Nanou VALVERDE et Le CRI DU CHAT

Transcription

Nanou VALVERDE et Le CRI DU CHAT
Edito par Fr anç
ançois
ois Gaillard
Carnets de concerts
• Michel KE MPE R : le ch roniq ueur chron iqué
Le KEMPER n ouveau est arriv é M’ssieurs Dames. Il
est goul eyant et p iquant à souhait.
Evely ne GALL ET
Michel GRA NGE
ALC AZ’
Arnaud QUERE
R émo GA RY
T hibaud C OUTURIE R
ZE FRE D
LYOVE Z
Jean-Marie GUILBERT
Oscar MATZ ERATH
Le dossier d e ce numéro est con sacré à d eux
ch an teuses, N an ou VALVERDE et Clémentin e
M ITRANI (LE CRI DU CHAT), san s doute peu
co nnues encore, mais po rtan t un e belle histoire de
rencon tre com me nou s aimons en provoquer p arfo is,
d e festiv als off en week-en ds chanson, en passant par le
sp ecta cle « Cro isons les Ch’ min s ». Dan s cet ordre
d ’id ées, nous avo ns été cette an née contactés p ar
l ’équipe de la p eti te salle asso ciative Agenda rts, qu i nous
p ropo se d’organiser un plateau chanson en juillet à
Lyon, fin ancé p ar la mairie de Lyon. Et moi qui
fu stigeais ladite mairie d ans le dernier numéro, ap rès
l ’annu lation de la manifestation « l’été les pentes » ! Mea
Cu lpa ! Nous p ropo serons don c, le 22 ju illet pro ch ain
au parc Popp y (Lyo n 4ème ), un con cert-rencon tre
u nique en tre Evelyn e G ALLET, M atthieu CÔTE et
l ’équipe d u sp ecta cle Croison s les Ch ’mi ns (Frédéric
BOBIN, Gilles ROUCAUTE, François VERGUET et
moi -même). Viendriez-vou s ?
Dans le numéro de j an vier, nou s consacrions notre
d ossier à Matthieu CÔTE… depui s, celu i-ci n’en finit
p as de faire p arler d e l ui, et o n en est particulièrement
ravi ! S a prestatio n lors du concours Vive la reprise du
Cen tre d e la Chanson l ui ouv re les p ortes du festival de
Barjac 2 006 et de la saison « Charleroi chanson » en
Belgiq ue. Ce démarra ge en trombe ne no us étonne p as
v rai ment… mais il n ous comble ! Parce q ue M atthieu
n ous a égalem en t b ien v ite séduit, d’une part ; mais
au ssi parce que notre idée de lui con sacrer u n dossier
p ren d ici tout son sens : à chaqu e j ournal, notre
p réo ccu pation première est de servi r les jeunes
ch an teurs, de les aider à se faire co nnaître. Bien sûr,
n ous ne sommes qu ’une petite brique, un e toute petit
étap e… mais le su ccès d e Matthi eu nou s con forte un
p eu plu s dans l’idée qu’un « fan zin e » comm e celui-ci a
so n rôl e à jouer dans le travail de diffusion. De la
même manière, v ous trouverez dans ce n uméro un e
ch ro nique d u CD d’Evelyne GALLET, un CD
v rai ment très beau, à éco uter/ach eter d’u rgence ! Ces
d eux-l à son t nos cou ps de coeur de cette saison ; allez
l es décou vrir en scène ! Par exemp le ? Par exemp le, à
Lyon, le 22 juillet !
Grand merci à tous l es chron iqu eu r qui o nt pri s de leur
temps p our p articip er, à leur mesure, à ce numéro !
Cha nsons t endanc es
En atte ndant l’pr ochai n…
A Fleur de Mots, le journal
n° 27 – Mai -Juin 2005
Assoc iatio n loi 1901 po ur la Promo tion et la Diffusio n de la Chanson d’Aute ur
3€ l e numéro / Abonn ement 16€ pour un an - Tirage 1 20 ex empl aires
Au so mmaire de ce numéro …
Carnets de concerts
Soirées de Miche l KEMPER
Festival « LA CHANSON DE S LIVRES »
Hervé LAPAL UD
Le CHŒUR DE L’ARME E DU ROUGE
François GAILL ARD et Serge UT GE -ROYO
Bernar d PINET
CROISONS LES CH’MINS
JUL IET TE
L e CR I DU CHAT
Portra it d’Art istes
Nanou VALVERDE
et Le CRI DU CHAT
Cha nsons de sais on
Les Mariages
Quelques CD
(Les statistiques de Papaul)
M ots Cr oisés
Jeud i 24 fév rier 2005 , soi rée d’amitié, d e littératu re et
de ch an so n chez Frédériqu e et Marc, à Thou Bou t
d’ Ch ant (Lyon). Michel KEMPER étai t là, en touré de
pl usieurs amis chanteurs (et specta teu rs) p our fêter la
sortie de son livre Mes Nuit s Crit iques, d ont je vo us
recommande chaudement la lecture, spécialement à
ceux d’entre nou s q ui s’essaient à l’ art di fficile de la
chron ique d e specta cles ou disqu es, Michel KEM PER
étant un maître en la ma tière, d éfend an t av ec talent et
un e fougue militan te les artistes qu ’il aime. La so irée est
animée par Frédériqu e, pétillante et jolie, qui interroge
le journaliste (po ur un e fois, les rôles so nt inversés) et
no us lit quelques extraits de chroniques concernant des
artistes qui sont présen ts ce soir. Yves MATRAT ouvre
le feu avec éner gie et concentration ; il reviendra plus
tard dans la soirée do nner un éch antillon de son
immen se talent, habité par la musiqu e et l e ryth me,
animé de frisson s qu’i l nou s transmet (« Dans la voix
de Jimmy, il y a 300 b alles de so leil »)… En suite, u ne
jeun e fille ex trêmement tal en tueuse, Sandrine
SZYMANSKI, excel lente musicienne et textes p leins
d'hu mo ur et de malice (Eurosport), de tend resse et de
no stal gi e (Mes gra nds parents), de s atire crousti llante (Je
hais les mercredis) : un pu r régal. Je vous inv ite à vous
précipiter p our écou ter cette j eu ne chanteuse. Av ec
Monsieur BIDON et ses compli ces « pu nk », ça p ulse à
Thou Bout d’Chant (sp éciale mention pour la
« poubelle – co ntrebasse »). On p oursuit av ec des
Marseillais aux gu itares magi ques (+ Robin
DUS SAUCHOY violon et b an jo) : ALCAZ, c'est
Vivi an e (vo ix absolument ex trao rdinaire, chaude, grave,
parfoi s un peu rauque, une merveille) et Jean-Yves
(guitariste ébou riffant) : ch an sons d’amou r, blues, rock.
Ils seront en mai à Thou Bout d’Ch ant. Venez les
écouter ! Leu r sp ectacle, ce n’est que du bo nheu r.
Retou r d’Yves MATRAT et sa « ro ck attitude ». Et la
valse des amis d e Mich el KEMPER se poursuit avec
Marie ZAMBON, pu is Alain HYVERT. Pour finir,
particip ati on improvisée de Gérard MOREL qu i nous
emmène fai re le tour de la terre avec le tra cteu r de son
beau-frère, et une bouleversan te interprétatio n de La
Prochain CRAC : L undi 6 juin, 20h.
Par Aude Raiso n
CRAC = Comité d e Réd actio n Ap éro Chroniqueurs
Associa tion A Fleur de Mo ts - 6 av. Joannès Ma sse t 69009 LYON - 04 72 19 40 10 / 06 86 90 52 65
http://www. fleur2mo.com
contac [email protected]
Vo us p ouv ez appo rter une boi sson, des b iscuits
ap ériti f… et surtout des idées de ch ro niques pour le
j ournal 28 . Les amateurs p ourront également choisir
u n ou plusieurs CD à chroniquer, p armi ceux que nous
av ons reçus par courrier. Rd V chez Franço is Gaillard à
20h au 6 avenu e Jo an nès Masset 69009 Lyon.
2
Quêt e par une b ell e, grand e et talentueuse jeun e fem me :
Caroline PERSONNE. Je v ous le répète : c’était un e
so irée gén iale, ch au de d’émo tion, d’amitié et d e tal ent
p artagés. La salle était arch i-plein e de spectateu rs
h eureux.
