La filière caprine - Chambres d`Agriculture de Bretagne

Transcription

La filière caprine - Chambres d`Agriculture de Bretagne
La filière caprine
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Conjoncture 2011
FILIERE CAPRINE
Dans un contexte marqué par la crise économique et la volatilité des prix des matières
premières, la situation de la filière caprine a continué de se dégrader en 2011. La poursuite
de la baisse du prix de base et la nouvelle flambée des prix des moyens de production
fragilisent les systèmes. De plus, la volonté affichée en 2009 de stabiliser la collecte face à
la faiblesse de la transformation fromagère s’avère difficile, celle-ci ayant encore
progressé en 2011
Voici résumés les points principaux au niveau national. Les données sont issues du dossier
Economie de l’Elevage n°422 de Mars 2012 et du bilan de l’année 2011 FranceAgriMer.
1. Maîtrise difficile de la collecte
La collecte a continué de progresser en
2011 (+ 2 %). Un ralentissement de la
croissance est tout de même à noter,
car l’augmentation de la collecte
s’élevait à 7 % en 2010. Cependant, les
volumes de lait de chèvre ont
augmenté de 18 % en trois ans. Leur
maîtrise reste une réelle difficulté pour la
filière.
La poursuite de l’augmentation de la
collecte en 2011 est cohérente avec
l’accroissement de 2 % par rapport à
2009 de femelles saillies (enquête du SSP
dans les élevages fin 2010). Toutefois, le
nombre de chevrettes régresse de 2 %.
La hausse de la productivité des chèvres constatée au Contrôle Laitier en 2009-2010 peut
expliquer l’augmentation de la collecte. Le rendement moyen par chèvre (842 kg) a
augmenté de 3 %. Sur cette même campagne, un redressement des taux est à noter :
37,0 g/kg TB et 32,3 g/kg TP.
2. Faible dynamisme de l’activité industrielle
Après une réelle croissance de 1995 à
2007, les fabrications industrielles
semblent avoir perdues de leur
dynamisme. Cet essoufflement de
l’activité industrielle s’inscrit dans un
contexte de crise économique et
financière et de baisse de la
consommation.
La fabrication de fromages affinés et
de fromages à découper stagne : les
crottins et les bûches de plus d’un kilo
reculent de 4 %. Par contre, les
fromages
frais
affichent
une
croissance de 2 % en 2011 et
représentent maintenant 19 % des
fabrications fromagères industrielles.
Evolution annuelle des fabrications
industrielles de fromage de chèvre
3. Progression limitée de la consommation de fromages
Une progression de 0,9 % en 2011 concerne les achats de fromage de chèvre dans les
rayons libre-service de la grande distribution (d’après IRI-CNIEL). Cependant l’évolution
des achats sur 2001 reste irrégulière et le fromage de chèvre semble avoir perdu le
privilège d’une croissance toujours nettement supérieure à celle de l’ensemble des
fromages. Le prix des fromages de chèvres a de plus été en baisse tout au long de
l’année, contrairement aux autres fromages.
4. Nouvelle réduction des importations
Tout comme les deux années précédentes, les importations de produits intermédiaires
ont été diminuées en 2011. Les volumes de lait on été réduits de 5 % et ont ainsi baissé
de plus de moitié depuis 2008.
5. Nouvelle baisse du prix de base
Une nouvelle baisse du prix de base du lait est enregistrée en 2011 : 522 €/1000 L, soit
15 € de moins en moyenne. Cette diminution du prix du lait fragilise d’autant plus la
filière qu’elle s’inscrit dans un nouveau contexte de flambée de l’aliment et de
l’énergie.
Indices des prix du lait de chèvre
Indice IPAMPA – Lait de chèvre
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La filière caprine en Bretagne en 2011
En Bretagne, les départements d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan sont essentiellement laitiers. Dans les
départements du Finistère et des Côtes d’Armor, on retrouve uniquement des fromagers fermiers. La filière
caprine représente près de 3 % de la production de lait de chèvre au niveau national, avec 151 élevages
professionnels recensés en 2011 (données Chambre d’Agriculture 35).
La production laitière
Nb Elevages *
Effectifs
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Evol %
97
129
159
167
164
172
+ 4,65
16 692
24 629
25 991
26 534
26 394
- 0,53
12 863
(Source : Infocentre Identification ARSOE et EDE de Bretagne, 2012)
*Nombre d’exploitations de plus de 10 chèvres.
Depuis les années 2000, on observe une forte
croissance de la production laitière avec le
redémarrage de la collecte sur le Morbihan et de
nombreuses
installations.
