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La technique IMO (Intégration par Mouvements Oculaires) adaptée à une clientèle ayant une DI et des symptômes de stress post-traumatique Présentation au Colloque Annuel du SQETGC 9 novembre 2012 Centre de réadaptation de la Gaspésie : Line Boudreau, psychologue; Josée Carbonneau, psychologue et Louise Poirier, éducatrice spécialisée Objectif Faire valoir la pertinence d’utiliser la technique d’Intégration par Mouvements Oculaires (IMO) pour traiter les symptômes d’un État de Stress Post-Traumatique (ÉSPT) chez des personnes ayant une Déficience Intellectuelle (DI) légère. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 2 Plan de la présentation 1. Introduction 2. Présentation de l’ÉSPT 2.1 Épidémiologie 2.2 Critères diagnostiques 2.3 Études ÉSPT et DI 2.4 Traitements 3. Présentation de la technique IMO 3.1 Origine 3.2 Description 3.3 Déroulement d’une session 3.4 Durée 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 3 Plan de la présentation (suite) 4. Cas clinique # 1 : Jean-Marc 4.1 Description 4.2 Intervention 4.3 Résultats 5. Cas clinique # 2 : Lucie 5.1 Description 5.2 Intervention 5.3 Résultats 6. Conclusion 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 4 1.Introduction Il est généralement reconnu que des événements traumatiques peuvent causer des malaises psychologiques chez la population en général : Dépression Abus de substance Réactions de stress aigu Troubles anxieux Changements de personnalité État de stress post-traumatique McCarthy, 2001 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 5 2. État de stress post-traumatique (ÉSPT) 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 6 2.1 Épidémiologie L’état de stress post-traumatique (ÉSPT) comme diagnostic a reçu de l’attention considérable depuis les 30 dernières années Apparu comme diagnostic spécifique dans le DSM-III Jusqu’à 20-30% de gens exposés à des événements traumatiques développent un ÉSPT Souvent cyclique et progressif McCarthy, 2001 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 7 2.1 Épidémiologie (suite) Les événements interpersonnels, tels que le viol, la torture et la séquestration constituent les événements qui entraînent le plus haut taux de symptômes post-traumatiques. Chronicité : 60% ont des symptômes significatifs après 1 an, 33% après 10 ans. Brillon (2001) 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 8 2.1 Épidémiologie (suite) La comorbidité avec d’autres diagnostics psychiatriques semble être la norme et non l’exception : 2012-11-09 dépression abus de substance troubles anxieux IMO, ÉSPT et DI - CRG 9 2.1 Épidémiologie (suite) Des facteurs de risque identifiés : les troubles psychiatriques (histoire personnelle ou familiale) la pauvreté les traumatismes vécus au cours de l’enfance des événements difficiles vécus avant et après l’événement traumatisant les croyances de base la tendance à prendre des risques un faible niveau intellectuel Mitchell, Clegg & Furniss, 2006 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 10 2.2 Critères diagnostiques Les critères diagnostiques de l’ÉSPT dans le DSM-IV-TR Adaptations dans le DM-ID 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 11 2.2 Critères diagnostiques (suite) DSM-IV-TR A. Exposition à un événement avec : 1. Risque ou menace à l’intégrité physique ou de mort (soi ou autrui) 2. Réaction de peur intense, d’un sentiment d’impuissance ou d’horreur. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 12 2.2 Critères diagnostiques (suite) DM-ID DI légère/moyenne A. Aucune adaptation 1. Aucune adaptation, mais attention aux perceptions des événements 2. Aucune adaptation, mais plus la DI est importante, plus il y a comportements de désorganisation ou agitation DI sévère/profonde A. Aucune adaptation 1. Aucune adaptation, mais attention aux perceptions des événements 2. Davantage de présence de comportements de désorganisation et agitation 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 13 2.2 Critères diagnostiques (suite) DSM-IV-TR B. Événement constamment revécu par : 1. 