NOS ADHéreNtS - Ville Amenagement Durable

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NOS ADHéreNtS - Ville Amenagement Durable
NOS ADHérents
Rencontre avec l’équipe de Toposcope
toposcope
Agence d’Urbanisme et
d’Architecture
« Partager ce que l’on sait
et apprendre du savoir des autres »
Juin 2014
http://toposcope.fr/
81 rue de la République 69002 Lyon
04 26 17 63 47
[email protected]
Alexis BISIAUX - Espace public et architecture
Architecte DPLG diplômé de l’Ecole d’Architecture de Lille
en partenariat avec la faculté d’urbanisme de l’université
technique de Budapest. Il s’installe à Lyon en 2007 après
avoir travaillé à Barcelone chez Miralles Tagliabue-EMBT et à
Toulouse chez Cardete & Huet. Son parcours professionnel lui
a permis de développer, en libéral et en salarié, des projets
d’espaces publics d’envergure, ainsi que de nombreux projets
d’architecture : logements BBC et passifs, des réhabilitations
thermiques, des ERP et des bâtiments tertiaires.
Delphine BLANC - Architecture et urbanisme
Architecte DE de l’Ecole d’Architecture de Grenoble, elle travaille
d’abord à Madrid sur des projets de réhabilitation de logements,
puis s’implique à Lyon dans deux agences d’architectes investies
dans la construction écologique et l’aménagement durable.
Elle complète sa formation initiale par un DSA Projet Urbain et
Paysage à Paris. Elle travaille aujourd’hui sur des réhabilitations
thermiques, du logement collectif à haute performance
énergétique et des études urbaines et paysagères.
Depuis peu, elle est également architecte-conseiller du CAUE du
Rhône.
quel est Votre parcours pour arriver à la qualité
environnementale ?
Nous faisons partie d’une génération qui a grandi dans les
années 1980 et entendu parler très tôt d’écologie. L’évidence
et l’urgence de la qualité environnementale se sont imposées
à nous sans qu’on ait à se demander « s’il fallait le faire ». Nous
en assumons pleinement la dimension technique (en faisant
constamment évoluer nos « règles de l’art » dans cette optique)
et la dimension politique (quel projet de société défendons-nous
à travers nos réalisations ?)
Pour prendre un exemple facile, nous trions nos déchets comme
on nous l’a appris ; mais nous essayons surtout d’en produire
moins, de consommer moins, et donc d’intégrer cela à nos
prescriptions en tant que concepteur du cadre de vie. Nous
avons sans-doute une vision plus transversale des problèmes
environnementaux que la génération de militants qui a dû se
battre pour faire reconnaitre l’importance de thématiques
spécifiques. Nous pensons qualité de l’air intérieur, matériaux
naturels, objectifs thermiques, bioclimatisme, écologie
philosophique, aménagement durable, dans un même
mouvement de conception.
Quelle est votre approche au quotidien de la qualité
environnementale ?
Nous défendons une vision transversale et plurielle de
l’aménagement et de la construction. Notre totale assimilation
de la notion d’écologie nous mène à rechercher la cohérence
des solutions plutôt que la performance pure.
Seule une réflexion globale et critique, en prise directe avec
le contexte local, permet des avancées intéressantes. Cette
approche hyper-contextualiste permet d’ancrer la qualité
environnementale dans un contexte économique, culturel et
social donné. C’est pourquoi nous préférons le terme d’écologie
à celui de qualité environnementale. Il englobe plus clairement
les notions de milieu, de relations aux autres individus et à notre
environnement (qu’il soit sensible, physique, géographique,
social…).
Nous nous méfions beaucoup des solutions toutes faites, et
des solutions exclusivement techniques. L’enjeu réside autant
dans la qualité environnementale que dans notre capacité à
concevoir des espaces agréables à vivre. On ne réussira pas
l’un sans l’autre. C’est pourquoi nous abordons l’ensemble de
nos projets par le biais de l’usage, notion extrêmement riche
sur laquelle nous travaillons en ce moment. Nous travaillons
également beaucoup sur la transmission des prescriptions
auprès des utilisateurs (habitants, occupants mais aussi
gestionnaires et exploitants), pour l’après-livraison. De manière
plus générale, nous sommes très attentifs aux conséquences
sociales des défis écologiques. On est plus attentifs à la mise
en œuvre possible et aux moyens nécessaires.
Nous considérons qu’un potentiel de changement réel existe
dans la population française, sous-estimé par nos élus. Ainsi
qu’à tous les maillons de la chaine de production : élus, AMO,
Centre d’échanges et de ressources pour la qualité environnementale des bâtiments et des aménagements en Rhône-Alpes
Avec les partenaires de nos actions
Réalisation VAD sur une charte de MÉDIACTIF Lyon : 04 78 61 58 22
Quelle est votre métier de base ?
Chantal GUITTON - Urbanisme et espace public
Architecte-urbaniste qualifiée OPQU, diplômée de l’école
d’architecture de Toulouse, elle a travaillé à Tarbes, Toulouse,
Marseille, Chantilly et Mexico avant de s’installer à Lyon en
2007. Elle y exerce d’abord chez Ilex Paysage Urbanisme puis
chez Passagers des Villes. Depuis le début de ses études, elle
construit et développe son expertise principalement sur les
projets urbains (AMO, composition urbaine, renouvellement
urbain), mais aussi sur la conception d’espaces publics.
