Klosters, 04
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Spain Espagne Spanien Rapport Q 155 par le Groupe espagnol Conflits entre marques et denominations sociales et les noms commerciaux 1. Du droit et de la jurisprudence espagnole -ai) Conformément à quelques décisions prises par la Direction Générale des Registres et du Notariat, on peut délimiter le concept de dénomination sociale en ce sens d'entendre qu'elle ne possède pas la fonction de distinguer l'activité d'une entreprise sur le marché, mais la fonction d'identifier le sujet responsable de relations juridiques, permettant son individualisation registrale. Les conditions requises pour pouvoir inscrire une dénomination sociale sont traitées dans la législation spécifique applicable à chaque type de société (Loi sur les Sociétés Anonymes, Loi sur les Sociétés à Responsabilité Limitée, etc.) et dans le Décret Royal 1784/1996 du 19 juillet par lequel on approuve le Règlement du Registre du Commerce (rappelé ci-dessous comme: RRM), et plus particulièrement, à son chapitre 3 "Section des Dénominations de Sociétés et Entités inscrites". Finalement, il y a lieu de signaler que la dénomination d'une société - en particulier sous forme anonyme ou limitée - peut être formée par une dénomination subjective ou raison sociale ou par une dénomination objective. Une dénomination subjective résulte du fait que le nom de la société inclut totalement ou partiellement le nom ou le pseudonyme d'une personne. Pour sa part, une dénomination objective est celle qui fait référence à une ou à plusieurs activités économiques ou celle qui est capricieuse. ii) Le nom commercial est réglementé par la Loi 32/1988 du 10 novembre sur les Marques (LM) et l'article 76.1 le définit ainsi: "On entend par nom commercial le signe ou la dénomination qui sert à identifier une personne physique ou morale dans l'exercice de son activité d'entreprise et qui distingue son activité des activités identiques ou similaires". Il existe en Espagne - comme on peut donc voir - une figure spécifique de modalité de propriété industrielle pour protéger le nom commercial dont la régulation est renfermée, essentiellement, dans la dite Loi sur les Marques et plus particulièrement à son Titre VIII, Chapitre Iº (Articles 76 à 81). Le nom commercial, suivant l'article 76.2 de la Loi sur les Marques, peut être constitué, notamment, par: a) Les noms patronymiques, les raisons sociales et les dénominations des personnes morales; b) les dénominations de fantaisie; c) les 1 dénominations faisant allusion à l'objet de l'activité de l'entreprise; d) les anagrammes; e) toute combinaison des signes mentionnés à titre d'indication aux lettres précédentes. -bi) La dénomination sociale constitue une condition requise indispensable pour la création d'une compagnie commerciale. Ainsi, un Notaire ne pourra pas établir un acte de constitution de société sans qu'on lui ait présenté une certification délivrée par le Registre Central du Commerce accréditant que la dénomination choisie n'est pas enregistrée (article 43 RRM). On peut, de façon résumée, signaler comme conditions requises pour qu'une dénomination sociale puisse être inscrite qu'elle n'entre pas sous le coup de l'une des interdictions suivantes: a) inclure des termes ou des expressions contraires à la Loi, à l'ordre public, aux bonnes moeurs (article 404 RRM); b) former exclusivement sa dénomination avec le nom de l'Espagne, de ses Communautés Autonomes, provinces ou municipalités ou utiliser le nom d'Organismes, de départements ou de dépandances propres aux Administrations Publiques, aux Etats étrangers ou à des organisations internationales (article 405 RRM); c) inclure des termes ou des expressions induisant à erreur ou à confusion dans les échanges commerciaux quant à l'identité propre à la société et au type ou nature de celle-ci (article 406 RM); d) être identique à l'une des dénominations qui sont inclues dans la Section des Dénominations du Registre Central du Commerce ou être constituée par une dénomination que le Registre du Commerce considère, vu sa notoriété, comme coïncidant avec la dénomination d'une autre entité antérieure, qu'elle ait ou pas la nationalité espagnole (article 407 RRM). Il est très important de souligner que le concept d'identité doit être entendu de façon ample, conformément aux dispositions de l'article 408 RRM qui stipule: 1. On entend qu'il existe identité non seulement en cas de coïncidence totale et absolue entre les dénominations, mais également lorsqu'il se produit l'une des circonstances suivantes: 1.1 L'utilisation des mêmes mots dans un ordre, un genre ou un nombre différent. 1.2 L'utilisation des mêmes mots avec l'ajout ou la suppression de termes ou d'expressions génériques ou accessoires ou d'articles, adverbes, prépositions, conjonctions, accents, traits d'union, signes de ponctuation ou autres particules similaires, ayant une faible signification. 1.3 L'utilisation de mots différents ayant la même expression ou une ressemblance phonétique notoire. 2. (omissis) 2 3. ii) Pour déterminer s'il existe ou non identité entre deux dénominations on passera outre les indications relatives à la forme sociale ou autres dont la mention est exigée par la Loi. L'enregistrement du nom commercial à l'Office espagnol des Brevets et Marques (OEBM) est facultatif (article 78 de la Loi sur les Marques). Toutefois, seul le titulaire d'un nom commercial inscrit à l'Office espagnol des Brevets et Marques obtiendra des droits exclusifs et pourra exercer les actions que confère la Loi sur les Marques contre des tiers qui essayeraient d'enregistrer ou d'utiliser un autre nom commercial ou signe distinctif (marque, enseigne) prêtant à confusion. De façon générale, le nom commercial est soumis à un même examen de forme et de fond que les marques. En particulier, il conviendrait de souligner que les noms commerciaux ne pourront pas être enregistrés s'ils sont constitués par des dénominations génériques, descriptives, géographiques, trompeuses, etc. (article 11 de la Loi sur les Marques). On ne pourra pas non plus enregistrer en tant que noms commerciaux les signes ou moyens pouvant prêter à confusion avec des marques ou des noms commerciaux déposés ou enregistrés antérieurement (article 12 de la Loi sur les Marques). On ne pourra pas non plus enregistrer comme noms commerciaux ceux qui sont formés par le nom civil ou l'image qui permet d'identifier une personne distincte du déposant