Likouteï Si`hot SEFER VAYKRA CHABBAT

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Likouteï Si`hot SEFER VAYKRA CHABBAT
ž›
Likouteï Si’hot
Perspectives ‘hassidiques sur la Sidra de la Semaine
d’après les causeries du Rabbi de Loubavitch
CHABBAT PARCHAT
TAZRYA
PARCHAT HA ’HODECH
Roch ‘Hodech Nissan 5776 - 9 avril 2016
SEFER VAYKRA
Tazrya – Ha ‘Hodech
>͛ŽƌĚƌĞŶĂƚƵƌĞůĞƚůĂĮŶĂůŝƚĠƵůƟŵĞ
(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 7, page 74)
Le verset Tazrya 12, 2 dit : «Parle aux enfants d’Israël, en ces termes : une femme
qui ensemencera et donnera naissance à un garçon». Rachi explique : «Rabbi Simlaï dit :
ƚŽƵƚĐŽŵŵĞů͛ŚŽŵŵĞĨƵƚĐƌĠĠĂƉƌğƐůĞƐĂŶŝŵĂƵdžĚŽŵĞƐƟƋƵĞƐ͕ůĞƐďġƚĞƐƐĂƵǀĂŐĞƐĞƚůĞƐ
ŽŝƐĞĂƵdž͕ůŽƌƐĚĞůĂĐƌĠĂƟŽŶŽƌŝŐŝŶĞůůĞ;1)͕ĚĞŵġŵĞ͕ůĞƐ>ŽŝƐƋƵŝůĞĐŽŶĐĞƌŶĞŶƚƐŽŶƚĞŶƐĞŝŐŶĠĞƐĂƉƌğƐĐĞůůĞƐĚĞƐĂŶŝŵĂƵdžĚŽŵĞƐƟƋƵĞƐ͕ĚĞƐďġƚĞƐƐĂƵǀĂŐĞƐĞƚĚĞƐŽŝƐĞĂƵdž».
On trouve, en outre, un enseignement similaire, dont l’auteur est également Rabbi
^ŝŵůĂŢ͕ ƌĞůĂƟĨ ă ůĂ ŵĞŶƟŽŶ ĚĞƐ ůŽƵĂŶŐĞƐ ĚƵ ^ĂŝŶƚ ďĠŶŝ ƐŽŝƚͲ/ů ĚĂŶƐ ůĞ WƐĂƵŵĞ ͗ «Louez
l’Eternel des cieux»;ϮͿ͕ ĚĂŶƐ ůĞƋƵĞů ů͛ŚŽŵŵĞ ĞƐƚ͕ ĞŶĐŽƌĞ ƵŶĞ ĨŽŝƐ͕ ŵĞŶƟŽŶŶĠ ĂƉƌğƐ ůĞƐ
animaux : «tout comme son éloge est énoncé uniquement après celles des animaux doŵĞƐƟƋƵĞƐ͕ĚĞƐďġƚĞƐƐĂƵǀĂŐĞƐĞƚĚĞƐŽŝƐĞĂƵdž͕ĚĞŵġŵĞƐĂĐƌĠĂƟŽŶĞƐƚĂƉƌğƐĐĞůůĞƐĚĞƐ
ĂŶŝŵĂƵdžĚŽŵĞƐƟƋƵĞƐ͕ĚĞƐďġƚĞƐƐĂƵǀĂŐĞƐĞƚĚĞƐŽŝƐĞĂƵdž».
/ůLJĂƉŽƵƌƚĂŶƚƵŶĞĚŝīĠƌĞŶĐĞĠǀŝĚĞŶƚĞĞŶƚƌĞĐĞƐĚĞƵdžĞŶƐĞŝŐŶĞŵĞŶƚƐ͘ĂŶƐůĞƉƌĞŵŝĞƌ͕
Đ͛ĞƐƚůĂĐƌĠĂƟŽŶĚĞů͛ŚŽŵŵĞƋƵŝĞƐƚĚĠĐƌŝƚĞĂǀĂŶƚůĞƐ>ŽŝƐƋƵŝůĞĐŽŶĐĞƌŶĞŶƚ͕ĐŽŶĨŽƌŵĠment à l’ordre naturel des choses;ϯͿ͘ĂŶƐůĞƐĞĐŽŶĚ͕ ĞŶƌĞǀĂŶĐŚĞ͕ŽŶ ƉĂƌůĞĚ͛ĂďŽƌĚĚĞ
ů͛ĠůŽŐĞĚĞů͛ŚŽŵŵĞ͕ƉƵŝƐĚĞƐĂĐƌĠĂƟŽŶ͕ăů͛ĞŶĐŽŶƚƌĞĚĞů͛ŽƌĚƌĞůŽŐŝƋƵĞ͕ĞŶĂƉƉĂƌĞŶĐĞ;ϰͿ.
