u132 le du coyote
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u132 le du coyote
Revue de de Musiques Musiques Américaines Américaines Revue LE DU COYOTE Février - Mars 2013 132 U QUELQUES ENFERS DE LA COUNTRY MUSiC DES 60‘s GOOD ROCKiN‘ TONiGHT - Thomas DENVER JONSSON - Marc THOMASSET KiNG RECORDS - TiFFANY TRANSCRiPTiONS Plumes de Coyotes Salut Jacques, Avec ce nouvel abonnement je tenais à remercier les amis connus et inconnus qui ont témoigné leur sympathie lors du décès de Louis*. Il attendait toujours avec impatience que je lui apporte son fanzine préféré. La musique lui a permis d'apaiser sa souffrance, et, durant les cinq années de lourde thérapie, il a beaucoup composé. Certaines de ses compositions ont été enregistrées. Pour sa mémoire, Gas Oil sortira un album en 2013. Amicalement et meilleurs vœux à tous, Gérard & Gas Oil © *Louis Moore à qui Le Cri 131 a été dédié Bonsoir J'ai recu hier le nouveau Cri avec une offre de renouvellement. Le courrier de réabonnement Bienfaiteur est parti ce matin. Tant que le Cri gardera cette passion et cette qualité vous pourrez compter sur mon soutien. Amitiés, Jean-louis L. Cher Coyote, Pour une fois tu n'auras pas à me courir après pour recevoir ta pitance annuelle ! Je pense qu'il faut désormais te préserver en raison de ton long cours, et sauvegarder tes forces pour que tu continues à nous enchanter encore longtemps de ton Cri salutaire. Dans un monde qui hurle de plus en plus, et de moins en moins à bon escient, ton Cri reste clair, distinct, puissant et rassembleur. Quand il nous parvient, nous savons qu'il reste encore un espace protégé, mais évolutif, dans lequel la musique et les musiciens que nous aimons peuvent continuer à vivre leur passion et nous la faire partager. Longue vie au Cri... sélectif ! Amicalement, Henri S © Nous apprécions toujours autant ces élans de sympathie. Merci à tous. Cher Eric Je tiens tout particulièrement à te féliciter pour ta prise de position quand à l'image de la country française (cf Le Cri 131 page 2). C'est un combat que je mêne depuis au moins quinze ans. Je me suis fait mal voir par environ 95% de la country française (si on peut encore appeler çà de la country), j'ai quasiment arrêté les concerts, et je n'ose plus dire aux musiciens que je fais de la country car l'humiliation est quasi instantanée. Ces images d'Epinal largement relayées par la presse ne laissent aucune place à cette culture qui, malgré ses excès politico-sociaux, a une histoire à raconter, des sentiments à diffuser, des échanges culturels et cultuels, et moultes égarements humains etc. Pour moi c'est une musique agréable à jouer qui reste probablement la seule musique populaire qui laisse encore un peu de place à l'improvisation. Pour ce qui est de la presse j'avoue que je ne lui jette pas (complètement) la pierre car les journalistes qui s'occupent de ce genre de sujets sont issus du bling bling parisien et non pas du milieu culturel. Ils relatent un événement populaire et non pas la défense d'une culture. Ceci dit ces "journalistes" pourraient faire un petit effort intellectuel... Bref, je ne vais pas une fois de plus étaler mes états d'âme Eric, car tout le monde les connait déjà. Grace à cette prise de position je me sens moins seul. En espérant que ta prose serve un petit peu à éclairer quelques âmes égarées. Camarades, continuons le combat ! Lionel Wendling © Quand nos musiques seront-elles enfin considérées comme de réelles manifestations artistiques ? Gardons (un petit) espoir... (JB) PRiNCE FROM ANOTHER PLANET Même après Noël, la musique d'Elvis est toujours un cadeau ! Et même si le marketing sait fort bien exploiter les archives, comme ici avec une majorité de rééditions, on tombe sous le charme, et la cape qu'Elvis entrouve sur son ventre (un peu arrondi) revigore l'envol de notre adolescence complice à chaque fois... Magie ! Ce coffret deluxe sous-titré 40th Anniversary Edition, propose deux CD et un DVD, ainsi qu'un fascicule très intéressant rédigé par Lenny Kaye. Ce dernier (qui fut le guitariste de Patti Smith) était alors correspondant du magazine Cavalier et a suivi à la fois la conférence de presse et les concerts au Madison Square Garden à New York en 1972. (Les "vieux" Coyotes se souviendront qu‘il avait également travaillé avec Waylon Jennings pour la rédaction de son autobiographie. Lenny connaît la musique et sait écrire sur sa passion, le livret mérite notre attention). Ces concerts, du 9 au 11 juin, ont cumulé une vente de 80 000 billets en 4 shows, avec la confrontation (la première en 15 ans) du King au public new-yorkais réputé difficile parce que blasé par l'abondance de talents qu'on lui propose. Mais le charme a opéré. Le premier CD reprend principalement le spectacle du samedi après-midi, soit 23 chansons (avec les textes d'introductions) qui avait déjà été publié sur CD en 1997. Le second CD offre l'intégralité du concert du samedi soir (une vingtaine de chansons) déjà connu par une sortie CD quelques jours après le spectacle. Ces CD font en partie double emploi (cf listings ci-dessous) car le répertoire est assez proche et les interprétations n'ont pas de changements capitaux. Mais nul doute que les fans pointus d'Elvis y trouveront sans doute de bonnes raison pour comparer et apprécier les deux ! Le DVD est évidemment l'élément du coffret (en soi un bel objet bien conçu) qui retient principalement l'intérêt avec la conférence de presse où Elvis répond avec humour comme un bon garçon (à côté de son père Vernon) et surtout le film inédit de Don Lance, 24 ans, spectateur assis au 4ème rang, qui a réussi à cacher sa caméra et 6 petits bobines de 3' chacune. Malgré les coupures (changement de films et peur des membres de la sécurité) on a la majeure partie des grands classiques. Il est toujours émouvant de voir Elvis, malgré ses excès de gestes parfois. Musicalement tout fonctionne. L'orchestre tourne à plein et, surtout, la voix d'Elvis est là, comme elle a toujours été jusqu'à la fin de sa vie : belle, juste et expressive. Indispensable pour les fans, ce coffret peut aussi convertir les plus jeunes à la réalité derrière le mythe : ils comprendront mieux pourquoi Elvis reste le King, ce "prince venu d'une autre planète" (le titre fut celui de la presse de l'époque) et pourquoi nous continuons à l'aimer encore et toujours ! © (JB) CD 1 : 1. Intro : Also Sprach Zarathustra (Theme 2001: A Space Odyssey), 2. That’s All Right, 3. Proud Mary, 4. Never Been To Spain, 5. You Don’t Have To Say You Love Me, 6. Until It’s Time For You To Go, 7. You’ve Lost That Lovin’ Feelin’, 8. Polk Salad Annie, 9. Love Me, 10. All Shook Up, 11. Heartbreak Hotel, 12. Medley: (Let Me Be Your) Teddy Bear/ Don’t Be Cruel, 13. Love Me Tender, 14. Blue Suede Shoes, 15. Reconsider Baby, 16. Hound Dog, 17. I’ll Remember You, 18. Suspicious Minds, 19. Introductions by Elvis, 20. For The Good Times, 21. American Trilogy, 22. Funny How Time Slips Away, 23. I Can’t Stop Loving You, 24. Can’t Help Falling In Love, 25. End Theme (Orchestra). CD 2 : 1. Intro : Also Sprach Zarathustra (Theme 2001: A Space Odyssey), 2. That’s All Right, 3. Proud Mary, 4. Never Been To Spain, 5. You Don’t Have To Say You Love Me, 6. You’ve Lost That Lovin’ Feelin’, 7. Polk Salad Annie, 8. Love Me, 9. All Shook Up, 10. Heartbreak Hotel, 11. Medley: (Let Me Be Your) Teddy Bear/ Don’t Be Cruel, 12. Love Me Tender, 13. The Impossible Dream (The Quest), 14. Introductions by Elvis, 15. Hound Dog, 16. Suspicious Minds, 17. For The Good Times, 18. American Trilogy, 19. Funny How Time Slips Away, 20. I Can’t Stop Loving You, 21. Can’t Help Falling In Love, 22. End Theme (Orchestra). COYOTHÈQUE Alabama Blues Maryvonne Rippert Nous avons assez souvent évoqué le "danger" du Net pour la survie du papier (presse, magazine) pour saluer une initiative qui est sans doute une des façons possibles de lier et exploiter plusieurs technologies. Ainsi cet ouvrage est-il un des premiers liens "modernes" du livre traditionnel, du support CD et de la puissance d‘Internet. Un bouquin "sonore" et un disque "à lire aussi" : peut-être la bonne combinaison pour intéresser désormais les plus jeunes à l‘émotion de la musique ? Le roman de Maryvonne Rippert conte une histoire de rencontre entre de jeunes lyonnais et un "vagabond" qui se rélève artiste quand il exprime, grâce à son saxo, les nuances du blues. En même temps, la bande originale du livre est réalisée par Les Chics Types (Christian Biral (guitare et chant), Jean-Yves Demure (batterie), Cédric Vernet (basse, harmonica et ukulele) avec l‘aide de Christophe Annequin (piano), Philippe Crova (guitare) et Eric Corbet (sax ténor). Elle se présente sous la forme d‘un CD de 13 titres qui correspondent à des moments précis du livre, lesquels sont accessibles également par l‘intermédiaire du Web (par flashcodes imprimés aux emplacements correspondants dans les chapitres). Ainsi on est à la fois dans le local typique (de la Sâone au Mississippi, Sur la route de Tullins) et dans l‘universel des standards avec les reprises de Sittin‘ On The Dock Of The Bay, Jumpin‘ Jack Flash ou Rockin‘ All Over The World, sans oublier bien sûr l‘aspect plus "roots" qu‘implique toute mention du blues (par exemple avec la version acoustique de Alabama Blues de J.B. Lenoir). Le tout est facile à lire et à utiliser, agréable à écouter, et devrait être disponible toutes les médiathèques publiques (souhaitons-le !). On peut néanmoins acquérir le livre ou le CD (voire les deux !) et faire son propre voyage initiatique en très bonne compagnie pour le plaisir de flâner en blues ! (JB) www.chicstypes.fr, www.oskarediteur.com Gérard HERZHAFT Concerts & Conférences Country Music Blues - Cajun Folk Song Le Cri du Coyote n°132 page 02 04-72-33-45-89 www.jukeghblogspot.com Photo de couverture extraite de America‘s Music, The Roots Of Country de Robert K. Oermann (Turner, 1996) NEWS Coyote Report DRÔLE DE LONG TiTRE DE CD... Ultimate Creedence Clearwater Revival : Greatest Hits & AllTime Classics. Coffret avec quelques inédits, mais sans la totalité des titres pour des raisons de droits, John Fogerty refusant d'être associé à certains titres de CCR ! MANDOLiNE : GATHERiNG Après avoir joué avec Randy Khors et Tony Rice, Aaron Ramsey, de Mountain Heart depuis in 2007, sort Gathering, son 1er CD solo, avec Avec Ron Block, Stuart Duncan, Tim Crouch, Randy Kohrs, Patton Wages, etc. Il partage le chant avec Barry Abernath (Mountain Heart) et Rickey Wasson (American Drive). Il signe (avec son père Mike) 6 titres sur 12 et reprend Fare Thee (Dylan) et One Tear (Osborne Brothers) REBORN (PiNECASTLE RECORDS) Album prévu en avril par Mark Newton et Steve Thomas, qui a joué ou enregistré avec Lonesome River Band, Jim & Jesse, The Osborne Brothers, Del McCoury, Lost & Found, Ronnie Bowman, The Whites, Aaron Tippen, Lorrie Morgan. Le duo va tourner avec Matt Wallace (basse) BONNE FÊTE MAMAN Le dernier CD des Dixie Chicks (Taking The Long Way) date de 2006. Natalie Maines annonce son 1er disque solo en mai, titré Mother, chanson des Pink Floyd qu'elle a interprétée en tournée avec Ben Harper THiS iS 40 : À DÉCOUVRiR ? La B.O. du film annonce Yoko Ono, Graham Parker, Lindsey Buckingham, Paul Simon, Ryan Adams, Paul McCartney, Wilco, Norah Jones, Fiona Apple Necro : Richard BLACKBURN (70 ans) Ancien directeur de Atlantic à Nashville (il a lancé John Michael Montgomery, Tracy Lawrence, Neal McCoy, Confederate Railroad) il fut également président de la Country Music Association THE DiXiE CHiCKS Quelques (trop) rares concerts du trio sont prévus cet été THE VERY BEST OF THE POGUES Compilation de 18 titres pour accompagner vos boissons (!) de l'illumination (If I Should Fall from Grace with God) à la Dirty Old Town (burp)... © Pour acquérir les anciens numéros du Cri du Coyote encore disponibles, voir p 26 et remplir les bons de commande p 41 & 42 Editorial Bonjour, La façade de l'ancien auditorium du Ryman, en couverture de ce numéro, est celle d'un "temple" qui abritait le Grand Ole Opry, une belle cérémonie musicale où les fidèles approchaient et contemplaient leurs idoles. Mais, dans le répertoire de la grande époque, qui nous paraît parfois si lisse aujourd'hui, voire désuet, se glissaient aussi de drôles de drames... quelquesuns de ces enfers sont présentés et analysés par Eric Allart. Côté tradition et histoire, Marc Alésina nous offre la fin des Tiffany Transcriptions et Bernard Boyat la suite de sa saga sur King Records. Côté contemporain et découverte, deux artistes : Marc Thomasset, musicien français par Serge Moulis et Thomas Denver Jonsson, musicien suédois, un choix dans l'esprit Lone Rider, interviewé par Eric Supparo. Côté concerts, de nombreux rendez-vous dont le Good Rockin' Tonigth d'Attignat, présenté par Bernard (et, qu'on me pardonne une mention toute chauvine, les Martiotti Brothers au Buis-les-Baronnies le 11 mai). Dominique Fosse et Roland Lanzarone sont au rendez-vous de leur chroniques respectives sur l'actualité du bluegrass et de la country australienne, tandis que Bernard Boyat propose ses sélections Cajun et Crock 'n' Roll. Lionel Wendling finit d'installer son nouveau nid et présente deux albums. N'oublions pas Disqu'Airs avec, en plus des sus-cités, Christian Labonne, Jean-Jacques Corrio, Alain Fournier, Sam Pierre (et moi)... Liste moins plaisante, celle des disparitions : je garde au cœur un concert de Dave Brubek, peu de temps avant la mort de Paul Desmond. Et comment de pas être ému en repensant à Mike Auldridge, comme à John Duffey, admirés avec Seldom Scene en 1975, puis à Toulouse ? On en reparlera bien sûr. En attendant un album est annoncé réunissant Mike Auldridge, Rob Ickes et Jerry Douglas... il ne nous consolera pas, mais donnera vigueur au constat permanent : la musique continue ! Je vous souhaite santé et bonne année. Défendez vos passions en soutenant Le Cri, et les musiciens, par leurs concerts et leurs disques. Bonne musique à tous, cordialement, Jacques Scalpel absent exceptionnellement, mais pas émoussé ! : Bonjour, J'étais en train de finir le document pour le numéro à paraître quand la foudre est tombée hier soir sur un arbre proche de notre maison. Il y a eu un pschtttt... écran noir. Avis du spécialiste : disques durs (du PC et externe)... MORTS ! Rien n'est récupérable. Heureusement, ce n'est pas mon ordinateur professionnel. Mais je n'aurai pas le temps de refaire la chronique cette semaine. Je suis désolé et abasourdi... Serge PS : Le titre de l'album de Francis Cabrel chroniqué dans le n°131 est Vise le ciel (non le vent), mille excuses pour l'erreur. DANGERS DU ROCK 'N' ROLL Selon Futura Science, une étude britannique sur 1489 artistes dont un album fut parmi les meilleures ventes de 1956 à 2006, constate qu'en 50 ans, 137 stars sont mortes, soit 9,2% du total. Espérance de vie des rockeurs britanniques : 39 ans, nord-américains : 45 ans. Ceux qui ont une carrière solo ont deux fois plus de risques de mourir prématurément que les membres d’un groupe. Au Royaume-Uni, un soliste sur dix connaît une fin tragique (un sur cinq aux USA). Les artistes morts à la suite d’un comportement à risque ou d’une overdose ont le plus souvent eu une enfance difficile (abus sexuel, violence physique, un proche en prison, parent toxicomane, etc.). Sommaire Jacques Brémond MiRACLE ? Le 26-11-2012 fut le premier jour sans crime à New York ! Gazette Express 02 02 03 04 08 10 11 12 15 17 18 22 24 25 27 34 36 38 39 42 43 44 Plumes de Coyotes Coffret Elvis Editorial Quelques enfers de la Country Music des 60's Avenue Country Coyothèque Noix de Cajun Tiffany Transcriptions Kanga Routes Nuit de la Glisse King Records Bluegrass & C° Coyothèque Thomas D. Jonsson Disqu'Airs Marc Thomasset Crock 'n' Roll Heaven's Door Good Rockin' Tonight Concerts Cabas du Fana News - Coyote Report Nous n'avons pas pu réaliser l'interview prévue de Sanseverino, mais... à bientôt ! "Tout vient d’une envie suivie d’une idée très simple : écrire des chansons qui ne sonnent bien qu’en anglais, avec une rythmique bluegrass (...). Je suis fan du country western swing hillbilly, qu’on a l’habitude de chanter traditionnellement avec une voix plutôt “nasale”. Je chanterai en french ! J’appelle donc tous les musiciens bluegrass de France, ils sont onze... J’en choisis quatre et je monte mon groupe." Sanseverino SON DADA : UN RÉGiME SANS SELLE Carlos R. Romero, 32 ans, a été "pris" en train de faire l'amour avec sa charmante compagne Doodle : une ânesse naine ! Or la loi en Floride considère que c'est un crime, car une activité "sans consentement". Mais l'avocat plaide la "liberté", laquelle serait sans aucun lien avec cette considération "morale ou religieuse"... ÉLECTiONS AMÉRiCAiNES : PAS VRAiMENT DE SURPRiSE Ils ont soutenu Romney : Trace Adkins, Rodney Atkins, Zac Brown, Charlie Daniels, Sara Evans, Lee Greenwood, Jo Dee Messina, Ronnie Milsap, Randy Owen, Collin Raye, John Rich, Kid Rock, T.G. Sheppard, Ricky Skaggs, Hank Williams Jr. (cet abruti a comparé Obama à Hitler !), Gretchen Wilson, Lynyrd Skynyrd, The Oak Ridge Boys, The Marshall Tucker Band, etc. Ils ont soutenu Obama : Jeff Beck, Jimmy Buffett, Eric Church, Neil Diamond, Buddy Guy, Merle Haggard, Mick Jagger, Elton John, Quincy Jones, Brad Paisley, B.B. King, Carole King, Kris Kristofferson, Dave Matthews, Paul McCartney, John Mellencamp, Bette Midler, Randy Newman, Axl Rose, Paul Simon, Bruce Springsteen, James Taylor, Crosby, Stills & Nash, etc. DOCUMENTAiRE À VOiR SUR iNTERNET : THE ARCHiVE, LA PASSiON DE LA COLLECTiON ! Petit film de Sean Dunne sur Paul Mawhinney, qui possède un million de LP's et un million et demi de singles ! Depuis la fermeture de son magasin en 2008, il cherche à vendre sa collection (estimée 50 millions de dollars). Il en demande trois millions, mais n'a pas trouvé d’acheteur. Lien : http://www.cvltnation.com/worlds-largest-vinyl-collectionthe-archive-documentary-now-showing/ Le Cri du Coyote n°132 page 03 Eric ALLART "Je vais te tuer et ensuite je vais t’enterrer dans une boite d‘environ la moitié de ta taille" QUELQUES ENFERS DE LA COUNTRY MUSiC DES 60'S C’est un fait établi : à la suite de l’explosion traumatique du rockabilly dans les années 50, l’industrie nashvillienne décida en réaction, à la fin de la décennie, et jusque dans les années 70, de produire un genre formaté et maîtrisé, consensuel, plus urbain et aux visées nettement commerciales, à savoir le "Nashville sound". Tournant le dos aux saveurs traditionnelles qui irriguaient encore le honky tonk des années 50, marqué par le météoritique Hank Williams, le nouveau style est plus policé, il évince les fiddles et steel guitares au profit des arrangements écrits, symphoniques et léchés, Patsy Cline et Jim Reeves incarnent cette mutation qualitative imputable aux studios RCA et à Chet Atkins. Alors que le rockabilly est un appel de la jeunesse au sexe et à toutes les formes d’hédonisme, y compris contrarié, Nashville vise la génération des parents, en faisant assaut de platitude et de consensus. On a même parlé de stérilisation pour ce processus créatif aussi aseptisé qu’une photo officielle de JFK. Derrière les roucoulades chromées des Browns, les back-ups sucrés des Anita Kerr singers, la belle voix grave de crooner de Jim Reeves on pourrait croire que la décennie n’est qu’un long cruisin’ au ralenti sur une highway feutrée en direction d’un superstore au design aussi futuriste qu’un atelier de la NASA. 1- Southern hospitality et tueurs en série. Comment analyser cette propension à incarner, en focalisation interne, le point de vue déshumanisé du tueur en série ? Pourquoi cette émergence du maniaque sexuel totalement opposé à l’image consensuelle, familiale et religieuse du mainstream nashvillien des 60's qui lui coexiste ? Je ne suis ni anthropologue ni sociologue mais il se passe quelque chose. Est-ce une réaction malsaine et machiste au frémissement des futurs mouvements de libération de la femme ? Un écho du poids des vétérans rapportant sur le territoire US leur trauma post seconde guerre mondiale, post Corée et bientôt post Vietnam ? Une séquelle de l’assassinat de JFK, officiellement attribué à un ancien Marine retourné par les communistes ? Toujours est-il que les femmes dégustent, même quand on y met les formes d’une délicieuse courtoisie sudiste un peu désuète... Dolores Please stay inside the house tonight, Dolores. Lately there’s been violence in the streets. The moon is full but hearts are dark, Dolores. Danger in every stranger you meet. There’s a killer in the neighborhood, Dolores. A man who sees a girl and goes berserk. And you’re just the kind of woman that he preys on. And my mind stays so upset it’s hard to work. While I’m working nights, I’m making my collections. A few quarters for insurance every week. Sometimes I can hardly find directions for fear some harm may fall you on the street. The paper says the slayer struck another. Even now, the law is searching for a clue. And they’ve called me to identify your body. Dolores, How could I know that it was you? I’d you’d stayed inside the house tonight, Dolores… Traduction au verso Eddie Noack (1930-1978). Attachant second couteau du honky tonk des années 50-60, Eddie Noack, universitaire admiré par Hank Williams, enregistra chez Starday de belles plages de chansons dépressives. Il n'eut pas la carrière qu’il méritait mais depuis les années 80, son œuvre réévaluée lui vaut une estime forte chez les amateurs de honky tonk classique. En particulier pour la qualité de son écriture ayant fourni du matériel pour d’autres artistes. Originalement gravé par Loy Clingman chez Liberty Bell It’s nothing to me a peut-être été écrite par Leon Payne sous un pseudonyme. J’en ai trouvé plusieurs versions intéressantes, celle de Buddy Long en 1959, toute en suggestion et douceur, une de Jim Reeves de 1961 et l’excellente reprise par Sanford Clark de 1968, créditée à tort à Harry Johnson. Un homme de bien essaie parfois de prévenir, de conseiller ceux qui s'engagent sur la pente fatale. Mais comme nous le savons en France, "les cons ça ose tout", et selon les classiques engrenages du destin il existe un point de non-retour où s'engage l'imbécile trop arrogant pour entendre les avis du sage. Prévenir un crétin de sa mort imminente quand il vous envoie que "ce n'est pas vos oignons" ne peut aboutir qu'à une grande lassitude et à un début de cynisme désabusé. Moderne, cette chanson l'est par son usage du coup de feu qui résout la situation, donnant à la scène immédiateté et réalisme. Plus con, on meurt, vidé de son sang sur le sol, ou de retour à Sing-sing. Pour le narrateur c’est devenu sans importance. It’s nothing to me Take your drink to the end of the bar, buddy Let her be, now don't be a fool I'd soon have a hot seat in Sing Sing, buddy Than to sit down by her on that stool. What's that you say/ I guess you're right It's nothin' to me. - InstrumentalSee that man she belongs to him, buddy Better drink up and go while you can Le Cri du Coyote n°132 page 04 I can tell by the way he looks at you, buddy He's sure out with temper jealous man. What's that you say/ I guess you're right It's nothin' to me. - Instrumental- (et coup de feu !) There you are stretched out on the floor, buddy Now you see what you made him do Here they come to take him off to jail, buddy And tomorrow someone will bury you. Oh, well that's life/ Or it was/ It's nothin' to me... Traduction au verso La réalité est plus intéressante et plus riche, et je propose de la parcourir avec quelques thèmes et chansons emblématiques du "coté obscur". Les thématiques malsaines et violentes existent dans l’arborescence de la country-music depuis ses origines oldtime les plus lointaines. Sans remonter aux sagas scandinaves ou aux ballades anglo-irlandaises, la chanson country a longtemps eu la fonction de vecteur de récit d’actualité sur les guerres, les faits divers sanglants, les catastrophes spectaculaires. The great Titanic, Banks of the Ohio, conjuguaient une certaine complaisance pour le mal avec un voyeurisme atténué par une morale qui rendait la chose socialement acceptable. De plus, chaque incursion dans l’horreur et la violence était jugée in fine à l’aune d’une religiosité intraitable. Quand Roy Acuff se désolait d’une catastrophe autoroutière, le pire pour lui, dans les 30's, était que personne ne priait... Le Western swing des 30's pratiquait le double-talk et rivalisait d’imagination pour chanter le sexe et l’alcool en esquivant la censure. Mais c’était une musique vivante et positive. Le Honky tonk de l’après-guerre, s’il se complaisait dans la dépression alcoolique et les naufrages sentimentaux, ne dépassait pas certaines limites. Or, les 60's voient l’émergence de pures provocations, avec une écriture et un sens du second degré typique d’une modernité inédite. Même si on avait bien remarqué les quelques lignes sulfureuses de Johnny Cash dans Folsom prison blues où il évoquait en 1956 avoir "tué un homme, rien que pour le regarder mourir", le répertoire hillbilly restait maîtrisé et reflétait les valeurs dominantes d’une société moralisatrice. Sans prétendre à l’exhaustivité, voici mis en lumière quelques diamants noirs, quelques pierres tombales jalonnant le chemin obscur du refoulé, de l’indicible, du monstrueux, à travers des artistes inconnus et des stars intégrées à la machinerie commerciale qui ne rechignèrent pas à donner parfois dans le scabreux. Traduction des chansons : Eric Allart Anita Kerr Singers Happy Days The girl on death row Her eyes were once so full of dreams. Her young heart filled with lover schemes. Now every second she must borrow. They take her life tomorrow. Is she guilty? She says no. The girl on death row. Now someone holds her trembling hand. Another says please understand. Why can't they see it in her face? Another should be in her place. Is she guilty? She says no. The girl on death row. Her young dreams never will come true. Her innocence they never knew. Until they've found the guilty one. They're sorry now for what they've done. But it's late, too late For the girl on death row. ...The girl on death row... Lee Hazelwood & Sanford Clark A la violence spontanée du fait divers peut répondre une horreur encore plus grande dans celle instituée par l’Etat, quand c’est la machine judiciaire qui débloque et qui amène une pauvre jeune fille innocente dans le couloir de la mort. Un summum de perversion transpire dans le phrasé de Sanford Clark, (1935) lorsqu’il évoque La fille du couloir de la mort Excellent chanteur de rockabilly et de country, Sanford Clark reste un exemple emblématique d’artiste à fort potentiel négligé par ses producteurs et maisons de disques, délaissé au profit de Pat Boone dans les 50's, et au profit de Nancy Sinatra dans les 60's. Il surjoue son personnage de crooner sucré pour teenager, en totale opposition avec les dernières minutes de la vie de cette fille dans le couloir de la mort. 2- La vengeance doit être immédiate. Wynn Stewart (1934-1985) est un des cofondateurs du son Bakersfield, petit homme complexé qui n'arriva pas à gérer sa carrière et à profiter des opportunités commerciales, Wynn Stewart livre avec I'm gonna kill you un bijou d'ultraviolence complètement opposé à la tonalité dominante de son répertoire sentimental, sucré et auto dépréciatif. On pourrait en trouver des prémisses dans Long black Limousine, reprise par Merle Haggard, où le narrateur félicite celle qui l'a abandonné pour mener la grande vie. Cette dernière s'achevant brutalement dans la fameuse limousine noire, en réalité un corbillard, où la destinataire de la chanson est enfin suivie par tout le gotha du monde friqué qu'elle a voulu intégrer. "Je m'en vais te tuer" adopte un ton nettement Wynn Stewart, plus direct, menaçant et agressif. Il va y Jackie Burns avoir du sang, du démembrement et des os Ralph Moone brisés... I’m gonna kill you Why did you ever tell me that you loved me When you knew that it was all the lie I think that you deserve to and I think I got the nerve to Make this the last day of your life I'm gonna kill you I think I'm gonna kill you I'm gonna close your cheatin' bedroom eyes I'm gonna kill you I think I'm gonna kill you And bury you in a box about half your size You told you you were just goin' to the store Seems like a month of Sunday since you've been gone I've been sittin' here walkin' the floor You'd better be prepared when you walk through that door Cause I'm gonna kill you... I'm gonna kill you simply gonna kill you And bury you in a box about half your size Porter Wagoner (1927-2007) est une des superstars nashviliennes des 60-70's. Connu en France comme le partenaire de Dolly Parton, il incarne l'exemple du chanteur attaché à un véritable groupe, le suivant régulièrement sur scène et dans son émission de TV où il convia le gratin de son époque. Immergé dans la religion et la mise en scène du thème de la déchéance alcoolique, Wagoner reste une icone du white trash polychrome, prince des néons, décoré comme un grand magasin de Noël dans ses costumes en rhinestones. Il nous donne en 1967 un récit de série noire où la violence éclate dans le cadre le plus anodin, dans le quotidien professionnel et Le Cri du Coyote n°132 page 05 Dolores Je t'en prie, reste à la maison ce soir Dolores. Ces derniers temps les rues sont devenues violentes. La Lune est pleine mais les cœurs sont noirs, Dolores. Et le danger en tout étranger que tu croises. Il y a un tueur dans le voisinage, Dolores, Un homme que ça rend dingue de voir les filles. Et tu es exactement du genre qu'il rêve d'avoir. Et j'en ai l'esprit tellement préoccupé que j'ai du mal à travailler. Comme je travaille la nuit je vais percevoir des cotisations, quelque monnaie pour les assurances chaque semaine. Parfois j'en ai même du mal à trouver mon chemin par crainte du mal qu'on pourrait te faire dans la rue. Les journaux disent que le tueur en a frappé une autre. La police est encore à la recherche d'un indice. Et ils m'ont appelé pour identifier ton cadavre.Dolorès, comment pouvais-je savoir que c'était toi? Si tu étais restée à la maison ce soir Dolorès... Hmm C'est pas mes oignons C’est pas mes oignons/ Prend ton verre au bout du bar, mon pote/ Laisse là tranquille maintenant, ne fait pas l’idiot/ Je préférerai avoir un siège au chaud à Sing-Sing, mon pote/ Que de rester à coté d’elle sur ce tabouret/ Qu’est-ce que tu as dit ? Je crois que tu as raison/ C’est pas mes oignons Tu vois cet homme, elle lui appartient mon pote/ Tu ferais mieux de boire et de partir tant que tu peux encore/ Je peux t’assurer à la manière dont il te regarde, mon pote/ Que c’est un jaloux à bout de nerfs/ Qu’est-ce que tu as dit ? Je crois que tu as raison/ C’est pas mes oignons Instrumental, (parfois suivi d’un coup de feu selon les versions). Te voila maintenant étalé sur le sol, mon pote/ Ca-y-est, tu vois ce que tu l’as amené à faire/ Les voilà qui l’emmènent en prison, mon pote/ Et demain quelqu’un va t’enterrer/ Oui c’est la vie/ Enfin, ça l’était… C’est pas mes oignons La fille du couloir de la mort Autrefois ses yeux étaient plein de rêves/ Son jeune cœur empli de clichés romantiques/ Maintenant elle compte chaque seconde/ Ils prendront sa vie demain/ Est-elle coupable ? Elle dit que non/ La fille dans le couloir de la mort./ Maintenant quelqu’un tient sa jolie main/ Un autre lui dit "s’il te plait, il faut comprendre"/ Pourquoi ne lisent-ils pas sur son visage/ Qu’une autre devrait être à sa place/ Est-elle coupable ? Elle dit que non/ La fille dans le couloir de la mort./ Ses rêves d’adolescente ne deviendront jamais réalité/ Ils ne sauront jamais qu’elle est innocente/ Jusqu’à ce qu’ils trouvent la coupable/ Ils seront désolés alors pour ce qu’ils auront fait/ Mais il est tard, bien trop tard, pour la fille du couloir de la mort./ La fille du couloir de la mort…/ La fille du couloir de la mort… Je vais te tuer Pourquoi m’avoir dit que tu m’aimais ? Alors que tu savais que ce n’était qu’un mensonge/ Je pense que tu le mérites, et que j’en ai la force De faire d’aujourd’hui le dernier jour de ta vie Je vais te tuer, je pense que je vais te tuer Je vais clore tes yeux adultérins pour chambre à coucher/ Je vais te tuer, je pense que je vais te tuer/ Je vais te tuer et ensuite je vais t’enterrer dans une boite d‘environ la moitié de ta taille Tu m’as dit que tu allais seulement au magasin On aurait dit dimanche que tu étais partie depuis un mois/ Je suis resté la assis, et à arpenter la pièce/ T’as intérêt à être prête quand tu franchiras cette porte/ Parce que je vais te tuer, je pense que je vais te tuer/ Je vais clore tes yeux adultérins pour chambre à coucher/ Je vais te tuer, je pense que je vais te tuer/ Je vais te tuer et ensuite je vais t’enterrer dans une boite d‘environ la moitié de ta taille La chambre capitonnée Dans un grand immeuble, cerné de murs de pierres, il y a une chambre capitonnée/ Quand un homme voit et entend des choses qui n’existent pas,/ Il est bon pour la chambre capitonnée/ Des illusions dans un esprit tordu, pour se sauver de l’autodestruction, Hmm, il y a la chambre capitonnée/ Où un homme peut se ruer contre les murs, jusqu’à ce que ses forces l’abandonnent et le laissent à terre, assommé dans l’attente d’une aide, dans la chambre capitonnée Dans sa vision brouillée d’une malédiction, psychopathe, dans la chambre capitonnée Dans la chambre à coté de la mienne, un homme hurle un prénom de femme, cogne les murs en vain, il est dans une chambre capitonnée J’entends des pas marteler le sol, mon dieu, j’espère qu’ils ne vont pas s’arrêter à ma porte, Hmmm, dans la chambre capitonnée Maintenant ils viennent me chercher et ils me trouvent en train de brailler de jolis mots, essayant de les faire rimer/ Hmm, je suis un psycho, dans la chambre capitonnée Hmmmmmm. I left the store two steps behind the stranger From there to my house his car stayed in sight But it wasn’t till he turned into my drive that I learned I was witnessing the cold hard facts of life I drove around the block till I was dizzy Each time the noise came louder from within And then I saw our bottle there beside me And I drank a fifth of courage and walked in Lord you should’ve seen their frantic faces They screamed and cried please put away that knife I guess I’ll go to hell or I’ll rot here in the cell But who taught who the cold hard facts of life Who taught who the cold hard facts of life Porter Wagoner The Cold Hard Facts of Life I got back in town a day before I’d planned to I smiled and said I’ll sure surprise my wife I don’t think I’ll phone I’ll just head on home For I didn’t know the cold hard facts of life I passed a little winestore on the corner I pictured big champagne by candle light I stopped the car right then got out and hurried in My mind not on the cold hard facts of life A stranger stood there laughing by the counter He said I’ll take two bottles of your best Her husband’s out of town and there’s a party He winkled as if to say you know the rest Porter Wagoner continue dans une veine semblable avec un meurtre passionnel bien plus maitrisé dans son modus-operandi, dans une chanson écrite par Willie Nelson : I just can't let you say goodbye I had not planned on seeing you, I was afraid of what I'd do But pride is strong, and here am, I and I just can't let you say goodbye/ Please have no fear, you're in no harm as long as you're here in my arms But you can't leave so please don't try but I just can't let you say goodbye/ What force behind your evil mind can let your lips speak so unkind ? To one who loves as much as I, I just can't let you say goodbye/ The flesh around your throat is pale intended by my fingernails Please don't scream and please don't cry cause I just can't let you say goodbye Your voice is still, it speaks no more, you'll never hurt me anymore/ Death is a friend to love and I cause now you'll never say goodbye Le mal est inéluctable et justifié quand les avertissements n’ont pas été entendus, on ne se moque pas impunément du gars de la campagne sur la voie de la vengeance. Il doit y avoir châtiment, y compris pour le narrateur meurtrier qui annonce son suicide, mais avec courtoisie et raffinement, car Johnny Paycheck (19412003) conserve la classe du gentilhomme sudiste en toutes circonstances ! Paycheck avait tout pour être George Jones à sa place : Un sens inné du honkytonk dépressif, un vocal maniéré et douloureux, une intégrité stylistique qui font de ses sessions chez Little Darlin’ un corpus considéré aujourd’hui comme classique et repris par Rex Hobart and The Misery Boys, ou Dale Watson. Personnage violent et tourmenté (drogue, alcool, homicide qui lui vaut d’être incarcéré de 1989 à 1991), il aura toujours eu une attitude marginale vis-à-vis de Nashville, en dépit d’une reconnaissance tardive en 1997. Pardon Me I've Got Someone To Kill I know you'll excuse me if I say goodnight I've got a promise to fulfill Thank you for listening to my troubles Pardon me I've got someone to kill I warned him not to try and take her from me He laughed and said if I can I will you know I will So tonight when they get home I'll be waiting Pardon me I've got someone to kill I know I'll surely die for what I'm about to do But it don't matter I'm a dead man anyhow This gun will buy back the pride they took from me And also end this life of mine that's worthless now By the time you tell the sheriff it'll all be He'll find me at their big house on the hill He'll find a note explaining why I killed us all Now it's time to go I've got someone to kill Johnny Paycheck Pardonnez-moi, il faut que j’aille tuer quelqu’un Je sais que vous me pardonnerez si je vous souhaite une bonne nuit,/ J’ai une promesse à remplir/ Merci d’avoir prêté une oreille attentive au récit de mes ennuis Pardonnez-moi, il faut que j’aille tuer quelqu’un Je l’ai prévenu de ne pas essayer de me la prendre/ Il a rit et a dit "Si je peux, tu sais que je le ferai"/ Alors ce soir, quand ils rentreront à la maison, je serai là à attendre Pardonnez-moi, il faut que j’aille tuer quelqu’un Je sais que je vais surement mourir pour ce que je m’apprête à faire/ Mais ça n’a pas d’importance, je suis un homme mort de toute façon/ Ce fusil va racheter la fierté qu’ils m’ont ôtée/ Et aussi mettre un terme à ma vie, désormais sans valeur D’ici à ce que vous avertissiez le sheriff, tout sera terminé/ Il me trouvera dans leur grande maison sur la colline/ Il trouvera une note expliquant pourquoi je nous ai tous tués Pardonnez-moi, il faut que j’aille tuer quelqu’un banlieusard du quidam animé des meilleures intentions qui va se muer instantanément en boucher sadique une fois trahi. Point de remords, mais un sens épique de la tragédie, c’est le destin qui l’a voulu, la chanson déroule une gradation, une mécanique implacable. Cette dernière fut un succès notable pour Wagoner, dans un pays où la peine de mort était déjà consensuelle on pourra s'étonner de la popularité du thème de l'assassinat sans procès dans un mode opératoire particulièrement sauvage et sadique : "... Ils criaient et pleuraient, s'il te plait, pose ce couteau ..." 3. Aux portes de la folie Unique expérience que cette plongée dans la chambre capitonnée, d'un dément qui "hurle de jolis mots et qui tente de les faire rimer", dans une atmosphère hallucinée où la peur et la déchéance sont omniprésentes. La folie ne préserve pas du mal d'amour, de la solitude et du sens de la tragédie puisque l'homme d'à coté "crie le nom d'une femme, mais en vain..." puisque lui aussi est dans la chambre capitonnée. La version de Wagoner est rugueuse, le vocal implorant. La déglingue apparait soulignée par le final où les instruments partent en vrille, dans un délire bruitiste où la steel joue faux, accentuant le malaise sous les onomatopées d'un narrateur en fin de course Rubber room In a buildin' tall, with a stone wall around, there's a rubber room/ When a man sees things and hears sounds that's not there, He's headed for, the rubber room Illusions in a twisted mind to save from self-destruction hmm it's the rubber room Where a man can run into the wall, till his strength makes him fall, and lie still, And wait for help, in the rubber room From his blurry vision of doom, a psycho, in the rubber room Le Cri du Coyote n°132 page 06 The man in the room right next to mine, screams a woman's name, hits the wall in vain, he's in the rubber room I hear footsteps poundin' on the floor God I hope they don't stop at my door Hmm I'm in the rubber room Now they've come to get me but they find I'm a screamin' pretty words tryin' to make 'em rhyme I'm in the rubber room hmm a psycho I'm in the rubber room hmm Porter Wagoner Les dures et froides réalités de la vie Je suis rentré en ville un jour plus tôt que prévu J’ai souri et me suis dit que j’allais surprendre ma femme/ Je n’ai pas pensé à téléphoner, seulement à rentrer à la maison/ Parce que j’ignorais les dures et froides réalités de la vie J’ai croisé un petit marchand de vin dans le coin/ Je me suis représenté un diner aux chandelles avec du champagne/ J’ai arrêté la voiture et je m’y suis empressé/ J’ignorais encore les dures et froides réalités de la vie Un étranger était là, à rire à la caisse/ Disant "Je vais te prendre deux bouteilles, il y a une fête, Son mari n’est pas en ville", il a cligné de l’œil comme pour dire "Tu devines le reste"/ J’ai quitté le magasin deux pas derrière cet inconnu./ Jusqu’à la maison sa voiture est restée en vue/ Mais c’est quand je l’ai vu se garer sur mon parking que j’ai appris/ Que j’étais le témoin des dures et froides réalités de la vie/ J’ai fait le tour du bloc jusqu’à ce que ma tête me tourne,/ Chaque fois le bruit se faisait plus fort à l’intérieur,/ Alors j’ai vu ma bouteille à coté de moi, j’ai pris une dose de courage et je suis entré/ Bon dieu, vous auriez vu leurs visages forcenés/ Ils criaient et pleuraient, s'il te plait, pose ce couteau/ Je crois que j’irai en enfer, ou que je vais pourrir dans cette cellule/ Qui nous enseigne ? Qui ? Les dures et froides réalités de la vie ?