyennes surfaces indépendantes, souvent proposées sous forme de portefeuilles. L’exigence et la grande prudence des investisseurs ont eu pour conséquence l’abandon de certains portefeuilles lors des six premiers mois de l’année. En termes d’appréciation de prix, les investisseurs n’hésitent plus à appliquer des capex en fonction de la vétusté des bâtiments. • Un allongement des négociations sur toute typologie de produits. En effet, sur les produits « Prime », les bailleurs s’interrogent sur la meilleure façon d’arbitrer afin d’atteindre des rendements agressifs et la barre psychologique des 6 %. Ils privilégient des approches hors marché ou des consultations très restreintes. Sur les produits dits secondaires, les acheteurs sont de plus en plus hésitants et renégocient même durant la période de Due Diligence et appliquent des primes de risque si des doutes persistent sur la qualité du locataire, le risque locatif et/ou des capex si les bâtiments souffrent de vétusté. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 37 5 Le Marché de l’Investissement en parcs d’activités commerciales 5.3Les acteurs Un retour marqué des institutionnels et des foncières. : Les OPCI/SCPI ont été très peu actifs sur les six premiers mois de l’année, avec une part de 3 % seulement, alors que ces mêmes acteurs étaient en nette progression sur les deux dernières années (18 % en 2009 et 37 % en 2010). Les acteurs domestiques sont très actifs en nombre de transactions, et notamment sur les petites tailles. En termes de volume investi, la part de marché est identique entre les acteurs français et les acteurs belges (49 % chacun). Cette forte proportion est liée principalement à l’activité d’Ascencio (foncière belge). En se portant acquéreur du Parc des Bouchardes (20 M€) et d’un projet en VEFA au Pontet près d’Avignon(6 M€), cet acteur a absorbé 40 % des volumes investis. La foncière Aurora très active depuis 2008 a acquis un portefeuille de moyennes surfaces (Mozaïque), pour un montant de 5,7 M€. répartition DU volume investi en PAC par typOLOGIe d’acQUéreur 1er semestre 2011 répartition DU volume investi en PAC par nationalité d’acQUéreur 1er semestre 2011 La part des institutionnels a fortement augmenté au premier semestre 2011. Ils ont absorbé 81 % des volumes totaux sur le marché de la périphérie. La part des privés a sensiblement diminué en termes de volume d’investissement. En effet, les opérations signées de plus grande taille ont été réalisées par des foncières cotées ou non, comme par exemple Ascencio. Utilisateurs 3% SCPI/OPCI 11% 5 % Privés 2% nc 49 % Français 49 % 81 % Belges Foncières Source : RCG 38 I éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE Source : RCG 30 juin 2011 5.4Les taux de rendement : Les taux de rendement « Prime » légèrement en dessous de la barre psychologique des 6 %. La tendance à la baisse des taux de rendement « Prime » se confirme. Certaines transactions signées en 2011 ont affiché des taux de rendement avoisinant la barre des 6 %, voire légèrement en dessous. En effet, Ascencio a acquis le Parc des Bouchardes à Crêches-sur-Saône sur la base d’un taux de rendement légèrement en dessous des 6 %. Une autre consultation lancée sur des actifs localisés sur la Patte d’Oie d’Herblay (ZAC des Copistes) a également permis d’atteindre un taux avoisinant les 5,9 %, seule la promesse de vente étant signée pour le moment. Après avoir atteint 7 %, les taux de rendement sur les produits structurés et sans risque ont baissé de 100 à 125 points de base. Les taux de rendement « prime » sont désormais compris entre 5,75 % et 6 %. La prime de risque entre les actifs prime et l’OAT est en train de se réduire pour atteindre 230 points