WŽƵƌĐŽŵƉƌĞŶĚƌĞůĂƌĂŝƐŽŶĚĞĐĞƩĞĚŝīĠƌĞŶĐĞ͕ŝůĨĂƵƚĚ͛ĂďŽƌĚĞdžƉůŝƋƵĞƌůĂƐŝŐŶŝĮĐĂƟŽŶ
ĚĞůĂĐƌĠĂƟŽŶĚĞů͛ŚŽŵŵĞăůĂĮŶĚĞƚŽƵƚůĞƉƌŽĐĞƐƐƵƐĐƌĠĂƟĨ͕ĂƉƌğƐƚŽƵƐůĞƐĂŶŝŵĂƵdž;ϱͿ.
>͛ƵŶĚĞƐĠůĠŵĞŶƚƐĞdžƉůŝĐĂƟĨƐĮŐƵƌĞĚĂŶƐůĞDŝĚƌĂƐŚ;ϲͿƐĞůŽŶůĞƋƵĞůŝůƐ͛ĂŐŝƐƐĂŝƚ͕ĚĞĐĞƩĞ
façon, de souligner l’infériorité de l’homme, y compris par rapport aux animaux;ϳͿ.
Ainsi, si l’homme n’adopte pas un bon comportement, on lui dira : «Un moucheron t’a
précédé ! Un ver de terre t’a précédé !» et le Tanya précise;ϴͿ qu’un homme est plus bas
ƋƵĞůĞƐĂŶŝŵĂƵdžƉĂƌĐĞƋƵ͛ŝůƉĞƵƚƚƌĂŶƐŐƌĞƐƐĞƌůĂsŽůŽŶƚĠĚĞ͘ŝĞƵ͕ĂůŽƌƐƋƵĞůĞƐĂŶŝŵĂƵdž
ne peuvent pas aller à l’encontre de leur Créateur;ϵͿ.
(1) Soit le sixième et dernier jour de cette création.
(2) Le Psaume 148.
(3) Il faut bien que l’homme soit créé pour que l’on puisse lui donner des Lois.
(4) Comment prononcer l’éloge de ce qui n’existe pas encore ?
(5) On verra, notamment, à ce propos, le commentaire du Gour Aryé.
(6) On verra le Midrash Rabba, au début de la Parchat Tazrya. Une explication similaire figure dans le traité
Sanhédrin 38a.
(7) C’est, du reste, la raison pour laquelle le corps des animaux peut nourrir celui de l’homme, ce qui veut
bien dire qu’il lui est supérieur.
(8) Au chapitre 29.
(9) Seul l’homme a le libre-arbitre.
1
^ŝŵƵůƚĂŶĠŵĞŶƚ͕ ĐĞƩĞ ŝŶĨĠƌŝŽƌŝƚĠ ĚĞ ů͛ŚŽŵŵĞ ĚŝƐƐŝŵƵůĞ ƵŶĞ ŝŵŵĞŶƐĞ ŐƌĂŶĚĞƵƌ͘ WƌĠcisément parce qu’il peut descendre si bas, au point de transgresser la Volonté du Saint
béni soit-Il, il a aussi la capacité de ne pas le faire, de maîtriser son mauvais penchant,
ĂƵƉƌŝdžĚ͛ƵŶŐƌĂŶĚĞīŽƌƚĞƚĚ͛ĂƐƐƵŵĞƌůĂŵŝƐƐŝŽŶƋƵŝůƵŝĞƐƚĐŽŶĮĠĞ͕ĚĂŶƐĐĞŵŽŶĚĞ͘/ůLJĂ
bien là une qualité immense et merveilleuse, dont on ne trouve pas l’équivalent chez les
animaux;ϭϬͿ.
