Atelier A4 - sqetgc.org

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La technique IMO (Intégration par
Mouvements Oculaires) adaptée à une
clientèle ayant une DI et des symptômes de
stress post-traumatique
Présentation au Colloque Annuel du SQETGC
9 novembre 2012
Centre de réadaptation de la Gaspésie :
Line Boudreau, psychologue; Josée Carbonneau,
psychologue et Louise Poirier, éducatrice spécialisée
Objectif

Faire valoir la pertinence d’utiliser la
technique d’Intégration par Mouvements
Oculaires (IMO) pour traiter les symptômes
d’un État de Stress Post-Traumatique (ÉSPT)
chez des personnes ayant une Déficience
Intellectuelle (DI) légère.
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Plan de la présentation
1. Introduction
2. Présentation de l’ÉSPT
2.1 Épidémiologie
2.2 Critères diagnostiques
2.3 Études ÉSPT et DI
2.4 Traitements
3. Présentation de la technique IMO
3.1 Origine
3.2 Description
3.3 Déroulement d’une session
3.4 Durée
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Plan de la présentation (suite)
4. Cas clinique # 1 : Jean-Marc
4.1 Description
4.2 Intervention
4.3 Résultats
5. Cas clinique # 2 : Lucie
5.1 Description
5.2 Intervention
5.3 Résultats
6. Conclusion
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1.Introduction
Il est généralement reconnu que des événements traumatiques
peuvent causer des malaises psychologiques chez la
population en général :

Dépression
Abus de substance
Réactions de stress aigu
Troubles anxieux
Changements de personnalité

État de stress post-traumatique




McCarthy, 2001
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2. État de stress post-traumatique
(ÉSPT)
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2.1 Épidémiologie
L’état de stress post-traumatique (ÉSPT)
comme diagnostic a reçu de l’attention
considérable depuis les 30 dernières années


Apparu comme diagnostic spécifique dans le
DSM-III
Jusqu’à 20-30% de gens exposés à des
événements traumatiques développent un ÉSPT
Souvent cyclique et progressif

McCarthy, 2001
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2.1 Épidémiologie (suite)


Les événements interpersonnels, tels que le viol,
la torture et la séquestration constituent les
événements qui entraînent le plus haut taux de
symptômes post-traumatiques.
Chronicité : 60% ont des symptômes significatifs
après 1 an, 33% après 10 ans.
Brillon (2001)
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2.1 Épidémiologie (suite)

La comorbidité avec d’autres diagnostics
psychiatriques semble être la norme et non
l’exception :



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dépression
abus de substance
troubles anxieux
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2.1 Épidémiologie (suite)

Des facteurs de risque identifiés :







les troubles psychiatriques (histoire personnelle ou familiale)
la pauvreté
les traumatismes vécus au cours de l’enfance
des événements difficiles vécus avant et après l’événement
traumatisant
les croyances de base
la tendance à prendre des risques
un faible niveau intellectuel
Mitchell, Clegg & Furniss, 2006
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2.2 Critères diagnostiques