de base. Le marché a été également marqué par le retour des VEFA, avec notamment une prime de risque qui se réduit entre les produits existants et ceux en VEFA. Altaréa a signé une promesse de vente avec Icade sur le projet de développement de Nîmes Costières, sur la base d’un taux de rendement de 6 %. La forte aversion au risque des investisseurs sur les produits secondaires s’est traduite par une stabilisation des taux de rendement sur cette catégorie de risque, augmentant ainsi l’écart de taux entre les produits « Prime » et « Secondaires ». Les taux de rendement sur les produits plus risqués sont au-dessus de la barre des 7 %. Evolution des taux de rendement « prime » 9 8 Taux prime PAC Taux Core CC OAT à 10 ans Euribor 3 mois 8,00 7,00 7 6,25 6 5 4 6,00 6,00 5,30 4,22 3,48 3,43 3,71 0,71 1,02 1,32 4,80 3 4,80 2 1 2,09 0 Janv. 04 Juil. 04 Janv. 05 Juil. 05 Janv. 06 Juil. 06 Janv. 07 Juil. 07 Janv. 08 Juil. 08 Janv. 09 Juin 09 Janv. 10 Janv. 11 Juil. 11 Source : RCG 30 juin 2011 éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 39 5 Le Marché de l’Investissement en parcs d’activités commerciales 5.5Les principales transactions A notre connaissance, les principales transactions sur l’année 2011, par ordre croissant de taux, sont les suivantes : • La société Ascencio, société Belge, a acquis le Parc des Bouchardes à Altarea Cogedim, retail park situé à Crêches-sur-Saône (71), pour un montant de 20,7 M€, sur un taux de rendement légèrement en dessous de 6 %. Ouvert au printemps 2009, le Parc des Bouchardes est un retail park de 11.618 m² GLA comprenant 18 commerces. Avec près de 700 places de parking, ce centre s’intègre dans le premier pôle commercial périphérique de Mâcon-Sud, aux côtés de l’hypermarché Carrefour et de sa galerie marchande, dans une zone de chalandise de 180.000 habitants. • Altaréa a signé une promesse d’achat pour le retail park Costières Sud à Nîmes (30). Cet ensemble accueillera des magasins tels que Boulanger ou Décathlon, une quinzaine de boutiques, restaurants et 11 moyennes surfaces. Le but d’Altaréa est de le faire évoluer vers son concept de Family Village. Le début des travaux est prévu pour le 4e trimestre 2011, la livraison pour fin 2012 et l’ouverture pour début 2013. Le taux de rendement avoisinerait les 6 % et la valorisation de l’immobilier serait de 62 M€. 40 I • La foncière Aurora a acquis le portefeuille Mozaïque auprès de MRM pour un montant de 5,7 M€ à un taux de rendement de 7,18 %. Ce portefeuille était constitué de 6 moyennes surfaces localisées sur 4 communes (Barjouville, Chambray-lès-Tours, Moulins-lès-Metz, Vineuil). • Le Groupe Erdec a acquis auprès de Vares Immo un bâtiment de 2.450 m2 dont 1.960 m2 de vente dans l’Espace commercial du Bréau à Varennes-sur-Seine (Miss Coquines, Jour de Fête, Optical Center, ouverture prévue en septembre 2011). Le prix de cette transaction est de 3,2 M€ et le taux est de 8 %. Après cette acquisition, Erdec détient 18.953 m2 SHON sur ce site d’environ 34.000 m2 réalisé autour d’un hypermarché Leclerc, d’une galerie commerciale, neuf salles de cinéma et de plusieurs restaurants. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 © Pavel Losevsky - Fotolia.com Les opérations d’externalisation de murs d’enseignes 6 30 juin 2011 6.1 : Le contexte général 6.2 :Le volume d’investissement 6.3 : Les acteurs 6.4 : Les taux de rendement éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 41 6 Les opérations d’externalisation de murs d’enseignes 6.1Le contexte général : Une offre toujours insuffisante face à la demande accrue des investisseurs. Bien que l’article 210 E du Code Général des Impôts prévoie un dispositif temporaire de taxation au taux réduit