En d’autres termes, dans son état premier et naturel, l’homme est plus bas que l’animal
ĚƵĨĂŝƚĚĞĐĞƩĞƉŽƐƐŝďŝůŝƚĠƋƵŝůƵŝĂĠƚĠĂĐĐŽƌĚĠĞĚĞƉĂƐƐĞƌŽƵƚƌĞăůĂsŽůŽŶƚĠĚĞ͘ŝĞƵ͕
ŵĂŝƐŝůƉĞƵƚĂƵƐƐŝƐƵƌŵŽŶƚĞƌĐĞƩĞďĂƐƐĞƐƐĞĞƚ͕ĂƵĮŶĂů͕ƌĞƉƌĠƐĞŶƚĞƌůĞƐƚĂĚĞůĞƉůƵƐƉĂƌĨĂŝƚ
ĚĞůĂĐƌĠĂƟŽŶ͘
ĞƐĚĞƵdžĂƐƉĞĐƚƐŽƉƉŽƐĠƐĚĞůĂƉĞƌƐŽŶŶĂůŝƚĠŚƵŵĂŝŶĞŶŽƵƐƉĞƌŵĞƩƌŽŶƚĚĞĐŽŵƉƌĞŶĚƌĞ
les deux enseignements de Rabbi Simlaï rapportés ci-dessus;ϭϭͿ.
Le premier enseignement précise la raison pour laquelle les Hala’hot applicables à l’imƉƵƌĞƚĠĞƚăůĂƉƵƌĞƚĠĚĞů͛ŚŽŵŵĞƐŽŶƚĠŶŽŶĐĠĞƐ͕ĚĂŶƐůĂdŽƌĂŚ͕ĂƉƌğƐĐĞůůĞƐƋƵŝƉĞƌŵĞƩĞŶƚ
ĚĞĚŝƐƟŶŐƵĞƌůĞƐĂŶŝŵĂƵdžŝŵƉƵƌƐĚĞƐĂŶŝŵĂƵdžƉƵƌƐ͕«Les lois qui le concernent sont enƐĞŝŐŶĠĞƐĂƉƌğƐĐĞůůĞƐĚĞƐĂŶŝŵĂƵdžĚŽŵĞƐƟƋƵĞƐ͕ĚĞƐďêtes sauvages et des oiseaux».
Rabbi Simlaï précise qu’il en est ainsi du fait de la bassesse de l’homme, qui eut pour
ĞīĞƚƋƵ͛ŝůƐŽŝƚĐƌĠĠ«ĂƉƌğƐůĞƐĂŶŝŵĂƵdžĚŽŵĞƐƟƋƵĞƐ͕ůĞƐďġƚĞƐƐĂƵǀĂŐĞƐĞƚůĞƐŽŝƐĞĂƵdž».
>͛ŽďũĞƚĚĞĐĞƐ,ĂůĂ͛ŚŽƚĚĞůĂdŽƌĂŚĞƐƚĚĞĚŝƐƟŶŐƵĞƌĞƚĚĞƐĠƉĂƌĞƌĐĞƋƵŝĞƐƚŝŵƉƵƌĚĞ
ĐĞƋƵŝĞƐƚƉƵƌ͕ĂĮŶĚ͛ĞŶƉĞƌŵĞƩƌĞů͛ĠůĠǀĂƟŽŶǀĞƌƐƵŶŶŝǀĞĂƵĚĞƐĂŝŶƚĞƚĠƉůƵƐĠůĞǀĠ͘Kƌ͕ůĞ
ĐŽƌƉƐĚĞů͛ŚŽŵŵĞĞƐƚƉůƵƐďĂƐƋƵĞůĞƐĂŶŝŵĂƵdž͘/ůĞƐƚĚŽŶĐƉůƵƐĚŝĸĐŝůĞĚ͛ĞŶƌĠĂůŝƐĞƌů͛ĠůĠǀĂƟŽŶ͛͘ĞƐƚƉŽƵƌĐĞƩĞƌĂŝƐŽŶƋƵĞůĂdŽƌĂŚévoque ce sujet à un stade ultérieur, procédant
ainsi du plus aisé vers le plus complexe;ϭϮͿ.