Brigitte Métral
Des ima ges se bo uscu lent en mê me t emps que j’écris…
la salle des f êtes av ec des tables installées au centre, et
le public qui tou rne au tour, les app areils photos qui
« cliquent » et qu i « claquent », les f lashs qui illumin en t
les yeux un p eu hallu cinés de celles et ceu x qui
pénètrent dans la salle et tombent nez à ne z ave c la
prof de chant allumée d e la télé, Armand e AL TAIL , qui
semb le d’ ai lleurs bien sag e, assise f ace à ceux qui se
pressent po ur lui p arler… Ricet BARRIER, so urire
atta ché au x lèvres et b onho mie, il semb le heureux
d’ être là. Môrice BENIN, au cen tre, est co incé entre
Julos et Jean GUIDONI… Tiens ! un e télé dans un
coin , les F RERES JACQU ES qui s’entrecro isen t et
s’entrechantent… et en face… P aul TOU RENNE, un
des quatre, qui est là, pou r accueillir ceux qui quitt en t
Arman de… De do s, S erge U TG E-ROYO, est côte à
côte av ec Franc esca SOL LEVIL LE… . et plus loin,
M ichel K EM PER, av ec ses nuits de conc ert plus belles que
nos soi rées télé, en provenance d irecte de Viricelles o u
presque… j uste av ant F rancin e DISTEL , v en ue
dédi cacer la bio graph ie de son mari Sacha… et d’aut res
encore, écrivains, bio graph es d e FERRE ou Bob by
LAP OINTE… des p etits tas de livres, comme au tant
de lu cioles qui attirent les y eux et permett ent le cont act
di rect avec les auteurs… Juste avant la f in d e la journée,
le discours du prési dent de l’ associatio n, Alain, puis
ceux du mai re de Rand an , d u co nsei ller Général, et
même deux remises d e médaille… une pour Paul
TOURENNE, un e pour Ricet BARRIER, qui juste
avant d e lancer une petite chanson d’encourage men t à
aller à l’apéro, no us rappell e que c’est la seco nde f ois de
sa v ie qu’il reçoit une méd ai lle… la p remière, c’ét ait
qu and il était gamin , remise par son père, al ors
président d e l’asso ciati on de la courto isie f ran çaise qui
lui avait deman dé s’il vo ulait êt re d éco ré… Il av ai t
répon du « oui »… . Après le po t de l’ amitié j e vais
prend re ma voi ture, et en p ass ant sur c ett e petit e route
de ca mp agne, je re gard e un peu hallucin é, ces d ern ières
images de l’après-midi… F ran ces ca bras dessus b ras
dessous avec Cri st ine HUDIN qu i trav ersent la rou te,
Arman de ALT AIL en di scussio n avec des g en s au bord
de cet te départ em entale d e campa gn e, Serg e U TGEROYO qu i monte dans sa voiture, Joachim qui rejoin t
M ôrice, Ricet et Paul qui rigolent, Jul os qui est part i
devan t… et tout ça à mi lle lieu x de la capi tal e, des
Goncou rt et autre télé-réalité… un tract eur v a passer…
des oi seaux s’envolent… dans le so leil couchant, on ne
les vo it pas, mais ils sont sans d out e là, les petits an ges
espiègles q ui on t sorti leur trompettes et leu rs pieds de
nez à l’h ab ituel, au prévisible, au raisonnable… ils
s’alignent pour faire une haie d’hon neur sur cett e petite
rout e qui serpente jusqu’au château o ù la n uit sera
éclairée en core par l es f eu x de la littérature et de la
chanson … une f oi s d e plus, j’ai mis le ralenti p our q ue
mon cerveau grave tout cel a p our longte mp s… et
chapeau b as à c et te associa tion d e campa gne qui remue
des monta gnes ave c so urire et si mp licité pour la beauté
des livres et de la chan so n… Je sais désormais o ù je
serai les prochains premiers week -end d ’avril…
Jean-Clau de Alérini
S am edi 26 m ars à Viricelles, aux fro ntières du Rhône
et de la Loire, en pleine campa gn e, 160 à 170 personnes
se son t déplacées p our souten ir la chanson av ec l’envie
d e se faire pl ai sir… Serge FEC HET, ardent d éfenseur
d e l a chanson d’auteur, fait co nnaître aux habitants de
so n v illage et aux alen tours (y co mp ri s Lyon et St
Etienne) de merveilleux artistes en ayant déjà
p rogrammé, ex cu sez du peu, Francesca SOLLEVILLE,
JEHAN, Môrice BENIN, Bernard JOYET et bien
d ’autres encore…. Ce samedi 26 mars, don c, S erge a
o rch estré la soirée avec Mich el KEMPER, jo urnaliste
au Progrès et à Chorus, qui vient d e so rtir le second tome
d e son l ivre articulé autour d e toutes ses chroni ques des
co ncerts auxquels il assiste en région … Après Lyon et
d eux autres v illes de l a Lo ire, où des festivités
semblables se so nt déro ulées, à Viricelles, salle d es
Ti lleuls, la soirée s’est terminée comme tou jours par un
repas con vivial, momen t pour échanger ses impressions
d e la soirée, de parler des projets des un s et des au tres,
d e se d onner d es b onn es adresses, de parler chanson…
Une foi s n’est pas coutume, ce soir l à, j’étais sur scèn e
et dans la salle… J’ ai eu le plaisir avec Cédric PERRET
au piano et Agnès RIPOLL G HYS au violon cell e de
p résenter tro is chansons d e l’univers de Jacques
BERTIN… et en su ite d’écouter avec déli ce, u ne fois la
ten sion retombée, des arti stes régionaux, v enus en
toute simplicité, remercier celles et ceux qui font v ivre
l a chanson… les j ournalistes qui prennent le soin de
faire connaître les artistes, le p ublic qui vient les
écou ter, souvent l es déco uvrir, les o rganisateurs,
v éri tab les gens d e foi… adeptes du partage de beaux
moments d’ émoti on…. Ce soir là, se son t succéd és su r
scène, Ajda AHU GIRAY, acco mp agnée au p iano par
An toine QUEVREUX, Rémo GARY, Herv é
LAPALUD, Mich el GRANGE, Lauren t BERGER,
Yv es M ATRAT qui s’acco mpa gnaient d e leurs gu itares,
S UPER GONZO au piano, Chri stoph er M URRAY
accompagné par François GONNET à l a gu itare et
même Michel KEMPER pou r un Orage d e
BRAS SENS … Belle soirée de commun ion et
d ’échanges q ui restera gravée dans ma mémoire…
Jean -Claude Alérini
Co ntact : Michel Kemp er, Place du Bourg 42240 St Paul
en Cornillon – michel.kemper@wanadoo .fr
• Festiv al « l a c han so n des liv re s » , Ra nda n(63)
U ne semain e p lus tard , retour à l a campagne à 40 km
d e Clermon t Ferran d, 30 km de Vich y… Rand an , petit
v illage d e 1500 hab itants avec sa route centrale, son
ch ât eau devenu hôt el, son étan g d e p êche… et un e
associatio n qui a f ait le pari un peu fou de f aire v ivre
ch aq ue an née u n f estiv al littéraire i ntitu lé « la ch an son
d es liv res ». Nous en sommes à la troisième édition.
3
• H ervé LAPALUD
père f ait des chan so ns... En rep artant , en qu ittant la
salle de l ’Hô tel des Guines, à la dame qui m’av ai t
demandé si je v enais de loin, j’ai eu envie de dire que,
f inalement, je n e m’étais jamais senti aussi près de la
Saôn e et de l’Escaut et q ue la M arne pouv ai t m’at tendre
encore un peu...
Christian L assalle
Ce ven dred i-là, le
b eff roi d’Arras, qu i
d omine
majestueuse ment la
p lace d es Héros,
s’ap prêt ai t
à
ac cueillir dans son
Hôt el d es Guin es
u n gars venu de
l oin , un Lyon nais.
Al phonse DAU DET avait envo yé un de ses gones sur
l es rives de la Scarpe, ce Peti t Chose d ’un soi r avait
d éserté l es bo rds d e la Saôn e, au l ieu d’une blouse, il
p ortait un e gui tare et avait un l ook de Tintin revenant
d ’un t our d e mond e d e la chanson . Son nom : Hervé
L APA LU D !
Po ur
accueill ir ce
globe-trott er,
l ’associati on Di Dou Da, des f ou s amateurs d e
ch an so ns, avait b ien f ait les ch oses. La sall e était
remplie, l’acou stique ex cellente, l’ambiance amicale et
l es dames à l ’ac cueil pointaient av ec b eauco up de
sérieux les arriv an ts ! « Vous venez de... », me d it l’une.
Oui , je viens de loin ! J'avais eu la chance de vo ir Hervé
L APA LU D i l y a deux an s dans un coin perdu au
mili eu des vignes de Champ agn e et il avait su laisser à
ces spectat eurs d’un soir un souvenir ino ubliable, à ces
h ôtes d'un week-en d une amitié vraie, p as seulement d e
circon st an ce.. . Et quel plaisir de le retrouv er, d’écouter
en co re un e f ois ces chansons qu’o n avait à peine eu le
t emps de dé couvri r l’esp ace d’u ne trop courte soirée !
Et surtout quelle sat isf action aussi de constater que ce
zébu lon de l a chanson avait ga gné en assurance, en
maîtrise ! Et surtou t quelle f inesse ! Hervé LAPALU D
est un t yp e « f in », un ch anteur fin qui sait jouer d e sa
v oix comme d’un instru ment, u n musicien fin q ui sait
j ouer de sa guitare comme si elle était u ne p art en ai re.
U n vrai souffleur de vers ! Ses t ex tes so nt « f in ement »
écrits, pas de bruyants appels à la révolte, pas d e b ras
v engeu r, pas de misérabili sme larmoyant, non, juste de
l ’hu main et de l’espoir. Il sai t parler de ses co pains, des
p etites g ens, d e la société qui nous consomme « à l a
mod e intermi ttente », de la v ie qui malgré to ut cont inue
et, dans ses chansons d’amou r, l’h umour n’est jamai s
l oin . Et ses nouvelles sont à la hauteur des meilleu res
d e ses ancienn es, ce qu i f ait que, dans so n spectacle, y a
rien à jeter. Su rtout pas les rappels, les BRASSENS et
RIF FARD et ce Requiem pour les gens qu’il aime (san s
o ublier sa chère guitare), q u’il a chanté po ur la première
f o is su r scène c e v en dredi à Arras.. . C’est un spectacle
d ébordan t de vie, d e cett e vie que « sacré b onsoir, il
aime ! » C' est un spect acl e qui met les sen s en év ei l, qui
d onne en vie de bouger, d’all er d éco uvrir ceux qui
p assent trop rarement sous nos fen êt res ! Herv é
L APA LU D en f ait part ie... Il fait partie de ceux qui
f o nt de la ch an so n, de la ch anson du monde, et il se
t ro uve que, chez Hervé LAP ALU D, la langue est
f rançaise, mais c’est un hasard , tant sa musique est d e
p art out. Chacune de ses chansons devrait être un tube...
et s a maman s era co ntente ! Ses mô mes p euvent être
f iers de lui et répon dre crân em ent aux cu ri eux que leur
Con tact : Hervé Lapalud, 9 rue du Puits Vieux 69800 St
Priest – 04 72 23 50 76 – [email protected]
• LE CH ŒUR DE L’AR MEE DU R OUG E
Quel privilège d’ être inv ité à la premi ère de cet
alléchant « Bar d e l’éto ile rou ge » avec u ne centaine
d’ au tres « clients » dans l e douillet grenier de la
po uponni ère des fu turs talents d e la ch anson de qualité!
Le d écor est plan té, une gran de t able est mise et garnie
de no mb reux flacons dan s un bistrot f ermé pour
l’o ccasion . En t oile de f ond les portraits de M arx et
« Angèle ». C'est u n repas de f amille qu i nou s attend ,
deux soeurs et leur frère a ccomp agnés d e leurs
conj oin ts et du f ils d ’un des couples se mett ent à table
et
à
nu,
évoquant leurs
vi es,
leurs
problèmes
matrimo niaux ,
les so uvenirs de
leur père et des
repas d e f amill e
d’ an tan. Le t out
est bien sûr
prétex te à f orce
lib at ion s et, le
vin aidant, le
to n mon te, les
échan ges sont
vifs et grivois,
l’humou r
est
omnip résent.
M ais t out cel a
ne serait que théâtre de qualité di gn e du "Caf é de la
gare", le bo nus est ap porté par les ch an sons qui
vi ennent entrecoup er les scèn es et sont i nterprét ées en
solo, en du o ou en grou pe par la t roupe. Quand vous
saurez qu e le répertoi re est composé en tre autres du
Bar de l'étoile rouge ( JU LIETTE), de La Java sans
modération ( Gi lbert LAFAIL LE), de Si tu me payes un verre
(Bernard DIM EY), d e Coupabl e laisser aller (Romain
BOUTEILL E), de S ur le pressoir (Gaston COU TE),
vous n ’aurez plus qu’une id ée en tê te : aller vous
attabler au « bar de l’ ét oile rouge » l ors d’un e de ses
proch ai nes réouvertu res. Un seu l regret, vu la quali té de
la prestation , la d urée du sp ectacle (un e heure) mais un
apéro et u n dessert devraient rapidement ven ir al lon ger
no tre bonheur. Impossible d e passer sous silence les
no ms de ceux qui avec tan t de fraîcheur, d e virtu osité
et de passion ont travaillé sous la mise en scène
paternelle d e Pierre DEL ORM E dans le cadre d es
cours de l’ENM . Ret en ez les bi en car v ous en
entend rez très vite parler à co up sûr : M atthieu COTE
4
( notre j ourn al numéro 25 lui a été consacré), Aurélie
NEGRIER (M ADEM OISELLE A en rép ertoire solo ),
Jo an SAISSAC, Amélie LACAF -M ORIQU AND
( participe aussi au groupe "90C"), Gérard LAPALU S ( à
l ’accord éo n), Sylvi e GANTNER, Pierre FAYET (au
p iano). Le scénario est une oeuv re collectiv e d es
« Ch oeurs de l’ armée du rou ge » . No tez les prochain es
d ates et li eu x d'ouverture du « bar de l'étoil e ro uge » : 7
mai à Grânes (26), le 17 mai au Radiant à Caluire (6 9).
Serge M ét ral
mémoire renouvelé avec des « vi el les chansons
d’ actu al ité », toujours et encore, on est capti vé,
in terp el lé f raternellement, emmené v ers tou s les
combats, p ou r qu e le bo nheu r f atigué retrouv e des
coul eu rs, p our qu e l’hiver n e dure p as douze mo is,
po ur qu’ex istent d es l endemains d’humanité…
Salu taire, vraiment … U ne voix il luminante, une allure
prof ond e, qui imposent recu eillemen t e t espér ance…
U n cri d ’ami ! Quel cadeau, q uelle émotio n !