/ Qui nous enseigne ? Qui ? Les dures et froides réalités de la vie ? Seulement parce que je ne peux pas te laisser dire adieu Je n’avais pas prévu de te voir, par peur de ce que je ferais/ Mais la fierté est un sentiment puissant, me voici, et je ne peux pas te laisser dire adieu N’ai pas peur je t’en prie, on ne te fera pas de mal tant que tu seras dans mes bras/ Mais tu ne peux pas partir, alors s’il te plait n’essaye pas, je ne peux pas te laisser dire adieu/ Quelle force, derrière ton âme mauvaise, pousse tes lèvres à parler si méchamment ? A quelqu’un qui t’aime autant que moi, je ne peux pas te laisser dire adieu/ La chair autour de ta gorge est rendue pâle par mes ongles/ Je t’en prie, ne crie pas et ne pleure pas, parce que je ne peux pas te laisser dire adieu/ Ta voix s’est tue, ne parle plus, tu ne me feras plus jamais mal/ La mort est douce, à l’amour autant qu’à moi, car tu ne me diras jamais adieu. Psycho Can Mary fry some fish, Mama I'm as hungry as can be Oh lordy, how I wish, Mama You could keep the baby quiet 'cause my head is killing me I've seen my ex last night, Mama at a dance at Miller's store She was with that Jackie White, Mama I killed them both, and they're buried Under Jenkins sycamore. Don't you think I'm psycho, Mama You can pour me a cup If you think I'm psycho, Mama You better let 'em lock me up Don't hand the george to me, Mama I might squeeze him too tight And I'm as nervous as can be, Mama So let me tell you 'bout last night I woke up in Johnny's room, Mama Standing right by the bed With my hands near his throat, Mama Wishing both of us were dead You think I'm psycho don't you, Mama I just killed Johnny's pup You think I'm psycho don't you, Mama You'd better let 'em lock me up You know the little girl next door, Mama I think her name is Betty Clark Oh, don't tell me that she's dead, Mama Why I just seen It in the park She was sitting on a bench, Mama Thinking of a game to play Seems I was holding a wrench, Mama Then my mind walked away You think I'm psycho don't you, Mama I didn't mean to break your cup You think I'm psycho don't you, Mama Mama, Mama why don't you get up? Eddie Noack Eddie Noack Si on est en droit de trouver inquiétants les propos d'un aliéné privé de liberté, que dire de ceux de celui qui reste dans le déni ? Comment concilier les propos enjoués d'un bon fils avec les forfaits perpétrés par un tueur psychopathe ? Eddie Noack incarne avec Psycho cette dualité schizophrène avec un sens aigu du réalisme, l'effet est amplifié par le contraste perpétuel entre une énumération macabre de victimes et la musique laid-back, tranquille ballade honkytonk sentimentale parfaitement représentative du mainstream rythmé par le boom-chicka de l'époque. Ecouter "Psycho" c'est voir Norman Bates sorti de son Motel paumé et en chasse dans la grande ville, Hitchcock et Tarantino auraient apprécié ! Mais la folie "naturelle" n’est pas la seule, les 60's n’ont pas laissé que des odes à la défonce. Alors que les hippies plongent dans les trips psychédéliques, les ravages déshumanisants du LSD sont énoncés par Wendell Atkins sur un ton badin qui en accroit encore la violence assassine. Cette chanson fait naturellement penser au Cocaïne blues des 40's dont elle est une héritière. Cependant elle s’impose des limites au délire qui lui confèrent un réalisme à mon avis plus déstabilisateur. Psycho Est-ce que Mary peut faire frire du poisson Mama,/ J’ai une faim de tous les diables/ Bon dieu, comme ça me plairait Mama/ Que tu puisses calmer le bébé parce que ma tête me torture J’ai vu mon ex hier soir, Mama, danser à la boutique de Miller/ Elle était avec cette Jackie White, Mama, je les ai tuées toutes les deux et les ai enterrées sous le sycamore de Jenkins Ne crois pas que je sois un psychopathe Mama, Tu peux me servir une tasse/ Si tu crois que je suis un psychopathe, Mama/ Tu ferais mieux de les laisser m’enfermer/ Ne me met pas George dans les bras, Mama,/ Je pourrais le serrer trop fort/ Et je suis aussi anxieux qu’on puisse l’être Laisse moi te parler d’hier soir/ Je me suis réveillé dans la chambre de Johnny, Mama/ Debout à côté du lit, avec mes mains sur sa gorge, Mama/ Désirant qu’on soit morts tous les deux/ Tu penses que je suis un psycho n’est-ce pas, Mama/ Je viens juste de tuer le chien de Johnny/ Tu penses que je suis un psycho n’est-ce pas, Mama/ Tu ferais mieux de les laisser m’enfermer Tu connais la petite voisine, Mama, je crois que son nom c’est Betty Clark/ Ne me dis pas qu’elle est morte Mama/ Parce que je viens juste de la voir dans le parc/ Elle était assise sur un banc, Mama, cherchant à quel jeu jouer/ On dirait que j’étais en train de tordre quelque chose, Mama Quand mon esprit s’est mis à divaguer Tu penses que je suis un psycho n’est-ce pas, Mama/ Je n’avais pas l’intention de casser ta tasse/ Tu penses que je suis un psycho n’estce pas, Mama/ Mama, Mama, pourquoi tu ne te lèves pas ? Mama ? Mama ? Le LSD a fait de moi une épave J’ai été marié une fois à Betty Lou et deux fois à Carol Sue/ Ces saletés de femmes m’ont presque rendu fou, j’en ai un blues hallucinatoire/ J’ai commencé à prendre du LSD, ça m’a donné un sacré coup de fouet/ Mieux que la gnôle et facile à prendre, mais ça m’a transformé en malade mental J’suis sur la route de la prison de Walpole pour me débarrasser de cette folie/ J’suis sur la route de la prison de Walpole, et je n’en reviendrai pas J’ai pris des couteaux et j’ai tué mes femmes, je suis parti dans la nuit/ Le LSD m’a défoncé, je ne savais plus ce que je faisais/ Jusqu’à ce que la sentence du tribunal soit prononcée, me condamnant à vie/ Si jamais vous envisagez de prendre du LSD, pensez à cette histoire que je vous ai racontée/ Provoquer la bagarre avec vos nouvelles femmes peut vous couter la vie/ Et vous dépouiller de tout votre argent/ Le LSD a fait de moi une épave (x2) Le LSD a fait de moi une épave, et je n’en reviendrai pas And I won‘t be comin‘ back. I took some knives And I killed my wives, I took off in the night. The LSD wore off on me, I didn‘t‘ know what I‘d done Until in court my case was heard The sentence I got was life. (Refrain) If you ever attempt to use LSD/ Think about this story I‘ve told/ Bringin‘ new women strife Maybe costin‘ your life And use up all your gold. (Refrain) LSD made a wreck of me. LSD made a wreck of me. LSD made a wreck of me, And I won‘t be coming back. Lester Still, Duane Eddy & Lee Hazlewood Ambivalentes, ces chansons le sont par le décalage du point de vue. Il y a toujours constat de l'horreur et des turpitudes de la nature humaine, comme on pouvait déjà le constater au début du XXème siècle. Mais dans les 60's la country music fait entrer la perspective dans la tête de l'auditeur, ce que l'on nomme en analyse littéraire la focalisation interne. Le procédé, qui existe aussi au cinéma, éclaire d'un jour nouveau la représentation d'une société qui se proclamait extérieurement policée et civilisée, cet idéal Colgate-Kennedy de consumérisme bigot. Alors que les médias insistaient sur les dangers extérieurs de l'apocalypse nucléaire, alors que le rouge et la paranoïa Mac Carthyste s'éloignaient, voici surgir le refoulé, l'inaudible, l'invisible, l'inacceptable : le mal intérieur. Le temps n'est pas encore tout à fait venu de la grande critique de la société. Mais des jalons se posent dans ce qui semblait être le temple du consensus de la middle class américaine. Le voisin, nous mêmes, portons notre part d'ombres, et c'est fasciné que l'auditorat, à priori peu éduqué, va se confronter à une lecture quasi psychanalytique de son propre subconscient. Il n'y a plus d'individus innocents. Il n'y a plus de surmoi religieux pour endiguer le mal. Et on prend même un plaisir malsain à contempler son œuvre. Wendell Austin LSD I was married once to Betty Lou And twice to Carol Sue Those doggone women nearly drove me mad I got hallucination blues. I started using LSD, It gave me quite a kick Better than booze and easy to use But it made me mentally sick I‘m on my way to Walpole Prison Got the monkey off my back, I‘m on my way to Walpole Prison Conclusion Quelques sources : -L’auteur de ces lignes a été "initié" à ces déviances par Tex Edwards & Out On Parole, un CD New Rose (n°223, 1989), reprenant dans un style punktry nombre de titres évoqués ci-dessus. A noter la participation de Marty Muse (pedal steel) et Howard Kalish (fiddle) membre du Cornell Hurd Band, tous deux vus au Country-Rendez-Vous Festival de Craponne. -La compilation God Less America de Tim Warren présente 16 bizzareries country de la période 1955-66, sur laquelle figure Dolores. -Le label Trailer-Park Records offre une collection de 8 CD (qui fleurent bon leur bootleg i) intitulée Twisted Tales From The Vinyl Wastelands dont les sources tapent aussi dans les répertoires rock et garage. Classement thématique furieux où l’on peut se saisir du volume IV Hippie In A Blunder contenant le précieux LSD de Wendel Austin. Extraterrestres, nudistes, pizzas, hippies, beurre de cacahuète d’Elvis, anticommunisme primaire et patriotisme outrancier, cette anthologie démente nécessite parfois d’oublier nos exigences musicales pour nous concentrer sur les textes, transcription de vinyls oubliés enregistrés à l’arrache sur de petits labels, parfois à la limite de l’audible... Mais l’expérience, pour extrême qu’elle soit, vaut le détour. (Eric Allart) Le Cri du Coyote n°132 page 07 On a longtemps, et à juste titre mis l'accent sur le folk-boom, ce phénomène exogène, où l'intelligentsia urbaine de la côte Est va dénoncer, pêle-mêle, la ségrégation, l'engagement au Viêt-Nam et la sclérose interne d'une société dominée par les valeurs rigides de la génération de ceux qui avaient 20 ans en 1940. Il est temps de porter crédit à ces quelques artistes d’avoir su, de façon certes marginale et souterraine, montrer qu’au sein d’un genre souvent perçu comme exclusivement futile, existaient des zones de folie tout aussi contestatrice que celle des rebelles labellisés. © Jacques DUFOUR AVENUE COUNTRY "On me dit que la country music n’utilise plus de fiddles ou de steel guitares de nos jours. Mais vous savez quoi ? La country music n’a plus de vrais chanteurs de country de toute façon !" Sammy Kershaw Sans être aussi catégorique que cet artiste de l’école des néotraditionalistes des années 90 il faut bien constater une dérive constante de la country faite à Nashville vers le rock. Il faut dire qu’à l’heure actuelle la cible du show business de Music City ne sont plus les adultes qui écoutaient Merle Haggard ou même Garth Brooks mais les ados qui peuvent rêver à ou s’identifier à Taylor Swift. Tout n’est cependant pas sans espoir car la country traditionnelle reste néanmoins présente grâce à de nombreux artistes au Texas, en Europe et certains même à Nashville ! Cette rubrique continuera, comme elle l’a toujours fait, à vous présenter les albums dignes d’intérêts et à vous mettre en garde concernant ceux à éviter, en privilégiant les réalisations respectueuses de la tradition qui a bâti l’histoire de ce style musical que nous aimons. Très bonne année 2013 à Toutes et à Tous. TOMMY ALVERSON : Texas One More Time Il me semble avoir déjà chroniqué un album de cet auteur-compositeur Texan pour le Cri. Mais on en voit tellement défiler sur nos platines… Et question recherches, c’est limité, étant bloqué, au moment où j’écoute ce CD, dans ma cabane au fond du jardin, jumelles à la main, pour observer mésanges et chardonnerets dans leurs mangeoires. Tommy Alverson a dû arpenter bien des scènes avant de réaliser cet album et sa gorge a dû sentir couler des boissons plus fortes que des sirops de canneberges dans les multiples honky-tonks où il a exercé ses talents. J’ai bien aimé cet album pour la variété des chansons proposées : du shuffle, du texmex, de la ballade, du western swing, de la country calme ou dans le style de Jim Lauderdale. Le tout constamment souligné par la pedale steel guitare, le fiddle ou parfois un bon piano jazzy. Le vocal de Tommy est chaleureux, paisible et les musiciens excellents. Seuls deux ou trois titres plus alternatifs, voir funky, me laissent de marbre. Il en reste neuf pour prendre du plaisir. C’est suffisant pour considérer Texas One More Time comme un très bon disque de country. JOSH TURNER : Punching Bag Dix ans après la sortie de Long Black Train et quelques albums plus tard Josh Turner est toujours présent dans le paysage commercial de Nashville et on ne peut que s’en réjouir car cet artiste est l’un des rares à perpétuer le style des néo-traditionnalistes des années 90. A 14 ans il débutait sa carrière en interprétant Diggin’Up Bones de Randy Travis dans un concours de chant et l’avenir confirmera que le style de ces deux chanteurs est très voisin. Malgré l’annonce d’un retour, la country classique est encore peu présente dans les charts (Billboard) où Alan Jackson et George Strait réussissent encore à s’accrocher. Misons sur les jeunes Easton Corbin ou Craig Campbell mais ce sont quand même les sonorités pop de Lady Antibellum, Taylor Swift ou autre Lee Brice qui retiennent l’attention des adolescents. Joe Nichols semblant en retrait, Toby Keith et Trace Adkins étant capables du très bon comme du pire, réconfortons-nous avec Josh Turner qui est constant dans l’effort et dans la qualité. Le titre Punching Bag est un excellent country rapide mais Josh est un adepte des tempos plus cool ou medium qui ne capteraient pas outre mesure notre attention si ce n’était le fait que la voix de Turner est certainement la plus chaude, la plus captivante qu’on puisse écouter dans la génération actuelle. Cette voix de basse enrobée de velours est aussi réconfortante qu’un bon verre de vendanges tardives. Elle est particulièrement mise en évidence dans Pallbearer où elle reçoit le soutient de la mandoline de Marty Stuart et de l’accompagnement vocal d’Iris Dement. For The Love Of God est un joyeux bluegrass composé par Josh et que Dominique devrait écouter. Là c’est Ricky Skaggs qui a été embauché pour tenir la mandoline ainsi que le banjo. Aubrey Haynie est au violon. Le trop discret Tim Mensy est l’auteur de la seule ballade I Was There. Punching Bag n’est peut-être pas ALAN KENNEDY : Mobile Baby J’ai trouvé cet album, confié par mon rédac' chef, tellement bon que je me suis fendu d’une petite recherche sur Google. Je n’avais jusque là jamais entendu parlé d’Alan Kennedy. Et ce qui saute d’abord aux oreilles, c’est l’influence de Buck Owens pour les titres rapides et de George Jones pour les ballades. Avec des références pareilles, qui sont on ne peut mieux exprimées tout au long de cet album, on ne saurait souhaiter davantage pour se satisfaire quand on aime sa musique bien country. On constate forcément les influences laissées par les grands anciens mais en aucune façon cet artiste ne s’érige en imitateur. Son vocal lui est bien propre et il ne charge pas les effets à la Jones même dans les ballades telles que The Door ou Picture Came With The Frame que l’on dirait tirées d’albums du Possum. Les country rapides et les honky tonks sont en majorité pour dynamiser l’ensemble. Feed The Cat en ouverture, très Bakersfield, m’a bien plu car on ne parle pas souvent de chats dans les chansons honky tonk. Les chevaux et à la rigueur les chiens font nettement plus "country". Sinon il y a du fiddle et de la pedal steel guitar partout. La seule reprise notable est le Honky Tonk Blues de Hank Williams. Ah oui, au fait, ma recherche sur internet, que je vous dise quand même : eh bien pas de bol, à part deux ou trois chansons sur You Tube, Alan Kennedy n’a pas de site et n’est référencé ni sur My Space, ni sur Facebook ! Par contre j’ai trouvé des messages admiratifs de clampins comme moi qui souhaitaient en savoir plus. Alors si vous êtes plus perspicaces que moi (et vous n’aurez aucun mérite !) veuillez contacter votre magazine préféré qui fera suivre… l’album de l’année mais certainement un bon choix d’écoute pour tout adepte de country classique réalisée à Nashville. THE TiME JUMPERS La renommée du Station Inn ne remonte pas à la présence hebdomadaire des Time Jumpers. Ce bar musical quasi mythique figurait déjà parmi les lieux de visite incontournables des amateurs de bluegrass et de country acoustique en 1979, année de mon premier passage à Nashville. Malgré l’évolution continuelle de la musique country le Station Inn est resté fidèle à la tradition. D’où une fréquentation permanente par les musiciens et les touristes mélomanes venus du monde entier. Et les Time Jumpers ont grandement contribué ces dernières années à la renommée de cette salle conviviale qui est devenue un véritable lieu de pèlerinage. La dizaine de membres qui constituent cet orchestre de western swing étaient d’abord des musiciens qui se rencontraient régulièrement dans ce bar pour faire le bœuf et jouer les classiques. C’est ça l’esprit du Station Inn. Des pointures qui venaient là pour s’amuser lorsque leurs autres engagements le leur permettaient. Puis l’idée a germé de constituer un véritable groupe mais qui ne jouerait que le lundi soir et qu’en cet unique lieu. Pour sceller cette concrétisation un double album a été réalisé, enregistré "live" bien sûr, en 2006, Jumpin’ Time. On y retrouve deux chanteuses, Carolyn Martin, qui depuis est partie, et la sublime Dawn Sears. Son mari Kenny Sears est le violoniste avec Joe Spivey et Aubrey Haynie. Il y avait également Doug Green des Riders in the Sky, Jeff Taylor (accordéon), Dennis Crouch, Andy Reiss et John Hughey, le pedal steel guitariste hélas décédé. Depuis le groupe s’est enrichi de la présence de Larry et Paul Franklin et surtout de Vince Gill qui compose de nouveaux morceaux et chante avec Dawn Sears qui a souvent été sa choriste. Ce nouvel album ne contient aucune reprises de classiques. Vous les retrouverez sur le premier enregistrement. L’esprit et le style n’ont pas changé pour autant, fort heureusement. Il est toujours très "roots" et axé sur le western swing. Dawn Sears chante sur cinq titres. Je ne saurai jamais pourquoi cette chanteuse au vocal si caractéristique et séduisant n’est pas devenu une star. Trop timide sans doute. Elle est capable de tout chanter. Du slow feutré et jazzy (Faint Of Heart), du honky tonk solide (Someone Had To Teach You), du western swing (Texas On A Saturday Night en duo avec son mari), une valse lente (So Far Apart)ou une chanson western (Yodel Blues avec Doug Green et Le Cri du Coyote n°132 page 08 Vince). Gill interprète le shuffle New Star Over Texas, le honky tonk swing On The Outskirts Of Town, la ballade Three Sides To Every Story et un autre honky tonk The Woman Of My Dream. Il reste une chanson western pour Ranger Doug, Ridin’ On The Rio, un bon western swing, Nothing But The Blues, pour Kenny Sears et un indispensable instrumental, un swing signé Larry Franklin, Texoma Bound. Ah qu’une soirée au Station Inn avec les Time Jumpers doit être agréable !! JANiE FRiCKE : Country Side Of Bluegrass Janie Fricke fait partie de ces artistes dont le nom dit vaguement quelque chose à la génération actuelle. Une vague en remplace vite une autre et même les grands noms sans actualité arrivent à s’effacer des mémoires. Pourtant sur une période de deux ans, de 1982 à 1984, Janie Fricke réussi la performance d’obtenir pas moins de sept n°1 pratiquement d’affilée. Si l’on redescend jusqu’en 1980 et que l’on remonte de l’autre côté jusqu’en 1986, le score s’enrichi de neuf Top 10 et d’un neuvième n°1. Le premier ayant été obtenu en 1978 grâce à un duo avec Charlie Rich. Un palmares que beaucoup de vedettes actuelles peuvent envier et récompensé par deux CMA awards de chanteuse de l’année en 82 et 83. Janie, qui a commencé sa carrière en enregistrant des jingles commerciaux, a aujourd’hui 65 ans et est toujours active. Bien que son style de country était plus proche de la variété/ pop, à l’instar d’un Kenny Rogers, elle a choisi de réenregistrer un certain nombre de ses anciens succès, dont quatre de ses n°1 ainsi qu’une reprise de Please Help Me I’m Falling In Love (Hank Locklin 1960), en se faisant accompagner par des musiciens de bluegrass. Ne vous méprenez pas cependant, sur le contenu de cet album au titre faussement évocateur, Country Side Of Bluegrass. On est loin de Bill Monroe ou des Grascals. Janie Fricke n’est pas musicienne comme Rhonda Vincent et son vocal ne ressemble en rien à celui d’Alisson Krauss. Ses chansons restent country avec un accompagnement acoustique. Parmi les musiciens qui jouent sur cet album on relève les noms de Randy Kohrs (dobro), Andy Leftwich (fiddle), David Talbot (banjo), Mark Fain (basse), Johnny Hiland (guitare), Luke Bulla (mandoline et fiddle). Hélas point d’invités. Une seule reprise extérieure à son répertoire et qui n’a rien à voir avec le bluegrass, Ring Of Fire, sur laquelle intervient Glen Duncan (mandoline et fiddle). Janie Fricke est une grande chanteuse qu’on peut rapprocher de Reba McEntire. Son vocal n’a rien perdu de son attrait et, souligné par les virtuoses pré-cités, il est particulièrement mis en valeur. Les tempos sont variés, certains titres plus bluegrass que d’autres, et vous pourrez aisément ranger l'album entre ceux d’Emmylou Harris et les acoustiques de Dolly Parton. Une excellente galette de country classique. RUBY DEE & THE SNAKEHANDELRS : North Of Bakersfield Le Capitaine Haddock se demandait s’il devait dormir avec la barbe au-dessus ou au-dessous de la couverture. Et moi je me pose la question de savoir si Ruby Dee est une chanteuse de rockabilly qui fait aussi de la country ou si elle est une chanteuse de country qui aime le rock and roll. En tout cas je découvre avec plaisir cette artiste d’Austin que les rockers trouveront trop country, et les amateurs de country trop rockabilly. Je pense que nous sommes assez nombreux toutefois à apprécier les deux styles sans trop nous poser de questions, beaucoup d’entre nous ayant découvert la country après une première époque rock and roll. Qu’elle ait donc une fesse sur deux chaises différentes n’est pas un inconvénient. Les titres rockabilly ou rock and roll sont plus élaborés musicalement, et plus longs, que ceux que l’on entend habituellement joués par les formations "rockab" pures et frustes. En cela ils retiennent davantage l’attention. Le guitariste de Ruby est fort bon et souvent inventif dans son jeu. La rythmique batterie/ contrebasse est solide et les chansons country bénéficient de la présence d’une pedal steel guitare. Le CD m’ayant été fourni sans information, je suppose que les onze titres sont des compositions de la chanteuse qualifiée également de compositrice. En tout cas ne figure aucune reprise. Je trouve une certaine analogie entre le style de cette artiste et celui de Karling Abbeygate et question vocal Ruby Dee n’a rien à envier à Imelda Mey. Une bonne découverte. Jacques Dufour à écouter sur Rockin‘ Boy Saloon : Lyon Première 90.2 FM Dimanche 20h-22h (www.lyonpremiere.com) et à lire aussi sur www.countrybulletin.free.fr KiX BROOKS : New To This Town Ronnie Dunn a sorti son premier album solo quelques mois après la séparation du duo le plus célèbre de la country musique (cf le Cri 126). C’est à présent le tour de la seconde moitié de Brooks & Dunn de sortir le sien, pratiquement deux ans après la dernière grande tournée 2010. Beaucoup d’observateurs sont dubitatifs sur les chances de succès de Kix Brooks en solo. En effet ce dernier a connu une courte et modeste période en solitaire en 1989 avant sa rencontre avec Dunn qui était LA voix du duo. Ronnie prenait à son compte les trois quarts des vocaux. On a vu que son premier album se situait dans la continuité du style B&D mais un chouilla plus moderne. Qu’en est-il de celui de Brooks ? Eh bien s’il y avait une possibilité d’être encore plus moderne, il l’a saisie. Et à tel point que placer son album dans le rayon country d’un magasin de disques serait totalement déplacé. En étant gentil et conciliant je dirai que l’on peut qualifier quatre chansons sur les douze de country ou assimilées country. Trois sur lesquelles on peut entendre une pedal steel guitare, en quelque sorte pour justifier encore le port du stetson et des boots. Et le reste ? Ben le reste est du domaine du pop/ rock avec les grosses guitares habituelles. Les Stones pourraient aisément reprendre quelques titres. Alors commander un album pour trois morceaux potables, ça n’en vaut vraiment pas la peine. Maintenant, il se peut que ce genre de musique convienne à vos enfants ou petits enfants… LiSA MATASSA : Somebody’s Baby Moi aussi j’ai une cabane en bois au fond de mon jardin, mais je n’ai pas la blonde couchée en travers d’un fauteuil devant pour l’agrémenter… Lisa Matassa vit à Long Island à une cinquantaine de kilomètres de New York, mais elle est originaire de Floride. Quand elle était jeune elle s’exerçait à reprendre les chansons de Patsy Cline, Loretta Lynn ou Johnny Cash. Formation des plus classiques donc. La musique de Matassa est pourtant résolument moderne. Les guitares sont fortes mais ne couvrent cependant pas sa voix qui est particulièrement puissante. Cette fille a de l’énergie comme en témoignent Girl With A Rock’n’Roll Heart ou Wouldn’t You Like To Know qui nous rappelleraient Pat Benatar. D’autres titres sont conformes à la new-country actuelle (Learning As You Grow, Somebody’s Baby). Le caractère répétitif des paroles de certaines chansons la rapproche davantage de la pop que de la country malgré quelques touches de violon. C’est dans les ballades que le talent réel de Lisa Matassa se dévoile de manière indéniable. Ecoutez Heaven, une composition de Bryan Adams, pour vous en convaincre. Cerise sur le gâteau, sa reprise du splendide I Will Always Love You, enregistrée en public, rend totalement justice à Dolly Parton. J’attends avec impatience le prochain album de cette artiste qui devrait s’envoler pour une solide carrière, en espérant toutefois qu’elle ne s’éloigne jamais de ses racines. McKENZiE : And Then We Wrote Personne ne s’appelle McKenzie : ce patronyme cache un couple constitué de la chanteuse Zoe Caryl et du guitariste Kenny Plenderleith. Ils sont Anglais et plus précisément de l’Essex. On dit habituellement chez moi que "dans l’Ain on est bien". Mais dans l’Essex c’est peut-être encore mieux ! Tous deux sont les auteurs des douze chansons de ce nouvel album, aidés par un ami pour six titres. Ils sont accompagnés par un bassiste et un batteur ainsi que par deux pedal steel guitaristes que l’on entend relativement peu. Pas de fiddle. L’ensemble est somme toute assez country bien que non traditionnel ni moderne. Le principal attrait de McKenzie se situe dans le vocal de Zoe qui est agréable et puissant. Pour détailler le répertoire Runaway Wife en ouverture est une chanson de trains. Give It All Away est dans un registre plus soul. Sign Them For Susan, Coffee Cup Dreams, Winter Chill et The Answer sont des slows ou des ballades plaisantes. My Sister serait plus western avec d’intéressantes harmonies vocales dues à la chanteuse Kay D. Autre invité, Tim McKay, chanteur Britannique qui interprète la chanson la moins intéressante de tout le lot. Il aurait dû rester tranquille dans son cottage. The Goodnight Waltz est une valse lente acoustique choisie pour le final. Le meilleur titre est Not Today Jose qui rappelle les Mavericks de la période All You Ever Do Is Bring Me Down. Pas de chansons rapides mais un album malgré tout assez séduisant grâce, je me répète, à la jolie voix de Zoe. Le Cri du Coyote n°132 page 09 AVENUE COUNTRY MARK REMiNGTON : Generations Mark Remington n’est pas de la dernière génération des country singers puisque né en 1947 à Los Angeles. Et son père encore moins. Non, ce n’est pas l’inventeur de la machine à écrire mais Herb Remington jouait de la pedal steel guitare au sein des Texas Playboys de Bob Wills. Vous imaginez non sans raison que son style de musique doit être imprégné des influences paternelles. En effet cet artiste à la carrière discrète et qui vit au Nouveau Mexique nous offre un album qui aurait pu être enregistré 40 ou 50 ans en arrière. D’une voix plaisante à défaut d’être extraordinaire Mark enchaîne shuffles, western swing et chansons bien country, de la valse au western. Je ne sais si Remington compose mais je n’ai identifié que les reprises de South Of The Border et de l’instrumental Ricochet Rag. Un album tranquille qui nous repose des guitares surchauffées. KK MiLLER : I’m OK With Me Voici une ravissante brunette qu’on serait ravi d’avoir pour copine et fier de présenter à ses amis. Et en plus elle chante, et même très bien. I’m Ok With Me est un album enregistré à Nashville et moi je suis tout à fait OK avec elle bien que mon rédacteur en chef pense que je préfère les blondes… KK Miller n’est pas une pure chanteuse de country. Elle a une puissance vocale qui la place au côté des Dion, Fabian ou Wynonna et dans un registre assez variété/ pop avec, heureusement pour nous sinon je n’en parlerais pas, quelques écarts country, surtout dans la seconde partie de son album. Richard Carpenter, son producteur, a co- COYOTHÈQUE COUNTRY KACEY JONES : Sings Mickey Newbury Je souhaite revenir sur un album paru en 2006 et passé complètement inaperçu. C’est une œuvre délicate et fort réussie : un hommage à un grand compositeur, Mikey Newbury, réalisé par une artiste injustement méconnue, Kacey Jones. Il faut dire que cette chanteuse californienne de country a opté pour un genre qui n’a somme toute que peu d’adeptes, la chanson humoristique. En France nous avions Stella dans les années 60. Les plus anciens se souviennent certainement des Parents Twist ou du Folklore Auvergnat. Je n’irai pas jusqu’à dire que Kacey Jones est l’Annie Cordy de la country mais avec des compositions telles que Tous Les Hommes Que J’Aime Sont Soit Mariés, Homos Ou Morts, Ne Jamais Porter De Panty A Une Partie ou encore Le Gros Cul De La Reine De La Patate Douce, elle n’avait guère de chances de bien figurer au Billboard… C’est pourtant une chanteuse de grande classe au velouté de voix particulier et aisément identifiable. Quand elle redevient sérieuse et s’éloigne de la gaudriole, Kacey Jones témoigne d’une classe comparable à Lacy J. Dalton ou Suzzy Bogguss. Et cet album en est un parfait exemple. Mentionnons également le fait que Kacey a produit un album de Kinky Friedman, le chanteur/ auteur de polars. La plupart des lecteurs du Cri connaissent sûrement le répertoire de compositeur de Mikey Newbury, vénéré entre autres par Kris Kristofferson. Son nom m’est apparu d’abord par les reprises de ses chansons par Jerry Lee Lewis comme She Even Woke Me Up To Say Goodbye ou Why You Been Gone So Long. Ce chanteur/ compositeur Texan décédé à l’âge de 62 ans en 2002 est surtout connu par BRiTNi HENDRiCKSON : Drive Me Crazy Ouais, la petite Britni, elle m’a "drivé" crazy ! Quel bel exemple cet album enregistré par une jeune fille de quinze ans originaire de l’Oklahoma. Et blonde de surcroit ! Onze chansons bien country interprétées avec fraîcheur et justesse par cette adolescente qui se situe dans un registre très classique. En effet on y retrouve des standards que personne n’ose plus reprendre et c’est dommage, comme Rocky Top, Gonna Find Me A Bluebird, Snowbird ou Deep Water. Britni aime le style honky tonk et nous le prouve avec Plug My Heart Into The Jukebox ou Drive Me Crazy. Killin’ Me With Those Love Songs fait très Loretta Lynn. Il y a aussi naturellement des ballades comme Handle With Care et surtout la très belle Tell Me Something New qui fait immanquablement penser à Patsy Cline. Du sur mesure pour Mandy Barnett ou Shelby Lynne. Que dire de plus ? Que ce genre d’album est trop rare pour ne pas s’y intéresser. Que des anciens de mon âge sortent encore des albums, c’est bien, mais que des jeunes reprennent le flambeau de la country traditionnelle, c’est encore mieux ! Vivement la suite… Axbar Records composé sept titres qui vont du country tonique (Let It Ride) à la ballade en passant par la soul ou la new-country/pop. Il y a deux reprises de classiques. Quand j’ai lu Take Me Home Country Roads j’ai pensé avoir affaire à une énième resucée bateau. Faux. L’énergie ici déployée avec l’aide de musiciens percutants font de cette version la meilleure qu’il m’ait été donné d’entendre, tout simplement. Et le Honky Tonkin d’Hank Williams reçoit le même habillage décapant. La bien country Timeless And True Love figurait sur le premier album des délicieuses MacCarter Sisters. Enfin la valse lente I Wish He’d Been Drinkin’ Whiskey est empruntée à Terri Clark. Si KK décide de consacrer la totalité de son prochain album à des chansons country de ce calibre, il ne faudra pas chercher ailleurs mon Cri du cœur ! © Un bon album que l’abondance de l’actualité ne nous a pas permis de traiter en son temps les reprises de ses compositions par de très nombreux artistes de Cash, Jennings, Ray Charles, Brenda Lee à Linda Ronstadt, Willie Nelson en passant par Tom Jones, Kenny Rogers ou Solomon Burke. Avec ces quinze reprises Kacey Jones permet de mieux cerner l’importance de son œuvre, pas forcément très connue par chez nous. On peut cependant discuter du choix des titres : An American Trilogy, peut-être sa composition la plus connue (Elvis, Glen Campbell…) n’a pas été retenue. Cet album ne contient quasiment que des ballades à l’exception de la reprise de Why You Been Gone So Long traitée d’une façon plutôt soul, de la valse Lie To Me Darling et du jazzy/ blues Apples Dipped In Candy avec trompette. Un seul country avec San Francisco Mabel Joy (un succès pour Joan Baez). Du reste, à part ce titre, rien n’est country dans cet album qui est à classer dans la variété américaine aussi appelée outre Atlantique "Adult Contemporary". Le piano est très présent avec les cordes et parfois le violoncelle. Mais la magie opère grâce au vocal feutré et enjoleur de Kacey Jones. N’écoutez pas cet album si vous êtes seul et triste. Gardez-le pour une soirée intime et romantique. Et n’oubliez pas les bougies… © Groupe Facebook "Music Live Pics" : Emmanuel Marin (Pixels Country) : www.emarin-country.fr Roger Lyobard (Country Gone) : www.countrygone.fr Daumy (Fotozic) : www.fotozic.com Le Cri du Coyote n°132 page 10 NEWS Coyote Report BLUES DANS LE ROCK ‘N’ ROLL Bel article (9 pages !) de l’ami Bernard Boyat sur Billy Lee Riley (Blues Magazine n°67) RENCONTRE : EAST & WEST Robert Křesťan et le groupe Druhá Tráva ont édité un nouveau CD (Live in Telci) et enregistré un DVD avec Peter Rowan lors de leurs concerts communs cet automne GUiTARE ViNTAGE N°10 Le magazine des passionnés de belles guitares, sous la direction de Christian Séguret vous attend dans les kiosques THE RAGE NOUVEAU EST ARRiVÉ Pour remplacer Ben Helson, Josh Williams revient avec Rhonda Vincent, Hunter Berry (fdl) Aaron McDaris (bjo) Brent Burke (dob) et Mickey Harris (bss). Josh avait joué avec The Rage de 2004 à 2007, cf le CD live et le DVD Ragin’ Live CANCER EN RECUL Chris Wade, 24 ans, banjoïste de Marty Raybon, devrait reprendre ses activités dans l'année. Même issue positive pour le dobroïste Phil Leadbetter et le songwriter Wade Hayes. Dieu est bon comme on dit là-bas ! © NOiX DE CAJUN ERNEST JAMES ZYDECO : Three Steps From La La Il s’agit du troisième CD du groupe de ce chanteur/ accordéoniste de Kansas City, Missouri, qui inclut Barry Barnes (frottoir), Jaisson Taylor (batterie), Mike Stover (basse) et Tony LaCroix (guitare). Il n’hésite pas à innover dans son zydéco : on trouve, par exemple, Mike Stover à la steel guitare, Jaisson Taylor aux tambours africains ou l’invitée Betse Ellis au violon. Le titre de l’album suggère bien quel en est le contenu : du zydéco moderne (Glory glory au parfum reggae), du plus traditionnel (Zydeco mothers’ day a un parfum blues de Chicago), de l’inattendu avec la ballade gospel Man across the street, mais aussi une tentative de renouer avec le zydéco des débuts, au temps où cette musique s’appelait la la. Les danseurs se régaleront avec un tel contenu. 3810 Terrace street Kansas City MO 64111 SHiRLEY JACKSON & Her GOOD ROCKiN’ DADDYS : When The Money’s All Gone La chanteuse/ saxophoniste ténor canadienne Shirley et ses Good Rockin’ Daddys, Dawn Hatfield, fille (sax bar), Rob MacIntosh (sax tén), Dave Harrison (tpt), Marc Doucet (gtr), Jef James Wirchenko (cbs) et Marks Lockhart (bat) proposent un album qui devrait intéresser les amateurs de bon rockin’ R’n’B/ blues solide, de musique louisianaise et les danseurs (Yo-yo baby, Swingin’ at Lester’s). D‘un côté, avoir 13 compositions sur 13 évite le déjà entendu, de l’autre, la forte section cuivres est incitative à les laisser s’exprimer sur des soli, ce qu’ils font allègrement, sur les titres chantés comme sur les instrumentaux. Est-ce le fait d’habiter rue de Lake Charles ou une coïncidence fortuite, mais, en sus des morceaux un peu néo-orléanais (When the money's all gone, Skiddy-wo, King’s stomp), deux des ballades bluesy, les mélodieuses Don’t cry et Over a lifetime pourraient aisément être transformées en swamp pop, justement avec l’appoint des saxos. Une piste que j’aimerais la voir suivre. www.shirleyjackson.ca 8 Lake Charles Drive, Dartmouth Nova Scotia B2X 2TZ, Canada RED WAGONS : Jumpin’ With Friends Comme sur le précédent CD de 2007, Ullalla Boogie, on trouve le même mélange de boogie (l’instrumental Huckleboogie, l’excellent boogie lent Blue light boogie), jump blues/ R’n’B (Party girl, I want to love somebody, Hey bartender), rock 'n' roll et swing, enregistré en divers lieux, à divers moments, avec des amis comme Junior Watson, Sugar Ray Norcia, Lynwood Slim, Gordon Beadle, Mitch Woods, Igor Prado, qui s’ajoutent (pas tous à la fois, quand même, le studio aurait été trop exigu !) à Marco Meucci (pno), Simone Crinelli (sax bar), Roberto Marocchini (sax tén), Ricardo Bossi (sax tén, alto, bar), Alessandro Angelucci (gtr), Lucio Villani (cbs) et Carlos Del Carlo (bat). Leurs influences Louis Jordan, Louis Prima, entre autres, se sentent dans le fait que les musiciens ont droit à de longs soli et interviennent dans des répons et que nombre de morceaux du CD ont un fort parfum néo-orléanais (Big Mamou, My baby’s quit me, Let’s get high, Mess around, Kidney stew, l’instrumental Congo mombo). Tout cela est très dansant et j’en connais qui s’en régaleront autant les gambettes (y compris sur Chicago cha cha, seul titre que je trouve incongru) que les oreilles. Alors, musique, maestri, per favore ! Via del Serafino 134, 00142 Roma (Italie), www.redwagons/redwagons.ht DVD ELViN BiSHOP : That’s My Thing Ce DVD est consacré à un concert d’Elvin le 17 décembre 2011 à Redwood City, Californie et doit donner une bonne idée de ce qu’il fait sur scène. Elvin, auquel je trouve un petit air de Joe Ely, est tantôt debout avec sa guitare, mais sans exubérance, tantôt assis comme un papy, se mêlant quand même à l’assistance lors de l’instrumental El Bernard BOYAT LAFAYETTE RHYTHM DEViLS : Devil On A String De la compo originelle du groupe, il y a huit ans, ne subsistent que le chanteur/ guitariste Randy Vidrine et le batteur Donald LeJeune pour ce quatrième album. J’aurai surtout noté, parmi les nouveaux, la mignonne Yvette Landry. La majorité des titres est empruntée à Shirley Bergeron, Adam Hebert, Charivari et Mouton Noir. Les reprises les mieux réussies sont les belles valses Crawfish waltz, B.O. sparkle waltz (Yvette au vocal), Je peux pas dormir le soir, La valse de mémère et pépère, ainsi que Frisson two-step, Rolling pin special, The monkey and the fiddle et un des titres qui évoquent, pour moi, le mieux le pays cadien, Le sud de la Louisiane. Ne vous fiez pas aux titres en anglais, tout est chanté en cadien, sauf l’excellent instrumental qui clôt le CD. 710 The Boulevard Rayne LA 70578 et www.lafayetterhythmdevils.com HAWKTONES : In The Open Le groupe a été monté par le chanteur/ harmoniciste Hank Mowery et Junior Valentine, au milieu des 90's. Il a vu le personnel changer et, en 2012, pour ce CD public, il était composé, outre Hank, de Troy Amaro (gtr), Chris Bracey (bat), Chris Corey (pno) et Junior Valentine (bs). Comme ils sont basés au Michigan, vous allez penser qu’ils sont influencés par le blues de Chicago. Ils le sont, mais n’oubliez pas que Jimmy Reed et Little Walter ont influencé le swamp blues louisianais. En juste retour, cette influence louisianaise est très sensible sur certaines mélodies des Hawktones (You got me a une ligne mélodique très Fats Domino, Snatch it and hold it et Too late ont un rythme bien néo-orléanais). Ils reprennent, de manière très convaincante, You ain’t nothin’ but fine de Rockin’ Sidney et The things I forgot to do est un swamp blues lent et mélodieux. Quant au reste, hormis l’instrumental In the open, que je trouve moyen et trop funky, c’est du jumpin’ jivin’ blues sautillant, rockin’ blues, rockin’ R’n’B de très bon aloi, avec un Lonesome train presque rockabilly léger. Très recommandé. 