ĂŶƐĐĞƚĞŶƐĞŝŐŶĞŵĞŶƚ͕Đ͛ĞƐƚĚŽŶĐůĂĐƌĠĂƟŽŶĚĞů͛ŚŽŵŵĞƋƵŝĞƐƚŵĞŶƟŽŶŶĠĞĞŶƉƌĞmier lieu. Puis, sont présentées ses Hala’hot, car la bassesse est l’état naturel et premier
de l’homme, «ƐĂĐƌĠĂƟŽŶ». Par la suite, il est indiqué de quelle manière transformer le
monde et l’élever vers un niveau plus haut, «les Lois qui le concernent».
(10) L’homme devient ainsi le partenaire de D.ieu, au sein de la création.
(11) Et, l’on peut penser qu’il en est ainsi du fait de la personnalité de Rabbi Simlaï lui-même. Comme
la Guemara l’explique, dans le traité Pessa’him 62b, et l’on verra aussi le commentaire de Rachi, à cette
référence, Rabbi Yo’hanan refusa de lui enseigner le livre des généalogies, parce qu’il n’était pas issu d’une
bonne famille. Rabbi Simlaï avait une origine modeste et il n’atteignit une grande élévation morale que par
ses propres moyens, par son mérite personnel, au prix de grands efforts. C’est précisément cette idée qu’il
souligne dans ses enseignements. L’homme, par lui-même, est une créature très basse et il doit acquérir son
élévation par ses forces propres, en investissant pleinement sa personne pour obtenir un tel résultat.
(12) Ce qui est la présentation la plus normale.
2
Le second enseignement, en revanche, montre la qualité de l’homme, par rapport aux
ĂŶŝŵĂƵdž͕ŐƌąĐĞăů͛ĠůĠǀĂƟŽŶƋƵ͛ŝůƉĞƵƚůĞƵƌĂƉƉŽƌƚĞƌ;ϭϯͿ. C’est pour cela que l’éloge du Saint
ďĠŶŝƐŽŝƚͲ/ůƉƌŽŶŽŶĐĠƉĂƌů͛ŚŽŵŵĞĞƐƚŵĞŶƟŽŶŶĠĞŶĚĞƌŶŝĞƌůŝĞƵ͕ĚĂŶƐůĞƐǀĞƌƐĞƚƐ͕ĐĂƌ͕ĚĞ
manière naturelle, sont d’abord exprimés les éloges les plus simples, puis, par la suite, les
plus importants;ϭϰͿ.
ZĂǀ ^ŝŵůĂŢ ĂũŽƵƚĞ͕ ă ĐĞ ƉƌŽƉŽƐ͕ ƋƵĞ ĐĞƩĞ ƋƵĂůŝƚĠ ĚĞ ů͛ŚŽŵŵĞ Ɛ͛ĞdžƉƌŝŵĞ ĂƵƐƐŝ ĚĂŶƐ
ů͛ŽƌĚƌĞĚĞƐĂĐƌĠĂƟŽŶ͕«ƐĂĐƌĠĂƟŽŶĞƐƚĂƉƌğƐĐĞůůĞƐĚĞƐĂŶŝŵĂƵdžĚŽŵĞƐƟƋƵĞƐ͕ĚĞƐďġƚĞƐ
sauvages et des oiseaux».
ƵƚƌĞŵĞŶƚĚŝƚ͕ůĂĐƌĠĂƟŽŶĚĞů͛ŚŽŵŵĞĞŶĚĞƌŶŝĞƌůŝĞƵŶ͛ĂƉĂƐƵŶŝƋƵĞŵĞŶƚƉŽƵƌďƵƚ
d’exprimer sa bassesse par rapport aux animaux, comme l’indique le premier enseigneŵĞŶƚ͘ůůĞƐŽƵůŝŐŶĞĂƵƐƐŝƐŽŶŝŵŵĞŶƐĞƋƵĂůŝƚĠ͕ĐĞůůĞƋƵ͛ŝůƉĞƵƚĂƩĞŝŶĚƌĞĞŶƚƌĂŶƐĨŽƌŵĂŶƚ
ůĞŵŽŶĚĞĞƚĞŶůƵŝĂƉƉŽƌƚĂŶƚů͛ĠůĠǀĂƟŽŶ;ϭϱͿ.