Jean Claud e Al érini
Co ntact : Mat thieu Cô te, 59 avenue G rand Clément
691 20 Vau lx-en-Velin – 06 11 15 74 75 –
matthi eu. co [email protected]
• CR OISON S LES CH ’M IN S, l’encha ntement
• François G AILLARD et Serge UTGE -R OYO
Un 8 av ril à Pierre Bénite où la mai so n du peuple
l e fût aussi…
F ran ço is GAILLAR D semble en grand e f orme malgré
so n amygdale (de) droi te lui j ouant des tours… U n
b eau lâcher d e qu el ques chanson s… proposant av ec
Jo nathan M ATHIS et M ichel S ANLAVIL LE un e
p remière part ie v raiment bien calée musicalement avec
d e chou ettes arran gement s bien mis en avant par un
t rès beau so n. U n vrai et b on moment. Je n ’avais pas vu
F ran ço is depui s longtemps su r scène et ja mais à trois.
J’ai trouvé là, une ampleur, un e assuran ce, un e belle
p résence sc éniqu e. S a flûte traverse des notes basses,
d es to uches n oires et b lanches, sa v oix parle et chant e
et n ous livre d es p ages touch an tes à la sav eu r d’orgue
d e barbarie d es quartiers p av és de nos enf anc es, au
go ût t ei nté d e l’attenti on des parents qui voient leur
en fant grandir, à l’odeu r de pages noircies p ar « une
mer q u’o n voit
flamber le lo ng d’un go lfe en
gu erre »… Septembre, en f in al , a emp orté les plus de 150
p erson nes q ui on t chaudemen t invit é to ute l’équi pe à
en f aire encore un e…
Et p uis… Serge U TGE- ROY O avec quatre mu si cien s
( gu itariste, bassiste, b atteur, pianiste), d e vrais
co mpl ices de scène et de vie sans do ute… L e son est
rich e, p orteur, puissant. La vo ix aux f acett es mu ltiples
résonn e, f ait vibrer, dép ose en no us des mots qui
i mp losent, libèren t la f iert é, rap pellent l’intransi- ge ance
d es luttes à men er. On est tran sp erc é du d edans, mis en
év eil…
Le
passa ge
quelquef ois,
aux
mo ts espa gn ols,
ap porte
profo nd eu r, gravité,
fo rce. Au d el à
des
f ronti ères,
les paroles débusq uent l’i gn oran ce,
l’indif férence,
le
mépris q ui tapissent
notre
planète…
Comme
un
devoir
de
Lo rsque trois jeun es au teurs-co mp ositeurs-in terp rètes
déciden t de mêler leurs rép erto ires et d e faire un
specta cl e commun , on se dit que c’est f orcém en t une
bo nne id ée, que cela va les aid er à f édérer leurs
énergies, leurs mo yen s et à motiv er les p rogrammateurs
avid es de concepts. On se dit au ssi que surf er sur la
vague des Boys Ban d n’est p lus tellement d’ actu al ité,
qu’une bonne idée n’ est pas un propo s artistique et q ue
po ur mêler les univers, les perso nnages, les thèmes
évoqués avec éq uili bre et sans léser perso nne, les
écueils risqu ent d’être no mb reux . Alors quan d ces trois
jeun es A.C.I. sont de v os amis, q ue l’on connaît et
apprécie le trav ai l de chacu n d’eux , on redou te un p eu
de sortir d ’un spectacl e- compilation à d evoir b afoui ller
deux -trois
remarques
pertin en tes
mais
sans
conséqu en ces eut égard au travail f ourni. Voilà un p eu
qu elles étaient me s prédispo sitions avant d'aller écouter
« Croiso ns les ch’mins », sp ect acle o ù Frédéric BOBIN,
Françoi s GAILL ARD et Gilles ROU CAU TE,
ac co mp agnés d u gui tari ste François VERGU ET, on t
mêlé leurs chansons. Cela se passait à l’ Esp ace Cul turel
de Savo ie d e S ai nt Michel de M aurienn e, où les trois
comparses avaient, tou t au long de l’année, réalisé u n
travail d’écriture de chanso ns avec d if f érentes écoles
do nt les élèves se produisaient en une première partie
des plus réjoui ssantes. Faire p asser le plaisir de
l’écriture et d u chant, ainsi que la f orce ce que l’o n p eu t
y mett re de p udeurs et d’intimes, vo ilà ce que se mb lent
avoir transmis F red, Gilles et « les » F ran ço is à leurs
jeun es compagno ns d'écritu re. Enf in, après une mise en
pl ace du plateau et u n petit tour à la buvette, les voici
qui en tren t en s cèn e, dans u n j eu de lumière et un
espace so ign é. Ils se pass en t la parole, se répon dent, se
partag en t les chansons qu an d il s n’o ff ren t pas
carrém ent leur ch an so n à un au tre. Et on se laisse
po rt er par ce mouvement tranquille, par ces
5
l’amour ». L ’amo ur, la seu le religio n de ce t artiste qu i
no us a enchanté en cett e soirée.
M ari e Raison
p erson nalités plein es et complémen taires. On retro uve
ch acun tel q u’on le con naissait, et le tout fait une
h armon ie. On redécouv re dans la bou ch e d e l’ un, la
ch an so n de l’autre. Leu rs présen ces, leurs po ésies, si
d iff éren tes, nous donne l a variété telle qu’on l a veu t,
p rof onde et lé gèr e, grav e et sin cère, f ranche e t aimante.
U ne h armoni e musicale aussi, p uisq ue, sur la gui tare d e
F ran ço is VERGU ET, les troi s au tres peuvent amen er,
q ui un e deux ième o u troisième gu itare, qui un
ac cordéon o u u ne f lûte t raversière. Enf in l es chanso ns.
Quel répertoi re n ous off rent-i ls là ! P as u ne qui so it en
d eçà des au tres, do nt on se dise, « Tiens, celle-là c’est
p our lui f aire p laisir ». Non, c’est un f oison nement d e
b ijo ux à vou s rendre jaloux. On se dit qu’ils on t du
p ren dre un malin plaisir à pétrir toute cet te bell e
matièr e, La vie sans fioriture de Gilles ROU CAUTE, La
vieille ouvrière d e Frédéri c BOBIN ou L'âge d'hiver, la
p etite d ern ière de François GAILL ARD mise en
musique par Frédéric. Al lez, salut les amis ! Et qu’à
cet te croisée d es chemin s, no mb reux soient ceux qui
v iennen t et s’arrêtent écou ter le bel ou vrage q ui est l e
v ôtre, l’enchantemen t de vot re chœu r d’hommes.
Laurent Berger
Déjà p aru 4 CD et 5 cassett es. A paraî tre son p remier
livre Poil à gratter, sortie p rév ue à l’auto mn e (éd. Parf um
des livres) .
En cade au , un tex te de M aurice JEANNIARD (in Le
Chemin des Révoltés, éd. Lib ertaires, 2004 ) mis en
musique par Bern ard PINET :
Silence
Aux f roid s hiv ers, au coeur d e pierre
De ces cit és embo urgeo isé es
Aux nuits galères de la misère
Aucun foyer de charité,
Seuls les trottoirs des boulevards
Fon t un lo gi s aux sans-abris
Pauv res traînard s pauvres clo ch ard s
Pou r qui la vie n’est qu’ agon ie,
Que de priso ns en p révision
Déj à pensées déjà vo tées
Pou r ces garçons po ur la raison
Qui fo nt tremb ler la société.
Co ntact : A Fleur de Mo ts 06 86 90 59 65
• Bernard PINE T
En cet te soirée
du 19 mars 2005,
se
produit
Bernard PINET
au Cargo de Jour
comme
de
Et ce silence tou t autou r
Et ce silence qui ren d sourd.
Femmes vio lées, aban don nées,
Objets désir qu’on peut salir
Ou bien voiler et répudier
Dev ant sourire et obéir,
Femmes oub liées femmes h umi liées
Soumises à rien et pas put ai n,
Aux at eli ers dans les qu artiers,
Dressent le p oing un beau matin
Disen t tou t haut à ces mach os
Qu’il s ne sont rien, q ue des p an tins
Coqs de bistro t petits f achos
Le Fé minin est p our demain .
Nuit
(L yo n). Ce soirlà, règn e un ét at
de grâc e comm e
il y en a q uand l e
chant eu r est en
osmose avec son
pu bli c. Bernard a
q uelqu es f leurs à nou s chanter. Ses chants sont des
co ntre-chants aux prison s off icielles où p ourri ssent les
rêves et les chimères de l’homme qu’elles ont enf anté et
q ui se soumet au gloria de l eu r système po litique et
religieux . M ais ce so ir- là, le rêv e a f ait ses valises, loin
d u mouvement de la vill e qui en gen dre le m alaise d e la
mul tipli catio n des seuls. Il coul e dan s son ex istence l e
p ortrait des âmes ambulantes do nt il est l ’ami, Le Gone,
S acré Fred, Ba rb ara d’Oyonnax, Toi non-voyant e. Bernard
j oue alors de sa guitare co mme le t zi gane de son violon.
Dans la gran deur du rêv e utopiqu e, le Moi se p erd vite
et se fo nde d an s l’ év olution obligée de la f raternit é
h umai ne. Sans détou r. Sans détou rnemen t. Sommes pas
des c hiens, Poèt es, Silence. M alheureux p eu t-être l ’homme
mais heureux , d u rêve qui l’enivre, heureux de la vie qui
l ’habit e. Dans tou tes les chansons d e Bernard P INET,
l e rêve n e se sépare jamais d u vivre, il ne retarde pas sur
l ui et ad hère entièrement à sa simplicité. « Car à bless er
l a vie on est t oujours déçu ». Et p ar-d essus tout, ses
ch an ts on t « ces mots d e paupières q ui lai ssent voir
Et ce silence tou t autou r
Et ce silence qui ren d sourd.
Sur le croissant rouge d’orien t,
U n ord re noir ferme l’espoi r,
Des ch ien s hurlants montrent les dents
Aux tristes soirs des morts sans gloire,
Des co nquérants peu triomphant s
Cachent leur p eu r par la terreur,
Sous les murs bl an cs rougis de sang
U ne f emme pleure un enf an t meu rt,
Peup les b risés par tant d’années
Fac e au géant, jettent le gant
Pou r une idée de liberté
U n seul p rintemps, u n seul instant.
Et ce silence tou t autou r
Et ce silence qui ren d sourd.
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complex e, empoigne un e guitare élec trique, se l a jo ue
rocker et fout l e f eu à la sal le en interprétant avec u ne
énergie f olle u n vieux standard des ROLLING
STONES ! Apo théose d e l a so irée, tout le mo nde hurle
et tap e d es mains, p rêt à ex plo ser l es sièges de l a
vénérable Bou rse du Travail. Conclu sion : J’ ai me
encore plus JU LIETTE et je co nseille à tous de courir
la voir sur scène.
Brigitte M étral
U n monde f ou peup lé de loups
Calme sa f aim sur les humains,
Dieux et voyo us creusen t des trous
Ch aq ue mati n à nos chagrin s,
Des ouv riers d es emplo yés
De braves gen s de pauv res gens
S ont co ndamnés ou ex pu lsés
P ar d es sergen ts su r gueules d’argent,
P asse la vi e et les amis
Dans le coul oir du p ot au noi r,
Dé mocratie ou tyran nie
S ont des miroirs, d u d ésespoi r.
Portrait d ’artistes
Nanou VALV ERDE : Su r le disque, la majo rité des
tex tes son t l’œuvre de Nan ou tan dis que Joël BERGER
signe les musiques, et l’accompagn e à l a gu itare. Sur
scène, Nano u est épaulée par le guitariste Eric M AIRE.
CD 7 titres « P remiers pas », enregistré par Jean DE
ANTONI en avril 2003.