de 19 % des plus-values nettes réalisées jusqu’au 31 décembre 2011 et que ce dispositif risque certainement de ne pas être reconduit, peu d’enseignes se sont décidées à lancer un processus d’externalisation de leurs murs lors des six premiers mois de l’année. générées par l’introduction de nouvelles normes comptables IFRS, compliquent désormais la concrétisation des opérations d’externalisation réalisées dans un objectif de désendettement. La nouvelle norme IAS 17 relative au contrat de location rend de plus en plus difficile la déconsolidation en cas de maintien d’un contrôle sur les actifs externalisés (durée longue des baux...). Même si la valeur des actifs immobiliers a un véritable impact sur le bilan de ces entreprises, dans une période où les fonds propres sont rares, l’intérêt pour les enseignes devient de plus en plus discutable en matière d’externalisation immobilière, et notamment d’un point de vue comptable. En effet, de nouvelles contraintes, Ainsi, malgré la demande sur le marché de l’investissement avec une abondance de capitaux prêts à être investis dans les opérations de Sale and Leaseback, le premier semestre a été atone avec une seule opération enregistrée, ce qui contraste avec le premier semestre encourageant de l’année passée. 6.2Le volume d’investissement : Malgré l’appétit très marqué des investisseurs, un semestre très décevant. Les opérations d’externalisation ont été lancées tardivement lors du premier semestre 2011. A notre connaissance, certaines enseignes telles que But ou Carrefour ont initié des processus de Sale and Leaseback sur des portefeuilles de taille significative. L’enseigne But avait entamé sa démarche en signant en début d’année la cession d’un bâtiment implanté sur la zone commerciale de Plaisir-Clayes-sous-Bois, avec la mise en place d’un contrat de bail d’une durée de 9 ans ferme, pour un montant de 15,3 M€ à Grosvenor. Il s’agit de la seule opération signée sur les six premiers mois de l’année. Ainsi, ce segment du marché a été confronté clairement à une certaine morosité liée à un attentisme des 42 I enseignes en matière d’externalisation, les acquéreurs étant confrontés clairement à une insuffisance en termes d’offre. Le volume d’investissement en Sale & Leaseback s’est par conséquent effondré pour atteindre 15,3 M€ contre 190 M€ lors du premier semestre 2010, et se trouve désormais à un niveau identique à ceux des premiers semestres 2008 et 2009. Néanmoins, les consultations en cours laissent présager un second semestre très prometteur et un volume d’investissement certainement bien supérieur à celui enregistré lors de l’année 2010, notamment si Carrefour concrétise la cession des murs de ses supermarchés. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 6.3Les acteurs : Grosvenor, seul acheteur du premier semestre 2011. Les SCPI/OPCI, acteurs majeurs du marché de l’externalisation immobilière en 2010 avec 83 % des volumes investis, n’ont pas pu satisfaire leur appétit aiguisé lors des deux premiers trimestres faute d’une offre insuffisante. En se portant acquéreur du bâtiment à Clayes-sous-Bois, Grosvenor est le seul acheteur du premier semestre, en matière de Sale and Leaseback. 6.4Les taux de rendement : Légère compression des taux de rendement à court terme. La tendance est à la baisse des taux de rendement. Si en 2009 et 2010, les opérations de Sale and Leaseback affichaient des taux de rendement compris entre 7 % et 7,5 % en fonction de la typologie du portefeuille, les taux devraient avoisiner les 6,5 % voire légèrement moins à la fin de l’année. Cette compression devrait être essentiellement liée à la raréfaction de ces opérations et aux fortes capacités d’investissement des acquéreurs. 