accident Denguin V4
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accident Denguin V4
SUD-Rail Paris Sud Est Août 2014 ACCIDENT DENGUIN Le 18 juillet 2014, l’accident ferroviaire de Denguin en Pyrénées-Atlantiques a fait 9 blessés dont 4 grièvement. Un an jour pour jour après la catastrophe de Brétigny: le rattrapage du TGV par le TER, est de nouveau un choc pour la famille cheminot et les usagers. Le TER est venu percuter l’arrière du TGV à 95 km/h, autant dire que l'on a frôlé un nouveau drame. Cet événement vient s’ajouter à une longue série et sème le doute sur la sécurité de nos installations et la fiabilité du réseau ferroviaire français, pourtant autrefois montré en exemple. La sécurité des installations est le fruit d’améliorations techniques et de dizaines d’années d’expériences… Tout est conçu de sorte, qu’une indication plus restrictive soit présentée lorsqu’un incident apparait, à Denguin c’est un feu vert qui a été allumé et c’est pourquoi ce dysfonctionnement nous interpelle! Un incident contraire à la sécurité nécessite une conjoncture particulière et une succession de plusieurs défauts, ce qui a moins de risque d’arriver avec une maintenance préventive plus fréquente. Selon les normes de 1997, une visite de maintenance avait lieu tous les 6 mois dans les centres. Aujourd'hui, la norme est passée à 12 mois avec une tolérance supplémentaire de 3 mois après la date anniversaire. Sans cette tolérance, une visite aurait du avoir lieu courant juin! Les dirigeants de la SNCF et les gouvernements successifs ont complètement détérioré le système ferroviaire, ces accidents sont le résultat d’une politique d’austérité, qui a diminué fortement les investissements et la maintenance du réseau, l'emploi, les collectifs de travail et a conduit à des replâtrages d’urgence type « Vigirail » sur tout le réseau. De nombreuses brigades de tous les services ont été supprimées à l’Infra, et depuis plusieurs années la SNCF a régulièrement recours à la sous-traitance, y compris sur les installations de sécurité! Les abords des voies sont de moins en moins entretenus, la végétation reprend ses droits entrainant des difficultés pour les ADC dans l’observation des signaux. Malgré de nombreux signalements, les CHSCT sont obligés d'émettre des droits d’alerte. Entre les prescriptions de sécurité et l’application sur le terrain, un fossé s’est créé. La direction le sait, pourtant les cheminots le vivent quotidiennement. Le manque de moyen humain et matériel oblige trop souvent les agents de terrain à faire des choix dans les travaux à réaliser. Souvent il faut parer au plus urgent, toute la ligne hiérarchique est mise sous pression, chaque activité se fait concurrence, c’est aussi cela la politique de la SNCF! Une politique qui génère du mal-être au travail et des inquiétudes face à des organisations du travail pathogènes. Depuis plusieurs années SUD-Rail a tiré le signal malheureusement, direction et d’alarme, gouvernement ont gardé la même ligne de conduite. La réforme ferroviaire accentuera d'avantage la précarité de notre système ferroviaire laissant craindre le pire scenario pour l’avenir du rail français. L'accident de Denguin a eu lieu sur une ligne équipée en BAPR (bloc automatique à permissivité restreinte) par comptage d'essieux (système de cantonnement des trains non utilisé sur notre région) .Cependant, d’après le rapport d’enquête de la DAS (direction des audits de sécurité), l’incident se serait produit directement sur le circuit d’allumage du signal… ce qui peut donc arriver sur tous les signaux câblés de la même façon! Suite à des doutes sur d'éventuelles défaillances de nos installations, des droits d’alerte ont été déposés dans les régions comportant des systèmes d'exploitation similaires. C’est sous la pression des membres CHSCT SUD-Rail que la direction a été contrainte d'appliquer des mesures conservatoires. En effet, dans un premier temps, 3000 installations devront être vérifiées d'ici le 8 août, une seconde vague de vérifications concernant 11000 installations supplémentaires, s'effectuera jusqu'en septembre. Plutôt que d'appliquer le principe de précaution, nos dirigeants ont préféré exercer des pressions sur les ADC qui exerçaient leur droit de retrait, inadmissible! Pour SUD-Rail, garantir la sécurité des personnes et des circulations est notre priorité. Pour la direction, seules la régularité et la production priment au détriment de la sécurité. L'exercice de communication avait mis en avant une possible erreur du mécanicien du TER, il aura fallu attendre 6 jours pour que la direction disculpe les ADC (TER et TGV) de toutes faute de sécurité. Selon le rapport d'enquête DAS (direction des audits de sécurité), les véritables coupables seraient des rongeurs. La guérite n’était pas « hermétique » et les abords des voies sont de moins en moins entretenus. Des câbles dénudés (grignotés par des rongeurs) se seraient retrouvés en contact, provoquant l’alimentation du relais de commande du feu vert, induisant le basculement du signal à voie libre (vert) pendant 1 minute. Les rongeurs ne sont pas apparus récemment, ce phénomène est connu depuis longtemps, s’en inquiéter aujourd’hui c’est bien, l’avoir diagnostiqué en amont sans modification des normes de maintenance aurait pu éviter cet accident. SUD-Rail préconise de revoir les périodicités de vérification des installations électriques, ainsi que les protocoles d’intervention en cas de dérangement mais aussi de donner aux agents de l’infra les moyens matériels et humains nécessaire afin de réaliser cette maintenance. Si la sécurité a un coût, elle n’a pas de prix. La Fédération SUD-Rail continuera à œuvrer pour que toutes les causes de cet accident soient connues et que toutes les mesures préventives soient prises pour éviter un nouvel incident. Les agents et nos processus de sécurité ne doivent pas servir de variables d’ajustements… si la sécurité a un coût, elle n’a pas de prix. SUD-Rail tient à apporter tout son soutien à nos collègues cheminots et aux usagers qui se trouvaient à bord des trains lors de l’accident de Denguin. Syndicat des travailleurs du rail Solidaires, Unitaires, Démocratiques de Paris Sud Est 40 allée de Bercy 75012 Paris Tel : 09 50 25 20 69 (510 738) Fax : 01 43 07 62 55 (510 726) Mail : [email protected] www.sudrailpse.org www.sudrail.fr