Les critères diagnostiques de l’ÉSPT dans le
DSM-IV-TR

Adaptations dans le DM-ID
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2.2 Critères diagnostiques (suite)
DSM-IV-TR
A. Exposition à un événement avec :
1.
Risque ou menace à l’intégrité physique ou de
mort (soi ou autrui)
2. Réaction de peur intense, d’un sentiment
d’impuissance ou d’horreur.
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2.2 Critères diagnostiques (suite)
DM-ID
DI légère/moyenne
A. Aucune adaptation
1. Aucune adaptation, mais attention aux perceptions des événements
2. Aucune adaptation, mais plus la DI est importante, plus il y a
comportements de désorganisation ou agitation
DI sévère/profonde
A. Aucune adaptation
1. Aucune adaptation, mais attention aux perceptions des événements
2. Davantage de présence de comportements de désorganisation et
agitation
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2.2 Critères diagnostiques (suite)
DSM-IV-TR
B. Événement constamment revécu par :
1.
2.
3.
4.
5.
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Souvenirs répétitifs et envahissants (images, pensées ou
perceptions).
Rêves répétitifs
Sentiment de revivre l’événement, illusions,
hallucinations et des épisodes dissociatifs (flash-back)
Détresse psychique intense
Réactivité physiologique
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2.2 Critères diagnostiques (suite)
DM-ID
DI légère/moyenne
B. Aucune adaptation
1. Aucune adaptation
2. Aucune adaptation, mais les cauchemars sans
contenu reconnaissable sont plus fréquents en DI.
3, 4 et 5. Aucune adaptation
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2.2 Critères diagnostiques (suite)
DI sévère/profonde
B. Aucune adaptation
1. Phénomène de revivre l’événement peut se manifester
par des symptômes externes et comportementaux, parfois
automutilation
2. Cauchemars sans contenu reconnaissable sont plus
fréquents
3. Jeux ou mises en scène spécifiques au traumatisme,
peut avoir l’air bizarre et passer pour des symptômes
psychotiques
4 et 5. Aucune adaptation
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2.2 Critères diagnostiques (suite)
DSM-IV-TR
C. Évitement de stimuli associés au traumatisme et
émoussement de réactivité (3 éléments requis):
1. Évitement de pensées, sentiments ou conversations
2. Évitement d’activités, endroits ou de gens
3. Incapacité de se rappeler d’un aspect important du
traumatisme.
4. Réduction d’intérêt ou de participation aux activités.
5. Sentiment de détachement
6. Restriction des affects
7. Sentiment d’avenir « bouché »
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2.2 Critères diagnostiques (suite)
DM-ID
DI légère/moyenne
C. Aucune adaptation
1, 5 et 6. Aucune adaptation
2. Aucune adaptation, mais souvent décrits par l’entourage comme de
la non-collaboration.
3. Aucune adaptation, mais attention aux troubles de mémoire en lien
avec la DI
4. Aucune adaptation, peut être décrit par l’entourage comme de la
non-collaboration
5 et 6. Aucune adaptation
7. Tenir compte de l’âge développemental, influençant la pensée
abstraite pour se projeter dans le temps.
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2.2 Critères diagnostiques (suite)
DM-ID
DI sévère/profonde
C. Aucune adaptation
1. Aucune adaptation, mais plus difficile à évaluer avec difficultés
langagières plus importantes
2. Aucune adaptation, mais décrits par l’entourage comme de la noncollaboration.
3. Aucune adaptation, mais difficile à évaluer
4. Aucune adaptation, peut être décrit par l’entourage comme de la
non-collaboration
5. Aucune adaptation, mais on peut rapporter de l’isolement social
6. Aucune adaptation
7. Impossible à évaluer
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2.2 Critères diagnostiques (suite)
DSM-IV-TR
D. Activation neurovégétative (au moins
deux):
1. Difficultés d’endormissement ou sommeil
interrompu.
2. Irritabilité ou accès de colère.
3. Difficultés de concentration.
4. Hypervigilance.
5. Réaction de sursaut exagérée.
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2.2 Critères diagnostiques (suite)
DM-ID
DI légère/moyenne
D. Aucune adaptation
1, 2, 3, 4 et 5. Aucune adaptation
DI sévère/profonde
D. Aucune adaptation
1, 2, 3, 4 et 5. Aucune adaptation, mais comme pour le
critère B, présentation possible sous forme de
comportements externalisés (automutilation, agressivité,
irritabilité, crises comportementales, etc.)
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2.2 Critères diagnostiques (suite)
DSM-IV-TR
E. Durée des symptômes de plus d’un mois (B, C et
D).
F. Souffrance cliniquement significative ou une
altération du fonctionnement.
Spécifier si :


Aigu : durée des symptômes moins de trois mois.
Chronique : durée des symptômes trois mois ou plus.
Spécifier si :

