Vous êtes-vous déjà demandé d`où provenait l`eau

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Vous êtes-vous déjà demandé d`où provenait l`eau
« On ne connaît la valeur de l’eau que lorsque le puits est à sec » Proverbe du monde entier
Vous êtes-vous déjà demandé d’où provenait l’eau embouteillée que vous buvez ?
Cette eau est-elle nécessairement « de source » ou « minérale » ?
De l’eau minérale?
C’est une eau qui provient d’une nappe souterraine
sans emprunter un réseau d’eau utilisé à des fins
de distribution publique. La teneur en sels
minéraux peut excéder 1 000 mg par litre.
Marques populaires : Saint-Justin, Montpellier
(Québec), Perrier, Vichy Célestin (France), San
Pelegrino (Italie).
De l’eau de source?
C’est une eau qui provient d’une nappe souterraine sans emprunter
un réseau d’eau utilisé à des fins de distribution publique. La
teneur en sels minéraux n’excède pas 1 000 mg par litre.
Marques populaires : Naya, Montclair, Labrador, Esker, Natiro,
Larochelle, Boischâtel, Aqua Nature (Québec), Evian (France),
Aberfoyle (Ontario).
De l’eau traitée?
C’est une eau qui a subit un traitement destiné à la rendre potable.
L’eau provient habituellement des réseaux municipaux.
Marques populaires : Dasani (Coca-Cola) et Aquafina (Pepsi Cola)
Source : La Presse, Montréal, jeudi le 13 novembre 2003
Comme vous le constatez, l’eau que nous buvons ne provient pas nécessairement de sources naturelles. En
effet, environ 25 % de l’eau mise en bouteille n’est simplement que de l’eau du robinet. Selon des tests faits
aux Etats-Unis par le Conseil de défense des ressources naturelles, dans au moins un cas, cette eau viole le
niveau à respecter ou ne respecte pas les normes concernant la microbiologie. – Water for all Campaign,
Public Citizen : www.citizen.org/cmep/water. Aux États-Unis, une étude a révélé que, sur 37 marques d'eau
embouteillée, 24 n'étaient pas conformes aux normes en vigueur.
« On ne connaît la valeur de l’eau que lorsque le puits est à sec » Proverbe du monde entier
Une ressource économique
L'industrie de l'eau embouteillée est en croissance fulgurante. En novembre 1995, 42 milliards de litres ont
été consommés dans le monde, pour une valeur de 14 milliards de dollars US. En 2001, les États-Uniens ont
consommé à eux seuls plus de 20 milliards de litres d’eau en bouteille. Le chiffre d’affaires de ce secteur
atteignait alors 7,5 milliards de dollars.
L'embouteillage de l’eau provient essentiellement de nappes souterraines. Pour l'instant, l'eau est pompée
gratuitement sans aucun retour à la population. La compagnie d'embouteillage n'a qu'à présenter une étude
d'impact réalisée à 1 km de la source de captage alors qu'on sait que les impacts peuvent se faire sentir
jusqu'à 10 km de cette source. Aucun contrôle n'est exercé quant à la quantité d'eau réellement pompée. De
plus, le pompage peut assécher les sources, détruire l’habitat, dévaster l’écosystème et épuiser les
réserves. Le plastique des bouteilles est un secteur important de déchets; il produit chaque année plus de
25 % du volume des détritus.
Saviez-vous que :
L’eau en bouteille coûte plus cher que l’essence à la pompe : un litre d’eau embouteillée se vend en moyenne entre 0,75 $
et 1 $, alors que l’essence varie entre 0,63
$ le litre et, dans les pires conditions, 0,80 $ le litre
Sur cent litres d’eau, moins d’une
cuillère à café est de l’eau potable.
Autrement dit : moins de 1 % de l’eau
sur la planète est disponible à
l’utilisation.
L’eau en bouteille coûte environ mille fois plus cher
pour le consommateur que l’eau du robinet : l’eau
potable de Montréal revient à 0,021 $ le litre.
En 2001, les revenus des dix plus grandes multinationales des eaux avoisinent les 30 milliards de dollars
états-uniens. Les contrats d’eau offrent une régularité d’entrées de fonds sur 15 à 30 ans. Considérons
l'analogie suivante avec le commerce du pétrole. Un litre d'eau vendu à l'épicerie revient parfois aussi cher
qu'un litre d'essence à la pompe. Or, le pétrole est extrait du sous-sol à grand frais. Une royauté est versée
au pays producteur qui généralement ne laisse pas sortir l'or noir gratuitement. Puis, il faut le transporter
sur de longues distances et le raffiner. L'essence est ensuite distribuée dans différents points de vente et,
enfin, les pétrolières engagent des dépenses de publicité et de promotion et versent des taxes élevées.
Pourtant, les pétrolières font d'importants profits.
Actuellement, c'est l'entreprise privée qui fait le commerce de l'eau embouteillée, ici et ailleurs dans le
monde. Les embouteilleurs d'eau pompent gratuitement l'eau de nos nappes phréatiques et n'ont à encourir
aucune transformation onéreuse, à part l’ajout de minéraux. Il leur suffit de mettre l'eau en bouteille.
Imaginons le profit faramineux obtenu lorsque le litre d'eau se vend au même prix que le litre d'essence!
Les systèmes publiques pourraient faire la gestion de l’eau embouteillée, tout en conjuguant objectifs de
rentabilité, objectifs d'équité sociale et objectifs de protection de l'environnement. Dans le cas d'une
ressource essentielle à la vie comme l'eau, la société doit exiger et obtenir que ces trois objectifs soient
conciliés.
Finalement, nous devrions réfléchir comme société au fait qu'une de nos plus importantes richesses
naturelles sorte de notre pays sans aucun retour à la population. L'eau est une richesse naturelle dont les
retombées doivent revenir à l'ensemble de la collectivité, une ressource vitale qui appartient au peuple et
c'est à lui de décider des modalités de son exploitation.
Sources : www.eausecours.org
www.polarisinstitute.org
www.acme-eau.com
www.ofm-jpic.org/agua

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