͛ĞƐƚƉŽƵƌĐĞůĂƋƵĞĐĞƚĞŶƐĞŝŐŶĞŵĞŶƚŵĞŶƟŽŶŶĞĚ͛ĂďŽƌĚů͛ĠůŽŐĞ͕ƉƵŝƐůĂĐƌĠĂƟŽŶ͘Ŷ
ĞīĞƚ͕ůĞďƵƚŶ͛ĞƐƚƉĂƐƋƵ͛ƵŶŚŽŵŵĞĐŽŶƐĞƌǀĞƐŽŶĠƚĂƚŶĂƚƵƌĞůĞƚƉƌĞŵŝĞƌ͕ĐĞůƵŝĚĞƐĂĐƌĠĂƟŽŶ͕ŵĂŝƐƋƵ͛ŝůƐ͛ĠůğǀĞ͕ĂƉƌğƐƵŶĞůŽŶŐƵĞƉĠƌŝŽĚĞĚĞƚƌĂŶƐĨŽƌŵĂƟŽŶĚƵŵŽŶĚĞ͕ũƵƐƋƵ͛ă
prononcer l’éloge du Saint béni soit-Il.
* * *
(13) Il introduit l’effort de l’homme, après avoir présenté son état naturel.
(14) On le constate dans ce Psaume, puisqu’il présente d’abord, l’éloge du minéral, «les montagnes et les collines», puis celui des végétaux, «l’arbre fruitier et tous les cèdres», ensuite les animaux, «la bête sauvage et tous
les animaux domestiques» et enfin celui de l’homme, «les rois de la terre et toutes les nations».
(15) Cette explication permet, en outre, de justifier une autre différence entre les deux enseignements. Le
premier emploie le mot Yetsira pour définir la création, alors que le second dit Brya. La ‘Hassidout précise que
Yetsira désigne l’apparence extérieure de ce qui est créé et Brya sa raison d’être, sa finalité ultime. Le premier
enseignement traite de la situation naturelle et apparente de l’homme, lors de sa création. Il parle donc de
Yetsira. Le second enseignement indique la finalité de l’homme, accomplie quand il s’éloigne de sa situation
première pour atteindre un but plus élevé. Il parle donc de Brya.
3
ŶƚƌĞĚĞƵdžĨŽƌŵĞƐĚƵƐĞƌǀŝĐĞĚĞ͘ŝĞƵ
(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 12, page 57)
Le verset Chemot 12, 2 : «Ce mois-ci;ϭͿ sera, pour vous, le premier des mois;ϮͿ» introduit
la Parchat Ha ‘Hodech, par laquelle le Saint béni soit-Il ordonne aux enfants d’Israël la
ĮdžĂƟŽŶĚƵŵŽŝƐĚĞEŝƐƐĂŶĞƚůĞƐDŝƚƐǀŽƚĚĞWĞƐƐĂ͛Ś͘
ƵƌĂŶƚůĞŚĂďďĂƚƉƌĠĐĠĚĂŶƚĐĞůƵŝĚĞĐĞƩĞůĞĐƚƵƌĞ͕ŽŶůŝƚůĂWĂƌĐŚĂƚWĂƌĂ;ϯͿ, dans laquelle
ĞƐƚƉƌĠƐĞŶƚĠĞůĂDŝƚƐǀĂĚĞůĂǀĂĐŚĞƌŽƵƐƐĞ͕ƉĂƌů͛ŝŶƚĞƌŵĠĚŝĂŝƌĞĚĞůĂƋƵĞůůĞŝůĞƐƚƉŽƐƐŝďůĞ
ĚĞ ƐĞ ƉƵƌŝĮĞƌ ĚĞ ů͛ŝŵƉƵƌĞƚĠ ůĂ ƉůƵƐ ŐƌĂǀĞ͕ ĐĞůůĞ ƋƵŝ ĞƐƚ ĐŽŶƚƌĂĐƚĠĞ ƉĂƌ ĐŽŶƚĂĐƚ ĂǀĞĐ ƵŶ
mort.