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Survenue différée : début des symptômes au moins six
mois après le facteur de stress.
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2.2 Critères diagnostiques (suite)
DM-ID
DI légère/moyenne
E et F. Aucune adaptation
DI sévère/profonde
E et F. Aucune adaptation, mais évaluation
soigneuse requise pour déterminer l’atteinte
cliniquement significative versus l’âge
développemental (niveau de base).
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2.3 Études ÉSPT et DI


Études liant l’ÉSPT à la population présentant une
DI très peu nombreuses.
Une étude classique (Ryan, 1994) révèle :




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Échantillon de 310 adultes DI référés en psychiatrie :
16,5% répondaient au critères de l’ÉSPT;
Chacun avait souffert au moins deux traumatismes ;
La presque totalité avait comme motif de référence des
comportements perturbateurs ou agressifs;
Comorbidité la plus fréquente : dépression majeure.
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2.3 Études ÉSPT et DI (suite)

Exposition plus fréquente et à une intensité
plus importante de violence interpersonnelle
et au crime que la population en général;


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Vulnérabilité plus élevée à différentes formes
d’abus sexuel (jusqu’à 83% des femmes et 32 %
des hommes);
Phénomène d’overshadowing;
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2.3 Études ÉSPT et DI (suite)

Symptômes d’ÉSPT plus persistants reliés à :


Gens qui rapportent plus d’impressions sensorielles
envahissantes d’un événement.
Gens ayant le plus de difficultés à traiter cette information
à ce moment.
Cela mène à l’hypothèse que les adultes ayant une
DI seraient à plus grand risque de développer
l’ÉSPT de par leurs difficultés de traitement de
l’information préexistantes en lien avec la DI.
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2.3 Études ÉSPT et DI (suite)

Défi pour l’évaluation de l’ÉSPT en DI
 Pas de mesure quantitative pour cette population.
En DI légère certains outils de dépistage peuvent
s’appliquer (p. ex. Post-traumatic Diagnostic
Scale (PDS))
 Le fonctionnement pré-morbide comme indice du
niveau de base est central.
 L’ÉSPT aigu peut être plus facile à déceler;
 L’ÉSPT chronique est plus difficile à déceler,
surtout si l’histoire de la personne est peu connue.
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2.3 Études ÉSPT et DI (suite)

Présentation clinique en DI sévère-profonde : TGC
 Les problématiques comportementales
(agressions envers autrui ou soi-même,
comportements oppositionnels et perturbateurs,
agitation)
 Régressions développementales et
psychologiques, apparition de nouveaux
comportements perturbateurs et l’exacerbation de
comportements déjà existants qui coïncidaient
avec le traumatisme
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2.4 Traitements ÉSPT





Thérapie cognitivo-comportementale (exposition et
restructuration cognitive spécifique au traumatisme)
efficace;
Eye Movement Desensitization and Reprocessing
(EMDR) efficace;
Techniques de gestion du stress efficacité un peu
plus grande que l’absence d’intervention;
La psychopharmacologie (antidépresseurs et
anxiolytiques) plus efficace que le placebo;
Les interventions préventives ne se montrent pas
efficaces (incluant le debriefing).
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2.4 Traitements (suite)

Rareté d’études en DI, mais on constate que :



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Les traitements doivent être les mêmes, mais
adaptés au niveau de déficience intellectuelle;
Les victimes d’agressions nécessitent une aide
thérapeutique qui est accessible et adaptée;
Les personnes doivent être impliquées dans toute
décision ou démarche qui est reliée à leur bienêtre.
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2.4 Traitements (suite)

Comme les gens ayant une DI sont par
définition dépendants de l’environnement, le
travail auprès des proches prend toute son
importance en lien avec la sensibilisation aux
impacts de l’événement traumatisant et aux
façons d’y réagir
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IMO, ÉSPT et DI - CRG
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3. Technique IMO: Intégration par
Mouvements Oculaires



Traitement de l’ÉSPT: utilise plusieurs
techniques d’intervention.
Pourquoi essayer technique IMO avec
clientèle ayant une DI?
Expériences antérieures avec technique IMO :
très positives et très rapides.
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3.1 Origine