Nanou VAL VERDE et Le CRI DU CHA T
Lo rsq ue se renc ontre nt les para llèles…
Con tact : 35 rue St Georg es 69005 Lyon – 04 78 38 36 05
/ 06 61 88 96 55 – n anouvalverd e@wanadoo. fr
• LE CRI DU CH AT n ous en fait v oir de to ute s les
co ule urs.
Clémentine M ITRANI : LE CRI DU CHAT se
compose de David BU ISS ON (décidém en t ce g arçon
est partout ) au piano , de Chri st oph e CERRI à la
batterie, d e M arcel JU NOY à l a con treb asse et de
Clémentine au chant et à l’ac co rd éon. Elle est
é gale ment l’auteur des tex tes. Le co llectif co mpo se les
musiques. Clément ine gère av ec bo nheur et en trai n un
lieu de créatio ns : arts plastique, théâtre, chanson s,
ex po sitions… : la Co co tte M inu te. CD 4 titres « Le Cri
du chat », enregistré et mix é par Olivi er CARRARA en
octo bre 2004 .
Et ce silen ce to ut auto ur
Et ce silen ce q ui rend sourd.
Co ntact : Mau rice Jean niard, 44 boulevard de la CroixRo usse 69001 Lyon – 06 88 65 03 51
• JULIE TTE à la Bourse du T rav ail (Lyon)
J’aime l es mo nstres sacrés. Et JU LIETTE en est un.
Quand elle apparaît su r sc ène, silh ouett e trapu e et
co rp ulent e, d rap ée dan s un long man teau sombre,
ca mpée f ermem ent su r ses jamb es, corps p rojeté en
av an t, et no us balance les p remières no tes de Mutatis
M ut andis (tradu cti on : Les choses devant être ch an gées
ay ant é té ch an gé es) , ell e embarque aussitôt la sal le vers
u n voyage ma gn if ique qui dure un e heure et demi.
S pectacl e tout neuf (c’est seulement le 4 e ce so ir à
L yon), où ell e in terprète l ’intégral ité de so n dernier et
su perb e disque. Voix merveilleuse, ch avirante,
p arf aitement m aî trisée, qui no us donne de délicieux
f risson s. Tex tes parf aits, musiqu es su blimes (je suis f an
d ites-vous?) Ses musiciens, to us talentueux , jouent
d ’un e foule d i' nstrumen ts et obéissent av eu gl ément à
l eu r p atronn e q u’ils ai ment, craignent et vénèrent.
Ch aque chanson est mise en scèn e, t héâtralisée, jouée.
On est ju st e un p eu t ri st es d’être prov inciaux et non
p ari sien s, car les duos avec François M OREL et
Gui llaume DEPARDI EU seront rés ervés aux
sp ecta teurs de P ari s. Emoti on, humour, ten dresse,
co lère, JUL IETTE partage toutes c es é mot ions av ec
une salle vibrant
d’ en thousiasme.
Le spe ctacle se
termin e
déjà.
C’est le momen t
des rappels. Et
JUL IETTE f ait
un
truc
vraimen t
très
culotté ; ell e
cass e so n ima ge
et l’ ambian ce,
rej et te son lon g
man teau
et
apparaît vêtu e
d’u n
mou lant
ensembl e
de
cuir noir, sans
Nous en f ait voi r mais au ssi enten dre. Un co ncert du
CRI DU CHAT c’est un bouqu et de sen sati ons. Un
arc-en -ciel de mo ts et de n otes. E crit ure et musique en
symb iose. 7 cou leurs de l’arc-en-ciel com me les 7
péchés cap itaux , capi teux … L e CRI DU CHAT c’est le
cauche mar d ’une femme chez le poissonnier dev an t
l’étal désert. Rouge com me le san g d’un poilu
pataug eant dans l a bo ue des tran chées et le rouge sang
des cop ai ns (le Centenaire). Bleu comme l’esp oir, des
souvenirs du samed i mat in où l’on sirot e une gren adine
aux côtés d u p apa (le Bruit des t asses). Vio let com me
l’histoire de Marc el Brouillard, orph elin cabossé, ballotté
par la vie. M arcel qui voud rai t bien trouv er une ép aule
po ur un peu de t en dresse. P lus un peu de no ir comme
le pelag e d’un gran d méchan t loup qui ne f ait p eu r qu’à
qui le veut bi en. Et p uis du ro se. Un e histoi re à l’ eau de
rose. Comme les tenu es de Barbara CARTL AND. Des
amours avec voi ture américaine, motel, sh érif , co lt…
Des histoires à li re l a nuit pou r se créer qu el ques
illusio ns. U ne po ignée d e f rissons. A bon marché. Des
aventu res comme u n court-métrage (Cité des a nges).
Encore du ro se comme l es 3 petit s coch ons qui
croisent (le f er ?) av ec le grand méch an t lo up, Peter
Pan, le Capitaine F ra cass e, Cendrillon , La Belle au b ois
do rmant, le P et it poucet et l e Ch at p erché. M ais aussi
du vert, du jaun e, de l’orange, to ut un bouquet de
souvenirs d’enf ance (P’ti te), d e fêlures (Fille de porc elaine),
ou torrent d e larmes, f estival d e pleurs (la Rue des amours
moches). L e CRI DU CHAT, un ensemble qu i sait
miauler… La Cocotte minu te, un po t au f eu co llectif …
Rol an d G. Bo ugain
7
Ab erratio n math ém atique ? Peut -être… dérègl ement
d es p erspectiv es ? Certainement … M ais grâce à la
p oésie t out est possibl e… Alors… Qu e les chanteurs,
ch an teuses et autres artistes d u spectacl e v ivant et
n éan mo ins lyonnais se serren t les coudes et laissent
p lace(s) à, et, pour d eux j eu nes f illes. Serrez les ran gs.
M ême si elles n’ ont des carrures de démén ageurs d e
p ianos, il va f alloir f ai re avec… Deux nouvelles
au teurs- co mp ositrices-i nterprètes arrivent en f anfare,
en mot s e t en mu si ques. Nanou VAL VERDE et
Cl émentin e M ITRANI. Clémentin e e t Nano u sont de
l a même f ami lle. Deux sœurs en écri ture(s). Deux
f rangines en émo tion(s). L’u ne ch an te. L’autre… aussi.
Cl émentin e é crit. Nan ou également. Nous sommes
b ien en p résence de deux jeun es fi lles pour qui les mots
o nt leur(s) place( s) dans leur u niv ers personnel. U ne
p lace importante. Quoti dienn e. Vitale. U ne place à l a
mesure de leurs envi es, de leurs envies de jouer avec les
mot s, les gens, leu rs en vies de s’amuser, d’être vivantes,
q uo i… Clémenti ne joue d e sa voix mais aussi de
l ’accord éo n. Nanou jou e de ses cordes vocales. Des
mot s qui chaloupen t et nou s chaviren t le corps et le
cœu r. Des romanc es cabossées. Des destin s
cara mbo lés.
Des vies carabin ées. Nanou et
Cl émentin e : d eux comp lices q ui nous emportent sur
l es ailes de l’enf ance, ce mond e o ù l’on peut v oler sur
d es tapi s magiq ues. Cet u nivers où l es po ètes sont en
état d’apesanteur. Des t ex tes av ec des vrais mo rc eaux
d e v écu d edans. Des ch an sons qu’écrit Clémen tine et
d ans lesquelles on croise Peter Pan, la Fée Carabo sse, l e
Cap itaine Fracass e, une Belle au bois dorman t et même
M arcel Broui llard (entre autres). Plu s une p auvre f ille
arpent an t la Rue des amo urs moches. Galeri e de po rt rait s
q ue l’on retrouve à t ravers les tex tes de Nanou
VAL VERDE, avec Carmen, fi lle d e joie à la vie pleine
d e peines ou Carnage poésie au rythm e plus rock (paroles
et musiq ue de Joël BERGER). Clémentin e et Nano u, le
sens commun du partage, de la générosité.
P rof ond ément humaines, les deux artistes.
Roland G. Bougain
Con tact : 4 rue de Belfort 69004 Lyon – 06 16 60 16 35 –
lecri.d [email protected]
L’i nterv iew
Quel est vo tre p arco urs?
Clémentine : Je sui s d’o rigine parisienn e et je suis v en ue
vivre à Lyon qui est une ville don t je su is tombée
amoureuse. J’écri s et je chan te depuis la ma tern el le. J’ai
appris à jouer du pian o pendant mon ad olescen ce, c’ est
deven u u ne passion qu i me nou rri t et do nt je me
no urris. J’ai passé un bac musiqu e puis je me suis
consacrée à l’étud e de la littérature, de l ’histoire d e l’art
et de bien d’ au tres choses. J’ai toutef ois souff ert de la
rigidit é d e l’enseignement
de la musique classique…
Pu is en association av ec
d’ au tres, j’ai travaillé dans
le milieu du spectacle. Je
me suis remise à la
musique av ec u n nouvel
in strumen t,
l’accordéon.
Associée à un gro upe
musical
j’ai
d’abo rd
in terp rété les chansons d es
auteurs que j’aimais. M ais
la volonté de ch an ter mes
propres tex tes m’a f ait reprendre le p iano. Depuis un
an, j’exp loit e mon propre proj et, le “Cri du chat”…
Nanou : Qu ant à moi je suis née dans l’ Ain, i ssue d’u ne
f ami lle de musiciens, an imateurs de bals. Cette act ivité
m’a beaucoup influ en cée. P et it e, j’inv entais des
chanson s p our tou tes sortes d’occasions. J’ai toujo urs
aimé invent er d es histoi res. M on père éco utait
beaucou p de jazz et de mu sique brésilienn e. Dès mon
enf ance mon o reill e s’est habitu ée à écou ter des
rythmes dif f érents. Et puis la vie n’étan t p as un long
8
mon de a u n combat
mais j e n e s ais
commen t appeler le
mien.
Je
dirais
q u’inconsciemment je
d éf end s mes mots, i ls
son t mon moteur. Ils
m’emmènent su r leur
chemin, je ne s ais pas
ju squ’où
ils
me
mèneront. M ais il s
son t l’ex pressi on de
mon être, le m eilleur d e moi -mê me. Ce chemin racont e
en tou t cas mon insou missi on à tout es les contraintes
qu elles qu’elles sont.
f leuve t ranquille, j’ai mis la musique d e côté tout en
gardant l’ ex pressi on écri te et orale pour f aire vivre ces
moments-là d an s ma vie cabossée. J’ai f ait mon premier
co ncert en nov embre 2002 à la Tann erie.
Que ls artistes v o us ont influ encés?
Cl émentin e : Je suis une f an inconditionn el le de la
ch an so n f rançaise. Cela co mm en ce avec des chanteuses
réalistes com me FRE HEL et P IA F, et puis bien sûr
BRAS SENS, TRENET, Boby LAP OI NTE et
BARBARA. L e cho c ex i st en tiel qui a chan gé ma vie ce
f u t BREL, qu i m’a donné en vie d’écri re au trement.
J’aime ég alement des group es de rock comme NOIR
DESIR. Beaucoup d e poètes m’ont au ssi influencée.
Nanou : J’ai une palette de coups de coeur. Cela peut
p araître un peu paradox al, c’est la musique qui me f ait
aimer les mots. Je réécou te en ce moment
GAINSBOU RG ; ce qui me to uche ch ez lui c’est qu’ il
t ro uve la not e ajustée à la beaut é d es mots qu’elle va
v éhiculer.
Quell es sont v os plus belles rencontres m usic ale s?
Clémentine : Le p iano est mon instru ment de
prédilection. Et j’ai d éco uvert David BUISSON au
concert d e JOSEP H m e disant q u’il serai t
l’accompa gn ateur idéal. C’est ainsi qu ’il a f ait toutes
mes ch an so ns avec un co ntrebassiste. Ce sont d es
“ja zz eux ”, ce qu i don ne une cou leur part iculière à la
f ois à mes tex tes e t à ma musiqu e.
