Quai n°1, à la rencontre de l`exil,L`amour et la musique

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Quai n°1, à la rencontre de l`exil,L`amour et la musique
Quai n°1, à la rencontre de l’exil
Un spectacle qui sera représenté
le vendredi 10 juin dans le cadre de la
fête « Ô Vallon » à Lausanne
« A la rencontre de l’exil » est un spectacle joué par les bénévoles de
l’Association
pour
l’accueil
des
Requérants
d’Asile
à
Vallorbe,
Œcuméniques et Humanitaires (ARAVOH) qui a nécessité deux ans de
préparation et d’écriture avec un metteur en scène vaudois renommé :
Denis Maillefer. Ce spectacle a été construit à partir de récits de
rencontres improbables entre les bénévoles de l’Association et les
migrants qui la fréquentent, qui se trouve à proximité du Centre
d’enregistrement et de procédure de Vallorbe. La prochaine représentation
aura lieu le vendredi 10 juin à 19 heures dans le cadre de la fête Ô
Vallon, organisée par l’Association du quartier du Vallon à Lausanne, qui
égaie la grisaille de ce mois de juin en proposant au public pléthore
d’animations gratuites.
Réservez dès à présent vos places car elles sont limitées!
Lusine
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Infos :
Cliquez ici pour vous inscrire gratuitement au spectacle
(places
limitées)
Consultez ici le programme de la fête Ô Vallon qui se déroule du 3 juin
au 2 juillet
« Un café au goût unique », article à propos de l’Association ARAVOH
publié dans Voix d’Exils
L’amour et la musique en partage
Reza et Kristina. Photo: David Crittin.
Visages de l’asile
« Les hommes font partie du même corps.
Ils sont issus de la même essence.
Si le destin faisait souffrir l’un des membres
Les autres n’en auront pas de repos.
Toi qui es indifférent aux malheurs des autres
Tu ne mérites pas d’être nommé un Homme. »
Ce poème phare de Saadi, célèbre poète de la littérature perse, est
devenu le leitmotiv de la vie de Reza, un jeune Iranien aujourd’hui
requérant d’asile en Suisse.
Le sens de l’autre, c’est ce qui l’a amené à prendre son bâton de pèlerin
pour se mettre en route et aller au carrefour des cultures et des
continents. Sur la terre arménienne, il rencontre Kristina, son amour.
Une même passion pour la musique les réunit : la guitare pour Reza et,
pour Kristina, le qanun, un instrument de musique traditionnelle en
Arménie.
La vie les pousse sur les chemins de l’exil. Ils arrivent en Suisse où
ils
déposent
difficile
:
une
ils
demande
font
d’asile.
l’expérience
L’installation
brutale
du
en
Valais
déracinement,
est
de
l’isolement, de l’incertitude et de la maladie… Mais la musique, cet art
sans frontière qui comme l’amour pousse aux horizons lointains, vient
éclairer leur chemin.
Leur entourage, à Sion où ils vivent, se rend tout de suite compte de
leur passion pour la musique. Heureuse coïncidence, la fête du
bicentenaire du Canton du Valais est en pleine préparation. Les
organisateurs les convient à participer à un spectacle intitulé « la
danse de soi, le pont de l’autre ». Ils répondent favorablement… Les
voilà donc embarqués, Reza à la guitare et Kristina au piano, pour plus
d’une année de préparation. Au cours de cette période, trois mois avant
le jour J, ils accueillent leur premier enfant. Certes, ce changement au
sein du couple n’allait pas faciliter leur disponibilité, mais ils ont
tenu leur engagement jusqu’au bout.
Le 8 août dernier, ils étaient au lieu du rendez-vous, Reza avec sa
guitare et Kristina derrière son piano. Dans la simplicité, l’unique
couple du spectacle et les seuls requérants d’asile parmi les musiciens
ont été très remarqués. Reza, avec l’humilité qui caractérise le couple,
dira : « Nous avons eu simplement la joie de partager notre passion ;
bien sûr, au milieu de cet événement interculturel, nous étions
emblématiques : je suis Iranien, ma femme est Arménienne, notre fille est
née en Suisse. Mais l’identité, ce n’est pas le passeport, c’est la
personne que l’on est. »
Le couple mélomane n’entend pas s’arrêter là. Ils comptent mettre sur
pied un duo pour un enrichissement mutuel et l’enchantement du public.
