étude d`aménagement foncier agricole et forestier
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étude d`aménagement foncier agricole et forestier
ÉTUDE D'AMÉNAGEMENT FONCIER AGRICOLE ET FORESTIER DIRECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET DE L'AGRICULTURE Résumé non technique Service Agriculture et Aménagement Foncier Cité Administrative - Cours Marcel Baron – BP 509 52 011 CHAUMONT Cedex Novembre 2012 Commune d' ORGES 16 rue Émile Simon - 52000 CHAUMONT Tél. 03.25.32.21.39 - Fax 03.25.32.62.40 Mél [email protected] Étude d'aménagement foncier agricole et forestier - ORGES - Résumé non technique – SOLEST – Novembre 2012 L'ÉTUDE D'AMÉNAGEMENT FONCIER D'ORGES HISTORIQUE - OBJECTIFS L'aménagement foncier du territoire agricole d'ORGES a été demandé par la municipalité en décembre 2008. En 2010, pour répondre à cette demande le Conseil Général de la HauteMarne lance la procédure d'aménagement foncier et fait réaliser par le bureau d'études SOLEST une "étude d'aménagement foncier" prenant en considération les informations portées à la connaissance du Président du Conseil général par le Préfet. Cette étude a été restituée au membre de la Commission Communale d'Aménagement Foncier (CCAF) le 28 février 2012. L'aire d'étude s'étend sur l'ensemble du territoire du territoire agricole et forestier communal, y compris le village et le petit parcellaire attenant aux maisons. En outre, il a été décidé, lors de la réunion de lancement du 7/12/2010, d'étendre le territoire d'étude sur les communes limitrophes de Châteauvillain, Pont-la-Ville et, à un degré moindre, sur Bricon ; cela afin de respecter les continuités agricoles et foncières, mais aussi topographiques et naturelles. Les intérêts d'un aménagement foncier rural sont multiples ; une restructuration du foncier – en particulier un aménagement foncier agricole et forestier – permettant notamment : 1. de rationaliser un parcellaire extrêmement morcelé et constituer des îlots d'exploitation viables ; 2. de regrouper la propriété agricole, simplifiant les actes de location et créant une situation plus attractive pour la vente ou la location des terres lors d'une cessation d'activité ; 3. de réduire le linéaire de chemins tout en améliorant la qualité de la voirie ; 4. de simplifier les déclarations liées à la PAC ; 5. de réorganiser la petite propriété, tant communale que privée, qui souffre actuellement, sur les coteaux et buttes témoins, d'un morcellement et d'une dispersion préjudiciables à toute valorisation sylvicole ou agricole ; 6. de répondre aux besoins de la Commune qui aura la possibilité de regrouper certaines de ses propriétés, notamment forestières, et de dégager les emprises pour des projets d'aménagement d'intérêt collectif ; 7. de contribuer à la prévention des risques naturels ; 8. d'assurer la mise en valeur et la protection du patrimoine rural et des paysages ; 9. de préserver les ressources en eau, la biodiversité et les continuités écologiques. L'étude préalable à l'aménagement foncier a pour objectif premier d'orienter la C.C.A.F. et le maître d'ouvrage – le Conseil général - vers un périmètre d'aménagement et un mode d'aménagement foncier conciliant au mieux les intérêts des propriétaires et des agriculteurs avec les intérêts écologiques, paysagers et patrimoniaux des communes concernées. Elle constituera le premier volet de l'étude d'impact en cas d'aménagement foncier, répondant aux directives de la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature, de son décret d'application du 12 octobre 1977 et de la loi du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages. Elle développe les questions hydrauliques conformément aux objectifs de la loi sur l'eau du 3 janvier 1992 et son décret d'application du 29 mars 1993. Elle vaut également "évaluation d'incidence" en l'application de l'article L 414-4 du Code de l'environnement sur les sites Natura 2000. La C.C.A.F., rassemblant propriétaires, exploitants, administrations et défenseurs de l'environnement, sera l'instance maîtresse de toute décision relative au choix et à la réalisation même de l'opération qui s'étalera sur plusieurs années. (*) Cf. lexique en fin de résumé 2 Étude d'aménagement foncier agricole et forestier - ORGES - Résumé non technique – SOLEST – Novembre 2012 3 