2. 3. 4. 5. 2012-11-09 Souvenirs répétitifs et envahissants (images, pensées ou perceptions). Rêves répétitifs Sentiment de revivre l’événement, illusions, hallucinations et des épisodes dissociatifs (flash-back) Détresse psychique intense Réactivité physiologique IMO, ÉSPT et DI - CRG 14 2.2 Critères diagnostiques (suite) DM-ID DI légère/moyenne B. Aucune adaptation 1. Aucune adaptation 2. Aucune adaptation, mais les cauchemars sans contenu reconnaissable sont plus fréquents en DI. 3, 4 et 5. Aucune adaptation 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 15 2.2 Critères diagnostiques (suite) DI sévère/profonde B. Aucune adaptation 1. Phénomène de revivre l’événement peut se manifester par des symptômes externes et comportementaux, parfois automutilation 2. Cauchemars sans contenu reconnaissable sont plus fréquents 3. Jeux ou mises en scène spécifiques au traumatisme, peut avoir l’air bizarre et passer pour des symptômes psychotiques 4 et 5. Aucune adaptation 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 16 2.2 Critères diagnostiques (suite) DSM-IV-TR C. Évitement de stimuli associés au traumatisme et émoussement de réactivité (3 éléments requis): 1. Évitement de pensées, sentiments ou conversations 2. Évitement d’activités, endroits ou de gens 3. Incapacité de se rappeler d’un aspect important du traumatisme. 4. Réduction d’intérêt ou de participation aux activités. 5. Sentiment de détachement 6. Restriction des affects 7. Sentiment d’avenir « bouché » 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 17 2.2 Critères diagnostiques (suite) DM-ID DI légère/moyenne C. Aucune adaptation 1, 5 et 6. Aucune adaptation 2. Aucune adaptation, mais souvent décrits par l’entourage comme de la non-collaboration. 3. Aucune adaptation, mais attention aux troubles de mémoire en lien avec la DI 4. Aucune adaptation, peut être décrit par l’entourage comme de la non-collaboration 5 et 6. Aucune adaptation 7. Tenir compte de l’âge développemental, influençant la pensée abstraite pour se projeter dans le temps. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 18 2.2 Critères diagnostiques (suite) DM-ID DI sévère/profonde C. Aucune adaptation 1. Aucune adaptation, mais plus difficile à évaluer avec difficultés langagières plus importantes 2. Aucune adaptation, mais décrits par l’entourage comme de la noncollaboration. 3. Aucune adaptation, mais difficile à évaluer 4. Aucune adaptation, peut être décrit par l’entourage comme de la non-collaboration 5. Aucune adaptation, mais on peut rapporter de l’isolement social 6. Aucune adaptation 7. Impossible à évaluer 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 19 2.2 Critères diagnostiques (suite) DSM-IV-TR D. Activation neurovégétative (au moins deux): 1. Difficultés d’endormissement ou sommeil interrompu. 2. Irritabilité ou accès de colère. 3. Difficultés de concentration. 4. Hypervigilance. 5. Réaction de sursaut exagérée. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 20 2.2 Critères diagnostiques (suite) DM-ID DI légère/moyenne D. Aucune adaptation 1, 2, 3, 4 et 5. Aucune adaptation DI sévère/profonde D. Aucune adaptation 1, 2, 3, 4 et 5. Aucune adaptation, mais comme pour le critère B, présentation possible sous forme de comportements externalisés (automutilation, agressivité, irritabilité, crises comportementales, etc.) 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 21 2.2 Critères diagnostiques (suite) DSM-IV-TR E. Durée des symptômes de plus d’un mois (B, C et D). F. Souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement. Spécifier si : Aigu : durée des symptômes moins de trois mois. Chronique : durée des symptômes trois mois ou plus. Spécifier si : 2012-11-09 Survenue différée : début des symptômes au moins six mois après le facteur de stress. IMO, ÉSPT et DI - CRG 22 2.2 Critères diagnostiques (suite) DM-ID DI légère/moyenne E et F. Aucune adaptation DI sévère/profonde E et F. Aucune adaptation, mais évaluation soigneuse requise pour déterminer l’atteinte cliniquement significative versus l’âge développemental (niveau de base). 