Shaka Ponk, entretien avec Frah

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Shaka Ponk, entretien avec Frah
Shaka Ponk, entretien avec Frah
Écrit par Administrator
Samedi, 25 Mars 2006 14:46
1. Salut Frah, tout d’abord, peux-tu nous aiguiller quant aux influences de Shaka ?
Plutôt que parler d’influences, je préfère parler de « révélation », lorsque j’ai écouté le Method
Of Mayhem de Tommy Lee (sorti en 1999. NDLR), je me suis alors dit qu’il restait encore plein
de choses à faire. Cet album est vraiment génial, Tommy ne s’était fixé aucune limite de style et
c’est ça qui nous plaît… Mais on aime plein d’autre groupe comme les Red Hot, Rage Against
The Machine, The Police…
2. Ok, et qui fait quoi dans le groupe ?
Je suis au chant, Mathias, était un pote depuis le lycée, ce mec aime tout de Björk à l’opéra en
passant par The Police, Dead Kennedys, etc. sinon il y a Bobby, c’est l’ancien batteur de
Sortilège (groupe de hard rock des années 80. N.D.L.R). Ce mec a, en partie, bercé ma
préadolescence et ça m’a marqué. Quand on cherchait un batteur, j’ai immédiatement pensé à
lui, ça s’imposait comme une évidence. Il nous dit tout le temps que pour lui maintenant c’est un
peu comme une « deuxième chance », une renaissance… C.C fait les guitares
3. Comment se passe le processus de composition ?
Le plus souvent, c’est moi qui compose des riffs et amène quelques idées, je maquette. On ne
répète pas trop ensemble parce que sinon j’ai peur qu’on perde de vue le son que l’on s’est
fixé. La plupart des sons qui sont sur l’album viennent de la maquette. En répète on est trop
spontané, on peut trop facilement partir en impro, ce qui ferait sonner le groupe trop rock sur le
cd par rapport à ce que j’ai en tête.
4. Vous vous êtes expatriés à Berlin, pourquoi. Est-ce que c’est parce que la Gay Pride y
est née ?
(Rires) Non, quoique... Ah, ah, ah ! De toute manière peut-être que la municipalité va arrêter la
Gay Pride, ça leur coûte tellement cher en nettoyage. C’est dommage, mais bon… Plus
sérieusement on est parti à Berlin, tout simplement parce qu’on tournait en rond en France. Les
maisons de disques étaient intéressées par notre maquette, mais voulaient absolument nous
faire chanter en français et cela ne nous convenait pas donc on est parti. Nous avons
longuement hésité entre Londres ou peut-être l’Espagne, mais finalement Berlin est une ville
tellement ouverte au niveau de l’art que nous y sommes allés.
5. Mais vous aviez des contacts là-bas ?
Pas du tout, on est parti à l’arrache, on avait le copain d’une copine qui pouvait nous prêter un
appart, mais c’est tout. En plus là-bas il n’y a pas de studio de répète, à ce niveau là c’est clair
que c’est un peu la galère. Nous avons envoyé notre démo partout et un jour un mec nous a
appelé en nous demandant si nous avions déjà un manager. Nous lui avons répondu que non
et là il a crié au téléphone : « surtout ne bougez pas, j’arrive… !! » et c’est comme ça qu’on est
rentré en contact avec le label Ulftone.
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Écrit par Administrator
Samedi, 25 Mars 2006 14:46
6. Et après ?
En fait notre manager s’occupait déjà de Mike Tramp, donc il avait tout un tas de contact et de
fil en aiguilles, on s’est retrouvé à faire des premières parties comme Such A Surge,
Muddwayne, Boss Hoss.
7. Avec qui avez-vous tourné ?
Notre plus grosse tournée fût celle en partie de Such A Surge. Il faut savoir qu’outre-rhin, ce
groupe est énorme. C’est un mélange rock-rap, mais du vrai rap à la N.T.M, tu vois ? pas un
truc de fillette… C’est un groupe qui existe depuis 15 ans et il vient de terminer son ultime
tournée et nous avait embarqué en première partie. C’était génial, tous les soirs le groupe nous
présentait un peu comme la relève. Leur public est une vraie famille, on a vécu des moments
géniaux, en compagnie des musiciens, sur scène et avec leur public.
8. Et comment avez-vous atterri chez Edel ?
Et bien, comme on a commencé à pas mal tourner des gens se sont plus ou moins intéressés
à notre musique et certains y ont senti un potentiel. D’ailleurs c’est marrant mais certaines
maisons de disques que nous avions démarché à l’époque à laquelle nous étions encore en
France nous ont rappelé. Elles nous ont gentiment et simplement proposé de travailler
ensemble, mais nous leur avons répondu qu’elles avaient déjà eu leur chance et que c’était
désormais trop tard. Nous sommes vraiment enthousiaste d’être sur ce label, les gens qui y
bossent sont passionnés et mettent le paquet pour promouvoir le groupe. Mais c’est bien parce
que tout ça reste à échelle familiale. Ce n’est pas du tout une major.
9. En ce moment en France les députés sont en train de cogiter sur tout un tas de loi
régissant la musique sur Internet. Quel ton point de vue à ce sujet ?
Ah, c’est très intéressant, car le net est tout ce qu’il y a de plus paradoxal. Perso, j’achète sur
I-Tunes (magasin en ligne pour les ordinateurs Macintosh. N.D.L.R). Tu sais le peer-to-peer est
une arme redoutable à double tranchant, ça peut te servir AU MOINS AUTANT que ça peut te
desservir. C’est là tout le paradoxe…
10. Quel est ton meilleur souvenir de tournée ?
C’est lorsque nous étions en tournée avec Such A Surge, c’était leur tournée d’adieu et je peux
t’assurer que c’était un truc hyper émouvant tous les soirs, parce que les zicos savaient
qu’après ce ne serait plus pareil.
11. Et le pire ?
Ha, ha, il n’y en a pas de pire, mais j’ai une petite anecdote. Lorsque l’on est allés jouer à
Cognac, la promo avait été faite et des affiches collées partout. Seulement comme l’emblème
de groupe est une tête de singe, les gens se sont tous pointés en pensant qu’on était un cirque
! Je ne te raconte pas la tête qu’ils ont tirée quand ils ont compris qu’en fait, on est un groupe
de zicos.
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