ORGES EN QUELQUES CHIFFRES SITUATION GÉOGRAPHIQUE CHÂTEAUVILLAIN (chef-lieu de canton) 6 km au sud 16 km au nord-ouest CHAUMONT Communes limitrophes : BRAUX-LE-CHÂTEL au nord, AIZANVILLE, à l’extrémité nord-ouest, CIRFONTAINES-EN AZOIS ET PONT-LA-VILLE à l’ouest, territoire de MARMESSE au sud et de CHÂTEAUVILLAIN au sud-est, BRICON au nord-est Région agricole : "BARROIS vallée" Région naturelle : "BARROIS" HABITAT Un village ancien bien groupé construit de part et d'autre de la Dhuy Pas de véritables écarts hormis le site du SEA et les logements le long de la RD 65 (bois de Basse) le moulin de la Fleuristerie est à environ 500 m du centre bourg Population communale (2008) 398 habitants en augmentation de 3,8 % par rapport à 1999 et en augmentation alors qu'au niveau cantonal on assiste à un léger déclin ACTIVITÉS – SERVICES – STRUCTURES INTERCOMMUNALES Activités recensées en 2011 Artisanat Services - 1entreprise générale de bâtiment (terrassement, électricité plomberie) - 1 chauffagiste (chaudières granulés bois) - 1 menuisier (siège social) - entreprise ARTAMIN (fleurs artificielles) - 1 artisan d'art (création de vitraux) Commerces – Accueil Écoles Lieux publics - Communauté de Communes des Trois Forêts adhérente au Pays de Chaumont 1 commerce de vente en marchés (primeurs, fruits et poissons), 1 restaurant + commerces ambulants Structures intercommunales - Syndicat intercommunal des eaux d'Orges Pas d'école - mairie - salle des fêtes terrain de jeux et aire de repos près de la source de la Dhuy 1 chambre d'hôtes 1 salle de réception (Fleuristerie - SICTOM de Chaumont pour la collecte des déchets et ordures ménagères. - S.I. d'Aménagement Hydraulique de l'Aujon - Service d'Incendie et de Secours de Châteauvillain - Syndicat département d'électrification de Haute-Marne Associations Association sportive de la Dhuy (ASLD) 3 associations de chasse ("Sté Rally Château", "Sté la Perdrix des Varennes", "Sté cynégétique DENY Romain" activité APPMA "l'Orgeoise" (pêche) - Syndicat intercommunal de transports scolaires UTILISATION DU SOL Le finage d'Orges est pour moitié voué à l'agriculture ; un autre tiers des surfaces étant forestier, avec essentiellement des massif et bois communaux et des bois et taillis privés. Données de la matrice cadastrale Surface totale cadastrée 1 752 ha bois forêt terres prés 525 ha 725 ha 294 ha 14ha 30 % 41 % 17 % <1 % jardins landes, friches eaux, fossés sols 11 ha 7 ha 21 ha 1,2 ha 87 ha <1 % <1 % 1% < 0,1 % 5% vergers vignes Étude d'aménagement foncier agricole et forestier - ORGES - Résumé non technique – SOLEST – Novembre 2012 4 EQUIPEMENTS COLLECTIFS Eau potable Eaux usées Autres réseaux L'alimentation en eau potable est assurée par le forage situé près de l’ancien captage de la source de la Dhuy (gestion intercommunale) La Commune de Pont-la-Ville possède un forage près de l’Aujon Un réseau pluvial (avec probablement collecte d’eaux usées) Le zonage d'assainissement a été approuvé le 13/09/2005 imposant l'assainissement non collectif sur l’ensemble du territoire. Le SPANC est assuré par la CC3F - 1 ligne HT de 225 KV CrenayRolampont-Pont-la-Ville - plusieurs lignes MT - 1 poste de transformation RTE (Pontla-Ville) - 1 oléoduc de défense commune (Châlons/Langres) alimentant le dépôt SEA (+ antennes) - plusieurs canalisations d'AEP (Pas de périmètres de protection approuvés mais les procédures sont bien avancées) PATRIMOINE – TOURISME – DÉVELOPPEMENT LOCAL Patrimoine Offres touristiques - loisirs urbanisme et perspectives d'évolution - aucun monument ou site classé, mais le moulin de la Fleuristerie et les anciens logements d’ouvriers ont été versés à l’Inventaire général du patrimoine culturel - Un site archéologique (non localisé) - un relief singulier source de diversité paysagère - la richesse du milieu naturelle - la vallée de la Dhuy - la forêt (bois de Basse) - plusieurs itinéraires de randonnées dont la Voie Francegina - un gîte rural - pas de document d'urbanisme mais un PLU en cours d’élaboration - premières constructions sur le nouveau lotissement du « Carreau de la Perrière » - pas de projets intercommunaux VOIRIE Tableau récapitulatif de la voirie Type de voirie Routes départementales RD 5, RD 105 et RD 106 à caractère de rue Linéaire 5 400 m 800 m Voies communales à caractère de chemin