Encyclopédie des gens du monde

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Encyclopédie des gens du monde
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Encyclopédie des gens du monde
(Cf. in fine)
Page 110 à 112
BRABANT. L'ancien duché de Brabant, portion du
royaume de Belgique, était autrefois la province la
plus considérable des Pays-Bas catholiques : ses
anciens noms latins nilpagus Bracba- tensis,
Bracbanta, Bradientisia.
1° Géographie et statistique. D'après les plus
anciens témoignages que l'histoire a pu recueillir, le
Brabant ne contenait au vii* siècle de l'ère
chrétienne que le comté d'Einham, borné au nord et
à l'ouest par l'Escaut, à l'est par la Dendre, et au
midi par la Haine. Le Brabant fit plus tard partie du
royaume de Lotharinge ou de Lorraine, et lorsque
celui-ci fut démembré, en 870, Charles-le-Chauve
obtint le Brabant tout entier, qui, à cette époque,
était divisé en quatre comtés, ceux de Louvain, de
Bruxelles, d'Einham, et du Roman-Pays ou Brabant
wallon. Comme presque dans toutes les provinces
des divers états de l'Europe au moyen-âge, les
limites du Brabant varièrent beaucoup, et il serait
impossible de préciser tous les changemens qu'elles
ont subis. Au milieu du xvii* siècle enfin, le
Brabant était borné au nord par la Meuse qui le
séparait du comté de Hollande et ensuite du duché
de Gueldres; ce dernier duché le bornait d'abord à
l'est, et ensuite l'évéché de Liège; il avait le comté
de Namur au midi, et le Hainaut et la Flandre à
l'ouest. Son étendue du midi au nord était d'environ
32 lieues communes de France, et sa plus grande
largeur, de l'est à l'ouest, de 22 lieues dans sa partie
septentrionale, et seulement de 16 à 17 dans sa
partie méridionale. Le Brabant était arrosé par
plusieurs rivières, telles que la Meuse, l'Escaut qui
le séparait de la Flandre vers son embouchure dans
l'Océan, la Thille ou Dille, le Demer, la Nèthe,
l'Aa, etc. On y voyait des lacs, des marais et des
forêts ; au nombre de celles-ci était la grande forêt
Charbonnière ( Carbonaria sylva], dont il est
question dans l'histoire des Francs au v* siècle. Le
territoire était fertile, excepté dans la partie
septentrionale, qui appartenait aux ProvincesUnies. On y comptait 26 villes murées et fortifiées,
et 700 villages. La seigneurie de Malines et le
marquisat d'Anvers, qui faisaient
autrefois deux provinces séparées du nombre des 17
des Pays-Bas, y étaient compris dans les derniers
temps. Dans les assemblées générales de ces 17
provinces, celle de Brabant avait le premier rang et
parlait la première. Le Brabant était divisé dans sa
totalité en quatre quartiers : ceux de Bruxelles,
Louvain, Anvers et Bois-le-Duc Les trois premiers,
qui occupaient la partie méridionale du pays,
appartenaient à la maison d'Autriche, et le dernier
qui s'étendait dans la partie septentrionale,
appartenait aux Provinces-Unies : aussi l'on
partageait cette province en Brabant autrichien et
Brabant hollandais, de nos jours Brabant
méridional et Brabant septentrional. Le Brabant
autrichien se partageait en pays flamand et en
Brabant wallon : on parlait flamand dans le
premier; la langue wallonne, français corrompu,
était en usage dans l'autre. Bruxelles (voy. ce nom)
en était la capitale.
Le Brabant hollandais comprenait, outre le
quartier de Bois-le-Duc , la partie orientale de celui
d'Anvers. Les Etats-Généraux des Provinces-Unies,
auxquels ce pays servait de boulevard, s'en
emparèrent durant les guerres qu'ils eurent avec
l'Espagne, et cette couronne le leur céda
entièrement par la paix de Westplialie en 1648. On
divisait le Brabant hollandais en quatre parties, qui
étaient la mairie de Bois-le-Duc, la baronie de
Breda, le marquisat de Berg-op-Zoom, et la terre de
Cuyck.