Technique créée en 1989 par 2 américains :
Connirae et Steve Andreas;
Implantée et développée au Québec par Danie
Beaulieu (Thérapie d’Impact);
Se fonde sur les principes de PNL (intégration
de l’information stockée niveau visuel, auditif
et kinesthésique);
Principalement utilisée pour traiter l’ESPT
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3.2 Description
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3.2 Description (suite)



Série de mouvements oculaires de
gauche à droite;
Segments de haut en bas;
Décrit simultanément verbalement le
déroulement du trauma;
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3.3 Déroulement d’une session





Explication de démarche au client
Demande de consentement
Cible souvenir/moment le plus douloureux
Détermine niveau souffrance de 1 à 10
Explication que de nouvelles informations
peuvent remonter à la conscience et doivent
être partagées (visuel, auditif, kinesthésique);
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3.3 Déroulement d’une session (suite)






Débute mvts et description du trauma;
Arrête dès arrivée nouvelle information;
Sinon prend pause après série mvts;
Reprend nouvelle série mvts avec description;
Continue jusqu’à on a passé travers série
complète de mvts;
Ou arrête lorsque P démontre de fatigue;
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3.4 Durée


Durée d’une session varie beaucoup selon les
capacités d’une personne et selon la
complexité du trauma (30 à 90 min.).
Gens sont souvent fatigués à fin session.
Quand l’intervention (plusieurs sessions) est
terminée, on réévalue le niveau de souffrance.
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4. Cas clinique #1
Jean-Marc
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4.1 Description





Jeune homme de 23 ans
Déficience intellectuelle légère et une
trisomie 21.
Tempérament joyeux, sociable, fervent lecteur
de tout ce qui touche le milieu artistique
québécois.
2002, décès subit du père, J-Marc a 13 ans.
2004, débute son hébergement en RTF.
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4.1 Description (suite)



Été 2004, attouchements et agression sexuelle de la
part d’un autre résident (adolescent) de la RTF (non
divulgué intervenants CRG et mère).
2004 à 2006, intimidations et menaces
psychologiques de la part du même adolescent.
2006, deuxième agression sexuelle. Plainte déposée
à la SQ, l’adolescent (agresseur) est relocalisé.
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4.1 Description (suite)


CALACS: mère ne souhaite pas leur
intervention.
2010, nombreux changements: J-Marc change
de RTF, finissant à la polyvalente, séparation
de ses amis, intégration à la vie adulte.
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4.1 Description (suite)

Problèmes de comportements: refus de sortir
de la maison, parle abondamment de la perte
de son père, désire partir de sa nouvelle RTF
et vivre avec sa mère, évite de faire ses tâches
et comportements contrôlants envers les
autres résidents.
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4.1 Description (suite)

Symptômes observés en lien avec abus sexuels et
psychologiques:
 propos souvent colériques en lien avec l’abuseur;
 sentiment d’injustice important;
 certains comportements agressifs envers autrui;
 sentiment d’impuissance face à l’agresseur;
 signes d’anxiété quand pense que peut rencontrer
l’agresseur;
 évitement d’activités où risque de croiser l’agresseur;
 signes occasionnels de tristesse;
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4.2 Intervention
Première session: 16 nov. 2010
 explication en termes simples de démarche
dans ses détails;
 demande de consentement (éclairé);
 évaluation niveau souffrance: 8-9/10 (très
élevé)
 procède à désensibilisation;
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4.2 Intervention (suite)

Observations:






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accepte facilement démarche;
fait facilement confiance (pas doute ou réticence);
rationnel cause pas réticence ou question;
rapporte peu de nouvelles informations;
n’exprime pas de grande souffrance en lien avec
trauma;
dois ralentir la cadence car un peu difficulté à
suivre mvts (attention);
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4.2 Intervention (suite)





pauses sont plus fréquentes;
signes fatigue apparaissent rapidement (15 – 20 min.);
yeux veulent se fermer malgré lui
série mvts dure moins de 30 min.
Réactions à l’intervention:


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signes de grande fatigue (besoin de repos ou tâche légère)
diminution de l’attention et concentration.
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4.2 Intervention (suite)
Deuxième session: 23 nov. 2010