Chemins ruraux goudronnés 1 200 m 2 000 m Chemins d'exploitation agricole (chemins ruraux) 58 km Chemin forestier du bois de Basse 2,5 km La desserte agricole est dans l’ensemble bien assurée, mais la majorité des chemins utilisés reste en terre. La desserte des grands massifs forestiers comme le bois de Basse est dans l’ensemble bien assurée, mais celle des bois privés des coteaux et de certains bois communaux coiffant les buttes témoins est inexistante ou en mauvais état. A ce jour, la Commune n'a pas de projet concret de création ou d'amélioration de la voirie, mais elle n'est pas opposée à l'idée à l'idée de profiter de l'opportunité d'un aménagement foncier pour créer des chemins de ceinture au nord et au sud du village. Étude d'aménagement foncier agricole et forestier - ORGES - Résumé non technique – SOLEST – Novembre 2012 L'AGRICULTURE - LE FONCIER LE CONTEXTE AGRICOLE (DONNÉES 2011) La surface agricole occupe près de la moitié du finage. La vocation première du territoire d'étude reste l'élevage bovin associé à la polyculture. une vingtaine d'exploitations agricoles exploitent des terres sur le finage pour une SAU de 950 ha: 1 G.A.E.C. 7exploitations ayant leur siège 2 E.A.R.L. social à Orges 1S.C.E.A. 3 individuels cultivant 650 ha sur Orges sauf pour 1 exploitant, les surfaces exploitées représentent plus de la moitié de leur SAU 12 exploitations basées à l'extérieur, essentiellement des communes limitrophes (Pont-la-Ville, Aizanville, Bricon, et Châteauvillain) ou peu éloignées (Blessonville, Essey, ou, d'autres plus éloignées (Euffigneix, Villars-en-Azois, Lanty s/aube) cultivant au total 1/3 du territoire agricole communal. 5 d’entre eux cultivent plus de 25 ha soit 13 à 36 % de leur SAU - La grande majorité des exploitants locaux associent l'élevage de bovins à la polyculture, avec une prédominance de l'élevage de vaches laitières sur celui de vaches allaitantes. Parmi les exploitations extérieures, la moitié associe la polyculture à l'élevage bovin même si les surfaces exploitées par ces éleveurs sont surtout des terres de cultures. - Les prairies permanentes sont donc exploitées en priorité par les éleveurs locaux. - Une exploitation locale d'élevage et 3 venant de l'extérieur relèvent du régime ICPE, mais aucune n'est soumise à Autorisation. La gestion des effluents d'élevage sera à prendre en compte en cas d'aménagement foncier (plans d'épandage, aptitudes des sols à l'épandage…) - Plusieurs exploitations engagées dans des mesures agro-environnementales (MAER, PHAE), mais aucune n'est engagée dans une certification en agriculture biologique. - La taille des îlots d'exploitation est relativement élevée - en corrélation avec la diminution des agriculteurs et les très nombreux échanges amiables entre exploitants. Pour les exploitants locaux, la taille des îlots est d'environ 4 ha avec, en moyenne, 5 à 7 parcelles par îlots. Parmi les exploitants venant de l'extérieur, 6 n'ont à Orges qu' 1 ou 2 îlots de 2 à 11 parcelles ; seuls 3 exploitent plus de 10 îlots. Ces derniers, en toute logique, sont ceux qui détiennent le plus de surfaces sur Orges. Sur les extensions du périmètre, notamment sur Pont-la-Ville seuls 2 exploitants extérieurs présents sur Orges y exploitent des terres. En revanche sur l’extension sur Marmesse, on retrouve 6 des 7 exploitants d’Orges ainsi que le principal exploitant extérieur. - L'âge moyen des exploitants présents sur le finage est de 47 ans - Des exploitants majoritairement favorables à une restructuration du foncier. 5 Étude d'aménagement foncier agricole et forestier - ORGES - Résumé non technique – SOLEST – Novembre 2012 LES STRUCTURES DE LA PROPRIÉTÉ FONCIÈRE (DONNÉES 2010) - Un premier remembrement en 1956 n’a concerné que les surfaces agricoles d’Orges. - En 1990, quelques hectares au sud-est (la Primaule, les Courrées) ont été remembrés par l’extension de l’aménagement foncier lié à l’Autoroute A5. - Ces opérations ont laissé un parcellaire assez géométrique et de bonne taille pour l’époque mas devenu obsolète aujourd’hui. - Sur les secteurs non remembrés le parcellaire apparaît très finement divisé ; seuls les ensembles forestiers sont de bonne taille, mais non ou très mal desservis. - 454 comptes cadastraux sont recensés, dont 65,5 % de comptes de moins de 1 ha représentant