5234 N Elderberry Cy. SE, Kentwood MI 49512 LAZY BUDDiES : Play It Loud ! Fainéants comme le prétend leur nom, les potes rennais? Sûrement pas, avec une quatrième réalisation discographique en six ans. Celle-là est en public, enregistrée en mars 2012 à la salle du Tambour à Rennes. On y trouve dix titres (j’aurais bien fait avec une demi-douzaine de plus) dans la lignée habituelle du sextette composé de Soazig Lebreton (vo), Fred Rousseau (cbs), David Avrit (bat), Dominique Genouel (hca), Guillaume Rousseau et Nico Fleurance (gtrs), dont on retrouve certains sur leurs parutions antérieures et d’autres inédits. On trouve quelques titres bien enlevés, Hula hoop, avec harmonica bien présent, Work what you got et, bien sûr, This little girl's gone rockin', titre qui va comme un gant, ou plutôt comme un fourreau lamé à Soazig. Outre ces morceaux, j’aime toujours leur penchant pour le swamp blues louisianais de Crowley, auquel ils pourraient avoir la bonne idée d’ajouter un sax gras et seyant. Enfin, ils nous gratifient d’une superbe ballade teen (avec un coup du sax susmentionné, ce serait génial), Fairy tale of a womanizer. LB 2, 3 rue Saget 44000 Nantes et www.lazybuddies.com Bo. De cette prestation, on retiendra certains baratins un peu longuets pour présenter des morceaux (le jour où les artistes auront compris que cela fait surtout retomber l’ambiance, ce sera une bonne chose), la présence d’une contrebassiste, Ruth Davies, du tromboniste Ed Earley et du batteur Bobby Cochran, excellent sur les deux jump blues/ R’n’B qu’il chante (Gettin' my groove back, avec répons et Party 'til the cows come home) et du pianiste S.E. Willis, qui passe à l’accordéon sur Le Cri du Coyote n°132 page 11 quelques titres, dont Arkansas line, au parfum country tex et Calling all cows qui fleure bon le zydéco. Quelques morceaux lents sont un peu lassants, mais l’ensemble concorde bien avec les enregistrements studio d’Elvin, du bon rockin’ jumpin’ blues/ R’n’B. On passe donc un bon moment. (BB) Delta Groove 16501 Sherman Way #100 Van Nuys, CA 91306 LUG RECORDS Blues Country R'n'R (CD & LP) Occasions & Raretés www.lugrecords.com 03-85-82-04-01 TiFFANY TRANSCRiPTiONS : BOB WiLLS & HiS TEXAS PLAYBOYS Marc ALESiNA 2 Première partie dans Le Cri n°131 Chauffeur de bus non identifié, Tommy Duncan, Ocie Stockard, Tint Moore, Johnny Cuviello, Herb Remington, Millard Kelso, EldoN Shamblin, Billy Jack Wills, Chip Esley (manager), Dean McKinney, Bob Wills, Evelyn McKinney. Octobre 1947 Little Betty Brown (instr) avec la voix de Tommy Duncan Tiffany record 40 & Rhino vol 1 Li’l Liza Jane, Lead vo : Tommy Duncan ; second vo : Bob Wills ; background vo : Texas Playboys Tiffany record 4 & Rhino vol 8 Margie, Vo : Tommy Duncan ; background vo : Bob Wills Tiffany record 29 Miss you, Vo : McKinney Sisters Rhino vol 10 My brown eyed Texas rose ; take 2 Lead vo : Tommy Duncan ; second vo : Bob Wills ; duet vo : Tommy Duncan & Bob Wills Rhino vol 4 My life’s been a pleasure Vo : Tommy Duncan Tiffany record 18 & Rhino vol 9 My Mary, Vo : Bob Wills U.S. Private bootleg My wild Irish rose inédit Nancy Jane ; take 2 vo : Tommy Duncan ; background vo : McKinney Sisters & Texas Playboys Rhino vol 1 New shoes (instr) inédit Nobody’s sweetheart now Vo : Tommy Duncan Tiffany record 16 & Rhino vol 1 Patty on the turnpike (instr) Tiffany record 38 San Antonio Rose (Lum & Abner special) Vo : Tommy Duncan Background vos : McKinney Sisters & Bob Wills au final Rhino vol 4 Shame on you Vo : Tommy Duncan, Rhino vol 9 She’s killing me Vo : Tommy Duncan, background vo : Texas Playboys Tiffany record 4 Stay a little longer take 2 Vo : Tommy Duncan background vo : Texas Playboys Rhino vol 2 Sun bonnet Sue Lead vo : Tommy Duncan ; duet vos : Bob Wills & Tommy Duncan Tiffany record 32 & Rhino vol 8 Take me back to my boots and saddle Vo : Tommy Duncan ; Background vo : McKinney Sisters Tiffany record 16 Texas Playboy theme (opening) Vo : Tommy Duncan ; Background vo : Texas Playboys Tiffany records 1 et 37 & Rhino vol 4 Texas Playboy theme (closing) Vo : Tommy Duncan ; Background vo : Texas Playboys Tiffany record 37 & Rhino vol 4 That little boy of mine take 2 inédit Trouble in mind Vo : Tommy Duncan ; background vo & spoken : Bob Wills Rhino vol 8 When Irish eyes are smiling inédit When my blue moon turns to gold again Vo : Tommy Duncan ; background vo : McKinney Sisters Tiffany record 16 White Christmas ; take 2 inédit You are my sunshine Vo : Tommy Duncan, duet vo : Bob Wills & Tommy Duncan Tiffany record 40 You don’t care what happens to me Vo : Tommy Duncan Tiffany record 41 & Rhino vol 9 You’re from Texas Vo : Tommy Duncan Tiffany record 2 & Rhino vol 4 Détail des séances d’enregistrements aux studios Sound Recorders, 421 Powell street ; San Francisco, Ca. 30 mai 1947 Bob Wills : fiddle, background vo Tommy Duncan : vo, Dean McKinney : vo Evelyn McKinney : vo Tommy Spike Doss : vo Tiny Moore : electric mandolin Joe Holley : fiddle, Louie Tierney : fiddle Millard Kelso : piano Herb Remington : steel guitar Eldon Shamblin : electric guitar Ocie Stockard : banjo Johnny Cuviello : drums Billy Jack Wills : upright bass At the end of the lane Vo : Tommy Spike Doss Tiffany record 27 Big beaver (instr) Tiffany record 26 & Rhino vol 8 Cotton eyed Joe Vo : Tommy Duncan Tiffany record 25 & Rhino vol 2 Dusty skies Vo : Tommy Duncan Tiffany record 27 Goodnight waltz (instr) Tiffany record 26 I can’t go on this way Vo : Tommy Spike Doss Tiffany record 25 & Rhino vol 7 I’m gonna be boss from now on Vo : Tommy Duncan Tiffany record 25 & Rhino vol 7 Moonlight on the prairie Vo : Tommy Spike Doss ; duet vo : Spike Doss & Texas Playboys Tiffany record 26 At the Woodchopper’s ball (instr) Tiffany record 48 & Rhino vol 5 Beaumont rag (instr) Tiffany record 47 & Rhino vol 4 C-Jam blues (instr) Tiffany record 28 & Rhino vol 7 Cool water Vo : Tommy Duncan ; background vo : Texas Playboys Tiffany record 28 Detour Vo : Tommy Duncan ; background vo : McKinney Sisters Tiffany record 45 Dev’lish Mary Vo : Tommy Duncan ; duet vo : Bob Wills & Tommy Duncan Tiffany record 46 & Rhino vol 6 Elmer’s tune(instr) Tiffany record 46 & Rhino vol 9 Five minutes more Duet vo : Tommy Duncan & McKinney Sisters Lead vo : McKinney Sisters Tiffany record 45 For sentimental reasons Vo : Tommy Duncan Tiffany record 49 Have I told you lately that I love you Duet vo: Tiny Moore & Dean McKinney Tiffany record 46 Heartaches Vo : Dean McKinney, Tiffany record 45 Honeysuckle rose (instr) Tiffany record 47 & Rhino vol 7 In the mood (instr) Tiffany record 49 & Rhino vol 9 It’s my lazy day Vo : Tommy Duncan Tiffany record 28 & Rhino vol 6 La cucaracha (instr) Tiffany record 44 Linda Vo : Tommy Spike Doss, Tiffany record 48 Mama Inez (instr) Tiffany record 43 Many tears ago New spanish two-step (Aka “Many years ago”) duet vo : Tiny Moore & Dean McKinney Tiffany record 48 Straighten up and fly right Vo : Dean McKinney Tiffany record 27 & Rhino vol 1 lead vo : Dean McKinney ; duet vo : Dean McKinney & poss. Tiny Moore Tiffany record 28 Vo : Tommy Duncan Tiffany record 25 Vo : Tommy Duncan Tiffany record 49 & Rhino vol 7 Vo : Tommy Spike Doss Tiffany record 27 Vo : Tommy Duncan Tiffany record 49 Punkin stomp (instr) Tiffany record 47 Vo : Tommy Duncan Tiffany record 26 & Rhino vol 4 She’s killing me inédit There’s a big rock in the road The west is in my soul 18 août 1947 Bob Wills : fiddle, vo, Tommy Duncan : vo Dean McKinney : vo, Evelyn McKinney : vo Tommy Spike Doss : vo Tiny Moore : electric mandolin, fiddle, vo Louie Tierney : fiddle, Millard Kelso : piano Herb Remington : steel guitar Eldon Shamblin : electric guitar Ocie Stockard : banjo Johnny Cuviello : drums Billy Jack Wills : upright bass Across the alley from the Alamo Vo : Tommy Duncan Tiffany record 48 & Rhino vol 4 Le Cri du Coyote n°132 page 12 No one to cry to Oakie boogie Ole buttermilk skies That’s how much I love you Vo : Tommy Duncan Tiffany record 45 Too many irons in the fire Vo : Tommy Duncan Tiffany record 44 Wagon wheels Vo : Tommy Duncan Tiffany record 46 Yearning Vo : Bob Wills ; duet vo : Dean McKinney & Bob Wills Tiffany record 47 30 août 1947 Bob Wills : fiddle, vo, Tommy Duncan : vo Dean McKinney : vo, Evelyn McKinney : vo Tiny Moore : elec-mandolin, fiddle, clarinet, vo Millard Kelso : piano Herb Remington : steel guitar Eldon Shamblin : electric guitar Ocie Stockard : banjo Johnny Cuviello : drums Billy Jack Wills : upright bass All by myself vo : Dean McKinney Rhino vol 10 BF Goodrich (intro, 6 radio spots) Annonces commerciales pour les pneumatiques Goodrich, Par Bob Wills et Cactus Jack Inédites (un extrait de 21 secondes par Cactus Jack se trouve sur un CD pirate américain) BF Goodrich (closing, 6 radio spots) Commercial radio spots inédits By Bob Wills & Cactus Jack Bubbles in my beer Vo : Tommy Duncan Tiffany record 50 Chi baba chi baba inédit Don’t be ashamed of your age Vo : Tommy Duncan U.S. Private bootleg Four or five times, Vo : Bob Wills ; background vo : Texas Playboys Rhino vol 6 If I had my life to life over inédit It’s a sin ; take 2 inédit I wonder inédit Joe’s place take 2 (instr) Rhino vol 7 Lonesome hearted blues Vo : Tommy Duncan Tiffany record 50 & Rhino vol 7 Lone star rag (instr) Rhino vol 1 Milk cow blues, # 2 Vo : Tommy Duncan Rhino vol 9 Mission to Moscow take 2 (instr) Rhino vol 1 Pair of broken hearts, inédit Peg of my heart Vo : Dean McKinney inédit Someday ; take 2 inédit Sugar blues Vo : Bob Wills, Rhino vol 7 Sweet moments Vo : Tommy Duncan, Rhino vol 7 Swing blues In the shade of the old apple tree take 2 Vo : Slim Andrews inédit It’s a good day take 2 (Aka “It’s a great day”) Vo : Dean McKinney & Tiny Moore Rhino vol 10 Jerusalem moan ; take 2 inédit Jumpin’ at the woodside (instr) Rhino vol 1 Kentucky waltz inédit Let the rest of the world go by take 5 Vo : Slim Andrews inédit Little man you’ve had a busy day inédit Mississippi delta blues Vo : Tommy Duncan Tiffany record 51 Missouri waltz inédit My little buckaroo ; take 3 inédit Old grey bonnet # 2 inédit Patsy McCan take 3 Vo : Slim Andrews inédit Rainbow at midnight Vos : McKinney Sisters Tiffany record 50 Rose of old Pawnee inédit (The beginning of) San Antonio Rose theme 1 à 6 inédit Tea for two (instr) Rhino vol 7 You can’t fool me inédit 30 décembre 1947 Bob Wills : fiddle, background vo Tommy Duncan : vo Dean McKinney : background vo Evelyn McKinney : background vo Tiny Moore : electric mandolin, fiddle Joe Holley : fiddle, Millard Kelso : piano Herb Remington : steel guitar Junior Barnard : electric guitar Ocie Stockard : banjo, fiddle Monty Mountjoy : drums Billy Jack Wills : upright bass A sweet kind of love Vo : Tommy Duncan & Bob Wills, Rhino vol 5 Take the A train (instr), Rhino vol 3 Three guitar special take 3 (instr), Rhino vol 5 Twelfth street rag (instr), Rhino vol 9 Waltz of the hills take 3 Tiffany record 50 What is life without love ; take 2 inédit Vo : Tommy Duncan Tiffany record 52 & Rhino vol 5 Barnard blues Vo : Tommy Duncan ; Spoken : Bob Wills Rhino vol 3 Blackout blues Vo : Tommy Duncan Rhino vol 1 Blues for Dixie Vo : Tommy Duncan Rhino vol 8 Bob Wills boogie (instr) U.S. bootleg Private take 3 (instr) Rhino vol 9 Vo : Tommy Duncan Rhino vol 1 2 takes Vos : Tiny Moore & McKinney Sisters Inédit You just take her (instr) Rhino vol 3 Vo : Tommy Duncan Tiffany record 52 Dog house blues Vo : Tommy Duncan inédit What is this thing called love When I lost you You’re only in my arms Vo : Dean McKinney Rhino vol 10 6 septembre 1947 Bob Wills : fiddle, vo, background vo Tommy Duncan : vo, Dean McKinney : vo Evelyn McKinney : vo Slim Andrews : vo fiddle Tiny Moore : electric mandolin, fiddle, vo Millard Kelso : piano Herb Remington : steel guitar Eldon Shamblin : electric guitar Ocie Stockard : banjo Johnny Cuviello : drums Billy Jack Wills : upright bass Cotton patch blues Cross my heart I love you Each minute seems a million years Vo : Tommy Duncan inédit Go home with the girls in the morning Vo : Tommy Duncan inédit I had a little mule take 2 Vo : Tommy Duncan ; background vo : Bob Wills & Dean McKinney Rhino vol 6 I want to be near you Tiffany record 52 Little cowboy lullaby 2 takes (Aka “Little cowboy lament”) Vo : Tommy Duncan take 2 on U.S. Private bootleg Arkansas rag ; take 2 inédit A smooth one take 2 (instr) Rhino vol 5 Be honest with me inédit Blue skies ; take 3 Vo : Evelyn McKinney Rhino vol 10 Corinne, Corrina take 2 Vo : Bob Wills Tiffany record 51 & Rhino vol 2 Crawdad song inédit Crazy rhythm take 2 (instr) Tiffany record 51 & Rhino vol 3 Don’t fence me in take 2 Vo Tommy Duncan D 033 Don’t you tetch it take 2 Vos : Mckinney Sisters Tiffany record 51 Feudin’ and fightin’ ; take 3 (Aka “Feudin’ and fussin”) Vo : Mckinney Sisters Rhino vol 10 Home on the range take 2 Vo : Tommy Duncan inédit I’m an old cowhand take 2 Vo : Tommy Duncan inédit Le Cri du Coyote n°132 page 13 Misery Vo : Tommy Duncan inédit Nothing but the best for my baby Vo : Tommy Duncan Inédit Papa’s jumpin’ (instr) inédit Playboy chimes ; take 3 (instr) Rhino vol 6 Sally goodin, # 2 take 2 Vo : Tommy Duncan background vos : Texas Playboys Rhino vol 6 She’s gone Vo : Tommy Duncan inédit Siboney (instr) inédit Silver lake rag (instr) inédit South ; take 2 (instr) Tiffany record 52 & Rhino vol 8 Spanish fandango take 3 Vo : Tommy Duncan Rhino vol 4 Still water runs the deepest Vo : Tommy Duncan, inédit Texarkana baby take 1 Vo : Tommy Duncan Background vo : Bob Wills & Texas Playboys Rhino vol 4. take 2 inédit There’ll never be a sweeter girl than you Vo : Tommy Duncan inédit Les dates d’enregistrements des titres suivants n’ont pas pu être identifiées : (mars 1946 – décembre 1947) Brain cloudy blues Vo : Tommy Duncan U.S. Private bootleg Can’t get enough of Texas Vo : Tommy Duncan (poss. 1947) U.S. Private bootleg Closed for repairs inédit Cowboy stomp (instr) (poss. 1946) U.S. Private bootleg Dear old sunny south by the sea Vo : Tommy Duncan U.S. Private bootleg Deep water Vo : Tommy Duncan U.S. Private bootleg Devil ain’t lazy inédit Draggin’ the bow inédit Dream train inédit Dreamy eyed waltz (instr) U.S. Private bootleg Gambling polka dot blues inédit Grey eagle (instr) CD D 033 Hot lick fiddlin’ man (instr) U.S. Private bootleg I’ll keep on loving you Vo : Luke Wills CD D 033 I’m afraid to love you inédit I’m feelin’ bad Vo : poss. Tiny Moore U.S Private bootleg Josephine inédit ‘Neath Hawaiian palms inédit Old shep 1946 Vo : prob. Luke Wills U.S. Private bootleg Over the Santa Fe trail inédit Roll on little dogies roll on Vo : Tommy Duncan background vos : McKinney Sisters & Bob Wills au final CD D 033 Staccato waltz inédit Sugar moon inédit Sunrise serenade inédit Tino schottische inédit When pay day rolls around inédit La liste des disques parus à l’époque a été dressée par le fond d’archives de l’Université de Chapel Hill en Caroline du nord : Southern Folklife Collection Transcription discs. Bob Wills & His Texas Playboys Transcriptions McKinney Sisters The west is in my soul 3: Dusty skies 4: At the end of the lane Side two: Record 28 1: No one to cry to 2: It’s my lazy day 3: C Jam 4: Cool water Records 29 and 30 Side one: Record 29 1: On the Alamo 2: Roly Poly 3: Margie 4: A good man is hard to find Side two: Record 30 1: Too late 2: Sioux city Sue 3: Ding Dong daddy 4: Gay ranchero Records 31 and 32 Side one: Record 31 1: Free from the chain gang now 2: Take me back to Tulsa 3: Chains of love 4: Up a lazy river Side two: Record 32 1: River stay ‘way from my door 2: Oh, Mona 3: Sun bonnet Sue 4: Iwa Jima (sic) Records 33 and 34 Side one: Record 33 1: I hear you talking 2: Under the double eagle 3: Basin street blues 4: Don’t cry baby Side two: Record 34 1: Texas play boy rag 2: Empty chair 3: While cross on Okinawa 4: My window faces the south Records 35 and 36 Side one: Record 35 1: I’ll get mine 2: I can’t begin to tell you 3: Hawaiian war chant 4: Cattle call Side two: Record 36 1: Silver dew 2: Everybody does it in Hawaii 3: No letter today 4: Ten years Records 37 and 38 Side one: Record 37 1: Texas playboy, beginning of theme 2: Texas playboy, beginning of theme 3: Texas playboy, beginning of theme 4: Texas playboy, ending of theme 5: Texas playboy, ending of theme 6: Texas playboy, ending of theme Side two: Record 38 1: Arkansas traveler 2: Durang’s hornpipe 3: Big tatoes 4: Patty on the turn pike Records 39 and 40 Side one: Record 39 1: Liebestraum 2: Nobody’s darlin’ 3: Sweethearts or strangers 4: Fat boy rag Side two: Record 40 1: Little Betty Brown 2: You are my sunshine 3: Till the longest day I live 4: Let me call you sweetheart Records 41 and 42 Side one: Record 41 1: I’m waiting for ships 2: You don’t care what happens to me 3: Riding on a hump-backed mule 4: G.I. wish Side two: Record 42 1: Put your arms around me 2: When day is done 3: Wednesday night waltz 4: Aloha Records 43 and 44 Side one: Record 43 1: There’s no disappointment in Heaven 2: La Golondrina 3: There’s a silver moon on the Golden Gate 4: Mama Inez Side two: Record 44 1: When my dream boat comes home 2: There I’ve said it again 3: La Cucaracha 4: Too many irons in the fire Records 45 and 46 Side one: Record 45 1: Five minutes more 2: Detour 3: That’s how much I love you 4: Heartaches Side two: Record 46 1: Wagon wheels 2: Elmer’s tune 3: Dev’lish Mary 4: Have I told you lately Records 47 and 48 Side one: Record 47 1: Honeysuckle Rose 2: Yearning 3: Punkin stomp 4: Beaumont rag Side two: Record 48 1: Across the Alley from the Alamo 2: Woodchopper’s ball 3: Many tears ago 4: Linda Records 49 and 50 Side one: Record 49 1: Oakie boogie 2: For sentimental reasons 3: Ole buttermilk skies 4: In the mood Side two: Record 50 1: Rainbow at midnight 2: Waltz of the hills 3: Lonesome hearted blues 4: Bubbles in my beer Records 51 and 52 Side one: Record 51 1: Don’t you tetch it 2: Crazy rhythm 3: Mississippi delta blues 4: Corrine, Corinna Side two: Record 52 1: Cross my heart I love you 2: I want to be near you 3: South 4: A Sweet king of love Tommy Duncan Records 1 and 2 Side one: Record 1 1: Texas playboy theme 2: Blue bonnet lane 3: San Antonio Rose 4: Spanish two-step. Side two: Record 2 1: You’re from Texas 2: Worried mind 3: Sleepy Rio Grande 4: Navajo trail Records 3 and 4 Side one: Record 3 1: El Rancho Grande 2: Steel guitar rag 3: Ten years 4: Letter from my kid. Side two: Record 4 1: Silver on the sage 2: Little Liza Jane 3: Echoes from the hills 4: Chicken reel 5: She’s killin’ me Records 5 and 6 Side one: Record 5 1: If it’s wrong to love you 2: Time changes everything 3: Silver bells 4: Sally gooden 5: Foley waltz. Side two: Record 6 1: Please don’t leave me 2: My confession 3: Give my love to Nell 4: Little Joe the wrangler Records 7 and 8 Side one: Record 7 1: Don’t love nobody 2: Red wagon 3: Sentimental journey 4: Makes no difference now 5: Oklahoma hills. Side two: Record 8 1: Never no more hard time blues 2: Back home in Indiana 3: Love letters in the sand 4: Sweet Jennie Lee 5: No wonder Records 9 and 10 Side one: Record 9 1: I’m ridin’ for the rancho tonight 2: The moment I lost you 3: Tumbling tumble weed 4: Over the waves. Side two: Record 10 1: Carolina in the morning 2: Dreams of an old love affair 3: Baby won’t you please come home 4: Pal of my lonely hour Records 11 and 12 Side one: Record 11 1: Who’s sorry now 2: What’s the matter with the mill 3: Snow deer 4: You may not be an angel 5: China town. Side two: Record 12 1: Keep knockin’ but your can’t come in 2: You waited too long 3: You’re tired of me 4: Done and gone 5: Roseland melody Records 13 and 14 Side one: Record 13 1: Stoney point 2: My gal Sal 3: Sittin’ on top of the world 4: Sweet Georgia Brown 5: Soldier’s joy Side two: Record 14 1: Cherokee maiden 2: Hoppin’ Lucy 3: Bring it on down to my house honey 4: Home in San Antone Records 15 and 16 Side one: Record 15 1: Ida Red 2: Smile darn ya’ smile 3: Red river valley 4: Rubber Dolly 5: Oklahoma rag Side two: Record 16 1: When my blue moon turns to gold 2: Take me back to my boots and saddle 3: Nobody’ sweetheart now 4: Miss Molly Records 17 and 18 Side one: Record 17 1: Ride on my prairie pinto 2: There’s gonna be a party 3: Whose heart are you breaking now 4: Traveling blues Side two: Record 18 1: Dear old southern home 2: Texas plains 3: My life’s been a pleasure 4: Cowboy’s dream Records 19 and 20 Side one: Record 19 1: Liberty 2: Black rider 3: Goodnight little sweetheart 4: Cimarron roll on Side two: Record 20 1: Do you ever think of me 2: Convict and the rose 3: Jesse 4: I don’t know why Records 21 and 22 Side one: Record 21 1: Smith reel 2: Last letter 3: Oh what it seemed to be 4: I had someone else Side two: Record 22 1: Paradise isle 2: Barefoot days 3: Faded love 4: Brown skin gal Records 23 and 24 Side one: Record 23 1: Columbus Georgia stockade blues 2: I wonder if you feel the way I do 3: Covered wagon Side two: Record 24 1: Little Star of heaven 2: Maiden’s prayer 3: Just friends 4: We might as well forget it Records 25 and 26 Side one: Record 25 1: I can’t go on this way 2: Cotton eyed Joe 3: There’s a big rock in the road 4: I’m gonna be boss Side two: Record 26 1: Goodnight waltz 2: New spanish two-step 3: Big beaver 4: Moonlight on the prairie Records 27 and 28 Side one: Record 27 1: Straighten up and fly right 2: Le Cri du Coyote n°132 page 14 Personnel des séances de San Francisco Mars 1946 – décembre 1947 James Robert WILLS dit Bob WILLS 6 mars 1905 ; Kosse – Turkey, Texas, 13 mai 1975 ; Fort Worth, Texas Billy Jack WILLS 26 février 1926 ; Memphis, Texas 2 mars 1991 ; Oklahoma City, Oklahoma Luther Jay WILLS dit Luke WILLS 10 septembre 1920 ; Memphis, Texas 21 octobre 2000 ; Las Vegas, Nevada Thomas Elmer DUNCAN dit Tommy DUNCAN 11 janvier 1911 ; Whitney, Texas 25 juillet 1967 ; San Diego, Californie Martha Dean McKINNEY-MOORE dite Dean McKINNEY (épouse de Tiny Moore) 1922, Alabama 9 novembre 2009 ; Sacramento, Californie Margaret Evelyn McKINNEY – STEVENS dite Evelyn McKINNEY (a épousé Billy Jack Wills) 5 mars 1924 ; Birmingham, Alabama 24 décembre 2011 ; Sacramento, Californie Billie M. MOORE dit Tiny MOORE 12 mai 1920 ; Port Arthur, Texas 15 décembre 1987 ; Jackpot, Nevada James C. HOLLEY dit Joe HOLLEY 1917 ; Stephenville, Texas 25 juillet 1987 ; Fresno, Californie Lester Robert BARNARD Jr. dit Junior BARNARD 17 décembre 1920, Coweta, Oklahoma 15 avril 1951 ; Fresno, Californie William Ellsworth BRASHEAR dit Alex BRASHEAR, date de naissance inconnue, 1983 ; Fresno, Californie Lewis E. TIERNEY dit Louie TIERNEY, jour de naissance inconnu, décembre1964 ; Big Spring, Texas Estel Eldon SHAMBLIN dit Eldon SHAMBLIN 24 avril 1916 ; Clinton, Oklahoma 5 août 1998 ; Tulsa, Oklahoma Millard KELSO 25 avril 1912 ; Cleveland, Oklahoma 12 mars 1968 ; Santa Clara, Californie Ocie Blanton STOCKARD dit Ocie STOCKARD 11 mai 1909 ; Crafton, Texas 23 avril 1988 ; Fort Worth, Texas Noel Edwin BOGGS dit Noel BOGGS 14 novembre 1917 ; Oklahoma City, Oklahoma 31 août 1974 ; Granada, Californie Herbert Leroy REMINGTON dit Herb REMINGTON 9 juin 1926 , Mishawaka, Indiana vit à Houston, Texas Roy HONEYCUTT 11 août 1926 vit à Alamosa, Colorado John Anthony CUVIELLO dit Johnny CUVIELLO 8 août 1915 ; Fresno, Californie John Melvin MOUNTJOY dit Monte MOUNTJOY Lloyd Thomas DOSS dit Tommy Spike DOSS 26 septembre 1920; Weiser, Idaho 25 octobre 2011 ; Enterprise, Oregon Lloyd ANDREWS dit Slim ANDREWS 8 décembre 1906 ; Spavinaw Creek, Arkansas 3 avril 1992 ; Gravette, Arkansas. © Remerciements à Chantal et à la Western Swing Newsletter. Marc ALESiNA KANGA ROUTES THE LONG AND THE SHORT OF iT : Standing In The Station, Twin Flames, My Forever Book David Baird, guitariste et chanteur éclectique à la voix chaude se produisait solo depuis 30 ans quand en 2008 une pianiste admiratrice, Patsy Toop, l’a rejoint et l’accompagne depuis au clavier en chantant solo ou aux harmonies vocales une musique country, folk, bluegrass, cajun, tout en préférant la new country. Comme Patsy est de grande taille, David et elle ont appelé avec humour leur duo La Grande et le Petit et c’est ainsi qu’ils s’affichent sur les images. Depuis, ils composent ensemble et en deux ans ont fait paraître deux albums Standing At The Station (2011) et Twin Flames (2012) ainsi qu’un EP de 6 titres My Forever Book. Particulièrement réussi ce dernier renferme quatre compositions : l’entraînante cajun My Forever Book (nos 2 cœurs battent à l’unisson d’un amour rare et éternel), la swingante My Life Is So Black And White (ma vie s’écoulait en noir et blanc avant que tu viennes la colorer), une new country rock au tempo moyen avec ses sons prolongés I’m Free (on m’a cru femme docile mais j’ai quitté travail, connaissances et larmes, je suis liiiiibre) ainsi qu’une ballade calmement rythmée Mr Norman en hommage à Peter Norman, sprinter australien qui, médaillé d’argent aux J.O. 1968, est monté sur le podium arborant l’insigne des Droits de l’Homme. Il a pour cela été sanctionné avec interdiction de participer aux jeux suivants. Les deux reprises sont Wagon Wheel (B. Dylan) une cajun aux allures de bluegrass (le long trajet d’un violoniste parti voir sa belle au soleil) et la très belle interprétation de la langoureuse Hallelujah (L. Cohen) (malgré mes malheurs et mes échecs, ma langue crie Hallelujah). Des deux premiers albums je retiens les compositions dont certaines renferment de grandes envolées romantiques comme Twin Flames new country rock (à vivre ensemble un tel amour nous nous sentons identiques), la latino When I Wake Up In The Morning (pour moi tu es un ange descendu du ciel), la country au tempo moyen Out Of The Blue (ton amour a effacé mon blues), et My Bluelight (tu as volé mon cœur, prends ma main, je suis ta destinée) avec des accents latins. L’amour se gâte dans la mélodieuse et calme Standing At The KASEY CHAMBERS & SHANE NiCHOLSON : Wreck and Ruins C’est la première fois que Kasey et Shane se lancent dans le bluegrass et ma foi l’album est très bien réussi, il est même mon préféré. Pour le réaliser ils se sont éloignés à maintes reprises de la famille vers une cabane isolée où, en dilettantes, ils ont coécrit leurs 13 chansons. Kasey nous avait habitués à ses textes tristounets, ici elle offre des airs joyeux en duo avec Shane. Seuls deux titres, et en tempo moyen, abordent le sujet de la mort : Have Mercy On Me (quand l’ange viendra m’emporter sur ses ailes blanches, prends pitié de moi Seigneur) et Up Or Down (à ton dernier souffle prononceras-tu une prière ou un cri d’angoisse sur ce qui t’attend). Trois titres ont un format country : le old time Rusted Shoes (les chaussures rouillées et lourdes, symbole de la paresse et l’intermittence avec lesquelles ils ont écrit la chanson), la langoureuse Till Death Do Us Part, déclaration d’amour accompagnée d’un banjo et d’un bourdonnement continuel au fiddle (pour l’amour qui nous unit je chanterai Alléluia jusqu’à ce que la mort nous sépare) et, malgré le rythme joyeux, Familiar Roland LANZARONE Station (debout sous la pluie voyant passer les trains je songe à mon amour perdu et aux bleus ciels d’antan). Parmi les autres on trouve dans le style J. Cash, Robyn, femme du bush attachante, aimante et inlassablement active, une chanson en hommage aux femmes du bush. Enfin Through My Eyes est une histoire cauchemardesque en forme de blues qui se termine bien. Les reprises incluent des country tels Jackson (J. Cash) interprétée en duo, Hey Soul Sister (Train) fortement rythmée et chantée par Patsy, les galopantes Lookin’ Out My Back Door (Creedance) et Jolene (D. Parton). On trouve aussi la trottante There’s Something In The Water (B. Fraser) et en forme de calypso When I Wake Up In The Morning (Van Morrison). Avec David (guitare) sont présents dans l’EP : Michael Zammit (gt, bs, clav, dr), Ian Tritt (fd) et Gary Carruthers (bj, mnd). Une bien agréable musique. 34 First Avenue, North Altona, Melbourne Vic 3025, www.thelongandshortofit.com.au LEE KERNAGHAN: Beautiful Noise Cet album de Lee, super star australienne, sorti en octobre, propose une musique new country, pop, hip hop et rock qui plait aux jeunes désireux de s’éclater, se trémousser, s’agiter dans les discothèques et sur les terres desséchées de l’Outback. Il le dit dans Dirt Music (comprenez musique dans la poussière) et encore dans Party Town, new country rock montrant les jeunes broussards débarquer en ville dès le coucher du soleil pour s'emplir les oreilles de musi-que forte. Les 11 compositions de Lee sont co-écrites avec les plus connus des songwriters du pays : Garth Porter (10 titres), Colin Buchanan (9), Matt Scullion (4), James Blundell (1), Lindsay Rimes (1) et Robby K. avec laquelle il partage le duo dans New Kind Of High, un new country rock en mid tempo décrivant un coup de foudre et une passion éternelle. Flying With The King est une ballade country admirative de Slim Dusty où est décrite la joie d’un petit garçon fier d’avoir voyagé en avion aux cotés du King, tandis que Keeping On, mid tempo new country est une marche qui rend hommage aux infatigables travailleurs du bush, solides comme le rock et sûrs d’eux comme l’est le lever du soleil. Le camionneur de l’Outback écoutant une musique qui fait rocker son camion est le sujet de Ute Me un mélange de rock et de hip hop, et dans le même style It’s Only Country décrit le bonheur de vivre dans l’Outback (et tant pis si tu n’aimes pas mes bottes, mon chapeau et mon pickup). Viennent ensuite les chansons d’amour : Beautiful Noise (le bruit plaisant du battement de cœur de sa belle quand il conduit, cheveux au vent, une Chevy sur les grandes routes). Cette chanson au rythme dynamique est présente en deux styles, l’un électrique Strangers décrit l’indifférence que se revoient deux êtres dont l’amour s’est éteint. En up-tempo cajun avec un violon très présent Flat Nail Joe est le banjoïste qui pour éviter de jouer arrive toujours en retard au concert. La suite est en bluegrass dont la superbe Adam and Eve qui, chassés du paradis, courent à la recherche d’un bateau ou d’un avion pour les conduire sous d’autres cieux (peut être une allusion aux boat people !). Autres tempos moyens The Quiet Life (nous pourrions faire ensemble des choses extraordinaires, voyager, devenir célèbres ou bien vivre heureux ensemble en toute simplicité) et Your Sweet Love duo où il énumère les grandes distances parcourues alors qu’elle lui répond "je manque d’espace". Mais il fallait bien une chanson triste pour Kasey : Troubled Mind, langoureuse valse en bluegrass sobrement accompagnée d’une guitare et d’un banjo (mon esprit troublé ne ressent ni souci ni solitude même à l’approche de dormir dans une tombe). Les trois pièces restantes sont à l’inverse des up-tempos malgré des titres Le Cri du Coyote n°132 page 15 tels: Wreck And Ruin autour de moi tout tombe en ruine chanté par Kasey & Shane sur un air joyeux ou Sick as a Dog (enrhumée et fiévreuse j’ai la tête qui bourdonne, je suis malade comme un chien) et Dustbowl à la cadence d’un train et d’une voix qui l’imite annonçant la panne dans un lieu-dit de l’Outback. Les 10000 premières copies du CD sont accompagnées d’un 2ème CD de cinq belles reprises australiennes dont quatre au tempo modéré : Misdiagnosed (Harry Hookey), Good Enough (Harmony James), Lead Balloon (Sarah Humphreys), la triste She Waits Till I’m Asleep (Steve Grady) et l’up-tempo Where No One Knows My Name (Quarry Mountain Dead Rats) rythmée comme un train. Une nouvelle équipe de musiciens accompagne Kasey (bjo) et Shane (gt, mnd, accd, harm, bj, perc) : John Bedggood (fd, mnd), Jeb Cardwell (bj, dbr, gt), James Gillard (ctr bs) et Steve Fearnley (dr, perc). Un album que je vous recommande vivement, impossible d’être déçu. Liberation Music, 135 Forbes St. Wooloomooloo NSW 2011 et l’autre country rock. Bang Bang, new country moyen, propose un thème semblable (le bruit du cœur battant d’amour). Encore plus sentimentales Splash, mid tempo new country, évoque le souvenir nostalgique d’un amour d’été près de la rivière et Peace Love & Country, ballade country plutôt calme, déclare "dans le bush près de toi j’ai trouvé la paix et l’amour". A part Lee (gt, clav) des nombreux musiciens présents les plus connus sont : Rod Mc Cormack (gt, bj, mnd) Matt Fell (bs), Pet Drummond (dr), Matt Scullion (gt él) et Lindsay Rimes (gt, bs, sl). Cette country 100% australienne dans l’esprit, très bien accueillie, vaut à l’album la première place dans les charts. www.leekernaghan.com, ABC Music/ Universal Music Australia 3 Munn Reserve, Millers Point NSW 2000 THE McCLYMONTS: Two Worlds Collide Après 5 Guitares d’Or, parmi d’autres awards et deux albums : Chaos And Bright Lights et Wrapped Up Good de statut de Disque d’Or (Cri 104 & 116) c’est dans un registre pop-rock que les trois séduisantes sœurs McClymonts (Brooke, Samantha et Mollie) livrent ce 3ème album bien différent des précédents. Fruit de séjours prolongés aux USA, l’influence américaine est bien évidente dans ces 11 compositions dont quatre co-écrites avec l’éminent songwriter australien Lindsay Rimes et, parmi les Américains, Ross Copperman (2) et Nathan Chapman (2), ce dernier est aussi le producteur. Si on trouve des mid tempos et une ballade, la majorité des chansons sont des up tempos. Ils commencent souvent dans le calme, prennent ensuite de la puissance et même des consonances grunge. Les textes montrent surtout diverses facettes des relations amoureuses. Dans certaines l’amour est sublime c’est le cas du pop bruyant Two Worlds Collide décrivant un amour fusionnel (tous deux nous ne faisons qu’un) ou de Little Old Beat Up Heart (toi seul sait faire battre mon cœur, en me considérant ton univers) mais il peut exprimer le regret de perdre quelqu’un qu’on aime comme dans Where You Are (je t’ai entendu dire mon nom quand tu as fermé les yeux, tu restes dans mon cœur et dans mes rêves) ou dans Piece Of Me (chaque fois que tu pars mon cœur se brise et tu en emportes les morceaux) ou encore dans Everybody’s Looking To Fall In Love exprimant le désir de ne pas perdre celui qu’on aime, nous avons tous tant besoin d’amour. Dans The Easy Part on est face à un égoïste, qu’on incite à apprendre à aimer et à partager pour rendre les choses plus faciles. Dans d’autres les choses se gâtent, exemple Those Summer Days (des conjoints vivant comme des étrangers, sans se parler, pensant au grand amour passé), dans This Ain’t Over Monsieur prend la mouche, s’en va, au moment où elle veut s’excuser ou dans Feel Like Going Home, ballade calme exprimant le raz le bol et le désir de rentrer à la maison. Les choses empirent dans le grungy How Long Have You Known (depuis quand voulais tu rompre ? le savais-tu quand je te disais je t’aime ?). Très différente est Sweet, new country sautillante avec un violon cajun, décrivant une briseuse de cœurs d’hommes qui n’éprouve aucun regret d’être faite ainsi. L’album enregistré aux USA avec des musiciens vraisemblablement américains (fd, ukel, mnd, bj, ped-st, bs, clav, dr) est édité sur Universal Music Australia. www.universalonline.com.au, www.themcclymonts.net CLANCY : Drive Je ne trouve pas assez de mots pour exprimer le plaisir que je ressens à écouter ce 1er album de Clancy Hutson "broussard au prénom mythique en Australie" qui fut tour à tour conducteur de bétail, chauffeur de poids lourds avec même une expérience de vie en ville. De son plaisant accent trainant australien et soutenu par d’excellents musiciens, il nous livre d’une voix grave et chaleureuse ses ballades, honky tonk et rockabilly avec un feeling qui rend vrai les histoires contées dans les 11 titres dont 8 écrits par lui même. Ses traits d’humour vis-à-vis de la gent féminine prennent la forme de honky tonk dans Thank You For Leaving (merci d’être partie, depuis je suis heureux comme un esclave qu’on déchaine) et de rockabilly dans You Do The Drinkin’ (bois donc mon gars, je réfléchis pour toi, dit-elle au bar, s’adressant au cowboy titubant dont elle KRiSTY COX : Miles & Timezones Formée au Collège de Country Music de Tamworth en 2004, la jeune Kristy originaire d’Australie Méridionale, a poursuivi des études universitaires en vue d’une Licence de Commerce sans toutefois renoncer à la musique. Ainsi son 1er album From My Eyes paru en 2006 a été suivi en 2008 par The Falllen et en 2010 par l’acoustique Breaking New Ground à la tonalité bluegrass qui lui rapportera en 2011 trois Awards Victoriens (Duo, Voix Féminine et Prestation) et deux Awards Nationaux (Duo & Bluegrass). C’est en janvier 2012 qu'est paru cet album produit par Jerry Salley, songwriter américain bien connu, auteur de 5 des 11 titres. Quant à Kristy elle en a co-écrit 4 avec Lachlan Davidson un des plus fameux bluegrassmen australiens. Une de ces chansons If I Keep On Loving You, bluegrass au rythme effréné, leur a valu la palme du concours de composition bluegrass en 2012. Pour les autres, 2 sont des up tempos sur des thèmes autobiographiques : Life Is A Mystery (l’insouciante petite fille à présent grande et diplômée part découvrir le vaste monde et comprend que la vie est un combat) et Find Out By Myself (je veux tout faire à ma manière, même si elle n’est pas la meilleure), quant à la chanson titre c’est sur un rythme moyen qu’elle évoque le décalage horaire perturbant la vie de deux amants situés aux antipodes l’un de l’autre ; quand l’un se couche l’autre se lève. Deux autres bluegrass en mid tempo sont de Michael Fordinal & April Geesbreght : Little Bit Of Wonderful (l’amour heureux rend la vie merveilleuse), il a valu à Kristy l’Award de Star Feminine Montante au festival des Indépendants en 2012 et I Hate That I Still Love You sur le thème opposé (la déception amoureuse de qui a cru à un amour éternel). Les titres de Jerry Salley co-écrits avec divers auteurs dont l’Australienne Tamara Stewart pour Sure As The Devil (il l’a quittée mais elle le reprendrait volontiers) sont musicalement différents. Ainsi You Won’t Find That Here (un amour vrai est constant, on ne le sollicite pas seulement de temps en temps sinon on le perd) est une valse au tempo moyen, Her Past Is Looking Brighter (elle a quitté son bel amour pour aller briller à NY mais le regrette parfois) est un slow de toute beauté et A Hard Secret To Keep un bluegrass calme (les amants infidèles portant difficilement leur secret) où Jerry partage le duo avec Kristy. Reste Every Blue Moon un bluegrass dynamique. A l’enregistrement réalisé à Nashville, ont participé : l’Australien Kim Warner (mnd) du groupe The Greencards et six musiciens américains qui jouent pour des stars telles Dolly Parton & Ricky Skaggs (gt, bs, bj, fid, dbr, perc.). La CMAA a nommé Kristy finaliste pour deux Guitares d’Or de janvier 2013 (Nouveau Talent et Album Alternatif de l’année). Bonne chance Mademoiselle. www.ktistycox.com L’album est distribué par WJO : www.checkedentertainment.com Le Distributeur WJO assure la franchise de port (free shipping) si vous la lui rappelez en citant Le Cri du Coyote. Site : www.checkedentertainment.com WJO Distribution–Checked Entertainment, Shop 68 Salamander Bay Shopping Centre. Salamander Bay, NSW 2317 Australie [email protected] et [email protected] est éprise) mais c’est encore en honky tonk dans Can I Change My Mind qu’il raconte le coup de foudre pour la belle inconnue rencontrée au bal et qu’il rêve de revoir. Parmi les ballades deux traitent de chevaux : la galopante Let em Go (récit d’une chevauchée rocambolesque sur un jeune étalon à peine dressé) et Leave Him In The Long Yard fameuse reprise de K. & M. Dixon à propos d’un cheval méritant une agréable retraite dans un grand champ après tant de services rendus. Autre belle reprise, Purple Roses de John Williamson vous ferait fondre dans vos bottes avec son ton mélodieux plein d’amour (tu t’efforces de paraître plus jeune, ma femme adorée, alors que mes yeux continuent à ne voir que la jeune épousée). Tout aussi calme et délicieuse est A Walk In The Rain (l’homme heureux près de celle qui lui apporte réconfort et qui par amour accepte de la Le Cri du Coyote n°132 page 16 voir s’envoler affrontant courageusement la douleur de la séparation). Deux autres histoires de cœur sur des tempos différents se déroulent, l’un en mid-tempo dans le très beau Drive (elle a préféré la ville, lui le bush mais les années de séparation finissent par les ramener l’un vers l’autre) et Going Home Alone plus soutenu (à chaque adieu tu me brises le cœur, pourquoi ne pars-tu pas tout bonnement). Plus modérés sont Life Is Like a Rodeo (L. Waddington (bs, gt, dr) (dans la vie, comme au rodéo, il faut tenir bon quoi qu’il arrive) et l’extraordinaire Old Mates, une ode à l’amitié, reconnaissance envers ceux qui n’ont jamais hésité à se déranger, à tout abandonner pour venir à notre aide. On retrouve Clancy à la guitare avec Lindsay Waddington (bs, dr), Charley Boyter (gt), Peter Salata (bs), Lawrie Minson (st, dbr, hrp), Mark Rigney (bj), Hugh Curtis (fd, mnd) et d’autres encore. (en mp3 : www.cdbaby, option Traditional Country) Kross Kut Rds, PO Box 4819, Robina Town Centre Qld 4819 (ww.clancyscountry.com) KANGA ROUTES GARY SHEARSTON : The Great Australian Groove Dans le folk australien Gary occupe une place particulière à cause de son franc parler et pour avoir, le pre-mier, usé de l’accent australien qui faisait sourire les Anglais et conduisait les autres chanteurs à imiter Hank Williams ou la diction irlandaise. Né dans l’Australie rurale, devenu journaliste, il n’a pas oublié ses racines, et fait revivre dans un de ses 14 albums les bushrangers : Bolters, Bushrangers & Duffers et a redonné vie aux anciennes ballades du bush comme dans The Springtime it Brings the Shearing et Folksongs & Ballads of Australia. Avec son esprit critique épris de justice sociale il a blâmé l’Etat pour le traitement infligé aux Aborigènes ce qui l’a souvent desservi. Lors d’un concert à Sydney en présence d’une très nombreuse assistance, la Police est venue l’avertir d’une menace de mort, il a continué à chanter ! Son attitude d’opposant à la guerre du Viet Nam lui a interdit la Green Card aux USA, l’empêchant d’enregistrer sur invitation de Warner Bros., sa Sometime Lovin rendue célèbre par Peter, Paul & Mary. Très croyant et ne supportant pas l’injustice, il a fini par entrer dans les ordres Anglicans où il a exercé 11 ans le ministère, avant de prendre sa retraite en 2003. Il reste pourtant actif, la preuve : cet album avec son fils Luke (dr) Lee Williams (bs) et Roger Ilot (gt, pd-st, clav) contient 18 compositions où règnent folk et new country rock. Le folk prend la forme de marche dans Heading Home ou From Goodness Knows Where ou The Great Australian Groove (j’ai des chants plein la tête, je les chante avec ma guitare) ou dans Frost Across The Tablelands (apprendre à vivre avec peu, pour que d’autres puissent simplement vivre). Le tempo est sautillant sur Glitch In The Glitz avec un goût de hip hop (il ne suffit pas de voir, entendre, sentir, il faut regarder, écouter et ressentir) et When The Push Come To Shove et Use Your Imagination (use d’imagination pour surmonter revers, déceptions et problèmes). On découvre un rythme trottant dans Down The Murrumbidgee et Strolling (le plaisir de se promener en bord de mer, regarder la nature et les enfants jouer), une jolie valse lente dans Never Give In (aime et n’abandonne jamais face au remord, au blues à la dureté de la vie) et un folk moyen dans Phantoms Of Night (regrets de fautes passées qui hantent mon sommeil). En plus dynamique, In All Humility (respectons la seule planète sur laquelle nous pouvons vivre) Strangers et, avec une ritournelle rappelant les chansons bretonnes, There Came A Criminal (ils ont criminalisé et tué le juste). Enfin les new country rock sur un bon tempo martelé par la batterie: A Kindness To Keep, Passport Undertow (on lui a refusé le visa pour la terre promise, il doit repartir vers sa pauvreté) What Is Love (on n’aime pas pour soi, l’amour peut même briser un cœur) et Need Me Some Love (elle m’a promis l’amour, m’en a donné un peu, puis elle est partie en l’emportant). Rousabout Rds, division de Undercover Music, PO Box 561, Alexandria, NSW 2015 www.undercovermusic.com.au www.garyshearston.com Ecoutez Roland dans Kanga Routes sur RCF Haute Normandie. Une semaine sur deux. Lundi 18h30/ rediffusion mardi 19h30 http://www.rcf.fr/radio/rcf76rouen LA NUiT DE LA GLiSSE Lionel WENDLiNG Chers Coyoteurs : étant encore dans des travaux de rénovation, je ne suis pas en mesure de concocter un article complet. Malgré tout, je ne vous laisse pas tomber car je suis sûr que vous attendez ma prose avec une impatience non-dissimulée (laissez-moi y croire c'est tout ce qu'il me reste...). Une fois n'est pas coutume, je vais chroniquer deux albums de steel... Lors de ma précédente chronique j'ai parlé de Terry Crisp que j'ai eu la chance de revoir en Irlande. Il avait accepté une interview mais je n'ai toujours pas de réponse. Je ne désespère pas car il doit avoir beaucoup de boulot ou peut-être est il entrain de renforcer son arsenal pour pouvoir se défendre, qui sait... Humour noir. Bref lors de cette rencontre j'ai pu récupérer deux de ses albums : Burnt To A Crisp J'avais cet album en vinyle depuis 1981. Il était un parfait clone de Buddy Emmons. A cette époque je le trouvais super pour sa technique et son swing. Surtout il avait la capacité de rejouer des morceaux qui sont devenus des standards de la pedal steel guitare. Aujourd'hui, avec le poids des ans, je suis un peu moins fanatique de ce genre de clonage mais il faut néanmoins constater qu'y arriver est déjà tout un art. - Mardi gras : introduction très 80's, slap et Dx7 à tout va. Version un peu plus produite que la version live de Buddy Emmons. Solis très véloce et syncopés rien à dire sauf du bien. - For the good times : classique de Ray Price, bien mielleux et tout à fait adapté à la steel. Déjà joué, rejoué, voir surjoué. Sans grand intérêt pour moi à part sa parfaite interprétation. Utilisation de la steel doublée à l'unisson très en vogue en ces temps reculés. - At E's : un de mes morceaux préférés de Buddy Emmons. Même approche, même phrasé et même plan que l'original. A l'époque, j'eusse bien aimé savoir en faire autant ! - Kitten on the bar : très fusion, morceau original avec beaucoup d'effets et un arrangement très représentatif de l'époque. Solo à la Buddy comme le reste. Pas terrible pour danser... - Somewhere over the Rainbow : pour une raison indéterminée je n'ai jamais aimé cette ballade, mais elle est ici super bien jouée. - 6th dimension : très fusion, avec et sans distorsion suivant les moments. Mises en place compliquée mais fort bien interprétée. Pas terrible non plus pour danser... - Orange blossom special : classique, toujours sympa à écouter surtout quand c'est bien fait, c'est le cas. Beaucoup de cordes à vide sur le refrain. 