2012-11-09
Désensibilisation se déroule semblablement
comme la première.
Réévaluation niveau souffrance: 4/10 (plutôt
faible).
Après discussion avec Louise qui confirme la
disparition des principaux symptômes, convenons
de mettre fin à la démarche d’intervention
psychologique.
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4.3 Résultats (immédiats et après 1 an)

Les séquelles de l’abus sont disparues après
seulement deux traitements (symptômes
ciblés):




2012-11-09
ne parle plus avec colère ou tristesse;
aucune allusion aux abus subis et à l’agresseur;
aucun comportement d’évitement de lieux ou de
situations;
sentiment d’impuissance est remplacé par un
sentiment de confiance en soi;
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4.3 Résultats (immédiats et après 1 an)
(suite)





a croisé l’agresseur (aucune réaction particulière)
intégration aux activités;
ne souhaite plus quitter la RTF pour vivre chez sa
mère
débutera un stage à l’emploi prochainement.
Continue à parler de la mort de son père (cible
des interventions futures)
2012-11-09
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5. Cas clinique # 2
Lucie
2012-11-09
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5.1 Description




Jeune femme de 29 ans, cadette d’une famille de 4
enfants, toujours habité avec parents;
Déficience intellectuelle frontière légère/moyenne;
Tempérament joyeux, très sociable, très volubile
(voire désinhibée);
Très active : activités au CRG (cuisine, EVAAS,
Boccia, etc.) et d’intégration communautaire
(organisme communautaire, plateau de travail, etc.);
2012-11-09
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5.1 Description(suite)

Fréquentait un jeune homme en 2009 (DI légère):






Dormaient dans le même lit sans relations sexuelles complètes;
Viol à deux reprises à l’automne 2009 : main sur la bouche et
menaces pendant les actes, parents présents à l’étage;
Rupture deux semaines plus tard car mère remarque comportements
contrôlants (obligation de porter un tel chandail, etc.);
Ils continuent de fréquenter activités communes (organisme
communautaire);
Menaces régulières (chum policier, personne ne te croira, tu me parles
sinon je dirai que tu voulais coucher avec moi…);
Fréquentation d’un nouveau copain en février 2010.
2012-11-09
IMO, ÉSPT et DI - CRG
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5.1 Description (suite)

Stresseurs additionnels:





2012-11-09
Fin mars 2010, cancer du père, soins palliatifs à domicile. Lucie est
souvent malade (rhumes), pleure et verbalise ses émotions face à la
maladie de son père;
Début juin 2010, décès du père; difficultés d’adaptation de mère.
Lucie visite l’urgence à répétition pour santé physique (urticaire);
Automne 2010, harcèlement téléphonique;
Antécédants de troubles psychiatriques chez la mère (Trouble
bipolaire, trouble panique, abus d’alcool) et état financier précaire
Antécédants de trouble dépressif avec tentative de suicide du père
IMO, ÉSPT et DI - CRG
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5.1 Description (suite)


Novembre 2010, mère confie que sa fille pleure
souvent, perd ses cheveux et a des problèmes de
peau (urticaire bras, corps et intérieur des cuisses).
Tout est attribué à des réactions face à la mort du
père;
Pleurs aux activités au CRG et en communauté.
Exprime qu’elle tente de ne pas pleurer devant sa
mère pour lui éviter de la peine. Rencontres
individuelles, outils proposés (gestion des émotions),
diminution des symptômes;
2012-11-09
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5.1 Description (suite)

Mi-février 2011, Lucie dévoile à sa mère les
situations d’agression sexuelle qu’elle a
vécues.


