Commentaire La Chartreuse de Parme de Stendhal

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Commentaire La Chartreuse de Parme de Stendhal
corrigé bac 2014
Examen : Bac 1ère L
Epreuve : Français
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RAPPEL DU SUJET
SUJET : Commentaire de texte
Objet d'étude : Le personnage de roman du XVIIème siècle à nos jours.
Vous commenterez l'extrait suivant de La Chartreuse de Parme de Stendhal.
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LE CORRIGÉ
I - L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET
II - LES DIFFERENTS TYPES DE PLANS POSSIBLES
Le plan linéaire risquait de livrer un commentaire morcelé, sans dégager les grands axes du texte.
C’est pourquoi nous proposons un plan thématique :
1. Une vision picturale
2. Un paysage-état d’âme
3. Le transport amoureux
III - LES PISTES DE REPONSES
Introduction : La Chartreuse de Parme est un roman majeur du mouvement réaliste. L’extrait proposé met en scène
Fabrice Del Dongo, personnage principal du roman, emprisonné. A travers la description de son environnement proche,
il révèle le transport amoureux qu’il voue à Clélia. Ainsi le texte offre-t-il une peinture d’un paysage qui traduit les
sentiments du personnage, sentiment indéniablement amoureux.
PREMIERE PARTIE : Une vision picturale
a. Le texte est une description : le temps dominant est l’imparfait. Le présentatif « il y avait » et l’auxiliaire être qui
apparaît à de très nombreuses reprises sont des marqueurs du texte descriptif, tout comme les nombreux groupes
circonstanciels visant l’établissement du décor de manière très minutieuse : « vers le nord-ouest », « vers une des
fenêtres du second étage », « pas à plus de vingt-cinq pieds »…
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b. Cette description correspond à la vision de Fabrice. Le champ lexical de la vue est omniprésent : « fenêtres »,
« spectacle », « admirait », « yeux », ce qui annonce un paysage vu par le prisme du regard du personnage. De
fait, il bénéficie d’un poste d’observateur surplombant : « aux fenêtres », « en contrebas », « il plongeait sur ».
Et le texte est organisé selon les mouvements de son regard : « d’abord les yeux de Fabrice » (l.4).
c. Cette description est esthétisée : d’une « vue » (l.1), on passe à un « spectacle » (l.15). La description
s’apparente à un tableau, plus précisément à un couchant (« crépuscule », « couchant », « crépuscule du soir »).
De nombreux termes renvoient d’ailleurs au champ lexical de la peinture : « rouge orangé », « dessinaient »,
« contours », « brillant ».
DEUXIEME PARTIE : Un paysage-état d’âme
a. Au fil de cette description, se donne à voir la subjectivité du personnage, avec des adjectifs laudatifs comme
« sublime » à deux reprises, « ravissant » ou encore « joli » à trois reprises, qui traduisent l’admiration de Fabrice.
Ses sentiments sont d’ailleurs décrits eux aussi : « ému et ravi ».
b. Le paysage est même à l’image du personnage : par l’hypallage (ou personnification ici) « les montagnes
solitaires », l’environnement de Fabrice est comme l’écho de sa solitude, lui qui est emprisonné. Le paysage paraît
personnifié et un dialogue s’instaure entre le personnage et lui : « cet horizon parlait à son âme ». Intériorité
(« âme ») et extériorité (« horizon ») communiquent littéralement.
c. Une correspondance se met en place entre le personnage et le paysage et les oiseaux dans leur « cage » (l. 5)
« saluant les derniers rayons du crépuscule » pourraient être le reflet de Fabrice, qui admire lui aussi, depuis sa
geôle, le couchant.
TROISIEME PARTIE : Le transport amoureux
a. C’est l’attirance pour Clélia que la vision de Fabrice donne à lire : le terme « ravi » peut être pris dans les deux
sens : il est transporté par le spectacle mais aussi captivé par Clélia. L’adjectif « ravissant » appliqué au « monde »
de Clélia (l.15-16) est comme le transfert d’une qualité de la jeune fille sur le paysage (hypallage) : « sublime »,
« ravissant », « joli » pouvant tout aussi bien dire la beauté de la jeune fille.
b. L’enthousiasme de Fabrice apparaît nettement à travers son exclamation (l.16 : « C’est donc dans ce monde
ravissant que vit Clélia Conti !) et l’observation s’apparente à une fascination, ainsi que le révèle l’expression
durative « plus de deux heures à la fenêtre ».
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c. Les mots « charmer » et « douceurs » (l. 22) possèdent une connotation amoureuse, ce qui entre en décalage
avec la situation du personnage prisonnier. Ce contraste est souligné par les groupes prépositionnels « au lieu
d’apercevoir (…) les désagréments », « sans songer autrement à son malheur » et l’oxymore « les douceurs de la
prison ». Le discours direct lui-même donne à entendre ce décalage, avec les interrogations de Fabrice (l.20)
traduisant son étonnement.
Le héros semble littéralement transporté (en proie au transport amoureux et comme transporté hors de sa prison).
Eléments de conclusion :
La description depuis le point de vue du personnage devient un lieu de révélation : avec un paysage disant l’attirance de
Fabrice pour Clélia, l’extériorité se fait miroir de l’intériorité.
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