de la marque, ni ceux qui sont formés par le prénom, le nom, le pseudonyme ou tout autre moyen permettant au public en général d'identifier une personne distincte du déposant (article l3 b de la Loi sur les Marques), ou qui reproduisent ou imitent des créations protégées par un autre droit de propriété intellectuelle ou industrielle (article l3 d de la Loi sur les Marques). Finalement, on ne pourra pas enregistrer comme noms commerciaux les signes ou moyens supposant une mise à profit indue de la réputation d'autres signes ou moyens (marques, noms commerciaux, etc.) enregistrés (article 13 c de la Loi sur les Marques). -ci) On ne connaît pas de jurisprudence suivant laquelle il ait été décidé l'invalidation ou l'interdiction d'usage d'une marque sur la base de l'antériorité d'une dénomination sociale antérieure (non utilisée en tant que nom commercial). Toutefois, un certain secteur doctrinal espagnol considère que ce cas devrait être placé dans le cadre de l'article 13 b) de la Loi sur les Marques (cité plus haut) qui signale que l'on ne pourra pas enregistrer comme marques le nom civil ou l'image qui permet d'identifier une personne distincte du déposant. Concrètement, on indique que dans le nom civil il faudrait englober la dénomination sociale d'une société commerciale. Un autre secteur doctrinal est partisan de protéger la dénomination sociale face aux signes distinctifs postérieurs prêtant à confusion, dans le cadre du Droit régulateur de la Concurrence Déloyale plaidant en faveur de l'application, en ces cas, de l'article 5 de la Loi sur la Concurrence Déloyale du 10 Janvier 1991 (Clause Générale d'Interdiction) et de l'article 6 (actes de confusion). ii) La Loi sur les Marques traite de façon spécifique la possibilité de ce qu'une marque ne puisse être enregistrée ou, en cas d'enregistrement, puisse être invalidée, en raison de l'antériorité d'un nom commercial antérieur déposé ou enregistré à l'Office espagnol des Brevets et Marques. Concrètement, l'article 12.1.b) de la Loi sur les 3 Marques dispose que l'on ne pourra pas enregistrer comme marques les signes ou les moyens qui, vu leur identité ou ressemblance phonétique, graphique ou conceptuelle avec un nom commercial déposé ou enregistré pour désigner des activités liées aux produits ou services pour lesquels l'enregistrement de la marque est demandé, peuvent créer confusion sur le marché. De même, et compte tenu du fait que le nom commercial enregistré à l'Office espagnol des Brevets et Marques confère à son titulaire le droit exclusif d'utilisation, on pourrait interdire l'usage d'une marque par un tiers, à condition que les signes qui constituent le nom commercial et la marque soient identiques ou ressemblants et servent à distinguer des produits, services ou activités identiques ou similaires, lorsque la ressemblance entre les signes et la similitude entre les produits, services et activités peut induire à erreur. Finalement, le titulaire d'un nom commercial utilisé pourrait invalider l'enregistrement d'une marque sur la base des dispositions de l'article 77 de la Loi sur les Marques qui stipule: "Le nom commercial est protégé dans les conditions prévues à l'article 8 de l'acte de la Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle du 20 mars 1833 en vigueur en Espagne, à condition que son titulaire prouve qu'il l'a utilisé en Espagne. Lorsque le titulaire du nom commercial exerce une action en annulation de l'enregistrement postérieur d'une marque ou d'un nom commercial ou d'une enseigne d'établissement, il doit prouver l'utilisation mentionnée à la phrase précédente et exercer son action dans un délai de cinq ans à compter de la date de publication de l'enregistrement correspondant". -di) En principe, le titulaire d'une marque peut empêcher l'usage d'une dénomination sociale si celle-ci est utilisée comme un signe d'entreprise et non pas comme un signe d'identification juridique. Dans ce dernier cas, il peut s'avérer comme opératrice une des limites à l'exercice du droit sur la marque établies par l'article 33 1 a) de la Loi sur les Marques qui dispose que: "A condition qu'ils le fassent de bonne foi et qu'il ne s'agisse pas d'une utilisation à titre de marque, les tiers peuvent, sans le consentement du titulaire de l'enregistrement, utiliser sur le marché leur nom complet". En conséquence, un certain secteur doctrinal indique que l'utilisation de la dénomination sociale (si ce n'est pas à titre de marque) entrerait dans le cadre de cette limitation, car il s'agit d'un usage de la société de son propre nom. ii) Par contre, l'utilisation de la dénomination sociale en tant que marque ou nom commercial, ainsi que l'utilisation d'un nom commercial, peut être interdite sur la base d'un enregistrement de marque antérieur, à condition que les signes postérieurs soient identiques ou ressemblants à celui qui constitue la marque enregistrée et se référent à des produits, services ou activités identiques ou similaires (article 31 de la Loi sur les Marques). -eSur ce point, il convient de rappeler les dispositions de l'article 407 RRM qui établit que: "même lorsque la dénomination (sociale) ne figure pas au Registre Central du Commerce, 4 le Notaire n'autorisera pas et l'Enregistreur n'inscrira pas des sociétés ou des entités dont ils savent, vu leur notoriété, que la dénomination coïncide avec celle d'une autre société antérieure, qu'elle possède ou non la nationalité espagnole". Dans ces conditions, il y a déjà eu des cas dans lesquels le Registre Central du Commerce n'a pas autorisé de dénominations coïncidant avec des marques connues notoirement inscrites à l'Office espagnol des Brevets et Marques ou appartenant à des entités extrêmement notoires (par exemple, des équipes de football). -fComme il a été dit plus haut [Cf. 1,a, i)] las dénominations de certaines sociétés peuvent être formées par une dénomination subjective ou raison sociale. Dans ce cas, l'article 401 RRM signale que dans la dénomination d'une société anonyme ou à responsabilité limitée, ou d'une entité sujette à inscription, on ne pourra pas inclure totalement ou partiellement le nom ou le pseudonyme d'une personne sans son consentement. On présume que le consentement est donné lorsque la personne dont le nom ou pseudonyme fait partie de la dénomination en est sociétaire. En outre, la personne qui, pour quelque raison que ce soit, aurait perdu la qualité de sociétaire d'une société anonyme ou à responsabilité