Sunday Bloody Sunday - U2 (1982)

Transcription

Sunday Bloody Sunday - U2 (1982)
Histoire des arts 3° : Arts, Etats et Pouvoirs
Comment les arts expriment-ils la résistance à l’oppression ?
Sunday Bloody Sunday - U2 (1982)
Introduction
U2 est un groupe irlandais de rock formé en 1976. Il est composé de Bono
(Paul Hewson) au chant, The Edge (David Evans) à la guitare, au piano et au
chant, Adam Clayton à la basse et Larry Mullen à la batterie.
C'est avec son troisième album War qui paraît en 1983, que le groupe obtient
son premier grand succès, et acquiert une renommée internationale. C’est
dans cet album que le groupe U2 prend ouvertement position sur des sujets
politiques, comme les événements en Irlande du Nord avec la chanson
Sunday Bloody Sunday.
Cette chanson est aujourd'hui une des chansons des plus ouvertement
politiques, et l'une des plus emblématiques du groupe. Ce titre a dès sa sortie,
créé une polémique. On a accusé le groupe d'être des révolutionnaires
proches de l'IRA (groupe armée d'Irlande du nord n'hésitant pas à effectuer
des attentats pour revendiquer l'indépendance de l'Ulster). Pourtant comme
l'indique Bono (le chanteur) lors des premiers concerts qui ont suivi la sortie de
l'album War, cette chanson n'est pas une chanson rebelle, c'est une chanson
qui revendique la paix.
Elle a été composée à partir d'un riff de guitare et des paroles créées par The
Edge (le guitariste) en 1982.Cette première ébauche n'avait pas de titre
définitif ni même de refrain mais contenait le thème et la structure principale de
la chanson. Bono retravailla les paroles.
Le groupe enregistra la chanson aux Windmill Lane Studios à Dublin.
Contexte historique:
L'Irlande du nord (l'Ulster) est rattachée à l'Angleterre par l'intermédiaire du
Royaume Uni (au même titre que l'Ecosse et le Pays de Galles). Sa capitale
est Belfast. Au contraire l'Irlande du sud (l'Eire) est complètement
indépendante (6 décembre 1919). L'Irlande du nord est partagée entre les
protestants, proches de la couronne Anglaise, et les catholiques qui veulent
leur indépendance.
Les paroles de la chanson décrivent les événements qui se sont déroulés à
Derry en 1972, connus sous le nom de Bloody Sunday: treize manifestants
pacifiques, dont sept de moins de 19 ans, furent tués par des tirs de l'armée
britannique, à l'issue d'une marche pacifique réclamant le respect des droits
civiques en Irlande du Nord et la fin des pratiques discriminatoires des
pouvoirs locaux envers les catholiques au niveau politique, social et
économique. Il y eut un quatorzième mort décédé quelque mois plus tard de
ses blessures.
Suite à cet événement tragique, l'Irlande du Nord va connaître une longue
période d'instabilité teintée d’attentats et de conflits en tout genre, jusqu'à un
passé proche où une solution diplomatique (sous l'impulsion de Tony Blair, de
nombreuses personnalités politiques de la région et des célébrités comme
Bono) semble avoir été trouvée. Toutefois tout reste encore à faire et les
difficultés, du fait des enjeux politiques, persistent.
En juin 2010, au Parlement de Westminster, David Cameron, chef du
gouvernement britannique, accepte les conclusions du rapport d’une
deuxième commission d’enquête lancée en 1998 où l’innocence des
victimes – dont aucune n’était armée – est officiellement reconnue, tout
comme la responsabilité de l’armée
Peinture commémorative du Bloody Sunday
Analyse musicale
La musique, dans cette chanson, sert avant tout à mettre en valeur le texte de la
chanson, et donc plus particulièrement son message. Le genre de cette chanson
est du Rock (chant, guitare électrique, basse, batterie).
Le morceau commence par l'une des introductions de batteries les plus connues
au monde: ce thème rythmique appelé ostinato rythmique est repris tout au long
de la chanson (en particulier dans les couplets) Il rappelle les roulements de
tambours militaires joués pendant les défilés. Cela n'a rien de surprenant lorsque
l'on sait que Larry (le batteur) a longtemps fait partie d'une fanfare où il jouait de la
caisse claire.
Vient ensuite le riff (thème mélodique et rythmique) de la guitare, tout
aussi légendaire, et qui, lui aussi,est repris tout au long de la chanson (en
particulier dans les couplets)
.
La voix masculine de Bono évolue dans la tessiture la plus commune chez
les hommes, c'est à dire baryton (médium).
La ligne mélodique de la voix est variée et agréable à l'audition. Elle est
facilement chantable et marque les esprits.
Les nuances évoluent entre le « mezzo forte » et le « forte » .
Le tempo est moderato.
Structure musicale et analyse des paroles
Le 1er couplet
Bono semble choqué et desabusé par ce qu'il voit aux informations, il ne peut rester
insensible et impuissant ("i can't believe the news today, i can't close my eyes and make it
go away").
Combien de temps aura-t-il besoin de chanter cette chanson ? ("how long must we sing this
song").
Le 2eme couplet
Le ton se durcit. Bono y décrit un champs de bataille ("broken bottle under children feet"),
des corps gisent sur le sol ("body accross the dead en street")
et il crie sa colère ("i put my backup against the wall").
Solo de guitare
Le solo est très original par sa construction. Il ne reprend pas la ligne mélodique du morceau
mais emprunte plutôt une technique propre à la musique irlandaise. Il s'agit de la technique
du bourdon qui utilise les cordes à vide afin de faire résonner le solo.
Le pont
(sorte de transition mélodique qui ne ressemble pas au reste de la mélodie)
Juste après le solo arrive une parenthèse. Bono demande d'arrêter de pleurer ("wipe your
tears away"), preuve que la guerre n'est pas une fatalité et qu'il faut garder espoir envers
l'avenir.
3eme couplet
Bono y fustige les médias qui nous montrent la violence au quotidien et la banalise: ils
finissent par rendre difficile le discernement entre la fiction et la réalité et la rende banale au
point qu'elle ne choque presque plus ("and it's true we are imune when fact are fiction and tv
reality").
Pourtant des gens pleurent et de nombreuses personnes risquent encore de mourir,
parfois dans une totale indifférence ("and todays the millions cry, we eat and drink
whiletomorow they die").
Mais la bataille réelle ne fait que commencer: pas celle qui va voir la
victoire des catholiques ou des protestants mais celle qui verra la victoire de Jésus « to
claim teh victory Jesus won » (les irlandais catholiques sont très croyants).

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