2ème couplet en Do 6ème plus inhabituel, j'aime. - Saturation : on s'attend à de la distorsion à tout-va mais il n'y en a pas. Son clair et flanger. Pas mon morceau préféré de l'album. Malgré une influence évidente de Buddy Emmons, l'album est quand même assez original. Terry avait pris quelques risques surtout dans son choix de notes. La production a un peu mal vieilli mais je vous conseille quand même de l'écouter. Paid In Full Album beaucoup plus récent. - Water sign : fusion et groove plus funky avec thème doublé au sax. On reconnaît toujours son influence "emmonsienne", mais joué avec plus de personnalité et d'originalité. - 'Till I can make it on my own : ballade sans intérêt majeur mais bien produite, bien jouée. - Mexican shuffle : retour à la fusion avec un thème doublé, bonne intervention du sax et du piano. Le solo de steel est plus classique. Pas mon préféré mais toujours bien produit. - Cold Cold Heart : retour à la country avec ce traditionnel quasi incontournable. Shuffle avec double violon, très classique mais on reconnaît le talent des Américains quand ils pratiquent leur culture. - Christy : fusion néo-californienne avec thème, sax et steel. On est toujours dans le même moule. Je trouve que ces morceaux ont tendance à trop se ressembler, mais au risque de me répéter c'est toujours très bien joué. Solo de steel en C6, très "emmonsien". - Tune 88 : morceau à la Little Feat) avec un thème en distorsion. Il est souvent joué par les steeleurs. Solo très rock avec distortion. Cela fait toujours son petit effet, surtout quand c'est bien fait. - Funky chittins' : morceau moins nerveux, joué sur le même principe que les autres : sax, steel et guitare. A ce stade cela commence un peu à tourner en rond à mon goût... - My love : quatrième morceau avec introduction de batterie, toujours aussi bien joué mais je commence à m'ennuyer. Plus abordable pour les steeleurs moins confirmés. - Pintos and cornbread : je m'ennuie vraiment, les thèmes sont de plus en plus identiques même si on reste dans le très bien joué. - Bird for days : re-introduction de batterie. Morceau plus swing, on change de style mais on reste dans le classique. Thème de steel néo-bebopien et solo à la Emmons. - Together again : retour à la country. Un standard de Buck Owens Joué, rejoué, surjoué... - Mexican grits : retour à la fusion, et au même genre de thème. Conclusion et appréciations personnelles : Comme tous ces albums de steel nashviliens, cela n'intéresse que la corporation. Le mélange des genres ramène systématiquement la steel dans ses propres clichés et retourne d'office dans son carcan. Cela joue toujours super bien mais je ne vois pas un producteur de festival de jazz inviter un steeleur en écoutant ce genre d'album... Les steeleurs américains jouent beaucoup mieux que nous mais rien n'en ressort vraiment. A quand le Béla Fleck de la steel ? © Le Cri du Coyote n°132 page 17 2 SYD NATHAN et les marques KiNG Harris y trouve un engagement dans une boîte de Curtis Mosby, où il gagne le surnom de "Mr. Blues". La grève du syndicat des musiciens de 1942 à 1944 l’empêche d’enregistrer et il se concentre sur la scène. On le retrouve en 1943 au Rhumboogie de Chicago, où Lucky Millinder le remarque et l’engage dans son orchestre, en mars 1944, lors d’un long séjour au Regal de Chicago. Ils partent ensuite à New York, où Harris fait ses débuts à l’Apollo en avril, interprétant Who threw the whiskey in the well. Ils sont ensuite régulièrement au Savoy et c’est ainsi, qu’avec Millinder, il tient le vocal sur le titre mentionné pour Decca. Une dispute sur le fric avec son patron, à San Antonio, Texas, en septembre 1945, l’amène à le quitter, ce qui n’est pas du goût des promoteurs qui le réclament et, trois semaines plus tard, Millinder met les pouces et lui donne les 100 dollars réclamés par spectacle, mais pour un seul concert, avant de le sacquer pour de bon. Il est remplacé dans la foulée par Bull Moose Jackson. En juillet 1945, Harris signe chez Philo, marque des frères Mesner, qui deviendra Aladdin. On le retrouve aussi sur Apollo, Hamp-Tone et Bullet. Il atterrit alors sur King, où il aura une longue et fructueuse carrière. King devient roi du R'n'B et des reprises En 1948, Nathan promeut Glover au rang de producteur, ce qui en fait un des premiers Noirs à occuper un poste crucial dans l’industrie musicale. Si le hillbilly continue de bien marcher et d’être produit abondamment par la marque, de 1948 à 1951 King sera "Le roi de tous" dans le domaine du R’n’B. I love you, yes I do de Bull Moose Jackson est, non seulement n°1 R’n’B, mais n°24 variété en 1948, derrière une reprise du chef d’orchestre blanc Sammy Kaye et Don Cornell au vocal, n°10. En mars, Nathan rencontre Hal Neely, en charge des ventes d’Allied. En 1949, King passe aux 45 tours, grâce à Neely. Peu après leur rencontre, Syd lui demande de rénover l’unité de pressage, déjà obsolète. Sa première mesure est d’installer des presses pour 45 tours, ce qui l’occupe de l’été 1949 jusqu’en 1950, permettant à King de sortir des simples dans les deux formats (78 et 45 tours). Le 6 mai 1949, Blues stay away from me, déjà évoqué, est enregistré à Cincinnati. Il est n°1 country en janvier 1950 et reste classé 23 semaines. Mais ce n’est pas tout. Hank Penny enregistre, le 9 mars, à Los Angeles, l’original de Bloodshot eyes (King 828). Le 13 avril, Wynonie Harris (King 4292) reprend le Drinkin' wine spo-dee- o-dee de Stick McGhee (Harlem 1018, en 1946). Le 16 mai, c’est Wayne Raney qui enregistre, à Bernard Cincinnati, l’original de Why don’t BOYAT you haul off and love me ? (King 761), n°1 country et qui entre dans le top 25 variété. C’est l’épouse de Glover qui, en entendant le pressage-test à la maison, suggère à son mari de le faire enregistrer en R’n’B. Ces trois derniers morceaux sont caractéristiques de la politique de reprises de Nathan. Pour Drinkin' wine spo-dee-o-dee, c’est du classique : il est emprunté à une autre marque et c’est un Noir qui reprend 1ère partie : Le Cri n° 131 "bluegrassifier" le Finger poppin’ time de Hank Ballard par les Stanley Brothers est un four mémorable. Fondation de Federal et arrivée des groupes Signe que les temps commencent de York Brothers Wade Mainer un Noir. Mais les deux autres montrent que Syd n’est jamais à court d’idées lorsqu’il s’agit de faire rentrer de l’argent en caisse. Il va inaugurer une nouvelle formule : faire reprendre un morceau maison par un autre artiste de son écurie, surtout pour multiplier les droits perçus (la quasi-totalité des titres enregistrés sur King est déposée sur sa maison d’édition) et, qui plus est, des morceaux hillbilly par des Noirs ! En effet, le 15 septembre 1949, à New York, Bull Moose Jackson met en boîte sa version de Why don’t you haul off and love me ? (King 4322), qui est un gros succès. Il faudra attendre le 27 février 1951 pour que Wynonie Harris grave, à New York, sa reprise de Bloodshot eyes (King 4461), dont il fait, lui aussi, un très gros tube. Quand on vous dit que les emprunts marchaient dans les deux sens ! Enfin, pas toujours, car, en 1960, l’idée de Nathan de faire Le Cri du Coyote n°132 page 18 changer, en janvier 1950, un article de la revue Ebony (pour les Noirs) parle d’une prestation de Bull Moose Jackson à Knoxville, Tennessee en ces termes : "Plus de 700 Blancs étaient entassés dans le balcon supérieur qui leur était réservé, selon les lois de ségrégation de l’état et demandèrent la permission de descendre sur le parquet de la salle, se mêler aux Nègres et mieux voir le Moose". Le Mississippien Sonny Thompson quitte Miracle, marque de Chicago, pour signer chez King, où il effectue une honnête carrière jusqu’en 1955. Par la suite, il sera un producteur renommé. En décembre 1950, Nathan fonde la sous-marque Federal, d’abord consacrée aux artistes noirs de la côte ouest avec Johnny Otis, rejoint par Ralph Bass en 1951, comme producteurs. A peine fondée, Federal va décrocher le gros lot. Un enseignant/ arrangeur/ chanteur/ compositeur/ pianiste noir né le 15 septembre 1921 à Savannah, Géorgie, Billy Ward, fils d’un prédicateur, décide, avec la promotrice blanche de New York, Rose Ann Marks, de former un groupe pour concurrencer les Ink Spots et les Orioles qui marchent bien auprès du public blanc. A l’automne 1950, il réunit un groupe d’étudiants et les baptise Dominoes. Billy racontera avoir choisi le nom car le groupe était intégré racialement. Mais comme le concept est trop en avance, il n’y a vite plus que des Noirs : Joe Lamont (bar), Clyde Mc Phatter (ten sol), Charles White (2e ten), Bill Brown (bs). En octobre 1950, ils participent à l’émission TV de détection de talents d’Arthur Godfrey et gagnent le concours. Le 30 décembre, ils sont au studio King. Ils enregistrent Sixty minute déjà un certain vécu, qui feront man, aux paroles à double un bout de chemin avec sens et avec la voix de Brown Nathan. Ils produisent en exergue, plutôt que celle Bull Moose Jackson, de McPhatter. Little Esther et, surtout, Sorti en mai 1951 Little Willie Littlefield. (Federal 12022), il est n°1 R’n’B dès "Little Esther" Mae la fin du mois, y Jones est née le restant 14 semaines et 23 décembre 1935 à grimpe au n°17 variété, Galveston, Texas. Elle part la première fois qu’un à Los Angeles en 1948, groupe R’n’B y figure, se est découverte par Johnny vendant à plus d’un million Otis, qui la fait enregistrer sur et demi d’exemplaires, Savoy et l’amène chez King. Claude Ely bien qu’interdit d’antenne sur de Little Willie Littlefield, lui, est né le nombreuses radios. Il sera repris très vite 16 septembre 1931 à El Campo, Texas. Il par le chanteur hillbilly Hardrock Gunter débute au temple baptiste local et, après (Decca 46363) et Bill Haley l’interprètera la 2ème Guerre, se produit à l’Eldorado sur scène durant les années 1950. de Houston. Le propriétaire du magasin Les Dominoes en feront une suite, Can’t de disques de la ville, Eddie Henry, le fait do sixty no more (Federal 12209). Dans le enregistrer sur sa marque, Eddie’s. Son domaine de ces titres à double sens, on premier morceau, Little Willie’s boogie trouvera encore, sur Federal/ King, The (Eddie's 1202, en 1948), est un succès au deacon moves in de Little Esther (Federal Texas et attire l’attention de Jules Bihari, qui 12016), Drill daddy drill de Dorothy Ellis le fait venir à Los Angeles et l’engage chez (Federal 12070), My ding-a-ling de Dave Modern. En 1952, Willie passe sur Federal, Bartholomew (King 4544), futur tube de s’installant définitivement en Californie. Chuck Berry, It ain’t the meat (it’s the motion) Pour réduire les coûts, Nathan organise des Swallows (King 4501), ainsi que Shake des sessions regroupant plusieurs artistes : that thing (King 4716), Lovin’ machine (King pour celle dont il est question ci-après, 4485), Sittin’ on it all the time (King 4330), I sont conjointement en studio Little Willie like my baby’s puddin’ (King 4342) et Keep Littlefield, Bobby Nunn (les Robins étant on churnin’ (King 4526) de Wynonie Harris. à l’armée, il enregistre sans eux) et Little Dans un autre domaine, le 25 juillet 1951, Esther. Le premier grand coup (mais à Tiny Bradshaw et son orchestre mettent retardement, comme on va le voir) frappé en boîte ce qui deviendra un classique du par Jerry et Mike a, en effet, lieu le 25 juillet rockabilly lorsqu’il sera repris par le Rock (ou le 18 août ?) 1952, lorsque Littlefield ’n’ Roll Trio de Johnny Burnette, Train kept enregistre KC lovin’ à Los Angeles, avec a-rollin’ (King 4497). Maxwell Davis (sax tén), Jewell Grant (sax alt et bar), Herman Tiny Mitchell (gtr), Ralph Sainte Trinité et bluegrass Hamilton (bs) et Jesse Sailes (bat). Produit Avec un attelage Nathan/ Glover, on était par Bobby Robinson, il sort sur le Federal déjà dans l’inhabituel. En y ajoutant Bass, 12110 en novembre. on obtient une drôle de Trinité ! Ralph Bass est né le 1er mai 1911 dans le K.C. Lovin’ ou Kansas City ? Bronx, d’un père italo-américain catholique L’idée du morceau est venue à Leiber en et d’une mère germano-américaine juive. entendant le blues Sorry, but I can’t take Dans sa jeunesse, il voyage dans le you, dont un vers annonce : “We’re goin’ to Sud, où il constate de visu la puissance Chicago, sorry, but I can’t take you”. émotionnelle de la musique noire dans les Il s’en inspire, éliminant Chi-ca-go, qui n’a salles de bal. La ségrégation le débecte et, que 3 syllabes, au profit de Kan-sas Ci-ty, quand il devient producteur, il fait tout pour qui en a 4. De plus, Kansas City étant un sortir les artistes noirs marginalisés dans le "chitlin' circuit" et les amener dans le circuit "normal". Il débute comme producteur chez Black & White, est chez Savoy de 1948 à 1951, s’occupant de Brownie McGhee et Johnny Otis, avant d’atterrir chez King. Il manque à Nathan des artistes bluegrass dans son écurie, même si J.E. et Wade Mainer évoluent à sa frange. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir tenté d’engager, à la fin des années 1940, Flatt & Scruggs et Jim & Jesse. Il faut donc attendre août 1951 pour voir au studio de la rue Brewster le premier groupe vraiment bluegrass de l’écurie King, Jimmy Martin, Bob Osborne et les Sunny Mountain Boys. Ils sont suivis, en janvier 1952, par Don Reno & Red Smiley qui attaquent fort avec I’m using my Bible for a road map, devenu un classique du genre. Hormis un bref intermède chez Dot en 1957 et 1958, ils resteront toute leur carrière sur King, enregistrant quelque 250 chansons. Passage de Leiber & Stoller C’est alors que vont débarquer dans l’équipe Jerry Leiber et Mike Stoller, avec Henry Glover & Johnny Ray Le Cri du Coyote n°132 page 19 des centres les plus importants du blues et jazz-blues, la chanson, dans l’esprit du duo, sera un hommage à la ville et ses musiciens. Stoller y colle une mélodie à la Count Basie. Le duo le fait découvrir à Willie au domicile de Maxwell Davis. C’est Bass qui décide de le rebaptiser K.C. lovin’, qu’il juge plus commercial, au lieu de Kansas City, comme prévu et souhaité par Leiber. A l’époque, il ne rencontre qu’un succès d’estime et tombe, plus ou moins dans l’oubli. Tout le monde pense la messe dite. Coup de théâtre, il resurgit brusquement début 1959, lorsque Kansas City, par Wilbert Harrison, apparaît dans les classements du Syd Nathan Cashbox et du Billboard, ainsi que quatre autres versions mentionnées : celles de Rocky Olson, de Rockin' Ronald & the Rebels, de Hank Ballard & the Midnighters (King 5195) et la réédition de celle de Littlefield (Federal 12351). Nathan n’a pas perdu de temps ! Une semaine plus tard, le Billboard annonce celle de Little Richard. La version d’Harrison n’a coûté que 40 dollars et devient n°1 R’n’B, puis n°1 variété pendant deux semaines, se vendant à plus d’un million d’exemplaires… NB : Ce sera un des plus gros tubes de Leiber & Stoller, avec plus de 550 versions, aux USA, GrandeBretagne, Suède, Canada (Ville de Kansas, Montréal j’ai rêvé de toi), Allemagne (Salt Lake City, Abends auf dem Bahnhof von Kansas City), Mexique (Upa), Pays Bas, Belgique, France, Espagne, Danemark, Finlande, Tchécoslovaquie (Kapacity), Japon (Goin’ to Haleiwa), Italie, Jamaïque, Nouvelle Zélande, Suisse, Chili, Australie (Melbourne City), Serbie (Idem U Kanzas Siti), Pologne, Vénézuela, Croatie (Ja idem u Cansas City), Brésil, Afrique du Sud. J’en ai même écrit une adaptation française, Je m’en vais à Commentry, qui attend un interprète dans mes cartons… Reprises à gogo En septembre 1952, Nathan embarque à bord du Queen Mary pour passer sept semaines de prospection en Europe. En octobre, il est à Paris. Sur les ChampsÉlysées, il tombe sur Hot Lips Page, qui lui parle de quatre enregistrements effectués dans un studio parisien l’année précédente. Les deux compères s’y rendent, Nathan désirant les écouter. Mais il découvre que les propriétaires du studio ne veulent pas céder les enregistrements : Page n’a pas réglé les frais de session et ils les gardent en guise de paiement. Syd offre de payer la session et repart avec les morceaux. En mars 1953, suite au tube Hound dog de Big Mama Thornton, Nathan en enregistre une reprise par Roy Brown, la déguisant en Mr Hound Dog’s in town (King 4627) et il en fait commettre une autre par Louis Innis et Charlie Gore, celle-là devenue Female hound dog (King 1212 ). Le même mois, Bonnie Lou enregistre Seven lonely days (King 1192) et elle met en boîte son seul autre succès, Tennessee wig walk (King 1237), deux mois plus tard. En août, Nathan rachète les disques Glory de Miami, Floride, spécialisés dans la musique religieuse country. Ce n’est pas pour utiliser réellement la marque (trois albums 25 cm sortis seulement), mais pour récupérer les artistes eux-mêmes, qu’il enregistre sur King. 1953 verra aussi arriver chez King Luke Jefferson McDaniel, né le 3 février 1927 à Laurel, Mississippi. Il quitte l’école à 14 ans et travaille dans une fabrique de coton. Le guitariste Howard Overstreet lui fait découvrir la country et il se met à la mandoline, puis à la guitare, formant, en 1945, un trio avec Howard et Red Davis. Il rejoint ensuite Jam Up & Honey. Engagé en 1952 par Trumpet, de Jackson, Mississippi, il y a deux simples. Jack Cardwell, animateur à WKAB, le présente à Berny Pearlman et Syd Nathan, qui l’engage sur King, où il enregistre dès juin 1953 et sur laquelle il aura six simples. Il quitte King en 1955, signe chez Meladee, commence à enregistrer du rockabilly sous le nom de Jeff Daniels, genre dans lequel il enregistre aussi pour Big Howdy, Astro, Big B et Sun (sans sortie alors). Il travaille ensuite pour radio WTUF de Mobile jusqu’en 1964. Il passe ensuite sur WALA. Au début des années 1970, il fonde une compagnie de transport routier à Baton Rouge et se consacre à sa famille, raccrochant sa guitare jusqu’en 1979, quand il enregistre deux inédits. Vers 1980, il enregistre pour Duell et, en 1991/ 1992, pour la marque suédoise CMC. Il meurt le 27 juin 1992. Autres marques : Venus, Sun (F), Micron Music, Hydra (Al), Stomper Time (GB) Hank Ballard et ses Midnighters 1954 sera essentiellement marquée par l’arrivée de Hank Ballard et ses Midnighters au sommet. Tout commence à Detroit en 1950, lorsque Charles Sutton rencontre, lors d’un des innombrables crochets de l’époque, quelques jeunes chanteurs des quartiers Est qui veulent former un groupe. Les Royals sont nés : Charles Sutton (bar sol), Henry Booth (tén), Freddy Pride (bar) et Sonny Woods (bs), plus Alonzo Tucker comme arrangeur, compositeur et guitariste occasionnel. Six mois après, Pride est appelé sous les drapeaux mais, avant de partir, il recommande aux autres le baryton/ ténor Lawson Smith. A la fin de l’automne 1951, ils participent à un des concours amateurs au Paradise. Non seulement ils l’emportent (premier prix de 25 dollars), mais ils sont remarqués par Johnny Otis, alors tête d’affiche pour la semaine dans cette salle. Il leur propose de devenir leur impresario : s’ils signent un contrat d’un an avec lui, il les fera enregistrer Hank Ballard (à droite) & The Midnighters chez Federal. Bien sûr, ils acceptent et, une semaine plus tard, Nathan les appelle et leur envoie un contrat (leur garantissant un "généreux" 0,5 % par disque vendu). Leur signature est annoncée le 24 novembre 1951. Nathan leur prévoit une session pour février 1952. Mais, de nouveau, Oncle Sam se manifeste, appelant Smith. Comme il connaît tous les arrangements des morceaux, ils demandent à Nathan d’avancer la session. Syd les recase début janvier et leur envoie même 200 dollars pour prendre le train de Cincinnati et aller à l’hôtel. Il reste une semaine à Lawson avant son incorporation. Wynonie Harris C’est ainsi qu’ils enregistrent 4 faces le 8 janvier 1952, avec la participation, sur All night long, de Wynonie Harris, en studio ce jour-là. Une semaine plus tard, il faut pourvoir au remplacement de Lawson. Tous les membres du groupe travaillent chez Ford, sauf Sutton qui est chez Chrysler. Un des copains d’usine de Woods est un certain John Henry Kendricks, né le 18 novembre 1927 à Detroit, qui a grandi à Bessemer, Alabama, et est revenu à Detroit en 1949, pour travailler chez Ford. Ils font appel à lui pour la session suivante, en mai, et il prend le nom de Hank Ballard. D’autres sessions suivent, ainsi que des sorties de disques, mais leur carrière reste au point mort. En janvier 1953, ils se retrouvent dans une situation embarassante. Le promoteur James "Spizzy" Canfield a engagé les 5 Royales, alors sur Apollo, pour une tournée de 60 jours dans le Sud. Mais le premier succès du groupe arrive juste avant le départ de la tournée et, certains de trouver des engagements mieux rémunérés, les 5 Royales se désistent. Or Canfield a déjà lancé la publicité et les réservations pour les galas et il se retrouve sans tête d’affiche. Il découvre alors que les Royals ont un style assez similaire et il les contacte avec une offre intéressante pour remplacer les 5 Royales. Quand il les rencontre, il leur avoue que son "remplacer" signifie jouer les doublures. Les Royals acceptent à contrecoeur et ont un jour pour apprendre le répertoire et les arrangements des autres ! Federal n’en sera pas informé, mais la mascarade est éventée au bout de cinq galas et Carl Lebow, impresario des 5 Royales, et Ben Bart, de l’agence Universal Attractions, sont mis au courant. Ils portent plainte et il est interdit aux Royals d’utiliser les noms 5 Royales ou 5 Royals. Le Cri du Coyote n°132 page 20 Zeb Turner Work with me Annie et la polémique Le contrat des Royals avec Otis expire et ils prennent Al Green pour le remplacer peu de temps, Nathan les convainquant de signer avec un avocat de New York. Résultat : ils ne toucheront pas plus de 20 dollars par soir au zénith de leur carrière en 1954 ! En juillet 1953, celle-ci décolle enfin, avec Get it, n°6 R’n’B. Le 14 janvier 1954, ils se retrouvent pour leur sixième session Federal. Cette fois, c’est Ralph Bass qui en est chargé. Il a une idée à propos des paroles d’une chanson : "work with me", et ils travaillent dessus avec Ballard. Le résultat est Work with me Annie. Pourquoi Annie ? Hank dira : "C’était juste un bon nom commercial, comme "Annie get your gun", "Little orphan Annie", mais cela aurait pu être Mary ou Sue". En février, sort le 10ème disque des Royals, le Federal 12169, avec Work with me Annie. Il est n°1 R’n’B et reste classé 25 semaines, n°22 variété et classé 3 semaines. Cela en dépit de l’interdiction presque immédiate d’antenne ! Ronnie Peeks Le succès viendra des juke-boxes et des ventes en magasin. Les Midnighters feront une trilogie des aventures d’Annie avec Annie had a baby et Annie’s aunt Fanny. Linda Hayes fera une chanson réponse en 1955, My name ain't Annie (King 4752), sur laquelle elle est accompagnée par les Platters. Peu avant l’envol du morceau vers les sommets, un groupe d’animateurs radio de la région de New York décide d’arrêter de programmer les disques "cochons". Ils montent une association, la Metropolitan Disk Jockey Club & Association of Broadcasters, dont les membres sont Hal Jackson (WLIB), Bill Jenkins (WLIB), Jack Walker (WOV), Leigh Kamman (WOV), Bill Cook (WAAT), Tommy Smalls (WWRL), Phil Landwehr (WWRL) et Hal "Doc" Wade (WNJR). A Los Angeles, les animateurs, craignant les réactions des parents et de voir les ventes de disques de R’n’B baisser, s’autocensurent. En septembre, Peter Potter, de la KLAC (et présentateur de Juke Box Jury sur CBS), déclare que les responsables de tels disques ne sont pas les compositeurs, mais les producteurs et les maisons de disques, ajoutant que la majorité des morceaux R’n’B "n’est pas bonne à radiodiffuser". En octobre, radio WDIA de Memphis (50 000 watts) décide d’interdire tout disque aux paroles suggestives et en informe les maisons de disques. La vraie hypocrisie débute alors. Les marques visées clament bien fort leur innocence. Ahmet Ertegün et Jerry Wexler d’Atlantic déclarent : "Nous sommes fiers de maintenir notre réputation de n’avoir édité que des disques irréprochables". Ils oublient simplement les Honey love des Drifters, One mint julep des Clovers, Shake rattle and roll de Joe Turner. Herman Lubinsky, de Savoy, passant sous silence le Double crossing blues de Little Esther & les Robins, dit, pour sa part : "Nous ne produirons pas sciemment de disques à double sens ou suggestifs, même si nos ventes doivent en souffrir". Bess Berman d’Apollo surenchérit : "Je n’ai jamais sorti de disque posant problème et ne le ferai jamais". Alors, les Laundromat blues et Baby don’t do it des 5 Royales ou le Little side car des Larks ont dû sortir dans son dos (à son insu de son plein gré ?). Le seul à avoir la décence de ne rien démentir sera Nathan. Pourtant, les titres King, Federal et DeLuxe sont plus osés que tous les autres réunis. Sa politique étant de faire de l’argent, si les acheteurs veulent des morceaux de ce type et acceptent de les payer, il les sort. D’ailleurs, si un titre est interdit d’antenne, est-ce que ça ne donne pas envie d’aller l’acheter ? En avril, Federal annonce que, pour éviter toute nouvelle confusion entre ses Royals et les 5 Royales d’Apollo, le nom du groupe est volontairement changé en Midnighters. La réalité est surtout que Nathan est en pleines négociations secrètes avec les 5 Royales pour les attirer sur King et il ne veut pas de deux groupes ayant un nom si proche dans son écurie. Comme les 5 Royales sont alors de plus grosses vedettes, c’est aux autres de changer de nom. Et, dès avril, les simples de Work with me Annie sont pressés sous le nouveau nom. Les Royals ont vécu. Les Charms, encore des reprises et de nouveaux producteurs Le 1er septembre 1954, les Charms, groupe d’ados de Cincinnati formé au lycée Withrow par Bob Smith, puis Donald Peak (ten), Rolland Bradley (ten), Joe Penn (bar, ten) et Richard Parker (bs), puis rejoints par Otis Williams, qui ont déjà enregistré pour Rockin’, marque de Floride appartenant à Henry Stone et en cheville avec King, ainsi que pour DeLuxe que Nathan vient de réactiver après avoir englobé Rockin’ et engagé Stone, gravent Hearts of stone. C’est une reprise du groupe californien les Jewels, sortie sur la marque R & B. La version des Charms va enterrer l’originale : sortie (DeLuxe 6062) dans la foulée de la session, elle entre dans les hit-parades dès octobre et y restera 19 semaines, étant n°1 R’n’B et n°18 variété. Don Reno Stanley Brothers Cette reprise en engendre d’autres, celles des Fontane Sisters, n°1 variété, des Goofers et Vicki Young. 1955 voit la sortie des reprises "countryfiées" des Tweedle dee de LaVern Baker par Bonnie Lou (King 1436), Ko ko mo de Gene & Eunice par Jack Cardwell (King 1442) et Pledging my love de Johnny Ace par Cowboy Copas (King 1456), ainsi que l’apparition du premier titre rock ’n’ roll de la marque, le Seventeen (King 1470) de Boyd Bennett & les Rockets, dans le Top 5. Deux nouveaux arrivants complètent l’équipe des producteurs/ directeurs artistiques. Le premier est Andy Gibson, violoniste/ trompettiste de swing, qui s’est concentré sur la composition à partir de 1937 et s’est mis au R’n’B après son retour de l’armée en 1945. Il devient directeur musical pour Nathan. L’autre est le chanteur/ guitariste Louie/ Louis Innis, né le 20 janvier 1919 à Shelbyville, Indiana. Musicien professionnel dès son adolescence, il part à Chattanooga, Tennessee, au milieu des années 1930, puis intègre le groupe de musiciens du Barn Dance de radio WSB d’Atlanta, Géorgie. Au début des années 1940, il monte à Cincinnati et fait partie des Plantation Boys William Otis & The Charms Le Cri du Coyote n°132 page 21 du Midwestern Hayride, rebaptisés Pleasant Valley Boys, tenant la guitare sur diverses sessions King, dont celles d’artistes R’n’B. Après avoir enregistré en 1947 pour Sterling, il enregistre, en 1950, sans grand succès, l’original de Good morning judge (Mercury 6244), repris dans la foulée par Wynonie Harris (King 4378) qui en fait un tube. On retrouve alors Innis comme artiste sur King. Il rejoint ensuite les Cumberland Valley Boys de Red Foley à Nashville. Nathan le nomme directeur artistique du catalogue folk & western. On ne gagne pas à tous les coups Un échec retentissant de Syd, vu leur destin ultérieur, sera celui enregistré avec les Platters. Tout débute en 1952, lorsque se monte, à Los Angeles, un groupe informel, les Flamingos. Dans leur composition des plus fluctuante, les membres les plus stables sont Cornelius "Cornell" E Gunter (1er tén, né le 14 novembre 1936 à Coffeyville, Kansas), Gaynel Hodge (1er tén, né le 4 janvier 1937 à Los Angeles), son frère Alex (né en 1935), Joe "Jody" Jefferson (2e tén), Curtis Williams (bar) et Richard Berry (bs, né le 11 avril 1935 à Extension, Louisiane). Cela aurait pu être un supergroupe doowop, car Berry (auquel on doit l’original de Louie Louie) fera partie des Debonaires, Hollywood Bluejays, Flairs, Robins ou Dreamers ; Gunter des Hollywood Bluejays, Flairs, Debonaires, Ermines, Cornells, Penguins et Coasters ; Gaynell Hodge composera Earth angel et fera partie des Blue-Aires, Hollywood Flames, Turks ; Williams sera membre des Hollywood Flames et des Penguins et Jefferson sera dans les Turks ! Le premier à les quitter semble avoir été Curtis Williams, remplacé par Herb Reed (né le 7 août 1928 à Kansas City, Missouri), alors mécanicien et membre d’un groupe gospel, qui connaît Alex Hodge car ce dernier sort avec une fille de son immeuble. Les Flamingos (probablement Gunter, Jefferson, Alex Hodge et Reed) passent à la TV, dans le crochet réservé aux Noirs, Ebony Showcase, chantant Old MacDonald, avec Cornell en solo. Puis c’est Jefferson qui s’en va, remplacé par David Lynch (2ème tén, né le 3 juillet 1929 à St Louis, Missouri), qui habite au coin de la rue des frères Hodge, alors chauffeur de taxi. Le plus dur à remplacer est Gunter, qui part fin 1952 pour rejoindre les Flairs. Samuel Anthony "Tony" Williams (né le 15 avril 1928 à Elizabeth, New Jersey) s’y colle. A la fin des années 1940, il est sergent dans l’USAF. Sa sœur, Bertha Williams, venue vivre à Los Angeles, est devenue Linda Hayes pour chanter et, début 1953, elle a un succès avec Yes I know (Recorded In Hollywood 244) réponse au I don't know de Willie Mabon. Elle a Buck Ram comme impresario et elle fait venir son frère, qui a quitté l’aviation, à Los Angeles. Pour subsister, il est laveur de voitures tout en écumant les concours de chant le soir. Alors qu’il passe à l’Alabam, il est remarqué par Ralph Bass, alors occupé par la gestion de Federal sur la côte ouest. Bass semble avoir introduit Tony chez les Flamingos, qu’il a aussi entendus à l’Alabam et a déjà engagés sur Federal, où ils sont utilisés comme chœurs non mentionnés, derrière Big Jay McNeely en juillet 1953, sur Nervous, man, nervous, par exemple. © Suite et fin au prochain numéro BLUEGRASS & C° The Mountains My Baby And Me (New Time Records) est le huitième album des GRASS CATS. En 2010, leur chanson A Good Way To Get The Blues, composée et chantée par le mandoliniste Russell Johnson (dont l’album solo a été récemment Cri du Coeur) s’était hissée en tête des charts bluegrass. Johnson prend logiquement un peu plus d’importance dans ce nouveau CD, d’autant qu’un des deux autres chanteurs des Grass Cats, Steven Martin, a laissé sa place à Alan Mullen qui ne chante pas. Tim Woodall qui est passé du banjo à la basse il y a quelques années interprète trois titres, Johnson neuf, et il y a un gospel chanté en quartet. Sept chansons sont signées par Johnson, toutes dans un style classique qui convient parfaitement à sa voix haut perchée, souvent emmenées par le jeu dynamique de Rick Lafleur au banjo. Chris Hill (fdl) et Johnson sont également d’excellents musiciens. Le trio vocal est un des points forts du groupe, notamment sur The Mountains My Baby And Me et Prisoner Of Your Love, deux titres qui pourraient légitimement connaître le même succès que A Good Way To Get The Blues. J’aime encore davantage la ballade ternaire Life In The Mines avec son trio vocal qui plane au-dessus des instruments. Johnson chante très bien la valse gospel Turning Point. Le quartet est bien en place sur Meet Me Up In Heaven. Dommage que la basse manque de groove sur le boogie Love With A Lifetime Guarantee. Sinon, les Grass Cats auraient fait un sans-faute sur les compositions de Johnson. Tim Woodall chante Unwanted Love de Reno & Smiley, Your Love Is A Miracle –adaptation bluegrass d’un succès de Mark Chesnutt– et What You Do To Me, tiré du répertoire de Carl Wilson (frère de Dennis et ex-Beach Boy) et que les bluegrasseux connaissent par New Grass Revival. Woodall est moins convaincant que Johnson qui, comme à son habitude, s’est attaqué à quelques monuments du rock et du folk. Il chante très bien Blowin’ In The Wind de Dylan, même si le titre n’a pas la tension nécessaire pour bien s’adapter au bluegrass. Hungry Heart de Springsteen est marqué par l’excellente adaptation au banjo de Lafleur. Le refrain manque néanmoins de punch, malgré la qualité des harmonies vocales. Ce titre est trop lié au saxophone de Clarence Clemons. Par contre, la réussite est totale pour le superbe I Can’t Stand It de Clapton, joué avec la complicité du guest Brian Batten, un nouveau dobroïste qu’on prend plaisir à découvrir sur plusieurs titres de cet album. The Gospel Side Of Dailey & Vincent est, comme son nom l'indique, 100% gospel, mais seuls trois titres rapides chantés en quartet sont franchement bluegrass. Cast Aside est du Quicksilver tout craché (Jamie Dailey s'est fait connaître avec le groupe de Doyle Lawson). Living In The Kingdom Of God, écrit par Dailey, et Cross Over To The Other Side Of Jordan sonnent également comme des classiques du genre. DAiLEY & ViNCENT interprètent en duo avec une guitare pour seul accompagnement Family Bible de Willie Nelson. Leur complémentarité vocale s'illustre encore sur le slow Come Back To Me et la valse Until At Last I'm Home. Très belle interprétation également de Welcome Home de Dolly Parton. Sur les quartets, le groupe a tendance à abuser de la voix de basse de Christian Davis qui force parfois dans le grave. Mais les excès sont dans le tempérament du groupe, réputé comme un des meilleurs shows de la scène bluegrass. Ils ont tendance à en rajouter. Ainsi, avec les cuivres, les cordes et les chœurs, Daddy Sang Bass de Carl Perkins fait penser à une kermesse harlémoise. Le piano, la batterie et les cordes donnent à Peace That Covers All The Pain un arrangement que ne renierait pas Céline Dion. Le talent et l’exubérance du groupe (renforcé sur quelques titres par Bryan Sutton, Andy Leftwich, Stuart Duncan ou Scott Vestal) font bien passer l'humour de Noah Found Grace In The Eyes Of The Lord. Avec le même type d'arrangement (batterie et piano en avant) sur The Fourth Man In The Fire, Dailey et Vincent sonnent comme les Statler Brothers à qui ils avaient consacré leur précédent CD. SANSEVERiNO : TOURNÉE CHANSONS & COMBO BLUEGRASS Printemps 2013 Christian Séguret : mandoline Jean-Marc Delon : banjo Christophe Cravero : violon Jidé Jouannic : contrebasse Dominique FOSSE The Gospel Side est un album varié qu'il sera peut-être difficile d'apprécier dans sa totalité mais il y a de belles réussites et le talent vocal du groupe est indéniable. Tout le monde connait Terry BAUCOM car il a fait partie, dès leur création, de plusieurs groupes importants de l’histoire du bluegrass dont la plupart existe encore (Quicksilver, Lou Reid & Carolina, IIIrd Tyme Out – Boone Creek, avec Ricky Skaggs et Jerry Douglas est le seul à avoir disparu). In A Groove est un premier album solo tardif, à son image de membre de groupe discret mais talentueux. En plus de ses qualités de banjoïste, c’est un très bon chanteur basse et baryton. C’est encore à ce rôle qu’il se cantonne dans cet album choral (beaucoup d’invités) qui a le mérite de ne pas être un grand fourre-tout. Il y a un style musical –le bluegrass classique– joué par une équipe d’excellents musiciens (Baucom, Adam Steffey/ mdo, Jason Carter/ fdl, Wyatt Rice/ gtr, Barry Bales/ cbss) au service d’interprètes triés sur le volet. Il y a bien entendu un gospel avec la formation originelle de Quicksilver. Les Gibson Brothers font du Gibson Brothers sur un titre de Buck Owens. Good Time Mountain Man est une composition de Chris Stapleton qu’il chante intégralement en duo avec Ronnie Bowman. L’arrangement mené par le fiddle de Jason Carter a de faux airs cajuns. J’aime beaucoup The Next Last Time par Ronnie Bowman avec le soutien de John Cowan qui, de son côté, interprète le standard des Louvin Brothers I Wish You Knew avec le concours de Russell Moore. Ce dernier, Don Rigsby, Paul Williams, Jamie Dailey et Lou Reid interprètent chacun un titre dans le plus pur style bluegrass. The Sentence d’Eddie Adcock tranche un peu avec le reste de l’album car il est joliment chanté en trio par Adam Steffey, Terry et son épouse Cindy dans un registre medium. Il n’y a qu’un instrumental, la composition de Baucom qui donne son nom à l’album. David Grisman publie, sur son label Acoustic Disc, Hard Core Bluegrass In The Dawg House par DEL & DAWG. Il s’agit d’enregistrements de Grisman avec le Del McCoury Band (sauf Ronnie, mandoliniste du groupe, présent sur seulement deux titres) datant de 1992 et 1997, augmentés de deux titres en duo mis en boîte en 2000. Je regrette qu’il n’y ait pas plus de chansons en duo car Grisman y a toute la place pour exprimer son talent d’accompagnateur et de soliste dans le style traditionnel. Les meilleurs titres de l’album sont ceux que Del chante seul, notamment John Henry et Sittin’ On Top Of The World. Il n’est décevant que sur Good Woman’s Love. L’interprétation de John Cowan avec New Grass Revival et celle de Jim Eanes dans un style plus country & western semblent inapprochables. Mike Garris, ancien bassiste de McCoury et Grisman chantent assez médiocrement deux titres chacun. Le duo Del-David sur We Can’t Be Darlings Anymore n’est pas emballant non plus. Parmi les titres interprétés par Del, le refrain en trio (avec Ronnie) de Cabin Of Love est faux. L’harmonie low tenor de Grisman n’apporte rien à Country Boy Rock’ n’ Roll. Elle est par contre bien placée sur Walkin’ The Dawg (sic) et The Hit Parade Of Love. Le trio (avec Garris) passe bien sur Save It ! Save It ! Si le bât blesse partiellement côté chants, le volet instrumental est réussi. Chaque titre est une leçon de mandoline. Rob McCoury (bjo) et Jason Carter (fdl) jouent avec le talent qu’on leur connait. Le répertoire est presque exclusivement composé de chansons popularisées dans les années 40 à 60 par Bill Monroe, Jimmy Martin, Reno & Smiley, les Stanley Brothers et Del McCoury (20/20 Vision). Connaissant la voix de tenor de Joe Mullins, je suis un peu surpris que They're Playing My Song (Rebel 1849), l'album de Joe MULLiNS & The RADiO RAMBLERS, ne soit pas plus bluegrass hardcore. Une raison évidente est que Mullins partage les chants lead avec Adam McIntosh qui a une voix beaucoup plus douce que la sienne. Une autre pourrait être la prise de son en studio car Katy Daley qui clôture le disque et a été enregistré en public apparaît beaucoup plus "trad" que les autres titres. Plusieurs chan Le Cri du Coyote n°132 page 22 -sons me semblent manquer de la tension nécessaire au bluegrass. C'est peut-être pour ça que parmi mes titres préférés, il y a les deux instrumentaux, Steel Guitar Rag qui fait la part belle au banjo et Cruisin' Timber (de David Harvey) qui comporte un bon break du fiddler Evan McGregor. J'aime aussi le countrygrass Some Kind Of War, le gospel a cappella Moses Set My People Free et le medley consacré aux Osborne Brothers. Le reste, pourtant bien joué et bien chanté, peine à accrocher notre oreille. Music To My Ears (Skaggs Family Records) de Ricky SKAGGS est un album varié à base de bluegrass mais abordant d'autres genres, sans doute la raison pour laquelle Skaggs l'a coproduit avec Gordon Kennedy qui a notamment travaillé avec Clapton, Garth Brooks et Bonnie Raitt. Les amateurs de bluegrass classique aimeront You Can't Hurt Ham, chanson humoristique écrite par Skaggs et Kennedy, basée sur une phrase de Bill Monroe. Il y a une bonne version de Things In Life de Don Stover associant deux banjos, clawhammer par Skaggs, picking par Justin Moses. Skaggs a aussi composé l'instrumental New Jerusalem qu'il joue à la mandoline comme la plupart des titres du CD. Il reprend Loving You Too Well, valse écrite par Carter Stanley, Blue Night popularisé par Bill Monroe puis Hot Rize, et Tennessee Stud en hommage à Doc Watson. Rien d'extraordinaire mais bien fait. Les autres titres sont affaire de goût. J'aime What Are You Waiting For composé par Kennedy (gtr él) et le pianiste Ben Cooper avec un arrangement country où leurs instruments dominent. J'apprécie moins leur ballade Nothing Beats A Family avec ses chœurs envahissants. Kennedy a aussi écrit You Are Something Else qui n'a rien de bluegrass mais convient bien au banjo et au fiddle. Music To My Ears me fait l'effet d'un gospel à l'eau de rose mais est tout de même mieux que Soldier's Son que Skaggs chante avec le Bee Gee survivant Barry Gibb. De la mauvaise pop eighties badigeonnée de banjo, de fiddle et de flûte. Dans les années 90, avec JD Crowe & The New South, Robert HALE a pu faire apprécier ses qualités de guitariste et de chanteur, aussi à l'aise dans le bluegrass classique que dans le countrygrass qui est devenu sa spécialité avec le groupe Wildfire dans les années 2000. Avec son premier album solo Pure And Simple (Pinecastle 1179) il pousse l'enveloppe un peu plus loin en arrangeant plusieurs titres en country avec batterie, guitare électrique et claviers. L'atmosphère générale reste cependant acoustique avec la présence de ses anciens partenaires de Livewire, le groupe de ses débuts (Scott Vestal/ bjo, Wayne Benson/ mdo, Ernie Sykes/ cbss), Randy Kohrs (dob) et Steve Thomas (dob). Did She Mention My Name (Gordon Lightfoot), There's Another Baby Waiting For Me Down The Line (Reno & Smiley), Waves Of Sorrow (Vassar Clements) et le gospel Savior Save Me From Myself (Larry