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 23 2.3 Études ÉSPT et DI Études liant l’ÉSPT à la population présentant une DI très peu nombreuses. Une étude classique (Ryan, 1994) révèle : 2012-11-09 Échantillon de 310 adultes DI référés en psychiatrie : 16,5% répondaient au critères de l’ÉSPT; Chacun avait souffert au moins deux traumatismes ; La presque totalité avait comme motif de référence des comportements perturbateurs ou agressifs; Comorbidité la plus fréquente : dépression majeure. IMO, ÉSPT et DI - CRG 24 2.3 Études ÉSPT et DI (suite) Exposition plus fréquente et à une intensité plus importante de violence interpersonnelle et au crime que la population en général; 2012-11-09 Vulnérabilité plus élevée à différentes formes d’abus sexuel (jusqu’à 83% des femmes et 32 % des hommes); Phénomène d’overshadowing; IMO, ÉSPT et DI - CRG 25 2.3 Études ÉSPT et DI (suite) Symptômes d’ÉSPT plus persistants reliés à : Gens qui rapportent plus d’impressions sensorielles envahissantes d’un événement. Gens ayant le plus de difficultés à traiter cette information à ce moment. Cela mène à l’hypothèse que les adultes ayant une DI seraient à plus grand risque de développer l’ÉSPT de par leurs difficultés de traitement de l’information préexistantes en lien avec la DI. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 26 2.3 Études ÉSPT et DI (suite) Défi pour l’évaluation de l’ÉSPT en DI Pas de mesure quantitative pour cette population. En DI légère certains outils de dépistage peuvent s’appliquer (p. ex. Post-traumatic Diagnostic Scale (PDS)) Le fonctionnement pré-morbide comme indice du niveau de base est central. L’ÉSPT aigu peut être plus facile à déceler; L’ÉSPT chronique est plus difficile à déceler, surtout si l’histoire de la personne est peu connue. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 27 2.3 Études ÉSPT et DI (suite) Présentation clinique en DI sévère-profonde : TGC Les problématiques comportementales (agressions envers autrui ou soi-même, comportements oppositionnels et perturbateurs, agitation) Régressions développementales et psychologiques, apparition de nouveaux comportements perturbateurs et l’exacerbation de comportements déjà existants qui coïncidaient avec le traumatisme 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 28 2.4 Traitements ÉSPT Thérapie cognitivo-comportementale (exposition et restructuration cognitive spécifique au traumatisme) efficace; Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR) efficace; Techniques de gestion du stress efficacité un peu plus grande que l’absence d’intervention; La psychopharmacologie (antidépresseurs et anxiolytiques) plus efficace que le placebo; Les interventions préventives ne se montrent pas efficaces (incluant le debriefing). 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 29 2.4 Traitements (suite) Rareté d’études en DI, mais on constate que : 2012-11-09 Les traitements doivent être les mêmes, mais adaptés au niveau de déficience intellectuelle; Les victimes d’agressions nécessitent une aide thérapeutique qui est accessible et adaptée; Les personnes doivent être impliquées dans toute décision ou démarche qui est reliée à leur bienêtre. IMO, ÉSPT et DI - CRG 30 2.4 Traitements (suite) Comme les gens ayant une DI sont par définition dépendants de l’environnement, le travail auprès des proches prend toute son importance en lien avec la sensibilisation aux impacts de l’événement traumatisant et aux façons d’y réagir 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 31 3. Technique IMO: Intégration par Mouvements Oculaires Traitement de l’ÉSPT: utilise plusieurs techniques d’intervention. Pourquoi essayer technique IMO avec clientèle ayant une DI? Expériences antérieures avec technique IMO : très positives et très rapides. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 32 3.1 Origine Technique créée en 1989 par 2 américains : Connirae et Steve Andreas; Implantée et développée au Québec par Danie Beaulieu (Thérapie d’Impact); Se fonde sur les principes de PNL (intégration de l’information stockée niveau visuel, auditif et kinesthésique); Principalement utilisée pour traiter l’ESPT 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 33 3.2 Description 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 34 3.2 Description (suite) Série de mouvements oculaires de gauche à droite; Segments de haut en bas; Décrit simultanément verbalement le déroulement du trauma; 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 35 3.3 Déroulement d’une session Explication de démarche au client Demande de consentement Cible souvenir/moment le plus douloureux Détermine niveau souffrance de 1 à 10 Explication que de nouvelles informations peuvent remonter à la conscience et doivent être partagées (visuel, auditif, kinesthésique); 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 36 3.3 Déroulement d’une session (suite) Débute mvts et description du trauma; Arrête dès arrivée nouvelle information; Sinon prend pause après série mvts; Reprend nouvelle série mvts avec description; Continue jusqu’à on a passé travers série complète de mvts; Ou arrête lorsque P démontre de fatigue; 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 37 3.4 Durée Durée d’une session varie beaucoup selon les capacités d’une personne et selon la complexité du trauma (30 à 90 min.). Gens sont souvent fatigués à fin session. Quand l’intervention (plusieurs sessions) est terminée, on réévalue le niveau de souffrance. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 38 4. Cas clinique #1 Jean-Marc 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 39 4.1 Description Jeune homme de 23 ans Déficience intellectuelle légère et une trisomie 21. Tempérament joyeux, sociable, fervent lecteur de tout ce qui touche le milieu artistique québécois. 2002, décès subit du père, J-Marc a 13 ans. 2004, débute son hébergement en RTF. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 40 4.1 Description (suite) Été 2004, attouchements et agression sexuelle de la part d’un autre résident (adolescent) de la RTF (non divulgué intervenants CRG et mère). 2004 à 2006, intimidations et menaces psychologiques de la part du même adolescent. 2006, deuxième agression sexuelle. Plainte déposée à la SQ, l’adolescent (agresseur) est relocalisé. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 41 4.1 Description (suite) CALACS: mère ne souhaite pas leur intervention. 2010, nombreux changements: J-Marc change de RTF, finissant à la polyvalente, séparation de ses amis, intégration à la vie adulte. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 42 4.1 Description (suite) Problèmes de comportements: refus de sortir de la maison, parle abondamment de la perte de son père, désire partir de sa nouvelle RTF et vivre avec sa mère, évite de faire ses tâches et comportements contrôlants envers les autres résidents. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 43 4.1 Description (suite) Symptômes observés en lien avec abus sexuels et psychologiques: propos souvent colériques en lien avec l’abuseur; sentiment d’injustice important; certains comportements agressifs envers autrui; sentiment d’impuissance face à l’agresseur; signes d’anxiété quand pense que peut rencontrer l’agresseur; évitement d’activités où risque de croiser l’agresseur; signes occasionnels de tristesse; 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 44 4.2 Intervention Première session: 16 nov. 2010 explication en termes simples de démarche dans ses détails; demande de consentement (éclairé); évaluation niveau souffrance: 8-9/10 (très élevé) procède à désensibilisation; 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 45 4.2 Intervention (suite) Observations: 2012-11-09 accepte facilement démarche; fait facilement confiance (pas doute ou réticence); rationnel cause pas réticence ou question; rapporte peu de nouvelles informations; n’exprime pas de grande souffrance en lien avec trauma; dois ralentir la cadence car un peu difficulté à suivre mvts (attention); IMO, ÉSPT et DI - CRG 46 4.2 Intervention (suite) pauses sont