30 juin 2011 Selon nos sources, l’opération de Sale and Leaseback réalisée par But à Clayes-sous-Bois avec Grosvenor s’est réalisée sur la base d’un taux de rendement légèrement en dessous des 6,5 %. Les consultations en cours sur deux opérations réalisées par la même enseigne sur deux portefeuilles distincts devraient faire apparaître des taux compris entre 6,5 % et 7 %. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 43 44 I éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 © elena elisseeva - Fotolia.com Le marché locatif et de l’investissement en commerces de pieds d’immeuble 7 30 juin 2011 7.1 : Le contexte général 7.2 :Le marché locatif 7.3 : LE VOLUME D’INVESTISSEMENT 7.4 : L A TYPOLOGIE DES ACTIFS 7.5 : LES ACTEURS 7.6 : LES TAUX DE RENDEMENT 7.7 : Les principales transactions éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 45 7 Le Marché locatif et de l’Investissement en Commerces de Pieds d’Immeuble 7.1 Le contexte général : Le commerce de pieds d’immeuble reste bien orienté dans une conjoncture morose. La France se positionne clairement dans un scénario de reprise économique bien que l’essor soit timide. En effet, plusieurs incertitudes limitent cet élan, elles portent sur des problématiques de finances publiques et d’emploi au niveau national, sur le financement de la dette des états au niveau européen. Pour l’instant, la consommation des ménages reste le principal vecteur de la croissance française soutenue par des prix à la consommation dont l’augmentation plafonne à 2,2 % quand en moyenne à l’échelle européenne on observe une augmentation de 3,1 %. Ce contexte morose se manifeste directement sur les marchés de l’investissement où nous observons : • un attentisme et une prudence de la part des investisseurs, qui se trouvent renforcés à l’approche d’élection présidentielle ; • une compression des volumes transactés. D’un point de vue micro-économique, le constat est en fait plus positif dans la mesure où la part allouée par les investisseurs à l’immobilier de commerce en pieds d’immeuble ne cesse de croître en raison de ses bonnes performances dans cette conjoncture plutôt incertaine. Compte tenu des caractéristiques de ce marché qui sont développées ci-après, il apparaît que le commerce de pieds d’immeuble continue sa progression. 7.2Le marché locatif Maintien du niveau des valeurs locatives. : La stabilité des valeurs locatives constatée au premier semestre est liée à l’intérêt des enseignes pour le commerce de centre-ville soutenu par le plébiscite des consommateurs pour le commerce de proximité. Nous constatons toutefois l’allongement des durées de négociation à l’issue desquelles des mesures d’accompagnement sont généralement consenties par les bailleurs sous forme de franchises, loyers paliers et/ou participations financières aux travaux. à paris* Le marché locatif en immobilier commercial de la Capitale semble peu sensible aux facteurs exogènes et seules la qualité de l’emplacement et l’offre disponible rythment les valeurs locatives. Les valeurs locatives des emplacements n° 1, les plus recherchés par les enseignes, restent au pinacle et s’inscrivent généralement entre 3.500 € et 7.300 €. Sur les Champs-Elysées, elles peuvent même s’affranchir de la barre symbolique des 10.000 €. Sur les emplacements n° 1 bis, qui jouissent toujours pour certains d’un effet report lié au manque d’offre en emplacement n° 1, les valeurs locatives n’évoluent guère et restent comprises entre 1.000 € et 2.500 €. Enfin, en ce qui concerne les emplacements secondaires, la timide baisse des valeurs locatives constatée en 2010 semble contenue depuis le début de l’année 2011 en dépit des durées de commercialisation