Vo us êtes t outes d eux a uteu rs-c om po siteurs.
Que lle est vo tre écritu re poétiqu e et m u sicale?
Cl émentin e : Je su is insp irée p ar u n mot, une image q ui
mett ent en m arch e une histo ire, un e atmo sp hère. J’ écris
n ’importe où, dans l a ru e, en marchant, dans l e métro.
Je remplis des carnets, un po ur chaqu e sent iment de ma
v ie, un vrai patchwork . Je les relis régu lièrement et les
restructure ap rès coup. Je ne compose p as v raiment
l orsque j’écris une chan son, je pose quelques accords
d ont je me sers p our ma li gn e de chant pui s mon
p ianiste Dav id BU ISSON restructure tou t ça. Je lui f ais
co nf iance p our déf end re mon univ ers et mes couleurs
et il le f ait merv eilleusemen t.
Nanou : P our ma part j’ai eu la chance pour mon
premier con cert de ren contrer l e gran d guitariste Je an
DE ANTO NI q ui a f ait les arrangem en ts de mes
chanson s. Ce f ut une rencont re très b énéfi que q ui m’a
beaucou p appo rté. J’ai aussi f ait un duo avec Joël
BERGER. Je crois que je vais m’orienter vers d’autres
in strumen ts, piano, b asse, con treb asse, percussion s.
Clémentine : Rien de f igé dans ma discoth èq ue idéale,
elle colle au x ét ats d’âme, mis à p art qu el ques
in tempo rels… Parce q u’ils on t changé m a v ie… :
BREL, pou r tout , la pu issan ce, l’émotion, l’ écritu re… et
pu is Richard DESJARDINS (albu ms en solo ). Et puis
en vrac et j’en oublie d es tas… NOIR DESIR,
K HABA N’, Les TETES RAIDES, BARBARA,
BRASS ENS,
Amalia
RODRIGUES,
Chavela
VARGAS , JU LIETTE, SOU CHON, BENABAR, les
musiques K lezm er, AKOSH.S, K RAKAU ER... et
pu is…et puis, la liste est sans f in !
Dep uis v otre rencontre av ez-v ous d es p ro jets en
c om m un?
Cl émentin e : M a renco ntre avec Nano u est un e
rencon tre impo rt an te. On a u n peu l e même parcours,
u ne sensibilit é commu ne. Nou s partageon s aussi nos
au tres activ ités artistiques ( arts plastiqu es, théât re,
co ntes…) . En pro jet cert ai nement u ne scèn e en semble.
Nanou : Il y a les f amil les de san g et c elles de coeur. Et
l à j’ai vrai ment l’imp ressio n d’av oir rencont ré ma
f rangine. Il y a une simpl icité qu i nous li e.
Bibli othèq ues
ue s i déales
Cl émen tine, parle -nous du li eu que t u anim es, la
“ Coco tte Mi nute” …
Cl émentin e : Si tué au 4 rue de Belf o rt à la Croix -Rou sse
( Lyon), n ous avon s aménag é ce lieu il y a 5 ans avec
Ch rist oph e. La Cocot te M inu te est composée d’ un
l ocal d e répétit ion, u n petit stu dio d’enregistrem ent et
u ne salle de spect acle. S ous l’égi de d’une asso ci at ion loi
1901, nous avons d éj à produit plusieurs concerts, à
savo ir JOSEPH, Nan ou, F ran çois FABRE… Nous
ch ercho ns à produ ire tou s les st yl es : j az z, ch an so n,
d anse…
Propos recueil lis par Ro land G. Bougain, Aude et
M arie Raison, 28 février 2005
Nanou : P ou r l es bo uquins, j e v ou s livre ceu x qui me
vi ennent à l e' sprit et l us récemment, je pense à :
Eric-Emmanuel S CHM ITT, Lorsque j ’étais une oeuvre
d’art; Raymond QU ENE AU , Les Aventures de Sally
Mara; Alessandro BARICCO, Novencento : pia niste et
Océa n mer , Herbjö rg W AS SM O, Le Livre de Di na;
Alex and re ROM ANÈS, Un Peuple de promeneurs.
Clémentine : J’ai lu, j’ai d évoré to utes sortes de choses,
po ésie, romans, p hilo sophie, b iographies, t héât re, de
to utes les ép oques et de tous les pays… Je n’ ai pas
envi e de choisir… Alo rs en vrac voici ce q ui me vient,
mais c’es t non ex h au stif et très inj uste ! Primo LEVI,
Hubert SEL BY Jr (Le Saule), I.B.SINGER, Albert
COHE N, Gabriel GARCIA M ARQU EZ, Ja cques
PREVERT, BU K OW S KI, John F ANTE, P hilip
ROTH, Loui s CALAFERTE, ZW EIG, K UNDERA…
Quels son t v os p rojet s?
Clémentine : M es projets sont “Le Cri du Chat”,
group e composé de 4
personn es, un collectif .
Je su is arriv ée avec mo n
un ivers d an s ce gro upe
et nous en f aison s tou t
autre chose parc e- que
no us le f aisons à q uatre :
moi, David BU ISSON,
Christophe CERRI et
M arcel
JU NOY.
A
présent j’écris des cont es
musicaux pou r enf ants. D’aill eurs le mond e de
l’enf ance tran sp arait au trav ers de m es ch ansons. Et
pu is nous avo ns le projet d’un disq ue avec le group e.
Nanou : J’écris et je ré écris mes tex tes. Un mot peut
d écl en ch er l’écrit ure d’un e chanson. L’improvisation
m’est nécessaire, et av ec elle, l a bouff ée des mot s, le
mélan ge des i dées q ue je retrav aille après. Ayant fait du
t héâtre d e ru e, je me nourris de l’improvisatio n d e l a vie
q ui ell e- mê me no urrit l’écriture de mes ch ansons. C’est
u ne nécessit é dans le sens où il f aut poser les choses qui
p araissent essen tielles. L’ex pression d e mon être passe
p ar ce lan ga g e- là : d e l’écriture devenu e u n jeu, car l e
j eu no urrit l ’écriture.
Que ls m essages che rchez-v ou s à faire passer p ar
v os textes, par v otre m usiqu e?
Cl émentin e : N’ayant pas de leçons à don ner j’éprouve
u n besoin vital à déf en dre l es choses i mp ortantes q ui
me touch en t vraimen t. Je racon te des tranch es de vies,
d es f êlures qui rendent mes p erson nages t errib lement
v ivant s. Et j’espère juste q ue cel a v a attein dre les au tres
co mm e cela m’a att ei nt.
Nanou : J’ ai f ai t dan s ma carrière une trentain e de
concerts le plus souvent de man ière impromptue dans
des bars. Cet été j’ai le projet d’aller sur un bateau en
Bretagn e ac compagn ée d ’une piani ste pou r y
in terp réter mes propres chanson s. En plus de mon
projet princip al qui est de jo uer av ec l e vivan t, de jouer
avec les mots, les gens, les musiciens, c’est aussi de f aire
des choeurs avec d’autres chanteurs, de v ivre des
ex périences collectives.
Nanou : Je n’aime pas les di scours systéma tiqu es qui
p euvent enf ermer. Je n’ai p as non pl us de leçons à
d onner, je n’ai pas de revendicat ion p articulière. Tout le
9
Prochains concerts
Le Cri du Ch at
• 11 -12 mai : Agen d’Arts, 4 r de Belfort Lyon 4 èm e – 04
78 28 42 99
• 17 juin : Casa M u sicale, 1 ch de Fon tenay L yo n 9 ème –
04 78 83 40 82
Nanou Valv erd e
• 1 er juillet, No uv eau Théâtre d u Huitième, 22 r Cd t
Pe gout Lyon 8 ème – 04 78 78 33 30
• 2 juillet, Mu sicollines, Tref fort (01) – Renseignements
à la M airie 04 74 42 38 00
Discot hèques idéales
Nanou : Cô té mu sique, plu si eurs coul eu rs… En vrac, je
p ense à Dominiqu e A, Ro do lphe BURGER,
BAS HU NG,
Ti ti
ROBIN,
Ben
HARPER,
M ORCHEEBA, GAI NS BOU RG (bi en sûr), l’ami
Bo by LAP OINTE, l e poèt e et chant eur Rémo GARY,
( découvert récemment en con cert) Nosf ell et M arie
K OSM OS, les voix et personnalit és de Billy
HOL LIDAY,
El la
FITZGER AL D,
Aret ha
F RANK LI N, Cassandra W ILSON. .. Aujourd'hu i dans
u n autre registre la singularité de F ran ço iz BREUT.
Paroles de chante uses !
La rue des a mours moches
(Le Cri d u Chat)
(Refrai n)
C’est la rue des amours moches
Des p’tit s marlous et des gavroches
Des filles de j oie qui n’ont plus l’choix
10
Des corps à corps des arrières cours
S ans métaphores, sans co ntre-jour
C’ est la rue des amours moches,
La rue des amo urs moches…
C armen
(Nan ou VALVER DE)
elle s'appelle Carmen
seu le elle se démène
av ec ses silences
ses mys tères
ses b as de laine
elle est f ille d e joie
elle est f aite de peines
les heures d éfilent
et elle
elle se démèn e
sa vie
c 'est une rengain e
de chagrin s de joies d e
p ei nes
sa vie cette ritou rn elle
déf ile
et elle
n e fait que p asser
El le vend son corp s san s détours
Au x quelques hommes q ui la dévoren t
En mi sérables matadors,
L e temps d’ un aller-ret our.
C’ est l a fille de p’tite vert u
Qu’ on carnivore, qu’ on mang e toute crue
Et qu’ on retrouve au p’ti t mati n,
F leur de pav é ou fille d e ri en
Assise seule au bi st rot du coin.
To us les matins avant l’turbin
Y s’ arrête au caf é du coin
L à-bas tout l’mond e l’appell e P olo
C’ est u n p rolo, cœur d’ arti ch au t
S on seu l plaisir c’ est le bistrot
L es ballons d’rouge et les poto s
Ça clo pe au bec, ça parle argo t
Carcasse usée, c œur cab ossé
Rêv es b al ayés.
elle est lassé e
f atiguée
n e' n p eut plu s
elle s'laisse aller aller
allez lancez les dés
( Refrain )
Ci nq h eures du mat’ ça p ue l’ennui
L a pluie qui bat les p av és gris
L a nuit qui rend l’âme sans b ruit
L e cœur gisant au pied du lit.