2012-11-09
Colère intense de la mère (passé d’abus);
Lucie ne va pas bien depuis la divulgation :
cauchemars, se réveille et a des « flash » de
l’agresseur qui entre dans sa chambre, maux de
tête, maux de ventre, perte de cheveux, urticaire
et ne veut plus fréquenter les activités où
l’agresseur est présent;
IMO, ÉSPT et DI - CRG
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5.1 Description (suite)


Implication de la psychologue du CRG,
demande à la mère de tenir un registre des
symptômes, support-conseil donné à la mère
et aux intervenants;
Contacts avec le CALACS par l’éducatrice
pour connaître les services;
2012-11-09
IMO, ÉSPT et DI - CRG
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5.1 Description (suite)


Fin mars 2011, 2 rencontres CALACS :
recours possibles; confusion face à la décision
de porter plainte ou non, culpabilité et colère
intense de la part de la mère;
Fait toujours des cauchemars, parfois avec
vomissements
2012-11-09
IMO, ÉSPT et DI - CRG
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5.1 Description (suite)




Mi-avril, état de crise chez la mère avec propos
suicidaires. Lucie est dérangée par les émotions de
sa mère.
Son nouveau chum (pas au courant) trouve qu’elle a
changé et se dit inquiet pour elle; elle s’inquiète
davantage pour sa mère;
Peut tolérer l’agresseur si autres personnes en
présence. Lucie avoue à son intervenante qu’elle
sourit et rit même si elle n’en a pas le goût;
Victimisation secondaire ?
2012-11-09
IMO, ÉSPT et DI - CRG
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5.1 Description (suite)



Mi-mai 2011, dérèglement des menstruations,
irritabilité à la maison, cauchemars. Référence faite à
l’autre psychologue du CRG pour IMO.
CALACS : réticence (connaissances en DI),
propositions à l’intervenant CRG (lettre);
Mère rapporte que Lucie fait des attaques de
panique, a des bouffées de chaleur, est mal dans sa
peau, fréquente moins les activités communautaires,
pleure à tous les soirs;
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5.1 Description (suite)


Annulation de la première rencontre avec la
psychologue (IMO) 12 janvier 2012, car
hospitalisation pour douleurs aux reins et serrements
à la poitrine, ativans prescrits pour régulariser le
sommeil; Référence faite en psychiatrie par le
médecin;
Poursuite des difficultés chez la mère (abus d’alcool,
pleure constamment et dort le jour), ce que la fratrie
juge néfaste pour Lucie. Mère refuse toujours
services pour elle-même.
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5.2 Intervention
Première session: 2 février 2012
 explication technique désensibilisation;
 demande consentement;
 évaluation des symptômes de ESPT:

Échelle HAD: Hospital Anxiety and Depression Scale


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Section Anxiété: 16 / 21 pts = symptômes sont significatifs et
indiquent un état anxieux certain (souvent tendue, peurs, très
inquiète, bougeotte, sensations soudaines de panique)
Section Dépression: 7 / 21 pts = symptômes dépressifs n’ont pas
atteint un seuil significatif.
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5.2 Intervention (suite)

Autres symptômes :



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
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souvenirs répétitifs envahissants;
réveils nocturnes;
difficultés d’endormissement;
cauchemars fréquents;
pleurs fréquents;
perte d’intérêts;
évitement de situation où peut croiser abuseur;
sentiment de colère important;
peur et sentiment d’impuissance envers abuseur;
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5.2 Intervention (suite)
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

ciblons souvenir plus douloureux;
procède désensibilisation;
observations:




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durée: 65 min.;
rapporte beaucoup de souvenirs, détails sous forme
d’images et de sensations corporelles;
manifeste peu d’émotions douloureuses;
rit parfois de certaines situations (perspective plus
détachée et observatrice de la situation et exprime
verbalement ce qu’elle aurait voulu dire à l’agresseur au
moment de l’abus);
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5.2 Intervention (suite)

adaptation de l’intervention





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la cadence des mvts doit être ralentie car quitte mes doigts
des yeux;
j’adapte la technique en cessant le mvt de la main g-d et je
le remplace par main ouverte et main fermée de chaque
côté de son corps de sorte que son regard se promène de
g-d plus librement;
réagit bien à ce changement;
procédons à l’ensemble de la série de segments;
ne manifeste pas de signe de fatigue évident mais apparait
plutôt énergisée et dégagée par la démarche.
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5.2 Intervention (suite)
2e session désensibilisation: 21 février 2012
3e session : 22 mars 2012: notons aggravation
des symptômes