toujours importantes. Les valeurs locatives sont comprises entre 400 € et 700 €. * Les loyers sont exprimés en € HT-HC/m2 zone A/an. 46 I éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 Quelques exemples de transactions locatives à Paris : • 19, rue de la Paix, Paris 2e arrondissement. Le joaillier Waskoll a pris à bail 207 m2, pondérés à 76 m2 zone A, moyennant 189.000 € de loyer et 920.000 € de cession de droit au bail. La valeur locative de marché ressort à 3.697 €/m2 zone A/an (transaction de février 2011). • 59, rue de Rivoli, Paris 1er arrondissement. L’enseigne de maquillage professionnel Mac a pris à bail 290 m2, pondérés à 151 m2 zone A, moyennant 145.000 € de loyer et 2.500.000 € de cession de droit au bail. La valeur locative de marché ressort à 2.616 €/m2 zone A/an (transaction de mars 2011). encore de belles opportunités de développement. Nous observons toutefois qu’en période de sortie de crise où la consommation des ménages reste fragile, les enseignes restent vigilantes quant aux postes de dépenses, en ce compris les coûts immobiliers. Les sommets locatifs constatés dans certaines villes de province, il y a quelques années, semblent aujourd’hui hors d’atteinte pour les enseignes. • 7, rue Pavée, Paris 4e arrondissement. L’enseigne de prêt à porter El Ganso a pris à bail 45 m2, pondérés à 45 m2 zone A, moyennant un loyer pur de 170.000 €. La valeur locative de marché ressort à 3.778 €/m2 zone A/ an (transaction de mars 2011). Ainsi les meilleurs emplacements trouvent leur limite et les valeurs locatives constatées pour les meilleurs linéaires commerciaux dépendant des métropoles régionales (plus de 180.000 habitants) s’inscrivent généralement entre 1.300 € et 2.100 €. Elles peuvent dépasser ponctuellement les 2.500 € sur des emplacements exceptionnels ou sur des cellules de très faible surface. Dans ces métropoles régionales, les valeurs locatives des emplacements n° 1 bis sont généralement comprises entre 700 € et 1.000 €. • 34, rue de Rivoli, Paris 4e arrondissement. L’enseigne alimentaire Monop’ a pris à bail 400 m2, pondérés à 160 m2 zone A, moyennant 260.000 € de loyer et 400.000 € de cession de droit au bail. La valeur locative de marché ressort à 1.875 €/m2 zone A/an (transaction de janvier 2011). Pour les villes de province de taille moyenne, sur les meilleurs emplacements, les valeurs locatives relevées s’inscrivent entre 700 € et 1.000 €, voire légèrement plus pour les villes qui s’intègrent comme la centralité commerciale de l’aire urbaine. • 43, avenue de l’Opéra, Paris 1er arrondissement. L’enseigne de téléphonie SFR a pris à bail 249 m2, pondérés à 117 m2 zone A, moyennant 200.000 € de loyer pur. La valeur locative de marché ressort à 1.709 €/m2 zone A/an (transaction d’avril 2011). En ce qui concerne les petites villes de province, les valeurs locatives dépassent difficilement les 500 €. • Rue de Lévis, Paris 17e arrondissement. L’enseigne de prêt à porter Etam a pris à bail 220 m2, pondérés à 83 m2 zone A, moyennant 36.000 € de loyer et 760.000 € de cession de droit au bail. La valeur locative de marché ressort à 1.349 €/m2 zone A/an. A titre d’illustration : • Rue de la Grande Chaussée, Lille (59). L’enseigne de prêt à porter Claudie Pierlot a pris à bail 40 m2 zone A, moyennant 85.000 € de loyer et 20.000 € de cession de droit au bail. La valeur locative de marché ressort à 2.175 €/m2 zone A/an (transaction d’avril 2011). Le marché locatif commercial de province fait toujours preuve d’une bonne animation. • Rue de la Grande Chaussée, Lille (59). Le joaillier Mauboussin a pris à bail 70 m2, pondérés à 50 m2 zone A, moyennant 75.000 € de loyer et 750.000 € de cession de droit au bail. La