Connaître le prix de son divorce
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Connaître le prix de son divorce
20 > ECO DROITS Le Quotidien de la Réunion - lundi 28/10/13 DROITS DE LA FAMILLE En bref Connaître le prix de son divorce I Sondage Les Français toujours pessimistes mais un léger mieux en octobre Le coût de la désunion varie considérablement en fonction de l’affaire, de l’avocat... si bien qu’il est particulièrement difficile de l’estimer par avance. Le législateur a tenté d’y remédier, mais l’initiative n’a pas emporté l’adhésion de la profession. Les honoraires d’avocat représentent la part la plus importante des frais engendrés à l’occasion d’un divorce. Ceux-ci sont fixés selon les usages, en fonction de la situation financière du client, de la difficulté de l’affaire, des frais de l’avocat, de sa notoriété et de ses diligences selon l’article 10 de la loi du 31 décembre 1971 modifiée. Des notions, sujettes à interprétation, qui laissent une grande marge de manœuvre à l’avocat dont les honoraires, comme ceux de toute profession libérale, demeurent libres. I Les désaccords font grimper la facture. Bien évidemment, le coût d’un divorce varie fortement en fonction de la durée et de la procédure. Celle dite « par consentement mutuel » est la plus économique. Sans surprise, elle peut normalement se régler en un ou deux rendez-vous seulement et n’entraîner la rédaction que de deux actes (la “ requête unique ” et la “ convention ”). De même, la procédure ne nécessite généralement qu’une seule audience devant le juge des affaires familiales. Dans ce cas, il est tout à fait possible de demander un devis précis, voire même de partager le même avocat. Là où les choses se compliquent, c’est lorsque la procédure revêt un caractère contentieux. Dans la mesure où les honoraires des avocats sont souvent fixés en fonction du temps passé sur le dossier, plus il y aura d’appels, d’incidents, Le coût d’un divorce varie fortement en fonction de la durée et de la procédure. d’expertises, plus ce sera long, et donc cher ! Sans compter qu’il faut alors faire appel à deux avocats, ce qui augmente d’autant la note. Fonction du temps passé Le montant de la facture est d’autant plus important que la procédure prend du temps : On peut compter moins de trois mois en moyenne pour un divorce par consentement mutuel mais jusqu’à deux ans pour un divorce contentieux (pour Banalisation du divorce « Pour la grande majorité des adultes aujourd’hui, le divorce est une étape de la vie comme sont la naissance d’un enfant, l’achat d’une voiture ou d’une maison ». Vanessa About, avocate spécialisée de la famille précise : « 40 % des divorces que je traite sont des divorces pour faute (les plus difficiles et les plus longs, pourtant parfois nécessaires à la reconstruction de personnes qui se sentent dupées des fautes de leur conjoint, notamment lorsqu’il y a adultère), 40 % sont des divorces à l’amiable, les 20 % restant revêtent un caractère conflictuel (divorce accepté, ou par altération définitive du lien conjugal), des procédures moins bouleversantes cependant que les divorces pour faute. Ce qui m’inquiète en tant qu’avocat de la famille, très respectueuse de l’institution du mariage, c’est que la proportion de divorces après trois ans de mariage augmente à mon cabinet de sorte que les jeunes couples divorcent à mon sens plus aisément qu’auparavant. J’assiste ainsi à une banalisation du divorce, le mariage n’étant pas conçu aujourd’hui comme une construction de la vie. Je peux ainsi affirmer que les couples ayant une vie commune de plus de dix ans divorcent moins “ facilement ” et réfléchissent en tous cas longuement lorsqu’ils “ sautent le pas ” sur le type de divorce à mettre en œuvre, privilégiant ainsi très souvent les divorces parc consentement mutuel. La crise économique actuelle ne peut qu’accentuer ce constat ». faute ou altération définitive du lien conjugal notamment) indiquent les statistiques du ministère de la Justice dans leur bulletin Infostat de mai 2012. Quant aux coûts, ils varient, selon différentes études, entre 2 000 et 3 000 euros pour un divorce amiable, 2 500 et 3 500 euros pour un divorce pour altération du lien conjugal, jusqu’à 8 000 euros pour un divorce pour acceptation du principe de la rupture, la palme de la procédure la plus onéreuse revenant au divorce pour faute : jusqu’à 12 000 euros ! Devis obligatoire Afin de permettre aux justiciables d’estimer la somme qui leur sera réclamée et pouvoir, de fait, mieux s’organiser, une loi oblige, depuis le mois de janvier de cette année, l’avocat à présenter une « convention d’honoraires » à ses clients avant même d’engager la procédure. La loi, publiée fin 2011 devait s’accompagner de la publication au journal officiel de « barème d’honoraires indica- LE CHIFFRE 1 468 C’est le nombre de divorces prononcés à La Réunion en 2010. Soit un taux inférieur à celui de la métropole (1,77/00 contre 2,07/00). (Source Insee) tifs » dont l’établissement avait été confié au ministère de la Justice en partenariat avec le Conseil national des barreaux. I Refus des avocats. Problème : le Conseil national des barreaux, institution qui représente l’ensemble des avocats, refuse de jouer le jeu et de participer à l’élaboration de ces barèmes à partir des usages observés par la profession. Dans une motion adoptée en septembre 2012, les avocats accusent le texte de « porter atteinte au principe de la liberté contractuelle pour la fixation de leurs honoraires » refusant dès lors de transmettre un avis susceptible de permettre l’instauration de barèmes indicatifs des honoraires qu’ils pratiquent pour les procédures de divorce. Un refus clair et aucun barème publié à ce jour. Reste que la profession est soumise à une obligation précontractuelle d’information (Article L.111-2 du Code de la consommation). En l’absence d’affichage des tarifs dans les salles d’attente, n’hésitez pas à aborder la question