Lorsque la Belgique fut réunie à la France, le
département de la Dyle fut formé de la plus grande
partie de l'ancien Brabant, en y comprenant
quelques villages des provinces limitrophes. En
1815, la plupart des anciennes provinces belges
ayant été réunies sous le nom de royaume des Paysbas, le département de la Dyle reçut la
dénomination de province du Brabant méridional.
Cette province forme, depuis 1830, l'une des
provinces du royaume de Belgique (voy. ce mot); il
a pour chef-lieu Bruxelles. L'ancien marquisat
d'Anvers forme aujourd'hui la province d'Anvers,
du même royaume. Le Brabant septentrional est
resté au rovaume de Hollande
et a Bois-le-Duc pour chef-lieu. La souveraineté de rite, sa nièce, comtesse de Flandre et duchesse
cette province a été entre les deux puissances
douairière de Bourgogne, pour elle et celui de ses
l'objet de vives discussions.
fils qu'elle voudrait choisir. Marguerite nomma
gouverneur pendant sa vie et institua héritier des
états qui lui étaient cédés Antoine, le second fils
2° Histoire. Ainsi que nous l'avons dit, le
qu'elle avait eu de Philippe-le-Hardi, duc de
Brabant, après avoir passé de la domination des
Bourgogne, et ce prince fut reconnu duc de
Romains sous celle des Francs, fit partie du
royaume deLorraine, et fut ensuite compris dans le Brabant, de Limbourg et de Luxembourg, marquis
duché de Lothier ou de Basse-Lorraine. Ce duché d'Anvers et comte de Réthel, après la mort de sa
mère; mais il ne prit le titre de duc qu'après le décès
échut vers la fin du xi* siècle à Godefroy de
Boulogne, dit de Bouillon, qui fut roi de Jérusalem. de la duchesse Jeanne. En 1410 il amena des
troupes à Paris, au secours de Jean, duc de
De ce prince il passa d'abord dans la maison des
Bourgogne, son frère, contre la faction d'Orléans. Il
comtes de Limbourg et ensuite dans celle des
comtes de Louvain, en la personne de Godefroy-le- fut tué à la bataille d'Azincourt, en combattant avec
les Français. Jean IV, son fils, épousa en 1418
Barbu, qui prit le titre de duc de Lothier ou de
Jacqueline, comtesse de Hollande et de Hainaut, sa
Lorraine et de comte de Brabant, au
cousine; mais bientôt celle-ci fit casser son mariage
commencement du xii* siècle. Il eut pour
successeur, en 1140, Godefroy-le-Grand, son fils. par l'anti-pape Benoit XIII, et épousa Humphrey,
La vie de celui-ci et celle de Godefroy III, son fils duc de Glocester. Philippe-le-Bon, duc de
et son successeur (1143-1190), furent remplies par Bourgogne, et cousin du duc de Brabant, se déclara
des guerres féodales sans importance. Henri Ier, dit hautement contre ce mariage, et envoya le comte de
Saint-Fol avec des troupes en Hainaut. Toute la
le Guerroyeur, fils de Godefroy III, avait été
associé au gouvernement dès 1172.En 1l83 il partit noblesse d'Artois, de Flandre et de Picardie prit en
pour la Terre-Sainte avec des troupes d'élite, pour même temps les armes pour le duc de Brabant.
accomplir un voeu de croisade que son père avait Cependant le duc de Glocester vint avec 5,000
Anglais joindre la comtesse Marguerite, sa bellefait. Il eut pendant presque tout le reste de sa vie
les armes à la main contre différens seigneurs, ses mère, qui rassemblait de son côté toutes les forces
voisins. Ce fut lui qui le premier prit le titre de duc du Hainaut; mais après avoir remporté quelques
de Brabant; ce fut aussi lui qui le premier porta le avantages sur ses ennemis, il retourna en
lion dans son écu. Henri II, son fils ( 1235-1248), Angleterre, laissant en dépôt Jacqueline, sa femme,
à Mons. Les ha bilans la livrèrent au duc de
se fit respecter de ses voisins par sa valeur, et
mérita l'amour de ses sujets par la douceur de son Bourgogne. Conduite ù Gand, elle s'échappa
déguisée en homme et s'enfuit en Hollande. Le pape
gouvernement. En 1247, après la mort du duc de
déclara nul son second mariage. Le duc de Brabant
Thuringe landgrave de Hesse, il alla prendre
possession de la Thuringe et des alleux de ce pays, passa en Hollande, en 1425; il y fut inauguré comte,
avec sa seconde femme, Sophie, et le fils qu'elle lui et la même année il obtint du pape Martin V une
bulle pour l'érection de l'université de Louvain.