Pourtant, selon l’ordre chronologique, la Parchat Ha ‘Hodech aurait dû précéder la Parchat Para, car la première vache rousse;ϰͿĨƵƚƐĂĐƌŝĮĠĞĂƵůĞŶĚĞŵĂŝŶĚƵZŽĐŚ͚,ŽĚĞĐŚEŝƐsan;ϱͿ͕ĚĂƚĞăůĂƋƵĞůůĞĨƵƚĠĚŝĮĠůĞ^ĂŶĐƚƵĂŝƌĞ͘>Ă'ƵĞŵĂƌĂƐ͛ŝŶƚĞƌƌŽŐĞ;ϲͿ, à ce propos et elle
donne la réponse suivante : «Pourquoi faire passer Para en premier lieu ? Parce qu’elle est
ůĂƉƵƌŝĮĐĂƟŽŶĚĞƚŽƵƚ/ƐƌĂģů».
EĠĂŶŵŽŝŶƐ͕ĐĞƩĞƌĠƉŽŶƐĞĚĞůĂ'ƵĞŵĂƌĂŶĞĨĂŝƚƋƵĞƌĞƉŽƵƐƐĞƌůĂƋƵĞƐƟŽŶƐƵƌů͛ŽƌĚƌĞ
des événements, dans le désert;ϳͿ. Si la vache rousse : «ĞƐƚůĂƉƵƌŝĮĐĂƟŽŶĚĞƚŽƵƚ/ƐƌĂģů»,
ƉŽƵƌƋƵŽŝŶĞĨƵƚͲĞůůĞƉĂƐďƌƸůĠĞĂǀĂŶƚů͛ĠĚŝĮĐĂƟŽŶĚƵ^ĂŶĐƚƵĂŝƌĞ͍
>͛ĞdžƉůŝĐĂƟŽŶ ĚĞ ƚŽƵƚ ĐĞůĂ ƉĞƵƚ ġƚƌĞ ƚƌŽƵǀĠĞ ĚĂŶƐ ůĂ ƐŝŐŶŝĮĐĂƟŽŶ ŵŽƌĂůĞ ĚĞ ĐĞƐ ĚĞƵdž
WĂƌĂĐŚLJŽƚ͘>ĞĐŽŶƚĞŶƵĚĞůĂWĂƌĐŚĂƚ,Ă͚,ŽĚĞĐŚĞƐƚůĂĨġƚĞĚĞWĞƐƐĂ͛Ś͕ƋƵŝĐŽƌƌĞƐƉŽŶĚĂƵ
ƐĞƌǀŝĐĞĚĞ͘ŝĞƵĚĞƐdƐĂĚĚŝŬŝŵ͛͘ĞƐƚăWĞƐƐĂ͛ŚƋƵ͛ĞƐƚŶĠůĞƉĞƵƉůĞĚ͛/ƐƌĂģů͘dŽƵƐĠƚĂŝĞŶƚ
ĂůŽƌƐĐŽŶƐŝĚĠƌĠƐĐŽŵŵĞĚĞƐĐŽŶǀĞƌƟƐŽƵĞŶĐŽƌĞĐŽŵŵĞĚĞƐĞŶĨĂŶƚƐǀĞŶĂŶƚĚĞŶĂŠƚƌĞ͘/ůƐ
ĠƚĂŝĞŶƚĚŽŶĐĐŽŵŵĞĚĞƐdƐĂĚĚŝŬŝŵƉĂƌĨĂŝƚƐ;ϴͿ.
ů͛ŝŶǀĞƌƐĞ͕ůĂWĂƌĐŚĂƚWĂƌĂƌĞƉƌĠƐĞŶƚĞĐĞƵdžƋƵŝƐŽŶƚƉĂƌǀĞŶƵƐăůĂdĞĐŚŽƵǀĂ͘ŶĞīĞƚ͕
ůĂǀĂĐŚĞƌŽƵƐƐĞƉĞƌŵĞƚĚĞƉƵƌŝĮĞƌĐĞƵdžƋƵŝƐŽŶƚŝŵƉƵƌƐĞƚůĞ^ĂŝŶƚďĠŶŝƐŽŝƚͲ/ůĂƉƉĞůůĞĐĞ
ƐĂĐƌŝĮĐĞ͚Hatat, «ĞdžƉŝĂƟŽŶ», car il rachète également la faute du veau d’or(9).
(1) Celui de Nissan.
(2) La sortie d’Egypte modifia ainsi l’ordre établi lors de la création du monde, selon lequel le premier mois
de l’année est celui de Tichri.