limitée, ne pourra pas exiger la suppression de son nom de la dénomination sociale, à moins qu'elle ne se soit réservé ce droit expressément. Concernant le nom commercial (et, par extension, concernant les marques) il faut signaler que l'on interdit l'enregistrement d'une marque constituée par le prénom, le nom, pseudonyme ou tout autre moyen identifiant une personne distincte du déposant, ainsi que l'enregistrement d'une marque constituée par le prénon, le nom, pseudonyme ou tout autre moyen permettant au public en géneral d'identifier une personne distincte du déposant, à moins de compter sur l'autorisation pertinente. -gi) On peut affirmer qu'il n'existe pas un lien officiel entre l'Office espagnol des Brevets et Marques et le Registre Central du Commerce. Toutefois, et sur la suggestion du Groupe espagnol de l'AIPPI, on a indiqué dans le formulaire de la demande de certification négative adressée à la Section des Dénominations du Registre Central du Commerce l'avertissement suivant: "REMARQUE IMPORTANTE: L'Office espagnol des Brevets et Marques possède des banques de données incluant les noms commerciaux et les marques enregistrées prenant effets en Espagne, qui précisent également quels sont les activités et les produits ou services protégés par ces enregistrements, banques de données qu'il est très à conseiller de consulter une fois que l'on a décidé quel est l'objet social de l'entité que l'on souhaite constituer et avant d'établir un acte de constitution de ladite société ou entité à inscrire devant le Registre du Commerce ou de dresser un acte des décisions sociales de changement de dénomination". ii) Concernant le lien entre le Registre des Noms Commerciaux et l'Office espagnol des Brevets et Marques, il faut signaler que ce lien est absolu étant donné que c'est ce dernier qui a compétence pour assurer la procédure des demandes de marques et de noms commerciaux. Ainsi, l'Office des Marques est constitué, entre autres, par la Section des marques de produits et services et par la Section des noms commerciaux. On annotera dans chaque Section les inscriptions de demandes 5 relatives à chacune de ces modalités, l'Office espagnol des Brevets et Marques examinant les conditions requises d'enregistrabilité des modalités en question. -hi) Etant donné que pour la constitution d'une compagnie commerciale il faut obtenir au préalable une certification du Registre Central du Commerce de ce qu'il n'existe pas de dénomination sociale identique à celle choisie, c'est l'enregistreur du Registre Central du Commerce qui certifie si cette circonstance se produit ou non. Au cas où ce fonctionnaire ne délivrerait pas une telle certification, sa décision peut faire objet de recours devant la Direction Générale des Registres et du Notariat. Lors de sa prise de décision sur une demande de nom commercial, l'Office espagnol des Brevets et Marques pourrait le refuser s'il l'estime incompatible avec une demande ou un enregistrement de marque ou de nom commercial antérieurs. La décision de l'Office espagnol des Brevets et Marques peut être contestée au moyen d'un recours administratif devant ce même organe, et, postérieurement, devant les Tribunaux de la Juridiction contentieuse-administrative. ii) Alors que l'Enregistreur du Registre Central du Commerce agit d'office, sans intervention de tiers, par contre dans la procédure d'inscription devant l'Office espagnol des Brevets et Marques, outre la citation d'office il existe une formalité d'opposition dans laquelle le titulaire d'une marque ou d'un nom commercial antérieur peut intervenir. iii) Tout conflit pouvant surgir une fois inscrite une société sous une dénomination sociale pouvant entrer en litige avec une dénomination sociale antérieure ou avec une marque ou un nom commercial antérieur devra être soumis aux Tribunaux (juridiction Civile). De même, un nom commercial peut être invalidé - une fois qu'il a été enregistré - par les Tribunaux (Juridiction Civile). -iLa Loi espagnole sur les Marques reconnaît la figure de l'enseigne (articles 82 à 86) avec une protection limitée à la ou aux municipalité(s) indiquée(s) dans la demande d'enregistrement déposée devant l'Office espagnol des Brevets et Marques. L'enseigne est définie comme un signe ou une dénomination servant à faire connaître un établissement au public et à le distinguer d'autres établissements destinés à des activités identiques ou similaires. Ainsi qu'il a été indiqué, l'enseigne jouit d'une protection locale et on ne pourra pas l'enregistrer si elle ne se distingue pas suffisamment d'une marque ou d'un nom commercial ou d'une autre enseigne enregistrée pour la même localité. -jIl conviendrait peut-être de signaler que, conformément à la pratique de l'Office espagnol des Brevets et Marques, le nom commercial peut être constitué non seulement par des dénominations, mais également par des signes mixtes (graphiques-dénominatifs) et purement graphiques car, au fond, on lui donne un traitement pratiquement égal à celui des marques. 6 Une condition requise ultérieure pour l'enregistrement des noms commerciaux en Espagne se réfère à ce qu'il sera nécessaire de présenter le bulletin d'inscription pour le paiement de l'impôt sur les Activités Economiques, de telle sorte qu'il est exigé - en suivant une voie indirecte - que les entités ou les personnes qui demandent des noms commerciaux exercent des activités commerciales en Espagne. 2. Avis du Groupe espagnol de l'AIPPI sur l'adoption de certaines règles générales -aNous estimons qu'étant donné qu'une dénomination sociale peut être utilisée dans les échanges économiques par une entreprise, le titulaire d'une marque peut former opposition contre cet usage, à condition que les compagnies en présence appartiennent au même domaine commercial. Nous entendons également que si la marque antérieure est notoirement connue il faut la protéger de façon plus complète, et, tout particulièrement, face au risque de dilution ou d'association, empêchant également que l'usage de la dénomination sociale puisse mettre à profit la renommée et la notoriété de la marque. Nous entendons qu'il y a lieu d'appliquer ces mêmes considérations au cas de l'usage de noms commerciaux entrant en conflit avec des marques antérieures. De même, nous entendons qu'il faudrait appliquer les limites qui sont imposées au droit que possède le titulaire d'une marque lorsqu'un tiers utilise son nom complet sur le marché - sans le consentement du titulaire - à