F aut plu s leur p arler de l’amour
P utain d’amour, de tord- boyau
Qu’ est l à qui vo us ronge jusqu ’aux os
Co mme un vauto ur ou u n cabot
Qui sen t l’f aubou rg et l ’can iveau
ce soir c' est so n jour
remballe ses dentelles
ce soir c'est pas son jeu
bye bye la clientèle
ce soir c'est décidé
ell e se casse
elle p rend ses clef s
ce soir c'est décidé
q uitt e la ville
d an s so n aut omobil e
pour al ler où hein
Au p’tit mat in avant l’turbin
Y s’ arrête au caf é du coin
Ça l ui a f ait un drôle d’ef fet
U n co up d’cou teau au bas du dos
Ci nq h eures du mat’ ça p ue l’ennui
El le pou sse la p orte du boui- boui
Ça l ui a f ait un drôle d’ef fet
U n co up d’poignard dans son brou illard
Carmen habit e en vil le
do rt, dîne, trav ai lle
cogite en ville
et qu and o n lui demand e
ce qu'elle f ait
elle répond
jamais
et qu and o n lui demand e
où elle est
elle répond
j e ne sai s
elle habi te en ville
tou jours pas trouvé de big
jim
trimballe sa peau chagrine
croi se d u chagrin
trimballe sa peau bonne
mine
cro ise d u serein
ref lets de ses hu meurs
ref lètent à to ut jamais
la cou leur du temps qu i' l
f ait
elle est comme ça
Carmen
o n croit la conn aître
o n ne la connaît p as
a jamai s f réquen té le cat hé
sai t pas dire amen
elle est comme ça
Carmen
la ramèn e tout le temp s
jamais q uand on l'atten d
avec sa p'ti te gueu le de
printemp s
ce soir c'est pas son jou r
remb alle ses d en telles
ce soir c'est son j eu
b ye b ye l a cli en tèle
…
Chansons de Saison
M ai s P olo et Fleur de Pavé
Y z’ av ai en t pas prévu d’s’aimer
Ça l eu r a fait un drôl e d’ef f et
Co mme une ép ine plantée au cœur
Et qui f ai t suinter…l e b on heur
Les Mariages
C’est l’pri ntemp s ! Et les mariages vont éclore un p eu
partou t au tou r de nou s… L’occasio n de nous pencher
sur quelqu es chanson s nup tiales, gaies ou tri st es. Dans
l’une de ses chanson s d e j eu nesse, Demain l’on se marie ,
Jacques BREL s’adresse à sa f utu re épouse pour lui
lo uer la to ute-pu issance de l’amour, à la v ei lle de leur
un ion. Naïf mais t ouchant ! L ’esp oir est égale ment de
mise dans l’île d ’Orléan s, où Félix L ECL ERC nous
cont e le mariag e parf ait d e Jo et Jeann et te dans La
Valse à Joseph. Quan t à La grosse noce d e Gilbert
BECAU D, elle se déro ule outre-Rhin, av ec en toile de
f ond l’accen t t euto n, les souvenirs de l’ancêtre et les
( Refrain)
C’ était la rue des amours moc hes
Des p’t its marlous et des gavroches
Des filles de joie qu’avaient p as l’choix
Des corps à corps des arrières cours
S ans métaphores, sans co ntre-jour
C’ était la rue des amours moc hes
La rue des amo urs moches…
11
do uter de son talent, elle qu i p asse sa vie su r scène,
entre ses chanson s et son d uo de caf é-t héâtre « les
pi ed s dans le pl at ». Voil à un CD qu i ne v a pas prendre
la poussière. Un qui va retrouver régul ièrement le
chemin de votre man ge-disq ue, un q ue vous
emporterez sur votre îl e désert e, pour vous so uvenir
des tend res années où vous ri iez et pl eu riez d ans notre
mond e civilisé, pour vou s remémorer les con f itures de
mémé, les cha grins d’amour, ces merveilleuses
inventions qu e so nt le string et la t élévision. Et o ù q ue
vous serez alors, je su is certain que vous n’oubl ierez
pl us d’envoyer des cart es p ostales. C’est P at ri ck FONT
qui lui écrit c es superbes t ex tes, ces drôles et t end res
po èmes, mais ils collent si bi en à la personnalit é, à la
voix d’Evelyne que l’on jurerait qu’ils sont d’elle. Sa
voix justement ! Quelle v oix ! Elle v ous dresse les po ils
à tou s les ref rains la bougresse. C’ est t el lement a gré able
de l’en ten dre sourire sur ses chansons ! Elle vous
trimbale durant to ut l’album du rire au x larmes. C’est
un concentré de tend resse cett e galet te. Du v iagra po ur
po ils d e b ras. Et l es mélodies mes amis ? Ah les
mélodies ! M élodieuses les mélo dies ! D’un e beauté,
d’une simplicité ! D’une ef f icacit é ! Toutes vous restent
en tête, s’y incrustent. Jolies mélodi es que l’on se
surpren d à sif f lo ter, à mâch ouil ler tou te la journée.
Evelyne voulait s’entourer,
ne pas suivre sur l’ album sa
f ormule concert guitare /
voix , mais ell e a eu
l’in telligenc e d e n e pas être
trop
gourmande.
Les
arrange ment s sont discrets.
L’albu m est saup oud ré de
f lûte, de q uelqu es coup s
d’archet de vio lon celle,
qu elques percu ssions bien placées, d’u n glo ckenspiel,
d’ harmonica… Discrets, si mpl es, mais beaux ! Elle
f erai t presque un p eu penser à BRASSENS , mai s avec
des cou ett es! To ut est bo n chez el le, y’a rien à jeter. De
la vraie bell e chanso n de chansonnier. P ardon, de
chanson nière ! En plus d’être talen tueuse, Evelyne est
g énéreu se et a t enu à mettre tous l es a ccords des
chanson s sur la jolie p ochette. C’est gentil, mais
presque vex ant , tant les a ccords son t simples ! Belle
leçon : pas besoin de p rend re tren te an s de cours
d’ harmonie jazz po ur co mp oser de belles grilles et de
jo lies mélodi es. Avoir du talent est plus ef ficace ! Le
deux ième g énéreu x bonus de l’album, c’est le jeu de la
liaison Zaléatoire ! L es ch ansons en sont truf f ées, à
vous de les débu squer ! Bi en sûr, la ro ndelette ne
po uvait pas mettr e to us les ti tres que lui pond Patrick
FONT su r cet album, mai s si on en re-demande, si on
en veut plu s, il f aut se ruer la vo ir sur scène, elle en a
pl ein ses besaces des jolies chanson s. Entendez, vo yez
et partez de par le monde porter la bo nne nouvelle :
« le bo nheu r ex iste, je l ’ai écouté ». Sindy ya ya youp i, ya
ya youp i, ya ya yo upi youpi ya…
M atth ieu Côte
d anses traditi onn elles qui contrast en t av ec l’amour p ur
d es jeu nes mariés. C’est dans u ne tou te aut re ambiance
q ue Georges BRAS SENS nou s plo nge avec le récit d e
l ’hu mbl e cérémo nie de maria ge d e s es paren ts où
l ’harmonica remp lace les grandes orgues (L a marche
nuptiale)… Le maria ge évoqu é p ar M athieu
BOOGAERTS est, certes, p lus clin quant ! Il épo use sa
« M arilyn » dans la cap itale du jeu mais nous con fie que
l eu r u nion n’a pas duré « tou te l a vi e ». P eu t-être un e
f açon de nou s dire que l e mariage est une lot erie ! (Las
Vegas). Vu de l’ ex téri eu r, l e mariage p eut même être
asse z cru el, comme dans cet te chanson grinçante de
BOU RVIL au ti tre trompeur, Vive la mariée . Ici, le
b onheur des épo ux f ait le malh eu r d u badaud qui les
co ntemp le : « Et qu'un au tre emporte à so n bras / La
f emme q ue j'aurai s désirée ». Pas touj ours gais, les
mariages ! F ran ço iz BREUT, quant à ell e, perd son
mari d ans My wedding man, chanso n lu naire écrite en
an gl ais p ar son Pygmalion , DOM INIQU E A. La
ch an teuse chanto nne : « W here are yo u, my wed din g
man ? » dans un arbre ? dans une égl ise ? Nul doute
q u’elle ne le reverra pas de si tôt… Nous décernerons
malgré t out la p al me de l a cérémon ie de mariag e la plus
f arf elue à CHRISTOPHE, d ans sa chanson su rréaliste
et délicieusement absurd e Merci John d’être venu. Pendant
so n mariage, le marié v oit arriver… les BEATLES !!!
Naturellement, Jo hn L ENNON s’en ira avec l a
mariée… Et l e ch an teur de conclu re lucidement : « Que
ce soit les BEATL ES ou DONO VAN / Un beau jour,
q uelqu’u n t’aurait pris ta f emme / Comme c’est arrivé
l e premier jo ur / T’auras pas trop d’ bob os, côt é
amour ! ». Eh oui, le maria ge dans les chan so ns, c’ est
p lus souvent pour le pire que pour le mei lleur !… Ne
p as se marier serait u ne décision plu s sage, comme dan s
l a célèbre Non-dem ande en mari age d ans laquelle
BRAS SENS chante l’amour éternel, q ui s’ép an oui t loin
d es con ventions : « J’ai l’honneur de ne pas d e t e
d emand er ta main / Ne grav ons pas no n no ms au bas
d ’un parch emin ». M ieux vau t peut-être écou ter l e
co nsei l de M ichèle ARNAU D q ui chante, sur un tex te
d e Boris VIAN : « Ne vo us mariez pas, les filles, ne
v ou s mariez pas / Faites p lutôt du cin éma / Restez
p ucelles, ch ez vo t’ papa ! » (Ne vous mariez p as, les fil les)
Bo n, t ous les conseils ne son t pas à prendre au p ied de
l a lettre… Et si vo us vous mari ez bient ôt, passez-n ous
u n cou p d e fil !
Robin Bobeill e
Et pour la saison proch aine, le téléphone dans la chan son…
Des CD
• Evelyne G ALLE T , « Le s Co nfit ures » , 11 titres,
2005.
Al leluia, gloria, hosanna, sindi ya ya yo upi youp i ya,
so nnez tromp ettes et tou t le t intouin . Depuis le temp s
q u’on lui p ose la question à la f in de ch acun de ses
co ncerts, autan t d ire chacun d e ses succès : « ex cusezmoi , mad emoiselle, y’a p as u n CD à v en dre ? » Et bien
ça y est ! Et en pl us c’est un bijou, cet al bum. U ne belle
su rprise qui n’en est pas une, qui l’a vu ch anter ne peut
Con tact : Evelyn e Gallet, 4 rue des Fantasqu es 69001
Lyon – evelyne.gall et@ vo ila.fr
12
• MICH EL GRAN G E , 13 ti tres, 2003.
Jean-Yves au chant et aux gui tares. Fam eux duo. Nous
sommes d an s le domaine de l’intime… Et u n homma ge
à L éo F ERRE avec en c ad eau C’est ex tra. En p ri me, u n
tex te d ’un e min ute : Je suis quelqu’un
« J’ai f ait le t our du monde
Dan s ma cuisine
Le to ur de chaque second e
Je suis quelqu’un … qu i rumin e ».
All yo u n eed is love. Nou s avions apprécié l e duo
Vivi an e / Jean-Yv es en nov embre 2003 à Thou Bou t
d’ Ch ant. AL CAZ’ nou s rev ient du 11 au 14 mai, même
heure, même lieu. Nous les att en dons av ec i mp ati en ce.
Rol an d G. Bo ugain
Qui se souvient de M i ch el GRANGE? E t pourtant.…
Où son t nos vin yles
n ostalgiques?
Il
nous
revient avec u n alb um qui
laisse
un e
empreint e
mélancoliq ue, il crée un e
atmosph ère qu i nou s infu se
sa révo lte satiriqu e. Son
ancienn e complice M ichèle
BERNARD rajout e sa
to uche accordéon av ec un
d uo-voix (Le Blé, l'eau et le
vent). La gu itare touj ours
p résente s’accoup le au violo ncelle et à l’accordéon et
n ous entraîne en une su ite d e clins d’oeil. Des
co mpt ines son t l es f ils conducteurs. L a tendresse des
mot s v éhicule d es accords de BRASSENS. On retrouve
Jean FERRAT, L éo FERRE, Alpho nse DAU DET
( Qua nd les so us-p réfets vont aux cham ps ). Des mélodrames
n ous in terp el lent sur u n état d’espri t criant de vérité.
On retient son écoute. M erci, M i ch el , mais d ev rons
n ous att en dre si lon gtemps p our d’autres contrées?
Bernard Dup ré
Con tact : ALCAZ’ / Jean -Yves Li év aux, 17 p lace
d’ Amo nt 13390 Aurio l – 06 60 55 76 92 –
cont act@al caz.n et - www.alcaz.n et
• AR N AUD QUE RE , « Un air de parad is » , démo
7 titres, 200 4.