plus fréquentes; signes fatigue apparaissent rapidement (15 – 20 min.); yeux veulent se fermer malgré lui série mvts dure moins de 30 min. Réactions à l’intervention: 2012-11-09 signes de grande fatigue (besoin de repos ou tâche légère) diminution de l’attention et concentration. IMO, ÉSPT et DI - CRG 47 4.2 Intervention (suite) Deuxième session: 23 nov. 2010 2012-11-09 Désensibilisation se déroule semblablement comme la première. Réévaluation niveau souffrance: 4/10 (plutôt faible). Après discussion avec Louise qui confirme la disparition des principaux symptômes, convenons de mettre fin à la démarche d’intervention psychologique. IMO, ÉSPT et DI - CRG 48 4.3 Résultats (immédiats et après 1 an) Les séquelles de l’abus sont disparues après seulement deux traitements (symptômes ciblés): 2012-11-09 ne parle plus avec colère ou tristesse; aucune allusion aux abus subis et à l’agresseur; aucun comportement d’évitement de lieux ou de situations; sentiment d’impuissance est remplacé par un sentiment de confiance en soi; IMO, ÉSPT et DI - CRG 49 4.3 Résultats (immédiats et après 1 an) (suite) a croisé l’agresseur (aucune réaction particulière) intégration aux activités; ne souhaite plus quitter la RTF pour vivre chez sa mère débutera un stage à l’emploi prochainement. Continue à parler de la mort de son père (cible des interventions futures) 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 50 5. Cas clinique # 2 Lucie 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 51 5.1 Description Jeune femme de 29 ans, cadette d’une famille de 4 enfants, toujours habité avec parents; Déficience intellectuelle frontière légère/moyenne; Tempérament joyeux, très sociable, très volubile (voire désinhibée); Très active : activités au CRG (cuisine, EVAAS, Boccia, etc.) et d’intégration communautaire (organisme communautaire, plateau de travail, etc.); 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 52 5.1 Description(suite) Fréquentait un jeune homme en 2009 (DI légère): Dormaient dans le même lit sans relations sexuelles complètes; Viol à deux reprises à l’automne 2009 : main sur la bouche et menaces pendant les actes, parents présents à l’étage; Rupture deux semaines plus tard car mère remarque comportements contrôlants (obligation de porter un tel chandail, etc.); Ils continuent de fréquenter activités communes (organisme communautaire); Menaces régulières (chum policier, personne ne te croira, tu me parles sinon je dirai que tu voulais coucher avec moi…); Fréquentation d’un nouveau copain en février 2010. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 53 5.1 Description (suite) Stresseurs additionnels: 2012-11-09 Fin mars 2010, cancer du père, soins palliatifs à domicile. Lucie est souvent malade (rhumes), pleure et verbalise ses émotions face à la maladie de son père; Début juin 2010, décès du père; difficultés d’adaptation de mère. Lucie visite l’urgence à répétition pour santé physique (urticaire); Automne 2010, harcèlement téléphonique; Antécédants de troubles psychiatriques chez la mère (Trouble bipolaire, trouble panique, abus d’alcool) et état financier précaire Antécédants de trouble dépressif avec tentative de suicide du père IMO, ÉSPT et DI - CRG 54 5.1 Description (suite) Novembre 2010, mère confie que sa fille pleure souvent, perd ses cheveux et a des problèmes de peau (urticaire bras, corps et intérieur des cuisses). Tout est attribué à des réactions face à la mort du père; Pleurs aux activités au CRG et en communauté. Exprime qu’elle tente de ne pas pleurer devant sa mère pour lui éviter de la peine. Rencontres individuelles, outils proposés (gestion des émotions), diminution des symptômes; 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 55 5.1 Description (suite) Mi-février 2011, Lucie dévoile à sa mère les situations d’agression sexuelle qu’elle a vécues. 