moins de 5 % du territoire) - La propriété de taille de bonne taille (entre 10 et 60 ha) ne concerne que 34 comptes de propriété (soit 7,5 % des comptes) mais 42 % du territoire répartie sur 1 343 parcelles. - Il n'y a pas de grande propriété mais qu'un seul très grand propriétaire : la Commune avec 400 ha pour 159 parcelles (soit près de 25 % du territoire). - Les comptes d’1 ou 2 parcelles représentent 48% des comptes cadastraux. Ils sont majoritaires chez les petits propriétaires (moins de 50 ares). - Le territoire compte au total 3 497 parcelles. Après la Commune, les propriétaires ayant le plus de parcelles, sont en toute logique, les exploitants agricoles, 1 propriétaire forestier et le SEA. LES ESPACES FORESTIERS Le finage d’Orges a pour près d’1/3 un couvert forestier, essentiellement en propriété communale. Surface totale de bois sur la commune : 526 hectares peupleraies futaies résineuses taillis sous futaie taillis simple 0,5 ha 146 ha 262 ha 53 ha dégâts tempête de 1999 = 64 ha Les propriétés boisées communales d’Orges soumises au régime forestier représentent une surface totale d'environ 380 ha ; le bois de Basse (251 ha) est le plus important. Ces bois communaux sont gérés par l'ONF qui gère également les bois de la commune de Châteauvillain de "sur Baignemont" et de "Froide Côte". A cela s’ajoute une multitude de petites parcelles communales disséminées sur les coteaux (moins de 10 ha) Avec près de 145 ha la petite propriété boisée représente 28 % de la couverture forestière. Elle est surtout concentrée sur les reliefs marno-calcaires. Tableau de répartition des parcelles boisées par propriétés (source CRPF Champagne-Ardenne) Superficie des propriétés boisées Nombre de propriétaires 0 à 1 ha 1 à 4 ha 4 à 10 ha 25 à 100 ha Total 34,29 ha 46,63 ha 38,72 ha 25,24 ha 144,89 ha 123 24 7 1 155 6 Étude d'aménagement foncier agricole et forestier - ORGES - Résumé non technique – SOLEST – Novembre 2012 LES MILIEUX PHISYQUE ET NATUREL LE RELIEF - LA GÉOLOGIE Le territoire communal s'inscrit dans l'unité géographique du "Barrois vallée". Le relief est ici caractérisé par une dépression centrale creusée dans les formations calcaires, puis marneuses à la naissance de la Dhuy. Cette plaine qui rejoint la vallée de l'Aujon, à l'ouest, a une altitude moyenne de 220 m. Elle est encadrée par les reliefs marno-calcaires dessinant, au nord, une longue cuesta très découpée et, au sud, une série de buttes témoins. Les points hauts culminent à plus de 300 m (point culminant 333 m au lieu-dit "Grun" repéré par une borne IGN) et domine à la fois la vallée de la Dhuy et celle du Brauzé, sur le territoire de Braux-le-Châtel. Les buttes témoins, au sud, "la Chaumonelle", "Baignemont" et "Pimont", culminent respectivement à 285, 309 et 315 m. Si le bas des coteaux est généralement en pente douce, le relief prend de la vigueur à micôte avec des pentes de l'ordre de 20 à 30 %, voire plus, jusqu'à la jonction du sommet formant un replat. L'HYDROGRAPHIE L'ensemble du territoire communal appartient au bassin-versant de l’Aujon, rivière qui marque la limite ouest du finage, mais le réseau est ici dominé par le ruisseau de la Dhuy qui prend naissance par une grosse résurgence 300 m en amont de la Fleuristerie. Elle présente un parcours de 4 km et elle est grossie par 2 petits ruisseaux en rive gauche : la Creuse et l’Aujoncet Plusieurs sources émergeant à flancs de coteau sont captées et busées jusqu’à la Dhuy La commune est intégrée au SDAGE du bassin Seine Normandie, qui définit "des orientations fondamentales pour une gestion équilibrée de l’eau et des milieux aquatiques" comme par exemple, pour le bassin versant de l'Aube : améliorer la qualité des eaux superficielles et souterraines (pollutions d’origine domestique, industrielle, agricole et viticole/vinicole, sensibilité des cours d'eau de tête de bassin aux pollutions) et améliorer la qualité des captages d'eau potable restaurer la morphologie des cours d'eau recalibrés (affluents rive droite de l'Aube), la dynamique fluviale (aval) et la continuité écologique (ouvrages). L’objectif de qualité de bon état à atteindre d’ici 2015 est maintenu pour la Dhuy mais a été reporté à 2027 pour l’Aujon. LES ZONES HUMIDES - LES ZONES INONDABLES ET LES PROBLÈMES DE RUISELLEMENT Les crues de l'Aujon sont