Le SARC au complet, texte et photos
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Le SARC au complet, texte et photos
DECOUVERTE Le SARC SYSTÈME D'ACTIONS RAPIDES DE CONTRÔLE En 1993, Christophe Foray (ceinture noire 3e Dan de Karaté, 2e Dan de Full Contact, entre autres) fonde l'Académie Ashigaru. Implantée à Bourgoin Jallieu (38), il la nomme ainsi en référence aux soldats à pied qui constituaient l'essentiel de l'armée japonaise au XVIe siècle. A ce jour, l'Académie a formé plus d'un millier de personne à diverses techniques de combat. Encadrés par cinq instructeurs en plus de Christophe Foray (directeur technique), les 120 adhérents d'Ashigaru peuvent y développer leurs capacités au travers de nombreuses disciplines enseignées : l'Energie Full, l'Operational Krav-maga (forme très dure de K-M), le Karaté Contact, le MMA ou encore le Kyusho-Jitsu (art ultime des Points Vitaux). L'Académie a déjà formé plus de 20 ceintures noires en karaté, Full-Contact, Taï-Jitsu… Ce nombre peut paraître peu élevé, mais chaque participant mène comme il l'entend sa recherche d'une efficacité personnelle en sport de combat, art martial ou self-defense, suivant en cela l'esprit fondateur de l'Académie. L'Académie organise aussi de nombreux stages dirigés par des experts internationaux : Aaron Elbaze en Operational Krav-Maga, Eric Laulagnet en Kali-Arnis-Eskrima, ou encore Evan Pantazi et Mark Kline en Kyusho-Jitsu. Enfin, Christophe Foray est le fondateur du Système d'Actions Rapides de Contrôle (SARC, forme de self-defense) : présentation… 19 MEN’S FIGHT MAGAZINE MEN’S FIGHT MAGAZINE 20 DECOUVERTE Le SARC SYSTÈME D'ACTIONS RAPIDES DE CONTRÔLE « Toujours » et « jamais » n'existent pas en self-défense. On improvise, on s'adapte, on domine. Qu'est-ce que le SARC ? Quelle est sa philosophie ? Le SARC est un système de self-defense complet, dont la particularité est d'utiliser de manière quasi systématique les points de pression (Kyoshu-Jitsu) pour accentuer l'efficacité des percussions, des projections et des luxations. Ce système essaie le plus possible de coller à la réalité et le travail de la disponibilité mentale et de l'agressivité positive prédomine sur la technique pure. Le SARC aborde les cas de conflits sous une forme complète : - Le « préconflit » : on apprend à gérer la gestuelle et le contact verbal, afin d'éviter autant que possible le conflit. On repère aussi des lieux de repli ou de fuite - Le conflit (tous les cas sont envisagés lorsque la négociation n'a pas fonctionné) : la fuite est envisagée (et parfois préférable), le combat par tous les moyens est abordé (durée moyenne est d'environ 5 secondes…), la protection d'une tierce personne est prise en compte également - Le post conflit : où l'on traite en urgence les blessures, la gestion du traumatisme psychologique, et l'alerte des autorités. 21 MEN’S FIGHT MAGAZINE Quelles sont les origines du SARC ? Après avoir travaillé pendant des années avec des techniciens de tatamis dans des disciplines classiques d'arts martiaux ou de sports de combat, et ainsi avoir peaufiné ses techniques de percussions, de projections, de luxations, Christophe Foray s'est aperçu qu'il lui manquait l'essentiel dans sa pratique de self-défense : les mises en application réalistes. Il a rapidement utilisé divers moyens pour mettre ses stagiaires dans une logique de combat plus conforme aux lois du terrain : travail avec des fumigènes, utilisation de sang synthétique (autant pour l'impact psychologique que pour la pratique : le sang rend les saisies plus difficiles), travail avec une bande son stressante (cris, hurlements, explosions, etc.), utilisation des lumières (stroboscopes, etc.), manipulation d'armes d'étude plus réaliste. Sa rencontre avec un pratiquant de Krav-Maga aura été déterminante : Aaron Elbaze, expert en Operational Krav-Maga. Sa sincérité dans la pratique de combat et son charisme ont fait que, tout de suite, Christophe a adopté la logique du système et l'a intégrée dans le SARC. Il continue à pratiquer le plus souvent possible, dans des conditions d'entraînement très difficiles, marque de l'OKM. Les techniques appliquées au SARC Le SARC met en œuvre des percussions, projections, luxations, points de pression… dans le cas des techniques dites « propres ». Mais on peut aussi pincer, griffer, mordre, utiliser tout élément de l'environnement, voire des techniques armées (armes contondantes, tranchantes, par destination, à feu, etc.). Un des enseignants, habituellement grand pratiquant de Full-Contact, les appelle « yatoubon » ! Si l'entraînement aux armes peut inquiéter de prime abord, le but est ici de savoir s'en servir pour éviter l'accident durant des manipulations éventuelles (par exemple, si l'on récupère par chance l'arme à feu d'un agresseur, on évite de se tirer une balle dans le pied, de blesser une personne dans l'entourage voire de toucher involontairement un opposant). Et cet enseignement est volontairement dispensé en accentuant parfois les conditions de stress et de fatigue. L'entraînement peut parfois se poursuivre dans les vestiaires, et même sur le parking, pour travailler l'effet de surprise. Les différences fondamentales avec les systèmes classiques d'arts martiaux ou de sports de combat sont les suivants : - repères spatiaux : pas de délimitations, cordes, tatamis, mise en situation sur sols glissants, en relief, … - repères temporels : pas de gongs pour signaler la fin du combat, qui peut reprendre à tout instant. - pas