Elle a également enseigné l’urbanisme à l’Ecole d’Architecture
de Toulouse en 2011.
urbanistes, architectes, artisans, habitants… Il nous revient
de trouver les bons montages, les bonnes mises en œuvre,
les bons moyens que chacun peut réellement mobiliser pour
concrétiser ce changement.
quel projet qui vous tient particulièrement à cœur?
Le projet de Saint-PIerre-en-Faucigny est intéressant. Notre
démarche a consisté à proposer d’abord un projet d’usages très
riche, avant de concevoir une forme urbaine et paysagère.
Ainsi, la forme de la trame bâtie et des nouveaux espaces
publics est une suggestion, qui pourrait être différente, sans
perte de sens pour le projet de centralité.
La «locomotive» du projet est une ferme pédagogique et
d’agrément, en plein centre-bourg.
Elle réunit une moyenne surface commercialisant les produits
de la ferme et des exploitants du territoire ; un potager
ornemental, avec un aménagement très «noble», jouant un rôle
de parc public; un restaurant semi-gastronomique avec chefs
invités ; un lieu d’exposition sur les liens entre agriculture et
alimentation, et les AOC et produits phares du territoire; un
espace destiné à la production et à l’expérimentation, servant
de support à des actions de pédagogie et de sensibilisation ; un
lieu de réception pour cérémonies et évènements d’entreprise,
avec un gîte.
Autour de cette locomotive, des activités de cours et d’ateliers
multiples, sur la transformation des aliments ; de la cueillette
; des marchés (gourmand et aux plantes) ; accueil scolaire
et périscolaire ; four à pain, apiculture, alambic pressoirs et
séchoirs à fruits.
L’équipement, qui fait face à la Mairie, est le cœur d’une
centralité organisée en chapelet le long de l’avenue qui traverse
le bourg.
Nous sommes heureux de cet exercice, qui nous a permis de
mettre en pratique notre approche par les usages, dans le
cadre très ouvert d’un concours d’idées. Le projet est ambitieux
mais nous avons aussi travaillé sa traduction opérationnelle,
qui s’avère réaliste, à un coût abordable pour la commune et
à la communauté de communes, puisque l’équipement et ses
activités s’auto-financent en investissement et en gestion.
Ce programme ambitieux pourrait à la fois créer un centrebourg vivant au quotidien, et un rayonnement nouveau pour la
commune à l’échelle du grand territoire.
Quels conseils donneriez-vous à un maître d’ouvrage
qui souhaite réaliser un bâtiment conforme aux
principes de la démarche environnementale ?
En architecture comme en urbanisme et en espace public,
la raréfaction des moyens économiques devrait encourager
les maitres d’ouvrages publics et privés à passer commande
d’études de coût global en parallèle des études de conception.
Cette approche permet de se rapprocher de l’échelle de temps
‘écologique’, temps long qui correspond à la réalité du cycle de
vie d’un bâtiment ou d’un aménagement. En mettant un peu
plus d’argent sur la qualité de la conception (qui pèse très peu
dans le coût global d’un bâtiment ou d’un projet urbain), les
collectivités s’assureraient d’économies substantielles à moyen
et long terme. Economiser sur la matière grise des projets est à
notre sens contre-productif.
D’autre part, les MOA ont un rôle important à jouer dans la
montée en qualité de la production « banale », courante, hors
des opérations-pilote vitrines d’innovation. C’est sur cette
production qu’il est le plus urgent d’agir, et que la marge
d’amélioration est la plus grande.
Plusieurs difficultés jalonnent le parcours d’un maitre d’ouvrage,
qu’il soit public ou privé : le risque du green washing, des
solutions habituelles faciles, du copier-collé ; le conflit entre la
qualité écologique et les enjeux de court-terme ; le changement
d’équipes de décisionnaires et de concepteurs ou le passage
à l’opérationnel, qui peuvent être fatals pour la tenue de la
cohérence ou de l’ambition du projet. MOA et MOE doivent faire
corps pour être vigilants sur ses aspects.
Enfin, le travail sur la qualité environnementale ne doit pas
occulter celui de la qualité architecturale et urbaine. Les
dimensions sociales, esthétiques et d’usage font partie
intégrante de la qualité écologique. Un projet est une aventure
positive, porteuse, constructive, au sens noble du terme. C’est
l’occasion de valoriser les savoir-faire locaux, d’engager des
dynamiques collectives, de se projeter vers un avenir meilleur.
Tirons-profit de ces dynamiques pour créer de la confiance, de
l’implication, et du collectif !
Comment avez-vous connu Ville et Aménagement
Durable et pourquoi l’avoir rejoint ?
Nous cherchions un réseau de professionnels ouvert, faits
de profils diversifiés, qui soit un lieu d’échanges de réflexions
transversales, de montée en compétence collective et de
mobilisation dans un contexte libéré des contingences de nos
vies d’agence. VAD nous offre cela, et à ce niveau là aussi, nous
souhaitons jouer collectif.
Un souhait pour les années à venir ?
De la confiance et de l’exigence en toutes choses !