assez rares et limitées aux abords du lit mineur, occupés ici par des terrains agricoles (prés et céréales de printemps). Sur l'aire d'étude, aucune construction n'est affectée par ces crues. Il existe, à l'échelle départementale, un inventaire des "zones humides" (réalisé par la DREAL de Champagne-Ardenne). Il concerne, sur Orges, essentiellement le fond des vallées de l'Aujon et de la Dhuy. Cependant, rappelons que la définition de "zone humide" peut s'appliquer à la végétation de bord des rus, à des mares mais aussi aux landes à mouillères (lieu-dit "Longs Boyaux") et aux prés de bas de pente ("Grun", "Derrière de Roullot"). LE CLIMAT Le climat local est de type océanique dégradé. Il se caractérise par des précipitations atteignant annuellement une moyenne de 900 mm. L’amplitude thermique est de 15,3°C. 7 Étude d'aménagement foncier agricole et forestier - ORGES - Résumé non technique – SOLEST – Novembre 2012 LE SOUS-SOL – LES RESSOURCES EN EAU La série des buttes témoins et le promontoire encadrant la vallée de la Dhuy sont coiffés de roches calcaires dures ayant protégé les flancs marneux, très sensibles à l'érosion. Le plateau, en contrebas, à l'est, correspond à la disposition monoclinale d'épaisses assises à dominante calcaire qui s'étendent largement depuis Langres. Ces assises géologiques d’époque Jurassique sont localement recouvertes de produits d’altération : argiles limoneuses, limons, groises et alluvions anciennes. Les calcaires marneux de l'Argovien et de l'Oxfordien Supérieur et Moyen sont le siège de très petites nappes qui ressortent au niveau d'affleurement des marnes grises sur les versants. Ces exsurgences, très localisées, apparaissent sous forme de petites sources ou mouillères plus diffuses. Les sources les plus importantes ont généralement été captées pour l'alimentation en eau du bétail ou pour assainir les terrains labourés. La nappe karstique des calcaires du Bathonien et du Callovien est également exploitée par plusieurs puits profonds sur le plateau à l'est. A Orges, elle est à l'origine de la remarquable exsurgence de la Dhuy, captée pour l'alimentation en eau potable d'Orges et des villages voisins. Il existe aussi une nappe peu profonde dans les alluvions anciennes de la vallée de l'Aujon, exploitée notamment à Pont-la-Ville, avec un forage situé dans le périmètre d'étude, près de l'Aujon, au lieu-dit "Fosse Quénard". LES SOLS – SENSIBILITÉS À L'ÉROSION Sur le plateau calcaire, les sols développés sont essentiellement des sols bruns calciques plus ou moins profonds ; plus épais et plus faciles à travailler sur les placages limoneux. Hormis les sols squelettiques des affleurements rocheux ce sont des sols destinés aux cultures. Sur les plateaux et reliefs marno-calcaires, ce sont essentiellement des sols carbonatés plus ou moins lourds et argileux qui dominent. Leur potentiel agronomique est variable selon la position topographique et la présence ou non de mouillères. Ce sont des sols nécessitant souvent des aménagements localisés pour être mis en cultures. En position de pente, les sols développés sur les affleurements marneux sont sensibles à l'érosion. En vallée, la couverture de colluvions et d'alluvions fines est à l'origine de sols profonds fertiles (sauf en présence de tuf) nécessitant localement un drainage. LA VÉGÉTATION - LES MILIEUX NATURELS Les milieux naturels sont représentés par : 2 ensembles forestiers feuillus important en marge du territoire (Bois de Basse, et bois du Tombois) ; des bois à dominante de résineux sur les reliefs (des dégâts tempêtes localement très importants (sur Forêt, ou Glandois) ; de rares bosquets et bandes boisées isolés au sein du parcellaire agricole, parfois de grande qualité paysagère et écologique (Derrière les Courrées, les Clairs Chênes, le Maraut) ; les reliefs marno-calcaires, présentent de nombreuses surfaces laissées à l’abandon formant une mosaïque de milieux de grande valeur biologique (pelouses sèches, landes à genévriers, taillis mixte,…) ; des formations linéaires – haies, bandes boisées – et des arbres isolés en petit nombre mais de qualité ; souvent dans les espaces encore dévolus aux pâtures ; en bordure des cours d’eaux, la ripisylve apparaît localement très réduite ; de petits espaces de type "zones humides" sont représentés par les mouillères diffuses dans les près à mi-coteau ou de piedmont. La plus importante se situe à Long Boyaux ; des vergers, prés vergers et carrés de vignes encore bien présents au pourtour du village. Plus rares à l'écart mais généralement bien entretenus. Plusieurs de ces prés-vergers, vignes sont associées à des petites constructions de type chalet ou cabanon (le plus important se trouve au Cul de Tombois). Ces milieux ont fait l’objet d’une hiérarchisation en fonction de leurs multiples intérêts. 