avait donné. Son fils Henri III, le Débonnaire
(1248- 1261), fut juste, modéré et sans ambition; il Antoine eut pour successeur son second fils, et, à la
cultivait la poésie française, et le président Fauchet mort de celui-ci, Philippe-le-Bon, duc de
lui attribue quelques chansons. De 1261 à 1355 le Bourgogne, fut reconnu duc de Brabant par les
Brabant eut successivement pour souverains Jean États du pays, contre les prétentions de Marguerite,
comtesse-douairière de Hollande. C'est ainsi que le
Ier, le Victorieux, Jean II et Jean III.
Brabant fut uni aux vastes domaines de la maison
Jeanne, la fille de ce dernier qui lui succéda, fit, de Bour2 ans avant sa mort (1406), donation de toutes ses
terres à Margue-
gogne; de celle-ci il passa dans la maison
d'Autriche (voy. les articles BOURGOGNE et comté de
FLANDRE).
Le Brabant avait ses Etats particuliers, divisés
en trois ordres, dont l'organisation définitive ne
remonte, d'une manière certaine, que jusqu'au
commencement du xiv* siècle. Les prélats, les
nobles et les députés des chefs-villes, constituaient
ces trois ordres. Les États de Brabant s'intitulaient
très révérends et très nobles seigneurs. Les prélats
et les nobles prenaient par eux-mêmes leurs
résolutions; mais les députés des villes devaient
agir d'après les ordres de ceux qu'ils
représentaient. Pour qu'une délibération fût
valable, il fallait le consentement unanime des
trois ordres. Pour tout ce qui concernait les impôts,
les prélats et les nobles ajoutaient à leur résolution
ces mots : A condition que le tiers-état suive, et
autrement pas. Les États se réunissaient
ordinairement deux fois par an. A Bruxelles
demeurait une députation permanente des trois
ordres, renouvelée tous les trois ans. Parmi les
privilèges des villes, on remarque celui de
n'accorder le service militaire que pour une guerre
dont la cause leur avait préalablement été exposée.
Le duc Antoine avait demandé ce service aux États
assemblés, sans leur faire connaître l'ennemi
contre lequel il voulait agir; les principales villes
repoussèrent sa demande. Il crut mieux réussir en
s'adressant au peuple, qu'il harangua du haut de
l'Hôtel-de-Ville à Bruxelles. La foule s'écriait
qu'elle voulait le suivre, lorsqu'un échevin dit :
Vous qui criez, marchez! mais les villes
n'accordent pas le service pour une guerre dont le
motif ne leur est pas connu. A ces mots le peuple
se retira, et le prince n'eut pas de soldats. Du reste,
il est à remarquer que les ducs de Brabant furent
très disposés à étendre eux-mêmes les libertés de
leurs sujets. Entre autres bienfaits, le duc Henri II
abolit dans ses terres le droit de main-morte (voy.).
A. S-R
ENCYCLOPÉDIE
DES
GENS DU MONDE.
TOME QUATRIÈME,
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STRASBOURG, GRAND'RUE, N° 13. —LONDRES, 30, SOHO-SQUARE.
1834
NOV; 241919
DEGRAND FUND
[AUTEURS DU SEPTIÈME VOLUME]
...
Les lettres C. L. indiquent que l'article est traduit du Conversations-Lexicon. C. L. m. signifie Conversations-Lcxicon modifié
NB Conversations Lexicon, a popular German encyclopædia of 16 vols., started in 1796, and since 1808 published by Brockhaus, in Leipzig.
How Brockhaus’ Conversations-Lexicon became the Encyclopedia Americana.
A Fresh Look at Nineteenth-Century German-American Cultural Transfer. Festschrift für Joseph Strelka Tübingen: Stauffenburg, 2007