Alphonse de Lamartine Méditations Poétiques (1820) Souvent sur la

Transcription

Alphonse de Lamartine Méditations Poétiques (1820) Souvent sur la
Alphonse de Lamartine
Méditations Poétiques (1820)
Souvent sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m’assieds;
Je promène au hasard mes regards sur la pleine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes,
Il serpente, et s’enfonce en un lointain obscur ;
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l’étoile du soir se lève dans l’azur. (…)
Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N’éprouve devant eux ni charme ni transports,
Je contemple la terre, ainsi qu’une ombre errante:
Le soleil des vivants n’échauffe plus les morts.
De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l’aquilon, de l’aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l’immense étendue,
Et je dis : « Nulle part le bonheur ne m’attend. »
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ;
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.
Que le tour du soleil ou commence ou s’achève,
D’un œil indiffèrent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu’il se couche ou se lève,
Qu’importe le soleil ? Je n’attends rien des jours. (…)
Alphonse de Lamartine est né à Mâcon le 21 octobre 1790, dans une
famille de petite noblesse. C’est un écrivain et un homme politique français. En 1820, il fit
paraître sous le titre de Méditations poétiques, des poèmes qui le rendirent célèbre et qui ont
été considérés comme la première manifestation du romantisme en France. Il est mort en
1869.
Le poème de Lamartine nous donne l’impression qu’il ressent de la tristesse. Le poème est à
la fois beau et triste. Quand nous lisons ce poème, nous avons l’impression d’être à la place
de Lamartine.
Le poète se trouve dans la nature sur la montagne à la tombée du jour. Il dit que le paysage
change. Le fleuve aux vagues écumantes serpente et s’enfonce. Il y a une métaphore aux vers
6 et 7. C’est une comparaison sans mot de comparaison : le fleuve est comparé à un serpent.
L’allitération en [S] du vers 6 renforce l’image. Le son [S] rappelle le bruit du serpent qui
glisse sur l’herbe, mais aussi celui de l’eau qui coule.
Le poète se trouve dans la nature au moment du coucher du soleil. Le verbe « contempler »
montre qu’il regarde la nature du haut de la montagne.
Il est malheureux car un être cher lui manque ; il ressent de la tristesse. « Nulle part le
bonheur ne m’attend » (vers 16) « je n’attends rien des jours » (vers 24). Dans le poème, le
poète parle de tout homme à travers son expérience personnelle « un seul être vous manque et
tout est dépeuplé ».
Caspar David Friedrich (1774-1840), Le voyageur contemplant une mer de nuages, 1818, 95x75 cm, Kunsthalle
de Hambourg
Nous avons choisi cette image car dans son poème, il explique que la solitude l’envahit car un
être cher lui manque. Dans son poème, il se trouve en pleine nature comme sur le tableau.