8 Étude d'aménagement foncier agricole et forestier - ORGES - Résumé non technique – SOLEST – Novembre 2012 LA FAUNE – LES RESSOURCES CYNÉGÈTIQUES L’avifaune est aussi riche et diversifiée ; plusieurs espèces d’intérêt communautaire sont recensées comme le milan noir, la pie-grièche écorcheur. L’on note ainsi la présence de l'alouette lulu, du busard cendré, du pic cendré… Les chevreuils et sangliers sont bien présents. La faune des petits mammifères regroupe les mustélidés, renards, blaireaux, mais aussi le chat sauvage. Le cerf est également présent sur le Bois de Basse. Les landes et pelouses sèches sont également des milieux de prédilection pour la petite faune (insectes, oiseaux, chauves-souris) LE PATRIMOINE PAYSAGER ET ENVIRONNEMENTAL On distingue sur le territoire d'Orges, unités paysagères à préserver : Le territoire d'Orges offre un paysage singulier avec 3 grandes unités paysagères à préserver : des reliefs aux paysages semi-ouverts très diversifiés des paysages ouverts en plaine où le réseau hydrographique et les infrastructures font le fractionnement de l’espace des sommets boisés au paysage plus cloisonné Concernant les milieux naturels, le territoire présent un intérêt écologique faunistique et floristique certain, reconnus par la délimitation de : 3 secteurs classés comme ZNIEFF - le Bois de Basse (ZNIEFF de la forêt d’Arc et Châteauvillain) - les pinèdes et pelouses du Grun - les pelouses des buttes d’Orges et 2 sites NATURA 2000 - site NATURA 2000 de la butte de la Chaumonelle intégrée à la ZSC "pelouses et fruticées de la Côte Oxfordienne de Bologne à Latrecey" - Site à chiroptères de la vallée de l’Aujon (Orges comptant 20 % de la population régionale de grand murin) LES NUISANCES – LES RISQUES L'autouroute A5 et l'axe routier important, la RD 165, sont les principales causes de pollution de l’air ainsi que des nuisances sonores pour le village d'Orges. La commune n'est concernée par aucun Plan de prévention des risques inondations (PPRnI) L'Atlas des zones inondables de la vallée de l'Aujon et les connaissances locales montrent que le champ d'inondation de la Dhuy et de l'Aujon reste limité – avec un aléa faible – aux abords immédiats du lit mineur. Jusqu'à ce jour, il n'y a pas eu de dégâts graves sur les habitations. Au niveau sismique, le territoire est situé en zone de risque très faible mais non négligeable. Il n'existe pas, sur la commune, de Plan de prévention des risques technologiques (PPRT) ; elle est toutefois soumise aux risques liés aux transports de marchandises et de matières dangereuses (transports routiers ou ferroviaires et transport par canalisations), en particulier ceux liés à la présence du dépôt d'hydrocarbures du SEA.. 9 Étude d'aménagement foncier agricole et forestier - ORGES - Résumé non technique – SOLEST – Novembre 2012 ENJEUX ET RECOMMANDATIONS POUR L'AMÉNAGEMENT FONCIER De par la singularité du relief et la richesse de ses milieux naturels, la commune d’Orges jouit d'un paysage et d’un environnement de qualité. Les acteurs de l'aménagement foncier devront faire en sorte que le remaniement du parcellaire ne soit pas cause de dénaturation du site : leurs décisions devront viser à rationaliser le parcellaire tout en conservant l'essentiel des structures végétales existantes. Dans ce chapitre, sont reprises les prescriptions à respecter dans le cadre du nouveau plan parcellaire et des travaux connexes afin de satisfaire aux principes posés par le Code de l'environnement pour une gestion équilibrée de la ressource en eau (article L 211-1), la protection des sites (article L 341-1 et suivants), la préservation des espèces et des habitats (article L 414-1). Ces prescriptions environnementales sont hiérarchisées avec 2 ordres de priorités : Cf. "Carte des Enjeux environnementaux et