condition qu'il le fasse de bonne foi et que cet usage ne soit pas réalisé à titre de marque. En effet, l'utilisation de la dénomination sociale - en tant que dénomination juridique de la société et jamais utilisée comme un signe distinctif (marque, nom commercial, etc.) - devrait bénéficier de ce qui est indiqué dans les diverses législations (par exemple à l'article 33 a) de la Loi sur les Marques, article 6, 2) de la Directive de l'Union Européenne sur les Marques; article 12 du Règlement sur la Marque Communautaire) quant au fait que le titulaire d'une marque enregistrée ne peut pas empêcher qu'un tiers utilise de bonne foi son nom complet (dénomination sociale) et domicile. En définitive, on préconise que dans les conflits entre marques, noms commerciaux et dénominations sociales on applique - au moment de déterminer la portée du droit sur les marques - les critères généraux qui sont déjà consolidés dans le droit sur les marques, et en particulier que l'on tienne compte de la différenciation existante lorsque la dénomination sociale est utilisée dans les échanges commerciaux en tant que signe distinctif (à titre de marque, de nom commercial, d'enseigne) ou en tant que simple instrument juridique d'identification personnelle (dénomination sociale "strictu sensu"). -bNous entendons qu'un nom commercial enregistré à l'Office espagnol des Brevets et Marques peut constituer un titre valable pour éviter l'usage et/ou enregistrement d'une marque postérieure, à condition qu'il y ait identité ou ressemblance entre leurs distinctifs et que les produits, services ou activités soient identiques ou similaires. Naturellement, il faudrait appliquer pour la protection du nom commercial jouissant de notoriété ou de renommée les mêmes critères établis pour les marques présentant ces conditions. 7 En ce qui concerne la dénomination sociale, si elle n'est pas utilisée dans les échanges économiques et s'il s'agit seulement d'un signe d'identité juridique ou d'identification personnelle, nous entendons qu'elle ne devrait pas supposer un droit pouvant être invoqué face à une marque ou à un nom commercial postérieur. C'est seulement au cas où la dénomination sociale est utilisée dans des échanges économiques (autrement dit lorsqu'on l'utilise comme marque ou comme nom commercial, ce qui est habituellement le cas) que son titulaire posséderait des droits pour empêcher l'usage et/ou enregistrement d'une marque ou d'un nom commercial postérieur. En de tels cas, la dénomination sociale sera protégée de façon congrue avec les conditions requises qui sont exigées à la modalité de propriété industrielle à laquelle correspond cet usage. Ainsi, si la dénomination sociale est utilisée en tant que marque on devrait lui exiger la condition requise de notoriété (article 6 bis de la Convention de l'Union de París) alors que si cet usage est fait en tant que nom commercial ladite condition requise ne semble pas nécessaire (article 8 de la Convention de l'Union de París). Finalement, nous entendons qu'il peut exister des cas dans lesquels une dénomination sociale ne soit pas utilisée dans les échanges économiques mais puisse mériter une protection face à l'usage de signes distinctifs postérieurs prêtant à confusion. Veuillez, par exemple, tenir compte de ce qu'il est de plus en plus courant d'utiliser la dénomination sociale comme nom de domaine; ou, également, - bien que ceci puisse s'avérer exceptionnel - il se pourrait qu'une dénomination sociale, suite à diverses circonstances, devienne notoire. Nous entendons que dans ces deux cas la dénomination sociale pourrait être protégée face à des signes distinctifs postérieurs suivant les normes de la Concurrence Déloyale qui qualifient les actes de confusion de déloyaux. -cNous considérons que, vu les diverses caractéristiques que possèdent les dénominations sociales et les noms commerciaux, les Organismes compétents pour leur inscription doivent être différents, bien que devant être absolument coordonnés. Par conséquent, nous estimons adéquate la situation de l'Espagne dans laquelle le Registre du Commerce ou Registre des Sociétés (dépendant du Ministère de la Justice) est compétent en matière de dénominations sociales et l'Office espagnol des Brevets et Marques [(dépendant du Ministère des Sciences et Technologie (auparavant Ministère de l'Industrie)] est compétent pour l'enregistrement des noms commerciaux. -dNous entendons que les critères signalés dans la Législation espagnole sont adéquats pour l'établissement des conditions requises pour l'inscription d'une dénomination sociale ou d'un nom commercial. Ainsi, une dénomination sociale ne pourra pas constituer le nom d'une compagnie si elle est identique à une dénomination sociale, suivant le critère d'identité établi dans notre Loi [Cf. point 1, b, i)]. En ce qui concerne les noms commerciaux, nous entendons qu'il faut utiliser des critères spécifiques propres à la propriété industrielle, de telle sorte que l'on ne pourra pas enregistrer un nom commercial résultant identique ou similaire à un nom commercial ou marque antérieure. Nous entendons, de même, que l'on doit maintenir le status actuel de la législation espagnole, sans prendre en considération les activités pour ce qui est du conflit entre des dénominations sociales et, par contre, en tenant compte des activités dans le cas de 8 conflit entre des noms commerciaux et des marques, ainsi qu'entre une dénomination sociale et une marque ou un nom commercial antérieur. Comme il a été indiqué, le critère de l'identité, pris dans un sens ample, ne serait applicable qu'aux dénominations sociales. Par contre, concernant les noms commerciaux, on devrait appliquer un critère de similitude semblable à celui qui est utilisé dans le cas des marques; ce critère serait le même tant en cas de conflit entre des noms commerciaux, qu'en cas de conflit entre un nom commercial et une marque. Il nous semble pertinent et correct que les Registres de dénominations sociales et les noms commerciaux soient dûment coordonnés avec les Offices de Marques. Un premier pas important serait celui qui, concernant les dénominations sociales, a été établi par le Registre Central du Commerce sur la suggestion du Groupe espagnol de l' AIPPI en ce sens de formuler un avertissement au déposant d'une dénomination sociale sur l'éventuel conflit de celle-ci avec des droits inscrits à l'Office espagnol des Brevets et Marques. Concernant le Registre des noms commerciaux, nous