Bon ne surprise que ce 7 titres p arvenu jusqu’à nos
provin cial es oreilles. Belle h omogénéité des t ex tes de
Raymo nd
QU ERE ;
langue riche, intérêt d es
hi stoires racont ées... La
mise en
musique de
Ph ilip pe L AURENT et
Arnaud QU ERE est à la
haut eu r, l es mélo dies sont
en h armon ie avec le
propos et l’omniprésence
de
l’acco rd éo n
est
décidément bien d ouce à l’écou te. Seul petit b émol, le
coté p arf ois u n p eu trop « ch anté », un peu ampou lé de
l’interprétation, la voix est b elle , elle ne ga gne ri en à
être f orcée. On sent que l’enregistrement a été
« bricolé » avec les moyens du b ord et on imagine
qu’avec quelques p écul es la galett e pou rrait encore plus
no us mettre l’eau à la bo uche .
S erge M étral
Co ntact : Mi chel Grange, Direct ion Régionale Jeunesse
et Spo rts, 239-241 rue Garibaldi 69003 Lyon .
• ALCAZ’, « La Vie v a » , 10 titres, 2003.
AL CAZ’, d rôle d e du o. Attendrissant du o. Duo
d ’amo ur. Car Viviane CAYOL et Jean-Yv es L IEV AU X
f o nt d an s la chanson d’amour comme d ’au tres
respirent. Et ils p ossèd en t de gros po umons. Du cof fre
( à leurs banqu es). Du souf fle pour no us insuff ler leur(s)
amour(s) des mots, de la mu sique, d’être ensemble, d e
s’ex hiber su r les scènes, de p artag er av ec le pub lic.
D’être avec nous. Tant il est vrai que l’o n exi st e au ssi à
t rav ers les au tres. L eur vie, c’est la chanson d ’amo ur.
P as de celle q ui rime avec touj ours. Plus p eace and love
q ue no fu ture. Lo rs de sa
p rise de pouvoir, M ister
Bu sh, maître du mo nde,
av ai t
pron oncé
une
cin quan taine d e f ois le
mot li bert é. Battu l e
p sycho pathe de la M aison
Bl an ch e. Car che z les
AL CAZ’ on con jugue l e
v erb e aimer sur to us les
t ons. S ou s t outes les f ormes. Ils déclinent l’amo ur de la
cu isine à la chamb re à co ucher. De l eu r al ambic musical
AL CAZ’ nou s distille son blues. Et nou s en traî ne sur la
mê me lon gu eur ( lan gueur) d’ondes. De grand s
moments de bon heur. A l’imag e d e l a chanson La Vie
va, qu i don ne son t itre à l’albu m. Ou comment f aire
swin gu er la langue française. Des tex tes e t d es
musiques signés Vi viane CAYOL qui p ar l e p assé s évit
d ans le groupe LES PETROLEUS ES. Viviane avec ses
co rd es vo cales, celles d e s a gui tare et so n ca zou. Des
t ex tes et des musiques crées par Jean-Yv es LIEVAU X
q ui fut l e lead er du gro upe LIEVAU X-TRANSF O.
Con tact : Arnau d QUERE, 169 rue Marcad et 75018
Paris - 01 42 52 62 95 / 06 12 36 37 93 –
arn aud_quere@yahoo .fr
• R ém o GAR Y, « Le Petit Matin » , 12 titres, 2005.
Nous évoquion s sa sorti e d ans le précéd ent nu méro du
jo urnal : le voici, ce disque ! Grand iose, coléreux ,
po ét iqu e, tou t y est . No tre « petit matin » est à inv enter,
du mo ins, Rémo GARY n ous y invite. Allo ns-y.
Faison s co mme lui . En chantant , car « ça f ait d u bi en là
où ça fait mal » (Colère) ,
jo uon s aux arti stes !
Ceux qui « vo nt d an s
les friches / S ur les
souf frances
du
moment
/
[qui]
appl iqu en t
leurs
pansements » (Où est l e
fil )… Rémo GARY est
bel au teur (comme ce
13
10 euros. ZE FRED est
tellement co nciliant qu e je
pense q u’o n p eu t achet er
ce C D av ec des t ickets
restaurant. 18 titres. C’est
pas du vol. Très bon
rappo rt qualit é/prix . Le
di sque est dédié à François
BERANGER.
Disque
enregistré chez un pot e du
ZE FRED dans un e ferme
ardéchoise à l’intérieur d’un e bétail lère transf ormée en
stud io. Bien avant le sl am, p oési e urbaine, v oici le rock
agricole. Rock agricole mais pas plo uc. Pas de la
musique de bouseux . Pas d e la variété pro duit e en
batterie. De l a ch anson élevée au grain et en plein air.
Garan tie san s col oran t. Deu x tex tes signés Patrick
FONT, père spirituel de ZE FRED. Des musiques
électriques. Des no tes p ro dui tes no n sur des man ch es
de f ou rch es mais sur ceux d e gu itares. P our conjurer le
mauvais sort fait au ro ck, ZE F RED aurait pu clouer
un e cho uette su r u ne porte de gran ge, mais par so uci
écologiq ue il a préféré en faire (à cheval) une chanson
no ct ambu le. Un con te car souvent sous la rudesse du
propos percent la p oésie et l a tend resse. Tou t ceci, cela
perce co mm e poin ts noirs sur visage d ’adolescent crépi
d’ acné juvénil e. ZE FRED, f ruit d es amours
clandestin es
de
Pa trick
F ONT
et
Pl ume
LATRAV ERSE qui aurai en t f rico té avec les PIEDS
NICKELES . Fil iation ho norable. ZE FRED chante
aussi le bo nheu r de la co nsommatio n de produits
illicites. Des médica ments con tre les n év roses, non
remb oursé(e)s par la S. S. … ZE FRE D, c’ est un e ode
à la paresse, à l a f ume tte, à l’ ivresse, au po liti quement
in co rrect, à l’in surrection. Du poi ng levé et du b ras
d’ honneur (donneur ?) en d irecti on du pouvoir en pl ace
(p léo nasme). U n d isque qu i fleu re bo n la campa gne,
l’anarchie, la contestatio n et l ’en vie de f ai re bo uger la
mond e, de secou er le coco tier, la bananier, et aut res
arbres f ruit iers plu s ou moins ex o tiques… Avec ZE
FRED l’ap horisme : « Changemen t d’h erbage réjoui t
les veaux » prend tout son sens. Alors, brout ons mes
f rères… Tant il est v rai que l’o n ex iste aussi à travers
les autres.
Rol an d G. Bo ugain
l ong tex te autou r des mains, sp lendi de ex ercice
d ’écrit ure), Rémo GARY est b el in terp rète ( Les trois
matelot s de Groi x, tex te-perf orman ce é tonn ant de
RICHEPIN). U n disque monu ment al . Vrai ment.
Françoi s Gaillard
Co ntact : Produ ct ion Poisson à Tiroir – 06 86 72 57 54 –
p oisson at [email protected] - www.remogary.com
•
T hibau d COUT URIE R, « L’Iv resse
des
v ain cus » , 14 t itres, 2004.
Ça commenc e plutô t f ort avec Franck y p et it fils du Jeff
d e BREL , mélo die enlevée au servi ce d’ une belle
t ournée des bars to ulousains se terminant en... eau de
b oudin. On retrouve d ans l e d eux ième t ex te A quarelle
c ette fille l e COU TURIER du précédent albu m
Gasconna des, mu sique très typée de Pierre V ASSILIU,
j eu x d e mot s de q ualité (« ...je tente un ép ique assaut »,
« . ..c’est les beaux arts qu’ell e assassi ne »). On se dit « tu
n ’as pas changé, Th ibaud mo n fils ». Et puis à partir de
l a 3 è p lage, b ad ab oum! Un ciel noir nous tombe sur la
t êt e, chan gement total de d écor, con tre- pied réussi. L es
t ex tes e t les musiq ues se f ont intimistes, l es jeux av ec
l es mots sont proh ibés, l’ambiance est super blues, le
COU TURIER
n ouveau nous déroute
j usqu’à la fin de
l ’album. C’est un au tre
o pus qui débu te avec
p lusieurs
tex tes
malheureusement sans
grande envergure et
su r d es musiq ues un
p eu trop « calmo s »
( La Dame, Le Cirque, Le
Trai n des roses, Photo de dimanche, Pré en b ulle). Ressort tout
d e même d u lo t la magni fi que Cha nson d e l' etranger
t rad uction par Thib aud COU TURIER "h imself " de The
stranger song de L eon ard COHEN. M entio n encore po ur
Rue d e l'amour qui s'en va ave c là en core u ne bien belle
atmosph ère à la BREL. Ce troisième album se termine,
mise à p art l’in strumen tal f inal, par un n ouveau cont rep ied avec V'la qu'elle me quitte où l’ on retro uve l e
Th ibaud COU TU RIER que l’on aime et qui sembl e
n ous l ai sser comme mess a ge u ltime « Et bien v oilà , j’ai
eu un co up de mo u, mais ça va mieux ... je reviens ».
Serge Métral
Co ntact : Associatio n Orphée pro du cti ons, 10 rue Ste
Th érès e 13004 Marseille – [email protected]
Con tact : C’ est pas des manières, 34 avenu e Roger
Saleng ro 69100 Villeurb an ne – 04 78 94 84 1 2 –
info@cestpasdesma nieres.org - www.cest pasdesma nieres.org
• LYOVE Z, « Loca terre » , 13 titres, 2004 .
• ZE FR ED, « On s’auto gère » , 18 tit re s, 2005 .
Ca balance, ça b alan ce !
La t élé, la f inance, les
ex périmentation s
g énétiques…
Chan so n
eng agé e, oui, agressive,
c’est ri en d e l e d ire…
Agrém entée d’ex traits de
passages rad ioph oniques
ou télévisuels, mettant en
scène L agaf f , Jean-P ierre
Derrière ZE FRED se ca che F red PRADELL E, le ad er
ch arismatique d’u n gro upe mythi que mais néanmoins
l yo nnais qui sévit d ans les ann ées 90 : Jo STALINE et
l es sect ai res. Début mars, ZE F RED partageait l e
p lateau d’à Thou Bout d’Chant avec Evelyne GALL ET
( voi r ch ronique de M at thieu CÔTE) et à cette o cc asi on
f êtèrent la sortie de leu rs CD respe ctif s. Le disque de
ZE FRED es t un objet rond dans u ne bo îte carrée qu e
l ’on peut introd uire dans son lecteur po ur la somme de
14
Laurent CAYZAC (contrebass e, violoncelle, piano),
St ev en ROU GERIE (guitares, b an jo, voix ). Oscar
M ATZERATH, c’est aussi une b elle découverte,
surpren an te, avec son album « La vieil le, la b elle et
l’aut re ». Un un ivers étrange, mal f amé où la mort rôde
au milieu des ch iens et des corbeaux . Une mu sique t rès
rock, lugub re, av ec des guitares qui claqu en t, des
in strumen ts d éj an tés, d es accordéons au son détourné,
un e scie mu sicale et un métallop ho ne ! Et ça grince de
partou t, u n peu men açant, pas très rassurant, mais
attirant, f orçant la cu rio sité. C’ est sombre et ça
envoûte. Cet alb um est rich e de choses rares, n ouv elles,
atypiq ues, voire u niq ues : un son particulier, u ne
écriture qui se fiche des ri mes riches ou f oireu ses, u ne
voix arrachée, m enaçant e parf ois, pas de ref rain ni de
coup lets, des thèmes tr agiqu es et f antastiques, sur u ne
musique no ire comme d u VAN DER GRAAF
GENER ATOR d’ au tref o is, u n Coffre à musi que f açon
M usical Box des premi ers GENES IS, d es cou inemen ts,
des grince ments, des bruits de p ortes mal graissées, des
cris d o
' iseaux , des cornes d e brume, des trait ements
bi zarres des instrumen ts, et tout ça p our un résu ltat
éton nant, dérout an t, mais p as dérangean t, même très
conv aincant et. .. et tou t ça
est superbe ! M agni fique.