valeur locative de marché ressort à 2.970 €/m2 zone A/an (transaction d’avril 2011). En effet, pour les enseignes qui poursuivent une stratégie de maillage systématique du territoire, la province offre * Les loyers sont exprimés en € HT-HC/m2 zone A/an. EN PROVINCE* 30 juin 2011 éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 47 7 Le Marché locatif et de l’Investissement en Commerces de Pieds d’Immeuble • 12, rue Emile Zola, Lyon (69). L’enseigne de prêt à porter Maje a pris à bail 150 m2, pondérés à 115 m2 zone A, moyennant 53.000 € de loyer et 1.000.000 € de cession de droit au bail. La valeur locative de marché ressort à 1.330 €/m2 zone A/an (transaction de février 2011). • 16, rue Emile Zola, Lyon (69) : L’enseigne de prêt à porter Sandro a pris à bail 96 m2, pondérés à 77 m2 zone A, moyennant 47.000 € de loyer et 620.000 € de cession de droit au bail. La valeur locative de marché ressort à 1.416 €/m2 zone A/an (transaction de mars 2011). • 92, rue Sainte-Catherine, Bordeaux (33) : L’enseigne de surfwear Volcom a pris à bail 240 m2, pondérés à 115 m2, moyennant 74.924 € de loyer et 850.000 € de cession de droit au bail. La valeur locative de marché ressort à 1.391 €/m2 zone A/an (transaction de mars 2011). • Rue Saint-Jacques, Le Mans (72) : L’enseigne de prêt à porter Ikks Enfant a pris à bail 80 m2, pondérés à 69 m2 zone A, moyennant 28.800 € de loyer et 300.000 € de cession de droit au bail. La valeur locative de marché ressort à 852 €/m2 zone A/an (transaction de mars 2011). • Rue de la Pomme, Toulouse (31) : L’enseigne d’ustensiles de cuisine La Bovida a pris à bail 190 m2, pondérés à 100 m2 zone A, moyennant 75.000 € de loyer et 300.000 € de cession de droit au bail. La valeur locative de marché ressort à 1.050 €/m2 zone A/an (transaction de juin 2011). 7.3Le volume d’’investissement : Volume d’investissement en baisse mais progression de la part de marché. 2007 (12 mois) 2008 (12 mois) 2009 (12 mois) 2010 (12 mois) 2011 (6 mois) 1.000 350 194 468 184 Evolution (%) - 65 % - 45 % 141 % - 25 % % Immobilier de commerce 22 % 9 % 13 % 22 % Année Montant investi (M€) 16 % L’année 2010, avec un volume investi de 468 M€ s’était révélée comme la meilleure année pour l’investissement en commerce de pieds d’immeuble depuis l’exceptionnelle année 2007 (1 Md €). Au premier semestre 2011, 170 M€ (hors transactions portant sur des immeubles mixtes) ont été investis en murs de commerces de pieds d’immeuble, quand l’année dernière et sur la même période, le volume investi représentait déjà 245,5 M€. Le montant global investi s’élève à 184 M€ si l’on tient compte des transactions concernant des immeubles mixtes. L’engouement des investisseurs pour cette catégorie d’actifs n’est pas en cause puisqu’en dépit de la compression des volumes investis en immobilier de commerce, la part consacrée aux commerces de pieds d’immeuble ne cesse de croître. Elle représente désormais 22 % du volume financier global sans pour autant parvenir à 48 I concurrencer sérieusement la part allouée aux centres commerciaux (68 %). Nous observons en fait que ce marché, jusque-là plutôt l’apanage d’investisseurs spécialisés, se trouve victime de son succès. Nombre d’investisseurs s’intéressent à présent à cette catégorie d’actifs qui offre un couple rendement/risque appréciable, auquel s’ajoutent parfois des opportunités de revalorisation (locative ou en capital). De fait, les facteurs limitant l’investissement en commerces de pieds d’immeuble sont doubles : • La rareté de l’offre disponible en produits de qualité (limitant l’exposition de l’investisseur au risque), et la compression corrélative des taux de rendement ; • Les actifs correspondant aux critères recherchés sont proposés à des prix peu attrayants, ce qui limite le nombre d’acquéreurs potentiels. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 7.4La typologie des actifs : Les portefeuilles de commerces toujours plébiscités. En ce début d’année, nous avons recensé une trentaine de transactions significatives (hors transactions concernant des immeubles à usage mixte). Dans la droite ligne de l’exercice 2010, les principales transactions ont été réalisées sous le couvert de ventes en portefeuille. C’est ainsi que les cinq ventes de portefeuilles recensées ont représenté près de 77 % du volume investi en murs de commerces. Néanmoins, par rapport à l’an passé, nous remarquons l’absence de transaction de grande envergure (> 50 M€) comme celle du 50, rue Sainte-Catherine à Bordeaux (67 M€) ou celle du 65 boulevard de la Croisette à Cannes (75 M€). De fait, le volume financier par transaction s’est réduit à un peu plus de 5 M€ contre plus de 7 M€ un an plus tôt. concentré, compte tenu de la rareté des produits prime, sur des emplacements de qualité 1 bis, voire 2. En ce qui concerne la province, les acquéreurs ont privilégié les magasins de cœur de ville bénéficiant d’emplacements de qualité n° 1. Il est toutefois important de signaler qu’au-delà de la répartition géographique constatée à partir des transactions intervenues sur les 6 premiers mois de l’année, l’engouement des investisseurs pour des actifs de qualité reste constant, qu’ils soient localisés à Paris ou en province. Pour cette catégorie d’actifs en province, la localisation reste primordiale et les emplacements secondaires peu recherchés par les enseignes sont de fait également délaissés par les investisseurs. L’analyse des transactions fait ressortir un marché plutôt parisien (72 % des actifs arbitrés sont situés à Paris) RéPARTITION GéOGRAPHIQUE RéPARTITION par type d’actif 23 % 28 % Par lot isolé Province 72 % Paris 77 % Par portefeuille Source : RCG 30 juin 2011 éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 49 7 Le Marché locatif et de l’Investissement en Commerces de Pieds d’Immeuble 7.5Les acteurs Les investisseurs français dominent le marché sous l’égide des SCPI. : Avec des taux de collecte records, les SCPI restent les principaux animateurs du marché tant en nombre de transactions (22 %) qu’en volume financier (67 %). Suivent les investisseurs institutionnels (foncières, compagnies d’assurance, etc.) dont les investissements représentent 28 % du volume financier engagé, mais pour seulement 9 % du nombre total de transactions. Enfin, notons le dynamisme des investisseurs privés et des utilisateurs qui interviennent respectivement dans 31 % et 19 % du nombre total de transactions, mais sur des montants unitaires généralement inférieurs à 1.000.000 €. En termes de volume financier, leur participation ne représente plus que 3 % et 1 % respectivement. 7.6Les taux de rendement : Baisse des taux de rendement sur les bons emplacements. La tendance baissière des taux de rendement engagée depuis déjà trois semestres s’est poursuivie sur les six premiers mois de l’année 2011. La compression des taux concerne tous les actifs de pieds d’immeuble, à l’exception toutefois des produits considérés comme à risque (emplacements de qualité secondaire, situation de surloyer avérée etc.). En ce qui concerne les emplacements secondaires qui ont connu une forte volatilité en 2010 et malgré l’intérêt des acquéreurs principalement utilisateurs ou SCPI spécialisées, les taux de rendement sont restés stables et supérieurs à 5,5 %. L’écart entre les taux de rendement des actifs parisiens et ceux de province se limite symboliquement à 50 points de base. EN PROVINCE Au regard des transactions