Que le bon vent les accompagne !
La rédaction valaisanne de Voix d’Exils
Un théâtre forum pour surmonter les
problèmes que rencontrent les
migrants
Les Rescapés durant leur représentation à
Yverdon-les-Bains le 09.11.2013. Photo:
Voix d’Exils
« Les Rescapés ont tout perdu… sauf leur humour », tel est l’intitulé du
dernier spectacle de la troupe de comédiens Haïtiens « Les Rescapés » qui
a tourné dans des écoles et foyers suisse romands au courant 2013. Voix
d’Exils a eu la chance d’assister au spectacle de clôture de la tournée
vaudoise qui s’est déroulé le 9 novembre dernier à la salle de spectacle
des Citrons Masqués à Yverdon-les-Bains.
Pour un spectacle sur le thème de la migration, les artistes ont présenté
un sketch sous forme d’un théâtre forum
dans lequel le public
intervient. Celui-ci devait identifier la problématique et pouvait
apporter des solutions pouvant changer l’histoire d’un couple vivant une
situation difficile (une Suissesse et un Haïtien) vivant en Suisse et
dont l’homme était un sans papier. Il faut noter que pendant le
spectacle, le public pouvait interrompre la scène, proposer des
solutions, ou monter sur scène et intervenir en tant qu’acteur dans la
situation. Le public – composé en majorité de membres d’associations
œuvrant dans des domaines liés aux personnes migrantes – proposait des
solutions qui se sont avérées pertinentes et sont parvenues à dénouer de
manière heureuse la situation pénible que vivait le couple.
Créé en 2006, la troupe théâtrale « Les Rescapés » portait déjà un nom
prémonitoire. En 2010, elle prend la forme d’une association qui œuvre au
sein d’un programme de soutien psychologique auprès des enfants qui ont
subi la catastrophe naturelle qui a frappé Haïti. Ce programme proposait
des émissions de sensibilisation à la télévision et qui leur donnaient
l’occasion de s’exprimer ; ainsi que des ateliers artistiques organisés
avec eux sous forme d’activités (théâtre, danse, peinture, chant et
jonglage). A ce jour, plus de 4500 enfants ont pu participer aux ateliers
depuis sa création. En outre, la troupe organise aussi des spectacles
d’improvisation clown pour les enfants en situation de handicap.
Voix d’Exils a rencontré trois membres de la troupe : Stanley August,
artistes au sein de la troupe et Vice-président de l’association ; Thomas
Noreille, citoyen Suisse vivant en Haïti depuis plusieurs années,
président de l’association « Les Rescapés » et réalisateur cinéma ; Luxon
Zidor, cofondateur des Rescapés.
Voix d’Exils : pourquoi avez-vous choisi le thème de la migration pour
votre tournée en Suisse ?
Stanley August : L’immigration est un thème d’actualité. On en parle
presque dans tous les médias parce que c’est un phénomène en pleine
expansion. Étant donné qu’une bonne partie de la troupe est d’origine
haïtienne, nous connaissons bien cette difficulté de quitter le pays pour
aller à l’extérieur, pour y habiter dans une terre où il y a toujours des
problèmes de papiers, d’intégration et de culture. Alors on s’est dit
qu’il fallait faire une tournée en Europe avec pour thème la migration.
Thomas Noreille : Nous avons en particulier réalisé deux émissions les
années passées avec les enfants haïtiens vivants en France et en Suisse.
Le but était de montrer les liens et différences aux enfants haïtiens en
Haïti entre eux et leurs frères qui ont émigré. C’était intéressant
d’avoir le point de vue de ces enfants qui ont quitté Haïti, qui ont
parfois perdu la culture haïtienne et c’était aussi pour démystifier
justement cette vision de l’étranger qu’ont la plupart des enfants qui
pensent que c’est tout rose ailleurs. On a eu des témoignages vraiment
poignant d’enfants qui avaient une seule envie « de retourner simplement
en Haïti » c’était dans le même thème de l’immigration […] ».