avons estimé que ce devaient être les Offices de Marques qui possèdent la compétence, ce qui fait que la coordination est considérée comme étant réalisée. -eUne fois que l'Organe Administratif (Registre Central du Commerce / Office espagnol des Brevets et Marques) a enregistré la dénomination sociale ou le nom commercial, il nous semble adéquat que tout tiers puisse contester cette décision devant les Tribunaux en suivant les mêmes procédures judiciaires que celles appliquées aux marques. -fEn principe, il existe un certain parallélisme avec les conflits entre marques et noms de domaine sur Internet, car, d'une certaine façon, le nom de domaine peut être assimilé à un nom commercial, nom civil ou dénomination sociale, en fonction de son titulaire. Toutefois, il nous semble prématuré de faire une suggestion essayant d'unifier la solution à apporter à ces conflits, en particulier vu l'aspect de nouveauté que présente Internet. Summary 1. As far as spanish law and case law are concerned: a) We should start out from the following considerations. The function of a company name is to identify a corporation in its legal relations and to give it an individual character on the Register of Companies. A trade name (or business name), on the other hand, serves to identify a natural or legal person in the practice of his business activity. The procedure for the registration of a company name is established, fundamentally, in the Regulation governing the Companies Registry passed by Royal Decree 1784/1996 of 19 July. Trade names are regulated by the legislation on industrial property and, specifically, by Law 32/1988 of 10 November on Trademarks. 9 b) The adoption of a company name is an essential step within the process of creating a corporation. At the very moment of incorporation it is necessary to show the notary a certificate issued by the Central Companies Registry to the effect that the name chosen is not already registered. In contrast, the registration of a trade name at the Spanish Patent and Trademark Office is optional. The rights and actions established in the Trademark Law may, however, only be exercised to the benefit of a trade name when it is indeed registered there. A proposed company name may not be accepted for registration if it is identical to another already on the Register, irrespective of the fields of business to which the two may actually relate. In practice, however, this rule is also applied when the two names are almost identical. A trade name may not be granted registration when it is identical or similar to some other trademark or trade name already filed or registered at the Spanish Patent and Trademark Office and, as a rule, when the business activities to which it relates are the same as or similar to the goods, services or business activities covered by the earlier trademark or trade name. c) There is, in principle, no known case law under which a trademark has been invalidated or its use forbidden on account of an earlier company name (not used as a trade name). However, a certain body of legal opinion in Spain has compared the corporate name to the name of an individual and in that light maintains that in such cases it would be appropriate to apply the provision of the Trademark Law which prohibits the registration of a trademark formed from a legal name or image identifying a person other than the applicant. There is, furthermore, another body of opinion which maintains that company names should, in such cases, be afforded protection through the Law on Unfair Competition. Under the Trademark Law the owner of a trade name filed or registered at the Spanish Patent and Trademark Office may seek the invalidation of a later mark when there is a likelihood of confusion between the two signs and the business activities covered by the trade name are related to the goods or services for which the trademark was filed. Similarly, the owner of a trade name registered at the Spanish Patent and Trademark Office may prevent the use of a later trademark when, once again, there is a resemblance between the signs and between the goods/services and business activities to which they relate. Lastly, the owner of a trade name used in Spain may seek the invalidation of the registration of a later trademark provided that certain requirements concerning the degree of use of the name are met and that the corresponding court action is brought within a term of five years. d) When a company name is used simply as a means of legal identification, the limitations on the trademark right established in the Trademark Law may take effect. According thereto, the owner of a trademark registration may not prevent a third party from using its full name in the course of trade, provided that the use is made in 10 good faith and that the name is not used in the manner of a trademark. In contrast, the use of a company name as a trademark or as a trade name may indeed be prevented by the owner of an earlier registered trademark (as may the use of a trade name as such) provided that there is a resemblance between the signs and between the goods/services and business activities to which they relate. e) Even though a given company name may not already be registered at the Central Companies Registry, the Registrar may turn down an application to register that name if he is aware that it is well known to belong to another company already in existence, be that company Spanish or foreign. Similarly, there have been cases in which proposed company names have not been accepted for registration because they corresponded to well-known trademarks registered at the Spanish Patent and Trademark Office or belonging to renowned entities. f) A company name corresponding to the name or pseudonym of a natural person may only be adopted with the consent of that person. However, it is assumed that such consent has in fact been given if the person concerned is a member of the company. Similarly, a trade name formed from the name, surname, pseudonym or other means identifying, for the public at large, a person other than the applicant may only be registered subject to the consent of that person. g) Although there is no official link between the Spanish Patent and Trademark Office and the Central Companies Registry, the latter has, at the suggestion of the Spanish Group of the AIPPI, entered a warning on its application forms for company name clearance certificates to the effect that it