Deux jours à la Cour de justice de l`Union européenne 273a2
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Deux jours à la Cour de justice de l`Union européenne 273a2
Ac tu a l it é INSTITUTIONS JUDICIAIRES 273a2 Deux jours à la Cour de justice de l’Union européenne 273a2 L’essentiel Avec 1 711 affaires introduites et 1 755 affaires clôturées, la Cour de justice de l’Union européenne a vécu une année historique en 2015. Reportage dans le palais aux deux tours d’or où une soixantaine de juges veillent sur l’application de la réglementation européenne au sein de l’Union 6 juillet - 14 heures, Luxembourg, quartier Olivia DUFOUR Kirchberg. Historiquement, c’est le quartier qui a accueilli les institutions européennes dans les années 1960. Y sont installés le secrétariat général du Parlement, la Banque européenne d’investissement, la Cour des comptes européenne et bien sûr la CJUE ! C’est aussi le quartier bancaire. Et celui qui abrite la Philarmonie ainsi qu’un musée d’art moderne, le Mudam. L’objectif du Gouvernement consiste à en faire un quartier résidentiel. D’ailleurs les chantiers fleurissent un peu partout dans ce lieu où alternent les morceaux de prairie, les bâtiments design, les tours et les hôtels d’affaires serrés les uns contre les autres. Trouver la Cour de justice de l’Union européenne n’est pas difficile, elle se distingue par ses deux tours d’or de 24 étages qui rappellent celles de la Bibliothèque nationale de France. © G. Fessy @ CJUE Par dans les bâtiments beaucoup plus bas qui jouxtent les tours. Il faut traverser une sorte de route nationale pour accéder à l’entrée. Contrôle de sécurité, badge, et voici que l’on accède à une grande galerie aux murs blancs et poutrelles métalliques noires qu’un dispositif architectural sophistiqué baigne d’une lumière naturelle tamisée. La température y est maintenue constante par la climatisation. La galerie qui mesure 300 mètres de long sur 8 mètres de large dessert l’ensemble des bâtiments. Pour le confort des juges, du personnel et des visiteurs, on y trouve un marchand de journaux, une banque, une cafétéria, une immense bibliothèque comprenant 230 000 ouvrages… Un magnifique penseur de Rodin attire le regard. C’est l’une des reproductions en plâtre prêtée à la Cour par le musée Rodin. La Cour n’a pas les moyens d’acheter des œuvres, alors elle les emprunte. Il y en a partout. Des sculptures, des toiles... Le palais comprend 220 000 m2 (par comparaison, la surface utile du palais des Batignolles est de 104 000 m2). La construction d’une troisième tour ajoutera 50 000 m2 supplémentaires d’ici 2019. À rapporter aux 500 millions d’européens que ses décisions concernent mais aussi aux 20 000 visiteurs qui fréquentent les lieux chaque année. Soixante-six juges et onze avocats généraux, 1 755 affaires par an Le parvis de la CJUE avec les deux tours Ce n’est pas un hasard, il s’agit du même architecte, Dominique Perrault. Créée en 1952 par le Traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), la CJUE occupait à l’origine le palais Vauban au centre de la ville de Luxembourg. Mais celui-ci s’avère vite trop petit malgré ses deux annexes, ce qui oblige à emménager dans le quartier Kirchberg. Le palais initial (1973), qui abrite aujourd’hui les salles d’audience de la cour, a été singulièrement agrandi en 2008 par Dominique Perrault qui lui a adjoint un deuxième bâtiment appelé l’anneau qui encercle le bâtiment d’origine et les deux tours dorées. Le tout est entouré de bâtiments qui abritent le Tribunal créé en 1988 pour désengorger la Cour de justice. Si les tours symbolisent la Cour de justice, en réalité, elles abritent les services administratifs. La Cour emploie en effet deux mille personnes dont mille traducteurs. Les bureaux des juges et les salles d’audience sont installés La Cour de justice comprend un juge par État membre, soit 28 juges et 11 avocats généraux, nommés d’un commun accord par les gouvernements des États