Cordle) relèvent du bluegrass classique, pur et simple comme l'annonce l'album, bien joué et bien chanté. L'instrumental Dirt Poor, une composition de Hale, est plus moderne. Les titres country sont bien moins convaincants, malgré la bonne contribution de Kohrs et les harmonies vocales d'Alecia Nugent et Shawn Lane. Ce sont presque tous des tempos lents, notamment les trois chansons écrites par Hale. J'aime bien cependant These Old Blues de Larry Sparks, le seul titre country mené par le banjo. L'arrangement rappelle la période country de Ricky Skaggs. Le CD s'achève sur un titre à part, la reprise de Sir Duke de Stevie Wonder, très bien chanté par Hale, avec un arrangement calqué sur l'original mais habilement adapté aux instruments bluegrass Comme Kathy Mattea avec Coal, Scott HOLSTEiN vient de consacrer un album entier au monde de la mine, Cold Coal Town. Le titre de l’album présage que ce dernier ne sera pas plus gai que celui de l’interprète de 18 Wheels And A Dozen Roses. Il y a des différences importantes cependant. Alors que Kathy Mattea est seulement interprète, Holstein a écrit les onze titres (9 chansons et 2 instrumentaux). Il a convié des musiciens bluegrass qui garantissent que la noirceur de ses chansons trempées dans le charbon ne se transformera pas en gris de l’ennui pour l’auditeur. Randy Kohrs (dob), Aaron Ramsey (mdo), Clay Hess (gtr), Tim Crouch (fdl), Scott Vestal (bjo) et Jay Weaver (cbss) sont à la hauteur de leur réputation. Ils s’amusent sur l’instrumental rapide Leavin’ Charleston. La valse Holstein Waltz est menée par le fiddle. Il y a un beau travail d’arrangement sur Cold Coal Town et Boone County Blues. Scott Holstein a un timbre voilé, bluesy, proche de celui de Chris Stapleton mais son chant est plus naturel, moins forcé. Une manière de chanter peut-être pas très spectaculaire mais efficace pour ce répertoire. Même Blackwater chanté a capella avec Don Rigsby passe assez bien, encore plus pour les anglophones car les textes sont loin d’être anodins. Clinch Mountain Hills est un hommage aux Stanley Brothers. En plus des titres déjà cités, il faut signaler The Spell avec une bonne partie de dobro et Montani Semper Liberi, à ma connaissance la première chanson bluegrass avec un titre en latin (c’est la devise de la Virginie Occidentale). Dans leur premier album (Cri 123), The HiLLBENDERS affichaient de belles qualités de musiciens et d’arrangeurs mais les chants n’étaient pas au même niveau. Ils sont en nets progrès avec Can You Hear Me (Compass 4585). On retrouve leur bluegrass moderne qui fait plus que friser avec le newgrass par moments, leurs arrangements travaillés (Train Whistle, Concrete Ribbon), les influences de Béla Fleck chez Mark Cassidy (son instrumental Clutch) et celles de Sam Bush chez Nolan Lawrence (Broken Promises). Chad Graves a tout de même tendance à trop en faire au dobro. Il a écrit avec Cassidy l’instrumental new acoustic Gettysburg. Côté voix, il y a toujours trois chanteurs principaux mais Gary Rea a laissé sa place à Mark Cassidy et c’est tant mieux car ce dernier est tout-à-fait convaincant sur le blues-rock Town Away et la reprise Past The Point Of Rescue, un des premiers succès d’Hal Ketchum, augmenté ici d’un original pont vocal en espagnol. Le meilleur chanteur des Hillbenders est Lawrence. Il maîtrise mieux la puissance de sa voix que sur le CD précédent sauf sur Talking In Your Sleep des Romantics (groupe new wave des années 70) trop chanté à l’énergie. Sur les autres titres, sa voix reste claire. Il est excellent sur Broken Promises (sa seule composition) dont le début ressemble à Love Someone Like Me de New Grass Revival. Sur ce titre, les Hillbenders jouent en dignes héritiers de la bande à Sam Bush. Jim Rea interprète quatre de ses compositions. Il force trop sa voix dans le registre blues-rock et c’est dommage car Heartache Thunderstorm a une intro originale et Spinning In Circles une structure pop inhabituelle. Radio semble avoir été fort inspiré de Turn Your Radio On de John Hartford. En misant davantage sur Nolan Lawrence comme chanteur principal, The Hillbenders pourraient devenir une formation majeure des prochaines années. Ils méritent d’ores et déjà qu’on s’intéresse à leur musique. CHATAM COUNTY LiNE est un quatuor généralement considéré comme faisant partie des jamgrass bands, ces groupes de formation-type bluegrass jouant une musique influencée à la fois par le bluegrass et par le rock (ou d‘autres styles comme le cajun pour Leftover Salmon) et dont les chansons sont propices à de longues improvisations à l‘instar de ce que fit New Grass Revival dans les années 70 (eux-mêmes s‘inspirant de groupes comme Creedence, Grateful Dead et The Who). Pourtant, la musique de Chatham County Line me semble surtout attachée aux qualités de songwriter de son chanteur guitariste Dave Wilson qui signe 12 des 16 titres de Sight & Sound, enregistré en public, et constituant une espèce de Best Of puisque tous les morceaux sont tirés des cinq albums studio enregistrés depuis 10 ans. La catégorie jamgrass m’apparaît d‘autant moins adéquate qu‘aucun titre ne dépasse 5 minutes. La voix de Wilson fait parfois penser à celle de Todd Sheaffer, le chanteur de Railroad Earth. Les puristes apprécieront peut-être que certains arrangements soient allégés de leurs instruments non bluegrass par rapport aux orchestrations studio, mais le live n‘a pas que des avantages. Chatham County Line donne plus dans l‘énergie que dans la précision. L‘accompagnement est parfois brouillon (l‘instrumental Clear Blue Sky) ou bizarre (Speed Of The Whippoorwill). D‘un autre côté, Nowhere To Sleep et Closing Town sont les seules chansons vraiment bluegrass. By The Riverside n‘en est pas loin mais mâtiné de swing. Rock Pile est boogie, Let It Rock blues-rock. La rythmique de guitare donne un aspect folkrock à plusieurs chansons. Crop Comes In et surtout le très bon Birmingham Jail ont un caractère dylanesque prononcé. Le banjo de Chad Holt est souvent en avant dans les arrangements et il s‘adapte à toutes les situations (Alone In New York pourtant loin du bluegrass type). John Teer alterne mandoline et fiddle. J‘aime bien son instrumental Gunfight In Durango. L‘album est accompagné d‘un DVD de 13 titres dont 4 ne figurent pas sur le CD. Le Cri du Coyote n°132 page 23 Suite au verso BLUEGRASS & C° On ne peut qu'inviter le lecteur à apprécier cet ouvrage qui donne la primeur à l'instrument fétiche, la guitare (électrique) dans toutes ses dimensions liées au rock, ce concept musical fourre-tout issu du rock 'n' roll pétri de diverses influences (rockabilly, blues, pop, jazz etc.). Ainsi sont abordées la conception, l'histoire, la musicalité, la technique, la culture, etc. On pourrait sans doute faire le même constat pour d‘autres genres musicaux, mais l'auteur s'attache à son cœur de cible, à l'évidence son préféré, avec en arrière-plan le cliché du mâle maîtrisant un solo dans un contexte rock de révolte adolescente. Qui n'a rêvé de maîtriser son manche devant des jeunes filles ébahies ? Mais heureusement l'histoire et l'évolution du genre et de la guitare offrent bien plus de richesse culturelle que ces clichés ! Au premier abord, le livre apparaît un peu confus dans sa construction, avec des redites et des digressions. Mais cette absence de rigueur "universitaire", sans chronologie pointilleuse, donne peu à peu un certain charme à la lecture : on suit Tony dans une sorte de confidence qu'il nous fait où bouillonnent les divers éléments de sa passion, qu'il veut partager. Ainsi un détail amène un souvenir, la mention d'un album une autre anecdote, etc. D'autant qu'il s'appuie sur la connaissance de nombreux objets (certains devenus des fétiches) avec à la fois la grande histoire du disque et des concerts, et les légendes liées aux fantasmes qu'on ne se lasse pas d'évoquer. Sans oublier ses réflexions et constats par exemple sur les vertus respectives de la Stratocaster et la Telecaster. Chacun frottera son opinion aux mentions des grands marqueurs de l'instrument, de Chuck Berry à Mark Knopfler ou de Eric Clapton à... son musicien français préféré ! Pour en revenir au nœud vital du livre, le lien organique de l'instrument avec le genre, la guitare fut un temps menacée par l'assaut technique des claviers des synthétiseurs et, aujourd'hui, par des rythmiques numériques. Mais l'électronique ne remplace pas, du moins pour celui qui vibre pleinement, la fascination pour la construction mélodique d'un solo. Tout au plus peut-elle compléter un temps la multiplicité des sons (pédales, effets). Tony appuie son analyse sur nombre de groupes et artistes qui, depuis 50 ans, ont façonné notre esthétique avec celle que distillait, dans sa lente évolution, la musicalité du rock. Il cite les albums qui ont compté et marqué leur temps et complète notre expérience d‘une riche documentation. La diversité rend compte en partie de la vitalité des musiques cousines (folk rock, country rock, hard rock, glam rock, etc.) et s'arrête parfois pour écouter des témoignages, grâce à la reprise d'interviews : Gary Moore, Tony Joe White, Jimi Hendrix (par Steve Barker, BBC 1967), JJ Cale, Popa Chubby, Dave Alvin (par Jacques-Eric Lagarde) Vincent Palmer, Patrice Bastien (boutique vintage). Bref, ça bouillonne, et même si l'accord parfait est sans doute multiple, il est bigrement sonore et séduisant. L'ouvrage offre en plus quelques photos originales. A lire, et peut-être à re-parcourir pour approfondir certaines réflexions en les reliant à sa collection de disques. Belle idée, Tony. © (JB) Ed.Camion blanc (www.camionblanc.com) PS : Les amateurs de bluegrass vont sourire du cliché de la page 43 : "Le bluegrass, musique à forte connotation celtique jouée par ces colons paysans ou gardiens de vaches (sic), naîtra de ces chaudes soirées où l'on sort volontiers le violon (le fiddle), le banjo et la guitare pour faire danser les couples (danses appelées square dance)". Ne vous arrêtez pas à ce détail qui ne fait que 3 lignes sur 280 pages d'un livre intéressant qui mérite notre attention. CONCERT MADE iN FRANCE Avec le groupe Long Ryders, Sid Griffin avait formé un groupe de country-rock dans la lignée des Byrds. Aujourd'hui établi en Grande-Bretagne, il est à la tête des COAL PORTERS qu'il présente comme un groupe bluegrass alternatif. J'aurais plutôt opté pour la dénomination bluegrass Canada Dry (sans que ça se veuille péjoratif). La couleur du bluegrass mais sans être bluegrass. Les instruments y sont : banjo, mandoline, fiddle, guitare, contrebasse. Le sitar sur la reprise de Paint It Black (Stones) et la scie musicale sur The Gospel Shore ne dénaturent pas grand-chose. The Betsey Trotwood, instrumental de Carly Frey (fdl) et John Breese (bjo) est plutôt new acoustic, ce qui n'a rien d'inhabituel dans un album bluegrass. Mais certaines rythmiques, plusieurs interventions instrumentales et surtout les chants des Coal Porters ne collent pas au bluegrass. You Only Miss Her When She's Gone et Never Right His Wrong sont les titres rythmiquement les plus proches du bluegrass mais la mélodie de la première chanson et le pont instrumental de la seconde les en éloignent. Ask Me Again est trop laid back, The Gospel Shore trop blues et Barefoot On The Courthouse Lawn trop ternaire pour être bluegrass. Peu de drive de la part du banjo. Le solo d'Ask Me Again est swing. Ce sont surtout les voix des Coal Porters qui classent leur musique à part. Celle de Griffin, légèrement nasillarde donnerait un côté bluegrass s'il ne choisissait pas un phrasé qui en est éloigné. Carly Frey et le guitariste Neil Robert Herd ont des voix claires qui donnent une couleur folk rock et leur prononciation très articulée est étrangère au bluegrass. Pas étonnant que les Coal Porters aient plus de succès dans les festivals de country alternative et de rock que dans les manifestations bluegrass. Ce qui ne signifie pas que leur musique soit inintéressante. Hush U Babe/ Burnham Thorpe est original, avec un bon fiddle. Bonnes adaptations de Heroes (David Bowie) et Paint It Black. J'aime aussi la valse lente Red-Eyed & Blue et le blues The Gospel Shore. Je trouve que ça manque d'intensité, de la tension nécessaire au bluegrass, mais l'album n'est pas sans charme. L'album de Dewey FARMER & Derwin HiNSON (Patuxent 233) est sans nom, signe qu'il n'aura peut-être pas de suite. Ce ne serait guère étonnant à la fréquence avec laquelle ils vont en studio. Le mandoliniste Dewey Farmer a enregistré avec Carl Story puis Al Wood & The Smokey Mountain Boys dans les 60-70's. Le banjoïste et guitariste Derwin Hinson a accompagné Charlie Louvin il y a bien longtemps. Ensemble, ils ont enregistré ce CD instrumental qu'on croirait sorti des 50's et 60's. A cause du son des instruments d'abord, très vintage. De la technique instrumentale aussi, même s'ils brouillent les pistes en hors d’œuvre avec une rythmique de mandoline funky sur Old Joe Clark. Du répertoire enfin, avec des titres qui furent très populaires il y a une cinquantaine d'années : Over The Rainbow, Roly Poly, Arkansas Traveler et même Yesterday des Beatles dans un arrangement qui rappelle énormément celui des Country Gentlemen. Le boogie blues Bluegrass Romp a le même côté old school. Est-ce à cause des solos de guitare d'Hinson, les arrangements d'Arkansas Traveler et Kansas City Kitty semblent plus modernes. La version instrumentale du gospel Jesus Savior Pilot Me ne s'imposait pas vraiment. Snowflake Reel avec un passage jazzy, la reprise de la valse Flatbush Waltz (Andy Statman) et un ragtime écrit par Farmer sont plus agréables. Il y a un beau solo de fiddle de Steve Thomas dans The Bells Sing For Candrea, instrumental d'Hinson joué avec des harmoniques. © Guitare et Rock l'histoire d'un accord parfait Tony Grieco COYOTHÈQUE Red Wine & Peter Rowan en novembre à La Roche-sur-Foron (Ph. Jean-Marc Delon) THE BLUEGRASS TiMES (FBMA) Allée des Noisettes 60520 La Chapelle en Serval BLUEGRASS EUROPE Fiechthagstrasse 4, CH-4103 Bottmingen SUR LA ROUTE DE MEMPHiS 658 Av. J. Amouroux, 47000 Agen GUiTARE ViNTAGE (En kiosques) Dirigé par Christian Séguret (Le numéro 10 est paru !) BCR LA REVUE 4 rue Baillergeau, 79100 St Jacques de Thouars TRAD MAGAZiNE 89 rue Championnet, BP 10292, 75867 Paris Cedex 18 Le Cri du Coyote n°132 page 24 F A N M A G Z i N E S BLUES AGAiN 19 Av. Maréchal Foch, 77508 Chelles BANDS OF DiXiE Route du Vigan 30120 Montdardier BLUES MAGAZiNE Résidence Mermoz, 1 Allée Bastié, 95150 Taverny MADE iN USA 21bis rue Dammartin, Montbrieux 77580 Guérard GOLDENSEAL (Dir. John Lilly) 1900 Kanawha Blvd East, Charleston, WV 25305, USA JOURNAL OF TEXAS MUSiC HiSTORY History Department, Texas State University, San Marcos TX 78666, USA (Dir.Gary Hartman) NO FENCES Friedrichsstrasse 16, 34117 Kassel, Allemagne Eric SUPPARO i'M KiNGFiSHER (Thomas DENVER JONSSON) La Scandinavie, entre autres qualités, abrite nombre de singer-songwriters de haute volée, et semble pouvoir, en plus du gîte, leur offrir aussi le couvert (festivals, bars, théâtres), si frugal qu'il puisse être. Thomas Denver Jonsson y officie depuis une dizaine d'années, enchaînant les albums (tous remarquables) avec une belle régularité. Seul sur scène avec sa guitare acoustique (qu'il joue d'une façon peu conventionnelle et assez passionnante) ou judicieusement accompagné sur disque (on l'a découvert en 2007, un sublime duo avec Jennie Stearns sur The Lake Acts Like An Ocean), modeste et outrageusement talentueux, échappant aux étiquettes faciles, Thomas est un secret trop bien caché. Voici l'occasion de lever le voile… et tordant les cordes de la guitare, avec des arrangements qui se Bonjour Thomas ! Quelques précisions en acoustique. Pour l'écriture, j'ai rapprochent de ceux d'un groupe. s'imposent pour le public français… laissé les récits de Fridtjof Nansen Mais le noyau est simple, ma d'où viens-tu ? (ses premières expéditions au Bonjour Eric ! (en Français). J'ai grandi guitare et ma voix, c'est ce que Pôle Nord) m'envahir, et aborder dans une petite ville paisible, Grums, le je fais quand je joue sur scène, des sujets comme la nature, le "midwest" de la Suède. Vers 20 ans j'ai pas seul. J'ai commencé dans monde sauvage, inconnu, souvent mal bougé dans le pays; mais depuis 5 ans une veine alt-country, donc j'ai excitant de ces contrées-là. J'ai la récolté ces comparaisons avec je me suis établi à Lund, au Sud… sensation aujourd'hui que les titres Neil Young, Townes Van Zandt Quelles ont été tes premières de cet album les plus forts sont ceux ou Gram Parsons au début. À rencontres avec la musique ? où j'ai réuni le plus grand nombre J'ai été entouré de musique très tôt, ma l'aube de mon cinquième album, de points communs entre mère chante et joue du piano. Le goût de je pense être un peu plus cet explorateur et mon mes parents pour les années 50 et 60 a "non-conventionnel". monde à moi, des fortement coloré mes premiers contacts. Disons qu'un mélange sentiments très inEt je suis toujours touché par Fats Domino, de John Fahey, times. Pour ce qui National, Roy Orbison, Chuck Berry, The Crystals, The est du présent, je Del Shannon, tous ces gens-là. Quand Jason Molina et viens de terminer j'ai commencé, j'ai découvert la scène Cher me va mieux les prises de sons dite "americana" contemporaine, Ryan aujourd'hui ! Ph. Gustav ADBÅGE des voix et guitares du futur alComment vois-tu ce "music Adams, Bonnie Prince Billy mais aussi le bum, Avian. J'ai travaillé un long moment business" maintenant ? et dans ton fabuleux "Solitary Man" de Johnny Cash. pour en arriver là. C'est le petit dernier, pays ? Comment la Suède traite-t-elle Je suis également fan depuis longtemps mon préféré à ce jour, inéluctablement… les singer-songwriters ? de musiques plus expérimentales, insL'essentiel est que je m'imagine faire ce L'album devrait sortir au printemps 2013 si trumentales et post-rock. Le mélange n'était pas évident quand j'ai commencé à écrire métier encore longtemps, je veux juste tout se passe bien. C'est est le deuxième mes propres chansons, c'est plus partagé, sentir que j'évolue, que je vais vers le mieux, d'une petite trilogie pour laquelle j'ai déjà d'année en année. Quitte à me taper la tête prévu le dernier épisode, très simple, avec "de mise", désormais. sur les murs pour y arriver. Le music business peut-être 3-4 musiciens avec moi sur tout Tu as commencé très jeune... Faire de la musique a été pour moi est un monstre en perpétuel changement, l'album, jouant sur les silences, un peu une soupape de sécurité, quasiment c'est à la fois effrayant et excitant. Il faut tordu et bruyant par moments, presque une thérapeutique. J'avais accumulé trop de apprendre à aimer ça. La scène musicale ambiance de quartet de jazz. choses en moi et je devais agir. La musique suédoise est surchargée, dans tous les Pour tes enregistrements, quelle est ton approche, le degré d'improvisation, la est à ce titre un voyage intérieur et une styles. C'est une sorte de compétition à la part de surprise des autres musiciens ? épreuve physique libératrice, quand on fois difficile et motivante. Quand au public Mon principe est le suivant : plus la commence à tourner et monter sur scène suédois, que les salles soient petites ou chaque soir. J'avais tellement de respect et grandes, il est généralement très accueillant, chanson est millimétrée sur le papier, au d'admiration pour le métier de musicien que même si parfois il est un peu agité ! Il y a moment de l'écriture, seul, plus elle a droit je ne pensais vraiment pas y arriver moi- toujours quelques mauvaises soirées ici ou à sa liberté quand on y travaille en studio. Mon producteur, Carl Edlom, et moi-même, même. Mais j'ai essayé… et j'aime toujours là mais c'est de plus en plus rare… allons fêter dix ans de travail en commun Tu es entre deux ce sentiment de ne pas l'an prochain. Il était déjà avec moi pour albums, Arctic, sorti trop maîtriser ce que je mon premier single en 2003 (Then I Kissed l'an dernier, et le suis en train de faire. Her Softly). On a trouvé nos marques avec prochain en cours Tu ne me croirais pas le temps, quelques mots suffisent pour nous d'enregistrement... si je te disais le nombre L'idée avec Arctic, cadrer mutuellement. Mais bien sûr ce n'est de morceaux écrits c'était de faire un album jamais évident de laisser quelqu'un d'autre alors que je cherchais de blues contemporain jouer avec ses "enfants"… Le plus étonnant vainement à reprendre à ma manière. J'ai c'est que lorsqu'un ami proche joue sur mon les titres et accords toujours la sensation album, j'ai une vraie confiance et je suis le des autres. C'est un que ce style est soit premier à lui demander d'aller plus loin dans rêve devenu réalité, trop intellectualisé, soit le spontané, me surprendre. Je peux aussi forcément obsessiontrop démonstratif et tortiller des heures une simple ligne de nel parfois… gavé de performances piano de Carl, le malheureux... Jouer en solo sur Que penses-tu des nouveaux moyens superflues. J'ai voulu scène, c'est la de diffusion digitaux ? Ces réseaux... mélanger mes senliberté totale ? Je vais être clair, c'est bon. Les changements sations actuelles et une Quand tout va bien certaine façon de jouer depuis dix ans dans cette industrie m'ont et que j'entre dans "blues", en frappant aidé à vivre en tant qu'artiste. Ne serait-ce ma bulle de plaisir sur scène, c'est carrément Discographie narcotique... 2010- I'm Kingfisher - Arctic (Playground 118) CD As-tu le sentiment de 2007- Thomas Denver Jonsson faire partie d'un style The Lake Acts Like an Ocean (Kite 2000) CD musical précis ? 2005- Thomas Denver Jonsson Barely touching it (Kite 1080) CD S'il faut vraiment le 2004- Thomas Denver Jonsson faire, indie-folk, ça me First in line EP (Kite 1050) CDEp va. C'est indie… et folk. 2003- Thomas Denver Jonsson Je préfère garder la Hope to her (Kite 1040) CD chose un peu ouverte. 2003- Thomas Denver Jonsson Un travail acoustique, Ph. Kristopher HEDBERG Then I kissed her softly (Kite 1010) 7" www.imkingfisher.com Le Cri du Coyote n°132 page 25 que de pouvoir diffuser mon travail Thomas DENVER JONSSON par des moyens alternatifs, même après avoir été signé par un tout petit label, et trouver des dates à distance, se faire connaître ailleurs… Il ne faut pas le nier, ces connections sont bénéfiques. Celà ne veut pas dire que l'on en vit mieux, avec plus de revenus, loin de là. Mais honnêtement, c'est une chance, et je crois que passer moins de temps à se plaindre et plus à créer ou affiner sa musique est la bonne voie. Les temps changent et nous, artistes, Ph. Nicholas WAKEHAM ne devons pas agir comme le font les grandes compagnies pétrolières quand des indé, du folk pur… Mais si l'on parle de mon Panthéon intime, mes dieux maison, ce serait carburants alternatifs arrivent sur le marché… plutôt M. Ward, John Fahey, Jason Molina, Cat Peux-tu toujours te passer Power, Bob Dylan, Mogwai, Johnny Cash ou d'une maison de disques ? Même si la diffusion digitale tend à dominer Townes Van Zandt (Thomas Jonsson a participé la chose, mon sentiment est que le format l'an dernier à un tribute-album avec une version album est toujours valide et le travail sincère, de de To Live Is To Fly ndlr). Ecris-tu autre chose que des chansons ? sélection de talents, voire des chansons, d'un J'ai écris un roman il y a quelques années, fini maison de disque, reste important, au milieu de ce nuage géant de musique disponible. et repris et bouclé mais… sans surprise ça se J'achète des albums sur vinyle, et je n'imagine termine toujours sous la forme de chansons. pas sortir un travail sans support physique à la Sur le prochain album, c'est le cas de The Lion's clé. La promotion c'est un autre problème. C'est Share. L'idée d'écrire en longue distance me de plus en plus difficile d'exister si les moyens plaît mais je ne sais pas si je tenterai l'aventure sont limités, cela fait partie du jeu, pas de place ou même si j'en ai la capacité... Pour terminer sur une note locale, peux-tu pour de la naïveté de ce côté-là. Les gens qui expliquer cet étonnant instrumental, s'occupent de moi sur mon label font tout ce "Sacha Distel" sur ton album de 2007 qu'ils peuvent pour m'aider, je crois. The Lake Acts Like An Ocean) ? Seul sur la route, tu écoutes quoi ? Ha ! J'aime ce vieux EP Etrangement, je résiste plutôt de titres bossa nova, dont au "style" dans lequel je suis, un titre, Ting-Tong, et il y a sans doute pour éviter les une étonnante video que j'ai clichés mais aussi pour ajouter découverte qui s'y rapporte. des dimensions, des références Des raisons amplement suffidans mes propres morceaux. santes pour donner son nom à J'écoute beaucoup de choses un des titres, non ? dif-férentes. Un journal suédois Connais-tu la France ? m'a demandé dernièrement Un peu, et j'aimerais vraiment mon top-2012 personnel, et il y y retourner. J'ai fait des dates avait là Earth, Damien Jurado, à Lyon, Dijon et Metz il y a Peaking Lights, Cat Power, Diiv, quelques années, et je m'en Beach House, Thåström, Perfume souviens bien. Le plus tôt serait Genius, Lambchop et Bill Fay. De le mieux ! Ce serait parfait... © l'instrumental étrange, de la pop Ph. Kristoffer HEDBERG ANCiENS NUMÉROS DiSPONiBLES 33- M-Chapin CARPENTER, Detour Band 34- Tom RUSSELL, The Jayhawks 35- Chris iSAAK, John Prine 36- Pete DROGE, Creadance Clearwater Revival 40- Spencer BOHREN 41- Alejandro ESCOVEDO, Milton Brown 55- Peter CASE, Bob Amos, 56- SONDAGE ‘99 (Emmylou Harris) 57- Hank SNOW, Calvin Russell 58- Neal CASAL, Chip Taylor 59- Kathy KALLiCK, Annabel, Kasey Chambers 60- Steve EARLE, Nickel Creek 61- Lionel WENDLiNG, Dale Watson 62- Lee HAZLEWOOD, Ryan Adams 63- Alan JACKSON, Eddie Shaver, Mark Stuart 64- Dolly PARTON, Gas Oil, David Olney 66- HANDSOME FAMiLY, Lost Highway 67- Liane EDWARD, Eric Taylor 68- Chet ATKiNS, W. Jennings 69- Waylon JENNiNGS, Honky Tonk 70- Jack iNGRAM, Northern Lights 71- GUNSHOT, Jeff Blanc 72- DETOUR BAND, Mickey Newbury 73- Rex FOSTER, Western Swing 74- JiM & JESSE, Townes Van Zandt 75- Maura O’CONNELL, Johnny Paycheck 76- SPECiAL CONSENSUS 77- Jean-Yves LOZAC’H, Ronny Elliott 78- Johnny CASH, Don M. Sampson, Slim Dusty 79- The KRUGER Bros, Little Bob 80- Marty STUART, Canyon Band, John Lilly 81- Wayne HANCOCK, Turquoise 82- Billy Joe SHAVER, Patrick Verbeke 83- Joy Lynn WHiTE, James Intveld 84- Charlie WALLER, Sid Griffin 85- Kelly WiLLiS, Wanda Jackson 86- Chip TAYLOR/ Carrie RODRiGUEZ 87- Liz MEYER, Audrey Auld Mezera 88- Mary GAUTHiER, Cornell Hurd Band, Chely Wright, Kasey Chambers, Jimmy Martin 89- Merle HAGGARD, Vassar Clements 90- Moot DAViS, Vicky Layne, Keep Off The Grass 91- EVERLY BROTHERS, Phenix, Merle Watson, Moon Mullican, Chris Whitley, Fred Eaglesmith 92- Mark CHESNUTT, Greencards, Mary-Lou 93- Jon RANDALL, James Hand, Ronnie Bowman, JA Martinez, Springfield, Texas Swing Kings 94- Melinda SCHNEiDER, Todd Fritsch, James Leva, Marie Dazzler, Fats Domino, Larry Rice 95- Tony Joe WHiTE, Ronnie Bowman, Kris Kristofferson, Mariotti Bros, Ph. Kulcsak 96- Lionel WENDLiNG, Eddy Ray Cooper, Bob Wills, Philippe Langlois, Bruce Bouton 97- 77EL DEORA, Bill Chambers, Chris Smither 98- Joe ELY, Zip Code 2025, Wanda Jackson 99- The CHERRYHOLMES, Dave Prior, Blue Railroad Train, Tommy Alverson, Hank Thompson 100- RED MEAT, Jérôme Desoteux, Jimmy Cavallo 101- SPECiAL 48 p Nashville 70’s, Muhlenberg Sound, Craponne, La Roche, Olivier Jouin, Jim Franklin, Mick Larie, Lee Hazlewood, Graham Thompson, El Toro, Gene Vincent, Bob Wills, etc. 102- Porter WAGONER, Michael W. King, Richard Shindell, Eric Reynaud, Festivals, etc. 103- Hank THOMPSON, Equiblues, Mandolines de Lunel, Dan Fogelberg, Lucinda Williams 104- Ray BENSON & ASLEEP AT THE WHEEL, Jim Cohen, Tennessee Stud, Tom Paxton 105- Mike BLAKELY, Bonnie Bishop, Bruno Boussard, Steel-Guitare Charvieu, Smocky Dawson, Bill Bolick, 106- 3FOX FiRE, Dierks Bentley, Adam Brand, Texas Sapphires, Marcel Germann, Patsy Cline, Hawkshaw Hawkins, Cowboy Copas 107- Ricky SKAGGS, Detour Studio, Don Helms, Artie Traum, Buddy Harman, CRV, Courtelary, Lancy, etc. 108- George JONES, Festivals 109- Ernest TUBB, Pat MacDonald, Hatch Print, Bo Diddley, Red Foley, Alan Leatherwood 110- The FLATLANDERS 111- The BASTARD SONS OF JOHNNY CASH, Eric Chruch, Paul Clayton, Al Dexter, Dave Dudley, 112- Carrie HASSLER - Gerry Hogan, Eddie Noak 113- La ROCHE BLUEGRASS, Richard Dobson, Country Rendez-Vous, Ferlin Husky 114- Lyle LOVETT, Lavardac, Irish Steel Guitar 115- Ray Wylie HUBBARD, Dolly Parton, Carl Smith, Lou Millet, Cliff Richard, Tommy Duncan 116- Robert Earl KEEN, Raul Malo, Bobby Charles, Paul McBonvin, Petre Nylund, Eddie Cochran, Dale Hawkins, Buddy Holly 117- The GRASCALS, Slawek, Jimmie Skinner, Good Rockin‘ Tonight, BJ Wills, Charlieu Steel Guitare 118- Dale Ann BRADLEY & Band, Ch. HowardWilliams, Miss Leslie, Quebe Sisters, Lucky, Tubb, Roddy Jackson, Jefferson Noizet, Big John Mills, Willie Nelson, Jimmy Dean, Hal Harris, BJ Wills 119- Jean-Jacques MiLTEAU, La Roche Blu grass, Country Rendez-Vous, Dives-sur-Mer, Buddy Reed, Digby Hardy, Plumes de Coyotes 120- The SWEETBACK SiSTERS, Gérard Herzhaft, Le Cri du Coyote n°132 page 26 NEWS Coyote Report ARTiSTES EXEMPLAiRES Claire Lynch et Tony Trischka ont reçu l'award USA Fellowships, récompense nationale pour encourager des artistes influents. Le prix de 50 000 dollars permet de financer un projet. Tony pense réaliser un album sur la Civil War avec des compositions et éventuellement une version scénique CONTRABAND Titre de l'album de Otis Taylor qui a reçu le Grand Prix du Disque de l'Académie Charles Cros (Telarc, distribué par Socadisc. Otis annonce également un CD en février : My World Is Gone COUNTRY CLASSiQUE Hip-O Records sort Patsy Cline on the Air : Her Greatest TV Performances, Extraits d'émissions TV de 1962 et 1963 : Country Style U.S.A, Pet Milk Grand Ole Opry, The Glenn Reeves Show SAiNT AGRÈVE SANS MUSiQUE Le festival Equiblues, pris dans des difficultés financières, n'aura pas lieu cette été. Les amateurs d'équitation et de country music remercient Philippe Lafont et ses amis pour les bons souvenirs Nécro : Jean-Pierre LEMOZiT Décédé à 70 ans, il était le président du très prestigieux Cahors Blues Festival NEWS DE LiLLY OF THE WEST Lilly Drumeva a recruté Lussy Stoynev (fdl) et Pavlin Malinov (drm) pour un projet de western swing et prépare un clip pour la St Valentin (Valentine Moon) © Radio Country Club 24h/ 24 et 7 j/ sur 7 www.radiocountryclub.com Laetitia A‘zou, Hall of Glisse, Images de Festivals 121- Rhonda ViNCENT, Art Rosenbaum, Sonny Burgess, Bob Wills, JD Crowe, Rounder (40 ans) 122- Tim O‘BRiEN, Red Simpson, David Hartley 123-4- SAM-ELViS-MARiON, BLUEGRASS 43 Tanya Tucker, Lisa Haley, Whitey Morgan, Ralph Mooney, BoB Wills, Webb Pierce, Ray Price, etc. 125- Johnny HORTON, Festivals (Craponne, La Roche, Namur) Paolo Conti, Dean Reed 126- Amber DiGBY, Jack Scott, Bob Dunn, Faron Young, Christophe Marquilly 127- STARDAY : Une aventure musicale, Ocie Stockard, Gretchen Peters, Marvin Rainwater, Hank Williams, Roy Drusky, etc. 128- Christian SÉGURET, Johnny Bond, Link Davis Katia Perrin, Joni Harms, Johnny Lee Wills 129- Ronnie BOWMAN, Bearfoot, Gerry Griffin, Bob Wills, Tex Ritter, Coyote Européen 130- THE SONS OF NAVARONE, Country Rendez Vous, Didier-Marc Bourelle, Johnny Cash, 131- Brad PAiSLEY, King Records, Johan Asherton, Irish Steel Guitar Festival, Hank Williams : The Lost Concerts, Bob Wills : The Tiffany Transcriptions DiSQU'AiRS WESTERN SWiNG AUTHORITY : All Dolled Up Ce septuor canadien, composé de Shane Guse (vln, vo), Stacey Lee Guse (vo), Paul Chapman (gtr, vo), Dan Howlett (vln, vo), Ed Ringwall (stl gtr), Matthew Lima (bs) et Craig Bignell (bat), nous propose un superbe deuxième CD de western swing. Le groupe s’est bien approprié les neuf reprises de classiques, dont Barnyard boogie qui débute par des cris d’animaux de la ferme. La dixième, celle de Pink panther, semble incongrue au départ, mais s’intègre bien dans le lot. C’est à Stacy Lee que sont réservées les ballades, dont les superbes I’ve got a feelin’, une des deux compositions, One of us is lying et Maiden’s prayer. Quant à l’autre composition, All dolled up, c’est un titre enlevé. Avec les superbes violons, guitare et steel, le Western Swing Authority a de quoi venir voir. Il ne lui reste qu’à étoffer le répertoire d’originaux. Chaudement recommandé. (BB) WSA, 315 Arlene Pl, Waterloo ON, N2J 2G5 (Canada) JOHN LEE HOOKER JR : All Hooked Up Le registre vocal du fiston est différent de celui du père, le style musical aussi. Le fait qu’il soit né à Detroit, la ville de la Motown, n’y est sans doute pas étranger. Après des débuts très (trop ?) jeune dans le métier, il succombe aux tentations proposées, alcool et drogue, ce qui engendre divorce et prison. Il s’en sort grâce à la foi (le titre All hooked up se réfère à tout cela) et, depuis, a repris le chemin des studios. Musicalement, on est loin du rockin’ blues paternel et le CD intéressera plus les nostalgiques du R’n’B/ soul des années soixante (le duo I surrender avec Betty Wright est très Sam and Dave), de la variété ou du R’n’B funky voire du jazz cabaret. Seul Listen to the music, au rythme un peu Bo Diddley, intéressera ceux qui ne goûtent pas les styles précités. Un DVD du morceau Dear John est inclus dans le boîtier. (BB) www.markpuccimedia.com Mark Pucci Media, 5000 Oak Bluff Ct Atlanta GA 30350 TAS CRU : Tired Of Bluesmen Cryin’ Quatrième album de cet artiste assez atypique, qui mêle diverses influences à son blues, musique classique, country, folk, variété entre autres. Ça ne marche pas à tous les coups, ce serait trop beau, les titres lents étant un peu lassants et d’autres trop funky. Concernant les morceaux plus rythmés, ils naviguent entre blues rock et style plus classique, comme Changin' my ways, qui rocke gentiment sur un rythme medium et un Sure do à la sauce Nouvelle Orléans funky. L’impression d’ensemble est donc mitigée. (BB) Frank Roszak Prod., 7400 Sepulveda Blvd # 330, Van Nuys, CA 91405 TERESA JAMES & RHYTHM TRAMPS : Come On Home Les nostalgiques de Janis Joplin trouveront sûrement leur compte sur ce CD car, outre un vocal joplinien, Teresa en emprunte souvent le style, avec une guitare trop rock et pas assez ‘n’roll à mon goût. Pour ceux que cette musique laisse indifférents, comme votre serviteur, qu’y a-t-il d’autre ? Une ballade jazzy bien plate, un peu de variété pop rock, de R’n’B des années soixante, de soul, dont la ballade mélodieuse Forgetting you et deux titres un peu plus R’n’R, dont A long way from Texas, avec piano léger, un peu à la You never can tell, cependant gâché par des chœurs malvenus. Le chat est donc bien maigre pour les vieux rockeurs. (BB) Jesi-Lu 1008, distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174 et www.blindraccoon.com SUNNY CROWNOVER : Right Here Right Now Sunny, dont je n’avais point entendu parler auparavant, semble être une touche à tout, car les styles musicaux sont divers sur ce CD, ce qui fait que certains titres sont loin de nos musiques. Dans ceux qui nous concernent, on note Oh yes I will!, un bon R’n’B des années soixante, Love me right, rockin’ R’n’B louisianais un peu swamp pop, Cook in your kitchen, un bon R’n’R, I might just change my B-STARS : West Coast Special L’album précédent de ce groupe de San Francisco m’avait enchanté et il avait engendré une critique enthousiaste dans ces colonnes, utilisée d’ailleurs dans la pub pour ce nouvel opus et le charme n’est pas rompu. Un seul mot résume à merveille ce qu’ils proposent : superbe ! Le mélange hillbilly bop/ western swing reste le même, ainsi que la virtuosité des musiciens, en dépit de changements dans le quintette, actuellement composé de Greg Yanito (gtr, voc), Eric Reedy (cbs, voc); Pierre Laik (gtr sol); Larry Chung (stl gtr, vln); Billy Zelinski (bat). Le seul titre non hillbilly bop ou western swing est le hillbilly blues When the darkness turns to light. Aucun titre faible sur les douze, avec une grosse majorité de compositions. Elles sont tellement bonnes qu’on les croit sorties tout droit des années cinquante, comme les reprises, ce qui n’est pas un mince compliment. Aaah, take it away, Leon ! (BB) Rust Belt, A-Town Agency www.atownagency.com mind, teen rock enlevé et Trust your lover, rockin’ R’n’B. En ôtant les scories pop rock/ variété voire country variété, elle sera bien meilleure. (BB Shining Stone, distr Mark Pucci Media, adresse plus haut AL BASiLE : At Home Next Door Al Basile, dont je n’avais pas entendu parler à ce jour, a partagé son existence entre musique (chanteur, compositeur, cornettiste blues et jazz), littérature (poèmes, pièces de théâtre, SF) et enseignement, dans une école de Rhode Island. Ce double CD, produit par Dave Robillard, marque son retour sur la scène musicale. Une fois ôtés les morceaux jazzy, soul / R’n’B funky des années soixante ou blues lent, que reste-t-il ? Le chat est maigre. Sur le premier CD, on note les rockin’ R’n’B medium I got to love and be loved, 80 bells et Not the wrong woman, avec piano léger, ainsi que le rockin’ blues lentTermites in my basement. Sur le second, seuls Too much like fate et Only Jodie knows, un peu R’n’B néoorléanais, retiennent l’attention. En conséquence, les amateurs de son Memphis des années 60 y trouveront plus leur comptant que ceux de rockin’ R’n’B. (BB) Sweetsop, Mark Pucci cf adresse ci-dessus Mark Pucci Media, 5000 Oak Bluff Ct Atlanta GA 30350 MARK BRiNE : Mark Brine And His Folkabilly Bluezgrass Accompagné simplement par un violon, un dobro et une contrebasse électrique, Mark nous revient avec un album très old tyme, acoustique et mêlant harmonieusement country à l’ancienne, bluegrass, folk, ragtime, blues et yodel. J’ai bien aimé les titres plus enlevés, comme Momma's tears ou In between the raindrops ainsi que The picture that my daddy drew et Those lonesome whistles au rythme de valse. Quant à Who's been diggin' (The garden blues), voilà un morceau pour moi, le jardin me donnant le blues lorsque je dois m’en occuper ! (BB) Wildoats OAT852 PO Box 962 Westmoreland TN 37186 et chez CD Baby www.cdbaby.com HANK DAViS : One Way Track Sa réputation actuelle repose sur des articles musicaux, une collaboration aux rééditions Bear Family, des livres de psychologie et un sur le baseball, mais il est aussi un chanteur/ guitariste qui a commis trois simples à la fin des années 1950 et enregistré tout un tas de maquettes, dont certaines ont vu le jour sur une demi-douzaine d’albums, tout en conciliant musique, études puis enseignement universitaire. Cette anthologie de 38 morceaux propose des titres issus des simples Stacy, Mala, d’albums ou compilations et des inédits. Elle rappelle une auberge espagnole, car on y trouve des tas de styles, correspondant aux tendances de l’époque : ballade country folk (souvent assez cashienne), rockabilly, R’n’R (dont un à la Jack Scott), ballade honky tonk plaintive, honky tonk, un titre un peu doo-wop, ballade cabaret un peu Charlie Rich, teen rock en duo à la Everly, ballade western folk, gospel et instrumentaux. Le choix de l’auditeur est donc large… (BB) www.bear-family.de Bear Family BCD 17319, PO Box 1154, 27727 Hambegen (Allemagne) Le Cri du Coyote n°132 page 27 Etre abonné(e) au Cri du Coyote c'est bénéficier d'heures de lectures et d'informations musicales (sur du papier !) grâce à 6 numéros par an livrés dans sa boîte aux lettres ! DiSQU'AiRS CHRiS DANiELS : BETTER DAYS Après un album solo en 1983, Chris Daniels a fondé Chris Daniels & The Kings, groupe r'n'b et swing dont la musique est caractérisée par sa section de cuivres. Ils ont enregistré une douzaine d'albums. Récemment guéri (après une greffe) d'une leucémie, Daniels a choisi d'enregistrer un album solo acoustique où il aborde des sujets très personnels, comme sa maladie (le swing humoristique Medical Marijuana, l'émouvant Sister Delores) et le décès de sa première épouse (I Still Think Of You avec la participation de Mollie O'Brien). Daniels écrit de bonnes chansons et il sait varier les arrangements. Longs solos de dobro (Ernie Martinez) et mandoline (Sam Bush) sur la jolie ballade Better Days, choeurs gospel sur le traditionnel Right Down Here, pedal steel (Lloyd Maines) sur le country rock Good Ole Beast, cuivres sur le swing Therapy. Wildcat Blues est rock. Le fiddle de Sam Bush et l'accordéon de John Magnie donnent des airs cajun à South Carolina. Il y a un très joli chant en harmonie de Mary Huckins sur la ballade Eldorado Canyon. Ce bel album se termine en apothéose avec 3 titres (ou 4 pour la version double CD) enregistrés par Daniels avec New Grass Revival en 1985 à Telluride : un instrumental et trois chansons de Daniels qui ont visiblement inspiré Sam Bush, Béla Fleck, Pat Flynn et John Cowan. Une belle grosse cerise sur le gâteau. (DF) JACK SAUNDERS : A Real Good Place to Start Tout d'abord, une petite mise en garde : ne pas confondre Jack Saunders avec Jack Saunders (!). Celui qui nous intéresse est un songwriter basé à Houston, l'autre était à la tête d'un orchestre de variétés il y a plus de 70 ans. NOTRE Jack Saunders arrive de temps à temps à enregistrer un album personnel au milieu du travail qu'il effectue dans son propre studio et de ses collaborations à la guitare ou à la basse auprès de nombreux artistes tels Greg Trooper et Ray Wilie Hubbard. Eveillé à la musique par les Stones et les Beatles, convaincu de devenir songwriter par Bob Dylan, un temps compagnon de club avec Townes Van Zandt et Lucinda Williams, Jack n'en est qu'à son 4ème album sous son nom. A Real Good Place to Start, il l'a enregistré dans son studio à Houston, il l'a produit, il y joue la plupart des instruments même si on retrouve le renommé Rick Richards à la batterie sur la plupart des titres. Le résultat est très probant, de l'Americana d'excellente facture, onze chansons dont aucune n'est faible, une voix très agréable, des accompagnements très fins et parfaitement mixés. Une très, très belle réussite. (JJC) LESLiE KRAFKA : The White Cat Sessions A peine vient-on de quitter Jack Saunders chanteur et songwriter, que l'on retrouve Jack Saunders producteur et multi-instrumentiste de talent. C'est dans son studio de Houston, le White Cat studio, qu'il a enregistré le premier album de Leslie, élue Songwriter de l'année en 2010 par l'association des Songwriters de Houston. Notons par ailleurs qu'on trouve sur l'album Wandering Troubadour, chanson de l'année 2010 pour la même association. En fait, Leslie a écrit 10 des 11 chansons de l'album, la 11ème, I miss Your Company ayant été écrite au cours d'une virée dans le Yosemite Park par un collectif de 11 auteurs, The High Sierra Songwriters Group 2010, dont Leslie faisait partie. Musicalement, on est en plein folk-country-rock avec pas mal de mandoline en plus de la batterie de Rick Richards et de diverses guitares. La voix ? Pas désagréable, sans plus. (JJC) PATRiCK CROWSON : Past The Dead End Kris Kristofferson, Townes Van Zandt, Willie Nelson