MEMORANDUM d`EUROCADRES pour la PRESIDENCE BELGE
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MEMORANDUM d`EUROCADRES pour la PRESIDENCE BELGE
réf. : 01-847Af septembre 2001 AVANT-PROJET MEMORANDUM d’EUROCADRES pour la PRESIDENCE BELGE de l'UNION EUROPEENNE Les prochains mois sont d'une particulière importance pour l'Union Européenne: elle doit répondre à la situation de l'emploi qui demeure préoccupante, et à la trop faible cohésion économique et sociale. Un nouvel élan politique est indispensable pour que le débat sur l’avenir de l’Europe ouvre la voie à un véritable approfondissement de l’Union et permette que l’élargissement s’effectue dans de bonnes conditions. C'est pourquoi les syndicats belges organisant les cadres GNC-CNE, LBC-NVK et SETCA-BBTK, en commun avec leur organisation européenne EUROCADRES, souhaitent qu'au cours des prochains mois la Présidence Belge développe des initiatives soutenues par le mouvement syndical européen avec la CES, et soulignent en complément leur attachement aux aspects suivants : 1. SOUTENIR L’INNOVATION ET DEVELOPPER L’EMPLOI EN EUROPE La situation de l’emploi demeure préoccupante, la croissance qui n’avait pas suffi à résorber le chômage donne des signes d’affaiblissement. Le nombre de chômeurs reste beaucoup trop important. Les situations d’exclusions professionnelles et sociales, qui ont frappé les plus démunis mais aussi (quoique dans une moindre mesure) les salariés qualifiés, voient leurs conséquences se prolonger. Dans le même temps avec l’amélioration globale de la situation de l’emploi des cadres, certaines qualifications font défaut, notamment dans les secteurs des technologies de pointe. EUROCADRES, souligne la nécessité de maintenir le cap sur le plein emploi. La progression des connaissances et des capacités d’innovation doivent être reconnus comme des moteurs du développement économique et social et soutenus à tous les niveaux. La politique économique et monétaire européenne doit soutenir une croissance porteuse d’emplois durables et qualifiés. Dans ce but nous demandons à la Présidence Belge: de veiller à renforcer la cohésion et la force des politiques européennes notamment en améliorant la cohérence d’ensemble des divers dispositifs (grandes orientations de politique économique, processus de Luxembourg, de Cardiff, de Cologne), sans subordonner l’emploi à une logique trop exclusivement financière. de veiller à ce que l’Observatoire des mutations industrielles, qui sera prochainement lancé avec la participation des divers acteurs, prenne en compte l’ensemble des composantes techniques, économiques, sociales, culturelles et politiques. Il devrait être étroitement associé au dialogue social sectoriel; de veiller à ce que les lignes directrices pour l’emploi: 1 - favorisent une gestion des emplois, prévoyant et anticipant les évolutions, tant en quantité (nombre d’emplois) qu’en qualité (qualifications); - s’appuient sur une approche diversifiée des situations en fonction des secteurs et des niveaux de qualifications; - prennent mieux en compte l’indispensables reconnaissance des qualifications et la mobilité (cf. lignes directrices 2001 n°4 et n°7) de veiller à ce que soit engagée une révision de la directive sur le temps de travail dont l’article 17 permet des dérogations excessives; de veiller à ce que soient accrus les efforts en recherche-développement, de nature à favoriser l’emploi, avec le souci d’éviter l’exode des cerveaux; d’encourager la Commission européenne: - à porter attention au chômeurs de longue durée; - à préparer des mesures pour faciliter l’accès des femmes aux fonctions de cadres; - à soutenir des politiques de formation répondant aux aspirations des individus et permettant d’éviter les manques de personnels qualifiés; - à favoriser la reconnaissance de la formation permanente comme un investissement, ce qui suppose notamment: évolution des règles comptables, mesures fiscales, définition de nouveaux instruments d’évaluation des biens immatériels. 2. GARANTIR LE DROIT A LA LIBRE CIRCULATION ET RECONNAITRE LES QUALIFICATIONS ET DIPLOMES Depuis de nombreuses années, EUROCADRES est intervenu avec des propositions pour lever les nombreux obstacles qui, en contradiction avec le traité, freinent la libre circulation des personnes en Europe. C’est pourquoi nous nous réjouissons de ce que ces questions de mobilité soient à l’ordre du jour des débats européens. Nous ne progresserons pas par la dérégulation mais en mettant au point de règles appropriées et en veillant à éviter le dumping social. Nous sommes impliqués dans les travaux de la task-force « compétences et mobilité » dont nous attendons des résultats effectifs. EUROCADRES a établi un réseau de responsables syndicaux chargés de mobilité dans les divers pays européens « mobil-net ». Son travail montre notamment: - les régimes de retraites complémentaires, qui constituent un salaire différé, sont nombreux et leurs règles de fonctionnement créent trop souvent des obstacles complexes à la mobilité; - les directives existantes relatives au libre exercice des professions réglementées, pour nécessaires qu'elles soient, ne concernent qu’un nombre limité de situations, alors que qu’il n’existe pas d’instrument européen pour la reconnaissance des qualifications et diplômes des professions non couvertes par des règles spécifiques. Ces sérieuses déficiences provoquent nombre de difficultés et retardent la construction européenne. On ne peut parler d’une « Europe de la