Depuis
2007,
le
développement est plus calme.
Le nombre de producteurs fromagers reste stable :
éleveurs produisent environ 1,5 million de lait mais
avec des installations plus fréquentes depuis 2007.
Les structures de troupeaux sont différentes selon les
circuits : production de lait ou transformation
fromagère. (Sources GEB – Chambre d’agriculture 35 – 2010)
Les exploitations caprines en Bretagne
(nombre d’exploitations de plus de 15 chèvres)
- en élevage « laitier »
69 élevages :
- 33 en Ille-et-Vilaine
- 35 dans le Morbihan
7 % en Agriculture Biologique
275 chèvres
- en élevage « fromager »
79 élevages
54 % en Agriculture Biologique
60 chèvres
Evolution de la collecte de lait en BRETAGNE
25,79%
11,75%
6,66% 9,97% 10,06%
2,88%
8,39%
3,23% 6,25%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Les opérateurs économiques
Les entreprises en Bretagne collectent leur production sur la zone et les départements voisins :
Triballat (Ille-et-Vilaine)
Agrial (Mayenne et Ille-et-Vilaine)
Colarena (Morbihan, Mayenne, Loire-Atlantique…)
Une organisation de producteurs, Ovi-Ouest, située à Noyal sur Vilaine, possède une section caprine. Elle collecte et
commercialise environ 13 000 chevreaux et plus de 1700 chèvres et boucs de réforme en 2010. Elle dispose de 3
ateliers d’engraissements situés en Mayenne et Ille-et-Vilaine, ainsi qu’une pépinière de chevrettes.
Une interprofession
La section caprine du GIE Lait-Viande fonctionne comme une interprofession en assurant les relations entre les
producteurs et les entreprises économiques (laitiers, organismes de producteurs, syndicats professionnels).
Y sont débattues les préoccupations pour l’avenir de la filière régionale et les actions à soutenir pour les éleveurs
caprins.
Suivi et actions sanitaires par les GDS bretons.
Actions de développement assurées par la Chambre d’Agriculture d’Ille-et-Vilaine.
Mise en place et dynamisme d’une charte des bonnes pratiques en élevage caprin depuis 2000.
La Charte des Bonnes Pratiques en élevage caprin
83 éleveurs adhèrent à la Charte des Bonnes
Pratiques, ce qui représente 84 % des éleveurs livreurs
de lait et 29 % des éleveurs fromagers.
Code Mutuel Caprin et Charte des Bonnes
Pratiques en Elevage Caprin
Situation au 30/05/2011
Cette démarche est en progression depuis sa mise en
place en 2000. Elle a intégré depuis peu la version
nationale du Code Mutuel pour communiquer :
auprès des éleveurs sur la nécessité de
respecter l’ensemble des réglementations
auprès du grand public sur les garanties
sanitaires et environnementales apportées par
les éleveurs.
7 fromagers
33 %
0%
33 %
100 %
Total
régional CBPEC : 83
35 %
0%
35 %
100 %
8 fromagers
1 angora
27 laitiers
4 fromagers
49 %
66 %
20 %
41 %
31 laitiers
4 fromagers
1 engraisseur
59 %
72 %
27 %
100 %
Taux de pénétration CBPE en Bretagne
51 %
chez les producteurs de lait
69 %
tous détenteurs de caprins
Le Code Mutuel Caprin se renouvelle tous les 3 ans.
Depuis 2009, la Charte des Bonnes Pratiques en
Elevage Caprin, tous les 2 ans.
chez les fromagers
chez les adhérents Contrôle Laitier
29 %
53 %
Les données technico-économiques caprines
Les données technico-économiques sont accessibles
tous les ans sur le site de l’Institut de l’élevage à
l’adresse suivante :
http://www.inst-elevage.asso.fr
Elles permettent de situer votre élevage par rapport à
un panel d’élevages bretons et du Grand Ouest.
Les aides aux producteurs
Appui technique (FranceAgriMer)
Plan de Modernisation des Bâtiments d’Elevage (Conseil Régional, Etat).
Aide aux petits investissements et à la contention (FranceAgriMer, Conseil Régional).
Aides aux accès abords laiterie (FranceAgriMer, Conseil Régional).
Aides « éco-énergie lait » (Région et/ou Conseil Général).
Aides au suivi sanitaire de son troupeau (Conseil régional via le GDS).
Pour plus d’informations, contacter
Anaëlle VERNEY
Chambre d’Agriculture d’Ille-et-Vilaine
02.23.48.26.70
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