de règles, hormis les lois sur la légitime défense (cf les articles 122-5 et 122-6 du code pénal*). - La finalité : il n'y a pas de gagnant ni de perdant, mais des personnes qui conservent leur intégrité physique (y compris si l'opposition face à un nombre potentiellement variable d'adversaires. La pédagogie du SARC Le SARC travaille beaucoup sur le mouvement instinctif et le sens de l'improvisation. Tout au long de l'année, les techniques de combat sont évidemment abordées, mais l'accent est surtout mis sur les multiples mises en application. L'élève doit tout le temps sortir de son conformisme. Or pour cela le travail du premier geste est essentiel. Il n'y a pas de blocages, mais directement des contre-attaques. Ce premier mouvement est la base commune de tous les enchaînements et finalités qui sont différentes selon le public visé : on accentuera le travail sur le dégagement et la fuite pour les civils, sur le contrôle de la personne pour les représentants de l'ordre, et sur une option plus radicale pour les militaires. Le fait d'avoir pratiqué à des niveaux divers toutes sortes de disciplines martiales a rendu Christophe Foray assez clairvoyant sur les avantages et inconvénients de chaque système. Ne trouvant pas de pratique correspondant directement à ses désirs, il décide de formaliser tous ses savoirs et de créer le SARC, ses techniques et ses principes. Les techniques du SARC sont en perpétuelle mutation. Le SARC est un système ouvert, ce qui implique qu'il peut prendre et intégrer des techniques venant de tous les systèmes existants. Christophe cite en exemple Bruce Lee et son Jeet-Kune-Do : « le SARC est plus un concept qu'une discipline. » MEN’S FIGHT MAGAZINE 22 DECOUVERTE Comment fonctionne le SARC Le SARC a été construit comme un collège de pratiquants avancés, réunis autour d'une problématique : l'efficacité en self-défense, n'importe où, par tous les temps, par tous et toutes. Parmi les membres fondateurs on retrouve aussi bien des pratiquants de Karate, de Kung Fu, de Viet Vo Dao, de Krav-Maga, d'Arnis, de Judo, que de Full-Contact ou de Savate. Certains sont Champions de France, d'Europe ou du Monde dans leur discipline, d'autres ont une approche beaucoup plus professionnelle. Certains apprennent pour le plaisir d'apprendre, tous viennent en quête d'une certaine vérité. La grande force du SARC est que ses membres fondateurs vivent pour les arts de combat et non grâce à ceux-ci. Chacun a son propre métier, et le SARC est vécu comme une passion. Une passion exigeante, mais au combien gratifiante. Le SARC est ouvert à tous les types de pratiquants, avancés ou débutants, professionnels de la sécurité ou simples civils. Le développement du SARC Actuellement, le SARC regroupe une quinzaine de club en France et sa diffusion semble exponentielle. En effet, il est présenté comme un système de self-défense « ouvert » : chacun vient avec ses acquis, apporte ses pistes de réflexion. Les compétences sont reconnues sous forme de VAE (validation d'acquis d'expérience). Si des personnes se présentes vierges de toute technique de combat, le travail de formation en sera d'autant plus facilité, car il y aura moins de « reformatage » à effectuer. Dans le cas où quelqu'un souhaiterait aider à la diffusion de ce système dans son club ou sa région, il sera examiné durant plusieurs stages. Selon son expérience et son envie, la formation de base peut aller très vite. Par exemple, un professeur de Full-Contact, avec des années d'expérience en formation et direction de club, champion du monde, sans doute un peu lassé de la vision sportive, RENSEIGNEMENTS Comment intégrer le SARC Le SARC ne pose pas de pré-requis, tout un chacun peut y être accepté, avec ses qualités et ses défauts, sans esprit de chapelle. L'échange permet de nourrir le projet commun aussi bien que d'améliorer sa propre vision de la pratique. Il n'y a pour cela aucune contrepartie financière, juste l'envie de travailler avec eux, dans la même philosophie. Christophe Foray et ses instructeurs ne cherchent pas à être désignés (ou à s'auto-désigner) comme les meilleurs. L'adjectif « efficaces » leur conviendrait très bien. Ils sont conscients que leur système cohabite avec une floraison d'autres propositions similaires « reality based » (fondés sur des situations réalistes), dans la cadre d'un marché hexagonal saturé. Le choix de chacun se fera sur la pratique et les pratiquants, sur le concept moral autant que sur les techniques. 23 MEN’S FIGHT MAGAZINE s'est un jour rapproché du SARC. Ses acquis ont été tout de suite reconnus et le contrat moral ainsi défini : puisque ses acquis en termes de techniques de percussion étaient très conséquents, son travail serait principalement axé sur les mises en situation spécifiques au SARC (projections, luxations et points de pression). A ce jour, il fait parti des cadres, et le SARC se sert de son expérience pour se bonifier. Bien entendu, le processus sera le même quelle que soit la pratique du combattant (Judo, Karate ou autre…) Le simple fait de vouloir remettre ses connaissances « à plat » reflète déjà une inclinaison remarquable et une prédisposition au SARC. Important : Le SARC est en passe d'intégrer une fédération sportive délégataire. Ce qui aura pour avantage de l'estampiller officiellement, et d'apporter ainsi une reconnaissance des grades et des diplômes par l'état Français. ACADÉMIE ASHIGARU Téléphone : 06 11 27 09 01 www.sarc-cop.fr - www.ashigaru.fr MEN’S FIGHT MAGAZINE 24