QRA (Quick Reaction Alert) - Informationsgruppe PRO
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QRA (Quick Reaction Alert) - Informationsgruppe PRO
QRA (Quick Reaction Alert) – Alerte de réaction rapide: organisation d'alerte des forces aériennes L'espace aérien désigne la troisième dimension d'un territoire national et il circonscrit, en hauteur, l'espace territorial d'un état. Cet espace aérien - la «frontière bleue» - représente la plus vaste porte d'entrée d'un territoire national. L'accès au territoire étatique est donc une affaire qui incombe à l'état: une incursion dans son espace aérien équivaut au franchissement d'une frontière. Ainsi, une incursion non-autorisée représente une infraction de la souveraineté étatique. La neutralité armée de la Suisse, choisie librement et définie au niveau national, inclut également l'espace aérien. Par conséquent, elle a l'obligation de le surveiller, de le contrôler et de le protéger. En tant qu'état non-aligné, la Suisse doit s'assurer, par ses propres moyens, qu'il ne subsiste aucune carence militaire dans l'espace aérien helvétique. La protection de cet espace aérien est indispensable pour garantir la sécurité du territoire et de sa population. Sauvegarde de la souveraineté aérienne – un devoir national L'obligation de préserver la souveraineté aérienne nationale est une tâche qui doit être assurée par la Suisse, sans interruption temporelle. Actuellement, environ 3000 avions de ligne circulent quotidiennement dans l'espace aérien helvétique, de jour comme de nuit, jusqu'à plus de 12.000 mètres au-dessus du niveau de la mer, auxquels s'ajoutent d'autres centaines de mouvements aériens civils, à basse et moyenne altitude de vol. La surveillance de l'espace aérien, l'utilisation sûre et sécurisée des voies internationales du trafic aérien, la protection des usagers de l'espace aérien ainsi que la protection des habitants de la Suisse contre les menaces aériennes doivent être assurés à longueur d'année, 24 heures par jour. Cette tâche est accomplie par l'armée de l'air suisse avec ses moyens au sol comme dans les airs: au service de la confédération, de l'armée, de la police et de la population. Protection de l'espace aérien suisse aujourd'hui En 2003, le Conseil fédéral a décidé que l'espace aérien devait être surveillé en permanence. Depuis juillet 2005, le trafic aérien en Suisse est monitoré par la centrale d'engagement de la défense aérienne des forces aériennes au moyen d'installations radar militaires FLORAKO, en opération 24h/24h, permettant l'identification d'objets volants. Si cela devenait impossible à partir du sol avec la technologie existante, et des contrôles «sur place» s'avéraient nécessaires, ou encore si une intervention était indispensable en cas de violation de l'espace ou du trafic aériens, une flotte d'avions militaires se tient à disposition, au sol comme dans les airs. Cela dit, actuellement ce n'est le cas que pendant les heures d'exploitation de vol des bases aériennes militaires, c-à-d les soi-disant "heures de bureau". La plupart du temps, des avions militaires sont désignés pour exécuter ces tâches, alors qu'ils sont sur un vol d'entraînement. Cela signifie que le chef des opérations au sein de la centrale d'engagement de la défense aérienne interrompt un exercice d'entraînement et attribue une nouvelle mission aux pilotes, autrement désignée par « Live-Mission » ou « Hot-Mission »: JAV/1.4.2011/PKF/Grätzer - Dans le cadre d'une « Live-Mission », afin de déterminer si les données de certaines plans de vol sont conformes au parcours réel d'un avion, ou encore lorsque des appareils étrangers survolant la Suisse et munis d'une autorisation diplomatique doivent être contrôlés ou, à la rigueur, escortés. Ces « Live-Mission » ont lieu tous les jours. - Dans le cadre d'une « Hot-Mission », afin de contrôler des objets volants non-identifiables, lorsqu'une intervention est nécessaire, afin de guider l'atterrissage sur un aéroport suisse, ou encore pour forcer à quitter l'espace aérien. Ces « Hot-Mission » se produisent environ une fois par mois. Les contrôles et les interventions dans l'espace aérien national sont exécutés, au niveau international, selon des procédures standardisées: les normes de l'OACI. Décision de l'Assemblée fédérale concernant le QRA En termes de sécurité de l'espace aérien suisse, nous n'obtiendrons un atout décisif que lorsque des moyens d'intervention seront à disposition 24h/24h pour la surveillance de cet espace aérien. Or ce n'est qu'au moyen d'avions de combat multifonctionnels et opérationnels dans toutes les conditions météorologiques, que la souveraineté nationale aérienne peut être mise en oeuvre. Après le Conseil des Etats, le Conseil national a également voté, en date du 15 Septembre 2010, l'introduction du QRA pour l'organisation des forces aériennes. Cela suppose un surcoût annuel récurrent de 15 millions de francs pour l'infrastructure ainsi que de 75 postes supplémentaires pour le personnel au sol, les collaborateurs de Skyguide, les spécialistes et les pilotes. Le recrutement et la formation complète de ces derniers exige environ trois ans. En Suisse, l'éventualité de pouvoir assurer un QRA annuel par les forces aériennes n'est pas envisageable avant 2014 et à condition que le parlement approuve également les coûts additionnels ainsi que les postes supplémentaires! Ressources, viabilité, durabilité Actuellement, avec une flotte de F/A-18, composée de 33 avions de combat modernes incluant environ 50 pilotes de F/A-18 ainsi que le personnel au sol, ce sont les forces aériennes qui assurent la police de l'air en temps de paix, à longueur d'année et durant « les heures de bureau ». Il est à prévoir qu'à partir de 2014, avec un service de vol de 24 heures ainsi qu'un QRA, la flotte des F/A-18 soit davantage sollicitée. Le nombre d'heures de vol est en augmentation, les cycles d'entretien s'intensifient, les avions engagés s'usent plus rapidement et la durée de vie de la flotte se réduit. Le avions de chasse F-5 Tiger désormais obsolètes ne peuvent encore être engagés que pendant la journée et dans conditions de visibilité, afin de décharger partiellement la flotte des F/A-18. JAV/1.4.2011/PKF/Grätzer Dans l'éventualité de tensions internationales et d'une opération aérienne de 24 heures avec un QRA élargi, cela nécessiterait 50 avions de combat modernes pour protéger l'espace aérien et, le cas échéant, pour pouvoir boucler une vaste superficie. Or même dans cette configuration politico-sécuritaire, les forces aériennes ne sont plus en mesure de remplir leur mandat constitutionnel, sans le remplacement partiel des avions de combat Tiger (TTE). Comparaison internationale En Autriche, les forces aériennes disposent, avec leurs 15 Eurofighters et environ le même nombre de pilotes, d'une viabilité opérationnelle aérienne par engagement de 24 heures de quelques jours seulement. L'armée de l'air française a en permanence au moins six avions de combat en mode QRA. A cela s'ajoute un avion de ravitaillement pour le ravitaillement en vol afin d'augmenter la durée de vol des avions de combat jusqu'à six heures supplémentaires. Elle dispose également d'un avion AWACS de surveillance radar, qui fournit aux appareils de combat dans les airs les dernières données disponibles sur la situation aérienne en cours. Texte: Erich Grätzer Graphisme: Forces aériennes JAV/1.4.2011/PKF/Grätzer