membres pour un mandat de six ans renouvelable. Elle a un rôle de juridiction suprême, qui se décline selon différentes missions. Elle est le juge de cassation des jugements du tribunal. Elle statue également sur les recours en manquement de la Commission contre les États membres lorsque l’un d’entre eux ne respecte pas le droit de l’Union. Elle examine encore les recours en annulation d’un acte d’une institution ou d’un organe de l’Union à la demande d’un État membre (les autres demandes d’annulation relèvent du Tribunal). Mais l’essentiel de son activité (50 %) consiste à répondre aux questions préjudicielles, autrement dit aux demandes d’interprétation des textes européens émises par les juges nationaux dans le cadre des litiges dont ils sont saisis. En 2015, la Cour a reçu 713 affaires, ce qui constitue, selon ses propres termes, « un record absolu » (+ 15 % par rapport à 2014). Ce bond statistique touche les pourvois qui ont doublé (215) ainsi que les questions préjudicielles qui sont en augmentation (436). Elle a clôturé 616 affaires en 2015 et son stock s’élève à 884 dossiers. Le délai moyen pour obtenir une réponse préjudicielle est de 15,3 mois, pour un recours direct il faut compter 17,6 mois et pour un pourvoi 14 mois. Le Tribunal, quant à lui, compte au minimum un juge par G A Z E T T E D U PA L A I S - m a r d i 6 s e p t e m b r e 2 0 1 6 - N O 3 0 7 A ct u al i t é pays, mais c’est insuffisant, de sorte qu’il est prévu de doubler leur nombre d’ici 2019. L’augmentation des effectifs a déjà débuté : cette année ils sont 38. Ils sont nommés comme les juges de la Cour et pour un mandat également de six ans. Le Tribunal, c’est un peu le Conseil d’État de l’UE. Il examine les recours en annulation des personnes morales et physiques contre les décisions individuelles des institutions et organes européens, les recours des États membres contre la Commission, les recours en indemnité, les recours concernant les aides d’État et la propriété intellectuelle… En 2015, le Tribunal a reçu 831 affaires et en a réglé 987 pour un nombre d’affaires pendantes de 1 267. La durée moyenne d’une instance devant le tribunal est de 20,6 mois. Le budget de l’ensemble de la Cour s’élève à 380 millions d’euros. “ Les débats peuvent se tenir dans n’importe laquelle des 24 langues officielles ” Plaider dans toutes les langues, juger dans une seule : le français © G. Fessy @ CJUE Il fallait un palais à la mesure de l’importance du rôle de gardien du droit européen. L’entrée officielle édifiée avec des poutrelles métalliques noires en haut de l’escalier d’honneur impose le respect par sa teinte sombre que tempèrent heureusement les nombreuses baies vitrées et la légèreté de la structure. Surtout, un lustre gigantesque de 239 lampions en verre de Murano largement inspiré de celui de la mosquée bleue d’Istanbul accueille le visiteur. Il est à la dimension du bâtiment par sa circonférence impressionnante, mais son accrochage près du sol le rend à taille humaine. Au loin, on aperçoit en transparence une sorte de gigantesque champignon d’or. Surnommée la « fleur » ou le « baldaquin », la structure orne la grande salle d’audience de la Cour située un niveau au-dessous de l’entrée mais visible par le jeu des poutrelles métalliques. La salle des pas perdus Décorative, elle a également vocation à filtrer la lumière du jour et, compte-tenu de la hauteur sous plafond, elle évite en termes d’acoustique l’effet cathédrale. Poussons la porte de la fameuse salle. Immédiatement les 41 sièges des juges installés en arc de cercle impressionnent. La salle est construite en pente douce, de sorte que les avocats doivent descendre dans ce qui ressemble un peu à une arène pour rejoindre les bureaux qui leur sont dédiés au 8 G A Z E T T E D U PA L A I S - m a r d i 6 s e p t e m b r e 2 0 1 6 - N O 3 0 pied de l’estrade surélevée au même niveau que l’entrée qui accueille les juges. Le décor de cuir et de bois rappelle celui d’un