2012-11-09 Colère intense de la mère (passé d’abus); Lucie ne va pas bien depuis la divulgation : cauchemars, se réveille et a des « flash » de l’agresseur qui entre dans sa chambre, maux de tête, maux de ventre, perte de cheveux, urticaire et ne veut plus fréquenter les activités où l’agresseur est présent; IMO, ÉSPT et DI - CRG 56 5.1 Description (suite) Implication de la psychologue du CRG, demande à la mère de tenir un registre des symptômes, support-conseil donné à la mère et aux intervenants; Contacts avec le CALACS par l’éducatrice pour connaître les services; 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 57 5.1 Description (suite) Fin mars 2011, 2 rencontres CALACS : recours possibles; confusion face à la décision de porter plainte ou non, culpabilité et colère intense de la part de la mère; Fait toujours des cauchemars, parfois avec vomissements 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 58 5.1 Description (suite) Mi-avril, état de crise chez la mère avec propos suicidaires. Lucie est dérangée par les émotions de sa mère. Son nouveau chum (pas au courant) trouve qu’elle a changé et se dit inquiet pour elle; elle s’inquiète davantage pour sa mère; Peut tolérer l’agresseur si autres personnes en présence. Lucie avoue à son intervenante qu’elle sourit et rit même si elle n’en a pas le goût; Victimisation secondaire ? 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 59 5.1 Description (suite) Mi-mai 2011, dérèglement des menstruations, irritabilité à la maison, cauchemars. Référence faite à l’autre psychologue du CRG pour IMO. CALACS : réticence (connaissances en DI), propositions à l’intervenant CRG (lettre); Mère rapporte que Lucie fait des attaques de panique, a des bouffées de chaleur, est mal dans sa peau, fréquente moins les activités communautaires, pleure à tous les soirs; 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 60 5.1 Description (suite) Annulation de la première rencontre avec la psychologue (IMO) 12 janvier 2012, car hospitalisation pour douleurs aux reins et serrements à la poitrine, ativans prescrits pour régulariser le sommeil; Référence faite en psychiatrie par le médecin; Poursuite des difficultés chez la mère (abus d’alcool, pleure constamment et dort le jour), ce que la fratrie juge néfaste pour Lucie. Mère refuse toujours services pour elle-même. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 61 5.2 Intervention Première session: 2 février 2012 explication technique désensibilisation; demande consentement; évaluation des symptômes de ESPT: Échelle HAD: Hospital Anxiety and Depression Scale 2012-11-09 Section Anxiété: 16 / 21 pts = symptômes sont significatifs et indiquent un état anxieux certain (souvent tendue, peurs, très inquiète, bougeotte, sensations soudaines de panique) Section Dépression: 7 / 21 pts = symptômes dépressifs n’ont pas atteint un seuil significatif. IMO, ÉSPT et DI - CRG 62 5.2 Intervention (suite) Autres symptômes : 2012-11-09 souvenirs répétitifs envahissants; réveils nocturnes; difficultés d’endormissement; cauchemars fréquents; pleurs fréquents; perte d’intérêts; évitement de situation où peut croiser abuseur; sentiment de colère important; peur et sentiment d’impuissance envers abuseur; IMO, ÉSPT et DI - CRG 63 5.2 Intervention (suite) ciblons souvenir plus douloureux; procède désensibilisation; observations: 2012-11-09 durée: 65 min.; rapporte beaucoup de souvenirs, détails sous forme d’images et de sensations corporelles; manifeste peu d’émotions douloureuses; rit parfois de certaines situations (perspective plus détachée et observatrice de la situation et exprime verbalement ce qu’elle aurait voulu dire à l’agresseur au moment de l’abus); IMO, ÉSPT et DI - CRG 64 5.2 Intervention (suite) adaptation de l’intervention 2012-11-09 la cadence des mvts doit être ralentie car quitte mes doigts des yeux; j’adapte la technique en cessant le mvt de la main g-d et je le remplace par main ouverte et main fermée de chaque côté de son corps de sorte que son regard se promène de g-d plus librement; réagit bien à ce changement; procédons à l’ensemble de la série de segments; ne manifeste pas de signe de fatigue évident mais apparait plutôt énergisée et dégagée par la démarche. IMO, ÉSPT et DI - CRG 65 5.2 Intervention (suite) 