U n grand bravo ! Et ça
s'appelle
Oscar
M ATZERATH…
Il
f audrait conclure p ar « à ne
pas
manquer » !
Faites
comme vo us voulez, mais
ne
venez
pas
vous
pl aindre !
Christian L assalle
Gaillard ou Seillière, p our il lustrer le p ropos. Pou r les
ama teu rs de « très-n ett em ent-dé cap ant ».
Françoi s Gaillard
Co ntact : Li onel Véziers, Le Ch ampcalot 42520 St Pierre
d e Bo euf – 04 74 87 1 8 96 / 06 83 01 27 55 –
l yo [email protected]
• Jea n-Marie GUILBER T , « Au fil du tem p s » , 15
t itres, 1998.
Qu’il est agréable de se
laisser bercer p ar la poésie
de Jean-M arie GUILBERT !
Ses tex tes emprein ts de
dou ceu r nou s emportent
dans un u niv ers où tout
n’est q u’ « ordre et b eauté,
lux e, calme et vo lup té ». Il
parle sans prétention aucune
de la vie, du temp s, de la
n ature, de l’amour ; qu el ques grammes de t endresse ne
f o nt pas de mal de temp s en temps ! Pas de révolte,
rien à dénoncer, juste l’émerveillemen t devant l a beau té
de
l’ex ist en ce.
L’ensemble
de
l’albu m
est
essentiellem en t ax é sur u ne ch ose : le temp s qui p asse,
q ue Jean-M arie GUILBERT d éfinit lui-même ain si :
« et le te mp s q ui s’ef f ace au son d’une guitare p our le
t emps que l’on aime à f aire u ne chanson . Ce temp s
q u’on peut rêv er pour chamb ouler l’ histoire et la f aire
en accord d es h ommes à l’uni sson » (Au fil du temps). A
n oter égal em ent la f abuleuse recherche des mélodies,
simples et harmonieuses, qu e l ’on retient et f redonne
av ec aisance. C e b ol d’ ai r pur cou le comme une rivi ère
d ans les collin es et nous fait passer un mo ment hors du
t emps, d ans un mo nde d oux , tendre et rêv eur laissant la
p lace seulement à l’ eau qui chante, au bruit d u vent
d ans les arb res. L e seul léger b émol serait la monot onie
d e la voix ainsi qu e le manq ue d e diversité et
d ’origin alité des musiques bien qu’il y ait de très b eaux
p assa ges au violoncelle.
Aude Raison
Infos en Vr ac
• And ré G IROUD chant e les siennes. Avec l a
complicité d’Al ai n M OUL LE et d e no mb reux
musiciens invit és...13 chansons à déguster. CD à la
tentati on... Acc- CD à un bonheur durable ! (40 min utes
au moins) en achetant l’album… N’attendez pas, pour
le po -CD, de le pi rater en lou-CD, ou pire d’être dé-CD!
Comment pro-CD : So uscrivez pour 20 euro s p ar CD
(f rais de port in clus). Chèque à l’ ordre de Ru n’Art.
Co ntact : Jean-Mari e Guilbert, Rési dence Azu r, bât.
B48, 31 ru e d e la Gi rouette 71 000 Mâco n – 03 85 40 99 30
– guilb ert-j-m arie@wan adoo.fr
• Osc ar MAT ZER ATH
Con tact : Run’Art, rue de la Ch avance 38220 S ai nt Pierre
de Mésage - 04 76 68 27 65
Osc ar M ATZERATH, c’est – o n l’ a sans do ute oublié
– le peti t héros du Tambour d e Gü nter GRASS, ce
ga min qui v eut rester enf ant, qui n e v eu t pas d ev enir
ad ulte et qui regard e le mon de en pou ssant des cris
strid en ts à briser les vi tres… C’est au ssi le symbole de
l a mau vaise conscience face à la montée du fascisme
d ans l’All emagn e des an nées 30. Oscar M ATZERATH,
c’est auj ourd’hui un gro upe de musiciens, un gro upe de
ro ck, un groupe bizarre, si ngulier, aux ambiances noi res
et su rréalistes, dans l a lignée des gro upes de l’ouest, des
co usins des CASS E-PIPE malheureusement d isparus,
u n gros air de f ami lle avec NOIR DESIR. C’est Alban
ROU GERIE (batt erie, mé tallophone), Bru no JAM ET
( bandon éon, accordéon , scie mu si cale, clarinett e) , Jean -
• Pa trick FON T v ien t de sortir so n prem ier
« ca hier de m ém o ires » . Enfin, « mémo ires », c’est un
peu po mp eux. Il s’agit plutôt d’un jo urnal, d’un
almanach, ou P atrick racon te jour après jour ce q u’il
f ait, où il raconte d es souvenirs p lus où moi ns lointains,
où il év oque ses p rojets f uturs et o ù l’ actu al ité n’est pas
laissée de cô t é. On peut se l e procurer en en voyant un
chèqu e de 23 euros (20 eu ro s + 3 euros de f rais de
po rt ) à l’o rdre d’Evelyn e G al let , 4 ru e d es f antasques
69001 L YON.
15
Des Mots Croisés, par Aude Raison
• Venez découv rir le nouve au b log AOL Jea nM arie LOUBRY. Il s’agit d’un jou rnal perso servant à
p art ag er av ec d’ au tres in tern au tes d es infos
p erson nelles ainsi que des ph otos p ar ex empl e. Chacun
p eut y ajout er ses propres comment aires. Décou vrez-l e
t out
de
su ite
à
l ’adresse
suivan te
:
h ttp:/ /blog s.aol.f r/ jm loub ry/Jean -MarieLo ubry /
Et n ’hésitez p as à lui f aire part de vo s remarques d’un
simple cli c !
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Ém ile PYLAS, chansonnier d u tou ran geau
co smop olite sort son f irst albu m au topro duit « urgence
j ovi ale » 28 titres engag eo-lib erto -enrag és !! ! Dispo
av an t la bi ère d e mai !! 10 eu ros en f nac Tours et
P oitiers, Bergerac, t eena ge kicks, gi bert d isques....
Co ncert s part out ou on v eut b ien de l ui d epuis 1995, eh
o ui, 10 ans en chansons et en guitare sèche ( sauf par
t emps d e pluie ! ). L ibertairement v otre !!
F
G
H
I
J
Émile Pylas, c/ o Miloud Amran e, 06 22 90 99 01 emilepyl [email protected] r - htt p://emil ep yl as.free.fr
Horizon tal : A. Le groupe de Clémen tin e (le). Fils de Lo uis
Ch édid. – B. Madame de Bashun g. Groupe de rock anglai s. –
C. Il est interdit pour L ouis Bertignac. Possessif. – D. Il ne
ve ut p as être grand. Les premiers de Nanou Val verd e. – E.
Pronom. Po rt de Brassens. Sur une partition. – F. Tit re de
Gilbert Laffail le. Deuxième sous so l. P ronom. – G. Lan gue
des t roubadours. L a minute d e Clémentine. – H. Kent p arle à
celui de la liberté. Poème chanté. – I. Celui de Brel est f ou.
Bi s. – J. Auff ray l ’a chant é à son professeur. Article.
Vertical : 1. La co mposition musicale en est une. – 2.
Second degré. Enregistrement an gl ais. – 3. Boris et moi. Et
moi de Dutronc. – 4. Elles sont utiles au ch anteur pour se
présenter. Fin d e la Gran de Sophie. – 5. On peut l’être
devant un spectacl e (en). – 6. Bourvil sera pendu au tien. Et
tac de Jonasz. – 7. Instrumen t à co rdes. Mode d’exp ression
de la chanson. – 8. Virtuose du piano. Conjonction. Pauline
Ester. – 9. L éotard a touché celui des femmes éphémères. Le
50 f ut célèb re. – 10. Prono m. La ch ai r d e Tach an. – 11.
Terme musical. Balavoi nel ’a été par les bo euf s.
• Fra nço is G AILLAR D p rép are son deux ième CD
« Ch anson au poi ng », prévu pour d ébut 2006. De
l ’incisif et d u plu s t en dre… Aux comman des d es
arrangements, M ichel SANLA VIL LE. Pour souscrire,
en voyez u n chèque de 16 euros à l’ordre de Françoi s
GAILL ARD à l’adresse d ’A Fleur de M ots. M erci !
Les Chansons Tendance de Papaul
Relevée, dans le cahier S ortir de Télérama de c es d eux
d ern iers mois, à l a rub riqu e chanson… la valse des
éti quettes ! En g én éral associée à u n nom peu connu,
l ’étiqu et te est app aremment là pour situer l’artiste. Je lis :
« Bertrand BELIN, compagn on d e BENABAR »,
« Co rali e CLEM ENT, sœur de Ben jamin BIOLAY et
d e K EREN A NN », « M ONS IEU R POLI, sous l’aile
d e LEPREST ». Bien bien bien… Parmi les san s
éti quette, ensuite - car i l y en a - se croisent
AL DEBERT et Tom POIS SON, CAM ILLE (qui
co ntinu e à tracer son f il), Jeanne CHERHA L (qui lui
p rêt e un e cou verture), JAM AIT et L oïc LANTOI NE.
Et P aule-Andrée C ASSIDY, pour u n rare (et san s
d oute très beau) p assage parisien.
Répon ses aux mots croisés du précédent n uméro :
Horizon tal : 1. Clément. Mimi. – 2. Haban era. In. – 3. Al.
Tango. – 4. Fou. Aube. – 5. Calendrier. – 6. Hier. Ecran. – 7.
Es. Rémo. Ré. – 8. Ere. On. – 9. Desso us. Sa. – 10. Ode. Iris.
Son.
Vertical : A. Chiffon. Do. – B. L a. Red. – C. Ebauche. Se. –
D. Mal. Aises. – E. En. Ile. Roi. – F. Net. Erreur. – G. Train.
Si. – H. An. Démo. – I. Garçons. – J. Ouir. As. – K. Mi.
Beart. – L. In terne. Un.
Cô té Lieux, la banlieue af f iche d e plu s en plus de
ch an so n. De Van ves à N eu illy, passan t p ar Clamart,
Cl ichy, Tremb lay ou M eudon, des th éâtres, d es
associatio ns d e p lus en plus nombreux . À Paris intramuros, la liste des lieux programmant de l a ch anson
p asse par le d ésormais cl assiqu e « Européen, Caf é de l a
Danse et M aroqu inerie ». La Cigale, aussi. Et, en restant
d ans l’animalier, on peut ajouter le très ac tif Zèbre d e
Bell ev ille d an s le 11 èm e (POLO, QU ARTET
BU CCAL), le Théâtre d u Renard (L au ren t VIEL, Ann e
BAQU ET), et l’Essaïon (Isabelle M AYEREAU et
Xav ier L ACOU TU RE) .
Pour re cevoir le Journal
Il suff it d’envoyer sur papier libre vos nom, prénom et
adresse (T él et m ail facult at if s) ain si q u’un chèque de
16 € pour u n an à l’asso ciati on À Fleu r de M ots, 6
avenu e Jo an nès M asset 69 009 LYON. M erci à vous !
U n agenda Rhô ne-Alpes est en voyé aux ad héren ts de la
région… et au ssi à tous ceux qu i n ous en f ont la
demande.
Hem… Ça vi t où, un « essaïo n » ?
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