lors du premier entretien, ne serait-ce que pour savoir si celui-ci sera facturé ou non. Et faites jouer la concurrence ! Car si certains avocats indépendants en début de carrière demandent 75 euros, d’autres, associés à de gros cabinets, pourront vous réclamer plusieurs centaines d’euros. A savoir : Les personnes disposant de faibles revenus peuvent demander l’aide juridictionnelle qui pourra être accordée aussi bien à l’époux demandeur qu’au défendeur. GROS PLAN Delphine TODESCHINI Vanessa About. DES FRAIS D’AVOCAT MAIS AUSSI DE NOTAIRE. Lorsqu’on s’interroge sur combien coûte un divorce, on pense fréquemment aux frais d’avocats, mais moins souvent aux frais de notaire... Pourtant, si des biens sont à liquider, ils feront forcément l’objet d’actes notariés qui ont un coût eux aussi. Pour savoir exactement combien coûte un divorce, il faut donc se renseigner à la fois sur les tarifs exacts de chaque acte notarial nécessaire, ainsi que les éventuelles commissions qui pourront être réclamées en fonction des biens concernés. Les Français demeurent encore largement pessimistes (62 %) sur la situation économique, mais le camp des optimistes a gagné quelques partisans (+2 %) en octobre, selon un sondage CSA pour BFMTV diffusé samedi. Si plus de six Français sur dix continuent de se déclarer pessimistes à l’égard de l’avenir de la société française, ils sont désormais 36 % à entrevoir le bout du tunnel, soit deux points de plus qu’au mois de septembre. Ce léger rebond du moral des Français est observé depuis le « début de l’été », souligne le sondage. Les motifs de satisfaction expliquant cette légère remontée proviennent notamment de « l’impression d’une amélioration de la situation économique et sociale, probablement nourrie par les différents indicateurs économiques ces derniers mois indiquant une éclaircie pour les mois à venir », est-il précisé. La politique du gouvernement est également louée par certaines personnes « exprimant toutefois exclusivement des préférences politiques proches des socialistes », ajoute le communiqué. Néanmoins si le nombre des pessimistes recule d’un point par rapport à septembre, cette opinion demeure tout de même encore largement majoritaire, certains évoquant un « ras-le-bol général » et non plus seulement une insatisfaction vis-à-vis de la seule situation économique et sociale. I Prestations familiales Les députés votent un recentrage de certaines prestations familiales Les députés ont adopté vendredi des dispositions recentrant certaines prestations familiales sur les familles les plus modestes, au grand dam de la droite et du Front de gauche. Ces mesures du projet de budget de la Sécu pour 2014 avaient été annoncées en juin par le Premier ministre. Le montant de l’allocation de base de la PAJE (prestation d’accueil du jeune enfant) sera divisé par deux pour les familles ayant des ressources dépassant un certain seuil. Cette modulation s’appliquera aux enfants nés à partir du 1er avril 2014. La mesure devrait générer des économies de 40 millions d’euros en 2014 et 600 millions en 2016. Le montant du complément de libre choix d’activité (CLCA), qui aide les parents réduisant ou cessant leur activité professionnelle pour s’occuper de leur enfant, sera uniformisé pour tous les allocataires, quel que soit le niveau de leurs ressources. L’économie attendue s’élève à 30 millions d’euros en 2014. En outre, le complément familial sera majoré de 50 % en plus de l’inflation pour les familles nombreuses vivant sous le seuil de pauvreté à l’horizon 2018. Cette mesure, qui doit toucher quelque 400 000 familles à partir du 1er avril 2014, aura un coût de 63 millions d’euros en 2014 et de 380 millions à partir de 2018. I Santé Les Français favorables à la vente des médicaments à l’unité Les Français sont favorables à la vente de médicaments à l’unité pour des raisons économiques, 83 % estimant qu’elle permettra de réduire le gâchis, selon un sondage Ifop réalisé pour le compte du groupe de pharmaciens PHR. Selon ce sondage publié vendredi après le feu vert donné par l’Assemblée nationale à des expérimentations de vente à l’unité de certains antibiotiques, 81 % des personnes interrogées estiment également que la mesure permettra de réaliser des économies en ne payant que les médicaments dont on a besoin. 66 % expriment toutefois quelques inquiétudes, portant notamment sur la traçabilité du médicament ou sur les problèmes d’hygiène que pourrait entraîner la vente à l’unité. Le sondage a été réalisé du 14 au 15 octobre 2013 auprès d’un échantillon de 994 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, par questionnaire auto-administré en ligne. Le groupe PHR regroupe environ 10 % des pharmacies d’officine en France. I Encadrement des loyers La Fnaim épingle les « élucubrations » de conseillers d’Ayrault La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) a brocardé vendredi les « élucubrations » du Conseil d’analyse économique qui, après avoir prôné un alourdissement de la fiscalité foncière, propose des mesures coûteuses pour améliorer la politique du logement. Remise à Matignon mercredi, une note du CAE signée par deux économistes, Alain Trannoy et Etienne Wasmer, formule dix propositions pour une politique du logement plus efficace en France. Ces recommandations du CAE, instance consultative rattachée aux services du Premier ministre, ont reçu un fort écho médiatique dans la mesure où elles semblaient aller à l’encontre d’une mesure phare de la réforme du marché du logement, en débat actuellement au Parlement. Le CAE préconise en effet d’expérimenter l’encadrement des loyers prévu dans le projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) examiné au Sénat. Très opposée à l’encadrement des loyers qui, dénonce-t-elle, fera fuir les investisseurs locatifs en réduisant le rendement de leurs placements, la Fnaim salue le « pavé dans la mare » lancé par le CAE, mais pour mieux critiquer son raisonnement.