Voix d’Exils : Quel est le but du théâtre forum de ce soir?
Thomas Noreille : le but du théâtre forum de ce soir est que les gens
puissent se mettre dans la peau de cet homme haïtien qui représente les
migrants qui poursuivent le rêve d’une vie meilleure et, en même temps,
de se mettre à la place de cette Suissesse qui l’accueille [leur pays
d’accueil en général, ndlr].
Voix d’Exils : Pourquoi ce nom « Les Rescapés » ?
Luxon Zidor : Nombreux pensent que c’est suite au séisme qui a frappé
Haïti que nous avons eu ce nom. En réalité, à la base, nous nous sommes
rencontrés dans une production filmique qui a mal tourné et suite à cette
mésaventure, nous avons décidé de monter quelque chose de plus concret
pour rendre service à la société. Et c’est là que le nom
« Les
Rescapés » m’a inspiré.
Voix d’Exils : votre mot de la fin ?
Luxon Zidor : «Mon mot de la fin, c’est bien de voir d’autres cultures,
de connaître d’autres gens, d’apprendre et de partager aussi. Nous avons
partagé avec la population suisse et appris beaucoup de choses à propos
d’eux également qui resteront dans nos mémoires et allons les apporter
aux Haïtiens. Partir c’est bien, si ça ne va pas chez vous. Mais il faut
toujours penser à revenir au pays pour le reconstruire, tel est mon
message pour tout ceux qui quittent leur pays d’origine».
Propos recueillis par :
Pastodelou et Monako
Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Informations:
Pour regarder un sketch de la troupe, cliquer ici
Un défilé de mode haut en couleurs au
Botza
Photo: David Crittin, Voix
d’Exils.
Le 11 juin 2013 fut une journée spéciale pour la communauté du Botza, le
principal centre de formation et d’occupation du Valais. Le bruit
habituel des outils et des machines a cessé pour laisser la place à
d’autres sons comme de la musique, des rires et le claquement des talons
hauts: c’était le jour de la mode.
Les femmes qui ont participé aux ateliers de couture de Rarogne, Ardon,
Martigny et Saint-Gingolph
Photo: David Crittin, Voix
d’Exils.
étaient fières de présenter leurs productions lors d’un véritable défilé.
Pour une journée – leur journée – elles ont toutes été transformées en
top modèles, avec de lumineux maquillages, des coiffures sophistiquées et
des robes incroyables.
Les origines de ces femmes, qui viennent de pays tels que la Somalie,
l’Erythrée, le Sri Lanka, le Nigeria, le Soudan, la Russie, le Kosovo, la
Turquie et le Tibet ont donné une diversité unique aux œuvres présentées.
Par ailleurs, une petite fille et deux mannequins hommes ont pris part au
spectacle et ont reçu, plus particulièrement la petite fille, bien sûr,
de grands applaudissements.
Le programme était un enchantement autant pour les tops modèles d’un jour
que pour le public. «C’était merveilleux de voir ces costumes et le style
des femmes qui défilaient sur le podium», a déclaré un spectateur
érythréen. Un autre observateur provenant du Gabon s’est exclamé: «je
voudrais voir un événement aussi surprenant encore et encore ! Cela m’a
fait plaisir et je me suis souvenu des robes traditionnelles de mon
pays. »
Photo: David Crittin, Voix
d’Exils.
De même, deux travailleuses sociales, Marylin Duc et Sarah Kesteloot, ont
déclaré que le spectacle était une bonne initiative et un moyen
d’intégrer les gens dans la société.