is highly advisable that the applicant also conduct a search of the database of the Patent and Trademark Office for potentially conflicting trade names and trademarks registered there. The link between trade names and trademarks, on the other hand, is total, given that the Spanish Patent and Trademark Office has responsibility for the prosecution and the registration of both. h) The company name clearance certificate, in which it is stated that there is no earlier company name already on the Register, is issued by the Central Companies Registry. Should the Registrar not give clearance, the applicant may appeal to the Directorate General of Registries and Notaries belonging to the Ministry of Justice. Third parties may nor intervene in those proceedings. If a company name is accepted for registration and it is then found that it may conflict with an earlier company name, trademark or trade name, the owner of those earlier rights can only bring an action before the courts. Trade name applications are handled by the Spanish Patent and Trademark Office, which may reject an application if it considers the new name to be in conflict with an earlier trade name or trademark application or registration. Any third party which considers its interests harmed by the decision on such an application may appeal, first to the Patent and Trademark Office itself and then to the courts of the contentious-administrative jurisdiction. Third parties may intervene in the course of the prosecution of a trade name application by filing opposition thereto. Should the terms for filing opposition, for appealing at the Patent and Trademark Office or for lodging a contentious-administrative appeal have expired, any third party with a 11 better right may still seek the invalidation of the registration of the trade name in civil proceedings. i) In Spain there is a form of industrial property known as a title of establishment. The corresponding registration process is likewise handled by the Spanish Patent and Trademark Office. A title of establishment is defined as a sign or name which serves to make an establishment known to the public and to distinguish it from others engaging in identical or similar activities. The scope of the protection provided by a title of establishment is municipal. j) The Spanish Patent and Trademark Office will accept trade names formed from words, from words in combination with designs or from designs alone. It is also to be noted that the Spanish Patent and Trademark Office demands that the applicant for a trade name be in possession of a business operating license. The indirect result of this is that only entities or persons who conduct their business activities in Spain may register trade names in this country. 2. Opinion of the Spanish Group of the AIPPI regarding the adoption of certain general rules a) We agree that the owner of a trademark should be able to prevent the use of a later trade name and also the use of a later company name if it is actually being used as a business sign. The limits on the scope for action in that regard would be determined by the rule of specialty, unless the use of the later trade name or company name gave rise to a risk of association with or dilution of the trademark or could be detrimental to its reputation or notoriety. We similar consider that if a company name is used only as a means of legal identification and not as a business sign, such use should be allowed provided that the company name is used in its full form, that it is not used in the manner of a trademark and that the use is made in good faith. b) A trade name registered at the Spanish Patent and Trademark Office should serve to prevent the use and/or registration of a conflicting later mark. Here too the limits would be determined by the rule of specialty unless the earlier trade name enjoyed notoriety or a reputation. In contrast, a company name that is not used in the course of trade but is simply a means of legal identification could not, aside from very exceptional cases, be invoked against a later trademark or trade name. If that company name were, on the other hand, indeed being used in the course of trade as a trademark or a trade name, then it could warrant protection depending on the actual form and nature of use. Were it being used as a trademark, the authorities should demand, to that effect, that it be well known (article 6 bis of the Paris Convention). Were it being used as a trade name, that condition would not appear necessary (article 8 of the Paris Convention). c) Given that company names and trade names perform different functions, we consider that the bodies responsible for their registration ought likewise to be 12 different. In the case of company names that body would be the Companies Registry, which belongs to the Ministry of Justice, while in that of trade names it would be the Spanish Patent and Trademark Office, which belongs to the Ministry of Science and Technology (formerly the Ministry of Industry). d) A company may not be incorporated under a name that is identical or virtually identical to an earlier company name. A trade name may not be granted registration if it is identical or similar to an earlier trade name or trademark. We consider that in the event of a conflict between company names, the specific business activities of the companies concerned ought not to be taken into account. That factor should, in contrast, be taken into consideration in conflicts between trade names and trademarks or between a company name and an earlier trademark or trade name. We are of the opinion that it is most appropriate that the registries in charge of company names and trade names be properly coordinated with trademark offices. On this front, we considered it a major achievement that the Central Companies Registry agreed, at the suggestion of the Spanish Group of the AIPPI, to alert applicants for company names to the possibility of a conflict between the chosen name and earlier rights registered at the Spanish Patent and Trademark Office. We consider that the register of trade names should in any event be managed by the Trademark Office and may under those circumstances assume that there will be coordination between the registers of trade names and trademarks. e) It is appropriate that the registration of a company name or trade name may be contested before the courts by any third party with a better right. f) It is true that there