connaissance » sans prendre des mesures pour garantir la reconnaissance des qualifications et diplômes. C'est pourquoi nous demandons à la Présidence Belge: de faciliter l’accès à l’emploi dans les autres pays européens en particulier en développant EURES avec les partenaires concernés; de favoriser la mise en oeuvre des premières conclusions du forum des pensions pour conduire à des solutions effectives; de soutenir la constitution d’un espace européen des reconnaissance des qualifications et diplômes, en s’appuyant sur les contributions de la task-force « compétences et mobilité ». Cela devrait notamment conduire à l’établissement d’un processus qui permette transparence et cohérence avec: - un suivi des évolutions dans le champ des qualifications et diplômes, - la préparation de repères de qualité pour faciliter la reconnaissance mutuelle, 2 - la prise en compte à la fois des professions considérées comme réglementées et comme non-réglementées, ainsi que des qualifications acquises par la formation permanente et par l’expérience professionnelle; - l’appui des expériences nationales et professionnelles et le soutien d’une plate-forme européenne impliquant les divers partenaires intéressés. 3. PROMOUVOIR L’EGALITE DES CHANCES Une attention plus grande a été portée au sein de l’Union européenne, ces dernières années, aux questions relatives à l’égalité des chances. Cela intéresse la vie professionnelle, sociale, familiale. Bien qu’un grande nombre de femmes exercent un travail peu ont accès aux fonctions de cadres et aux postes de hautes responsabilités, particulièrement dans les entreprises. C’est pourquoi EUROCADRES vient de créer un réseau européen de femmes exerçant des fonctions managériales appelé « EUROCADRES-FEMANET ». Nous demandons à la Présidence Belge de veiller à ce que la Commission: facilite les progrès dans le domaine de l’égalité des conditions de rémunération, particulièrement pour les fonctions de cadres dans les entreprises; soutienne les initiatives facilitant l’accès des femmes aux postes de décisions particulièrement aux positions de cadres dans les entreprises facilite les échanges d’expériences et appuie les programmes de changement d’organisation du travail et de modèles de management afin de permettre un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale; 4. DONNER UN NOUVEL ELAN POUR L’AVENIR DE L’EUROPE EUROCADRES partage la volonté de la Présidence Belge de voir définies les finalités politiques économiques et sociales de l’Union européenne. Pour rassembler les citoyens, l’Europe doit s'appuyer sur des institutions démocratiques, sur la place des acteurs sociaux, sur l'importance de la protection sociale, sur le rôle des services publics ...sur la prise en compte de l’économique et du social dans leurs interactions. La cohésion européenne est favorisée par la libre circulation des personnes qui constitue un aspect essentiel d'une Europe des citoyens. Dans ce sens nous demandons à la Présidence Belge : de veiller à ce que le sommet de Laeken donne un nouvel élan pour l’avenir de l’Europe, en impliquant les citoyens et les acteurs politiques, économiques et sociaux; de lancer un processus qui permette qu’un pacte constitutionnel définisse les objectifs, les compétences et l’architecture de l’Union et comporte une charte des droits fondamentaux, améliorée et légalement contraignante; de veiller à ce que les projets de directive concernant le statut de l’entreprise européenne et l’information-consultation soient menés à bien; et que le projet d’amélioration de la directive sur les Comités d’entreprise européens soit lancé; de veiller à ce que lors des fusions les services de la Commission ne se limitent pas à examiner les conséquences en matière de concurrence, mais examinent également les conséquences sociales; de veiller à ce que le débat sur la responsabilité sociale des entreprises ne se limite pas au bon vouloir des dirigeants d’entreprises, mais tienne compte des divers dépositaires d’enjeux et permette de renforcer le modèle social jusque dans les modes de gestion des entreprises et de conforter ainsi le modèle de management européen; de veiller à ce que les données et les politiques sociales soient prises en compte dans les discussions concernant l’élargissement de l’Union et dans les programmes de soutien. Dans les programmes de formation de cadres, notamment, le modèle européen de management ne doit plus être négligé. 3 5. EUROCADRES, PARTENAIRE SOCIAL EUROPEEN Parmi les salariés, le nombre des cadres est généralement estimé à 15-20%. Ils participent activement à la construction européenne par les responsabilités qu'ils assument dans les entreprises, les services publics, les administrations, le rôle qu'ils jouent dans la société et leur ouverture aux échanges internationaux. EUROCADRES regroupe les cadres syndiqués en Europe dans des organisations structurées sous des formes très diverses. Organisation associée à la CES, EUROCADRES rassemble plus de cinq millions de cadres (CITP 88 groupes 1 et 2) de tous les pays européens, de tous les secteurs de l'industrie, des services publics et privés et des administrations. EUROCADRES (reconnu comme partenaire social européen par la Commission) a établi à tous les niveaux des relations avec les diverses institutions européennes. Il formule des propositions et intervient sur toutes les questions intéressant les cadres. EUROCADRES est attaché à occuper sa place de partenaire social pour la construction européenne. 4