et Johnny Cash : ces 4 songwriters sont, parait-il, les héros de Patrick Crowson. Plutôt pas mal, comme goûts ! Mais lui, ça donne quoi ? Ça donne quelque chose qui, a priori, devrait plutôt plaire mais qui, in fine, laisse un certain sentiment d'insatisfaction. Ne sont en cause ni les chansons, ni la qualité de l'accompagnement. Non, ce qui pose problème, c'est la voix du monsieur, sa façon de la laisser traîner qui, à force, devient lassante. Dommage car, par ailleurs, on en a pour son argent : 11 chansons, 66 minutes ! (JJC) ROGER MORGAN FiSHER : Notes For A Novel Notes for a Novel est le 3ème album de Robert Morgan Fisher. Pas besoin de chercher bien loin ce qui a motivé le titre de l'album : pour ce songwriter, né à Austin, par ailleurs auteur de courtes nouvelles et de scenarii, le romanesque et la musique sont intimement liés. Au point d'avoir inventé le concept de "chansons compagnes", des chansons composées en écho à certaines de ses nouvelles. Résultat : sur certaines chansons, Anatomy 101 par exemple, on a vraiment l'impression que Robert Morgan est là, juste à côté de nous, en train de nous raconter une histoire. Pour nous français qui n'avons pas tous une connaissance parfaite de l'anglais, il est toutefois important de noter que la qualité des musiques et de des accompagnements est également au rendez-vous. Sur ce disque entre folk et folk-rock, on retrouve le bassiste et producteur Chad Watson et, selon les morceaux, des pointures comme Dean Parks qui officie à la guitare ou à la pedal steel, Ethan Wiley au "mandocello" et Janis Ian à la seconde voix. Quant à Robert Morgan, c'est un fin guitariste et sa voix s'avère très bien adaptée au genre pratiqué. (JJC) MATHiS HAUG : Distance Pour son 3ème album, le bluesman allemand Mathis Haug, un temps guitariste d'Emily Loizeau, a demandé à Jean-Jacques Milteau d'en assurer la production. Ensemble, ils ont invité le multi-instrumentiste américain Mike Lattrell, établi dans le sud de la France, et la saxophoniste de jazz Céline Bonacina à se joindre à eux. Le résultat est inégal : certains morceaux, comme Wise Advice, Heartbreaker ou The Clown, emportent l'adhésion haut la main, d'autres, comme Sign Of The Times ou Song For My Brunette sont plus faibles. En fait, l'album sera mieux reçu par les amateurs de Ben Harper que par ceux qui n'apprécient le blues que "pur et dur" ! (JJC) THE LONESOME GAMBLERS Après Love & Murder Train (2009) un CD pétri de Woodie, Doc Watson et autre Paxton, les Lonesome Gamblers récidivent avec Sweet Butter Beans. Cet album estampillé pure "Hillbilly Music" renvoie aux racines (tordues ou pas) de la musique country. La Carter Family prend la relève avec Dixie Darling, Hank Williams et les Delmore y sont également à l’honneur, escortés par le sifflet lancinant du Freight Train d’Elisabeth Cotten. Nous sommes conviés à une agréable révision des classiques du genre, sans la moindre prétention, avec l’envie de bien faire et de nous séduire. Les Lonesome Gamblers nous communiquent leur énergie. Leur musique restitue sans peine l’atmosphère sombre des années de luttes syndicales où l’on devait se contenter d’un bol de haricots bouillis… avec ou sans beurre ! Une époque révolue ? Pas si sûr, ces chansons sont restées dans les mémoires… Brady et ses écumeurs de saloon accompagnent Jacky Galou sur Le train qui vient : un hommage aux mineurs et aux hobos de toute condition. Catalogué depuis des lustres "chanteur pour enfants", Jacky ose s’aventurer sur les terres des folksingers. A la manière de Graeme Allwright, Steve Waring ou Mary-Lou, il s’adresse aux plus jeunes en dépassant les clichés de la musique de cow-boy. Jacky fait revivre l’Ouest américain en s’efforçant de garder le sens initial des chansons qu’il propose en français : les enfants sont ravis et leurs parents découvrent un univers sans folklore commercial. Les rythmes traditionnels sont taillés sur mesure pour les guitares et le banjo des Lonesome Gamblers ! Ils profitent de l’occasion pour mettrent en valeur la belle voix de Jacky et démontrer leur savoir-faire. Cette french touch nous éloigne beaucoup de Marc Taynor, le "singing cowboy français" des années 50, mais nous rapproche à coup sûr d’une musique country plus authentique destinée aux grands enfants que nous sommes… de 7 à 77 ans ! (AF) [email protected] Coyauteurs : Eric ALLART (EA) Bernard BOYAT (BB) Jacques BREMOND (JB) Jean-Jacques CORRiO (JJC) Dominique FOSSE (DF) Alain FOURNiER (AF) Christian LABONNE (CL) Sam PiERRE (SP) Le Cri du Coyote n°132 page 28 DiSQU'AiRS DAViD OLNEY : Body Of Evidence/ Film Noir/ The Stone/ Robbery & Murder) Il a fallu un peu de temps à David Olney pour conquérir la reconnaissance du public (celle de ses pairs lui est acquise depuis longtemps) mais il est désormais considéré comme l'un des grands du continent nord-américain, quelque part entre Tom Waits et Leonard Cohen. Il s'ensuit pour lui une activité inlassable, aussi bien en concert qu'en studio, avec une approche différente. Body Of Evidence regroupe trois EP publiés ces derniers mois et nous propose en tout dix-sept titres (et deux interludes). Certains sont de nouvelles compositions, d'autres des relectures de morceaux anciens, comme les superbes Sunset On Sunset Boulevard et Jerusalem Tomorrow, deux chansons dont on ne se lasse pas. L'instrumentation est sobre, le rythme lent, à la façon d'un Cohen, est celui de quelqu'un qui a le temps ; les fidèles amis ici présents (Sergio Webb, Jack Irwin, Jim Hoke, Dave Roe, Dan Seymour) confèrent à l'ensemble une couleur jazzy des mieux venues. David Olney est un maître et, deux ans après Dutchman's Curve, le confirme ici de belle façon. (SP) http://www.davidolney.com JACK TEMPCHiN : Live At Tales From The Tavern Jack Tempchin fait partie de ces artistes moins célèbres que leurs œuvres. Si son nom n'évoque pas grand-chose pour beaucoup, les choses changent dès que l'on parle de Peaceful Easy Feeling et Already Gone, et si on associe ces titres aux Eagles. Jack, après deux albums chez Arista dans les 70's (un en solo, et un avec le groupe Funky Kings, trio de songwriters constitué à l'époque où chaque label voulait son CS&N) Jack a eu une carrière discrète, se contentant d'écrire, avec talent, pour d'autres (essentiellement avec Glenn Frey). Ce n'est qu'en 1990 qu'il reprit, de loin en loin, le chemin du studio. Ce live (combo CD + DVD) présente l'artiste seul avec sa voix, sa guitare et son harmonica, dans une ambiance intimiste. Il nous délivre onze de ses compositions les plus célèbres, dont les deux précitées, mais aussi You Belong To The City ou Slow Dancing, autres succès. C'est simple et beau, sans tapage, bien à l'image de cet artiste discret. On pourra préférer la version DVD qui présente les mêmes titres mais avec, en prime, les commentaires et petites histoires de Jack. Il raconte notamment la naissance de Already Gone, et comment Eagles a transformé en rock ce qui était au départ un titre country. À l'écoute du CD (si l'on a regardé la vidéo avant) on ressent comme un manque. (SP) www.talesfromthetavern.com, www.peacefuleasyfeeling.com SWEETHEARTS OF THE RODEO : Restless Les sœurs Oliver sont de retour. Kristin (Arnold, voix lead) et Janis (ex-Gill, harmonies et guitare), après six albums en dix ans nous avaient laissés sans nouvelles depuis Beautiful Lies, publié en 1996. Si leurs deux derniers disques, parus chez Sugar Hill, avaient vu le duo amorcer un virage roots, aux frontières du bluegrass, Kristin et Janis ont voulu, avec Restless, renouer avec le style de leurs débuts : un rock teinté de country, dans la lignée de ce que fait aussi Rosanne Cash. Le temps n'a manifestement pas eu de prise sur les dames qui semblent vraiment avoir pris du plaisir à cet enregistrement. La magie d'antan est là, sans que la démarche soit le moins du monde marquée au seau de la nostalgie. Les compositions sont solides (Janis en co-écrit la majorité), les harmonies, rodées depuis l'enfance, sont au top et il y a avec les frangines une bande de pistoleros toujours prêts à dégainer qui constituent une garantie tous risques. Quelques noms suffisent pour comprendre: Richard Bennett & Kenny Vaughan (gtr), Al Perkins (pdl st), Richard Bailey (bjo), Jeff Taylor (acc) ou Dave Pomeroy (bss) qui co-produit avec les Sweethearts. On notera aussi que l'album se referme sur une reprise de l'hymne hippie Get Together, tout un symbole, dans la veine des Youngbloods de Jesse Colin Young! Voici en tout cas un retour à la musique, à plein temps, qui annonce des lendemains radieux. (SP)Good Trade Records, www.sweetheartoftherodeo.com iNDiO SARAVANJA : Travel On Tout juste un an après le délicat Little Child, Indio poursuit sa route avec ce nouvel album. Contrairement à ses prédécesseurs, il est enregistré avec un groupe, des guitares électriques (une Fender rouge, par exemple) une basse et une batterie. Bref c'est un disque de rock. Ne vous attendez cependant pas à un mur de son, à des guitares saturées, souvenez-vous plutôt de ce que savait faire Dire Straits, au début. Indio le dit lui-même : "mes héros électriques m'ont rendu visite (c'est une image) pendant l'enregistrement". Et il cite J.J. Cale, Neil Young, Mark Knopfler. C'est d'ailleurs de ce dernier qu'il revendique la seule influence consciente avec le titre, en forme d'hommage, Real World. Mais il est aussi difficile de ne pas penser à Neil & Crazy Horse dès l'introduction de Johnny Guitar. La guitare, parlons-en. Indio se révèle un très fin praticien de l'instrument, jouant comme il compose, avec fluidité, élégance et inspiration (écoutez un titre comme Black Angel pour vous faire une idée). Les privilégiés qui connaissent son premier album (celui-ci est son cinquième) ne seront pas surpris. Pour les autres, il serait dommage de passer à côté d'un tel talent, une fois de plus. Indio est l'un des meilleurs songwriters et l'un des interprètes les plus sensibles de la si riche nouvelle scène de son pays et il parvient ici à se défaire de l'image de Dylan Canadien qu'on lui colle souvent lorsqu'il est seul avec sa guitare et son harmonica. Travel On, enregistré par Leeroy Stagger et produit par Indio, est aussi un modèle de construction, montant progressivement en puissance. Desperate Man, une ballade, ouvre le disque avant une réjouissante adaptation de Mam' Zelle Gibson de Georges Moustaki, à laquelle le fan qu'est Indio tenait tout particulièrement. Travel On permet d'entendre le charengo de son Argentine natale et la progression, entrecoupée de moments de calme, se poursuit jusqu'au mystérieux et quasi-religieux Train Is Coming Soon (un Slow Train Coming qui aurait pris des allures de rapide aux accents bluesy). Et que dire de Who Remembers Margaret ?, une ballade de plus de sept minutes qui met fin au voyage. Je ne sais pas qui était cette Margaret, sans doute une lointaine cousine de la Louise de Paul Siebel, je sais seulement qu'elle a inspiré une chanson aux allures de chefd'œuvre, un portrait plein de pudeur et de nostalgie, démontrant qu'Indio sait aussi raconter des histoires. Belle conclusion pour un grand disque. (SP) Del Norte Records, www.indiosaravanja.com BUDDY MILLER & JiM LAUDERDALE : Buddy And Jim On ne présente plus Buddy Miller (60 ans) et Jim Lauderdale (55) chanteurs, musiciens, songwriters, producteurs. Leurs longues carrières leur ont permis de se construire, chacun de son côté, une œuvre des plus riches tant en qualité qu'en quantité. Il n'était donc pas illogique que ces amis de longue date aient eu envie de faire un album de duos, dans la lignée des des tandems fraternels (Everly, Stanley, Louvin, Monroe) ou non (Jack & Jim, Flying Burrito Brothers…) dont les harmonies mâles ont bercé leur jeunesse. Il s'agit d'un véritable moment de fun, du plaisir de jouer ensemble, et ce plaisir on le partage davantage au fil des écoutes. Douze titres d'un country-rock d'excellente facture sont ici portés par des harmonies qui ne sont pas loin de rappeller celles des Everly Brothers, même si les voix sont moins aériennes. Les compositions sont pour la plupart de Buddy et Jim, ensemble ou séparément, ou avec le renfort de Julie Miller. On note en particulier Forever And Day, écrite par Jim avec Frank Dycus, décédé récemment, et trois reprises. Si la présence de South Is New Orleans de Jack & Jim est une évidence, on peut-être surpris par celle de I Want To Do Everything For You de Joe Tex ou The Wobble de Jimmy McCracklin. Mais quand on sait que Buddy & Jim citent Sam & Dave parmi leurs influences, on comprend mieux pourquoi il ont choisi de refermer l'album avec ces deux titres. (SP) New West Records, www.buddymiller.com, www.jimlauderdale.com MARY GAUTHiER : Live At Blue Rock Qu'ajouter à propos de Mary Gauthier à ce qui a déjà été écrit? Je pourrais reparler de ses débuts difficiles dans la vie (abandon, adoption, fugue, prison, drogue, alcool…), de ses débuts tardifs dans le métier (elle a écrit sa première chanson à 35 ans alors qu'elle en a aujourd'hui 50), mais tout cela est déjà connu et je préfère vous inviter à vous reporter à The Foundling (où elle évoque la recherche de sa Le Cri du Coyote n°132 page 29 DiSQU'AiRS mère biologique et à sa vaine tentative de la rencontrer) ou à n'importe lequel de ses cinq disques précédents, tous impeccables, regorgeant de portraits de personnages rencontrés par Mary au fil de son existence et de peintures de scènes de la vraie vie. Mary, qui confessait à ses débuts son admiration pour des anciens comme Guy Clark, Townes Van Zandt ou John Prine fait maintenant partie de cette même catégorie des grands songwriters qui ont quelque chose à dire et savent comment le dire et le chanter. L'album Live At Blue Rock la voit revisiter certains des meilleurs titres de son répertoire, avec pour seul accompagnement sa guitare acoustique et son harmonica, le violon de Tania Elizabeth (souvenez-vous des Duhks) et quelques percussions de Mike Meadows et Tania. En plus de huit de ses propres compositions (auxquels on ajoutera Mercy Now, titre caché), Mary confesse une nouvelle fois son admiration pour Fred Eaglesmith, l'ami canadien, dont elle reprend trois chansons. Un seul regret : ne pas avoir été présent dans ce Blue Rock Artists Ranch, à côté d'Austin où il semble faire si bon écouter la musique acoustique de qualité. (SP) Proper Records. http://www.bluerocktexas.com - http://www.marygauthier.com KEViN DEAL : There Goes The Neighborhood Kevin Deal a beau n'être pas un débutant (c'est son 8ème album), il constitue une découverte pour moi, et cela a double titre. Il y a la musique, bien sûr, mais aussi le fait que notre homme est artiste et artisan, plus précisément "master craftsman in the art of stone masonry". Et ce goût pour le travail bien fait que possède l'artisan, spécialement quand il s'agit de travailler une matière noble comme la pierre, on le retrouve dans ce disque, inspiré et chaleureux. C'est un album habité par la foi, la foi du tailleur de pierre qui forge ses personnages comme il taille la roche. Ce n'est pas la foi prêchiprêchante dont nos oreilles sont trop souvent rebattues, c'est celle de quelqu'un qui nous offre "des chansons gospel de grâce et de rédemption, écrites par un pêcheur qui sait le prix qui a été payé et la dette qui en résulte". Voilà pour l'inspiration, qui n'est pas spécialement apparente à l'écoute parce que l'on entend surtout l'œuvre d'un excellent songwriter texan (un de plus) qui a souvent été comparé à Steve Earle ou Joe Ely. Sur la forme musicale, There Goes The Neighborhood est d'abord un excellent album country dont est absente toute mièvrerie, une galerie de portraits et de réflexions, avec parfois des accents bluegrass, parfois d'autres qui évoquent l'ambiance d'un saloon ou la solitude des montagnes. L'inspiration est souvent spirituelle mais, même quand il reprend Amazing Grace, Kevin en fait une lecture très personnelle. Citons encore Gideon, qui donne immédiatement envie de fredonner et de battre la mesure, ou encore I Need Revival un titre qui, tant sur la forme, avec un banjo et un harmonica lumineux, que sur le fond, ne peut laisser indifférent. Personne ne sera surpris d'apprendre que Lloyd Maines a produit l'album. En revanche, certains musiciens comme Rich Hood (dobro et pedal steel) ou Miles Penhall (guitares) sont de véritables révélations. (SP) Blindfellow Rds. www.kevindeal.com BOBBY BARE : Darker Than Light Bobby Bare avait été un artiste prolifique, labellisé country-folk, durant deux décennies (de 1962 à 1983) avant de disparaître des radars pendant plus de vingt ans et de refaire surface avec The Moon Was Blue en 2005. Cinquante ans après ses premiers enregistrements, Bobby est revenu dans le même studio RCA, à Nashville, où il avait mis en boîte son premier hit, Shame On Me, pour enregistrer un album de folk songs qu'il considère, certes, comme des folk songs mais surtout comme de grandes chansons. Sa vision est large puisque, en plus de quelques titres nouveaux, il reprend des morceaux qui avaient été chantés par Woody Guthrie, Leadbelly, The Weavers, Tex Ritter, The Kingston Trio mais aussi Merle Travis, U2, Bob Dylan ou Dennis Linde. Quant à la liste des titres, elles va des traditionnels tels que Tom Dooley, Banks Of The Ohio, Shenandoah, House Of The Rising Sun à des compositions associées aux plus grands, qu'il s'agisse de Woody Guthrie (Going Down The Road), Leadbelly (John Hardy), Bob Dylan (Farewell Angelina) ou Merle Travis (Dark As A Dungeon). Plus surprenantes sont les reprises de U2 (I Sill Haven't Found What I'm Looking For) ou Alejandro Escovedo (I Was Drunk où l'on peut entendre les harmonies d'Alejandro). Si JAMES HAND : Mighty Lonesome Man “Folks, like I said before and it's still true, James Hand is the real deal”, a déclaré Willie Nelson. Né à Waco, Texas, en 1952, James Slim Hand a joué pendant des décennies de la pure musique honky tonk sans que sa renommée ne s'exporte hors de son état natal. Ce n'est qu'en 2006, après la sortie chez Rounder de son premier album à distribution nationale, que les choses ont changé. Mais pas le style, James fait toujours de la country music solide, bien ancrée dans la tradition, quelque part à l'intersection de Hank Williams, de Johnny Cash et de Merle Haggard. L'énoncé de certains titres annonce bien la couleur : Lesson In Depression, You Almost Fell, Years I've Been Loving You… La première fois que l'on entend James Hand, on peut croire à une parodie de Luke the Drifter mais, très vite, on comprend que l'on a affaire à tout autre chose, un vrai songwriter qui, au-delà de la forme d'apparence rustique, délivre un message qui présente un caractère actuel. Et il y aussi une authencité, une sincérité, qui font que, quand notre homme raconte ses petites histoires, on le croit parce que l'on sent qu'elles contiennent une bonne part de vécu. Mighty Lonesome Man, c'est douze titres de la plume de James, et deux bonus, dont Get Rhythm de l'homme en noir. Il y a une majorité de ballades à la Hank Williams ou à la Harlan Howard, quelques titres plus rythmés, le tout délivré avec une voix parfaite pour le genre. Et il y a l'accompagnement, impeccable, avec en tête le guitariste Will Indian, son Luther Perkins à lui. On citera aussi Earle Poole Ball et son piano d'or, qui swingue comme jamais, Cindy Cashdollar au Dobro (un régal dans Now Not Later, dans la veine de Get Rhythm) et à la pedal steel (qu'elle partage avec Gary Carpenter et Bobby Flores), ou Beth Chrisman (de la Carper Family) au violon. Pour conclure, une mention particulière peut être attribuée au titre Old Man Henry, l'histoire d'un vieil homme de 77 qui se bat seul, jusqu'à la mort, contre le passage d'une autoroute sur sa terre, là-même où il vient d'enterrer Mary, la compagne de toute sa vie. C'est bien de découvrir qu'on peut encore écrire de telles chansons et, ce qu'il est permis d'affirmer, c'est que celle-ci place James dans la catégorie des grands storytellers. (SP) Hillgrass Bluebelly Records Dist. en France par Nayati Dreams. www.jamesslimhand.com j'ajoute que la qualité intrinsèque de la voix de Bobby (77 ans) est toujours là (avec juste, et c'est bien normal, un peu moins de souplesse), que notre homme s'est entouré de quelques-uns des meilleurs instrumentistes et vocalistes du bluegrass et de la country music (pêle-mêle : Randy Scruggs, Buddy Miller, Glen Duncan, Andy Leftwich, Eddie Pennigton, Jonathan Yudkin, Vince Gill, The Whites…), vous aurez une idée de la teneur de ce CD. (SP) Plowboy Records / http://www.bobbybaredarkerthanlight.com JODY STECHER : Wonders & Signs Jody Stecher est l'un des plus fins musiciens acoustiques de la scène Americana, comme peut l'être Norman Blake dont il se rapproche à bien des égards (à commencer par le timbre vocal). Son habilité à la guitare, à la mandoline ou au banjo n'est plus à démontrer de la part de cet esthète qui cisèle ses parties instrumentales tel un maître-orfèvre. Il enregistre et chante, seul ou en duo avec son épouse Kate Brislin, depuis 1974 et, si le couple est désormais en semi retraite pour les concerts, il éprouve toujours le même plaisir à chanter, mieux que jamais sans doute. Jody a également été membre pendant cinq ans du Peter Rowan Bluegrass Band (il dit être fan de Peter depuis l'époque de Earth Opera), prenant une part active au CD Legacy. Il y a cependant une chose qu'il n'avait jamais réalisée : enregistrer un album de ses propres œuvres. Voilà qui est fait avec Wonders & Signs. L'album est riche (treize morceaux originaux dont deux co-compositions) et présenté avec un commentaire pour chaque titre (les textes des chansons sont par ailleurs disponibles en ligne sur le site de Jody and Kate). Kate Brislin est présente aux harmonies et l'on retrouve aussi deux membres du Peter Rowan Bluegrass Band (Keith Little au banjo et Paul Knight à la basse). Il est difficile de faire ressortir un titre plus qu'un autre tellement la qualité est constamment élevée. Je mettrai quand même le focus sur certains. Weasels And Snakes a été écrit avec Chris Bashear qui fut le partenaire de Jody au sein des Perfect Strangers, il y a une dizaine d'années. The Highway est une longue ballade à l'ancienne (l'ambiance et la mélodie rappellent celle de Wreck On The Highway), parfaitement servie par les voix de Jody and Kate et le violon de Chad Manning. Long Time A-Comin' se Le Cri du Coyote n°132 page 30 DiSQU'AiRS caractérise par ses arrangements vocaux de style gospel alors que Gwendolyn McGrath est un instrumental pour banjo du nom d'une élève de Jody; il affirme, modeste, qu'il n'a fallu qu'une semaine à sa protégée pour le maîtriser alors que lui-même a eu besoin de deux mois. Et puis, il y a Osama's Pajamas mais, pour apprécier pleinement la subtilité de ce titre, il est conseillé de se reporter aux explications du site web. Jody écrit de son album: "Il y a quelques ici chansons tristes, et quelques-unes qui sont drôles. La plupart sont les deux en même temps. Si vous riez et pleurez au cours de la même chanson, c'est que vous l'entendez comme je l'ai imaginée". Tout est dit. (SP) Vegetiboy Music. http://www.jodyandkate.com OUTLAWS : It's About Pride Le retour (discographique) du groupe de rock sudiste Outlaws a suscité des débats notamment de ceux qui considéraient que la formation ne pouvait pas survivre à Hughie Thomasson, sa figure de proue. Sa voix et sa guitare étaient pour eux indissociables de l'image de marque du combo. La veuve d'Hughie (terrassé par une crise cardiaque en 2007) avait perdu en 2011 un procès pour utilisation abusive du nom, contre Henry Paul et Monte Yoho, eux aussi membres (re) fondateurs, tout comme Billy Jones et Frank O'Keefe, décédés en 1995. On se souvient de Outlaws et Lady In Waiting ou encore de Hurry Sundown, comme d'albums où le rock sudiste trouvait ses titres de noblesse avant que le groupe (après le départ d'Henry Paul) n'évolue vers une espèce de hard-rock FM dont le principal intérêt, vite lassant, était celui des duels de guitare en vogue à l'époque. Outlaws nouvelle formule, c'est un compromis entre le groupe du 1er album (Henry et Monte, avec une apparition de Joa Lala qui était aussi présent pour Outlaws), le Henry Paul Band (Billy Crain) et BlackHawk (autre groupe mené par Henry Paul avec Chris Anderson, Randy Threet et Dave Robbins). Peu importe le nom, seul importe le son et, si l'on ne peut oublier la voix de Thomasson, on ne peut que se réjouir de retrouver un groupe aux compositions plus concises, aux guitares, au demeurant excellentes, moins bavardes, et aux harmonies tout à fait dans la continuité du groupe originel. Le temps du débat est terminé, chacun restera de toute façon sur sa position, mais il serait dommage de ne pas savourer ce retour. (SP) Mirror Lake Records / http://www.outlawsmusic.com JOHN WORT HANNAM : Brambles And Thorns Quoi que né dans l'île anglo-normande de Jersey, John Wort Hannam est un Canadien qui vit désormais dans l'Alberta et fait partie de ces trésors plus ou moins cachés que le monde envie à ce beau pays d'Amérique. Alors qu'il était enseignant dans une réserve, il a été contaminé par le virus de la musique à l'écoute d'un disque de Loudon Wainwright III, fasciné par sa capacité à raconter ses petites histoires en musique. Ensuite vint le parcours classique : achat d'une guitare, apprentissage de quelques accords et, cinq ans plus tard, il abandonnait l'enseignement pour essayer de vivre de la musique. Voici son 5ème album, les précédents ayant valu un nombre non négligeable de récompenses à cet auteur compositeur dont le folk se teinte souvent de country. L'album est produit par Leeroy Stagger (dont il reprend le titre Radiant Land), et enregistré dans les conditions d'un live dans ses studios Rebeltone. Dès les premiers accords de Great Lakes, on est séduit par la voix émouvante de l'artiste, bien soulignée par le violon de Scott Duncan, qui est très présent tout au long de l'album, tantôt entraînant tantôt mélancolique. Les autres musiciens ne sont pas en reste, en particulier le multi-instrumentiste John Ellis dont le dobro enchante Nothing At All. Des textes de qualité, d'inspiration variée, entre humour et émotion, des mélodies qui privilégient un aspect country plutôt décontracté, cela suffit à classer J.W. Hannam parmi les meilleurs successeurs de Gordon Lightfoot. Brambles And Thorns est une belle confirmation, avec en point d'orgue le poignant Beautiful Friend, dédié à un ami trop tôt disparu, qui referme l'album. (SP) Borealis Records. http://www.johnworthannam.com U PAS V À LA ! TÉLÉ N'oubliez pas d'en parler à vos amis : l'abonnement au Cri du Coyote, ce sont des heures de lectures et d'informations musicales dans six numéros par an livrés chez vous ! VARiOUS ARTiSTS : The 1861 Project (Volume 1: From Farmers To Foot Soldiers / Volume 2 : From The Famine To The Front) Ce projet a démarré un peu par hasard. Mark Fain, bassiste, a demandé à son ami Thomm Jutz, producteur, compositeur et musicien, s'il avait à son catalogue des titres sur la guerre civile américaine pour quelqu'un qui voulait en faire un disque. Tel n'était pas le cas. Dès le lendemain, Thomm se mettait au travail et écrivait un titre avec Peter Cronin, puis un autre avec Mark. Le commanditaire ayant mis son projet en sommeil, l'idée d'un concept album sur un sujet qui le fascinait germa dans le cerveau de Thomm qui, de fil en aiguille et avec l'aide de différents songwriters se retrouva avec un capital de titres suffisant pour en faire un disque. La liste des contributeurs, auteurs, chanteurs et musiciens est impressionnante. On peut citer John Anderson, Marty Stuart, Irene Kelley, Richard Dobson, Jon Weisberger, Dana Cooper, Chris Jones... Ce disque passionnant allait bientôt avoir un petit frère (centré sur la contribution à cette guerre des IrlandoAméricains) avec au générique d'autres noms prestigieux: Pat Alger, Jim Rooney, Carl Jackson, Peter Cooper, Verlon Thompson Sierra Hull, David Olney, Craig Market… Chacun d'entre eux (et c'est valable pour ceux que je ne cite pas) a "une forte connexion avec l'Irlande, par ses ancêtres, par sa naissance, ou simplement par le cœur". Cela résume l'eprit qui préside à ce projet qui constitue l'un des plus beaux portraits musicaux de cette période si importante dans l'histoire des USA. Détail non dénué d'importance, Thomm Jutz, l'âme et la cheville ouvrière de cette œuvre, qui en a co-écrit tous les titres, l'un des producteurs et musiciens les plus respectés et les plus sollicités de Nashville et des environs, est un bel exemple de l'intégration à l'américane. Né en Allemagne, il n'a émigré qu'en 2003 et est devenu Américain alors que The 1861 Project était déjà en cours. (SP) Cohesion Arts. http://www.1861project.com MATRACA BERG : Love's Truck Stop Même si elle a commencé sa carrière discographique il y a plus de vingt ans (en 1990 avec Lying To The Moon), Matraca Berg est davantage réputée comme songwriter, et ses co-signaures à succès (pour Reba McIntire, Patty Loveless, Trisha Yearwood, Deana Carter, Suzy Bogguss, Linda Ronstadt, Dixie Chicks) ne se comptent plus. Un long passage de 14 ans entre Sunday Morning To Saturday Night (1997) et The Dreaming Fields (2011) n'a pas arrangé cet état de choses. Sans doute inspirée par ses tournées avec Wine, Women & Song (Gretchen Peters, Suzy Bogguss et Matraca), elle nous revient cette fois rapidement avec onze nouveaux titres de toute beauté, onze ballades pleines d'une douce nostalgie . Parmi les partenaires en écriture, on note la journaliste Holly Gleason, les amis de longue date (Gary Harrison, Gretchen et Suzy), deux des trois Pistol Annies (Angaleena Presley et Ashley Monroe), Angel Snow, Phil Madeira. Sur le plan musical, la direction des opérations a été confiée à David Henry qui, de violoncelle en guitare, tisse la toile sonore idéale pour la voix et les compositions de Matraca, bien secondé en cela par la révélation du disque, Jason Goforth. Quelques complices viennent prêter leurs voix au fil des titres parmi lesquels Kim Carnes, Suzy Bogguss & Gretchen Peters, Emmylou Harris, sans oublier Jeff Hanna, son mari. Il reste maintenant à espérer que Matraca ait désormais trouvé sa vitesse de croisière, un disque ce cette trempe (qu'il vaut cependant mieux ne pas écouter un soir de déprime) tous les dix-huit mois, ce n'est pas trop. (SP) Proper Records. http://www.matracaberg.com LiNDi ORTEGA : Cigarettes & Truckstops Un peu plus d'un an après Little Red Boots, Lindi Ortega, jeune Canadienne d'origine mexicaine (par son père) et irlandaise (par sa mère) revient, toujours chaussée de ses bottes rouges et vêtue d'une robe courte, pour un nouvel album qu'elle a choisi, cette fois, d'enregistrer à Nashville. Elle y a retrouvé son compatriote Colin Linden enrôlé comme producteur. Il joue par ailleurs d'une quantité d'instruments sur l'album, à commencer par le Dobro qui a séduit Lindi à tel point qu'elle l'a souhaité omniprésent. L'album commence par le morceau titre, une ballade, avant d'enchaîner sur The Day You Die, plutôt drôle, contrairement à ce qu'on pourrait penser. L'influence de Johnny Cash est sensible dans cette composition et il a aussi inspiré Murder Of Crows que Lindi a écrit Le Cri du Coyote n°132 page 31 DiSQU'AiRS en pensant à lui. C'est ensuite Lead Me On, aux allures de country music traditionnelle, qui incline plutôt du côté de Hank Williams. Il n'y a pas un temps mort au long des dix chansons de l'album. L'alternance, réussie, entre ballades et morceaux plus rythmés, parfois aux frontières du rockabilly, y est pour beaucoup, et la voix de Lindi, claire et puissante, toujours sensible, sait parfaitement nous faire passer d'une atmosphère à une autre. C'est ainsi qu'elle termine le disque avec Use Me, morceau revigorant où elle se propose comme une alternative à toutes les drogues et excitants, suivi de Every Mile Of The Ride, ballade mélancolique, dans la même tonalité que Cigarettes & Truckstops (la chanson) qui est une invitation à recommencer le voyage. (SP) Last Gang Records. http://www.lindiortega.com MELiSSA RUTH : Ain't No Whiskey De la Californie où elle a fait ses études de musique à l'Oregon où elle enseigne la musique dans une école, Mélissa Ruth a fait son chemin, sorti un premier CD en 2008, acheté une vieille Guild électrique 1958 avant d'enregistrer Ain't no whiskey avec son mari, le beau-frère et sa sœur qui assurent respectivement les parties de guitare solo, de batterie et d'harmonies vocales. Résultat intimiste navigant entre folk-blues et américana. Sa voix est agréable, parfois plus enthousiaste que parfaitement en place mais le fait d'habiter ses chansons rend cette chanteuse sympathique et donne envie d'adhérer à son projet intitulé "Enregistrements pour les absences de concert". Elle en explique simplement le concept : "Etant professeur, je ne peux pas partir en tournée pendant l'année et donc, je vous propose de petites vidéos faites à la maison avec l'explication de l'origine et de l'inspiration d'une chanson avant de la jouer en direct dans la foulée". Honnête et naturelle, what did you expect ? (CL) http://www.melissaruthmusic.com SURFiN’ HELL-O-TiKi : Attack Of Lady Octopussy Ce groupe, né en avril 2009 et formé par Grégory SaintHuile (bat), Fabian Crema (bs) et Emmanuel Gillard (gtr) vient de Belgique. Dans l'ensemble il pratique un rockin’ surf instrumental musclé bien classique. On y trouve un mélange d’influences Dick Dale/ Link Wray/ Ventures / Shadows, avec une pointe de garage, histoire de donner un peu de piquant à l’affaire. La guitare est frémissante comme il se doit, sur des titres comme Nostromo, Mandosurf ou Lost in Blackpool et Raining blood plus lents. Le seul slow du lot,Corazon de Leon, est fort bien ficelé. Comme dans le cochon, tout est bon. Seul regret : dommage que les choristes/ danseuses Emmanuelle Vanitterbeek et Mélanie Hoffman ne se voient pas sur le CD. Il faudra songer à un DVD… (BB) Rue du musée 2, 6630 Montelange (Belgique) SWAGMEN : The Swagmen Ce groupe canadien de Colombie Britannique, a été constitué à 5 dans les 80's, puis réduit à 4 : Steve Graff (bss), Jay Johnson (bat), Bob Nicholson (r-gtr) et Edward Buquet (gtr sol). Deux albums sont parus, en 1994 et 1999, dont le premier vient d’être ressorti. Il ne reste plus que Bob et Ed du quatuor original. La lecture des titres des deux albums donne une idée de leurs influences, puisqu’ils font essentiellement dans les reprises, dont certaines de titres peu connus (Streets of desire, Pursuit of the leather girls) à l’exception d’un titre sur ce CD. Du bon surf instrumental PiERRE BASTiDE & BETTY STERN : Cool & Free Dobro „Une seule prise, improvisation, matériel de garage band, enregistrement internet. J‘aime partager le son particulier de la guitare résophonique avec mes amis et particulièrement avec Betty Stern“. C‘est ce qu‘écrit Pierre Bastide qui a aussi tenu à partager ce disque démo de neuf titres avec le Cri dont il est l‘ami. Il y a d‘excellents musiciens en France, on le sait. Pierre Bastide est un as du résonateur et sa renommée a depuis longtemps dépassé les frontières. Avec Betsy Stern, de Berkeley (ensemble ils deviennent Betsy & The Frenchman), chanteuse et multi-instrumentiste, il nous offre cette petite demi-heure de bonheur sans prétention mais avec cœur et talent. De bluegrass en blues, aux frontières du jazz, Pierre est à l‘aise partout, comme chez lui. Moondance de Van Morrison, le traditionnel Midnight Special ou l‘improvisé (je le suppose) Slidin‘ In The Garage, tout glisse avec la même aisance que le bottleneck sur les cordes. Je décerne une mention spéciale pour The Lowlands (de Gary Scruggs), un titre que j‘ai toujours beaucoup aimé et que je redécouvre ici. J‘exprime aussi l‘espoir que ces enregistrements bénéficient vite d‘une large diffusion. (SP) www.pierre-bastide.net, www.betsyandthefrenchman.com JiMi HENDRiX : People, Hell and Angels En attendant la sortie du CD, nous reproduisons (une fois n‘est pas coutume) des extraits parus dans la presse des propos de Yazid Manou, LE spécialiste de Jimi : „Si l’on considère qu’est un inédit toute version différente non publiée officiellement, ce sont des inédits. Evidemment, il ne faut pas attendre 12 compositions absolument jamais entendues. Il s’agit davantage d’une compilation de versions inédites, de reprises de morceaux rares qui ne font pas partie des trois albums sortis officiellement du vivant de Jimi Hendrix. (...) Mais je dirais que la moitié de l’album est constituée de versions que je ne connaissais pas. Et le son est très bon. Certaines versions top vont hérisser le poil des fans. Il y a sur à la Ventures et autres groupes californiens et des reprises des Shadows, le tout fort bien exécuté. Leur Bluey étant de fort bon aloi, il est dommage qu’ils n’aient pas persévéré dans la composition. Recommandé aux amateurs de ces styles, en espérant voir l’autre CD resurgir à son tour. (BB) www.theswagmen.com 3474 W 13th Ave, Vancouver BC ;V6R 2S1 (Canada) MAD DOCTORS : Robots, Lasers, And Disembodied Brains Des têtes de vrais savants fous et pseudos à l’unisson (Prof Friedrich Schadenfreude, Dr Helmut Pain et Snadian Brain !) pour ce trio instrumental. La pochette pourrait inciter à croire à une aimable pantalonnade mais, une fois passés les bruitages, les rires inquiétants, les annonces parlées ou les petits dialogues au début de certains morceaux, la musique est faite de titres lents et menaçants en majorité, inspirés par Link Wray et Dick Dale. D’autres sont un peu plus Ventures. Du lot, je retiens surtout Fallout et ses guitares galopantes, au rythme Bo Diddley, le rockin’ surf Moon-based death ray, le très menaçant Shamble, le guilleret Bwa-ha-ha-ha !, Electro-shock rock aux riffs bien R’n’R et Destroyer of worlds un peu à la Hava naguila. Si on enlève le côté folklorique, un morceau punk techno (?) et un autre avec trop de dialogues, le reste est de la très bonne musique instrumentale. (BB) 125-9700 Glenacres Drive, Richmond BC, V7A1Y7 Canada BONNEY & BUZZ : Play Rough Les guitaristes britanniques Bill Bonney et Pete “Buzz” Miller, ex-Fentones et Peter Jay et les Jaywalkers dans les 60's, sont de retour sur un 3ème CD pour Double Crown, ne comportant Le Cri du Coyote n°132 page 32 ARTiSTES DiVERS : Brave New Surf Mis à part les Plagistes qui chantaient de la variété baptisée surf, mais qui pratiquaient la planche, les groupes instrumentaux surf des débuts passaient plus de temps en studio que sur les flots. Nul besoin de posséder une planche profilée pour créer des sonorités évoquant la fureur des vagues. Il ne faut donc pas chercher un rapport entre l’océan et les 20 groupes ou guitaristes actuels (de 2008 à 2011) qui figurent sur cette compilation, dont certains n’ont jamais dû voir une mouette de leur fenêtre. Ils viennent de Finlande, Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Argentine, Croatie, Suède, Italie, Alabama ou Austin. J’en connaissais certains, j’en ai découvert d’autres. Parmi mes préférés, figurent, dans des veines différentes : Sea of glory (Los Twang! Marvels), Washout (Aqualads), El palmero (Phantom Four), 7 mares (Los Kahunas), Ewa on the beach (Frankie & the Pool Boys), Estratosfera (Thunderchiefs, groupe d’Austin avec Shaun Young et Mike Guerrero aux guitares), Walking tall (Eliminators), Karabasan (Deadbeats). Le reste n’est vraiment pas mal non plus. Non, le rockin’ surf instrumental n’est pas mort, il bande encore ! (BB) Double Crown PO Box 4336, Bellingham WA 98227-4336 que des originaux. Wounded Knee évoque l’atmosphère du lieu du massacre des Sioux de Big Foot en 1890. Jungle surf et The hunter rockent bien, Mystery surfer, Deep sleep et Low rider sont des ballades plus relax. Devil’s slide a des riffs plus menaçants, Rampant est presque du hillbilly boogie et Eternal surf une ballade plus moderne. Encore une réussite du duo. (BB) Double Crown, PO Box 4336 Bellingham WA 98227-4336 DiSQU'AiRS -tout des morceaux dont on a restitué la section rythmique originale, qui avait été ôtée sur les albums sortis du temps où Alan Douglas gérait l’héritage (jusqu’en 1995). (...) Mais au fond, le mystère reste entier : on ignore à quels projets étaient destinés tous ses enregistrements. (...) Mes morceaux préférés : Hear My Train a comin‘ et surtout Mojo Man car je n’en connaissais que 90 secondes et cette version là est très roots, la prise est restituée dans sa version originale brute. Le grand public ne l‘a jamais entendue. (...) Intéressant et totalement inédit, Let Me Move You, un titre rock-soul un peu R&B, une sorte de longue jam avec le saxophoniste Lonnie Youngblood datant de 1969, que Jimi avait croisé au début de sa carrière.