Victoria, un modèle nigérian, a souligné que «depuis toute jeune, j’avais
le souhait de travailler dans la mode. Étonnamment, mon rêve a commencé à
devenir réalité aujourd’hui. C’est la première fois que je faisais face
au public dans un défilé de mode et, pourtant, je crois avoir réalisé une
bonne performance. J’ai surtout appris que j’avais encore une vie en
attendant le résultat de ma procédure de demande d’asile. Je suis
vraiment heureuse de cela. »
La top modèle érythréenne Ayesha nous a fièrement dit que: «C’était très
stimulant. J’ai passé un bon moment. Je n’oublierai jamais cet événement
et le sentiment que j’ai ressenti pendant la manifestation. » Selamawit,
une autre top model
érythréenne, a confié que: «C’était une première et
cela a changé quelque chose en moi. Je suis maintenant plus confiante et
la couture va être mon hobby. Ce fut une bonne expérience pour moi. »
Tous les mannequins d’un jour ont réalisé leurs robes lors des cours de
formation dans les ateliers de
Photo: David Crittin, Voix
d’Exils.
couture. Les styles et les inspirations sont très variés: certaines robes
étaient absolument modernes et le public a eu le plaisir d’apprécier des
robes traditionnelles africaines ainsi que tibétaines.
Cette journée spéciale laissera une impression lumineuse derrière elle.
Vous vous demandez peut-être quand aura lieu le prochain défilé? Si c’est
le cas, vous devrez être patient car la réponse est : en 2015 seulement!
Le
temps
nécessaire
pour
les
couturières
inspirations.
La rédaction valaisanne de Voix d’Exils
de
renouveler
leurs
Le foyer de Bex fête son trentième
anniversaire
Chacune des 35 communautés du foyer de
Bex a préparé un plat traditionnel de son
pays. Photo: Najet
Le dimanche 24 juin dernier marque une double célébration : celle
de la journée des réfugiés et celle du 30 ème anniversaire du foyer
pour requérants d’asile de Bex. A cette occasion, une journée
extraordinaire a été organisée au foyer de Bex qui était placée
sous le signe de la rencontre entre la communauté des requérants
d’asile et la population locale. Cette journée de fête a notamment
été animée par le groupe de musique Aquavita (eau de vie), Gabidoul
le clown, des démonstrations d’arts-martiaux, des danses et un
somptueux repas avec des spécialités culinaires de plus de 26 pays
offertes par la cuisine.
Les festivités de la journée ont été ouvertes par le mot de
bienvenue de la responsable de secteur Est de l’Evam, Madame
Christine Blatti, qui a rappelé la place du requérant dans la
société suisse, la mission de l’Evam et celles des autorités à leur
égard.
Un centre qui a une longue histoire
Le bâtiment, qui accueille aujourd’hui les demandeurs d’asile de
Bex, était connu auparavant sous la dénomination de la « Pension du
Crochet », qui connut l’âge d’or du tourisme thermal de Bex-les-
Bains.
Mentionnons
aussi
que
ce
bâtiment
a
joué
un
rôle
prépondérant durant la deuxième guerre mondiale, en abritant des
populations persécutées, notamment des membres de la communauté
juive contraints à l’exil par les Nazis.« Il y a 30 ans, la Croix
Rouge a ouvert cette maison, je dirais même pour héberger les dix
premiers Africains qui arrivèrent dans la région » nous a affirmé
Madame Christine Blatti. Aujourd’hui, le foyer de Bex accueille 180
requérants
d’asile,
dont
66
enfants.
35
nationalités
sont
représentées.
Le clown Gabidoul captive les enfants
Le clown Gabidoul hynotise les enfants
A cette occasion, le clown Gabidoul a fait des numéros qui ont fait
rire aux éclats les enfants. Ce fut un moment inoubliable pour eux,
comme en témoigne Monsieur Sébastien, qui est un habitant de Bex et
qui assisté aux pitreries du clown avec sa femme et ses deux
enfants : « on a vu Gabidoul le clown qui partait en vacances, les
enfants ont bien rigolé, c’était magnifique pour les petits. En
plus de cela, la morale était assez sympa, parce que finalement, il
a conclu que l’endroit idéal où on était le mieux c’était à Bex.
J’ai eu du plaisir surtout à observer les enfants rire à ce point.
C’était vraiment chouette ! A cela s’ajoute qu’en tant qu’adulte,
j’ai aussi bien profité de cette journée ».