Réévaluation des symptômes:



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BAI (Beck Anxiety Inventory): 30 / 69 pts = niveau
d’anxiété sévère.
Présence d’attaques de panique.
IES-R ( Impact of Event Scale-Revised): mesure sévérité
symptômes d’intrusion, d’évitement et d’hyperéveil.
Résultats = 53 pts qui signifie (33pts ou +): personne
souffre d’un trouble de stress post-traumatique.
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5.2 Intervention (suite)

Identification de l’agent déclencheur et de
facteurs aggravant les symptômes:



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a rencontré l’abuseur à 3 reprises en l’espace
d’une courte période de temps;
la personne responsable de Lucie, en colère
contre l’abuseur, lui rappelle constamment l’abus
et devient plus dépressive et isolée qu’auparavant;
la chambre de Lucie, où a eu lieu l’abus, est
restée telle comme avant: donc tout lui rappelle
l’abus;
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5.2 Intervention (suite)

Recommandations de type cognitivocomportemental:





gestion du niveau de stress (diminuer crises panique);
éviter momentanément (temps de l’intervention) lieux où
l’abuseur sera présent;
sortir maison quelques jours le temps pour dormir
davantage et récupérer physiquement et vérifier la qualité
du sommeil en dehors de sa chambre;
faire un bon nettoyage et de petits aménagements faits
dans sa chambre afin de dissocier ce lieu de l’abus.
Session de désensibilisation.
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5.2 Intervention (suite)
4e session : 10 avril 2012
 Diminution importante des symptômes (dort
bien dans chambre, pas de cauchemars, aucun
réveil nocturne, aucune crise de panique,
aucune tristesse ni pleurs, plus de
détachement envers l’abuseur.
Rencontre familiale : 24 mai 2012
 Recommandations face à l’abus.
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5.3 Résultats
5e session; rencontre finale : 14 juin 2012
 Réévaluation des symptômes actuels:




HAD: Échelle dépression: 0 /21 pts (7 pts)
BAI: Échelle anxiété: 3 /63 pts (39 pts) niveau d’anxiété
minimal
Suite à l’offre d’une dernière désensibilisation, Lucie
demande de ne pas traiter l’abus, mais plutôt les
tentatives de suicide de son père. Séance de
désensibilisation effectuée.
Seulement 4 sessions IMO ont porté sur l’abus
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5.3 Résultats (suite)

Symptômes ESPT du DSM-IV:





symptômes de reviviscence (léger);
symptômes d’évitement: aucun
symptôme d’hypervigilance: léger
altération du fonctionnement: aucune
Autres:




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diminution importante de colère et irritabilité;
augmentation du bien-être général;
plus grande confiance en soi;
n’évite plus aucun lieu ou activité.
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5.3 Résultats (suite)
4 mois plus tard
 L’absence de symptômes perdure;
 Lucie est capable de s’affirmer face aux
approches de l’agresseur;
 Vigilance en lien avec la dynamique
familiale (état psychologique et
comportements de la mère).
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6. Conclusion



Services généraux d’aide aux victimes peu
accessibles aux gens ayant une DI, malgré de bonnes
intentions de la part des intervenants;
Les psychologues du CRG n’ont pas le mandat
d’intervention directe avec les clients DI…
Ouverture et souplesse de l’établissement (CRG)
pour permettre les essais cliniques pour le mieuxêtre des personnes (pratiques innovatrices);
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6. Conclusion (suite)




Résultats positifs pour l’IMO comme traitement de
l’ÉSPT en DI légère, disparition des symptômes à
long terme;
Clientèle DI légère : on peut utiliser les mêmes
techniques d’intervention, légèrement adaptées;
Liens possibles de l’ÉSPT avec les TGC à
considérer en AIMM;
Interrogations quant à l’applicabilité de l’IMO pour
la DI moyenne-sévère et présentant des TGC
possiblement liés à un ÉSPT ???
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