bateau. Les murs latéraux sont occupés par les boxes des juristes linguistes. Ils sont presque mille à la Cour. Chaque année, ils traduisent un million de pages et interviennent à l’occasion de 700 audiences et réunions. Les débats en effet peuvent se tenir dans n’importe laquelle des 24 langues officielles. « C’est une garantie fondamentale de démocratie. Le ressortissant tchèque qui se retrouve devant la Cour peut venir avec son avocat, qui a suivi son affaire depuis le début », explique Jean-Claude Bonichot, juge à la Cour de justice. Une organisation dont la Cour est particulièrement fière et à laquelle elle est très attachée, malgré son coût. « Si nous restreignions l’accès à la justice européenne à quelques langues comme le préconisent certains pour soi-disant économiser des frais de traduction, c’est au justiciable qu’on infligerait ces frais. Il n’aurait plus complètement le choix de son avocat. Il devrait avoir recours à des cabinets capables de plaider dans ces seules quelques langues », souligne ce juge. L’effet, quand on assiste à une audience, est saisissant. Le président peut ouvrir la séance en anglais, s’adresser à l’avocat général en français, écouter un avocat plaider en italien, un autre en allemand, les questionner en anglais… Évidemment, sans la traduction simultanée la chose serait impossible. Pour autant, si les dossiers peuvent être déposés et plaidés dans toutes les langues, la langue officielle de la Cour est bien le français. Cela est dû à des raisons historiques. Lorsque les sept premiers juges se sont réunis pour la première fois, ils ont cherché la langue qu’ils connaissaient tous. C’était le français. C’est ainsi que les dossiers et les pièces sont traduits en français dès leur réception, car les juges examinent les affaires, délibèrent et rendent leur décision en français. L’affaire du dentiste belge qui voulait faire de la publicité Dans une salle un peu plus petite mais conçue sur le même modèle, on juge ce jeudi 7 juillet une affaire de dentiste belge. Le public s’assoit sur des sièges rabattables en aggloméré agrémentés de coussins en satin jaune d’or. Les avocats ont droit à des fauteuils tournants en cuir, de beaux bureaux en bois, et même à une bouteille d’eau et un gobelet en verre. 9h30 : l’audience va commencer. Le greffier rassemble les avocats qui le suivent dans la salle derrière le tribunal pour procéder à l’appel des parties. Ils reviennent quelques minutes plus tard. À 9h40, les juges font leur entrée. Il y a trois formations possibles pour les audiences : à trois, cinq ou quinze juges. Aujourd’hui, ils sont cinq. Cinq hommes aux cheveux blancs à qui l’on donne une soixantaine d’années. Leur toge rouge, caractérisée par des manches resserrées et plissées au niveau du haut du bras, est un mélange d’inspirations diverses. Lors de leur première réunion, les juges ont opté pour le rouge lie de vin caractéristique de la Cour fédérale de justice allemande sous l’impulsion du juge allemand, tandis que le juge néerlandais était séduit par la coupe de la robe de ses collègues de la Cour internationale de justice de la Haye. L’ensemble fut complété d’une bande de velours sur le devant de la robe (le greffier portant une bande de satin). Elle est en soie de Lyon et ornée d’un jabot en dentelle pour les audiences solennelles et en tissu plissé pour les séances de travail. À l’origine, la robe était complétée d’une large ceinture fermée par une rosace, vite abandonnée. Quant aux avocats, après quelques hésitations, il Actual ité fut décidé qu’ils plaideraient dans le costume imposé par leur coutume nationale. C’est ainsi par exemple que les britanniques viennent avec leur perruque. L’avocat général est installé au même niveau mais au bout à gauche lorsque l’on fait face au tribunal alors que le greffier est assis à l’autre extrémité. L’avocat général est entré par sa porte, le greffier aussi, les juges par une porte à double battant située juste