“ (Album à paraître en ce début d‘année). TRUCK STOP RULES : On the Rock Trois ans après On Track, CD remarqué où brillait déjà une belle virtuosité instrumentale, avec 9 compositions sur 10 titres, Sébastien Douzal (guitares électriques et acoustiques) Marc Raynaud (guitare acoustique) François Virlogeux (basse) et Vivian Peres (batterie) reviennent en pleine forme, dans la foulée bienfaitrice d‘une expérience accrue lors de concerts et de participations à de grands festivals. L‘album comporte 10 titres originaux, à nouveau composés par Marc Raynaud ou Sébastien Douzal pour cet engagement "sur le rock", qu‘il faut entendre comme un choix dans le genre sur le plan musical, même si la plupart des textes (inclus dans le livret) pourraient aussi correspondre à l’univers de la country : un langage simple et direct, avec ce qu‘il faut de vague à l‘âme, de souvenirs d‘enfance, d‘injustice liée à la pauvreté, de solitude, d‘amour rêvé ou expérimenté, d‘espoir de gloire, et même un bord de mer (et de surf) pour ces méditerranéens. Au passage, on retrouve Laurent Béteille (des Nashville Cats) au banjo sur From Dublin To Deep Gap, en hommage à Doc Watson, seul lien musical plus "country". Les tempos mériteraient un peu plus d‘amplitude ou de variété, mais l‘unité de ton semble avoir été privilégiée. Les voix sont honnêtes. Elles passent mieux à mon goût sur les morceaux rapides et dans des harmonies efficaces pour cette musique directe et qui "pulse". Les interventions instrumentales et les arrangements sont en revanche plus remarquables, avec, cerises sur la galette, les éclats de Telecaster qui éclairent plusieurs titres d‘agréables solos et un instrumental. De quoi confirmer la montée en puissance de ce groupe dans cette option musicale rock et de quoi satisfaire bien des festivals et une bonne partie des amateurs coyotesques. (JB) TOM McRAE : From The Lowlands Le défi pour Tom McRae était de tenir seul la scène pendant 1h30 avec sa guitare et ses ballades qui pourraient endormir dans la tiédeur diffuse d'une salle de concert. L'anglais s'en en extrêmement bien sorti. Sans utiliser d'artifice piteux du genre "Vous allez bien ? je n'ai rien entendu, vous êtes tous là ?" mais au contraire, en parlant doucement, en racontant, parfois en français et plus souvent en anglais, mais en faisant attention à parler lentement pour être compris du plus grand nombre, Tom a réussi à instiller une ambiance de veillée devant pas loin de 300 personnes. Il a parlé de sa maison de disques qui l'avait empêché de jouer quelques années auparavant au Transbordeur en annulant son concert au tout dernier moment ; il s'est d'ailleurs excusé auprès de ceux qui s'était déplacé pour rien et les a remerciés d'être venus à Feyzin. Il a parlé de sa rencontre avec Bashung dont il a repris La nuit je mens. Il a réussi à faire chanter la salle à plusieurs reprises et quasi naturellement. Il a parlé de son dernier disque qu'il s'est finalement résolu à éditer en auto-production pour éviter d'avoir à se faire imposer des choix artistiques qu'il n'a plus envie de subir et du contenu de ces nouvelles chansons. La plus marquante est sans doute All that's gone dans laquelle il s'excuse de ne pas être mort jeune de manière excentrique ni d'avoir rompu avec ses amis comme une star digne de ce nom mais d'être resté lui-même au long de ses 25 ans de carrière. Il y a eu des hauts lors de la sortie de son tube She cut her hair en 2000 et de sa première tournée en France. La période actuelle serait plutôt en demi-teinte car son seul moyen de partir en tournée est de le faire seul, son tourneur ne croyant plus à sa capacité à attirer du monde. Il dit avec humour : "Ce sera grace à vous si je reviens en France avec un groupe en 2013". Les chansons de Tom McRae ont une âme et il les chante avec intensité. La tristesse affleure mais l'énergie est toujours présente. Ses chansons demandent un peu d'attention que l'auditeur impliqué ne regrette jamais. Sa voix est son atout n°1 : une voix chaude et prenante qui arrive à passer dans les aigüs avec une maîtrise étonnante. Attention, ce n'est jamais du Bee Gees : il y a de l'aigü mais avec son lot de tripes garanti. La musique proposée lors de ses récents concerts correspond à cet album dépouillé et intègre, remarquable de classe et d'authenticité. Je laisse une de ses fans conclure : "Sa voix me transporte au bord du vide, sur le rebord du monde, aux confins d'émotions oubliées". (CL) www.tommcrae.com www.truckstoprules.com (06 09 61 65 18). PLATiNE PLUS CASSiE TAYLOR : Blue Si j’ai été plus que convaincu par sa prestation sur le CD The Bluesmasters Vol 2 (voir Crock 'n' Roll), ce 1er CD solo me laisse perplexe, car le style musical est totalement différent : ici, pas de rockin’ jumpin’ R’n’B, mais une douzaine de ballades ou medium, soit variété sauce Chris Isaak, soit cabaret bluesy ou variété, soit pop rock. Dans le lot, ont intéressé mes oreilles la ballade Americana variété Memphis, ainsi que Spoken for, ballade bluesy et Haunted, ballade medium cabaret bluesy. (BB) Hypertension distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174 ARTHUR ADAMS : Feet back in the door Like only she can do Ce CD simple (deux titres) conviendra mieux aux amateurs de soul/ R’n’B des 60's qu’aux vieux rockeurs. (BB) c/o Frank Roszak Prod. 7400 Sepulveda Blvd #330, Van Nuys, CA 91405 JOHN FRiES : US 50 Originaire de New York, ce chanteur/ compositeur qui mène le trio Heat, propose un CD 7 titres de ballades variété teintée de rock, de style Chris Isaak, Americana rock bluesy ou Americana plus country, comme US 50, le meilleur titre du lot, très harmonieux. Les amateurs de ce style de musique d’écoute agréable y trouveront assurément leur content, les autres passeront leur chemin. (BB) distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174 DAViD MAXWELL : Blues In Other Colors David est un pianiste dont le jeu s’inspire énormément des musiques d’Inde et du Moyen-Orient. Il fait ainsi appel, pour ce CD, à Harry Manx au mohan vina, à Jerry Leake aux tablas et au balafon, au Marocain Boujemaa Razgui au oud et au raïta, ou à Fred Stubbs à la flûte turque. Cela donne, à mes oreilles, des instrumentaux style musiques du monde ayant un vague rapport avec le blues, hormis Crying the blues et Just the blues, qui en sont plus proches. (BB) Mark Pucci Media, adresse ci-dessous CLAUDE HAY : I Love Hate You Si on admet que les Rolling Stones font du R’n’R, on peut penser que ce compositeur/ musicien/ chanteur australien fait du blues. Pour ma part, ce qu’il fait relève d’un mé-lange rock/ pop rock/ variété/ bluegrass/ gospel assez indéfinissable, parfois proche, justement, de ce que font les Stones depuis un bout de temps. Pas ma tasse de thé... (BB) c/o Mark Pucci Media, 5000 Oak Bluff Ct Atlanta GA 30350 NO REFUND BAND : The No Refund Band Ce sextette, dont Ricky Jackson (vo) et Mike Crownover, ce dernier sans soute apparenté à Sunny (voir Disqu’Airs) propose un 1er CD qui n’est pas pour les rockeurs. Ils n’y trouveront que le rockin’ R’n’B Top side et une reprise de Never been to Spain assez rockin’ R’n’B Le Cri du Coyote n°132 page 33 à se mettre dans l’oreille. En revanche, les amateurs de blues rock/ R’n’B funky, de soul (Just to be blue, bonne ballade en duo avec une fille) et de variété (plutôt qu’Eleanor Rigby, je préfère le rugby) y trouveront leur compte. (BB) Frank Roszak Productions, cf adresse plus haut THEA HOPKiNS : Lilac Sky Six titres sur le 3ème CD de cette chanteuse des environs de Boston (j'écris Boston car c'est plus facile à écrire que Massachusetts). Il y a de bons musiciens et un bon groove mais indépendamment des chansons (4 compositions sur 6), la voix de Thea est vraiment très particulière et l'humble Coyauteur peine à faire une critique objective avec cette voix de gorge bizarre dans les baffles. On va quand même souligner qu'elle a gagné un concours d'auteur compositeur et que Peter Paul & Mary ont repris une des ses chansons. Chacun sa tasse de théa ? (CL) www.theahopkins.com LUKE POWERS : Memphis Mermaid Le 5ème CD de ce natif de Nashville ne contient pas moins de 17 chansons. Accompagné par un groupe complet, Luke passe de la country au train song, de la ballade au honky-tonk avec une petite valse sans jamais se départir d'un son homogène et bien calibré. Le résultat est propre mais n'arrive pas du tout à déclancher un début d'hystérie, peut-être la faute à un certain formalisme, à la voix lead ou à l'intérêt des compositions. (CL) www.phoebeclaire.net Serge MOULiS Marc THOMASSET : SECOND WiND Connaissant Slim Paddy –rencontré à La Lanterne, bar rennais ouvert à tous genres d'expression scénique- par l'intermédiaire d'un ami musicien en diable qui m'avait présenté le CD enregistré avec Chris Fons (Cri 116), j'ai écouté avec grand intérêt le CD de Second Wind. La scène française des musiques puisant dans la mémoire des divers genres nés aux USA est très riche, il est nécessaire d'être à l'écoute des représentants gaulois qui les font vivre, comme Marc Thomasset. Interview Peux-tu nous présenter le groupe et les musiciens ? Second wind à été créé par Vincent Andioc et moi au début de 2010, pour mettre en musique les textes de Slim Paddy, poète et écrivain durant les 15 ans de sa période newyorkaise. Le batteur, Édouard Pournin, 29 ans, professeur de batterie à Rennes, joue au bagad de Rennes et dans les combos Sambre et Dan Alleman. Il nous a rejoints juste avant l'enregistrement. A l'orgue et au piano, Vincenzo de Gregorio, alias Enzo Napolitain, 34 ans, a rejoint le groupe par l’intermédiaire de Slim, qui avait enregistré le disque Slim Paddy and the Wilcats. Comme chanteur, Slim Paddy, 54 ans, écrivain et poète harmoniciste, tu connais son parcours : il rencontre en 2008 Vincent et moi, dans le groupe A Little Beat Blues Band, dont ils font toujours partie. A la guitare, Jano Eynard, 64 ans, guitariste professionnel : il quitte la France en 1967 pour l’Angleterre où il vit pendant 12 ans, puis aux USA pendant 4 ans. Jano a partagé la scène avec Popa Chubby, Patrick Verbecke et plein d’autres. Vincent Andioc, 46 ans, excellent guitariste de blues dont le parcours est lié de près au mien, monte Greg Dollar Blues Band en 2004, qui devient A Little Beat Blues Band, groupe qui tourne toujours et qui vient de décrocher le second prix du tremplin blues de Jazz à Vannes, avec le Greg Miller Band composé de Greg Miller au chant et harmonica, John Barrett à la batterie, Vincent Andioc à la guitare et moi à la basse : Marc Thomasset donc, bassiste, mais aussi guitariste, pianiste, harmoniciste, joue en solo et monte mon premier groupe garage à 25 ans, les Flagrandélires, comme bassiste chanteur. J’ai fait aussi beaucoup de musique traditionnelle du sud-Manche, où je résidais à l'époque. Patrick Lecoq, accordéoniste avec qui j’ai partagé durant une dizaine d’années les planches du groupe théâtral Élan Artistique, puis l’amour, la famille, etc. Jusqu'à ma rencontre avec Vincent Andioc... Comment travaillez-vous ? répétitions, scènes, enregistrements... Patrick Lecoq est un ami de longue date. Son influence sur la musique traditionnelle est très importante et s’étend jusqu'à Caen, avec le groupe Mes Souliers Sont Rouges, dont on connait très bien le contre-bassiste Denis Lefrançois. Pour l’instant, nous n’avons fait que deux scènes, ce qui est très pauvre. Pour l’enregistrement de Cheap Love Motel, on a répété tous les 15 jours, en acoustique chez moi, le samedi : on présentait les morceaux qu’on voulait jouer ou explorer. Slim Paddy cherchait les textes les mieux appropriés à la musique. Par exemple, après avoir écrit la musique de A Night Of Serious Drinking, qui pour moi est un riff guitare qui en dit long sur certains de mes excès, Slim avait dans ses cahiers l’histoire de ce couple "déjanté" qui fait une descente dans les bars de Manhattan et qui finit par se foutre sur la gueule tellement ils sont bourrés. L’histoire du texte épouse la musique de ce morceau comme le gant de soie sur la main d’une chanteuse de jazz. Le plus incroyable, est que ce texte et cette musique on été écrits la même année à 2000 km de distance! Pour Rock-A-Billy Baby, un matin, au petit déjeuner, je lui présente la musique et Jano a écrit les paroles sur le vif en 20 minutes. Nous voulions une ballade... un soir, en préparant le diner des enfants, j’écris sur le dos d’un faire-part de mariage, la musique de City Light que Jano a remaniée un peu pour des raisons de cohérence avec le texte de Slim. Et, le dimanche, on allait Le Cri du Coyote n°132 page 34 les essayer en studio en électrique. Avec l’enregistrement du disque, il nous a fallu 62 jours, en partant de zéro, d’où l’ intérêt pour nous de trouver un label afin que l’on puisse faire d’autres disques ! Comment une joyeuse équipe aussi diversifiée choisit-elle ses thèmes ? Il n’y a pas vraiment de sujet de prédilection. Nous écrivons tous de la musique et quand l’un de nous présente un morceau, Slim décide du texte qu’il va y mettre dessus, il a recours à ses carnets de notes et, parfois, change un peu les paroles afin que cela colle mieux au riff. Les sujets sont très variés, entre société, rapport homme-femme... mais pas de politique ni d'écologie. Slim écrit ses textes au gré de ses rencontres, tout comme nous écrivons les musiques au gré de notre vécu. Par exemple, Vincent, qui a beaucoup souffert d’une séparation, a écrit la musique de I Thought You Loved Me et Slim, connaissant bien son histoire, a écrit un texte spécialement pour ce morceau tout à fait génial. Là, on est en plein dans du Otis Redding ! Quel a été l'accueil à votre CD ? Quelle a été la démarche pour sa fabrication, la distribution, la promo ? En créant Second Wind, nous avons pensé que, pour faire des concerts et démarcher des labels, un CD aiderait à asseoir notre crédibilité. N’ayant aucun budget, on est allé présenter le projet à Ted Beauvarlet, qui est un ancien guitariste de Slim et responsable du studio La Licorne Rouge : il a accepté le projet, en nous faisant un prix pour l’enregistrement et le mixage. On a raclé les fonds de tiroir Vincent et moi. Nous sommes rentrés en studio pour cinq jours et Ted a été obligé de le fermer à sa clientèle pour nous accueillir. Il n’est pas possible d’enregistrer un album comme Cheap Love Motel dans un studio occupé par plusieurs groupes et surtout nous voulions le faire d’une seule traite. Ce sera la même chose pour le suivant, dont l’écriture est presque finie Le plus dur, c’est de trouver les fonds soit environ 10 000 euros. L’accueil des labels pour la distribution (Virgin, Because Music et Musicast) a été quasi nul, le seul qui m’a répondu c’est Musicast, qui ne veut pas nous distribuer parce qu’on est pas assez connus. Jano et Slim en ont envoyé de leur coté, sans écho. Nous allons donc nous orienter vers les concerts en espérant nous faire remarquer et faire découvrir notre démarche artistique. Nous n'avons aucun recul sur l’impact de notre musique sur un large public. Nous savons que Second Wind se situerait dans le sillage de Grateful Dead, sachant que nous sommes capables de jouer aussi bien des ballades, du blues, du rock, de la soul et même, du garage... Ce qui est sûr, c’est qu’il est difficile de Slim Paddy : vo + harm, Jano Eynard : vo + gtr faire la promotion d’un album auto-produit Vincent Andioc : gtr, Marc Thomasset : bss et que Second Wind a un besoin urgent de Enzo de Gresorio : key, Edouard Pournin : bat trouver une personne pour travailler sur la promotion du groupe ! morceaux. Je pense que Second Wind a C'est en quelque sorte une "galère", plus d’avenir à l’étranger qu’en France, même si vous vous y retrouvez en nous sommes en attente de réponse de terme de plaisir de jouer et de fierté labels anglais et allemands. d'aller au bout de vos rêves. Tu me dis que votre prochain album est Pas de trop grande disparité dans les quasi-terminé : c'est pour quand ? ressentis de chacun ? Pour l’instant nous sommes obligés de Nous sommes tous d’âge mûr et nous le mettre en attente pour des raisons prenons cela comme ça vient, nous de budget d’enregistrement. On espère sommes patients et confiants en l’avenir en vivement que quelqu’un s’intéressera à espérant un jour pouvoir sortir la tête hors notre projet afin de nous permettre de de l’eau, pas pour la gloire et la postérité réaliser ce deuxième album qui sera un peu mais juste pour continuer notre démarche plus rock que le premier. Il nous reste trois artistique à travers d’autres albums. Les choix de morceaux à trouver. Nous sommes musiciens se croisent, se quittent et se quatre à écrire avec, dans nos tiroirs, au retrouvent. Certains changent de pays, voire moins une vingtaine de compos qui trainent de continent ou même de planète, puis se depuis 30 ans ! Enfin, Second Wind a une croisent à nouveau et cela fait Second Wind énorme capacité créatrice, donc avis aux : le rock est la fontaine de jouvence qui lecteurs, qui peuvent déjà écouter quatre nous donne notre éternelle adolescence, morceaux sur youtube. Si nous avions le tout cela avec la foi des bluesmen qui fait budget maintenant, nous serions en mesure que nous y croyons... de sortir un album fin 2013 ou début 2014. Tu m'as dit que votre travail n'amenait Vos familles sont-elles impliquées dans pas à la politique dans vos textes. votre aventure musicale ? Mais les changements des politiques Je ne sais pas pour Édouard qui va culturelles ont-ils eu un impact sur bientôt être papa pour la seconde fois, sa votre pratique musicale depuis le début femme est professeur de musique, donc des années 80 ? elle est forcément impliquée, affectivement Non, les changements politiques n'ont du moins. Slim et Enzo sont célibataires, aucun effet sur la vie du groupe ou sur sans enfant. Jano a une fille mais elle n’est l’organisation de la pas impliquée dans musique en général le groupe. Quant à dans notre pays, parce Vincent et moi, c’est un que les gouvernements peu différent, puisqu’on se suivent et se ress’est connus grâce à semblent tous dans la nos enfants qui étaient politique culturelle ou, dans la même classe. plutôt, dans la nonIl y a 8 ans Vincent politique culturelle... ramène un de mes étant donné que ce fils à la maison après sont bien les banques un anniversaire : les qui gouvernent tout le enfants filent jouer, monde. Nous aurons Virginie, ma femme, le d'ailleurs un morceau fait rentrer et il aperçoit abordant ce sujet dans le prochain album. au salon mon Bassman Fender de 1966, qui Tu l’as bien compris, Second Wind veut être est toujours mon ampli de scène. Virginie politiquement correct, mais il suffit d’une lui explique que j’en suis le propriétaire petite étincelle pour que tout s’embrase : mais que j’ai raccroché avec les groupes c’est déjà arrivé sur scène avec moi. Sur de rock, pour des raisons de temps, de la pratique ou l’influence musicale par groupe, etc., mais que je continue en solo. rapport à la politique, je pense que Jano, J’arrive dix minutes plus tard, la discussion qui est l’éminence grise du blues en France s’étale jusqu’au dîner, où il me demande (quand on connait son CV !) n’a pas eu de monter un groupe de blues. Moi, très énormément d’influence, étant donné que le méfiant, je lui colle ma guitare folk dans les blues est une musique intemporelle. Et c'est bras. Il me joue plusieurs titres de Stevie sans doute la même chose pour Vincent. Ray Vaughan et je lui dis "oui" : c’est ainsi Patrick, lui, il préparait son départ pour les que tout à commencé. Quant aux enfants, USA. Quant à moi, j’ai suivi le mouvement ils vivent cela très bien, jouant dans les punk, avec les Clash ou les Ramones, cela backs-stages, parfois sur scène pendant s’entend parfois dans l’écriture de certains les balances. Pour l’anecdote, nous avons Le Cri du Coyote n°132 page 35 fait l’ouverture des 30 ans des Twins dans le Sud-Manche. Après notre concert, les enfants se sont installés au pied de la scène des Souliers Sont Rouges et, quand leur concert à commencé, les minots se sont mis à pogoter. C’est Denis Lefrançois, contre-bassiste-chanteur, qui les a extirpés de la fosse pour les mettre sur scène, où ils ont assisté à tout le concert, allongés devant les retours. Ma femme est forcément impliquée dans le groupe puisque toute les répétitions se font chez nous, ce qui veut dire dix personnes à table tous les quinze jours... pas facile. Je la remercierai jamais assez, sans elle, je n’aurais pas pu poursuivre cette aventure. N'auriez-vous pas la possibilité de proposer un travail commun à d'autres musiciens pour mettre en valeur vos compétences et vos réseaux ? Je ne sais pas ce que pensent les autres mais, partager la scène ou une tournée avec un autre groupe... pas de problème. Par contre, travailler en studio avec un autre musicien, je n’en vois pas l’intérêt pour Second Wind. Faire des échanges de contact, pas de problème, nous restons toujours très attentifs à nos confrères et restons ouverts à toutes propositions. Quelque chose à ajouter pour le Cri ? Oui, d’abord te remercier, Serge, pour ton travail de contact. Grâce à toi, j’ai lu pour la première fois une partie du Cri du Coyote, au début de cette interview, et je me suis vite rendu compte qu’il faut le lire avec son ordinateur portable à coté de soi, afin de mieux découvrir tous les groupes dont il parle ! C'est une véritable revue d’information culturelle musicale et il est dommage qu’elle ne soit pas plus reconnue, mais la véritable escroquerie du rock ’n’ roll vient bien de la pauvreté de la politique culturelle en France... © CROCK & ROLL ARTiSTES DiVERS : The Bluesmasters Vol 2 Suite au premier volume de 2010, un franc succès, le guitariste Tim Tucker a remis sur pied un groupe pour rendre hommage aux disparus (du moins à certains, la liste est trop longue) du blues. Cette fois, on trouve au vocal Hazel Miller, Mickey Thomas et, surtout, la bassiste Cassie Taylor, ici bien dans la lignée des LaVern Baker/ Ruth Brown. D’ailleurs les trois filles sont essentiellement dans une mouvance jumpin’ rockin’ R’n’B, bien soutenues par l’excellent harmoniciste Doug Lynn et avec le superbe piano du regretté Pinetop Perkins et la guitare d’Hubert Sumlin, tous deux décédés fin 2011, sur certains morceaux. En revanche, la présence de l’orgue sur I just wanna make love to you édulcore le morceau, qui devient plus une bluette qu’autre chose, de même que la guitare d’Eric Gales est trop moderne, brouillonne et son vocal ne convient pas trop à Fine Cadillac, sur lequel il aurait mieux valu laisser Cassie seule. Uniquement des reprises très convaincantes, dont celles de Bring it on home to me, Talk to me baby, Big boss man, Little red rooster ou Get me a car au rythme un peu néo-orléanais funky. Outre I just wanna make love to you, la compilation comporte deux autres ballades, excellentes celles-là, Same old blues, de la soul et Honest I do repris sauce un peu swamp pop, avec un harmonica qui sonne très saxo. Ce deuxième volume sera certainement aussi bien reçu que son prédécesseur. Direct Music distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174 WiLD BOB BURGOS & HOUSEROCKERS : Real Gone Rockin’ D’accord, il n’est pas nanti d’une voix très mélodieuse, c’est le moins qu’on puisse dire, mais on s’y est habitué depuis le temps et, d’ailleurs est-il besoin d’être un maître du bel canto pour chanter du rock’n’roll ? Car, tordons le cou une bonne fois au fait que les groupes anglais des années 1970 faisaient du rockabilly. Ceux dont Bob fit partie à l’époque, les Savages de Screamin' Lord Sutch, les Wild Angels, les Houseshakers ou Matchbox, nous offraient du rock’n’roll et il continue de le faire, la présence de saxo et piano dans l’accompagnement en atteste d’ailleurs. Cet accompagnement, crédité aux Houserockers, varie suivant les lieux d’enregistrement dispersés et étalés entre 2002 et 2011. Cela s’entend aux prises de son qui fluctuent d’un titre à l’autre. Tous les titres sont des compositionsitions de Bob, à qui on peut juste reprocher un certain manque d’imagination pour les mélodies, mais pas de conviction. A mes vieilles oreilles, ce sont les morceaux avec piano et saxo, comme Loonabilly rock’n’roll ou We’re gonna boogie et les deux instrumentaux, Halcyon harvest et Twango, qui remportent la palme. www.tcy-records.com TCY, Im Haufland 23, 8627 Grüningen (Suisse) TWO-BONES : Cruisin’ Down To Louisiana Si le rockabilly est habituellement interprété par des trios, ils ne sont ici que deux Helvètes, de Zürich, le chanteur/ guitariste Chris Helbling et le contrebassiste Beat Eck pour ce faire. Et ceux qui douteraient encore de que le rockabilly est essentiellement une musique acoustique et que point n’est besoin de jouer de la guitare plus vite que son ombre ou de taper sur une batterie comme si sa vie en dépendait en seront pour leurs frais. Tout au long des 19 titres, dont 3 compositions de Chris, dont deux figurent sur son album solo de 2004, on retrouve l’ambiance des enregistrements Sun d’Elvis, dont on retrouve quelques-uns ici, plus quelques titres plus R’n’R qui passent très bien avec accompagnement minimaliste (le superbe vocal presleyien d’Hebling y est pour beaucoup), comme One sided love affair, Poor boy, Paralyzed, mes préférés avec la reprise de Blue days, black nights. L’absence de guitare solo fait quand même bizarre sur certains titres, comme Lotta lovin’ ou Boppin’ the blues, tellement on y est habitué. Recommandé aux amateurs de rockabilly classique, sans fioritures. Rocking Flag 215, www.tcy-records.com distr TCY, Im Haufland 23, 8627 Grüningen (Suisse) MEMPHiS GOLD : Pickin’ In High Cotton Qui se cache derrière cet Or de Memphis? Chester Chandler, né à Memphis en 1955, treizième enfant d’une fratrie de quatorze. Son père, musicien, l’initie à la guitare dès ses 4 ans et il se produit dès 8 ans dans la célèbre Beale Street. On le retrouve ultérieurement, après l’armée, à Washington, puis dans le groupe de tournée de Deborah Coleman. En 1998, il sort son premier CD, qui sera suivi de 3 autres, dont celui-ci est le dernier en date, avec une dominante rockin’ blues medium du Delta, qu’il maîtrise bien. On ne peut que regretter qu’il n’y ait que trop peu de morceaux enlevés, comme les bons jump blues Biscuit boogie, l’instrumental Back porch Tennessee et Mississippi flatlands. Stackhouse, distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174 et www.blindraccoon.com ELECTROPHONiCS : Talkin’ About Vous aimez Louis Jordan, Louis Prima, le saxophone joué façon 50's ? Danser ? Les Néerlandais Stephan Hermsen (voc, gtr), Ronald Roodbol (cbs), Peter Stienen (bat), Ivo Sieben (pno, org), André de Laat (sax tén) et Evert Hoedt (sax bar) vont vous faire passer un joyeux moment. Il s’agit de leur quatrième CD, après Feels Like A Million (2006), Catch That Swingtrain (2007), Little A Lot (2009). Tous les bons ingrédients du rockin’, swingin’, jumpin’, jivin’ rhythm and blues sont là et bien là sur les morceaux où l’orgue ne noie pas les sons, ce qui rendent l’ensemble un peu inégal, avec un instrumental variété en sus. Au moment du choix des titres à mettre en exergue, je me suis décidé pour les plus enlevés et dynamiques : Mr. Francesco, You make me nervous, Si! Si! Si !, I'm in the mood et You make me feel. Débarrassés de ces quelques scories, ils seront encore meilleurs. Retro Swing1210, www.electrophonics.nl J.P. REALi : The Road To Mississippi Il s’agit du troisième album de ce chanteur/ guitariste acoustique, qui s’inscrit dans la tradition des Son House et Skip James, auquel Mark Wenner, des Nighthawks, donne un coup de main à l’harmonica sur certains morceaux. Dommage qu’il manque un peu de rugosité dans le vocal pour coller à ce style, ça viendra sûrement avec l’âge. Les deux instrumentaux, Prelude et Coda, qui ouvrent et ferment le CD sont très brefs et servent juste de mise en bouche et de coup de l’étrier à un ensemble dépouillé, hormis Bloozin’ in NYC et sa guitare frémissante, rockin’ blues plus électrique. Le Cri du Coyote n°132 page 36 Bernard BOYAT ARTiSTES DiVERS First Came Memphis Minnie C’est Maria Muldaur qui est à l’origine de cette compilation consacrée à son héroïne Memphis Minnie, une des premières artistes de blues à passer à l’électrique en 1942. Maria y a inclus des titres d’elle déjà parus, de nouvelles reprises de Rory Block, Ruthie Foster et Bonnie Raitt, ainsi que des enregistrements classiques de Koko Taylor et Phoebe Snow. Pour ceux ne connaissent pas Minnie, voilà une occasion rêvée de découvrir son œuvre, dont le célèbre Me and my chauffeur blues, ici par Maria avec Roy Rogers à la guitare dans une version dépouillée, comme When you love me (Rory Block). Les autres excellents moments sont Ain’t nothin’ in ramblin’ (Bonnie Rait & Steve Freund) et Crazy cryin’ blues (M. Muldaur), qui rockent bien, Long as I can see you smile (M. Muldaur) et son parfum ragtime, Lookin’ the world over (M. Muldaur), dont la mélodie rappelle Milk cow blues. Le reste n’est pas mal non plus. (BB) Stony Plain, distr Mark Pucci Media, 5000 Oak Bluff Ct Atlanta GA 30350, www.markpuccimedia.com Quelques morceaux sont plus ragtime. Les titres marquants sont Jefferson lament, un vieux holler où guitare et vocal se répondent et The road to Mississippi, très dépouillé, qui rocke quand même. distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174 HANS THEESSiNK & TERRY EVANS : Delta Time Hans, chanteur/ guitariste/ banjoïste/ mandoliniste/ harmoniciste néerlandais, né en 1948 et installé à Vienne, Autriche, s’associe ici à Terry Evans pour un album mêlant titres enlevés, relax et ambiance gospel, créée par le soutien d’Arnold McCuller et Willie Green (autre chose que les choeurs glapissants de fausses vierges) sur une douzaine de reprises de classiques. Côté relax, on notera les interprétations de Blues stay away from me ou Honest I do. Côté enlevé, ce sont How come people act like that, The birds and the bees, I need money et Mississippi qui retiennent l’attention. Enfin, côté ambiance gospel, la palme revient à Delta time, Build myself a home, Shelter from the storm et Heaven’s airplane. Blue Groove, Frank Roszak Prod., 7400 Sepulveda Blvd # 330, Van Nuys, CA 91405, www.roszakradio.com BOPCATS : 25 Years Of Rock'n'Roll Les Bopcats de Richmond, à ne confondre ni avec les Australiens du même nom, ni avec les quatre groupes de Bop Cats, ont été formés, dans les 80's, par le chanteur/ guitariste Lindy Fralin (ex-Fralin Pickups) et ses frères John et Gary. De nos jours, ils comptent en leurs rangs Lindy Fralin (voc, gtr), Paul Hammond (voc, bat) et Steve Hudgins (voc, bs). Ils ont sorti deux albums lors de leurs débuts, puis se sont cantonnés dans le circuit des bars locaux, n’éditant plus que des maquettes promo ou des autoproductions. Extraits de leurs archives, les 17 titres, dont nombre d’originaux, présentés ici sont une sorte de résumé de leur carrière. Ceci amène à mettre en question l’étiquette rockabilly qui leur a été collée. Car, de rockabilly, il n’y en a guère, tout juste Wheels of mine. En revanche, on y trouve du bon R’n’R : All I need, un peu à la At the hop, Crazy lil’ baby, Jenny Jenny ou On a roll à la Jerry LeeLewis. Ils font aussi de bonnes reprises de Who drank my beer (Dave Bartholomew), Red Cadillac (Bob Luman), Marie Marie (Blasters), Get rhythm (Cash) et Race is on (George Jones). Outre un country rock Americana qui passe bien, ils devient vers le rock ou la variété sur une poignée de morceaux, ce qui fait qu’il y a à boire et à manger là-dessus. Eller Soul, Frank Roszak, cf adresse ci-dessus MUDDY WATERS : King Of The Chicago Blues Vol 2 1951 - 1961 Après un premier coffret (FA 266 ) consacré à la décennie 1941/ 1950, celle des débuts de Muddy, Gérard Herzhaft présente une anthologie dédiée à la décennie suivante. La première réflexion qui m’est venue à l’esprit est la suivante : trois CD pour dix ans de la carrière d’un géant, c’est dérisoire quand on voit ce que sortent les artistes actuels, qui ne lui arrivent même pas à l’orteil (la cheville est trop haute !), pour lesquels nous aurions droit au triple pour la même durée. Cette remarquable (pléonasme lorsqu’on parle de Frémeaux) réalisation est, de surcroît, nantie d’un livret de l’ami Gérard tel que je les conçois : clair, net et précis, à la portée de tous, expliquant simplement le passage de Muddy d’une musique rurale du Delta avec accompagnement restreint à un blues musclé et électrifié avec groupe complet dès 1953. De plus, cerise sur le gâteau, on a droit à une photo d’un Gérard jeune en compagnie de Muddy. Les amateurs de blues et des racines du R’n’R (Mannish boy, Baby please don’t go, Hoochie coochie man, Got my mojo working et j’en passe) seront déjà familiers avec les titres de la période et se régaleront à leur écoute. Bravo et merci Gérard et Frémeaux. www.fremeaux.com Frémeaux, 20 rue Robert Giraudineau 94300 Vincennes ELViS PRESLEY : Elvis Presley & The American Music Heritage 1956-1957 Vol 2 Conçu de la même manière que le vol 1, un coffret 3 CD, avec des versions originales ou marquantes des reprises d’Elvis de la période, ce qui permet d’intéressantes comparaisons (à ce petit jeu Little Richard est gagnant haut la main), ce deuxième volume reprend le cours de la carrière elvisienne après When my blue moon turns to gold again. On y voit l’évolution du King vers d’autres styles que le rockabilly, puis le R’n’R pur et dur des débuts, le gospel, la country, chansons de Noël ou variété. Compilée par Bruno Blum, la sélection présente les enregistrements de la période 1956-1957 et Bruno signe un fort intéressant livret, dans lequel il s’étend, de manière un peu itérative, sur la société et le milieu musical américain de la période. Même si vous possédez déjà ces enregistrements, avoir la possibilité d’une comparaison immédiate entre originaux et versions d’Elvis est un incontestable plus. Qui peut se vanter d’avoir aussi les originaux ou les versions de Bernard Hardison (Too much), Jane Froman (I believe, repris chez nous par Mouloudji, Je crois en toi), David Hill (I’m all shook up) ou Steve Gibson (Blueberry Hill) ? Encore un incontournable. www.fremeaux.com MiTCH WOODS : Blues Beyond Borders Live In Istanbul (CD & DVD) Ce binôme CD/ DVD présente le concert du bon gros pianiste/ chanteur Mitch, ancien des Lost Planet Airmen de Commander Cody et à la discographie déjà conséquente, enregistré lors du festival blues parrainé par Efes Pilsen (excellente bière du coin) à Istanbul, RYAN CAiN & THE ABLES : My Pistol Rides Shotgun N’ayant plus entendu parler de lui depuis un premier album sur Wild Hare en 2008 (Cell Block Blues), j’avais oublié son existence. Il se rappelle à notre bon souvenir, avec un nouveau groupe. Exeunt les Chaotics, bonjour les Ables, formés en 2011 (Matt Eakle, Gary Hamrick, Evan Jones). Ryan fait toujours du rockabilly (dont un excellent Yes indeed à la Johnny Burnette sur Train kept a rollin’)/ hillbilly bop, avec quelques titres qui s’en démarquent. Et, comme pour les vins où je préfère très souvent les blancs issus de vignobles spécialisés dans le rouge et l’inverse (les vignerons sont peut-être plus attentifs à ce qui sera surtout destiné à leur consommation et à celle des gens du coin ?), ce sont ces morceaux qui ont ma préférence : l’excellent hot rod semi parlé Haunted hotrod, le tout aussi excellent honky tonk enlevé Kiss and make up another lie et, surtout, la ballade What’s happened to me, très Sanford Clark Le reste est aussi très bon. 207 Ryder avenue, Clarksburg WV 26301, www.cainandtheables.com Turquie. Les morceaux du CD et du DVD sont identiques et, comme on pouvait s’y attendre de la part de Mitch, relèvent, à l’exception d’un blues lent, d’un solide rockin’ R’n’B/ R’n’R ou boogie carré, parfois avec répons du groupe et bénéficiant de l’excellent saxo d’Amadee Castenell. Mis à part le morceau cité, le reste est vraiment excellent, avec plusieurs titres très néo-orléanais (Mojo mambo, Crawfishin’ ou Long, lean and lanky) et de très bonnes reprises de Rocket 88 et House of blue lights. Les quelques images du public sur le DVD permettent de se rendre compte qu’il y a peu de femmes, dont quelques-unes avec des foulards (bizarre pour aller écouter la musique du Diable…). Outre le concert, ce DVD, conçu comme un documentaire pour le public américain qui ne connaît pas la Turquie, montre l’ambiance dans le car de la tournée avec le groupe de Kenny Neal, aussi de la fête, la vie en tournée, les paysages et la fête nationale à Izmir. Vous pouvez vous passer de l’aspect folklo-touristique et ne vous intéresser qu’à la musique, qui vaut le déplacement. VizzTone 8812, Mark Pucci Media, 5000 Oak Bluff Ct Atlanta GA 30350, www.markpuccimedia.com JACK BRADSHAW : Saturday Night Jack est né en 1930 à Scutty, Kentucky. Orphelin très jeune, il est élevé dans le Tennessee par des parents. A la fin des 40's, il travaille au Texas et c’est à Lubbock qu’il forme son premier groupe, le Tennessee Trio, au sein duquel il tient la mandoline. Ils sont engagés par le KSEL Jamboree, puis Jack travaille dans le spectacle de Bill et Joe Callahan. Déclaré inapte à l’armée, il part dans le nord et s’installe à La Porte, Indiana, où il travaille sur radio WLDY. Il commence à enregistrer pour Harry Glenn dans le studio WWCA de Gary, Indiana, en 1954. Il devient ensuite prédicateur et enregistre des morceaux religieux sur Christian Way, en chantant encore, à La Porte, à 82 ans. Sa carrière discographique séculière s’étale sur 6 ans seulement, de 1954 à 1960, sur Mar-Vel (6 simples), Glenn (2), sa marque Jack Bradshaw (1 et 1 super 45 t) et Decca (1). La totalité de ces enregistrements, y compris des inédits, a déjà fait l’objet, en 1983, du 33 t Cowboy Carl CCLP 109 Jack Bradshaw Story, que Bear Family reprend intégralement et avec les morceaux quasiment dans le même ordre, sur ce CD dans la série Honky Tonk Heroes, ce qui permettra à ceux qui possèdent le 33 t, de le laisser reposer. Musicalement, Jack colle avec la country de son époque, entre l’avènement du R’n’R et l’arrivée de la country variété de Nashville. Pour ceux ne le connaissent pas, il s’agit surtout de hillbilly enlevé, medium ou plaintif, dont les titres-phares sont Don't tease me, aux soli de guitare de Pappy Walters très western swing et Searching, de honky tonk, plus deux valses. Pour les amateurs de rockabilly, ce sont les titres entre hillbilly bop/ bluegrass et rockabilly, qui retiennent l’attention : Joe-Joe, Saturday night special, Naughty girls, Let's baby, My heart, my heart, Flirting with me et Two rocka four. Bear Family, PO Box 1154, 27727 Hambegen (All.) Le Cri du Coyote n°132 page 37 BiLLY BROWN : Did We Have A Party Comme certains lecteurs, j’ai découvert Billy grâce aux compilations Columbia Rockabillies. Originaire de Virginie Occidentale, sa famille part en Floride, où il apprend la guitare. En 1950, il signe chez Columbia. Appelé sous les drapeaux en janvier 1951, il fait partie du Théâtre aux Armées, récréant les troupes à Camp Rucker, Alabama, animant aussi une émission sur une radio locale. Libéré en janvier 1953, il part en Orégon et Idaho. Il y rencontre Hank Penny, avec qui il enregistre une session partagée à Hollywood. Eté 1957, il part à Atlanta, Géorgie, et rencontre Bill Lowery, qui lui organise une session pour Stars, début d’une courte période R’n’R/ rockabilly. Columbia réédite le simple et le réengage. Il passe chez Republic en 1960. Victime d’un accident presque fatal en 1961, il devient prédicateur, avant de revenir à la country en 1967. En 1969, il enregistre pour Challenge, puis pour diverses marques (Chart, Action, Stardom, M, Music Note) et se produit dans les Sheraton Inn et Holiday Inn. En 1983, victime d’une crise cardiaque, il abandonne la musique et se reconvertit, vivant en Floride jusqu’à son décès le 10 janvier 2009... C’est un réel plaisir que d’avoir dorénavant tous ses titres R’n’R/ rockabilly sur le même support, qui contient aussi du teen rock, du hillbilly, de la country nashvillienne (He'll have to go, original du tube de Jim Reeves), un peu de yodel, de ballade teen, le tout datant de 1950 à 1969 et provenant de chez Columbia, Decca, Stars, Republic, Challenge, plus deux inédits sur cette marque. Les morceaux d’intérêt pour les rockeurs sont Flip out, avec les Jordanaires en soutien, Run' em off, piqué à Onie Wheeler, Meet me in the alley, Sally, It's love, son célèbre Did we have a party, Next, Don't hold back, Lost weekend, Look out heart et Let there be love. Bear Family, PO Box 1154, 27727 Hambegen (All.) MARTY ROBBiNS : Rocks On ne présente pas ici un tel géant de la country, dont la bio est dans le Cri. S’il a obtenu le succès grâce à El Paso, ses ballades western ou sa country variété, Marty a aussi enregistré du rockabilly, du rock’n’roll, entre 1954 et 1956, du teen rock et de la country plus musclée. Son premier 33t Columbia, en 1956, le CL 2601 fut, d’ailleurs, titré Rock'n' Roll'n Robbins. Les 29 titres de cette compilation en incluent la totalité et recoupent partiellement, le CD Bear Family du même nom, ainsi que celui du 33t Country Classics Library CCL 1129, son répertoire rythmé n’étant pas extensible. Nous nous intéresserons donc aux morceaux qui n’y figurent pas, les autres étant suffisamment connus. Les meilleurs sont sûrement I'll know you're gone (1956), duo hillbilly bop avec Lee Emerson, son impresario, très Jimmy & Johnny, et Sugaree (public, lieu et date inconnus), seul enregistrement, bien sauvage, connu de sa compo par lui. Relèvent de la country, I can't CROCK & ROLL quit (1956), morceau rapide, Sometimes I'm tempted (1961), country variété rythmée avec chœurs et Baby's gone (1965) country rock avec une guitare trop moderne à mon goût. You've been so busy baby (1966) est un titre bluesy un peu swamp, avec orgue. Enfin, dans le domaine teen, Jeannie & Johnny (1958), est un bon teen rock, Ain't life a cryin' shame (1959), est plus variété avec choeurs et She was only seventeen (1957), est une belle ballade medium. Bear Family (All.) JASON ViVONE : Leather Rinse Repeat Je serais curieux de savoir combien il développe au spiromètre, car son vocal puissant laisse prévoir de beaux poumons, qui conviennent bien aux titres musclés, mais pas aux quelques ballades variété bluesy, qui se trouvent sur la fin du CD. Le reste consiste en blues, soit plus rural, soit ragtime, soit rockin’, avec une slide souvent très présente. Il en ressort surtout The Nina, the Pinta, the Santa Maria, morceau dépouillé mais qui rocke bien, avec répons d’un choeur féminin (c’est la première fois que j’entends rendre un morceau parlant des 3 caravelles de Christophe Colomb), The Black Lone Ranger, rockin’ blues lent en hommage à James Ramsey, artiste de blues noir qui se produisait vêtu comme le Lone Ranger (décidément, Jason a une inspiration peu courante), One hot mother, rockin’ blues lent, et Do the nod au rythme syncopé à la Bo Diddley. Intéressante découverte. distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174 Marc Alésina Gilles Vignal JAKE LEAR : Diamonds And Stones J’ai eu du mal à lire les titres, écrits à la main et très fin, sur le dos de la pochette… Nonobstant ce point de détail, il s’agit d’un album plus blues rock que rockin’ blues dans l’ensemble. Les djeunes trouveront donc sûrement mieux leur content que les fossiles dans mon genre sur la majorité des morceaux. Pourtant, Jake, peu après la moitié du CD, se met à faire deux bons rockin’ blues, Jack O’diamonds, lent, plus acoustique et dépouillé que le reste des morceaux, et Work work work, enlevé, ainsi qu’un bon boogie instrumental qui rocke bien, Boogie time, pour boucler le tout. Comme quoi, il faut toujours écouter un album de bout en bout, on peut avoir d’agréables surprises. distr. Blind Raccoon, cf ci-dessus OL’ BRY : We Don’t Care Les Bryoles (ne pas confondre avec le groupe ibérique Los Brioles) sont formés en janvier 2010 par Eddie (voc, gtr) et Thierry (cbs) Gazel, rejoints par Marcelo (bat). Ils deviennent ensuite les Ol’ Bry, avec Rémy (sax) et Diego (gtr sol). Leur éclectisme est remarquable, les autorisant à piocher aussi bien dans des choses récentes (J.D. McPherson) que dans le meilleur de la soul et du R’n’B du début des années soixante, lorsque ces musiques s’apparentaient encore au R’n’R, et de le restituer à leur manière. Parmi les reprises, on notera celles de (Solomon Burke), transposé en R’n’R fort gouleyant à la Presley avec sax, de Rainin’ in my heart (Slim Harpo) en rockin’ doo-wop enlevé, de My girl (Temptations), de Duke of Earl, très bonne reprise acapella, style qui leur convient à merveille et dont ils devraient plus abuser, et du North side gal (J.D. McPherson), jusque là inconnu à mon bataillon, bon rockin’ R’n’B avec répons. Les 6 compositions, bonne proportion, sont plus inégales. J’ai surtout apprécié les deux bien R’n’R, Let me dance, un peu à la Party, avec choeurs à la Jordanaires et Cute & pretty. En tout cas, on peut les adouber dans la confrérie du R’n’R. www.rockparadise.fr Rock Paradise, 42, rue Duranton 75015 Paris, ARTiSTES DiVERS : Rockers Kulture 4 Rock Paradise continue sa croisade (récompensée par le parrainage de l’aprèsmidi des Grenouilles du prochain festival d’Attignat) pour la scène française du rockabilly/ R’n’R avec quelques groupes déjà connus de ma part et beaucoup d’autres que j’ai découverts, sur des reprises et pas mal d’originaux, ce qui est très bien. Concernant les groupes que je connaissais (Drew Davis, les Hip Quakers, les Moscats), les morceaux sont connus, inutile d’y revenir. Pour ce qui est des nouveautés, j’ai bien aimé les Capitols, Wild Goners, Hoop’s 45, au rockabilly classique et sautillant, avec de très bons guitaristes. Celui de Marilyn & les Rockin’ Bombs est correct, mais son vocal semblerait mieux convenir à du rockin’ R’n’B. Dans un créneau bon R’n’R au rythme boom-chicka-boom, les Slackjaws me plaisent bien, de même que Milwaukee et une reprise très hillbilly bop du Blue moon nights de John Fogerty. Enfin, j’ai craqué sur Little Lou, au vocal Wanda Jackson jeune, et son excellent R’n’R sauvage à la Little Richard. Le reste n’étant pas mal non plus, en dépit de quelques prises de son faiblardes et d’un ou deux titres un peu anarchiques, voici une compilation recommandée, car ce sont ces jeunes qui entretiennent la flamme et représentent l’avenir, ne l’oubliez pas. Rock Paradise cf ci-dessus DiSCOGRAPHiE : Johnny & Dorsey BURNETTE http://burnettebrothers.user.fr Knockin' On Heaven's Door MUSiQUE & AMiTiÉ Pierre était un ami de Doc et Rosa Lee Watson depuis bien longtemps. Il a partagé de nombreux séjours avec eux et son courrier témoigne d'une émotion que nous comprenons et tenons à partager avec les lecteurs du Cri : Bonjour à tous, Les mois se suivent et se ressemblent parfois. Rentré à la maison ce soir, après trois jours d'escapade, le répondeur clignotait, l'un des messages m'annonçait une bien triste nouvelle : Rosa Lee Watson est décédée ce jeudi 22 novembre au Glenbridge Health & Rehabilitation Center de Boone. Mon sang s'est glacé et des milliers de souvenirs de ces trente dernières années ont ressurgi. Mais je dois accepter qu'une belle vie d'amour et de respect comme l'ont connue Doc & Rosa Lee, avec soixante quatre ans de mariage, doit cesser un jour. Rosa Lee n'a pas survécu six mois à Doc, la mort a été plus forte que la séparation et ils sont à nouveau ensemble, comme ils l'avaient toujours voulu... Pierre Brau-Arnaüty Martin FAY (76 ans) 14 novembre Violoniste, fondateur du groupe de folk irlandais des Chieftains en 1962, vainqueur de six Grammys qui a fait connaître la musique irlandaise dans le monde entier depuis le premier album sur Claddagh Records. Il avait pris sa retraite en 2002 après 30 albums et d'innombrables concerts Bernard Joseph LANSKi (85 ans) 15 novembre Célèbre tailleur de Memphis sur Beale Street (avec son frère Guy). Si Elvis Presley a été son meilleur agent, dès le Ed Sullivan Show jsuqu'à son costume de funérailles, il a habillé nombre de musiciens divers : Rob Orbison, Johhny Cash, Jerry Lee Lewis, B.B. King, Steven Tyler, Isaac Hayes, Robert Plant, Dr. John, Rufus Thomas, etc. Frank DYCUS 23 novembre Chanteur/ songwriter auteur de 500 chansons (avec Dean Dillon, Jim Lauderdale) dont des succès pour Mark Chesnutt (Gonna Get A Life) Gary Allan (Forever And A Day) George Jones (I Don’t Need Your Rockin’ Chair) et George Strait (Marina Del Ray) ainsi que Honky Tonk Crazy, Unwound, etc. Le Cri du Coyote n°132 page 38 Mickey BAKER (87 ans) 27 novembre Né Mac Houston Baker, orphelin, il devient guitariste après une jeunesse mouvementée. Dès 1949 il a son groupe et commence à enregistrer pour Savoy, King, Atlantic, et fait des essions pour Ray Charles, Ruth Brown, Louis Jordfan, Big Joe Turner, Ivory Joe Hunter, Coleman Hawkins, etc. Associé un temps en duo avec Sylvia Robinson (cf le fameux Love Is strange) il poursuit sa carrière et s'installe en France (joue pour Ronnie Bird entre autres). Eric "Lefty" FROMM (49 ans) 12 décembre 2012 Dans les années 1985-2000, avec K-Country (Radio Porte Sud) il fut le premier animateur radio à diffuser de la Country Music et du Bluegrass sur les ondes alsaciennes. Ami des amateurs locaux (il a participé à des concerts et des voyages aux USA) et passionné par l'Amérique, il se battait depuis 2 ans contre une tumeur au cerveau. Il dormira désormais en paix au Grand Canyon. (Merci à Olivier Fritz) Willie ACKERMAN (73 ans) 13 décembre Batteur depuis 1957 à Nashville, en studio (RCA), sur le Grand Ole Opry et le show TV Hee Haw, il a joué pour Louis Armstrong, les Monkees et sur de nombreux albums country de Willie Nelson, Loretta Lynn, Waylon Jennings, Johnny Cash, etc. Il est sur des classiques comme Amos Moses (Jerry Reed) El Paso (Marty Robbins) ou The Last Tour (George Jones). © (JB) Good Rockin' Tonight 2013 CARRÉ D’AS POUR UN FESTiVAL Bernard BOYAT L’édition 2013 de la Good Rockin’ Tonight se tiendra du 25 au 28 avril à Attignat (01) avec quatre têtes d’affiches américaines, présentées ici par ordre alphabétique. Il faut y ajouter Jimmie Lee Maslon, un ancien des disques Rollin’ Rock, un peu éloigné de la scène musicale ces derniers temps. Rayburn ANTHONY Rayburn est né le 23 mai 1937 à Humbolt, Tennessee, dans une fratrie de huit. Son père est fermier et peintre en bâtiment. Il se met à la guitare sur l’instrument de son frère aîné Bob, qui joue dans un groupe local, si bien, qu’à 15 ans, Bob l’utilise comme guitariste rythmique et comme chanteur, le groupe se cantonnant à des instrumentaux. Il est remarqué par W S "Fluke" Holland, batteur de Johnny Cash, Carl Perkins et Carl Mann, au Pineridge de Jackson. Holland l’emmène voir Sam Phillips chez Sun, pour une audition, seul au piano. Elle est concluante et Sam l’engage sans plus attendre. On est en 1959. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’enregistre alors pas de rockabilly. Le contenu des trois simples Sun, 333 (crédité à Ray B. Anthony), 339 et 373, relève d’une variété vaguement country, seul There's no tomorrow sonnant un peu à la Carl Mann de Mona Lisa. Parmi la vingtaine d’inédits d’alors, il n’y a qu’Hambone (compilation Sun Box 109) à avoir un parfum rockabilly. Rayburn a raconté une anecdote à propos d’un enregistrement Sun : ayant du mal à faire sortir l’ambiance d’une ballade, Sam lui dit d’imaginer qu’il est en train de la chanter à une belle blonde, en pure perte. Aussi, Sam décrète une pause et il revient, un moment plus tard, avec une blonde qu’il fait asseoir à côté de Rayburn. "Ca m’a juste rendu encore plus nerveux" en dira-t-il. Après Sun, Rayburn compose pour la maison d’édition de Bill Black, avec des amis comme Tony Austin et Gene Dobbins. Leur premier succès arrive avec la face B du Born a woman de Sandy Posey. Il part alors à Nashville et travaille au studio Music City Recorders de Scotty Moore, ce qui lui permet de peaufiner ses maquettes. Il part en tournée avec Billy Walker, qui enregistre certaines de ses compositions, deux d’entre elles entrant au Top 10, dont Sing me a love song to baby, n°11. Il place d’autres titres auprès de John Conley, Charlie Louvin et Melba Montgomery, Vern Gosdin, Conway Twitty et Loretta Lynn, Faron Young, les Jordanaires, Charley Pride, Jerry Lee Lewis et, même, du groupe écossais Colorado. Il accompagne aussi Melba Montgomery, Bobby Bare, Carl Perkins et, pour un seul gala, Linda Gail Lewis à la basse. Grâce à Bobby Bare, il signe chez Polydor, puis part chez Mercury, Mega, Stop. Il obtient divers succès dans les hit-parades Emission radio Jim Pewter, L.A. En 1948, il forme un groupe Ray CAMPi debut 70's, coll.B. Boyat avec des étudiants locaux, D’origine juive italienne, il dont Bert Rivera, plus tard est né Charles Raymond steel guitariste de Hank Campi le 20 avril 1934 à Thompson, Leon Hankins Yonkers, New York où il (gtr), Douglas Burton (vln), passe son enfance. Harold Layman (ac). Sous A 8 ans, pour se faire de le nom de Ray Campi & l’argent de poche, il surveille his Camping-Out Cowboys, les voitures garées dans ils enregistrent au moins 4 sa rue, premier emploi titres au studio Audiodiscs à d’une longue liste, car la Austin, en 1949. musique ne sera jamais son Devenus Ramblin' Ray & the Ramblers, activité unique, qui inclura, au fil des ans : coupe et vente de sapins de Noël, cireur avec Chris Locklin (bat), cousin de Hank, de chaussures, serveur de restaurant, ils retournent au même studio en 1950, ramasseur de quilles dans un bowling, passent sur radio KTAK de Taylor et sur placier et vendeur à l’entracte dans un radio KNOW le samedi après-midi, jusqu’en cinéma, projectionniste, forain, vendeur 1952, lorsqu’il rencontre Red Sovine, qui lui de coupons d’essence, de programmes trouve une audition qui ne mène à rien. Ray et ses Ramblers, Pee Wee Faury (bs), de matches de football, employé dans une entreprise de revêtement de sol, installateur Bert Rivera (stl gtr), Douglas Burton (vln) d’équipement téléphonique, gardien de et Leon Hankins (gtr rtm) enregistrent des parking, vendeur de chemises, électricien, titres à l’université du Texas en 1951. Ray va ensuite à l’université apprendre employé de maison d’édition musicale, directeur adjoint de cinéma, propriétaire la comédie. Après d’autres tentatives d’une marque de disques, vendeur au infructueuses, dont une chez Imperial, il rayon habillement d’un grand magasin., persuade Bob Tanner, de la marque locale restaurateur pour un studio de cinéma, TNT, de lui donner sa chance en août 1956. camionneur, vaporisateur de peinture dans Il se rend au studio de la marque à San un garage, conducteur de bulldozer et, enfin, Antonio, avec Johnny Maddox (gtr sol) et d’enseignant de collège à Van Nuys, poste Henry Hill (bs). Son premier simple, le TNT 145 Play it cool/ Catapillar (sic) (Ray Campi qu’il occupera une quinzaine d’années. Ses parents déménagent à Austin, Texas, with John and Henry), qui sort aussi sur le en 1944. Il se met à la guitare deux ans 45t quatre titres TNT144/145 partagé avec plus tard et, dès 1947, il joue du hillbilly à Jerry Dove, est un échec commercial. Une l’entracte pour le public, dans un cinéma. 2ème session, en novembre, reste inédite. Le Cri du Coyote n°132 page 39 GRT 2008 Ph. B. Boyat country, avec Maybe I should have been listening, What do you need with another man, Cheating fire, ou Shadows of love. Son disque le plus intéressant de la période est sans doute le Stop ST 350, avec I walk the line, en duo avec Joyce Reynolds. Par la suite, il enregistre pour Bob Grady, Sunray, Indigo, CMC (Suède, où il est alors populaire), dont des albums de musique religieuse. Un passage au festival rockabilly de Jackson en avril 2000 lui permet de renouer avec W. S. Holland. Il y interprète un morceau, enfin, rockabilly, Jackson was jumping, qui mentionne W.S., Tony Austin, Kenny Parchman, Carl Mann et les Perkins. Il commence alors à écumer les festivals rockabilly et enregistre des titres plus rythmés. Après un premier passage à la GRT 2008, il effectue son retour en Bresse. GRT 2008 Ph. B. Boyat Avec un nouveau groupe incluant Johnny Maddox (gtr sol), Henry Hill (bs), Harold Layman (tamb), Tommy Griffith (bat) et Bobby Reed (pno), il enregistre une demidouzaine de titres à l’université du Texas puis, avec Johnny Maddox , Henry Hill et Harvey Campi (bong, voc), il en enregistre d’autres au studio de Roy Poole à Austin, dont des reprises de Play it cool, Caterpillar et une première mouture de My screamin' screamin' Mimi. Il participe aussi, à la guitare solo, avec Johnny Maddox, Henry Hill et Harvey, à l’enregistrement de How long will it be/ Uh huh huh de Guy Brown (Echo HB 5002). Il rachète son contrat TNT et passe chez Dot, où le simple 15617 It ain't me/ Give that love to me, avec les Snappers (Johnny Maddox, Henry Hill, Bobby Reed, Harvey Campi), enregistré à Dallas en juillet 1957, n’a pas plus de succès que la précédente. Les deux titres sortent sur l’ultra rare simple belge Versailles 9.1.020. Il reste encore deux inédits de cette session. Ray remet le couvert, l’année suivante, au studio Radio House, avec Ed Nichols (pno), Johnny Maddox, Henry Hill, Harvey Campi et Joyce Webb et les Debs (choeurs). Lors de la première session, sont enregistrés My screamin' screamin' Mimi, With you et Uh huh huh, pour la marque locale Domino. Il en résulte le Domino 700 My screamin' screamin' Mimi/ Uh huh huh (Ray Campi with Johnny Maddox, Henry Hill, and the Debs). Une deuxième session, avec Don Burch, Tommy Caspar, Jimmy Williams, John Geoke (vo/ gtr), Ray Campi (gtr/ mar) et Henry Hill, voit la mise en boîte de You gambled et No time, édités sur le Domino 701, crédité aux Slades. Lors de cette année 1958, un nouveau tour à la Radio House lui fera tenir, avec ses complices habituels de l’époque à ses côtés, la guitare sur le simple Domino 700 (même référence que le sien) de Joyce Webb. Il va aussi faire un tour chez Norman Petty à Clovis, Nouveau-Mexique, pour une version inédite de Unchained melody. Le quatrième disque sous son nom, le D 104 Ballad of Donna and Peggy Sue/ The man I met (Tribute to the Big Bopper), sur la marque de Pappy Daily, voit le jour en février 1959. Les deux morceaux sont enregistrés au studio Goldstar de Houston, avec Link Davis (sax), Hal Harris (gtr), Doc Lewis (pno). Suit une session à Austin, qui engendre le simple Winsor 001 Billie Jean/ Shenandoah, puis 6401 (le premier pressage, effectué par Capitol, omet l’introduction parlée). En 1960, on retrouve Ray à Hollywood, au studio Radio Recorders, avec Perry Botkin Jr. et Gilbert Garfield, accompagnés de musiciens de studio, pour le simple Verve 10208 Our man in Havana/ Reprieve of love, crédité aux McCoy Boys. En 1961, avec les deux mêmes, il enregistre le Colpix 166 French fries/ Hear what I wanna hear, plus trois maquettes inédites. Il en enregistre d’autres, au cinéma Fine Arts de Beverly Hills et au studio 76. En 1963, il participe à l’enregistrement, au studio RCA de New York, du Tribute to six de Ray Allen & The Upbeats (simple Blast 204 et 33 t Blast BLP 6804). Dans la foulée, Rip MASTERS Rip est né à Ranikhet, en Inde, benjamin d’une famille de quatre enfants, deux garçons et deux filles à une date qu’il ne m’a pas dévoilée en dépit de plusieurs demandes. Son père, soldat de métier puis écrivain, emmène la famille en Angleterre quand il a trois mois, puis, de là, ils partent aux USA alors qu’il a deux ans. Durant son enfance, ils déménagent souvent, toujours sur la côte est, et il fréquente pas mal d’écoles différentes dans des états différents, New York, Massachusetts, New Hampshire. Rip commence à chanter à l’école, à l’église, à la chorale scolaire et se met au piano. Les méthodes d’enseignement musical ne lui convenant pas, il se débrouille seul. Il est influencé par les chanteurs rock’n’roll, Duane Eddy pour les instrumentaux, mais aussi la country et les pianistes de boogie woogie. Il monte son premier groupe au lycée, à Deerfield, Massachusetts, les HeebieJeebies, ainsi baptisé parce que le guitariste soliste, d’origine québécoise, est surnommé "Heebie". Il y a un gars nommé Salvati à l’autre guitare et un type surnommé "Box" à la batterie. Il rejoint ensuite les Brewmen, qui sont devenus Ground Effect, dans lequel il tient chant et guitare rythmique, un groupe rock’n’roll et surf. Ils deviennent vite pros et passent un peu partout dans la région, dans des endroits comme le Cheetah et l’Electric Circus à New York. Lors d’une fête chez l’acteur Burgess Meredith, il chante avec le groupe de Teddy Randazzo. En 1968, après ses études secondaires, il part en Californie, monte plusieurs groupes dans la région de San Francisco/ Santa Cruz, jouant au Family Dog et au Mandrake. Il joue même un peu de blues avec Mike Bloomfield au Mr Lee’s et avec le Chico David Blues Band. Il part ensuite à Los Angeles et joue au sein de nombreux groupes, dont les Young Hearts, un groupe de soul, Velver Turner, Maize, un groupe rock chicano, Orange Pain, Future Formula, Ground Zero, Stendek, Wisdom Fingers, Days, Mammoth, Matador, All Night Express, Johnny POWERS Il est né John Leon Joseph Pavlik le 25 mai 1938 à Detroit, Michigan, aîné de cinq enfants. Il grandit à Utica, où les Pavlik se sont installés. Il baigne très tôt dans la musique, divers membres de la famille paternelle en jouant lors de mariages ou bals locaux. Mais c’est la découverte de la country qui l’incite à se lancer, via Lonnie Barron, chanteur louisianais qui, engagé dans l’USAF, anime une émission sur radio WDOG, Marine City, et joue dans les environs de Richmond, Michigan. Emballé, le petit Pavlik achète une guitare et tente de jouer et chanter ce qu’il entend à la radio. Il reçoit ensuite des conseils de Marvin Maynard, musicien de Virginie Occidentale venu s’installer à Utica. En 1953, il rencontre Russ Williams Jr., guitariste du groupe country de son frère Jimmy, les Drifters, qui se produisent au Bill's Barn et ont une émission sur radio WDOG. Russ et Johnny deviennent amis et Johnny devient guitariste rythmique et chanteur d’appoint des Drifters sur le simple GRT 2008 Ph. B. Boyat Le Cri du Coyote n°132 page 40 il enregistre une dizaine de titres à Allegro, New York. En 1964, retour en Californie, pour d’autres enregistrements, aux studios Gold Star puis, en 1966, au studio 76. En 1968, il retrouve Henry Hill à Austin, pour le Sonobeat 111 Civil desobedience/ He's a devil. Sa carrière musicale n’a toujours pas décollé... Mais, un jour, le collectionneur/ revendeur de disques britannique "Breathless" Dan Coffey met la main sur ses simples Dot et TNT et les propose sur ses listes d’enchères. Le nom de Ray vient ainsi aux oreilles de Ron Weiser, au moment où il fonde sa marque Rollin' Rock à Los Angeles. Ray enregistre prolifiquement pour Rollin’ Rock à compter de 1972. Devenu une des figures culte du renouveau rockabilly, il commence des tournées en Europe avec ses Rockabilly Rebels, Kevin Fennell (gtr sol), Rip Masters (pno), Pep Torres (gtr rtm) et DJ Bonebrake (bat) et apparaît dans le film Blue suede shoes (1981). Depuis, sa discographie est devenue une vraie jungle exponentielle : outre les onze simples, deux super 45t et neuf albums Rollin' Rock, on le trouve, avec des inédits d’antan ou de nouveaux enregistrements, sur des marques américaines, britanniques, finnoises, allemandes, néerlandaises. Après un premier passage à la GRT 2008, le voici de retour à Attignat. puis avec Gunfighter, un groupe formé par des membres du Stone Canyon Band de Rick Nelson et de Flash Cadillac. En 1977, il est contacté par Ron Weiser, qui l’utilise comme pianiste maison pour les enregistrements de Gene Vincent, Tony Conn, Chuck Higgins, Jackie Lee Cochran, Jimmy Lee Maslon, Johnny Legend, Ray Campi, Mac Curtis et Nikki & the Corvettes. Avec Jimmy Lee Maslon et Kevin Fennel, il devient le groupe de scène de Ray Campi, tout en jouant avec les Range Rockers, qui deviennent The Cool & the Crazy. Il commence à enregistrer en solo en 1979. Depuis, il compte un simple et neuf albums, le dernier en 2010, à son actif. Il a aussi eu des morceaux utilisés dans des films, Tully en 2000 et Back by midnight en 2002. Lui aussi est déjà venu à Attignat. Rip attentif aux explications de B. Boyat Drifter101 Rainbow heart/ Teardrops and memories. NB : Il aurait aussi figuré sur un autre simple du groupe, dont je n’ai jamais trouvé la référence, Loveless kisses/ Dream on little heart. Russ lui fait découvrir Elvis et, comme pour beaucoup d’autres, c’est la révélation. Il décide de faire du rockabilly et monte un groupe avec Russ Williams (gtr) et Marvin Maynard (bs), le complétant sur scène avec des membres des Drifters lorsqu’ils n’ont pas d’engagement. Le groupe, baptisé les Rockets, suit Johnny, en 1957, pour se rendre chez Jack et Devora Brown, patrons des disques Fortune, à Detroit. Le résultat de cette session est le Fortune 199 Honey let's go/ Your love. Honey let's go est très influencé par Jack Scott, avec des chœurs à la Chantones, Your love étant plus teen medium. Le simple sort sous le nom de Johnny Powers car un nom ne sonnant pas anglo n’est pas souhaitable sur disque et Devora lui dit qu’il faut changer. Remarquant qu’il mange une barre chocolatée, elle lui en demande le nom : c’est une Power House. Elle décide de le baptiser Johnny Powers. Après ce premier simple, Johnny est un des premiers Blancs à passer à la salle de bal Graystone dans le spectacle présenté par l’animateur noir Frantic Ernie Durham de radio WJLB. Il participe aussi à l’émission TV de Dale Young sur CKLW, à Windsor, Ontario. Il renomme ensuite son groupe les Tom Cats, avec Stan Getz (gtr sol, aussi bassiste de Jack Scott en concert), Marvin Maynard (bs) et Johnny Clark (bat). En 1957, il découvre la marque locale Fox, de George Braxton. Il s’y rend pour une session partagée (2 titres chacun) avec Jimmy Kirkland, autre chanteur du coin, avec Stan Getz (gtr sol), Marvin Maynard (bs) et Larry Lick (bs). Il en résulte deux simples, celui de Jimmy Kirkland & Stan Getz & the Tom Cats et le Fox GB-916/917, sorti en août, Long blond hair, toujours avec des influences Scott/ rock, rockabilly medium, pour Johnny. Long blond hair est un succès régional, sans plus. Début 1958, Johnny enregistre diverses maquettes au studio Basement de Detroit, qui ne verront le jour que bien plus tard. Il prend alors comme impresario Tommy Moers, qui travaille avec Charles Gray pour Cosnat, société de distribution de disques. Tommy met l’animateur radio Mickey Shorr dans le coup pour des titres que Johnny concote alors, dont Mama rock, toujours influencé par Baby she’s gone. Johnny l’enregistre, ainsi que Indeed I do et Ooby dooby rock, qui sera perdu, au studio Specialty de Detroit, avec Dave Robillier (gtr sol), des Tom Cats de Stan Getz, qui accompagne alors Jack Scott. Johnny commet l’erreur de donner les matrices des morceaux à Shorr, qui lui demande de faire aussi des reprises de deux succès du moment, Purple eater et Good Rockin’ Tonight 25 au 28 avril à Attignat (01) Renseignements 06-87-01-33-24 (www.bluemonday01.com) Witch doctor, qu’il enregistre au studio United avec le groupe de Danny Zella. Ils sont destinés à une édition spéciale sur Leedon, marque australienne de Lee Gordon. 1957 Mais les choses ne tournent pas comme prévu : Mama rock et Indeed I do sont dissociés. Le 2nd se retrouve sur le Leedon 514, couplé avec Splish splash, le 1er sur le 518, avec Little star. Si le 514 voit les deux morceaux crédités à Johnny "Scat" Brown, le 518 a une face par le même et l’autre créditée aux Moon Rockets. Il semble que Gordon, alors aux USA pour mettre sur pied une tournée australienne avec Buddy Holly, à laquelle Johnny doit participer, ait envoyé les bandes sans nom ni détails et que le directeur de la marque, Alan Heffernan, ait inventé Johnny "Scat" Brown. Mais qui est l’interprète de Splish splash ? C’est un chanteur australien, sans doute Jerry Ash. Quant à Purple eater et Witch doctor, ils sortent sur le Leedon 008, crédité encore à Johnny "Scat" Brown, mais le vocal de Johnny est effacé et remplacé, probablement, par celui de Jerry Ash ! Finalement, Johnny refuse de participer à la tournée australienne... Fin 1958, Getz, qui ne joue plus avec Johnny, ouvre un studio à Utica, avec l’animateur radio Don Zee de Detroit. Johnny se produit alors au Bill's Barn avec les Paragons, groupe de Dearborn, Michigan, qui incluent George Katsakis (sax) et les jumeaux Mike (pno) et Greg (bat) Popoff, qui deviendront les Royaltones. C’est avec eux qu’il enregistre, début 1959, chez Getz, des maquettes de With your love, with your kiss, Waitin’ for you, Don’t go away et Don’t lie to me. Cette bande atterrit entre les mains de Sam Phillips et l’amène chez Sun. Son contrat Sun datant du 6 juillet, il est probable que l’unique session Sun de Johnny s’est déroulée autour de cette date. Le personnel est Brad Suggs (gtr), Jimmy Van Eaton (bat), Billy Riley (bs), Charlie Rich (pno) et Martin Willis (sax tén), qui ressort le même solo que sur le One more time de Billy Riley pour With your love, with your kiss, dont la version originale paraît sans la note finale. Sont enregistrés, outre ce titre, Be mine all mine et une dizaine d’autres. Il n’en résulte qu’un seul simple, le Sun 327 With your love, with your kiss/ Be mine, all mine, sorti en septembre. Johnny repartant à Detroit, il n’y aura guère de promotion et comme c’est aussi le commencement de ABONNEMENT & BON DE COMMANDE Nom : la fin pour Sun, il n’y aura pas de suite. Il faudra attendre les frères Barbat pour voir sortir le Sun français 604 Me and my rhythm guitar/ Waiting for you. Fin 1960, il est de retour à United Sound pour enregistrer You're to blame et Seventeen, sur le Tee Pee 398. Al Valenti, une connaissance, lui parle alors d’une nouvelle marque locale, lancée par Berry Gordy, Tamla Motown. Il le rencontre et devient le premier Blanc engagé par la marque, où il n’est pas satisfait des méthodes d’enregistrement de ses morceaux, qui resteront inédits jusqu’à un album Roller Coaster. Il se contente de claquements de mains ou de coups de tambourin sur divers tubes, comme Baby love des Supremes. Il a, quand même, un disque édité sur la sous-marque V.I.P. 25004 Give me a kiss/ She’s my baby, crédité aux Hornets (Mike Valvano et lui). En 1961, il enregistre des maquettes pour RCA. En 1965, lors de sa dernière année chez Motown, il se concentre sur la production avec Getz et Larry Lick, montant Sound Incorporated, qui s’occupe de sessions, pressage et distribution. Ils ont des succès avec Tim Tam & Turn Ons et les Capreez et sortent des disques de groupes locaux de tous styles ou d’aspirants à la gloire tel Ted Nugent ou les futurs Grand Funk. Il leur arrive aussi de se tromper, rejettant Question Mark & Mysterians. Ils éditent les morceaux sur les marques Sound, Sidra, Drew, Trash, Fink. Par la suite, Johnny fonde Power House Productions en 1969 et produit des artistes pour Epic, Capitol, Warner Brothers, Roulette, Private Stock, Philly Groove, Ariola America. Il profite du renouveau du rockabilly pour se produire en Europe, dont la France, passant notamment à Mirande et à la GRT, où ce sera son retour. © GRT 2006 Coll B. Boyat Chèque à l'ordre de Le Cri du Coyote (BP 48 26170 Buis-les-Baronnies) Prénom : Adresse : Code : Ville : Courriel : Remplir également le verso de ce bon. Le Cri du Coyote n°132 page 41 CONCERTS FEVRiER 01- Candye KANE Caen (62) 01- Sarah SAVOY & Thierry LECOCQ Paris, Centre tchèque 02- SANDY & PRAiRIE DOGS Méry sur Oise (95) 03- MARY-LOU St Philibert (56) 03- Candye KANE Saint Nazaire (44) 05- Pura FE Boulogne Billancourt (92) 08- Pura FE Le Mans (71) 08- Mat VALLENS & Thierry LECOCQ Puteaux (92) Le Brazza 08- Dale WATSON Disneyland (77) Billy Bob's 09- Eddy Ray COOPER Romilly sur Andelle (27) 09- Ricky NORTON Bordeaux (33) Th. Barrière 09- Pura FE Aurilllac (15) 09- BOOTLEGGERS Pau (64) 09- RN10 COUNTRY Maintenon (28) 10- TENNESSEE STUD Beauzac (43) Tea Country 11- MARY-LOU Guidel (56) Collège Quéven 11- Otis TAYLOR Paris, New Morning 13- Big Daddy WilSON Montpellier (34) 14- Big Daddy WilSON Lagarde (84) 15- Big Daddy WilSON Berrre (13) 15- BUZZTOWN Mennecy (91) Parc Villeroy 15- Mat VALLENS & Thierry LECOCQ Valenton (94) 16- David PHiLLiPS Brussels (B) 16- SHAGGY DOGS Thorbjorn RiSAGER Tremblay en France (93) 16- MARS ATTACKS DiMAGGiO CONNECTiON The STARLiTERS ROCKiN' BONNiE LEGEND' 59 Montrevel-en-Bresse (01) 06-87-01-33-24 16 & 17- Orville NASH HiLLBiLLY DELUXE Cergy-Pontoise (95) http://saloncountrywestern.fr 20- Big Daddy WilSON Massy (91) 22- Big Daddy WilSON Guebwiller (68) 22- David PHiLiPS B- Haren, Toogenblik 23- CELTiC SAiLORS Villejuif (94) Médiathèque 23- HOT RHYTHM & BOOZE SPO DEE O DEE Chris ALMOADA & His BROKEN HEARTS Pat Mc GiNNiS & His THREE STARS Villeneuve St Georges (94) 23 & 24- Festival Country MODERN EARL TENNESSEE STUD OPEN ROAD COUNTRY BAND JiM & The BEAMS Liane EDWARDS EARL & The HiGH TONES Parc St Paul (60) Beauvais 28- David PHiLiPS B- Moorslede, Nodige Deugd MARS 01- David PHiLiPS B- Waardamme, Cowboy Up 01- SANSEVERiNO Conflans (78) 02- CHiLi CON COUNTRY Pont St Esprit (30) 04- RN10 COUNTRY Dreux (28) 07- SANSEVERiNO Limoges (87) 08- SANSEVERiNO Rouillac (16) 09- FLYiNG SAUCERS GUMBO SPECiAL Thouars (79) 09- SANSEVERiNO Aubevoye (27) 11- David PHiLiPS B- Kontich, De Wipschutter 14- David PHiLiPS B- Haacht, Bastide 14 & 15- Thierry GANCHOU & Thierry LECOCQ Fontainebleau (77) 15- Jefferson NOiZET Toulouse (31) CC H. Desbals 16- MARiOTTi BROTHERS Pamiers (09) 06 19 38 03 79 16- SANSEVERiNO Epinal (88) La Rotonde 16- CELTiC SAiLORS Bailly Romainvilliers (77) 16- TENNESSEE STUD Nivolas Vermeille (38) 16- Manu GALViN Jean-Jacques MiLTEAU Joe Louis WALKER Blois (39) 16 & 17- DELTA SAiNTS Beauvais (60) 18- BUZZTOWN DELTA SAiNTS BLUES POWER BAND Paris (10°) New Morning 20- MARiOTTi BROTHERS Romagnat (63) 20- Manu GALViN Jean-Jacques MiLTEAU Joe Louis WALKER Clermont Ferrand (63) 21- Manu GALViN Jean-Jacques MiLTEAU Joe Louis WALKER Massy (91) 22- SANSEVERiNO Alençon (61) La Luciole 22- Manu GALViN Jean-Jacques MiLTEAU Joe Louis WALKER Vaulx en Velin (69) 22- FLiPSONG Carpentras (84) Th. Charité 22- MARY-LOU St Brévin les Pins (44) 22- Eric BiBB & Habib KOiTÉ Troyes (10) CC G. Philippe 23- Rachelle PLAS Freddy DELLA Le Neubourg (27) 06 0148 44 41 23- SANSEVERiNO Roubaix (59) Colisée 23- FLiPSONG Marseille (13) Le Lounge 23- Manu GALViN Jean-Jacques MiLTEAU Joe Louis WALKER Cléon (76) 23- SANDY & PRAiRiE DOGS La Houssaye Béranger (76) 23- CELTiC SAiLORS Triel (78) 01 39 70 22 00 24- MARY-LOU LONESOME DAY Quistinic (56) S. municipale 26- Eric BiBB & Habib KOiTÉ Cholet (49) Théâtre St Louis 26- Manu GALViN Jean-Jacques MiLTEAU Joe Louis WALKER Nice (06) 27- Eric BiBB & Habib KOiTÉ Le Vésinet (78) 27- Jefferson NOiZET Joe LOUiS Jean-Jacques MiLTEAU Aucamville (31) 27- SANSEVERiNO Vincennes (94) 27- Manu GALViN Jean-Jacques MiLTEAU Joe Louis WALKER Aucamville (31) 28- Manu GALViN Jean-Jacques MiLTEAU Joe Louis WALKER St Etienne (42) 28- SANSEVERiNO Montargis (45) 28- FLiPSONG Paris (11°) Le Pop In 29- Eric BiBB & Habib KOiTÉ Queven (56) Les Arcs 29- SANSEVERiNO Issy les Moulineaux (92) 30- BUZZTOWN ABONNEMENT & ANCiENS NUMÉROS (à partir du dernier paru) Membre : 29 Euros Bienfaiteur : 34 Euros AVRiL 02- Eric BiBB & Habib KOiTÉ Rouen (76) Hangar 23 03- SANSEVERiNO Nantes (44) S. Paul Fort 04- Eric BiBB & Habib KOiTÉ Toulouse (31) Salle Nougaro 04- SANSEVERiNO Gonfreville l’Orcher (76) 05- Eric BiBB & Habib KOiTÉ Vendenheim (67) C. Culturel 05- SANSEVERiNO Mamers (72) Théâtre 06- BUZZTOWN Dourdan (91) Le Pitchtime 06- Eric BiBB & Habib KOiTÉ Massy (91) CC Paul B 08- SANSEVERiNO Clichy la Garenne (92) 09- Big Daddy WiLSON Angers (49) 09- Eric BiBB & Habib KOiTÉ Angers (49) Le Quai 10- Mathis HAUG Paris (10°) New Morning 11- SANSEVERiNO Evreux (27) 12- Big Daddy WiLSON Saint Saulve (59) 12- SANSEVERiNO Moëlan sur Mer (29) 13- SANSEVERiNO Mérignac (33) 12 & 13- TENNESSEE STUD Chavanoz (38) Petit Théâtre 18 & 19- SANSEVERiNO Irigny (69) 20- Rock 'n' Roll Party ALEX & The ViNYLS The TOWN REBELS Yann CORRUPTED & The CONViCTS CLiFF & The TOWN REBELS Les Bordes (89) 0610187048 20- SANDY & PRAiRiE DOGS Villeneuve d’Asq (59) 20- TENNESSEE STUD Lioriol s/ Drôme (26) 26- Boo Boo DAViS CH- Thun, Cafe Mokka 26 au 28- G. Rockin' Tonight Johnny POWERS Ray CAMPi Jimmie Lee MASLON Rip MASTERS The JETS Dave PHiLLiPS & The HOT ROD GANG Jim CARLiSLE WHEELS FARGO Cri 132 & The NiGHTINGALE Del RiO RAMBLERS Earl JACKSON BAND JUMPiN'UP Tony MARLOW Sandy LEE & WANTONS The HOT ROCKS COUNTRY CATTiN Marco Da SiLVA The ADELS The BiG WiREMAN BE BOP CREEK HOWLiN' JAWS JAMY & The ROCKiN' TRiO The OL' BRY Attignat (01) 06-87-01-33-24 29- Boo Boo DAViS CH- Zurich, El Lokal MAi 02- SANSEVERiNO Boulogne sur Mer (62) 03- SANSEVERiNO Nogent sur Seine (10) 03 & 04- Jefferson NOiZET Toulouse (31) Théâtre du Pont Neuf 04- Jason BOLAND Pontivy (56) 04- Bain de Blues Jimmy JOHNSON J.C. BROOKS & The Uptown Sound Chick RODGERS Nico DUPONTAL & His Rhythm Dudes Bain de Bretagne (35) 04- Bluegrass Festival DEADLY GENTLEMEN MONROE CROSSiNG Chris JONES & The NiGHT DRiVERS The ROYS A- Bühl www.bluegrassfestivalbuehl.de 11- MARiOTTi BROTHERS Buis-les-Baronnies (26) 12- MARY-LOU & LONESOME DAY St Brévin les Pins (44) 16- SANSEVERiNO Cormeilles/ Parisis (95) 17- Kaleb MciNTiRE Disneyland (77) Billy Bob's 18- Jarod BiRMiNGHAM Disneyland (77) Billy Bob's 19- BOOTLEGGERS Rennes (35) 24- BOOTLEGGERS Cambrai (59) 24- SANSEVERiNO Schiltigheim (67) 25- Ian SCOTT Nadine SOMMERS John PERMENTER Grenoble (38) 25- SANSEVERiNO Saint Marcellin (38) Vérifiez les dates avant de vous déplacer, une erreur ou un changement est toujours possible Voir au recto Le numéro : 4 Euros (port inclus) Dernier paru : n°131 J'adhère à l'association : je recevrai 6 bulletins Manu GALViN Jean-Jacques MiLTEAU Joe Louis WALKER Auxerre (89) Le Silex Offre spéciale vente groupée 15 euros les 5 numéros 25 euros les 10 numéros 40 euros les 20 numéros Indiquez la liste des anciens numéros que vous désirez (cf liste page 26) : Etranger : 32 Euros Le Cri du Coyote n°132 page 42 Le Cabas du Fana 01.30.53.04.93 ou 01.64.63.69.53 (après 20h) http://www.countrymusicmemorial.com La meilleure publicité, c'est celle de nos lecteurs : Pensez à citer Le Cri du Coyote quand vous contactez un correspondant. Merci! SOURiS-THÈQUE Disco (Marc Alésina, Gilles Vignal) : http://sonnyburgess.voila.net Blog de passionné rockabilly/ country : http://rollcallblog.blogspot.com Deke Dickinson (Photos/ News) : http://muleskinner.blogspot.com Blog de Gérard Herzhaft. Blues : http://www.jukegh.blogspot.com Site : http://www.gerardherzhaft.com Documentaires variés dont musiques : http://topdocumentaryfilms.com Blog de notre ami Coyauteur Sam Pierre : http://sampierre.blogspot.com Blog pour amateurs de R'n'R & Country : http://www.bopping.org Classement européen Americana (collectif dont deux Coyauteurs) : http://www.euroamericanachart.eu Une vidéo par jour, abonnement gratuit : http://www.bluegrassonthetube.com Groupe Facebook "Music Live Pics" : Emmanuel Marin (Pixels Country) : www.emarin-country.fr Roger Lyobard (Country Gone) : www.countrygone.fr Daumy (Fotozic) : www.fotozic.com DROiTS DE L'HOMME & PLAiSiR MUSiCAL 75 reprises inédites. Coffret 4-CD Chimes of Freedom : The Songs of Bob Dylan Honoring 50 Years of Amnesty International 80 artistes dont Johnny Cash & The Avett Brothers, Patti Smith, Pete Townshend, Charlie Winston, Diana Krall, Sting, Mark Knopfler, Steve Earle & Lucia Micarelli, Billy Bragg, Elvis Costello, Jackson Browne, Joan Baez, Sugarland, Adele, Neil Finn, Carly Simon, Paul Rodgers & Nils Lofgren, Sinéad O'Connor, Carolina Chocolate Drops, Taj Mahal, Dierks Bentley, Dave Matthews, Lucinda Williams, Kris Kristofferson, Eric Burdon, Marianne Faithfull, Pete Seeger, Bob Dylan, etc. L'abonnement = des heures d'informations (sur du papier !) Six numéros par an du Cri du Coyote livrés chez vous ! COMPAGNiE WESTERN (02-35-97-43-49) (Catherine) Vente CD/ DVD Westerns et séries TV US [email protected] LUG RECORDS (CD & LP) Occasions : www.lugrecords.com Grand choix de blues et musiques US BLACK & TAN CD BLUES Envois directs : CD 12,99 euros port compris : http://tinyurl.com/2qax9c LABEL DiXiEFROG : Blues et Country Music : www.bluesweb.com BANJOS DEERiNG Gilles Rézard (www.gillesrezard.com) Vente. Méthode. Réglages. Cours. BiG BEAT MAGAZiNE http://bigbeatmagazine.blogspot.com RANDALS BiSON Elevage, cowboys, rodéos, musique 30750 Lanuejols. www.randals-bison.com SALON COUNTRY WESTERN® Bal Country/ DJ. Concerts : Orville NASH HiLLBiLLY DELUXE, 16 & 17 Février, Cergy-Pontoise (95) 06.07.24.25.22 MUSiC CONSULTANT Programmation : Georges Carrier : http://gcmusicconsultant.com BLUEGRASS NATURE Stages avec Gilles Rézard du 21 au 27 avril et du 5 au 12 août à Doucier (39) www.gillesrezard.com AGENT ARTiSTiQUE COUNTRY & ROCK LOKO, Dan GALLi, Lilly WEST, Alan CARTER, HEAVY FUEL, DUTCH EAGLES Alain Claudel : www. http://theartists.fr HOBOES & MARY-LOU AUX USA Hoboes : 2 avril, Palmetto (FL) 4 avril, Neptune Beach (FL) Mary-Lou : 11 avril 2013, Union Grove (NC) Mary-Lou + Tammerlin : 19 avril, Neptune Beach (FL) MOi, JE M'AFFiCHE COUNTRY ! La FFCLD (Fédération Francophone de Country Line Dance) prépare une exposition pour présenter notre paysage Country. Cette initiative permettra à tous de découvrir la richesse et la diversité de la Country Music made in France. L'exposition sera reprise dans un catalogue à destination du monde entier, (l'exposition et déjà réservée par le Canada). Les artistes français qui veulent y figurer (gratuitement), doivent contacter Rose Alleyson, coordinatrice : Courriel : [email protected] CHEZ NOS VOiSiNS Tournées prévues en Allemagne : TOY HEARTS (16-27 février) The DEADLY GENTLEMEN (2-25 mai) et à l'automne: The HENRY GiRLS, Valerie SMiTH & LiBERTY PiKE, NEW COUNTRY REHAB et le Bluegrass Jamboree (25 nov.-17 déc.). Contact : Rainer Zellner, Saarstrasse 8, D-72070 Tübingen, All. COYOTHEQUE LA ROUTE 66 VUE PAR LES FRÈRES REiTZAUM Texte et photos sur 288 p. (25€) Ed. Hugo & Cie LE PAYS OÙ NAQUiT LE BLUES L'ouvrage de Alan Lomax traduit par Jacques Vassal Ed. Les Fondeurs de Briques, 672 pages + CD (35€). THE ROLLiNG STONES : black and white blues, 1963. Photos : Gus Coral. Texte : David Hinckley & Debra Rodman. Lu sur Roll Call : "Ce beau petit bouquin présente de jeunes Rolling Stones "En route pour la Gloire". (...) Photos lors de l'enregistrement de I wanna be your man et une tournée avec Bo Diddley, Jerome Green, Little Richard, The Everly Brothers. Dans les loges, des Teds don Dan Coffey". Consulter : http://rollcallblog.blogspot.com ROLL ME UP AND SMOKE ME WHEN i DiE Nouveau livre de souvenirs de Willie Nelson (qui nous invite à le "fumer" !) cf Amazon : http://amzn.com/0062193643 et extraits sur http://goo.gl/NsOvZ et http://goo.gl/MvK2t RHYTHM & BLUES, COUNTRY, ROCK 'N' ROLL La musique qui vit grandir Elvis, Jean-Christophe Bertin (www.editions-carpentier.fr) (33,35€ + 4,10€ ou 6,50€ colissimo) RÉSERVE TA DERNiÈRE DANSE POUR SATAN Nick Tosches (Allia) 140 p., 6,20€ THE OTHER SiDE OF NASHVilLE Sous-titré An Incomplete History & Discography of the Nashville Rock Underground, 1976 –2006 de Rev. Keith A. Gordon & Friends (620 pages) 550 photos ce récit des "musidiens cachés" court de Phonography, l'album de R. Stevie Moore paru en 1946 à des interviews de The Kings of Leon et Steve Earle, soit le grand spectre des artistes "hors country" à Music City, capitale de la religion. Pour amateurs de Dave Olney, Steve Anderson, Tommy Womack, Dave Willie & Jet Black Factory ou encore Jason and The Scorchers et des groupes inspirés par le punk comme les provocateurs Rednecks In Pain. © Dix choix du jour de Sam Pierre parmi les CD Americana parus en 2012 : 1- Jimmy LaFave Depending On The Distance, 2- Indio Saravanja Travel On, 3- Ben Bedford What We Lost, 4- Bap Kennedy The Sailor's Revenge, 5- James Hand Mighty Lonesome Man, 6- Bob Dylan Tempest, 7- VA. This One For Him : A Tribute To Guy Clark, 8- The Steel Wheels Lay Down Lay Down 9- Otis Gibbs Harder Than Hammered Nail, 10- Donna Ulisse All The Way To Bethlehem Le Cri du Coyote n°132 page 43 PHOTO SOUVENiR 132 Bulletin de liaison de l’assocation à but non lucratif (type loi 1901) : "Découverte et promotion des musiques issues des traditions acoustiques nord-américaines et leurs dérivées.“ Photo : François Robert, 1er décembre 1999 à la MJC de Saint Saulve Richard Bennett, Mike Auldridge lisant Le Cri du Coyote, Jimmy Gaudreau, Dominique Fosse NEWS Coyote Report TOULOUSE SO BLUES Compétition et salon pro les 8 et 9 mars. Même si vous n’êtes pas Born Toulouse (ha) venez montrer vos douze mesures. (www.bluesyou.com) BLAST FROM THE PAST Titre de l'album du groupe italien Bluedust Bluegrass Band qui rend hommage aux grands pionniers (Monroe, Scruggs, Flatt, Stanley) avec Perry Meroni (vo, grt) Dino Barbè (bjo) Josh Villa (vo, mdl) Tony Spezzano (vo, gtr) Marco Centemeri (vo, bss) I'LL NEVER HONKY TONK YOU Album de Amanda Cevallos, avec Redd Volkaert, Dale Watson, James Hyland, Lloyd Maines, Earl Pool Ball, Augie Meyers etc. Elle sera à Mirande cet été si tout va bien RALPH & CARTER STANLEY Lonesome Melodies: The Lives and Music of The Stanley Brothers par David W. Johnson University Press of Mississippi 300 pages, 16 photos 50$ MUSiC BUSiNESS EN DOLLARS Selon Forbes, Taylor Swift (22 ans) a gagné 57 millions en 2012 devant Toby Keith (55) et Kenny Chesney (44) BLUEGRASS SUMMiT Le rassemblement européen de l'EBMA à Prague (15-17 mars) sera suivi d'un stage avec Pete Wernick (22-24 mars) PENSÉE BLUEGRASS PATERNELLE Shelby Ann, 18 ans, fille de James King, s'est tuée dans un accident de la route THE OLD SCHOOL Titre du prochain CD de Peter Rowan (Compass Rds) produit par Alison Brown. Onze titres dont Freedom Riders (reprise d'Odetta). Invités : Bobby Osborne (Stealing My Time) Jesse McReynolds (Mountain Man’s Dream) Bryan Sutton (Doc Watson Morning) Traveling McCourys, Michael Cleveland (fdl), Jeremy Garrett (Infamous Stringdusters), Chris Henry, Mike Witcher, etc. ON L'A MANQUÉ EN 2012 Je ne quitterai pas ce monde en vie, de Steve Earle (Ed. L’Ecailler) traduit par François Thomazeau (260 p, 18 €). MUSiC iS LOVE A Singer-Songwriter's Tribute To The Music Of Crosby, Stills, Nash & Young (Hemifran) AMi E T COYO CONCERT TiM BRADLEY Avec l'aide de GC-Music Consultant, concert de Tim Bradley pour la première fois en France le 27 Avril à Vaugneray (69) au cours de la soirée Blue Stars UNE PETiTE iDÉE DE L'ENFER ? La réunion, le 7 août à Galax (Virginie) de 389 mandolinistes jouant ensemble (!?!) 3 titres (!) est homologuée comme record du monde par le Guiness Book COCHON QUi DORT Un cheval entre dans un bar country, commande une bière, s'asseoit dans un coin et commence à lire le journal. Le barman est un peu surpris mais, supposant le cheval peu malin et ne sachant pas compter, il ne lui rend qu'un dollar sur son billet de vingt. Le cheval ne dit rien... puis il se lève, va au bar et commande une autre bière. Le barman lui dit alors avec un sourire : - Vrai, c'est pas ben souvent qu'on a des chevals par ici... Et le cheval lui répond : - A dix-neuf dollars la bière, ça ne m'étonne pas du tout ! © The Coyote Staff BEN BEDFORD What We Lost (Waterbug Records) Cri du Cœur (Sam Pierre) Cri n°131 L’adhésion/ abonnement est de 6 numéros. Les Bienfaiteurs participent au tirage au sort ”Ami-Coyote“ pour gagner des CD. Les articles, signés, n’engagent que l’opinion de leurs auteurs. NB : Les documents non sollicités ne sont pas renvoyés. Directeur de la publication Jacques BRÉMOND Coyauteurs : Marc ALÉSiNA Eric ALLART Bernard BOYAT Christian BRÉMOND Jean-Jacques CORRiO Jacques DUFOUR * Jean-Luc FAïSSE * Dominique FOSSE Alain FOURNiER Gérard HERZHAFT Christian LABONNE Roland LANZARONE Jacques MONTELLE Serge MOULiS Philippe OCHiN Sam PiERRE François ROBERT Michel ROSE Eric SUPPARO Lionel WENDLiNG ABONNEMENT : 29 Euros (6 n°) Bienfaiteur: 34 Euros Etranger: 32 Euros AMi E T COYO Liste des gagnants : Billy BiGOURET (42) - Jean-Jacques CORRiO (13) Pierre GUiCHARD (69) - Jean-Marie KAMiNSKi (74) - Alain RENAUD (76) Ce n° est dédié à Mike Auldridge Le Cri du Coyote, BP 48, 26170 Buis-les-Baronnies ([email protected]) Le Cri du Coyote n°132 page 44