is a certain parallelism with Internet domain name conflicts. However, we feel that it is as yet too soon to make suggestions as to ways of unifying approaches, particularly because of the amount of new ground that the Internet has opened up. Zusammenfassung 1. In Bezug auf das Recht und die spanische Rechtsprechung a) Es ist von der Überlegung auszugehen, daß eine Gesellschaftsbezeichnung die Aufgabe hat, eine Gesellschaft in ihren juristischen Beziehungen zu identifizieren und so ihre Eintragungsindividualisierung zu gestatten. Dagegen würde der Handelsname eine natürliche oder juristische Person bei der Durchführung einer Unternehmensaktivität identifizieren. Die Form der Einschreibung einer Gesellschaftsbezeichnung geht hauptsächlich aus der durch den königlichen Erlaß 1784/1996 vom 19. Juli genehmigten Verordnung des Handelsregisters hervor. Der Handelsname ist über die Gesetzgebung bzgl. des gewerblichen Eigentums geschützt und konkret im Markengesetz 32/1988 vom 10. November geregelt. 13 b) Die Gesellschaftsbezeichnung ist für die Gründung einer Handelsgesellschaft unabdinglich. Bei der Gründung vor dem Notar ist eine Bescheinigung des zentralen Handelsregisters vorzulegen, aus der hervorgeht, daß die Bezeichnung noch nicht eingeschrieben ist. Dagegen ist die Eintragung des Handelsnamens beim spanischen Patent- und Markenamt freiwillig, doch werden die vom Markengesetz gewährten exklusiven Rechte und Handlungen nur zugunsten eines beim spanischen Patent- und Markenamt eingetragenen Handelsnamens erhalten. Wenn wir uns konkret auf die Erfordernisse dieser Figuren hinsichtlich verwechselbarer Bezeichnungen beziehen, ist darauf hinzuweisen, daß eine Gesellschaftsbezeichnung nicht eingeschrieben werden kann, wenn sie mit einer anderen vorher eingetragenen identisch ist, u.zw. unabhängig vom Gesellschaftszweck der kollidierenden Unternehmen. Doch wird das Konzept der Identität weit ausgelegt, und man kann behaupten, daß ein Konzept der Quasiidentität angewandt wird. Was den Handelsnamen angeht, so kann er nicht eingeschrieben werden, wenn er mit anderen vorher beim spanischen Patent- und Markenamt angemeldeten oder eingetragenen Marken oder Handelsnamen identisch oder ihnen ähnlich ist, und im allgemeinen wird das Vorliegen von Identität oder Ähnlichkeit der Aktivitäten des angemeldeten Handelsnamens und der mit der früheren Marke oder Handelsnamen geschützten Produkte, Dienstleistungen oder Aktivitäten gefordert. c) Es ist grundsätzlich keine Rechtsprechung bekannt, die die Invalidierung oder das Verbot der Benutzung einer Marke aufgrund des Vorherbestehens einer früheren (nicht als Handelsname benutzten) Gesellschaftsbezeichnung zuläßt. Ein Sektor der spanischen Doktrin vertritt jedoch - indem er den zivilen Namen der Gesellschaftsbezeichnung gleichsetzt - den Standpunkt, daß in diesem Fall die Norm der Markengesetzgebung zur Anwendung kommen könnte, die die Eintragung einer Marke verbietet, die aus dem zivilen Namen oder dem Image gebildet ist, das eine andere Person als den Anmelder identifiziert. Ein anderer Sektor der Doktrin ist auch dafür, die Gesellschaftsbezeichnung in diesen Fällen durch Anwendung des Gesetzes über unlauteren Wettbewerb zu schützen. Das Markengesetz gibt dem Inhaber eines beim spanischen Patent- und Markenamt angemeldeten oder registrierten Handelsnamens die Möglichkeit, eine spätere Marke zu invalidieren, wenn die Zeichen verwechselbar sind und für Aktivitäten angewandt werden, die mit den Produkten oder Dienstleistungen, für die die Marke angemeldet wird, in Beziehung stehen. In gleicher Weise ermächtigt der beim spanischen Patent- und Markenamt eingetragene Handelsname dazu, die Benutzung einer späteren Marke zu verbieten, wenn die Zeichen sowie die Produkte, Dienstleistungen und Aktivitäten ähnlich sind. Schließlich kann der Inhaber eines benutzten Handelsnamens auch bei Gericht die Eintragung einer späteren Marke für ungültig erklären lassen, wenn bestimmte Forderungen hinsichtlich der Benutzung des Handelsnamens in Spanien und der Durchführung einer entsprechenden Löschungsklage innerhalb einer Frist von fünf Jahren erfüllt werden. d) Wenn die Gesellschaftsbezeichnung nur als Zeichen der juristischen Identifikation benutzt wird, könnte die in der Markengesetzgebung gesetzte Grenze wirksam 14 werden, die verfügt, daß die Ausübung eines Markenrechts nicht gegenüber jenen angerufen werden kann, die ihren vollständigen Namen auf dem Markt gutwillig und nicht als Marke benutzen. Dagegen kann die Benutzung der Gesellschaftsbezeichnung als Marke oder Handelsname (sowie die Benutzung eines Handelsnamens selbst) vom Inhaber einer früher eingetragenen Marke verboten werden, wenn die Zeichen sowie die gekennzeichneten Produkte, Dienstleistungen oder Aktivitäten ähnlich sind. e) In bestimmten Fällen kann sich der Registerführer, obwohl die Gesellschaftsbezeichnung nicht im zentralen Handelsregister eingetragen ist, weigern, sie einzuschreiben, wenn er aufgrund notorischer Bekanntheit weiß, daß sie mit der eines anderen, vorher existierenden, spanischen oder ausländischen Unternehmens übereinstimmt. Unter diesen Umständen hat es bereits Fälle gegeben, in denen Bezeichnungen nicht genehmigt worden sind, die mit beim spanischen Patent- und Markenamt eingetragenen, notorisch bekannten Marken übereinstimmten oder sehr bekannten Unternehmen gehörten. f) Es gibt Gesellschaftsbezeichnungen, die mit dem Namen oder Pseudonymen von Personen gebildet werden. Dann bedarf es ihrer Zustimmung. Diese Zustimmung gilt als gegeben, wenn die Person, deren Name oder Pseudonym Teil der Bezeichnung ist, Gesellschafter des Unternehmens ist. Auch der Handelsname kann mit Vornamen, Nachnamen, Pseudonymen oder irgendwelchen Mitteln, die eine andere Person als den Anmelder identifizieren, gebildet werden. Wenn dieses Identifikationszeichen dem allgemeinen Publikum bekannt ist, wird die Einreichung der Genehmigung der betroffenen berühmten Person gefordert. g) Auch wenn keine offizielle Verbindung zwischen dem spanischen Patent- und Markenamt und dem zentralen Handelsregister besteht, wurde in das Formular für den Antrag auf negative Bescheinigung, die das zentrale Handelsregister ausstellt, auf den Vorschlag der spanischen Gruppe der AIPPI hin eine Empfehlung für den Antragsteller aufgenommen, daß es sehr ratsam ist, die Datenbank des spanischen Patent- und Markenamts hinsichtlich dort eingetragener Handelsnamen und Marken zu konsultieren. Was die