Comment fonctionne une promotion immobilière?
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Comment fonctionne une promotion immobilière?
Finance Finance L’ AV I S D E L’ E X P E R T E N FINANCEMENT IMMOBILIER Entreprise générale, mandat d’architecte ou promotion 2/2 Comment fonctionne une promotion immobilière? Dans notre dernière chronique (Prestige Immobilier No 21), nous avons évoqué les deux partenaires principaux d’un projet, soit l’architecte et l’entreprise générale. Tentons maintenant de comprendre le fonctionnement des promotions immobilières. T rès souvent, il est difficile de trouver un terrain afin d’y construire son logement, surtout en cette période. En revanche, de nouveaux projets qui se développent. Cela peut être des constructions de maisons, tout comme d’immeubles de logements en PPE. Pour ces promotions, on retrouve principalement des entreprises générales. On pourrait simplement faire le lien avec la situation traitée dans la première partie de cette chronique, mais ce n’est pas tout à fait le cas. En effet, on distingue deux types d’objets: La construction d’une maison (individuelle, jumelle ou autre) Dans cette optique, il est bien facile de déterminer le coût de construction par villa, ainsi que la quote-part afférant à la maison. On se retrouve ainsi proche de la construction standard par EG, bien qu’il soit difficile, pour le promoteur, d’ouvrir un compte dans chacune des banques des clients. Selon l’envergure du projet, pour des raisons administratives et de gestion des coûts, il devra sûrement rationaliser ses comptes, afin d’avoir une gestion plus simple. Il concentrera ainsi ses comptes sur un nombre restreint d’établissements financiers. La construction d’un appartement Dans ce cas, il est plus difficile de déterminer le coût exact de chaque corps de métier. En effet, le plancher de notre appartement est également le plafond du voisin 82 N U M É R O 2 2 inférieur et le toit du bâtiment ne couvre pas uniquement l’appartement du dernier étage, car il est primordial à la construction, et ainsi de suite… Il va donc être impossible pour le promoteur de décortiquer chaque facture par appartement. Ce dernier étudie donc le budget global du projet et va en répartir le coût en fonction de la surface et de la situation de chaque lot. Afin de rationaliser l’utilisation de ces fonds, il va porter son choix sur un seul établissement bancaire. Ce choix est important pour les acheteurs, car ils devront s’adresser à cette même banque pour le crédit de construction. Parallèlement, l’établissement financier exigera du promoteur le respect de certains critères afin de démarrer la construction (nombre de lots vendus avant de pouvoir commencer la construction, fonds propres qui doivent être investis, etc.). Force est de constater qu’un important nombre de paramètres changent lors d’une promotion. Mais on peut se rassurer en songeant que tous ces points sont étudiés en amont, avant que la promotion soit proposée sur le marché. Ce n’est donc pas à l’acquéreur de s’inquiéter de tous ces éléments. Par contre, il est fort probable que le promoteur impose une banque. Mais qu’en est-il si le client final ne veut pas travailler avec cet établissement ou que son financement lui est refusé? Dans la plupart des promotions, l’acheteur a quand même la possibilité de s’adresser à une autre banque. Il peut éventuellement y gagner sur le taux d’intérêt ou sur son confort personnel, car il a sans doute déjà un banquier qui s’occupe de la gestion de ses divers comptes. Attention toutefois, car aussi bénéfique que cela puisse paraître, il y a quand même Dans la plupart des promotions, l’acheteur a la possibilité de choisir sa banque. des risques. En effet, le banquier n’aura pas de vue sur le compte de l’EG, ouvert auprès d’un autre établissement. Il lui est donc impossible de contrôler la destination des paiements. Sans contrôle à proprement parler du plan financier, il va se dégager de toute responsabilité liée au suivi pécuniaire de la construction, en faisant signer un document de désengagement. Si quelque complication (travail mal effectué, gros retard, artisans non payés ou pire encore, faillite de l’EG) survient, le client se retrouvera face à sa banque et devra gérer une situation fortement tendue avec l’EG, pour autant que cette dernière existe encore. A contrario, l’acheteur qui se sera financé auprès de la banque du promoteur pourra plus facilement se reposer sur une réaction de l’établissement financier responsable du projet, car le banquier sera tellement impliqué dans la construction qu’il sera obligé de trouver des solutions afin de finaliser l’opération. Il existe encore un moyen de favoriser son banquier personnel: l’acte de revers. Il s’agit d’un document établi par la banque du promoteur, par lequel elle s’engage envers l’acheteur (ou son établissement financier) à contrôler l’utilisation des fonds qui lui seront versés. Cela compense ainsi le «document de désengagement» susmentionné. La banque du promoteur n’a rien à y gagner, au contraire, c’est elle qui prend tous les risques. Pour conclure, il n’y a pas une option systématiquement meilleure que l’autre. Il s’agit très souvent d’une opportunité ou d’un choix personnel. Dans ce cas, il faut tenir compte de tous les paramètres évoqués afin de parvenir au résultat escompté. n M A I – J U I N 2010 83