(3) Il ne doit pas y avoir d’interruption entre la Parchat Para et la Parchat Ha ‘Hodech. Elles sont nécessairement lues en deux Chabbat qui se suivent.
(4) Qui est le contenu de la Parchat Para.
(5) Instauré par la Parchat Ha ‘Hodech.
(6) Sur l’ordre de ces lectures, dans le Yerouchalmi, traité Meguila, chapitre 3, au paragraphe 5.
(7) Après la sortie d’Egypte.
(8) Qui ne commettent pas la moindre faute.
(9) Selon le traité Avoda Zara 23b, le Midrash Tan’houma, Parchat ‘Houkat, au chapitre 8 et le commentaire
de Rachi sur le verset Bamidbar 19, 22.
4
ŚĂĐƵŶĞĚĞĐĞƐĚĞƵdžĨŽƌŵĞƐĚƵƐĞƌǀŝĐĞĚĞ͘ŝĞƵƉŽƐƐğĚĞƵŶĞƋƵĂůŝƚĠƋƵĞů͛ĂƵƚƌĞŶ͛Ă
ƉĂƐ͘ ĞůůĞ ĚƵ ƐĞƌǀŝĐĞ ĚĞ ͘ŝĞƵ ĚĞƐ dƐĂĚĚŝŬŝŵ ĞƐƚ ĚĞ ĨĂŝƌĞ ĚĞƐĐĞŶĚƌĞ ĚĂŶƐ ůĞ ŵŽŶĚĞ ůĂ
ƐĂŝŶƚĞƚĠůĂƉůƵƐŚĂƵƚĞ;ϭϬͿ͘ĞŵġŵĞ͕ů͛ĠĚŝĮĐĂƟŽŶĚƵ^ĂŶĐƚƵĂŝƌĞ͕ůĞZŽĐŚ͚,ŽĚĞĐŚEŝƐƐĂŶ͕
ĐŽƌƌĞƐƉŽŶĚĂŶƚĂƵdždƐĂĚĚŝŬŝŵ͕ƉĞƌŵĞƚůĂƌĠǀĠůĂƟŽŶĚĞůĂWƌĠƐĞŶĐĞĚŝǀŝŶĞĚĂŶƐůĞŵŽŶĚĞ͘
A l’inverse, ceux qui sont parvenus à la Techouva s’étaient, au préalable, écartés du
ĚƌŽŝƚĐŚĞŵŝŶ͕ƉƵŝƐŝůƐů͛ŽŶƚƌĞŐƌĞƩĠĞƚŝůƐŽŶƚǀŽƵůƵƌĂĐŚĞƚĞƌůĞƵƌƐĨĂƵƚĞƐ͘ĞƌƚĞƐ͕ŝůƐŶĞƉĂƌviennent pas nécessairement aux stades les plus hauts de la sainteté et de la pureté;ϭϭͿ. En
ƌĞǀĂŶĐŚĞ͕ŝůƐƌĂĸŶĞŶƚůĞƐĚŽŵĂŝŶĞƐĚƵŵŽŶĚĞůĞƐƉůƵƐďĂƐ;ϭϮͿ. C’est précisément la qualité
de la Techouva, qui peut transformer les aspects les plus bas de ce monde matériel.
/ůĞƐƚĐůĂŝƌƋƵ͛ŝůĨĂƵƚŽƉƚĞƌ͕Ě͛ĞŵďůĠĞ͕ƉŽƵƌůĞƐĞƌǀŝĐĞĚĞ͘ŝĞƵĚĞƐdƐĂĚĚŝŬŝŵĞƚŶĞƉĂƐ
ĐŽŵŵĞƩƌĞĚĞĨĂƵƚĞƐ;ϭϯͿ͘ŶƌĞǀĂŶĐŚĞ͕ƐŝƋƵĞůƋƵ͛ƵŶĂĚ͛ŽƌĞƐĞƚĚĠũăƚƌĠďƵĐŚĠ͕ĐĞƋƵ͛ă͘ŝĞƵ
ŶĞ ƉůĂŝƐĞ͕ Ɛ͛ŝů Ă ĨĂŝƚ ƵŶ ĠĐĂƌƚ͕ ŝů ĚŽŝƚ ĂůŽƌƐ ĂĚŽƉƚĞƌ ůĞ ƐĞƌǀŝĐĞ ĚĞ ͘ŝĞƵ ĚĞ ĐĞƵdž ƋƵŝ ƉĂƌviennent à la Techouva.