Beziehung zwischen Handelsnamen und Marken angeht, ist zu berücksichtigen, daß beim spanischen Patent- und Markenamt Handelsnamen angemeldet und registriert werden und daher diese Verbindung absolut ist. h) Die Bescheinigung, daß keine Gesellschaftsbezeichnung existiert, die mit der begehrten identisch ist, wird vom zentralen Handelsregister ausgestellt. Wenn der Registerführer die Bescheinigung nicht ausstellt, kann sich der Antragsteller an die Generaldirektion für Register und Notariat des Justizministeriums wenden. In diesem Verfahren intervenieren keine Dritten. Falls eine GÜesellschaftsbezeichnung eingeschrieben wird, die mit einer anderen oder mit einer Marke oder einem früheren Handelsnamen kollidieren könnte, muß deren Inhaber bei Gericht die entsprechende Klage einleiten. Über eine Handelsnamenanmeldung entscheidet das spanische Patent- und Markenamt, das sie zurückweisen kann, weil es sie mit einer früheren Marken- oder Handelsnamenanmeldung oder -eintragung für unvereinbar hält. Die Entscheidung 15 dieses Amtes kann jeder Geschädigte durch einen Rekurs bei dieser Behörde selbst und später bei den Gerichten der Verwaltungsstreitbarkeit anfechten. Im Eintragungsverfahren eines Handelsnamens können Dritte intervenieren und der Anmeldung widersprechen. Wenn die Widerspruchsfrist oder die Frist zur Einlegung des Rekurses oder zur Einleitung eines Verwaltungsstreitverfahrens verstrichen sind, könnte ein Dritter mit besserem Recht bei der Zivilgerichtsbarkeit den eingetragenen Handelsnamen löschen lassen. i) In Spanien wird die Figur des Ladenschilds anerkannt, das beim spanischen Patent- und Markenamt angemeldet und eingetragen wird. Das Ladenschild ist als Zeichen oder Bezeichnung definiert, die dazu dient, einen Laden dem Publikum bekannt zu machen und ihn von anderen, für identische oder ähnliche Aktivitäten bestimmten zu unterscheiden. Der Schutz des Ladenschilds beschränkt sich auf Gemeindebezirke. j) Das spanische Patent- und Markenamt läßt zu, daß der Handelsname sowohl aus Bezeichnungen als auch aus Wort-Bildzeichen oder reinen Bildzeichen besteht. Außerdem muß der Inhaber des Handelsnamens beim Finanzamt für die für wirtschaftliche Aktivitäten fällige Steuer gemeldet sein. Aus diesem Grund könnten indirekt nur Unternehmen oder Personen Handelsnamen registrieren, die in Spanien Geschäft betreiben. 2. Meinung der spanischen Gruppe der AIPPI zur Einführung bestimmter allgemeiner Regeln a) Wir gehen damit einig, daß der Inhaber einer Marke die Benutzung eines späteren Handelsnamens einer Gesellschaftsbezeichnung verhindern kann, wenn letztere als Unternehmenszeichen benutzt wird. Die Grenzen wären die von der Spezialitätsregel gesetzten, es sei denn, die Benutzung der Gesellschaftsbezeichnung oder des späteren Handelsnamens würden ein Assoziations- oder Verwässerungsrisiko für die Marke bedeuten oder ihrem Ruf oder ihrer notorischen Bekanntheit schaden. Wir sind auch der Ansicht, daß die Benutzung einer Gesellschaftsbezeichnung gestattet werden sollte, wenn sie nur als juristisches Identifikationszeichen (und nicht als Unternehmenszeichen) benutzt wird, unter der Bedingung, daß sie in ihrer vollständigen Form verwendet wird und die Benutzung gutwillig und nicht als Marke erfolgt. b) Ein beim spanischen Patent- und Markenamt eingetragener Handelsname soll dazu dienen, die Benutzung und/oder Eintragung einer späteren Marke zu verbieten. Auch in diesem Fall würde die Spezialitätsregel zur Anwendung kommen. Sie würde nur gebrochen, wenn der frühere Handelsname notorisch bekannt oder berühmt wäre. Wenn die Gesellschaftsbezeichnung nicht im Wirtschaftsverkehr benutzt wird und nur ein Zeichen juristischer Identität oder persönlicher Identifikation ist, könnte sie außer mit wenigen Ausnahmen - nicht als Recht gegen eine Marke oder einen späteren Handelsnamen angerufen werden; Wenn dagegen die Gesellschaftsbezeichnung im Wirtschaftsverkehr als Marke oder Handelsname benutzt würde, müßte sie als die Modalität des gewerblichen Eigentums, auf die sich die Benutzung bezieht, geschützt werden.. Wenn die 16 Gesellschaftsbezeichnung als Marke benutzt wird, müßte die notorische Bekanntheit gefordert werden (Artikel 6 bis PVÜ), während, wenn die Benutzung als Handelsname stattfindet, das Zutreffen dieses Umstands nicht nötig zu sein scheint (Artikel 8 PVÜ). c) Da es sich bei der bei der Gesellschaftsbezeichnung und dem Handelsnamen um Figuren handelt, die verschiedene Funktionen erfüllen, sollen unserer Meinung nach auch die für ihre Eintragung zuständigen Organe verschieden sein. Für Gesellschaftsbezeichnungen wäre das (vom Justizministerium abhängige) Handelsregister, aber für Handelsnamen das spanische Patent- und Markenamt des Ministeriums für Wissenschaft und Technologie (vorher Industrieministerium) zuständig. d) Die Gesellschaftsbezeichnung kann nicht der Name eines Unternehmens sein, wenn sie mit einer früheren Gesellschaftsbezeichnung identisch oder quasi identisch ist. Dagegen kann der Handelsname nicht eingetragen werden, wenn er mit einem früheren Handelsnamen oder einer früheren Marke identisch oder ihnen ähnlich ist. Wir meinen auch, daß bzgl. des Konflikts zwischen Gesellschaftsbezeichnungen die Aktivitäten der Unternehmen nicht berücksichtigt werden sollten. Doch sollten sie dagegen in bezug auf den Konflikt zwischen Handelsnamen und Marken untereinander oder zwischen einer Gesellschaftsbezeichnung und einer Marke oder einem früheren Handelsnamen berücksichtigt werden. Es ist angebracht und korrekt, daß die Register für Gesellschaftsbezeichnungen und Handelsnamen gebührend mit den Markenämtern koordiniert sind. Wir haben es als sehr bedeutende Leistung betrachtet, daß das zentrale Handelsregister - auf den Vorschlag der spanischen Gruppe der AIPPI - die Benachrichtigung des Anmelders einer Gesellschaftsbezeichnung von ihrer möglichen Kollision mit beim spanischen Patent- und Markenamt eingetragenen Rechten eingeführt hat. Da wir der Ansicht sind, daß das Register für Handelsnamen vom Markenamt geführt werden soll, setzen wir die bestehende Koordination beider aus. e) Es ist richtig, daß die Eintragung einer Gesellschaftsbezeichnung oder eines Handelsnamens bei Gericht von Dritten mit besserem Recht angefochten werden kann. f) Auch wenn es gewisse Parallelen zu den Konflikten im Internet gibt, halten wir es derzeit, insbesondere wegen des Neuheitsaspekts des Internet, noch für verfrüht, Vereinheitlichungsvorschläge zu ihrer Lösung zu machen. 17