recommandations" annexée au dossier d'enquête publique (pièce n°8) M.N. = maintien nécessaire point rouge M.S. = maintien souhaitable point orange Par différence, les formations végétales qui n'apparaissent pas sur les tableaux de synthèses et la cartes des enjeux et recommandations ne présentent globalement qu'un intérêt plus secondaire et leur maintien n'est pas prioritaire, mais cela ne veut pas dire que leur suppression est encouragée. Les éléments naturels à prendre en considération sont : le massif forestier dit Bois de Basse et les ensembles forestiers coiffant les reliefs Le bois de Basse sera exclu de l’opération ; il en sera de même pour les ensembles forestiers communaux et le petit parcellaire attenant qui coiffent les reliefs si aucun projet global de remise en valeur sylvicole n’est envisagé les îlots boisés au sein de l’espace agricole Les autres boisements, au sein du parcellaire agricole seront conservés pour l’essentiel, surtout ceux qui occupent des zones à fortes contraintes (coteau, pente, pierrier, ancienne mare) et ceux à fort impact paysager. On limitera également les interventions sur les lisières. les landes et pelouses sèches des versants marno-calcaires ou talus du plateau Les landes et pelouse sèches des versants marno-calcaires ou talus du plateau sont à exclure s’il n’y a pas de remise en valeur écologique et paysagère. les haies et bandes boisées Les formations linéaires comme les bosquets sont hiérarchisés d’après l’intérêt qu’ils présentent (hydraulique, écologique, paysager). On distingue ainsi des ensembles au maintien nécessaire, souhaitable ou non prioritaire. On encouragera également le maintien des différents bouquets d'arbres ou arbres isolés d’intérêt secondaire. Ces formations serviront de trame pour la redistribution du parcellaire. Les cours d'eaux et la végétation bordant ces cours d'eau Dans le cadre de l'aménagement foncier, il n'y a pas lieu d'intervenir sur la végétation riveraine des cours d'eau, le but étant de maintenir l’existant. Le programme de travaux connexes pourra le cas échéant préconiser quelques nouvelles plantations en bordure de cours d'eau. 10 Étude d'aménagement foncier agricole et forestier - ORGES - Résumé non technique – SOLEST – Novembre 2012 les prairies Les zones à plus fortes contraintes hydriques et/ou physiques des pentes marnocalcaires et des fonds de vallons et vallées devront particulièrement conserver cette occupation du sol. les vergers, prés vergers, vignes, fruitiers et arbres isolés On cherchera à maintenir sur les coteaux plusieurs secteurs à petit parcellaire à vocation de vergers, vignes et petites pâtures, notamment à proximité du village. On préservera un maximum de fruitiers et d'arbres au sein des pâtures ainsi que les vergers ou près-vergers bien entretenus plus à l'écart en leur assurant une desserte ou une servitude de passage. Les recommandations portent également sur : La préservation du paysage local L'opportunité de plantations nouvelles La desserte agricole et sylvicole, l'assainissement agricole (fossé, drainage…) Les risques de ruissellement, d'érosion (retournement de prairie, déboisements…) et d'inondation La protection de la ressource en eau potable (périmètre de protection des captages de Pont-le-Ville et Orges) les points d'eau pour le bétail Le patrimoine archéologique et le petit patrimoine rural La préservation des ruchers le nom des lieux-dits, les itinéraires de randonnées. La prise en compte des servitudes liées aux réseaux enterrés ou aériens Des projets d’urbanisme de la Commune La qualité de l'air et le bruit 11 Étude d'aménagement foncier agricole et forestier - ORGES - Résumé non technique – SOLEST – Novembre 2012 PROPOSITION D'AMÉNAGEMENT FONCIER Le mode d'aménagement foncier L'analyse de la répartition des îlots d'exploitation, des structures foncières, des infrastructures (voirie) et de la répartition entre les secteurs à vocation agricole et les secteurs à vocations forestière ou d'espaces naturels, la commune d'Orges plaident en faveur d'un aménagement foncier agricole et forestier. Une majorité d’exploitant est favorable à un remaniement du parcellaire en zone agricole avec une extension possible sur les communes de Pont-la-Ville, Châteauvillain et Bricon. A l’inverse des demandes d’exclusion ont également été