dont nous avons eu connaissance, nous constatons, à l’image de la Capitale, une baisse des taux de rendement pour les meilleurs actifs quand ceux des actifs secondaires restent stables. à paris Les actifs parisiens ont suscité tout au long des 6 premiers mois de l’année, un vif intérêt de la part des investisseurs, y compris ceux bénéficiant d’emplacement 1 bis, voire secondaire. Ainsi, pour les emplacements « prime » et 1 bis des grandes villes de province, les taux de rendement s’inscrivent dans une fourchette comprise entre 5 % et 5,9 %. Notons toutefois que la partie basse de cette fourchette se trouve réservée aux murs de magasin situés dans des métropoles de province telles que Bordeaux ou Lyon. L’analyse des transactions fait ressortir des taux de rendement pour les emplacements « prime » et 1 bis, compris entre 4,5 % et 5,5 %, soit une évolution semestrielle maximale de 20 points de base. 50 I Pour les emplacements secondaires, les taux de rendement restent supérieurs à 6 %. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE 30 juin 2011 7.7Les principales transactions A titre d’illustration, nous citerons quelques transactions qui ont eu lieu au cours du premier semestre 2011, par critère géographique et par ordre croissant de taux de rendement. à paris • 13/15, rue du Commerce, Paris 15e arrondissement. Les murs de magasin exploités par les enseignes H&M et Zara ont été acquis par la SCPI Ciloger moyennant 28,7 M€. Le taux initial net de cette transaction est de l’ordre de 5 %. • Un portefeuille de 15 boutiques dépendant d’emplacements n° 1 bis et n°2 (boulevard Sébastopol, rue d’Artois, rue Daguerre, avenue Parmentier), louées majoritairement à des indépendants, a été acquis par la SCPI Sofidy moyennant 15 M€. Le taux initial net ressort à 5,5 %. • Un portefeuille de 17 boutiques dépendant d’emplacement n° 1 bis et n°2, louées majoritairement à des indépendants, a été acquis par le fonds d’assurance Generali pour 15 M€. Le taux initial net de cette transaction ressort à 5,5 %. 30 juin 2011 • 13, place de la République, Paris 3e arrondissement. Quatre magasins développant 2.277 m2 utiles au total et loués aux enseignes Camaieu, Orange, Grand Optical et Wall Street Institute ont été acquis par l’OPCI Vendôme Capital Partners moyennant 40 M€. Le taux initial net ressort à un niveau un peu supérieur à 5,6 % en raison d’une situation de surloyer sur certains lots. EN PROVINCE • Centre-ville de Bordeaux (33), emplacements n° 1 et 1 bis. Un portefeuille composé de 9 actifs a été acheté 30,6 M€ par la foncière hollandaise Vastned. Le taux initial net de cette transaction ressort à 5 % et tient compte du caractère mixte des immeubles. En effet, bien que le revenu généré par ces actifs provienne en grande partie des locations commerciales au profit d’enseignes nationales (Bata, Etam, Jules, Zapa, etc.), une partie est liée à la location des bureaux et des appartements. • Place du Colombier, Rennes (35). Un local commercial de 4.826 m2 utiles exploité par l’enseigne Monoprix a été acquis par la SCPI Sofidy moyennant 10,2 M€. éTAT DU MARCHé français DE L’INVESTISSEMENT EN IMMOBILIER DE COMMERCE I 51 THE RETAIL CONSULTING GROUP 103, boulevard Haussmann 75008 Paris FRANCE Tél. +33 (0) 1 43 12 95 00 Fax +33 (0) 1 43 12 95 10 www.rcgfrance.com RCG EXPERTISE 103, boulevard Haussmann 75008 Paris FRANCE Tél. +33 (0) 1 43 12 95 00 Fax +33 (0) 1 43 12 95 10 www.rcgfrance.com RETAIL VALUATION ITALIA Piazza Tricolore, 4 20129 Milan ITALIE Tél. +39 02 36 51 51 70 Fax +39 02 87 23 55 10 [email protected] RETAIL VALUATION IBERICA Calle Mayor 3, 2° Izq. 28013 Madrid ESPAGNE Tél. +34 91 787 0780 Fax +34 91 182 2637 [email protected] Membres de