2e session désensibilisation: 21 février 2012 3e session : 22 mars 2012: notons aggravation des symptômes Réévaluation des symptômes: 2012-11-09 BAI (Beck Anxiety Inventory): 30 / 69 pts = niveau d’anxiété sévère. Présence d’attaques de panique. IES-R ( Impact of Event Scale-Revised): mesure sévérité symptômes d’intrusion, d’évitement et d’hyperéveil. Résultats = 53 pts qui signifie (33pts ou +): personne souffre d’un trouble de stress post-traumatique. IMO, ÉSPT et DI - CRG 66 5.2 Intervention (suite) Identification de l’agent déclencheur et de facteurs aggravant les symptômes: 2012-11-09 a rencontré l’abuseur à 3 reprises en l’espace d’une courte période de temps; la personne responsable de Lucie, en colère contre l’abuseur, lui rappelle constamment l’abus et devient plus dépressive et isolée qu’auparavant; la chambre de Lucie, où a eu lieu l’abus, est restée telle comme avant: donc tout lui rappelle l’abus; IMO, ÉSPT et DI - CRG 67 5.2 Intervention (suite) Recommandations de type cognitivocomportemental: gestion du niveau de stress (diminuer crises panique); éviter momentanément (temps de l’intervention) lieux où l’abuseur sera présent; sortir maison quelques jours le temps pour dormir davantage et récupérer physiquement et vérifier la qualité du sommeil en dehors de sa chambre; faire un bon nettoyage et de petits aménagements faits dans sa chambre afin de dissocier ce lieu de l’abus. Session de désensibilisation. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 68 5.2 Intervention (suite) 4e session : 10 avril 2012 Diminution importante des symptômes (dort bien dans chambre, pas de cauchemars, aucun réveil nocturne, aucune crise de panique, aucune tristesse ni pleurs, plus de détachement envers l’abuseur. Rencontre familiale : 24 mai 2012 Recommandations face à l’abus. 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 69 5.3 Résultats 5e session; rencontre finale : 14 juin 2012 Réévaluation des symptômes actuels: HAD: Échelle dépression: 0 /21 pts (7 pts) BAI: Échelle anxiété: 3 /63 pts (39 pts) niveau d’anxiété minimal Suite à l’offre d’une dernière désensibilisation, Lucie demande de ne pas traiter l’abus, mais plutôt les tentatives de suicide de son père. Séance de désensibilisation effectuée. Seulement 4 sessions IMO ont porté sur l’abus 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 70 5.3 Résultats (suite) Symptômes ESPT du DSM-IV: symptômes de reviviscence (léger); symptômes d’évitement: aucun symptôme d’hypervigilance: léger altération du fonctionnement: aucune Autres: 2012-11-09 diminution importante de colère et irritabilité; augmentation du bien-être général; plus grande confiance en soi; n’évite plus aucun lieu ou activité. IMO, ÉSPT et DI - CRG 71 5.3 Résultats (suite) 4 mois plus tard L’absence de symptômes perdure; Lucie est capable de s’affirmer face aux approches de l’agresseur; Vigilance en lien avec la dynamique familiale (état psychologique et comportements de la mère). 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 72 6. Conclusion Services généraux d’aide aux victimes peu accessibles aux gens ayant une DI, malgré de bonnes intentions de la part des intervenants; Les psychologues du CRG n’ont pas le mandat d’intervention directe avec les clients DI… Ouverture et souplesse de l’établissement (CRG) pour permettre les essais cliniques pour le mieuxêtre des personnes (pratiques innovatrices); 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 73 6. Conclusion (suite) Résultats positifs pour l’IMO comme traitement de l’ÉSPT en DI légère, disparition des symptômes à long terme; Clientèle DI légère : on peut utiliser les mêmes techniques d’intervention, légèrement adaptées; Liens possibles de l’ÉSPT avec les TGC à considérer en AIMM; Interrogations quant à l’applicabilité de l’IMO pour la DI moyenne-sévère et présentant des TGC possiblement liés à un ÉSPT ??? 2012-11-09 IMO, ÉSPT et DI - CRG 74 Références APA (2000). Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fourth Edition, Text Revision. 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