L`eau en bouteille 42 \^S8

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L`eau en bouteille 42 \^S8
^^-
r e c h e r c h é e p o u r son respect des
«Le Q u é b e c est reconnu p o u r ses c o m -
besoins locaux. « O n a été colonisé deux
p é t e n c e s dans l ' é p u r a t i o n
fois, alors, quand o n va à l'étranger, o n n'a
d é g o û t s mais l'est moins dans l'eau p o -
pas cette mentalité-là que peuvent avoir
table», remarque Guy Leclerc. C'est sim-
les Français o u les Américains», explique-
ple: la SQAE a mené 437 projets d'épu-
t-il. N e nous m é p r e n o n s pas, le dévelop-
ration dans t o u t le Québec 2 , mais l'eau
des e a u x
p e m e n t à l'étranger est aussi une planche
potable, c'est l'affaire des municipalités.
de salut p o u r n o t r e main-d'oeuvre spé-
Pour « p r o f i t e r » du marché de l'eau, les
cialisée: ici, le gros des travaux est fait.
partenaires québécois doivent développer des alliances stratégiques. « D e plus
DAVID ET GOLIATH
en plus, les projets d'eau vont de pair avec
L'exportation de n o t r e savoir-faire reste
des projets d'hydroélectricité ou d'irnga-
très limitée. S u r t o u t comparée aux gran-
t i o n des terres», constate M. Leclerc. Si
des multinationales fran-
une entreprise d'État supervise ces p r o -
çaises. La Générale des
jets, les coûts p o u r r a i e n t être plus c o n -
eaux, leader mondial, a
trôlés que dans le privé. « Q u e je travaille
un chiffre d'affaire
de
au Q u é b e c o u ailleurs, je n'ai pas besoin
40 milliards $, des filiales
de doubler m o n salaire, ni de dégager un
et plus de 200 0 0 0 e m -
r e t o u r faramineux à mes actionnaires».
le
conclut-il À moins que l'État ait besoin
m o n d e . Eaux potables
de majorer ses recettes p o u r éponger son
et usées, énergie, col-
déficit.
ployés-es
dans
lecte de déchets et r o u tes sont ses principaux
créneaux. La Lyonnaise,
sa p r i n c i p a l e
concur-
r e n t e , o p è r e avec
m i l l i a r d s $ de
d'affaires
30
chiffre
2
En 1978. le Québec se dotait d'un programme d'assainissement des eaux. 2% des
résidences étaient alors branchées à un système de traitement des eaux usées. En 1999.
à la fin du programme, ce taux sera de 98%,
un des plus élevés des pays industrialisés.
PHOTO: GUNTHERGAMPER
L'eau en bouteille
Le marché lucratif de l'eau, c'est aussi l'eau e m -
Saint-Hyacinthe, 4 personnes sur S consomment
bouteillée. 49 entreprises font de l'argent au Q u é -
de l'eau en bouteille, meilleure au goût et ino-
bec, en vidant de l'eau dans des bouteilles de plas-
dore. Claude Villeneuve, spécialiste en environ-
tique. Près du quart
nement, explique que
de la production est
les analyses de l'eau
e x p o r t é , surtout aux
du robinet sont plus
États-Unis et au Japon.
poussées que celles
Et le
exigées pour l'eau em-
marché
pro-
gresse au rythme de
bouteillée. « O n peut
20%
par a n n é e . Les
donc, au Canada, être
mieux nantis du Mexi-
plus certain de la qua-
que pourraient être la
lité de l'eau du robi-
prochaine clientèle.
net en ville que de la
q u a l i t é de l'eau en
bouteille.» 1
A u Québec, l'industrie
d'eau
embouteillée
fournit plus de 6 0 0 emplois directs. En 1995, la
consommation québécoise frôle le 40 litres par
personne, plaçant le Québec au premier rang des
buveurs d'eau embouteillée au Canada 1 . Rien qu'à
' Jean-Charles GAGNÉ, «Embouteiller avant d'exporter», La terre de chez-nous, 8 mai 1997.
2
Claude VILLENEUVE. Eau secours', Multimondes-Environnement Jeunesse. 1996.
PHOTO DAMORET, RÉA
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septembre-octobre 1997