Suite à cela, un groupe d’enfants a fait une impressionnante
démonstration de Ju-jitsu en présence de leur maître Yenene. Ils
ont démontré une grande motivation et ont été acclamés par le
public pour leur travail remarquable.
Un doux mélange multiculturel
Photo: Najet
L’aspect multiculturel de l’événement était flagrant lors du
partage du repas commun composé de mets traditionnels préparés et
offerts par l’ensemble des requérants d’asile de Bex. Mais
également lors des danses où les gens harmonisaient leurs
mouvements sur des musiques du monde entier et dépassaient ainsi
leurs différences culturelles. Une ambiance parfaite où les
requérants d’asile, les autorités de l’Evam et les habitants de Bex
étaient assis à une même table. « Je suis là, parce que je trouve
que les requérants d’asile sont mal soignés dans mon pays. Des
journées pareilles sont toujours de belles journées, de belles
rencontres. Par contre, je regrette de ne pas avoir vu les gens qui
sont contre les requérants l’asile. Ils auraient dû venir voir
comment ça se passe et comment les gens vivent aussi », s’exclame
avec amertume Madame Suzi
Dulex Karsa Tchasseu , qui est une
habitante de Bex. De leur côté, les requérants d’asile ont dans
leur ensemble beaucoup appréciés ce moment. Certains ont même
affirmés qu’ils n’ont jamais connu en Suisse des échanges et des
dialogues aussi riches qu’aujourd’hui. L’on pouvait aussi remarquer
la présence des gens qui provenaient de régions plus lointaines,
mais ayant leurs activités professionnelles à Bex et des membres du
clergé de l’Eglise catholique présente dans la commune.
« Il n’y a de différences que dans les statuts qu’on leur donne »
Photo: Najet
Les scientifiques disent que le soleil ne se couche jamais, mais
c’est l’homme qui s’éloigne de la lumière. De même, souvent, ce
n’est pas la vérité qui est cachée, mais c’est plutôt l’être humain
qui ne se donne pas la peine de la connaître. On entend souvent la
cheffe de département fédérale de justice et police – Madame
Simonetta Sommaruga – dire « qu’il ne faut pas oublier que derrière
l’asile, il y a des être humains ». Or, on voit souvent des
informations à la télévision qui attisent la haine et le rejet de
l’autre : du requérant d’asile, ce qui génère la méfiance,
l’inquiétude et des idées stéréotypées au sein de la population à
leur égard. Madame Christine Blatti souligne à ce propos « qu’il
faut les connaître pour se faire une idée fondée à leur sujet. Il
ne suffit pas de se dire que les gens sont comme ceci ou comme
cela. Il faut venir à leur rencontre et c’est en rencontrant ces
personnes qu’on se rend compte que ce sont des gens comme vous et
moi avec des envies, avec une volonté de vivre en paix de pouvoir
aspirer à une vie meilleure. C’est légitime de chercher une
meilleur vie ».
Nous nous rapprochons ensuite d’un requérant d’asile d’origine
guinéenne et ce dernier nous confie que « l’idée que se font
certaines personnes des habitants du foyer de Bex est que c’est un
centre de dealers, un centre à problèmes où la police doit souvent
intervenir. Mais il y a fort heureusement aussi des gens qui
défendent les requérants d’asile ainsi que la valeur de l’être
humain et qui parfois consacrent du temps pour les soutenir et
atténuer leurs souffrances ». C’est le cas de Monsieur Emmanuel
Pechin, qui est membre du groupe de musique Aquavita. « Ma
représentation à moi est qu’on est tous des êtres humains, que l’on
soit refugié ou de culture différente. Je sens aussi beaucoup de
souffrance qui rencontre la mienne. Leur souffrance n’est pas
différente de la mienne et leur joie non plus d’ailleurs. Au-delà
des origines et des cultures, on vit les mêmes émotions. Il n’y a
de différence que dans les statuts qu’on leur donne, mais il n’y a
pas de différence au niveau du genre humain : nous sommes tous des
humains à part entière » conclut-il.
Hochardan et Louvain
Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Photos :
Najet
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

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