derrière le siège du président. « À la CJUE, l’avocat général n’est pas le défenseur de la société comme dans un procès pénal. Son rôle ressemble à celui de l’avocat général à la Cour de cassation française ou belge. Il a pour tâche de proposer une solution en droit et en toute indépendance au juge », précise Melchior Wathelet, premier avocat général de la Cour. « Il n’intervient pas dans toutes les affaires, mais seulement dans celles qui soulèvent une question de droit nouvelle. Le juge, de son côté, est libre de le suivre ou pas ; il le suit dans les 3/4 des cas environ ». Autre spécificité « Il n’y a pas d’opinion dissidente, contrairement à ce qui est le cas à la CEDH. Ce secret du délibéré permet d’éviter que les États membres s’intéressent à ce que décide le juge possédant leur nationalité », précise Melchior Wathelet. “ La spécialisation d’un juge a tendance à nuire à la collégialité ” © G. Fessy - CJUE L’affaire du jour est une question préjudicielle soulevée par un juge belge. Celui-ci voudrait savoir si un État membre peut ou non interdire aux dentistes de faire de la publicité. En l’espèce, l’affaire concerne un dentiste spécialisé dans l’esthétique qui fait de la publicité pour ses soins depuis plus de dix ans. L’association des dentistes belges a porté plainte contre lui. La Cour va devoir dire si l’interdiction est conforme ou non à la réglementation européenne. Chose étonnante au vu de la technicité des sujets abordés par la Cour, les juges ne sont pas spécialisés. Et c’est volontaire. « Il n’y a pas de chambre spécialisée, car le droit de l’Union est un ensemble homogène. Il y a de grands principes qui doivent être appliqués dans toutes les matières », commente François Biltgen, président de chambre à la Cour. « La spécialisation d’un juge a tendance à nuire à la collégialité, car c’est celui qui connaît la matière qui risque d’engager les autres. Si vous vous spécialisez dans une matière, vous devenez infirme dans les autres ». Une salle d’audience La procédure débute par une phase écrite. L’audience n’est pas obligatoire. « Le règlement de procédure prévoit que l’affaire peut faire l’objet d’une audience ou pas. Pour qu’il y ait audience, il faut que la Cour estime que c’est utile. Si la question a déjà été tranchée ou si l’affaire porte sur une question de pur droit, on considère que les parties ne vont rien apporter de nouveau. Une audience peut être tenue à la demande d’une partie. La décision est prise à l’issue de la procédure écrite », explique Jean-Claude Bonichot, juge à la Cour de justice. La Cour tient beaucoup plus d’audiences que la CEDH et entend continuer dans cette voie. « Il m’arrive d’avoir trois journées d’audience par semaine. Dans neuf cas sur dix, l’audience se révèle utile », précise ce juge. Quand la Cour le décide, c’est qu’elle estime qu’il y a une question de droit particulièrement complexe à évoquer, ou des précisons techniques à demander aux avocats. De fait, l’affaire débute par un exposé très bref par chaque avocat de ses arguments. Les audiences sont courtes devant la Cour, entre une heure et une journée grand maximum pour les affaires très exceptionnelles. Les avocats qui viennent de plaider ont parlé entre cinq minutes et quinze minutes pour le plus disert d’entre eux. Normal, devant la cour, le temps de parole est limité à un quart d’heure. « Un jour, un avocat espagnol a tenté de faire tenir en 15 minutes ce qui en méritait 30 en s’exprimant à toute allure. Le problème, c’est que les traducteurs ne pouvaient pas suivre, on lui a donc demandé de ralentir » se souvient un membre de la Cour amusé. “ La CJUE n’a pas vocation à pousser à l’intégration de l’Europe mais simplement à veiller à l’application de ses traités et de ses différentes réglementations ” Quand chacun a exprimé les quelques idées-forces caractérisant sa position dans le débat, vient le tour des questions des juges. Les interventions des avocats ont mis en lumière le fond