souhaitées. Le périmètre d'aménagement foncier Cf. Carte "Proposition de périmètre d'aménagement foncier" annexée au dossier d'enquête publiqe (pièce n°7) Lors de la dernière réunion du 7 septembre 2012, à partir des éléments recensés dans l'étude préalable à l'aménagement foncier et du "porter à connaissance", la C.C.A.F. a proposée un périmètre d'aménagement foncier qui devra être soumis à enquête publique. Cet aménagement ne portera pas sur l'ensemble du territoire d'Orges ; seront exclus notamment : - à l'est, le massif forestier communal dit "le bois de Basse" ainsi que les parcelles bâties attenante et appartenant au SEA ; - au nord l'ensemble du relief marno-calcaire à dominantes de bois, taillis et friches ; seul le replat cultivés situés "sur la Croisette" et les secteurs de versant où existe encore une certaine activité agricole (prés-vergers, vergers, vignes, petites bandes de labour), ont été inclus dans le périmètre. - De même, au sud, l'essentiel des surfaces des buttes témoins est exclue ; - Les propriétés peu morcelées du SEA, ainsi que l'îlot d'exploitation au lieu-dit "Derrière les Courrées", déjà remembré avec le passage de l'autoroute. - le bourg d'Orges et son extension jusqu'à la source de la Dhuy, ainsi que le petit parcellaire attenant au bâti à vocation de parcs, jardins et vergers. En revanche, en plus des zones agricoles communales, il est proposé d'inclure dans le périmètre d'aménagement foncier : - à l'est, une extension de quelques hectares (2,7 ha) sur la partie déjà remembrée de Bricon, au lieu-dit "les Leuet", afin de faciliter le regroupement d'un îlot agricole ; - au sud, une extension d'environ 18 ha sur Pont-la-Ville et de 116 ha sur ChâteauvillainMarmesse afin de remédier au morcellement des exploitations d'Orges, ainsi qu'une exploitation de Pont-la-Ville, majoritairement présentes sur ces secteurs. Tableaux récapitulatifs des surfaces incluses dans le périmètre d'aménagement foncier proposé par la CCAF d'Orges Communes en extension Commune d'Orges Total Périmètre Châteauvillain Pont-laVille Bricon Total extension 965,04 ha 121,34 ha 18,48 ha 2,74 ha 142,56 ha 1107,60 ha 1 459 112 30 5 147 1606 Nombre de comptes de propriété (1) 249 62 18 5 85 384 Superficies 982,5 ha 116 ha 17,80 ha 2,70 ha 136,50 ha 1119 ha Contenances cadastrales Nombre de parcelles cadastrales Surface totale du petit parcellaire de coteau ou de combe 75 ha Surface agricole déjà remembrée (dont 7 ha de bosquets) 1043 ha (1) 150 comptes de propriété sont des comptes monoparcellaires 12 Étude d'aménagement foncier agricole et forestier - ORGES - Résumé non technique – SOLEST – Novembre 2012 LEXIQUE C.C.A.F. (Commission communale d'aménagement foncier) Commission de 10 à 15 personnes instituée par le Président du Conseil général, seule instance habilitée à prendre les décisions en matière d'aménagement foncier. A.F. (Association Foncière) : Association syndicale (loi du 21/06/1865) des propriétaires fonciers, qui gère en particulier les travaux connexes à l'aménagement foncier. S.A.U. (Surface agricole utile) : Superficie exploitée par les agriculteurs basés sur la commune, comprenant également les terres exploitées sur les communes extérieures. G.A.E.C. (Groupement agricole d'exploitation en commun) E.A.R.L. (Exploitation agricole à responsabilité limitée) P.A.C. (Politique agricole commune) S.E.A. (Service des Essences de l'Armée) P.L.U. : Plan local d'urbanisme : Document d'urbanisme opposable aux tiers permettant de définir les zones constructibles et les zones naturelles, agricoles et forestières d'un territoire. S.D.A.G.E. : Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux, avec une nouvelle version approuvée le 20 novembre 2009 pour le bassin Rhin-Meuse. Z.N.I.E.F.F. : Zone naturelle d'intérêt écologique floristique et faunistique Réseau NATURA 2000 : ensemble de sites naturels, à travers toute l'Europe, identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces sauvages, animales ou végétales et de leurs habitats Les projets touchant un site Natura 2000, qu’ils soient portés par l’Etat, les collectivités locales ou les acteurs privés, doivent faire l’objet d’une évaluation de leurs incidences dès lors qu’ils sont susceptibles d’avoir un impact notable sur les habitats ou les espèces d’intérêt communautaire. 13