͛ĞƐƚƉŽƵƌĐĞƩĞƌĂŝƐŽŶƋƵĞů͛ĠĚŝĮĐĂƟŽŶĚƵ^ĂŶĐƚƵĂŝƌĞ͕ƐLJŵďŽůŝƐĂŶƚůĞƐdƐĂĚĚŝŬŝŵ͕ƉƌĠĐĠĚĂůĂĐŽŵďƵƐƟŽŶĚĞůĂǀĂĐŚĞƌŽƵƐƐĞ͕ƋƵŝĞƐƚůĞƐLJŵďŽůĞĚĞůĂdĞĐŚŽƵǀĂ;ϭϰͿ. En conséƋƵĞŶĐĞ͕ůĂWĂƌĐŚĂƚWĂƌĂĞƐƚůƵĞĂǀĂŶƚůĂWĂƌĐŚĂƚ,Ă͚,ŽĚĞĐŚ͕ĐĂƌĐ͛ĞƐƚůŽƌƐĚĞů͛ĠĚŝĮĐĂƟŽŶ
du Sanctuaire, dans le désert, pour la première fois, qu’une sainteté élevée s’est révélée
dans le monde.
ƚ͕ĐĞƩĞƐĂŝŶƚĞƚĠ͕ĞŶĐŽƌĞăů͛ŚĞƵƌĞĂĐƚƵĞůůĞ͕ŝŶƐƵŋĞăĐŚĂĐƵŶůĂĨŽƌĐĞĚĞƉĂƌǀĞŶŝƌăůĂ
Techouva. Elle : «ĞƐƚůĂƉƵƌŝĮĐĂƟŽŶĚĞƚŽƵƚ/ƐƌĂģů». C’est le message que chacun se doit de
ƌĞƚĞŶŝƌ͘>ĂůĞĐƚƵƌĞĚĞůĂWĂƌĐŚĂƚ,Ă͚,ŽĚĞĐŚĞƚůĂƐĂŝŶƚĞƚĠƋƵĞů͛ĠĚŝĮĐĂƟŽŶĚƵ^ĂŶĐƚƵĂŝƌĞĂ
apportée au monde ouvrent à tous les portes de la Techouva et de la pureté.
͛ĞƐƚĚĞĐĞƩĞĨĂĕŽŶƋƵĞů͛ŽŶƉĞƵƚƐĞƉƌĠƉĂƌĞƌĂƵƐĂĐƌŝĮĐĞĚĞůĂĚŝdžŝğŵĞǀĂĐŚĞƌŽƵƐƐĞ;ϭϱͿ,
qui apportera une pureté immense et éternelle, lors de la délivrance véritable et comƉůğƚĞ͕ƉĂƌŶŽƚƌĞũƵƐƚĞDĂĐŚŝĂ͛Ś͕ƚƌğƐďŝĞŶƚƀƚĞƚĚĞŶŽƐũŽƵƌƐ͘
* * *
(10) Dès lors qu’ils n’ont aucun contact avec le mal.
(11) Tout dépend de la manière dont ils parviennent à transformer leur passé. Ainsi, la Techouva peut transformer les fautes commises délibérément en fautes par inadvertance, puis, à un stade plus haut, elle les transforme en mérites.
(12) Avec lesquels ils ont été en contact.
(13) Bien plus, disent nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction : «à celui qui dit : ‘je commettrai une
faute, puis je ferai Techouva’, on n’accorde pas les moyens de la Techouva». Car, la Techouva ne peut pas servir
de prétexte à la faute. Certes, même en pareil cas, elle reste encore possible. En revanche, le Saint béni soit-Il
«n’accorde pas les moyens», Il ne vient pas à l’aide de l’homme.
(14) C’était le moyen de montrer que la voie première est celle du Tsaddik.
(15) Par notre juste Machia’h.
5
‫לע"נ‬
Cette Si’ha est offerte
par son épouse '‫שתחי‬
ses enfants et petits-enfants
à la mémoire de
‘Haïm Moché ben David ‫ז"ל‬
CHELLY
décédé le 4 Nissan 5757
'‫ת' נ' צ' ב' ה‬
Puisse son souvenir être une source de bénédictions

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