de la querelle. La législation européenne interdit les pratiques commerciales déloyales des entreprises. Or, précisément, l’association des dentistes estime qu’en faisant depuis dix ans de la publicité, le dentiste fait de la concurrence déloyale à ses confrères. Sauf que cette interdiction des pratiques déloyales ne s’applique pas aux professions réglementées. Par ailleurs, en matière de santé, il est possible de déroger à la réglementation de la concurrence. Le dentiste assure que toute publicité est interdite ce qui ne permet pas au consommateur de se renseigner. L’association et l’État belge rétorquent que les informations objectives peuvent être délivrées : nom, adresse, qualités, horaires… Question d’un juge : peut-on afficher les tarifs ? Oui, répond l’État, non assure le dentiste. La suite des débats révèle que l’interdiction de la publicité est née dans les années 1970 avec l’apparition de nouveaux dentiers perfectionnés qui ont incité certains dentistes à conseiller à leurs patients d’arracher toutes leurs dents pour faire poser ce dentier miracle. C’est pour décourager ces pratiques que l’on a interdit la publicité. G A Z E T T E D U PA L A I S - m a r d i 6 s e p t e m b r e 2 0 1 6 - N O 3 0 9 A ct u al i t é Mais cette interdiction a une autre raison : tous les deux ans, l’État belge définit les soins qui seront remboursés ; or, il veut éviter que la gratuité d’un acte devienne un argument commercial, au risque de pénaliser la sécurité sociale par des interventions de confort. Au fil des débats, la réponse se précise, il semblerait que ce soit les informations promotionnelles qui soient interdites mais pas les données tarifaires objectives. Le Gouvernement italien est intervenu dans ce dossier pour soutenir sa propre position, proche de celle de l’État belge. « Dans le cadre d’un renvoi préjudiciel, chaque État membre peut intervenir et donner son point de vue notamment lorsque sa propre réglementation est concernée. C’est grâce à ces interventions que nous prenons toute la dimension de la question posée. Cela nous permet d’apporter une réponse cohérente et acceptable pour l’ensemble des États membres », précise Jean-Claude Bonichot. À l’issue des questions, le président redonne la parole aux avocats pour d’ultimes observations au regard des nouvelles informations qui viennent d’être échangées. L’avocat général indique qu’il fera connaître ses conclusions le 8 septembre prochain, lors d’une nouvelle audience publique. Cela marquera la fin de la procédure orale. Si la Cour estime qu’il n’y a pas 10 G A Z E T T E D U PA L A I S - m a r d i 6 s e p t e m b r e 2 0 1 6 - N O 3 0 de point de droit nouveau à débattre, elle délibérera sur la base du projet d’arrêt rédigé par le rapporteur. L’audience s’achève à 11h10, elle a duré une heure quarante. Depuis sa création en 1952, la Cour (y compris le Tribunal) a rendu environ 31 750 arrêts. Pour autant, il subsiste encore d’importantes disparités dans l’application au sein des États membres dans l’application de la réglementation de l’Union. Les juges en conçoivent-ils des regrets ? « Contrairement à ce que certains prétendent, la CJUE n’a pas vocation à pousser à l’intégration de l’Europe mais simplement à veiller à l’application de ses traités et de ses différentes réglementations. Nous sommes des juges comparables à ceux des cours suprêmes nationales », répond Jean-Claude Bonichot. Il est temps de partir. Dans la grande galerie, les drapeaux des États membres rappellent que l’on se trouve dans une instance européenne. Au fil de la visite, on a observé le logo de la Curia apposé discrètement en ton sur ton sur les tissus et le mobilier et de façon plus visible sur les panneaux d’orientation. Ni balance de la justice sur les murs, ni devise, ni statue incarnant un sujet en lien avec la justice. Comme tous les nouveaux palais de justice, celui-ci privilégie l’esthétique et le confort sur la symbolique. Un signe des temps… 273a2